14 mai 2011

L’amour est fragile (Sol-eille)

L’amour est fragile.

L’amour est fragile, comme un bouquet de violettes, si facile à faner, il faut le cultiver, changer l’eau tous les jours, le nourrir de baisers, de caresses, d’attentions. Le prendre à bras le corps et le serrer plus fort.

L’amour est fragile, sauvage comme un coquelicot livré aux vents d’Est d’une terre rocailleuse du Lot, il a besoin de liberté, être là à côté pour partager, mais pas trop non plus,  il a besoin d’air pour ne pas étouffer et mourir.

L’amour est fragile et c’est pour ça qu’il est beau. Il est là présent dans mon cœur comme un jardin extraordinaire où il fait bon se reposer pour aimer encore et encore.

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23 avril 2011

Je rêve éveillé (Sol-eille)

Je rêve éveillé à un monde qui offrirait autre chose à ses enfants, que cette planète affolée exsangue étouffant sous les gaz polluants, et qui nourrit ses enfants à la chimiothérapie pour endiguer les maladies dites environnementales qui deviennent banales. Centre de soins qui rajeunit ses couloirs blafards à coup de rires rauques et de langage djeunes aux crânes blancs et aux yeux creusés, MP3 sur les oreilles se balançant au rythme des sonnettes des perfusions vides à remplacer. Vite sortir de là, pour retourner dans la vraie vie qui rend malade, téléphone portable et Mac Donald, ondes et coca pour faire passer les nausées en attendant le prochain TEPscan, merveilleuse médecine nucléaire qui identifie le mal à coup de radiation au fluor 18.

Je rêve éveillé à un monde qui serait prêt à se passer de son téléphone portable, du wifi de son ordinateur, des télécommandes en tout genre, de son GPS relié par satellite, sans parler de la cuisine micro-ondes, où les géobiologues seraient reconnus, où la médecine chinoise aurait sa place.

Je rêve éveillé à un monde où chacun redeviendrait jardinier et éleveur, où tout un chacun n’aurait pas peur des sacrifices qui l’attendent.

Je rêve éveillé… ha non je m’étais endormi…

Quoi ?

Oui je crois que j’ai fait un cauchemar ! Brrr froid dans le dos ! Tiens j’vais me chercher un coca dans le frigo !

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26 mars 2011

Encrier (Sol-eille)

 

Mes doigts bien appliqués à tracer des ronds, des pleins et des déliés de ce poème de Prévert, la tête penchée sur l’onciale, élève consciencieuse qui perdue dans ses pensées regarde le fond de son encrier bleu nuit à la recherche des réponses à toutes ces questions existentielles qui surgissent au fur et à mesure où elle plonge à intervalles réguliers son rotring dans ce puits bleu marine, au reflet parfait sur le papier vélin écru.

Puits sans fond, insondable comme le puits de l’âme de l’humanité qui pressée par le temps, ses obligations, ses petits tracas et autres misères en a oublié qu’elle est une espèce faite pour vivre en meute, en groupe. Qu’en reste t-il dans cette tour à cinquante étages où le cœur de 1000 personnes bat ici silencieusement chaque nuit sans se connaître ?

Le vague à larmes l’emporte soudain, porte-plume suspendu à ce cœur liquéfié, mer de sel qui fond, où, sur son parchemin entre deux vers de Prévert s’étalent des tâches, camaïeu de bleu indécent au milieu de ces rimes, déliquescence de cette humanité qui a levé l’ancre et dessalé sans s’en apercevoir et se noie inévitablement.

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19 mars 2011

L’âme de la statue blanche (Sol-eille)

 

Au cœur de ce musée, lisse, propre, aseptisé,

La statue blanche aux formes acérées s’en va.

Ailleurs.

Entre chien et loup, à l’heure des derniers visiteurs qui s’attardent.

Elle est lasse d’être exposée là à toutes les mains, à tous les regards.

Blafards.

Pantin désarticulé qui se découvre une âme,

Mais ne peut verser une larme.

Sècheresse.

Son enveloppe de plastique et de carton reste sur son socle

Même position rigide et impersonnelle figée par l’artiste.

Mais elle est partie, elle, la statue.

Forme humaine asexuée qui erre dans le musée

A la recherche d’autres âmes solitaires, en peine.

Alors si au détour d’un dédale de musée vous sentez quelque chose vous frôler

Un souffle frais qui vous fait frissonnez

Accueillez-le, c’est peut-être le corps éthéré

D’une statue blanche ou d’une autre œuvre d’art

A la recherche d’un peu de tendresse et de reconnaissance.

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26 février 2011

Franchir le portail (Sol-eille)

61995756_p_1_Je me décide à passer de l’autre côté de ce portail.

Jusque-là je n’avais pas réussi à le franchir à nouveau. Un jour mon père m’a dit : « Si tu passes cette porte, si tu franchis ce portail, ce n’est pas la peine de revenir ! » Quel con ! Il n’avait rien compris, quel besoin avait-il de défier un jeune de 17 ans ! C’est tout à ces pensées que je franchissais le portail… phrase milles fois répétée… C’est sûr qu’à l’époque j’étais un petit con, je croyais tout savoir sur la vie, j’avais des idées à moi bien définies… mais je n’avais que 17 ans et qu’est-ce que je t’aimais Papa… déjà quelque mois plus tôt tu m’avais demandé de choisir entre toi et maman. Ma petite maman chérie… ça lui a retourné le cœur que je te choisisse malgré notre amour fusionnel, mais elle a compris que c’était pour maintenir un lien entre lui et moi. Tu as toujours si bien su nous faire culpabiliser.

Mais ce jour là Papa tu n’as pas été à la hauteur. Tu vois Papa, là, 25 ans après, je revois la scène, tu étais assis dans ton fauteuil du salon avec tes mots croisés devant la télé, près de la véranda et moi je suis arrivé en retard, c’est vrai. C’était une broutille Papa. Je te vois encore te lever excédé, l’atmosphère est soudain est devenue orageuse. J’ai vu les yeux de ta compagne s’emplir de larmes et les tiens rester de marbre, fier comme un coq, sûr de toi. Tes mots ont fusé comme sorti de ta carabine de chasse, des mots intolérables… j’entends encore : «… comme ta mère ! » puis « Si tu passes cette porte, si tu franchis ce portail, ce n’est pas la peine de revenir ! ». A ce moment-là tu n’avais qu’une seule envie : m’humilier. Qu’un seul désir : me rabaisser Papa. Et puis maintenant, je crois aussi que tu enviais ma jeunesse et mes 17 ans que tu n’avais plus et ta vie devenue monotone. Quel gâchis Papa.

Alors je suis parti Papa, tu n’as pas cherché à me rattraper. La porte d’entrée a claqué dans le silence de la soirée qui s’avançait. Je me disais, s’il ouvre la porte avant que je ne franchisse le portail, alors j’accepte de rentrer, sinon Adieu Papa. Je rêvais naïvement parce que tu ne l’a pas fait. Alors je suis parti avec mon vélo. Heureusement c’était l’été. J’ai dormi à la belle étoile chez Papy, près de l’étang, en catimini, que personne ne m’entende, que personne ne me voit… une des plus belles nuits de ma vie, mais aussi une des plus tristes… je venais de devenir un homme grâce à toi mais aussi de perdre mes frocs d’innocence.

J’ai l’impression que rien n’a changé dans le jardin et que tout a changé en même temps. Tout est devenu plus petit, et puis il n’y a plus mon panier de basket non plus. Qu’est ce qui va se passer maintenant Papa ? Est-ce qu’on peut renouer le fil après 25 ans ? Quel homme es-tu devenu ? Quel grand-père vas-tu être ? Seras-tu fier de l’homme que je suis devenu ?

J’en suis là quand j’appuie sur la sonnette de la porte d’entrée, tout en me disant que tu ne le sais pas Papa mais face à toi je n’ai toujours que 17 ans.

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19 février 2011

Ami-ami ? (Sol-eille)

Tais-toi, tais-toi, mais tais-toi donc !!!

Pourquoi ? Comment ? Et si ? Est-ce que ?

Toute la journée, toute la nuit cette fichue machine prends toute la place. Elle ne s’arrête jamais de me poser des questions, de refaire le monde, de repenser sa vie et de panser ses plaies à coup de peut-être, de peindre son futur en noir et de dépeindre son passé par le menu arc-en-ciel.

Elle me ronge et elle me hante, elle m’harasse et m’assaille. Jamais je ne connais la paix et le repos complet ou alors si peu de temps !

Dans les méandres de mon esprit, les pensées les plus folles vont bon train ; spéculations impossibles pour une issue incertaine et forcément désastreuse. Le magma nébuleux de mon cerveau me laisse chaque jour un peu plus perdue. Les rouages qui autrefois tournaient comme une horloge suisse, ne s’assemblent plus parfaitement et me laisse hagard, neurones rouillées et grippées de tant de stress.

Tais-toi, tais-toi, mais tais-toi donc Machine infernale, branchée sur un cœur solaire pour une âme bi-polaire ; l’ensemble ne faisant pas bon ménage et me laisse frissonnante une fois de plus.

Pourtant, plus jeune, jamais je ne me préoccupais de toi, tu tournais normalement, ralentissais la cadence à la nuit tombée, te remettais en route tranquillement… et je t’aimais inconsciemment, mais je t’aimais et je crois que tu m’aimais…

Quand est-ce que tout a basculé ? Quand sommes-nous devenues des éternelles ennemies ? L’amour vache ça nous connait ! A la vie à la mort ! Nous cultivons toutes les deux cette animosité… mais peut-être que finalement c’est une forme d’Amour, même dans l’adversité tu ne me laisses pas tomber, c’est toujours mieux que de l’indifférence. Et voilà que je recommence à gamberger, c’est plus fort que moi… Toi et moi c’est une vieille histoire et puis même si tu m’empoisonnes la vie avec toutes tes questions existentielles, qu’est-ce que je deviendrais sans toi ? Je serais pour le coup vraiment toute seule et ça tu vois… je ne préfère pas y penser.

Finalement je t’ai dans la peau, Allez on fait ami-ami, mais s’il te plait continue à me chercher des noises !

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20 mars 2010

Le temps (Sol-eille)

On dit : Le temps appartient à ceux qui se lèvent tôt.

Pourtant, regarder l’heure, entendre les enfants descendre presque silencieusement à 10 heures…

Se dire que c’est dimanche, que rien, RIEN, ne nous oblige à nous lever, et tout doucement refermer les paupières… Elles sont encore lourdes, la tête aussi, et tout le corps est engourdi de sommeil, calme, au repos.

Ouvrir un œil, peut-être, sur le soleil qui pointe à travers les rideaux. Entendre le silence qui enveloppe doucement toute la chambre. Rester encore indifférent à tout problème domestique.

Sourire de bien être

Sourire à son Amour, là tout chaud à côté.

Se laisser porter par le temps, qui n’existe plus d’ailleurs, se lover dans la chaleur du cocon.

Laisser l’esprit se guider par une main qui caresse soudain en somnambule.

Abandon total de soi et plus si affinités rigole

 

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13 mars 2010

L'affaire Peluche (Sol-eille)

peluche1

Dans l’affaire Peluche qui nous occupe actuellement un rebondissement retentissant a eu lieu hier soir.

peluche2Je vous rappelle les faits, lundi 28 décembre dernier, un ours en peluche a été posé devant la porte de l’immeuble abritant les services de Police de Springfield.
Croyant à un explosif dans la peluche, l’immeuble a été évacué ainsi que le parking.

Grâce à notre reporter Jo the Fouin’, nous avons retrouvé les traces de Peluche, l’ours en peluche, au cœur de cette histoire qui vivait caché depuis que les rayons X l’avaient innocenté et que les services de la Police, malgré les différentes méthodes – à la limite de la légalité- n’ont pas réussi à faire parler.

Jo the Fouin’ immédiatement dépêché sur place et vraisemblablement peluche3plus perspicace que le sergent Major, chargé de l’enquête qui a d’ailleurs refusé toute interview, a réussi faire parler Peluche et nous l’avons là en direct du pôle Nord, au pays du Père Noël. Jo the Fouin’ qui va nous en dire plus sur cette affaire qui a d’un bout à l’autre a monopolisé tous les services de la police de Springfield alors que Peluche était complètement inoffensif.

peluche4Avant de retrouver Jo the Fouin’ par liaison satellite en direct - il semble que la liaison est un petit peu difficile ce soir avec le Pôle Nord, au pays du Père Noël- alors en quelques mots je vous rappelle que nous sommes sur le point d’avoir tous les derniers détails sur l’affaire Peluche grâce à notre valeureux Jo the Fouin’ qui a rapidement pu connaître tous les dessous de cette histoire avec l’aide de son ami de toujours Homer J. Simpson, qui se trouvait à proximité à l’heure où l’évacuation du bâtiment des services de Police était décidé. En effet, Homer J. Simpson, lundi 28 décembre dernier se rendait sur les lieux pour déclarer un vol de bières à son domicile en plein jour. Il semblerait bien que Springfield, ville d’Oregon, affiche une recrudescence de faits divers.

On me signale que la liaison avec Jo the Fouin’ est établie, je crois que Jo the Fouin’ est maintenant en direct du Pôle Nord, au Pays du Père Noël.

« Jo the Fouin’… vous m’entendez ? Bonjour ! Claire Zachal ici au journal télévisé de France1, spécial Peluche

- Oui Claire… je vous entends… et voilà j’ai donc renc…

- Oui Jo the Fouin’ je vous entends aussi… je vous interromps une minute avant de nous raconter votre rencontre avec Peluche, pour faire l’historique de cette affaire pour les téléspectateurs qui nous rejoindraient à l’instant. »

Ah on me dit dans l’oreillette que la liaison est interrompue… dommage nous n’aurons pas ce soir l’interview de Jo the Fouin’ en direct. Ce journal est terminé maintenant, nous reviendrons demain au journal de 13h sur cette affaire et je vous remercie d’avoir suivi ce journal avec nous ce soir et vous souhaite une excellente soirée.

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06 mars 2010

Chêne miroir (Sol-eille)

soleil


Chêne majestueux tu veilles,

là.

Attendant le retour du printemps

Tu te mires dans l’eau de

là.

L’eau calme et paisible

T’offre un immense miroir déployé pour toi,

là.

Et tes racines imaginaires

Semblent prendre leurs sources

là.

Mais qui est le miroir de l’autre ?

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27 février 2010

Anesthésie (Sol-eille)

Olivier commençait à trouver le temps un peu long dans cette chambre d’hôpital. Il avait soif. Il était encore sous les effets de l’anesthésie. De temps à autre il ouvrait les yeux. Combien de temps s’écoulait entre deux réveils. Il était bien incapable de le dire. Mais à chaque réveil, il enregistrait des détails. Sa mémoire, elle aussi, recommençait à fonctionner. Pourquoi était-il si endormi d’ailleurs, il lui semblait que l’anesthésie devait être locale ??? Une opération bénigne d’un kyste synovial à la main ne nécessite qu’une anesthésie locale. Et puis cette chambre… l’hôpital est-il si occupé qu’on l’ait relégué au placard. Et ce froid soudain qui l’enveloppait, pourquoi était-il nu ? Il n’osait bouger se sentant tout endolori. Tous ces sens n’étaient pas encore revenus à leur état normal. Mais que lui avait on injecté qui le rende si lourd. La tête lui tourne, le chapeau rond accroché au porte-manteau fait maintenant le tour de la pièce. Il en voit deux, trois, quatre… Une envie de vomir s’installe, il referme les yeux. Dormir. Oublier. Tout va redevenir normal. C’est sûr. Il doit rêver. La jolie infirmière d’hier soir nue sous sa courte blouse blanche va arriver, lui prendre sa tension, le recacher et tout va aller bien. Pourquoi avait-elle d’ailleurs des talons si hauts ? Quelque chose cloche… Tout en retombant dans un sommeil léger il lui semble entendre chanter par toute une bande de joyeux lurons « ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne, ils ont des chapeaux ronds, vive les bretons » et les couplets salaces qui vont avec. Un moment passe encore, rien n’a changé. Pas de personnel infirmier à l’horizon pour s’occuper de lui. Il est toutefois plus lucide maintenant. La tête est encore très lourde et son dos aussi, tout endolori. Et ce froid ! C’est sûr il va faire un scandale sur la qualité de l’accueil dans cet hôpital. La lumière qui pointe par une fenêtre haute achève de le sortir de son état comateux. Il se redresse d’un bond en voyant le cadre dans lequel il est en train de récupérer et se souvient tout à coup : son enterrement de vie de garçon, tout ces mélanges d’alcool qu’il a bu, comprend mieux le mal de crâne ! Il ne s’étonne plus d’avoir froid, il est allongé par terre sur une couverture, dans le vestiaire de la boîte de nuit, oublié avec sa gueule de bois, nu, avec juste un chapeau breton posé en clin d’œil sur son sexe.

Sol-eille

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