Va va voum ! - tiniak
Va va voum !
Va va voum !
Quand mon moteur fait vroum
c’est que j’ file à la boum
(des férus d’Oum-Kalthoum)
Patapouf !
Patapouf !
Quand mon karma s’étouffe
c’est la faute à malbouffe
(et tous mes loukoums pouffent)
Tagadam !
Tagadam !
Au galop, vague-à-l’âme
bourdonne après Madame
(qui se fond dans le tram)
Kof ! Kof ! Teu-heu ! Teu-heu ! Bang bang !
Mêmes, tchiki-tiki-bang-bang !
C’est l’heure où mon cœur saigne
et répand son antienne
devant sa neuve enseigne
(de, naguère, ma "tienne")
Quand l'eau fait lit... (tiniak)
(à la fin, j'expire)
L’ai tant cherché, mon Vif-Ardent
par les monts, les forêts de cèdres
aux faces d’un dodécaèdre
aux clepsydres d’où bat le temps
Avec mon âme énamourée
mes songes les plus improbables
son visage dans un retable
aux flancs de la nouvelle année
Rien n’y fait ! Sa pensée me hante !
Grande est la faute, pour mon rang…
(ainsi naissent les tragédies)
Mais je puis jurer - sûr ma vie !
qu’il est le seul que j’aie au sang
Un jour que je baignais dans l’onde
il m’aperçut - lui, et son frère…
Depuis, je sais que mon âme erre
à longer ce chemin de ronde
Et ce n’est pas tant son allure
ni sa lignée de nobles sangs
qui veut que j’aime, cependant
bien plus son cœur que son armure
En cet humble et terrible instant
où je sombre, bon gré, mal gré
dans ces flots d’où il m’a aimée
je l’embrasse, mon sacripant !
Hai-Kung-FiUz (voyage en Absurdire) - tiniak
avec une pensée singulière pour Vegas et Walrus
Kun foud’
Un bègue et son collègue dyslexique, de surcroît affligé d’un bec-de-lièvre, devisent sur leurs rencontres amoureuses.
Le bègue : - Taa.. T’as mis ll’..longtemps p’p’ppour l’aimer, toi ?
Son collègue : - Nan. De chuite, né eu un kun foud’ pour sa thaï.
***
avec une pensée singulière pour TOKYO et lecrilibriste
Haï coup d’coude
Quand le Cavalier devient MaBoUle
de TaBoU, le Singe se fait PiQUANt
[Ma Bu : position du cavalier;
Ta Bu : pas frappé ;
Pi Quan : coup de poing marteau]
***
avec une pensée singulière pour Joye et Joe Krapov
Kangourou, mon vieux, sois heureux
Un coup porté (du poing, du pied…)
N’a ni ton nom, ni ton aspect
Garde-toi toutefois des fâcheux
Fais profil bas, mon vieux, crois-moi
Un truc que je tiens du panda
***
Enfin pour les plaisirs d’écrire et de lire que, toutes et tous, nous partageons ici
Coup de fou pendable
“- Oui, monsieur Lian Wu, bonsoir et merci d’avoir pris la peine de venir.”
Mon père prit place sur la chaise devant le bureau du professeur ; je demeurai debout dans son dos, le front baissé, le regard pris dans son cheveu noir encore et bien fourni.
“- Voyez-vous, monsieur Lian Wu, je balance entre m’interroger gravement sur la santé mentale de votre garçon ou m’offusquer de tant de désinvolture.”
Mon père se tint coi en prenant ma copie que le prof lui tendait à bout de bras, tout en poursuivant son laïus réprobateur.
“- J’ai demandé à la classe de faire des recherches personnelles et originales sur les cris des animaux, et… Mais je vous laisse juge. Lisez, donc… dit monsieur Rabiaud en se rasseyant derrière son bureau.
Relevant le nez de ma copie, mon père déclara :
“-Eh bien, monsieur le professeur, je ne vois rien que de très personnel et original dans cette copie.”
M. Rabiaud se passa une main sur le visage. Tendit l’autre main pour que mon père lui rende la copie. Ceci fait, il lâcha dans un soupir :
“- Original et personnel, ah ça oui ! ironisa-t-il avant d'entamer la lecture de quelques passages de mon cru : <Quand il s’ennuie, Dragon fait “Longg! Longg!”> ; <Quand il cherche sa proie, Tigre fait “Hou ! Hou !”> ; <Quand il survole la sienne, Aigle fait “Ying! Ying!”> ; <Quand il s’est fait mal aux orteils, Singe fait “Haou ! Haou !”> ; <Quand elle se moque du héron, Grue fait “Hé! Hé!”>... Je continue ? demanda, pour la forme, M. Rabiaud.
Mon père se retourna pour me jeter un petit sourire qui valait son pesant de clin d’œil. Puis il fit de nouveau face au professeur, le priant de lui donner une feuille et de lui prêter un stylo. M. Rabiaud s’exécuta, pour le moins interloqué.
Quand nous prîmes le chemin de la cour, nul doute que M. Rabiaud devait encore se tirer les cheveux, les yeux plongés dans le feuillet laissé par mon père.
Convocation Bauhaus - tiniak
Allah ? Allons, allons..
Bla bla, bang bang !
C'est ça; cessa
ce sifflement, Saskia
Des dits dédisent
des doléarghs qui s'éternisent
Et, fait : l'effet
se fait une fête, sans effets
Goo goo g'joob !
Go, go, go, les gars, dans la tourbe !!
Hi ha ho ho
Hisse-toi un toit sur ce dos
de torino, niais hidalgo !
Il en faut
dans la fosse
des chalumeaux à bosses
pour commettre en réunion
la folie du Bauhaus
L'âme erre... Lâche aise... Tout est relatif ! - tiniak
Qui se rappelle à nos glamours
quand on en a eut fait le tour
de crépuscule en point du jour
aller-retour
dans la fournaise
droit devant ou par maints détours ?
Que saurait évoquer mon ombre… ?
Juste à cet endroit où je sombre
vers la Fée Verte qui me comble
- d’aise ?
plaise que non, mon bon !
seul mon cul tient sur cette chaise
Quoi penser de ce lent brouillard
que traverse un long corbillard
où, davantage tôt que tard
je viendrons m’allonger sans fard
avec l’averse pour linceul
le bruit des sabots pour fanfare
un nom que méprise Lazare
plus élimée que mon foulard ?
Dont il me reste un souvenir…?
De cette vie, voulez-vous dire ?
Mon brav’ môssieu, j’ai rien vu pire !
Que j’en ai perdu le sourire
au prix de graveleux soupirs
par des ruelles t’à maudire
et tous les kiosques de l’Empire
Où qu’a passé mon dernier sou ?
Là, sous mon nez, le voyez-vous ?
Pour la poche du vieux grigou
qui n’en respecte que le coût
ne dit pas mon nom jusqu’au bout
(j’ m’appell’ Zabou)
Pour fair’ marrer sa clientèle(qui vaut mieux que sa parentèle !)sitôt que je pique une tête(vers la Fée Verte qui me guette)“V’la qu’ la Za’ pète !”, il crie…Mais moi, je m’en fous bien, pardi !J’ai le nez gris et suis fort aise
Double tranchant - tiniak
X est le signe d'airain croisé dans son dos
que le marin lèche au couchant, chargé de sel
lui seul peut y porter le poing avec brio
homme aussi sombre qu’aguerri et sans autel
Il est le guerrier que se paient les bourses grasses
et son pas s’en trouve alourdi plus que son cœur
à jamais perdu pour la vie, ses joies, ses grâces
n’ayant ni rêves ni projets, que le malheur !
Pour sûr, il connaît les festins d’orgues princières
qu’offrent soudain la “ville prise !” et le retour
vers le palais qui l’a mandé, lui, Mercenaire
à porter partout, par sa main, l’Ombre du jour
“Hallali ! Hallali, Parias ! Ce monde est mort
pour les beautés qu’avons quittées, un soir d’orage !
Qu’après nous, nul poitrail n’aimât aimer encore
et que le cuir à nos poignets disent nos rages !”
Où va-t-il…? Vers la nuit absorbant sa trace
autant qu’un ciel sans aucun pli qui l’enveloppe
avec, au dos, sa croix d'airain, d’éclats fugaces ?
Ou rentre-t-il ? Embrasser quelque Pénélope ?
Seul, fatigué, n’ayant plus goût pour les négoces
il va, pesant de son pas lent sur cette terre
presque une larme à la paupière - au goût de sang !
autour de lui ses bras ballants, pleureux, pas fiers
il marche droit, vers l’occident, jusqu’à la mer
J'y viens - c pô l'titre 😁 (tiniak)
Verrais-tu quelconque objection, Aimée-de-Loin
qu’à chaque instant hors de ta voix, je me transforme
en quelque précieux accessoire
qu’ajouterait ton cœur sans gain à ton boudoir ?
Et devenir… ce papillon qui te fera battre les cils
tirant du violet au marron dans les œillades
et des bordures au charbon, pour la parade
à ton retour en ton hôtel de centre ville
Rigole à l’ourlet de ta joue, ce mascara
qui t’aura écharpée d’un coup, à la bonne heure
dans un mélange d’acajou et de vapeur
après avoir pensé à nous, durant le spa
Tour à tour, lacet pour la tresse, à la cheville
ou à l’entour de ton poignet, à ton bagage
n’attendant que d’être délié de ton corsage
du geste simple et désuet que font les filles
Un talon plat de mocassin ?
Une ceinture à ton bassin ?
Un mouchoir au creux de ta main ?
Dis-moi… Dis-moi !
‘Gloria’ dans tes écouteurs ?
Non, bien sûr ! Un bouquet de fleurs !
Un œillet de plus au classeur ?
Dis-moi… Dis-mois !
Aboi surgi de sous la lune en mi bémol
Debussy égrenant sa brune - et, at coda
déclinant sa verve importune à tour de bras
(sans l’idée - jamais ! qu’à Béthune, il ne mène à aucune école)
Dinguerie gothique au majeur ?
Trèfle magique à l’âme en pleurs ?
Dis-moi… Dis-moi que j’en rapproche !
Il me vient soudain un idée dont tu vas rire…
N’étant que satisfait de ces tendres largesses
que savent prodiguer tes swings à mon endroit
il me reste un vertugadin, autour de toi
pour me déployer sur tes reins et voir… tes fesses !
tiniak pense qu'il vaut le cou !
torticoli(s) - tiniak
Très curieux sentiment qu’affranchi du désir
sans bouder le plaisir d’avoir des compagnies
mais sans ployer le cou et ne plus coup férir
Oublié, le frisson mêlé d’ors et de craintes
qui parcourait l’échine avant le cri, la plainte
une autre vibration s’anime au creux du ceint
Regarder, sans pencher pour l’une ou l’autre flamme
à l’oeil de cette femme un possible agrégat
qui ne finirait pas dans un tourment de l’âme
Très curieuse, en effets, cette libération…
Il en vient, il en passe… et c’est comme un lent fleuve
avec, pour seule épreuve, un moment qui s’abreuve
à la soudaine averse et sa mélodie neuve
Ce serait ça, la paix : voir le monde sans fièvre ?
Moins j’ai le rachidien pressé par sa Minerve
plus j’ai tout l’alentour, à nouveau, qui m’innerve
Oublié, l’abandon mené de guerres feintes…
L’est où passé mon cœur qui battait la chamade
- et le pavé, dis donc ! avec ses camarades
à railler le vison au cou de la Camarde ?
Il est pourtant bien là où je l’avais léché
sur le mode mineur de ma sade portée
bardée de lombalgies
à force d’y noter tous mes torticolis !
(Sinon… Même si ça t’as plu,
m’as-tu trouvé tordu ?)
Bornière (tiniak)
C'est pas tant que la mousse tache
mais cette froide boue me fâche !
J'en ai parcouru des rallyes !
des glabres, des poilus aussi...
Mais je dresse un triste bilan
sur un trou même pas béant !
Car je patauge en pays d'Auge...
Qu'allais-je faire en cette ornière !?!
Vraiment, je ne fais pas le fier...
Aurais-je un brin perdu la tête
cependant que ma roue flaquette ?
Hugo's back (tiniak)
Je fais souvent ce rêve intense et fulgurant
d’un élu éloquent et rappelant ses pairs
à la moralité solide et solidaire
que leur intiment leurs mandats, subséquemment
Il monte à la tribune et se frotte les mains
délivre à l’Assemblée un rapide salut
dès son introduction évoque les canuts
et les métiers perdus au nom de l’Argent-Sein
Faisant feu de l’injuste et de l’indigne loi
massacre entre ses doigts l’hypocrisie des castes
jouissant du pouvoir pour n’en faire qu’un faste
ou quelque autorité sans en porter la croix !
Leur sacro-sainte loi de citoyens-pirates !
Et qu’ils voudraient qu’on s’en rabbatte
et mettre en berne la vision
de nos humbles destinations
en rognant jusqu’à nos pénates !?!
Ai faim, comme toi, Citoyen, pour la Justice
quels que soient nos chiens, nos filles, nos fils
(calmez-vous, sur ce dernier vers
nulle échelle que ma colère
et la rime dessous, qui glisse)
Dis donc, Bernard… C’est toi, Victor ?
Ah, mais voici mon train de nuit…
Pardon, mais j’ai quelque hellébore
à savourer au bord du puits
de l’inconstance que j’abhorre
Avec le peu que j’en sais de vos tristes danses
Ô mes aïeux !
qui s’imposent t’a vos dépens sous de vains cieux
tant qu’à vos panses
gargouillent la misère et ses trois noms de France
Qui ? pour quoi tu feras le beau ?
Tais-toi donc, vilain quiproquo !
Un peuple est là, entre mes bras
loin de sa chemise de nuit
qui m’a dit ; allons, je te suis
l’arme que tu n’espérais pas
Citoyens !
dans le confort que nous avons entre ces draps de lin
comment nous savons pleins ?
Eh, l’Autre…
n’est-il pas un nouvel épeautre
(qui sauva, sous le mont Ventoux
nos pairs massacrés à genou
dans la sublime indignation
traversant les générations
devant l’immonde Bête ?)
Adieu, messieurs !
Odieux, vos cieux
que c’en est - mais, pas dieu possible !
d’adouber d’un vote vos cibles
L’est bien triste, le quiproquo…
Nul ne peut-être bleu, blanc, rouge
qu’au-devant des haines farouches !!