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Le défi du samedi
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15 mai 2010

Défi #106‏ (vegas sur sarthe)

ils sont fous ces Romains! Chacun connait l'adage
une preuve de plus: l'histoire d'un fromage.

Le célèbre guerrier Auguste Maroillus
ordonne à son gamin, un certain Pedibus
d'aller lui dénicher cette arme fatalus
qui fait fuir l'ennemi à perdre l'haleinus.

Pas très bien affiné, le jeune Pédibus
s'en alla consulter le grand Wikipédius:
"Fabriqué à cheval entre le Nord et l'Aisne..."
il se dit qu'il faut être un sacré cavalier
pour faire de ses mains ce qui sent tant les pieds
et qui donne au ch'timi cette fameuse haleine.

Voilà ce qu'il nous faut pour chasser les intrus!
au petit déjeuner, fini l'Omega-Troie
ce calendos-là nourrira nos soldats,
il faut en équiper nos baraques à fritus.

Auguste est dépité, loin d'être convaincu
que cette pâte molle engendre des vaincus;
il aurait tant aimé que l'on chante plus tard
"qu'ils sentaient bon mes gars..." à la façon Gainsbar

mes légionnaires

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8 mai 2010

Trois (Vegas sur sarthe)

 

Mon premier eut Hélène pour enjeu

 

Mon second est berceau de l'andouillette

 

Mon troisième est lui-même

 

Le tout est vraiment neuf

 

27 mars 2010

Pour quelques pique-sels de trop (Vegas sur sarthe)

La nouvelle se répandit rapidement au son des tambours des crieurs, et bientôt, tout le royaume fut informé de cette forfaiture; il faut dire que les crieurs étaient forts en gueule... et que les habitants étaient loin d'être sourds ! Pour plus de sécurité, on placarda la nouvelle qui commençait à dater au fur et à mesure que le temps passait, sur les murs des villages avec de la colle-porte pour que ça tienne mieux.
Que quelqu'un ait osé publier un poème long comme un jour sans pain, ça ne choquait personne, mais qu'on l'ait illustré d'une gravure qui dépassait visiblement les six cent pique-sels autorisés, l'outrage était grand pour un si petit royaume.
Le roi avait consulté les oracles et aussi les Grands Pondérateurs du royaume, car il ne savait rien faire tout seul et la petite reine était trop gourde, trop occupée à pédaler dans la semoule, comme disait le roi qui l'avait ramenée du maghreb... la petite reine, pas la semoule.
C'est le douzième Grand Pondérateur qui s'y était collé, car il était expert en comptage de pique-sels: parvenu au six cent unième, il qualifia l'auteur de hors la loi, malappris, renégat, gaspilleur, pernicieux, intrigant de la pire espèce et entreprit d'estimer l'excédent de pique-sels avant de peser sa sentence.
La balance à peser les sentences était un instrument bizarre à deux plateaux inégaux et sans aiguille, et comme à son habitude, le Grand Pondérateur ayant effectué consciencieusement la pesée leva en l'air son index mouillé pour pondérer sa mesure et déclara "L'auteur de cette forfaiture sera pourchassé, démasqué si tant est qu'il porte un masque et condamné à autant de jours de plonge aux cuisines du roi que de pique-sels excédentaires", et il ajouta, car les Pondérateurs adorent ajouter quand ça ne leur coûte rien, "Qu'on se mette à sa recherche sur le champ".
Les Rechercheurs soupirèrent car le champ était vaste et leurs jambes plutôt courtes.
Nul doute que le gaspilleur de pique-sels devait être caché, tremblant dans quelque trou obscur, ce qui est assez banal pour un trou; tous les rimailleurs du royaume devaient trembler avec lui, surtout ceux qui abusaient des illustrations pour enluminer leurs écrits. Rares étaient ceux qui avaient pu acheter un calibre à pique-sels, le doseur gradué inventé par Le Roi Merlin, celui par qui les envies prennent vie, c'est pourquoi les moins nantis se gardaient bien d'illustrer leur prose. Quelques petits malins, les malins ont tendance à être petits, avaient bien essayé le doseur gradué de chez Casteau, chez qui il y a tout c'qui faut, mais celui-là n'était pas à dix pique-sels près et le risque était trop grand, d'autant qu'à l'époque le service après-vente était en dessous de tout, et qu'il n'y avait rien en dessous de tout, pas plus qu'aujourd'hui d'ailleurs.
Bèneladaine qui n'était pas plus sourd qu'un autre était sorti de chez lui aux premiers roulements de tambour et y était rentré bien vite en apprenant sa forfaiture; bien qu'il ne signât jamais ses écrits au risque d'être plagié, une peur panique l'avait pris et il serait rentré dans un trou de souris s'il y en avait eu à sa portée.
Il hésita un court instant entre le suicide, mais il s'aimait trop, l'exil et la dénonciation de son voisin, mais il se ravisa; souvent dans les romans, les gens se ravisent, alors pourquoi pas lui... et il choisi de ne rien faire, ce qui est déjà quelque chose !
Demain, il ferait jour, et c'était comme ça depuis qu'il était né, et s'il fallait travailler plus longtemps pour gagner plus, il économiserait de quoi s'offrir un doseur à pique-sels d'occasion chez i-baie...
Au loin, les Rechercheurs cherchaient sur le champ à petites enjambées et Bèneladaine reprit sa tâche là où il l'avait laissée, puisqu'il n'avait pas d'autre tâche ailleurs.
Emporté par le vent, un placard décollé virevoltait dans la rue tel un cerf-volant: cette année, la colle-porte était de mauvaise qualité et tout le monde s'en plaignait...

20 mars 2010

Le temps (Vegas sur Sarthe)

Tournant le dos au passé
Chronos retourna le sablier
Maintenant, il était temps

13 mars 2010

Défi#97‏ (Vegas sur sarthe)

Notes de voyage annexées au Rapport N° 45322 à l'intention du ministère "Joyeux Noël"
Objet: Enquête Ours en peluche-Orégon-Etats-Unis-d'Amérique

30 décembre 2009: Vols Paris Portland via Dubai et Melbourne
Ne pas oublier d'envoyer la note de 1512€ au secrétariat
C'est long mais je suis enfin arrivé à Portland (Australie) et on est toujours le 30.
Ne pas oublier d'incendier Natacha la secrétaire qui m'a réservé ce voyage!

31 décembre 2009: Achat d'un billet Portland Los Angeles Portland
Je suis enfin arrivé à Portland (Oregon) et Natacha me doit encore 1452€
Je contacte aussitôt le chef de la police qui s'apprête à réveillonner en famille.
En échange de ma recette de la dinde au cidre, je peux disposer de l'objet sus-nommé Ours en peluche Orégon Etats Unis d'Amérique.

1er janvier 2010: après un New Year burger dans ma chambre d'hôtel (ils écrivent motel ici) en tête à tête avec l'ours, je me mets au travail.
Ma panoplie "le petit chercheur d'ADN" -75 euros chez Casto- fait des merveilles.
Parmi les empreintes ADN de douze démineurs, cinq policiers, deux inspecteurs, trois manipulateurs en rayons X et la concierge de l'immeuble de la police, je tiens enfin une piste sérieuse: Enfant de couleur, sexe féminin, âgée de huit ans, résidant à Washington.
Je jubile: l'ours a été abandonné 48 heures avant sa découverte soit le lendemain de Noël... Classique! Je vais boucler cette enquête fissa.
Cette affaire tombe sous le coup de l'article 12 du Code du Joyeux Noël.
Ne pas oublier de réclamer la surprime liée à l'article sus-nommé ainsi que la prime de jour férié. (Ma Lucienne sera contente)

2 janvier 2010: Vol 6554 United Airlines Portland-Washington
Je trouve facilement la grande maison blanche... merci Casto !
Ne pas oublier de remplir l'enquête de satisfaction pour l'achat de ma panoplie.
Lucienne me téléphone de Paris mais je ne dis rien à propos de l'ours, elle ne me croirait pas, rapport au vieux dicton "l'homme qu'a vu l'homme qu'a vu l'ours"
La grille de la grande maison blanche est haute; j'attendrai la nuit pour escalader.

3 janvier 2010: Je ne sais pas comment mais la gamine est là devant moi; j'ai trois mots d'anglais dans ma poche, je les sors:
"What's your name?"
"Sasha..."
Le reste est gravé à jamais dans ma mémoire et je me le fais traduire plus tard par un voisin de cellule de la prison de Columbia River où tout le monde est gentil avec moi. Ils adorent l'histoire de l'ours en peluche mais surtout ma recette de la dinde au cidre et du coup, il y a foule à la cantine.

26 janvier 2010: J'ai bien reçu le colis de Natacha.
Ne pas oublier de la remercier à mon retour.

18 février 2010: J'ai pu envoyer mon rapport et le boss a l'air satisfait.
La gamine a dit que l'ours ne s'entendait pas avec son chien et qu'en plus ils portaient le même nom, Bo...  Alors elle l'a refilé à un employé qui l'a offert à son neveu dans l'Oregon.

29 février 2010 (ou 30?): Affaire classée: Incompatibilité d'humeur avec un chien d'eau portugais d'une grande maison blanche.
Ne pas oublier d'appeler Lucienne; j'ai des miles gratuits sur United Airlines pour qu'elle vienne me voir en avril.

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6 mars 2010

Réflexion (Vegas-sur-Sarthe)

Dans un bateau rament Lotus et Papyrus
Ombre et lumière... reflets d'un miroir liquide
Un instant, Lotus se penche, s'imbibe et tombe
Badaboum!
Le trompe-l'oeil explose en mille éclats coupants
Et Papyrus réfléchit... toubib or not toubib ?

27 février 2010

Chapeau l'aiguilleur ! (Vegas sur sarthe)

Olivier commençait à trouver le temps un peu long...
Il en venait presque à regretter d'avoir accepté ce job d'Aiguilleur du Temps tant il trouvait son travail routinier.
D'un autre côté, tout ce qu'on lui demandait c'était d'être ponctuel, fiable et répétitif.... en quatre mots, Que Ca Tourne Rond.
Passé 'Stetson' et juste avant de pointer 'melon Charlot' il ressentait toujours comme une gêne au creux de l'estomac qui le démangeait violemment au point qu'il n'avait qu'une hâte... atteindre le 'claque' au plus tôt. C'est pourquoi dans sa précipitation, le changement de galure faisait plus souvent cinquante minutes qu'une heure, vu qu'il avait été nommé au poste de petite aiguille.
Un canotier de passage lui souffla qu'il devait faire une crise de démon de midi et qu'à celà il n'existait aucun remède.
Tout ceci agaçait la Main au plus haut point car dans ces moments-là, l'organe affecté à la grande aiguille était forcé d'accomplir son tour plus vite qu'à l'habitude, au prix de fourmillements désagréables aux extrémités. Olivier eut beau prétexter en lissant sa moustache une sombre histoire de conflit entre forces centripète et centrifuge, rien n'y fit: la main fourmillait quand Olivier fringalait, tant et si bien qu'on dût faire venir à grand frais un maître horloger de Panama avant que le mécanisme ne se prenne en grippe.
L'expert balança un moment, bava des ronds de chapeau avant de diagnostiquer une inflammation chronique de l'axe abdomnial et prescrivit des cataplasmes de Kouign Amman dont il farcit le chapeau rond.   
L'axe bien beurré, Olivier retrouva assez vite un haut de forme et une certaine régularité pour le plus grand soulagement de la Main; pourtant ce régime demi-sel l'amaigrissait d'heure en heure et il devait envisager une reconversion au plus tôt.
Il avait entendu parler d'un poste d'Aiguilleur vacant sur une horloge maghrebine et l'idée de se frotter à une main de Fatma et quelques chechias ne lui déplaisait pas; il se promit de descendre à 'Ascot'... enfin à deux heures!

20 février 2010

et Dieu créa l'arc-en-ciel (Vegas-sur-Sarthe)

C'est au huitième jour qu'inspiré, l'Eternel
dans sa grande bonté inventa l'arc-en-ciel:

Pour la honte d'Adam, à jamais sur les hommes
lui couronnant le front il fit le Rouge pomme;
pour Eve révoltée, tremblante de colère,
lui fermant son clapet il fit l'Orange amer

Pour habiller Judas, roi de la trahison
le costume de Cène vira Jaune citron;
"Retire toi Satan, vade retro en verre!"
il l'expédie si loin que le diable vaut Vert

Symbole d'équilibre entre Haut' et Bass' terre
c'est ainsi que naquit le beau Bleu d'Outremer
mais teinter le boubou... Dieu n'est pas dans le coup
Indigo, deux digo et trois digo doudou
(air signé Isaac Newton)

Pour l'amour il fallait un teint croquignolet
n'en déplaise aux ultras ce sera le violet

Le neuvième jour, Dieu remisa son arc-en-ciel et écrivit ce pense-bête:

honte, amertume, trahison, colère, équilibre, amour...
pour l'indigo, penser à appeler Isaac Newton en 1671

13 février 2010

J'aime pas les nuits noires (Vegas sur Sarthe)

Je me disais bien qu'à force de se pencher sur l'horizon la nuit finirait par tomber... et elle tomba, brutalement, dans un silence assourdissant. Non pas une nuit câline, nuit d'amour comme chantaient mes vieux mais plutôt une nuit d'encre de Chine qui vous poisse les yeux et les doigts comme au cours de dessin de monsieur Mangin.
J'aurais dû comprendre qu'on était entrés dans le tunnel, moi et mon engin si j'avais eu le temps de déchiffrer le panneau "Bout du tunnel: 300 mètres", mais j'étais bien trop occupé à maîtriser le bolide, une trottinette BMX flambant neuve que j'avais trouvée au paravent ou plutôt au pied du sapin de Noël et que je venais tout juste de dompter après moultes ruades intempestives et quelques cabrioles sanglantes.
J'étais pourtant debout sur le frein et l'impression qu'on allait bientôt atterrir me confirma que le tunnel était en pente et que le bout du tunnel était bien plus bas que le haut... enfin les trottineurs me comprendront.
Je maudissais mes vieux d'avoir fait l'économie d'un frein à tambour et d'un éclairage quand j'abordai sèchement, la semelle collée au bitume, ce qui ressemblait bigrement à un virage; je dis cela à cause des gerbes d'étincelles jaillies sur mon aile gauche et de cette sensation d'avoir le cul plus haut que les oreilles!
C'est à cet instant que je l'ai senti sur ma main droite, cet étau glacial qui me clouait fermement au guidon et nous faisait zigzaguer de tous côtés. Horrifié je sentais dans mon cou le souffle rauque et baveux du monstre qui allait soudain m'engloutir dans les ténèbres et qui enfonçait ses griffes acérées en ricanant.
A quoi bon lutter contre cette poigne brutale et soudaine qui menaçait un équilibre déjà trop précaire?
J'allais m'abandonner à mon triste sort quand je reconnus ce ricanement... je l'aurais reconnu entre mille: c'était celui du grand Mangin, le fils du prof de dessin mais surtout l'amoureux de Juliette à qui j'avais volé un baiser le matin même à la récré.
"Tu vas le regretter" hurla t'il en arrachant le guidon de la trottinette, et comme je tombais avec lui en croquant au hasard un morceau d'oreille à ma portée, il y eut comme un éclair fulgurant suivi d'un grand trou noir.

J'avais dans la bouche quelque chose d'humide et sucré, plus proche d'une esgourde ennemie que d'un baiser volé et je comptai dans le noir mes abattis avant de me relever; à part un genou couronné et une trottinette bonne pour la ferraille, je m'en sortais pas mal. J'en serais quitte pour un bon savon et une compresse "qui pique", moi qui ne goûtais ni l'un ni l'autre. Mon rival semblait avoir disparu autant que je pus en juger car la nuit de Chine était plus noire que l'intérieur du tunnel.
Je crus pourtant percevoir un grognement d'ours mal léché derrière moi, ce qui eut pour effet de me redonner des ailes et, devinant au loin les lumières des premières maisons, je mis le cap clopin-clopant vers un monde plus civilisé... 
Demain, Juliette saurait tout et elle devrait choisir !   

6 février 2010

Défi #92‏ (Vegas sur sarthe)

"Mais qu'est ce qu'y fabrique? Ce gosse me rendra folle!"
Pour confirmer l'évènement la grosse horloge comtoise ponctua la phrase d'un coup de gong sonore et exaspéré.
Dans ces cas-là, la mère trépignait devant son fourneau comme un boxeur impatient d'en découdre, mais l'adversaire en culotte courte ne venait pas.
"Donne moi donc la soupe, la mère... ça l'fera venir".
La nuit tombait vite en cette saison mais la lampe-tempête manquait au clou et le vieux fut rassuré.
"Tu peux pas l'renier celui-là! Toujours un coup à faire, toujours dans les nuages quand y a tant d'travail ici..."
Le vieux n'écoutait plus et derrière le brouillard de sa soupe brûlante on aurait pu le voir sourire.
Le gamin avait emporté le trépied, celui qui servait autrefois pour traire la vache... et puis la petite boussole cerclée de cuivre qu'on avait gagné l'an dernier à la foire de Charolles.
La mère terminait son troisième round devant la fenêtre où elle jetait à la fois des coups d'oeil inquiets et des coups de torchon destinés à quelque insecte imaginaire.
"Mais qu'est ce qu'y fiche à c't'heure..."
Le vieux trancha la sempiternelle question et la grosse miche de campagne: "Redonne moi d'la soupe, la mère... y tardera pas".
Une grosse louche de légumes odorants, sortie du fond de la marmite amerrit dans un grand splash.
"C'est pas bon pour mon coeur tous ces tracas" souffla t elle sur la louche vide.
Le vieux gardait son étrange sourire, il était dans sa forêt, celle qu'il avait exploitée durant tant d'années qu'il aurait pu nommer chaque arbre et chaque bosquet.
Le gosse avait emporté sa boîte de couleurs, celle qu'on avait achetée pour l'école avec son couvercle décoré et les gouaches alignées comme des soldats multicolores...
Pourquoi emporter des couleurs? Il avait sans doute ses raisons, et puis Marcel ne le quittait jamais et il n'y avait pas meilleur chien dans tout le canton.
Le vieux s'attaquait à une demi patate naufragée dans l'océan fumant de sa soupe quand il eut un large sourire.
"C'est tout c'que tu trouves à dire, le père?"
Oui les couleurs... c'était pour l'homme-tronc, la figure sculptée qu'il avait trouvée ce fameux jour où il poursuivait le loup-garou avec son lance-pierres... 

30 janvier 2010

Cimetière des éléphants (Vegas sur Sarthe)

Epitaphe

23 janvier 2010

Le potiron sculpté (Vegas-sur-Sarthe)

Le potiron sculpté

TaTacTaToum...TaTacTaToum... Je croyais déjà entendre le vacarme des rotatives qui monte des profondeurs du Nem Libre, annonçant l'édition quotidienne du canard qui hébergeait ma prose au rayon des poulets écrasés depuis... depuis quand?
Bon sang! Le problème n'est pas là! Dans moins de deux heures Mangin, le chef rédac bouclait le journal et je n'avais pas le moindre papier à lui fournir.
J'avais fait la tournée des popotes, je m'étais assis sur mon amour-propre jusqu'à aller pleurer un sujet auprès de l'ennemie jurée, notre secrétaire de rédac qu'on appelait Big Juliette depuis que Mangin et son humour à deux balles avait sorti "Ronéo et Juliette"... mais rien n'avait transpiré du pachyderme en jupon.

Il restait moins de deux plombes avant que le maquettiste antillais ne braille son refrain hebdomadaire "Ba moin en typo. Deux typo, trois typo doudou ..." et je sentais que Mangin allait m'en chanter un tout autre.
Slam! ça c'était le claquement reconnaissable de la porte de Mangin qui allait débouler dans trois secondes dans notre bureau et le volume du Slam présageait de la longueur de son blaze quand apparaissait son profil de faucon et de vrai emmerdeur!
Même dans le plus grand silence, il nous saluait d'un "Vos gueules les mouettes"
qui seyait bien à notre équipe de branquignols.
Et ce matin j'en étais le roi quand le boss se campa devant moi... "Fais-moi un cygne": j'implorais saint Jean Porte Latine qui, comme beaucoup l'ignorent est le patron des imprimeurs et typographes après avoir été celui des vignerons, ce qui ne gâtait rien mais me faisait pour l'heure, une belle jambe.
"Vegas! J'espère que cette fois, vous m'aurez réussi vot'papier sur l'potiron géant!"
"Euh... c'est comme si c'était fait, chef!"
"Arghl... passeque c'est pas encore parti?" s'étranglait Mangin en allongeant un peu plus son blaze.
"C'est comme si c'était fait, chef..."
"V'nez de l'dire... magnez-vous l'train!!"
Clang! ça c'était un bruit de porte que j'affectionnais car il saluait le dernier beuglement et on était assurés d'être tranquilles pour au moins trois minutes.
"Le... Chlac potiron... Chtac Klung géant... Clac Chtonk".
Accès aux... Chtonk dossiers archives... Klung Chlac.
Ouaaa! Je tenais mon sujet, celui que j'avais couvert deux mois auparavant et il me restait un quart d'heure pour imaginer une suite.
"Dieu soit Loué" comme on dit dans la sarthe, j'allais faire de ce cucurbitacée de cinq cent kilos, gloire potagère du petit village de Fay, une véritable oeuvre d'art en la représentant artistiquement sculptée.
Expert en Photobrush et autres Paintshop, j'eus tôt fait de sculpter la photo du monstre et de pondre une légende express avant de balancer le tout sur le bureau de Big Juliette.
L'effet de surprise passé, le pachyderme sembla apprécier le légume à son image et émit un profond barissement qui me confirma du même coup que je venais d'échapper à l'échafaud et qu'une brillante carrière m'était promise au rayon des poulets écrasés.

Deux jours après, j'apprenais que le potiron en question avait réellement été sculpté... Humpf !

16 janvier 2010

Défi 89 (Vegas sur sarthe)

** inspiré du tableau final **

"Domenico, je t'ai déjà dit cent fois... mets davantage d'huile dans ta couleur, sinon ça craque et ça passe plus à la photocopieuse!"
"Mais chef...euh, c'est encore Annibal qu'a tout pris pour ses frasques..."
"Ses fresques! Pas ses frasques...toujours une bonne excuse Domenico (Soupir) un jour tu as mauvaise haleine soi-disant à cause d'un vieux père cordonnier... un autre jour tu peins les cheveux tels des spaghettis sous prétexte qu'on est à l'école bolonaise!"
Le chef s'approche vivement de la toile inachevée et pose un ongle expert et incarné sur la femme assise.
"Elle fait pas un peu godiche, ton Eve?"
"Chef... j'ai jamais peint que des vierges jusqu'à présent et j'me dis qu'en forçant sur la couleur elle aura l'air un peu pute"
"Comment veux-tu qu'ils arrivent à faire du stop tous les deux, si elle aguiche pas le vieux sur son tapis volant?"
"Ben chef, y sont déjà en surnombre avec les cinq mômes... y feraient mieux d'aguicher l'canasson!"
"Hum... et c'est quoi les trois bouilles qui volent au dessus?"
"C'est les frères Galiléo, chef! les trois satellites géostationnaires pour le GPS..."
"Ah! C'est bon ça, c'est très bon... c'est vendeur"
"Merci chef... et pour la ceinture en peau de serpent, j'ai préféré laisser l'animal vivant pour plus de réalisme"
"Laisse comme ça, Domenico, aujourd'hui personne ne croit aux natures mortes; par contre pour les fringues tu t'es pas foulé, moi j'aurais bien vu un slip Versace"
"Chef, j'ai pris la verdure de l'arbre que j'avais gardée sous l'pinceau..."
"Ah c'est du vert ça? d'où ça sort?"
"Ben chef, c'est un vert que j'ai inventé... je vais l'appeler le vert adam"
"Mon pauvre Domenico, tu peux te brosser avant que ton vert n'entre officiellement à l'école bolonaise! Allez! Colle-moi deux slips Versace, du microfibre et fissa!"
"Et tant que j'y pense, mets-nous plus de rouge au tapis volant, voyons... pourquoi pas un rouge Ferrari,? tiens, le Rosso Corsa 322 D.S."
"Désolé chef mais on est en rupture sur celui-là à cause... d'Annibal"
"Quoi? Y va nous pomper encore longtemps avec ses frasques?"
"Euh... chef, c'est pas les frasques... y repeint son char en ce moment"
(Soupir) "A propos de char, c'est quoi cette boule que tient le vieux?"
"Chef, c'est la boule de l'attelage pour la caravane!"
"La caravane? et ça a besoin d'être aussi gros?"
"Oui chef... la caravane appartient à un certain Noë, alors faut qu'ça soit solide"
(Soupir) "En tout cas j'espère que ça plaira à Silvio; il nous a laissé carte blanche mais quand ça plait pas, tu sais ce qu'il fait Silvio! Il me le balancera à la tête!"
"Oui chef!"
"Et tu seras viré, Domenico!"
"Euh... oui chef... et pour le titre j'avais pensé à Domenicovoiturage"
(Soupir)

9 janvier 2010

Ca m'énerve! (vegas sur sarthe)

"Mon beau sapin,
roi des forêts,
que j'aime ta verdu-u-re"
Ce tube-là, j'le kiffe passeque ça veut dire que c'est l'époque des cadeaux et c'est aussi l'moment où mes vieux y décorent l'arbre et qu'y m'enguirlandent si j'passe trop près des boules!
Mais c'qui m'énerve c'est qu'il est toujours de c'te couleur là, en vert et contre tout comme dirait mon vieux, même après les batailles de serpentins, le convecteur qui lui chauffe l'arrière-train et les pipis d'mon Gargamel!
Ca m'énerve! Parait qu'c'est la couleur de l'espoir... pourtant les pilules de viagra de l'oncle Ernest, elles sont pas comme ça; moi ça m'arrange passeque j'aurais pas autant kiffé une schtroumpfette couleur mentalo.
"Mon beau sapin,
roi des forêts..."
Parait qu'les all'mands, eux y chantent "Otan embaume" et qu'leur roi des forêts il est vert de gris comme leurs fringues de la guerre de quand j'étais pas né. L'oncle Ernest y dit qu'y a rien d'plus facile pour faire du vert de gris; c'est lui qui m'a appris qu'y suffit d'pisser dans la bassine en cuivre de la tante et d'patienter mais j'ai juste réussi à prendre une engueulade et me faire sucrer la wii pour trois jours!

C'est ça la couleur de l'espoir? Ben t'aurais vu la tronche des grenouilles et du lézard qu'on a un peu tripotés avec le prof de sciences avant les vacances... y z'avaient plus la couleur de l'espoir.
En tout cas ça tient vachement bien, j'peux lècher ma pistache jusqu'au fond du cornet ou machouiller mon ch'win gomme à la clorofil pendant deux heures, c'est toujours vert.
Du vert y'en a partout, jusque dans l'frigo... moi j'kiffe les bio de danone même si c'est blanc à l'intérieur. Ma vieille dit qu'on est d'la génération bio, qu'y faut pas s'inquiéter et que si on a un doute sur la bouffe, y suffit d'appeler le numéro vert qu'est sur l'paquet; c'est bien foutu et c'est plus fastoche à bouffer qu'les brocoli d'la tante. J'suis sûr que ses brocoli y sont amers à cause que j'avais pissé dans sa bassine en cuivre!

Elle est vraiment bizarre la tante, toujours fourrée dans ses bouquins; elle dit qu'y a pas mieux que du pré vert mais j'en ai pas vu une seule image dedans. Parait qu'c'est écrit par des zacadémichiens, des extra terrestres trop mûrs qu'on voit des fois à la télé dans des costumes de toréros pas mûrs, des pères verts.
J'vois bien qu'y s'raient mieux à dormir au coin d'la cheminée au lieu de traîner leur sciatique dans l'hémicirque comme y disent... si c'est ça la couleur de l'espoir, pourquoi y z'en mettent pas aussi sur les maillots du PSG ? Hein?
Y en a bien sur le short des champions de rugby australiens, les wasabi... y sont tellement forts qu'on appelle comme ça la moutarde qu'on met sur les sushis.

La couleur de l'espoir? Tu parles! Tiens, l'excentrique du troisième qu'on appelait Valda tellement elle en suçait et qui nous empestait la cage d'escalier qu'on aurait dit la forêt des Landes... ben finalement elle aura sucé pour rien, elle a tété malade et pis elle a pas passé l'hiver.
La concierge, elle l'appelait l'amante poivrée par jalousie et aussi à cause de tous ces types qui dégueulassaient le paillasson. Justement, parait qu'elle était pétée d'dollars qu'elle avait trouvés sous un tapis vert; mon père dit qu'elle avait plutôt la baccara ou un machin comme ça qu'elle aurait chopé chez Casino ?
Moi, j'dis qu'dans les grandes surfaces on peut attraper plein d'trucs zarbi... d'ailleurs la grande Duduche de Chamalières elle y met plus ses miches; mais la s'maine prochaine, celle où qu'on bouffe la galette, faudra qu'j'y vais pour rapporter le roi des forêts dans son sac-a-sapin et je s'rai enfin peinard jusqu'à Noël prochain. Là j'suis d'accord avec mon vieux qui dit c'est bien quand on perd ses verts.
J'vais enfin pouvoir respirer... moi c'que j'kiffe c'est le bleu, celui d'la jolie schtroumpfette mais pas l'bleu de l'oncle Ernest, de ses pilules et d'son équipe de France... j'ai pas confiance.

Parait qu'ça existe les sapins bleu... en forêt noire, c'est bizarre mais faudra qu'j'en parle à mes vieux.

2 janvier 2010

Défi 87 (Vegas sur sarthe)

La tirade de l'ivresse    2 versions... (boire) voire plus 
par vegas sur sarthe      http://vegas-sur-sarthe.over-blog.com

Agressif : "Je déguste, monsieur, je suis un connaisseur!
c'est toi qui l'a payé? et ta soeur, elle bat l'beurre?"

Amical : "T'as tout bu mon cochon, maintenant t'es des nôtres
t'as rien laissé au fond, t'as bu comme les autres"

Campagnard : "Vain diou c'est du picrate ou je m'y connais pas!
y a du raisin là d'dans, du fruit, enfin je crois..."

Curieux : "Quel est donc ce breuvage, cet étrange nectar
que cache ce rapiat au fond de son placard?"

Descriptif : "Du bouquet, du velours, c'est rond et c'est puissant...
t'as pas deux aspirines ou bien du Primpéran?"

Dramatique : "Dans mon whisky pur malt ils ont mis des glaçons!
c'est la désolation, la déshydratation"

Lyrique : "C'est un petit Jesus en culott' de velours
qui m'a porté aux nues, converti pour toujours"

Naïf : "J'ai la tête farcie, un peu comme une courge
On m'avait pourtant dit blanc sur rouge rien ne bouge"

Pédant : "N'en déplaise aux Parker, bacheliers, bachelières,
le plaisir du palais c'est d'abord du Jasnières"

Prévenant : "Méfie-toi, malheureux, un seul verre c'est bancal
reprends en encore un, c'est bon, c'est du local!"

Tendre : "Couché sous l'oreiller, je l'ai mis à chambrer,
j'ai toujours cajolé mes petits beaujolais"

26 décembre 2009

Sans titre (Vegas-sur-Sarthe)

Mon papounet, ma mamounette,

Je sais que vous allez être surpris que je vous écrie cette lettre, passeque la dernière fois s'était pendant la colo à Bergue quand je vous avait demandé d'envoyer de la tune pour ma meuf qu'en avait pas.
Là, c'est pas pareil passeque c'est bientôt Noël et que j'ai réfléchi qu'y faut que je sois plus sympa avec vous et que je cartonne sur plein de trucs et d'abord en français.
Alors soyez pas scotché mais c'est Momo qui m'a refilé des espressions pour faire plus riche et j'espère que ça vous fera pas trop marrer pour se que je veux vous dire après. J'ai sauté une ligne pour souffler un chouia.

D'abord je promet à mamounette de plus rire sous cape quand elle essaie de rentrer la voiture dans le garage et qu'elle chibre le parchoque du catcat.
Je jure à papounet de plus taxer des malboro pour les fumer en catimini dans ma piaule.
Je vous promet à tous les deux d'arrêter de mettre du vieillard maniaque de l'oncle Albert dans les sorbets quand j'invite les potes, et si je suis un peu pompette ça sera juste à cause de l'herbe que Momo il a des foix dans sa poche.
J'espère que tout se que je vous dis de bien, ça vous fera boire du petit lait... enfin, c'est Momo qu'a insisté pour que j'écrive ça et je sais mieux que lui se que vous buvez.
Tout ça pour vous dire de fil en anguille que ça serait bien si vous envoyer fissa ma lettre au père Noël pour qu'y voit comme je suis motivé depuis trois jours!   
J'ai pas mis de timbre passeque on a la même adresse et pis vous trouverez vite la lettre dans la table denuit avec le cadeau sexetoï que Momo il a piqué à sa frangine.

19 décembre 2009

Sans titre (Vegas-sur-Sarthe)

"Kaiii!"
D'un coup de sabot bien placé Tornade a écarté le vieux chien jaune d'entre ses pattes.
"Pousse-toi d'là, vieux... tu sais bien que t'es jamais du voyage!"
Derrière le grand mâle, les plus jeunes s'impatientent, surtout Fringant et Tonnerre dont les harnais de cuir sont bandés comme des arcs.
"Doucement les gars..." tempère Tornade "on s'ra pas prêts avant une bonne heure, et pis j'ai pas encore briffé le p'tit nouveau".
"On a le temps de se refaire une ventrée de lichens, alors?"
"Vous éloignez pas trop les gars... le Vieux n'aime pas ça; il est nerveux à cette heure!"
Le p'tit nouveau c'est moi... Rudolph, et je réalise la chance que j'ai d'avoir décroché le job parmi cinquante candidats. Je sais que mon nez rouge flamboyant y est pour beaucoup mais sans mon sens inné de l'orientation, j'aurais perdu le Nord aux tests pratiques.
Guide-éclaireur et neuvième coursier de l'attelage, tous comptent sur moi pour éviter les pièges des brouillards malicieux qui retardent et font gueuler le Vieux!!
Danseur a placé les autres par couleur de robe, les pelages gris devant avec Furie et Eclair et les pelages bruns derrière avec Comète et Cupidon mais jamais je n'aurai le temps de les reconnaître en si peu de temps.
Alors j'ai trouvé une astuce pour les situer sans me retourner car je dois vous dire: je possède aussi un odorat hyper développé et j'ai accroché dans leurs bois des sachets d'épices tous différents.
Tout près de moi les saveurs subtiles, gingembre, badiane et cucurma... plus loin l'aneth, la réglisse et le safran; un sillage odorant et parfumé qui va faire frémir plus d'une narine sur notre passage!
Le Vieux a eu l'air de trouver l'idée assez astucieuse et je pense avoir marqué des points sur ce coup-là; mais je sais aussi qu'il s'en fout un peu, d'abord parce qu'il se traîne une sinusite carabinée et puis pour lui ce qui compte c'est les horaires, la satisfaction du client et aussi ce projet bizarre de réduction de TVA qui l'occupe beaucoup... un Traîneau Virtuel Automatisé.
Derrière moi, ça s'agite de plus en plus; le bruit court que le Vieux a fait le plein et comme le chien jaune vient de reprendre une bourrade, je décide qu'il est temps d'allumer mon nez rouge...
Je crache le morceau d'écorce que je mâchouillais nerveusement depuis une heure. "Ready guys?". Je sais pas pourquoi j'ai lancé ça en anglais! L'émotion sans doute, mais je vais me reprendre avant de goûter au fouet du Vieux!
Tout en bas, sous les nuages j'aperçois des lumières qui scintillent... si j'en reviens, je vous raconterai, promis.

12 décembre 2009

Mots croisés (vegas sur sarthe)

Offrir un mot tôt ou bien un mot tard
c'est inopportun mais c'est bien meilleur
qu'un vieux gribouillis ou qu'un avatar
un petit mot doux? d'ici ou d'ailleurs.

Non pas des mots tus, en bouches cousues
ni des mots mâchés, souvent rabâchés
mais des mots-cadeaux qu'on peut s'échanger
de ces mots tout bleus comme on n'en fait plus.

Je veux partager tous ces mots gourmands:
secret du mot tel, galbe du mot lait
souffle du mot râle, chaleur du mot ment
avec ma jolie, celle qui me plait.

Et pour un mot d'elle sous son air mot coeur
tous nos mots d'amour seront mots croisés...

5 décembre 2009

Cariculure vitale (Vegas sur Sarthe)

Cher Herman Van Rompuy, cher ami

Je saisis l'opportunité que me fournit la Saint-Nicolas et qui représente pour moi un vrai jour de fête, pour vous adresser ma cariculure vitale.

Depuis tout petit et jusqu'à ce jour c'est à dire encore petit, j'ai toujours aimé embrasser... aussi me permettrez-vous de le faire une fois de plus dans cette carrière où, qui l'eut cru, j'ai crû dans un corps beau quand tant d'autres croissent.

Je ne suis pas peu fier de pouvoir mettre à la fois en avant et ci-dessous les qualités indispensables à ce petit job quinquennal.
Fort d'avoir sur-développé ces qualités dont n'ont pas su faire preuve bien des amateurs tombés dans l'oubli, souffrez en silence que je les rappelle ici :

C hercheur de midi à quatorze heures
U topiste aux étoiles
R ésorbeur de fil à couper
R epreneur de poil de la bête
I dentiteur national convaincu
C opieur-Colleur averti
U rgentiste diplômé option Karcher
L anceur de pierre dans la mare
U ltramoderne solitaire 
M énageur de chèvre et de chou

V ieux singe faiseur de grimaces
I nspecteur de travaux ni faits ni à faire
T ireur à quatre épingles
A près moi le déluge
E mbauchez-moi... et vous croîtrez avec moi


28 novembre 2009

Le lutin et la luciole (Vegas sur sarthe)

Un lutin facétieux pris soudain de lubie
s'en vient au lupanar flanqué d'un lumignon.
Il frappe à la lucarne, personne à la maison
pourtant une lueur brille comme un rubis.

Le luron ébloui ajuste ses lunettes
découvre une luciole, un pauvre ver luisant
qui luttait à la porte depuis belle lurette
pour ne pas dire des lustres, et presque agonisant.

"Postérieur lumineux, réfléchis, sois lucide"
lui dit le farfadet, "ce lieu n'est pas pour toi;
ici c'est la luxure, ça tapine à tout va
tu risques un lumbago ou un insecticide".

"Pauvre lutin lubrique, laisse-moi travailler,
pour moi c'est lucratif, je viens pour lubrifier...
je suis luminescent et je graisse les portes,
qu'elles cachent des culs, des lutins, que m'importe!"

Le lutin stupéfait s'en luxe la luette,
le bec ainsi cloué par l'étrange bébête;
l'envie lui est passée, la lune est bien lugubre,
et l'endroit si ludique devenu insalubre.

Le luron déconfit s'enfuit dans les lupins
tandis que la luciole graisse en pleine lumière,
reluque les luronnes, bichonne les charnières,
et sent monter en elle un étrange venin.

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Le défi du samedi
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