Quadrille (TOKYO)
Où est passé notre quadrille ma mie ?
Et ton joli jupon brodé, et tes petits pieds
Contre les miens. Quelque chose t’étonne ma mie,
Quelque chose qui s’en est allé ?
Prends donc mon bras ma mie que les forces te reviennent et la joie avec elles.
Nos souffles portés pas plus léger que nous te souviens -tu ?
La flûte de baptiste, cette innocente musique, il faut du temps pour que ce printemps revienne .
Pour que tes mains si calmes se posent comme une hirondelle sur mon épaule il faut du temps tu sais.
Je regarde amusé ces jeunes gens se tortiller, c’est peut-être par nécessité qu’ils ne se rapprochent plus.
Nous avions moins peur qu’eux. Allons ma mie faire du bruit comme notre quadrille, égarons nous dans les ruelles et d’un pas de paysan comme si nous étions chez nous partout le reste est sans importance ma mie .
À ma Grand-Mère (TOKYO)
Une fois par mois, ma grand-mère et moi allions-nous asseoir sur la terrasse du glacier.
Elle ne commandait que des glaces à la pistache, elle était comme ça, elle avait ses habitudes. Elle portait souvent du bleu , et le foulard offert par mon grand-père recouvrait ses frêles épaules. .
Elle fuyait la cruauté du soleil sous un grand chapeau de paille, orné d’un ruban blanc qui s’envolait à chaque coup de vent .
Elle le retenait avec sa main gantée qui laissait entrevoir un bras jauni par son grand âge.
Elle ressemblait à un sablier qui a fait son dernier tour et qui laisse passer les grains de sable sous nos yeux. Je rapprochais la coupe à glace du bord de la table pour que sa petite main tremble moins.
Jamais ,elle n'a exploré un autre parfum , comme si sa recherche, s’était enfin arrêtée là autour d’une pistache .Son monde avait tellement rétréci qu’elle avait l’air d’une lueur qui s’était assoupie sous un brin de muguet .
Dans ce crépuscule je m’acclimatais à sa voix douce et calme et il m’arrivait de finir sa coupe à glace à la pistache. Cela l’amusait beaucoup de voir ma gourmandise et son sourire illuminait ma journée.
Aujourd’hui je suis venue sans elle, je trouve une douceur nouvelle à savoir que nous avons été là à déguster une glace. Grâce à elle je m’inscris dans la grande horloge du temps.
Elle m’a appris cette retenue à goûter les heures dans une chaude après-midi d’été.
Méandres (TOKYO)
Je voudrai écrire un livre qui vous maintienne dans un état d’innocence, qui vous procure une douce joie. Un livre sans méandre, un fleuve tranquille qui vous irrigue comme le Nil irrigue l’EGYPTE.
Un livre fleurs aux milles parfums d’une subtilité inouïe
Vous viendrez en kimono rouge votre regard ricochant sur la mer.
J’attendrai votre rire sonore éclater, alors je soulèverai mon chapeau le lancerai par-dessus le balcon.
Une large coulée de soleil dans votre dos annoncera la fin du jour.
Le livre ne sera pas comme tous les autres, un arbre aura pousse en son milieu et des milliers d’oiseaux jacassant se cacheront dans vos cheveux .
Le livre aura enfermé le printemps si longtemps que vous pourrez entendre craquer les bourgeons
Qui tenteront de se frayer un chemin jusqu’à votre oreille.
LE MELON DE CAVAILLON LABELISE (TOKYO)
Lien en cas de problème : https://youtu.be/aiU2tgCtM0U
Cricket (TOKYO)
Qu’il y-a -t-il de commun entre le cricket et le Kung fu ?
C’est comme si je vous demandais ce qu’il y avait de commun entre un requin et un poisson-lune ?
Ou mieux encore entre un esturgeon et une carpe ?
Être passé maitre au Kung- fu suppose un haut niveau de maitrise
Quant à être maitre au cricket cela se discute !
Pourtant, ces deux sports ont une histoire longue et riche.
On trouvera une autre façon pour qu’on parle de nous dans les journaux.
Ce sont les champions qui intéressent les journaux.
Alors on a qu’à organiser une course de moustique sur le Rhône.
Pour faire parler de qui ?De nous !!