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Le défi du samedi
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20 décembre 2008

Brassin de Noël (Walrus)

24 décembre 1960, le patron des "Armes de Chimay" se présente à la loge de la brasserie de l'abbaye de Scourmont.
Il frappe à la porte. Rien ne se passe.
Il frappe plus fort. Rien derechef.
Il se met à tambouriner sur le battant (vous ai-je dit qu'il avait le tempérament sanguin ?)
Au bout d'un temps, une voix lui parvient :
- Pourquoi donc, mon fils, faites-vous ce raffut du diable ? C'est fermé à cette heure !
- Je viens prendre livraison de mes casiers de trappiste en grandes bouteilles. Crie l'autre.
- Je vous répète que c'est fermé, mon fils.
- Mais Le père Noël me les avait promis pour dix-huit heures et j'en ai besoin pour mon civet de réveillon !
- Je ne suis pas au courant, mon fils.
- Mais il me faut ces bouteilles ! S'énerve le restaurateur...
- C'est que, voyez-vous mon fils, le père Noël a disparu. Nous le cherchons en vain depuis bientôt deux heures.
- Mais je me fous de cette disparition, le temps m'est compté et...
- Mon fils, je ne saurais vous aider, je ne suis que frère convers, la livraison n'entre pas dans mes modestes compétences
- Mais alors, trouvez quelqu'un qui les ait, ces compétences, nom de ...
- Vous blasphémez, mon fils ! Ça n'arrange pas votre cas !
- Je ne suis pas votre fils ! Et je veux ma bière !
Et il se met à secouer violemment l'huis.
Après quelques instants, ce dernier s'ouvre sur l'Abbé, Dom Guerric Baudet.
- C'est vous, mon fils, qui braillez comme un âne ?
- Je devrais sans doute bramer comme un renne, ça ferait peut-être venir le père Noël...
- Le père Noël est indisponible, mon fils, que lui voulez-vous donc ?
- C'est, Révérend Père, qu'il m'avait promis quelques casiers de...
- Ce n'est que cela ? Que ne l'avez-vous dit de suite, au lieu d'ameuter toute la Trappe ?
- Mais je l'ai expliqué au frère...
- Ah, lui ! Oui... Bien que n'ayant pas voix au chapitre, il est contre la vente de bière et essaie par tous les moyens de l'empêcher. Père Anselme, voulez-vous régler le problème de notre ami ?


Chimay

Il va sans dire, et bien mieux encore en le disant, qu'en dehors du Père Noël et de l'Abbé Dom Guerric Baudet, tout est faux dans ce conte de Noël. Sauf, peut-être, le caractère, oh très légèrement, emporté de mon ami le restaurateur.

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13 décembre 2008

La force du destin - sur commande de Val&rie&Janeczka (Walrus)

Parvenus à ce point du récit, vous vous demandez : "Comment diable, va-t-il les faire se rencontrer ?"
Mais, chers lecteurs, ils ne se rencontreront pas, il continueront chacun leur existence si prévisible.
Il finira retraité d'un poste de chef de cabinet, à se morfondre devant Facebook, sous une fausse identité, bien entendu.
Elle, longtemps avant, aura emmené son chat voir la Manche, des falaises d'Etretat, et ne sera jamais revenue.

Etretat

6 décembre 2008

Bon, on va pas en faire une (s)cène, non plus ! (Walrus)

En quittant le pensionnat, les uns marchaient par deux, d'autres par trois. C'était le maximum car le trottoir était trop étroit que pour l'emprunter à quatre de front.

Après cinq minutes de marche, nous fûmes en vue de la gare de Mons. L'horloge indiquait six heures sept (on s'était levés tôt). Sur la voie huit, un train nous attendait, il semblait flambant neuf.
Nous embarquâmes et à dix, le train s'ébranla.

Onze minutes plus tard, nous descendions à Obourg. Nous étions douze, l'avais-je précisé ?

 Enfin, treize en comptant le pion qui nous accompagnait, le regard suspicieux. Treize, pour visiter cette cimenterie de malheur !


Obourg

29 novembre 2008

Sous le regard du phare (Walrus)

Chère Imogène,


 

J'ai assisté à un fait stupéfiant.

Il me faut le raconter à quelqu'un, mais ici, en Bretagne pourtant, personne ne m'écoutera. On me prendra plutôt pour un fou. Mais toi, splendide fille de Perth, ce pays où il y a plus de fantômes que d'habitants, je sais que tu me croiras.

Te souvient-il de cette baie tranquille, au pied du phare, dont nous longions les bords, main dans la main, dans un silence tendrement complice ? Cela fait plusieurs jours que j'y voyais ce Danois taciturne habitant la cabane de pêcheur, quitter l'embarcadère, se rendre au milieu de la baie, se pencher sur l'eau et en scruter la surface, comme s'il cherchait à y découvrir quelque-chose.

Il n'y a là, me diras-tu, rien de bien étonnant, hormis la répétition régulière de la chose. Au bout de quelques jours, ce qui n'était pour moi qu'une simple observation, se transforma progressivement en question lancinante : que pouvait-il chercher si obstinément ?

Hier, j'ai entamé ma promenade bien avant la marée et me suis dissimulé derrière des touffes de séneçon.

À mer étale, le Danois, comme chaque jour, s'est penché vers les eaux et, me croiras-tu ? Une merveilleuse nageuse, aussi blonde que tu es rousse, a émergé de l'eau. Elle a tendu le bras, faisant jaillir de l'onde une poitrine dont seule la tienne pourrait égaler la splendeur. Hans s'est penché d'avantage et... ils se sont enlacés et embrassés, très longuement...

Brusquement, la fille a replongé sous la mer, entraînant le Danois, tout occupé à son baiser. Un simple remous, et il ne restait que le youyou, se balançant mollement sur l'eau.

Au moment précis où l'étrange couple disparaissait, il m'a semblé voir poindre, un bref instant, l'extrémité d'une nageoire.

Je me demande si le corps de Hans va réapparaître et aider, comme tant d'autres avant lui, à la réputation de cette "Baie des Trépassés".

J'embrasse tes lèvres de velours et rêve de me perdre, moi aussi, dans l'océan de ton amour, ma sirène écossaise...

22 novembre 2008

Suzanne (Walrus)

- Une petite signature Madame...
- Mais... je n'attends aucun colis !
- Suzanne Lachaste, c'est bien vous ?
- En effet, mais...
- Ecoutez, moi, je livre, vous, vous signez, c'est pas dur ! Y a rien à payer...

Suzanne s'exécuta et se saisit du colis portant le sigle de la compagnie des eaux.
Le carton une fois ouvert se révéla contenir une pomme de douche, rutilante, hypermoderne, la toute grande classe !
Une pomme de douche et un billet d'accompagnement.

En substance, Suzanne apprit qu'elle avait été tirée au sort pour tester un pommeau de douche révolutionnaire. Outre que l'incorporation d'air au jet réduisait de moitié la consommation d'eau (d'où l'intérêt de la compagnie), le contact du jet tournant et pulsé produisait à fleur de peau des sensations délicieuses. On la priait donc d'en faire l'essai et patati et patata, vous connaissez la littérature commerciale.

Suzanne remplaça donc, au bout du flexible, son antique pommeau de douche par le nouveau.  Drôle d'idée se disait-elle, économiser l'eau, d'accord, mais ces prétendues sensations... enfin, essayons, qui sait ?

Dans l'appartement voisin, deux vieux sagouins postés devant un écran LCD de vingt-quatre pouces suivaient de leurs yeux chassieux l'inauguration de leur envoi.

- C'est quand même plus discret et moins fatiguant que les trous dans les murs...
- Oui, ces émetteurs et caméras miniatures sont de véritables bijoux !
- En fait de bijoux,  il n'y a pas qu'eux !
- T'as raison ! Enfin, du dessus, comme ça, on voit surtout les cheveux...
- Et le bout du nez...
- Et des seins...
- Ah, elle tend la main !
- Vas-y, empoigne la douchette !
- Allez Suzanne, allez Suzanne, allez !
- Ouais, au but, au but !
- Faudra quand même penser à remercier ton petit neveu Daniel, c'est un génie de l'électronique ce môme !

susan

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15 novembre 2008

Métamorphose (Walrus)

Blessée, elle se sent venir un cœur de glace
Et ses yeux d'améthyste perlent des pleurs de quartz.

8 novembre 2008

Foin d'ustensile (Walrus)

Je ne me rends dans la cuisine,
Que pour préparer des tartines.
Comme "couteau" est hors-la-loi,
Ben, je les beurre avec le doigt.

1 novembre 2008

La Cenerentola (Walrus)

Lorsque Cendrillon se jeta dans son carrosse, elle était au comble de l‘exaltation.
C’est non sans peine qu’elle avait réussi à se faire inviter à ce bal que le Prince donnait pour fêter Halloween.
Tout avait fonctionné à merveille. Son escarpin bien en vue au milieu de la volée de marches allait permettre à ce nigaud de la retrouver.
Elle l’avait bien embobiné ! Qui pourrait résister à la beauté du diable ?
Elle l’épouserait, deviendrait la maîtresse de ce royaume paisible et immensément riche qu’elle utiliserait comme point de départ pour sa conquête du monde.
Toute la soirée elle s‘était montrée brillante, étincelante même, son maître n’était-il pas l’ange porteur de la lumière ?
Bien sûr, au fond d’elle-même elle savait qu’elle n’était qu'artifices, poudre aux yeux, mais qui veut la fin…
Ce qu’elle ignorait, c’est que même la magie noire a ses faces obscures. Lorsqu’au dernier coup de minuit le carrosse redevint citrouille, la partie cachée du contrat se réalisa : elle resta enfermée dans le fruit. On n‘emprunte pas sans risques aux forces diaboliques.
Voici pourquoi, en mémoire d’elle, à Halloween, on allume une bougie au cœur d’une citrouille.
Tu parles d’une lumière !

25 octobre 2008

Défi 32 (Walrus)


 

 

Mesdames, Monsieur,

 

Que vous disposiez d'une salle de bain ultramoderne ou rustique, qu'elle soit nickel ou bordélique, il y règne très certainement une douce chaleur, en harmonie parfaite avec celle de votre corps sortant de la douche.

C'est à l'instant même où vous vous saisissez de la serviette de bain que le drame se déclenche : vous la lancez par-dessus votre épaule pour sécher votre dos et …

Le vent généré par le déplacement de la dite serviette augmente l'évaporation de l'eau résiduelle couvrant votre peau, pompant des calories dans cette dernière. La tiède harmonie est rompue : vous êtes la proie d'un violent frisson et passez brutalement du Nirvâna à la triste réalité.

Voila pourquoi, Mesdames et Monsieur, j'ai mis au point une fibre textile exceptionnelle. Elle allie à une légèreté et une résistance incroyables un attrait pour l'eau hors du commun. Ces caractéristiques vont me permettre d'obtenir un tissu largement maillé, réduisant presque totalement le courant d'air provoqué par son déplacement, annihilant le mortel frisson évoqué tout à l'heure.

J'ai obtenu cette fibre par mutation génétique dirigée d'une épeire diadème.

Jusqu'ici, j'ai supporté les frais de recherche sur mes avoirs personnels, ce qui n'est pas loin de m'avoir conduit à la ruine. Ce n'est pas à vous, chers mécènes, que je vais apprendre le coût démentiel du matériel scientifique, même rudimentaire.

Jusqu'à présent, j'ai utilisé un berceau bricolé pour immobiliser l'abdomen des quelques mutantes en ma possession, ce qui m'a permis d'extraire la quantité de fibre nécessaire à l'évaluation de ses propriétés.

Pour passer à l'étape suivante, il me faut disposer de fonds pour construire une petite installation me permettant de filer en continu la soie produite par quelques milliers de ces sympathiques bestioles.

Dans une université, j'aurais pu monter une spin off (dénomination si bien adaptée à mon problème). Mais, comme je n'en suis pas, il ne me reste qu'à implorer "à vot'bon cœur M'sieur Dames !"

.

2000 caractères!

18 octobre 2008

Pourquoi me fatiguer ? (Walrus)

Puisque tout est ici :
http://www.andrechouraqui.com/antho/shir/shir1.htm

Mais vous ferez mieux, j'en suis persuadé.
J'ai hâte de vous lire !
Moi, je m'abstiendrai, mon style n'est pas à la hauteur de la beauté des femmes.

27 septembre 2008

Le choix de Walrus

     

Je doute qu'aucun musée organise jamais une telle loterie.
Et, sauf à   la vendre pour d'évidentes raisons matérielles, que ferais-je d'une oeuvre   d'art ?
Et pourquoi la soustrairais-je à la contemplation des possesseurs   des billets suivant le mien?
Les pauvres, ils étaient venus tout exprès   pour la voir ! Certains de l'Iowa...
Non, l'oeuvre que je rêve   de posséder n'existe pas encore.
Ce serait une merveille réalisée   rien que pour moi par quelqu'un qui aurait deviné que j'en pleurerais.

20 septembre 2008

Interview - Walrus

L'animateur TV  (aussi inconnu que l'auteur) :  Mon cher Walrus, dans ce livre qui défraie aujourd'hui la chronique, vous évoquez, en une image audacieuse, la froideur de Dieu. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Walrus (aussi inconnu que...) :  J'en serais profondément heureux, mais j'en suis hélas bien empêché : j'ai fait écrire mon livre par un nègre et je n'ai pas encore eu le temps de le lire, mon temps étant accaparé par les défis du samedi !

13 septembre 2008

Faudrait savoir ! (Walrus)

     

On m'a toujours demandé, au temps béni de ma jeunesse, pourquoi j'étais   si renfermé, si taiseux.
Certains, exaspérés, s'écriaient même parfois   "Mais dis quelque chose ! Parle-nous!".
D'autres m'avaient baptisé "Walrus   de zwijger" ("le taciturne", pour ceux qui, scandale extrême, ignorent tout de   la langue de Vondel).
Je ne leur répondais même pas : j'étais affligé d'une   consternante timidité.
Un jour, pourtant, tout a changé.
Je   me suis lancé dans le bénévolat et, de fil en aiguille, me suis   retrouvé dans l'organe directeur de l'association.
L'horreur totale !   Conseils d'administration, réunions de travail, assemblées diverses, contacts   extérieurs.
Me croirez-vous ? Je m'y suis fait !
Voyez comme les gens   sont versatiles : aujourd'hui, certains, toujours exaspérés, me demandent   "Tu ne te tais donc jamais ?"

6 septembre 2008

Drame en un acte - Walrus

Mamoune (l'air dépité) : "Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?"

30 août 2008

Galanterie (Walrus)

 

C'est vraiment la foule dans le supermarché   !

 

Mon unique article sous le bras, je me   colle en bout d'une file.

 

La charmante vieille dame qui me précède   pousse à grand peine un chariot surchargé.

 

Se tournant vers moi, elle déclare : "Passez   donc devant moi, vous n'avez qu'un ..."

 

À quoi je rétorque "Chère Madame, si j'avais   voulu me trouver devant vous, je me serais levé plus tôt !"

 

Sa tête ! J'en ai encore des   remords...

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