C’est quoi ? (trainmusical)
Explique-moi, Mariette c’est quoi :
Du rouge trouble sang ?
Du rouge trouble à boire ?
Des arbres, avec un vert trouble écologique ?
Des végétations d’origines martiennes ?
Des rayons troubles qui m’éblouissent la vue ?
Des visions troubles irréelles ?
***
Une demi-heure plus tard
Jacky !!!
Si tu avais attendu pour aller boire ton apéritif,
surtout que tu en as mis la dose,
tu aurais compris qu’il y avait une éclipse de soleil !!!
Allez, Hop ! Va ranger nos lunettes solaires à leur place…
Velours (trainmusical)
Je suis seul dans cette maison perché sur une colline, loin de tout. Seul un long chemin non bitumé me relie au village. La nature est belle, le silence est paradisiaque.
Cependant si un bruit se fait entendre, notamment la nuit tombée, je m’inquiète.
Justement, cela fait des semaines que tard le soir, j’entends un bruit de pas, comme si quelqu’un marchait tout doucement, avec parfois quelques petits crépitements légers. J’aurais préféré un timbre plus net, plus décidé, car si doucement, ça amplifie mon angoisse. Au village, une rumeur court, que des habitations ont été cambriolées. Ce qui n’est pas fait pour me rassurer.
Cette nuit, je panique, car ces sonorités sont plus fréquentes que d’habitude. Que faire, aviser la police? Et s’il en était rien, j’aurais l’air stupide. Sortir de la maison pour regarder? Nenni, je n’ai pas le courage, ne sait-on jamais.
Subitement, ça grésille sur le pas de ma porte. C’est sérieux. Mon adrénaline monte, ce qui implique que je dois ouvrir à cet inconnu, tant pis, je n’ai plus rien à perdre, je tire la porte avec violence.
Oh stupéfaction! Je découvre un petit être avançant tout doucement à quatre pattes. Il s’agit d’un petit chat, tout maigre, qui semble n’avoir pas mangé depuis des lustres. On devine même ses os à travers la fourrure. Je constate rapidement qu’il est presque aveugle, toutefois il rentre en étant guidé par la chaleur. Je le nourris avec ce que je trouve, il boit.
Depuis ce jour-là, j’ai un nouveau compagnon, il s’appelle Velours, il ne me quitte plus d’une semelle, enfin d’une patte, je ne suis plus seul.
Je t’aime fort Velours!
Quand le rêve devient réalité (trainmusical)
J'ai rêvé toute ma vie de voir ce star en vrai, un musicien hors pair.
Son jeu d'acteur avec sa belle voix sur les plus grandes scènes d'opéra du monde entier enthousiasme les spectateurs. Il parcourt les cinq continents avec des récitals, remplissant des salles de concert jusqu'au dernier strapontin, applaudi par des mélomanes en délire. Sa voix est un délire, sa présence est un délire. Je ne l'ai jamais vu, je possède des cd de lui, et parfois je l'entends sur des chaines de radio ou éventuellement à la télévision. Déjà ces moments me comblent de bonheur. Cependant avoir les moyens de le voir en chair et en os, serait une consécration. Difficile, car je n'ai pas les moyens financiers et surtout ma vallée est si éloignée de tout.
Tout cela ne m'empêche pas de rêver, puisque le rêve fait vivre me répétait mes parents. Je ne sais pas ce que Freud en pense. Alors, parfois dans mes sommeils, je m'imagine être au premier rang, l'applaudissant sans relâche. Pas pendant les interprétations évidement, uniquement quand une œuvre est achevée.
Ces rêves sont de plus en plus fréquents. Est-ce que cette fréquence prédomine une bonne nouvelle? Il faut le supposer, car la secrétaire de la société culturelle du village m'appelle pour me communiquer que ce brillant ténor va venir donner un concert pour l'inauguration de la salle municipale. Je n’y crois pas, il me semble que c'est un rêve... et pourtant ce n'est plus un rêve, ce n'est même pas virtuel, c'est réel, il va venir dans mon petit village le mois prochain et les habitants intéressés reçoivent gratuitement une invitation qui inclut, après la prestation, un apéritif dînatoire en sa présence.
Quelle chance qu'il s'arrête dans notre coin pratiquement perdu. Pas belle la vie?
Le jour venu, je le croise sur la place principale, il me salue, comme cela se fait toujours dans notre petit bourg. Je sais qu'il est là, ce n'est vraiment pas un rêve. Quelle aubaine et mon excitation monte. Je ne peux que vous recommander de rêver sur vos désirs, ça vaut la peine.
Le soir, le moment tant attendu arrive. Le récital va commencer d’ici peu, et afin d’avertir le public, la sonnerie retentit…
Et merde! Déjà le matin, c’est mon réveil qui sonne, une fois de plus ce fut un rêve!
Pour analyser plus en détail cette situation, prenez contact avec Sigmund Freud en cliquant sur ce lien http://d34.e-loader.net/JVQZKXIrVo.jpg
L’important est de se faire plaisir. (trainmusical)
Avant d’aller travailler à la résidence pour personnes âgées, pour gagner un minimum vital, Laurie se met au piano afin de parfaire son doigté. Elle devra passer demain matin une audition dans l’espoir, une fois de plus depuis deux ans, de décrocher un poste professionnel de musique. La jeune femme lutte pour obtenir un moyen de lier sa passion musicale sans être obligé de besogner dans un autre domaine. Seulement, comme dans tout art artistique, la musique n’est pas la voie professionnelle la plus simple. Tout le monde n’est pas Rubinstein, Laurie en est très consciente, malgré ses longues études accomplies dans différents conservatoires.
À la résidence, une de ses pensionnaires, Henriette, fut autrefois professeur de piano dans une petite école de musique et aime raconter ses moments de joie avec de temps à autre l'honneur d'un petit concert. Même si son répertoire n’était pas toujours apprécié par la petite assistance, le principal était de se faire plaisir. Justement, Laurie ne cherche pas du tout à être une star, tout ce qu'elle veut c'est de ne vivre que de musique… pour son plaisir.
Le lendemain, le moment crucial de l'audition arrive. Elle interprète des extraits du deuxième concerto pour piano de Sergei Rachmaninov. Cette œuvre est-elle vraiment celle qui lui convient pour un tel évènement? Difficile pour Laurie, car si elle joue du Brahms, le jury lui reproche que c’est trop romantique; si elle opte pour une sonate de Mozart, c’est semble-t-il trop facile et si elle choisit une Nocturne de Chopin c’est trop connu pour une pianiste. Quand à Rachmaninov, ça sort trop de l’ordinaire. Cependant, elle a appris une chose: quel que soit la critique, l’important est de toujours se faire plaisir, et l’expérience d’Henriette partagée la veille le confirme.
Le résultat de l’audition tombe avec le courrier deux jours plus tard, et une fois de plus c’est l’échec:
«Nous avons beaucoup apprécié votre participation, votre manière d’interprétation est brillante, toutefois nous avons trouvé un candidat qui répond mieux à nos besoins».
Elle ne se décourage pas, d’autres occasions se présentent, bien que les revers se suivent. La vieille Henriette l’incite de poursuivre la musique avant tout pour son plaisir.
Alors Laurie décide de persévérer avec ce deuxième concerto de Rachmaninov, une pièce qu’elle raffole. Il manque bien entendu l’orchestre, néanmoins elle se l’imagine, car elle est passionnée aussi d’orchestration.
Un jour, Henriette apprend par une amie, que le sympathique orchestre amateur local va donner dans une semaine le deuxième concerto de Rachmaninov et le signale à Laurie. Cette dernière se réjouit de l’aubaine, afin d’aller voir ce concert. Cependant Henriette rajoute:
- Il y a un gros problème, le pianiste est tombé malade et l’ensemble n’a trouvé aucun remplaçant, surtout que les moyens ne suffisent pas pour le cachet d’un soliste professionnel.
Laurie se met de suite à disposition, probablement l’unique occasion de sa vie d’exécuter ce concerto en public. Elle aurait même payé pour savourer un tel honneur.
Malgré la pression et l’habituel trac, tout se passe à merveille, depuis les rares répétitions jusqu’au concert.
C’est un succès. Elle ne peut dire si vraiment son interprétation est brillante, mais elle s’est fait plaisir et ne dédaigne pas ces chaleureux applaudissements qui sont un encouragement. Elle mesure que c’est également beau de faire plaisir aux autres.
Ce qu’elle ne savait pas, c’est que le hasard a voulu que dans le public, il y avait ce jour-là un des plus grands chefs d’orchestre du monde, un certain Georg !
***
L’interprétation de Laurie devait certainement être d’une grande virtuosité, car que ce fut difficile de gérer son agenda afin de pouvoir jouer aux obsèques d’Henriette. En effet, huit ans se sont écoulés et Laurie parcourt toutes les scènes musicaux du monde entier, lors de récitals seule ou avec les plus illustres orchestres, afin d’interpréter des compositeurs comme Mozart, Schuman, Chopin, Brahms, Mahler… Sans oublier Rachmaninov bien entendu.
Chaque fois elle joue pour le plaisir des autres et pour son plaisir… même en larmes lorsqu’elle rend hommage ce jour pour le repos éternel d’Henriette.
Leçon de vacances. (trainmusical)
Maman veut absolument que son fils lise.
Il aime jouer, sortir, lire éventuellement des dessins animés.
Maman insiste pour qu’il lise des histoires classiques, sérieuses, écrit dans un bon français.
Il apprécie mieux courir avec ses copains.
Maman désespère, à tel point qu'elle lui a acheté un livre pour les vacances à la mer qu'il devra dévorer comme leçon.
Il aime sa maman, toutefois se baigner dans la mer l’intéresse plus que de lire coucher sur le sable.
Maman voyant qu’il lit tellement lentement cet ouvrage, décide qu’après le repas de midi il devra chaque jour se rendre dans sa chambre et parcourir un chapitre.
Il se rend dans sa chambre, pour lui les vacances sont ratées. À contrecœur il lit un chapitre, mais saute des pages, ce livre ne le passionne point. Ce n’est même pas un livre d’aventure.
Maman veut s’assurer qu’il lit vraiment. Alors elle lui demande en fin de journée comme devoir qu’il lui raconte ce qu’il a feuilleté ce jour.
Il lui narre à peu près ce qu’il peut exprimer, néanmoins en lui, le dégout prend le dessus. Sales vacances, vivement le retour et la rentrée des classes.
C’est un beau livre de la bibliothèque verte. Cependant, sans généraliser, est-ce que ce style de garçon âgé de treize ans peut vraiment avoir du plaisir de lire «Irène à l’opéra»?
C’est bientôt l’heure vu par un confédéré helvétique (trainmusical)
Oh mais c’est vrai, le 21 décembre s’approche déjà et je n’ai encore rien fait.
Il me faut établir une check-list (liste de vérification en français) pour ne rien oublier.
Avant que tout s’ébrique le jour J, je veux que tout soit propre et que rien ne soit bizingue. Je ne suis pas Suisse pour rien.
Ainsi, je dois encore passer l’aspirateur dans les chambres, épousseter les meubles, passer la panosse à la cuisine, ranger le carnotzet, laver les vitres, frotter chaque catelle de la salle de bain et déblayer la neige sur la terrasse.
Enfin remettre le morbier à l’heure exacte.
J’essaie de prendre un rendez-vous chez mon psy, car faut pas croire, ça me tracasse tout de même. Toutefois, tout est pris; je ne sais pas pourquoi, tout le monde veut aller consulter. Par contre il y a de la place le 22 décembre. Oui d’accord, c’est trop tard. Je pourrais aller voir le syndic de la commune; toutefois je le trouve un peu bobet. Dire qu’il est en place depuis les années huitante.
Quand à Monsieur le Curé, il semble s’ennuyer à mort, alors je passerai au confessionnal. Je n’ai aucun péché, enfin très peu, juste quelques crevées du style d’avoir bu lors de verrées un déci de trop, même deux, éventuellement trois, parfois vider quelques fioles; d’avoir régulièrement un regard sur le décolleté de la voisine; d’avoir trop barjaquer au travail; d’avoir fait sauter la serrure de la voiture de luxe du patron; d’avoir flanqué une astiquée à la belle-mère pour finalement, par mégarde, l’empoisonner volontairement.
Quant au notaire… bof, à quoi ça sert d’y établir un testament, tout va bondir en l’air. Autant passer son temps à s’envoyer en l’air.
Enfin dernier point, je crains qu’il n’y a pas le choix, mais pas envie de clamser.
Oh! j’allais oublier le plus important: passer à la banque (en Suisse bien sûr) pour vider mon compte, et profiter de la vie.
*** http://www.2012fin.com ***
Le jour après:
Il ne s’est rien passé, je me suis fait blouser par un oracle.
Le pire dans tout ça, mon compte en banque est vide… Et j’ai tout dépensé!
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Oh ce n’est pas grave, car depuis ce jour, c’est le bouleversement mondial: tous les humains de la planète sont sur pied d’égalité, l’argent n’a plus d’odeur, il n’y a plus de pauvres, plus de riches.
Pas belle la vie ?