Mise en garde (Tilu)
Scie tu fais la tête et qu’ tu en pinces pour la bon’bière, tu s’ras bientôt… hé !.... rond comme un’ queue d’pelle ! … Hips !.... crois en ma longue expérience….
Signé : la scie grogne … hips…..
Tic, tac… (Tilu)
Encore un jour, une semaine
Encore un mois, une année pleine
Encore toujours, toujours encore
Jusqu’à nous deux, corps contre corps
En patientant impatiemment,
Pour tromper l’attente et le temps
Je chasse des parfums, des images
Qui m’illusionnent comme mirage
La mer azur, les ciels limpides, ton regard clair
Les arbres, les forêts c’est pour ta force tendre,
La douceur de ta bouche les roses en macro,
Les badiane et cannelle, souvenir de ta peau.
clic, jouant du numérique
clac, de pixels en bitmap
clic, Je t’ai dans mon optique
clac, faute de t’avoir là.
tic, de déclics en déclics
tac, câlinant mon kodak
tic, le temps passe plus vite
tac, en réflex, en compact…
tic
tac
tic jusqu’au prochain contact…
Chanson de pluie (Tilu)
L’orage gronde au loin.
Tout à l’heure quand il était au dessus de la maison, il a brisé violemment quelques cumulus et a bruyamment vomi ses trombes d’eau claires sur le jardin.
Je n’ai rien vu de tout ça, j’ai juste entendu son fracas qui m’a sortie de mes rêves nocturnes.
Emmitouflée dans la couette chaude et douce, j’ai assisté à ce concert de la nature. Ses envolées lyriques, ses solos de caisses claires, suivis de roulements de tambour et timbales gigantesques, son chuintement de la pluie qui devient martèlement féroce sur toutes les surfaces dures de la maison m’ont fait imaginer le spectacle du dehors : branches ployées et secouées, cassées peut-être, ruisseaux et petites cascades qui strient et griffent le jardin, torrent sur la route, terrasse inondée… Les yeux écarquillés dans le noir, j’ai guetté la lueur de l’éclair qui file entre les volets et qui annonce inexorablement le fracas du tonnerre. A chaque fois qu’ il s’est fait entendre une légère crispation de tous mes muscles a traduit ce reste de crainte enfantine de l’orage que je garde au fond de moi. Je suis pourtant bien, là, dans mon lit douillet alors que le ciel s’écroule au dehors.
Maintenant le calme est revenu, la rumeur du monstre grogne encore mais il a sauté les collines et il craque et rugit en sourdine désormais. Au dehors j’entends les derniers nuages qui s’essorent et puis la pluie s’arrête. La nuit redevient profonde et douce, la maison et le jardin s’égoutte et la chanson de l’eau tintinnabule une toute autre musique :
Dip,dip dip, dip …. Le coin du toit goutte sans doute sur le plat froid des dalles de la terrasse.
Lod, lod, lod …. De grosse perles d’eau tombant du grand cyprès doivent plonger dans la citerne débordante en formant de belles bulles qui glissent à la surface.
Oc, oc, oc, … oc, oc, oc, oc….. A coup sûr, à la moindre saute de l’air, les branches du murier pleurent sur la table en fer qu’elles abritent du soleil de l’été d’habitude.
Ussssssss, ussssssssss, le vent, qui a chassé l’orage au loin, chante encore dans les feuilles du laurier rose en les frottant les unes contre les autres.
Cette petite mélodie me berce et me replonge doucement dans mon sommeil.
Demain le ciel sera clair comme du cristal, la nuit aura lavé la nature, et le jardin sentira la terre mouillée…
Le temps d’une heure (Tilu)
La prochaine fois que je te vois
Il faudra que je le retienne,
Que je l’attache, que je le noie
Que je l’étouffe à perdre haleine,
Que je l’étrangle de sang-froid
Que je le stoppe, que je le freine…
Le temps…
Parce qu’une heure en ta compagnie
N’est qu’une poignée de secondes
Qui filent sans qu’on ait compris
Comme des folles furibondes.
Il suffit que tu me souries
Alors s’accélère la ronde
Du temps…
Les heures passées avec toi,
Déjà qu’il n’y en a guère
Pourquoi faut-il qu’en plus de ça
Elles passent en vitesse lumière …
Les créatures du soir (Tilu)
La chambre est noire, maman vient d’éteindre la lumière après m’avoir souhaité bonne nuit, puis elle est sortie et a fermé la porte. Je n’ai pas vraiment sommeil, je suis juste consciente que c’est l’heure d’être au lit, mais mes yeux n’ont pas envie de se fermer tout de suite, ils s’habituent doucement à l’obscurité et petit à petit retrouvent leur faculté de discernement .Je m’empresse d’aller rouvrir le double rideau que l’on vient de tirer sur la fenêtre, ainsi je sais qu’il va se passer des tas de choses sur le mur clair qui fait face à mon lit… J’attends. J’aime ce moment.
Alors commence le défilé, l’un après l’autre de grands animaux fantastiques et lumineux viennent me saluer, certains sont pressés et passent en galopant sans un signe pour moi, mais d’autres trainent un peu plus, agitent leurs bras ou leur tête pour me faire rire ou me faire peur avant de disparaître. Certains même s’arrêtent, semblant eux aussi m’observer au creux de mes draps de leurs gros yeux globuleux.
Ils vont tous dans le même sens : ils arrivent de la gauche parcourent tout le mur de façon rectiligne plus ou moins vite selon leur caractère et s’évanouissent en un éclair.
Je les suis du regard, les observe, attend un signe d’eux, écoute leur voix. Ils ont tous une voix différente. Certains crient, d’autres ronronnent, d’autres toussent ou pètent bruyamment, d’autres encore grondent ou simplement soupirent fort.
Je les guette tant que mes yeux arrivent à rester ouverts, je sais que demain matin ils ne seront plus là, et qu’il faudra attendre la nuit pour qu’ils se montrent de nouveau.
La plupart du temps ils sont jaunes mais j’en vois quelquefois des bleus qui clignotent en chantant sur deux notes qui changent de tonalité au fur et à mesure qu’ils avancent sur le mur. Quelquefois je chante avec eux, mais pas trop fort sinon maman revient et me demande si c’est une heure pour chanter toute seule…
Moi je sais que je ne suis pas seule, mais maman ne me croit pas , elle pense que je n’arrive pas à dormir à cause du trafic des voitures sur l’avenue qui passe au bas de l’immeuble. Elle dit souvent qu’il faudrait bien autre chose que ces gros platanes qui nous séparent de la voie pour atténuer ces nuisances sonores et que je puisse m’endormir en paix…
Oh ! (Tilu)
Oh !
Trois phrases qui piquent
Mots vinaigre, zestes d’aigreur
Larmes de citrons
Petit matin gravé (Tilu)
8H
Juillet
Soleil d’été
Petit vent léger
Attente
Grand espace vide
Route qui vient
Attente
Cœur qui bat fort...
Petit point à l’horizon
Question :
C’est lui ?
Cœur qui bat fort...
Petit point qui grossit
Qui se rapproche
Nœud dans le ventre
Cœur qui bat fort...
Chemise au vent
Sur son vélo
Sourire soleil
Yeux mordorés
Aigues marines
Cœur qui bat fort...
Mots échangés
Mais superflus
Joues effleurées
Regards croisés
Temps suspendu…
Cœur arrêté
……
Premier baiser…
Douceur exquise…
Amour (tilu)
thème:addiction amoureuse
genre: deux alexandrins
Peaux, chaleur,caresses, parfums, murmure, élans, baisers, passion
Douceur, violence, souffles, soupirs, bouches, plaisir, regards , frissons
Elle écrit tôt (Tilu)
Thème : Elle écrit tôt
Genre : Haïku
Aurore, belle lumière
Reste de nuits, chimère
Inspiration