15 mars 2014

MATOU PREMIER (Sergio)

Il était une fois, à l’aise dans son quartier

Un matou, éduqué, portant beau, bien coiffé

Le minet bien sapé, affichait, sourire lifté

Toute sa scolarité. Il sortait d’HEC.

 

Il faut dire que dans sa vallée

Seul, il pouvait clamer, à la face de ses amis

Monsieur, moi Matou premier, je suis greffier

Ses copains de communale tournaient, végétaient à « little italy »

 

L’arrogant accumulait fortune & impertinence

Enfonçant ses voisins qui rouillaient en silence.

A force de vanité, une vague d’inimitié

Enfla, enfla & se mit à rouler.

 

Perché sur son olympe, le félin suffisant

Ne sut lire l’annonce de cette forte houle.

En secret, sachant, toute la communauté

Ourdit contre le minou une terrible souricière.

 

Lui ayant expliqué que de ce tunnel

Déboucherait bientôt une souris, une reine.

& qu’elle était pour lui, pour lui le superbe.

Il lui suffisait donc de se jeter sur elle.

 

Mistigri, insouciant, assourdi par sa gloire

Bien que souffrant c’est sûr, du complexe d’Icare

Se ruât sans comprendre sur sa prise débouchant.

E = m * v² .Dure leçon de physique.

 

Sa suffisance reçue la masse d’un TGV

Multipliée, augmentée de sa vitesse au carré.

Sous tant de joules, écrasé on déclara le minet,

Le vaniteux minaudant, désormais décédé.

 

MORALE –

Un peu d’humilité évite le TGV.

 

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08 mars 2014

Où on retrouve Paulo & Azor ! (Sergio)

Le capitaine Anglada arriva sur les lieux du crime, ce lundi matin pluvieux aussi sombre que son moral .Sept heures sonnant son adjoint Gérard l’avait tiré de sa contemplation matinale. Anglada avait acheté une bicoque délabrée au bord du Dorlay une petite rivière à truite en amont de Doizieux charmant village médiéval sur le versant nord du Mont Pilat. Il l’avait retapée à son idée et depuis une large varangue, souvenir ramené de sa première affectation sur l’ile de la Réunion il contemplait sa rivière. En toute mauvaise foi, dans une absence totale de légalité assumée & en qualité de Capitaine de gendarmerie il avait interdit la pêche sur la portion de rivière qui traversait son terrain ? Ce sur environ huit cent metres. Lui-même grand taquineur de Farios devant l’éternel, cela avait fait sourire tout le comté, mais il faut bien l’avouer personne ne l’avait vu pêcher SA rivière. Beaucoup l’avaient vu, dans le petit matin ou au crépuscule, entre chiens & loups assis sur un petit rocher, banc naturel scruter  toujours le même calme créé par un éboulis naturel. Il guettait les gobages de deux grosses Farios qui résidaient en ces lieux. Cette simple vue était son plaisir, sa connexion à la beauté du monde avant de replonger dans la merde qui constituait l‘essentiel de son boulot.

Et ce matin dans la merde il sentait qu’il allait y plonger jusqu’au cou.

On venait de découvrir le cadavre du Préfet chargé du SEPIR (Service de l’Environnement & de la Protection Impérative des Rivières). Une énième entité créée par des énarques pour planquer un ou plusieurs des leurs, avec  laquelle Anglada s’était déjà souvent  accroché. Il ne supportait pas ces KHMERS VERTS qui donnaient des leçons d’écologie aux paysans poly-activités qui survivaient dans ces montages inhospitalières depuis des générations.  Il ne supportait pas leur condescendance & leur façon d’apporter la parole divine .Pour lui c’était des nouveaux Jésuites. Il franchit les rubalises posées par les premiers arrivés sur les lieux, en se retournant pour voir Azor son chien qui avait naturellement pris sa place au volant. Son chien ,depuis qu’il l’avait trouvé un soir au bord de la route & l’avait appelé ‘ Azor  viens, monte » .Azor était monté, s’était assis droit sur le siège passager& lui avait fait un clin d’œil. Depuis ils étaient inséparables. Pourquoi Azor ? Il ne pouvait répondre. Son adjoint l’attendait. Le préfet baignait dans une mare de sang. Ce con dormait au niveau du sol sur une natte tressée qui semblait japonaise. Sa grosse carcasse d’obèse livide, blanchâtre sur ce lac vermillon lui leva le cœur. Pourtant il en avait l’habitude, mais la … Le médecin légiste & ses clones étaient arrivés. Bizarrement le cadavre ne présentait aucunes plaies expliquant autant de sang & fait plus étrange encore, on aurait dit que deux enfants marchant l’un derrière l’autre s’étaient approchés du corps puis étaient repartis, par la baie vitrée restée ouverte, tranquillement vers la route .Les traces sanguinolentes des petits pas s’évanouissaient au bord de la route. Anglada pris une mesure approximative  de l’empreinte avec ses doigts et se dit que cela devait être du 28.Il n’avait pas d’enfants.  Il demanda donc à Gérard qui en se grattant le crane répondit

« Je dirai trois ans. Mais patron deux bambins de trois ans, marchant , l’un derrière l’autre, comme pour un jeu  sans s’affoler devant un cadavre de  cent trente kilos pissant le sang, cadavre sans blessures apparentes puis remontant tranquillement vers la voiture de leur maman qui attend sur la route à vingt mètres & qui donc voit le corps derrière la baie vitrée ouverte  puis s’en va ,ses chérubins les chaussures ensanglantées sur le siège arrière ???  Je me demande même si elle n’a pas pris le temps de boucler leurs harnais de sécurité ?... patron cela ne tient pas debout l’histoire qu’on nous raconte !! »

OUI tu as raison, on essaie de nous faire tricoter une histoire mais on nous donne les mauvaises aiguilles & la mauvaise laine !!!!

Anglada donna l’autorisation après moult photos, prélèvements, prises de côtes, croquis  d’enlever le corps.

 Juste avant il demanda au médecin son sentiment sur ce qui semblait enduire le corps.

Ce mec était diabétique & plutôt mal en point .Comme en plus il se bourrait de bonbons et de tout un tas de cochonneries sucrées  il souffrait de sudations sucrées, phénomène classique, mais pour un écolo  il ne bouffait que des « merdes ».Remarque, on ne pèse pas cent trente kilos en suçant des graines de gojy ,bio de surcroit.  En levant les yeux il vit Anglada & son quintal bien sonné et soupira «excuse-moi ».Le capitaine sourit. Ce n’était pas sa journée.

…………………………………………

AH Anglada !j’ai tenu à t’apporter moi-même les résultats des analyses menées sur ton cadavre.

Ce n’est pas mon cadavre !!

Oui OK je te livre les faits bruts de décoffrage & à toi d’en tirer des conclusions mais on nage dans l’incompréhensible. Ton ….client a été tué par une succession d’hémorragies internes. C’était tellement important que j’ai pensé à une fièvre hémorragique, tu vois type Ebola. Mais il n’avait pas quitté nos montagnes depuis au moins une année cette hypothèse tombait toute seule. Apres analyses ce qui a provoqué ce phénomène c’est une substance toxique, la batrachotoxine.

Peux-tu développer ? 

J’y viens. C’est un poison très violent, deux cent fois plus puissant que le curare. Qui combiné à son diabète a abouti  à ces hémorragies dévastatrices. Il suffit d’un contact cutané. 

??????

Attend, le plus bizarre arrive. Cette toxine est secrétée par une seule espèce de grenouille qui vit uniquement dans une jungle inextricable en Colombie, dont le nom charmant est « Kokoi de Colombie »

Penses-tu que cette grenouille pourrait vivre ici, s’être acclimatée après un rejet ou une perte ? Avec tous ces fêlés de la calebasse & leurs N-A-C.

Impossible ! Son biotope est très restreint & ici, franchement le climat n’est pas très amazonien.

Et dans un vivarium ?

Il te faudrait un spécialiste très pointu & même comme cela cette bestiole ne produirait pas la toxine, car cette substance provient de la digestion dans l’estomac de cette grenouille, pas une autre, d’un cocktail d’insectes du cru. Et franchement il n’y a aucune chance pour que tu en trouves un seul ici. J’ai contacté un collègue d’internat qui officie maintenant à l’Université de Montpellier 2, qui travaille dans un laboratoire de recherche sur ces bébêtes la, justement dans ce coin de paradis, qui m’a affirmé que personne ne connait la nature exacte du cocktail .Ce qu’il peut affirmer par contre c’est que ta toxine fait partie du groupe des alcaloïdes stéroïdes & qu’elle intéresse beaucoup les labos pharmaceutiques.

Ce n’est pas clair, mais la première expérience semble avoir été funeste au patient.

La dose de ton patient aurait tué un troupeau de chevaux et les cow-boys avec.

Bon Anglada !j’ai fini, voilà le rapport & bonne chance .Pour le cocktail je préfère le Cuba-libre.

Anglada , le soir en remontant chez lui s’arrêtât vers la maison du préfet. Il aimait bien faire reposer les informations ingérées et une visite concentrique des lieux, tout en s’éloignant lui donnait quelquefois un éclairage nouveau, & souvent inattendu & de surcroit la marche ordonnait ses pensées. En contrebas de la maison, qu’il constata fort isolée coulait le Dorlay , beaucoup plus large  que chez lui . Il rencontra le fils Borne qui essayait de poser  près d’un rocher surplombant une Darktiger .Il ne l’avait pas vu dans sa tenue camouflage. Il n’avait distingué que la soie de sa canne à mouche qui se déployait à l’horizontale &donc interférait avec la lumière quand elle sortait de l’ombre. En amateur éclairé, Anglada appréciait la beauté du geste .Le posé sur l’eau de la mouche fut parfait, mais Borne du coin de l’œil avait vu la gendarme et n’était déjà plus à sa pêche. Il s’approcha et dit :

Il y a eu un accident la haut ?

Accident, pas si sûr mais c’est inexplicable. Le Préfet s’est vidé de son sang.

La baleine est morte !! Cela lui avait échappé.

Vous ne sembliez pas bien l’aimer avec tes potes ? la : comment as-tu dit ?

La baleine, c’est un surnom qu’on lui a donné. Peu de gens l’appréciait, même vous il me semble.

Nous n’étions pas du même bois.

OH un écologiste qui magouille en douce pour supprimer le Parc du Pilat pour envisager, sous couvert de création d’emploi d’autoriser l’extraction du gaz de schiste sur le plateau de St Genest malifaux, nous n’allions tout de même pas l’épargner. D’autant plus que ces graines de faux-cul je ne les supporte plus. Alors oui le fumier sur sa voiture puis déversé dans son entrée c’est nous, mais nos relations en sont restées là.

Es-tu sur de ce que tu avances sur le gaz de schiste ? C’est une bonne façon de se créer une cohorte d’inimitié.

A priori oui !

Je vais chercher de ce côté-là .Allez salut Borne & laisse-moi quelques truites.

Je les relâche toute. NO KILL CHEF !

De retour dans l’ombre des arbres bordant la rivière, Borne regardait Anglada s’éloigner & pensait « sympa ce gendarme mais comment pourrait-il imaginer que l’idiot de la vallée, Paulo Docteur en génétique, autiste Asperger  & écologiste jusqu’auboutiste avait réussi à introduire avec l’aide de Verts allemands et brésiliens très organisés & très bien équipés des gènes de « Phylobate terribilis »dans la séquence d’ADN d’un porcinet .Le cochon sécrétait maintenant dans sa salive le même poison que la funeste grenouille. Affublé de bottes de pluie pour enfant et irrésistiblement attiré par la sueur sucrée de l’énarque félon ce fut une arme redoutable.

ser01

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01 mars 2014

Conte d’Amazonie et plus ……… (Sergio)

 

Apres avoir fait une centaine de metres, ils aperçurent, perché sur un rocher moussu qui les surplombait : un jaguar. Ils ne l’avaient pas vu avant. Ils étaient maintenant sous lui. Le petit chenal encombré de végétations  s’était tout d’un coup empli d’ une brume épaisse, comme par magie. Ils n’avaient jamais vu de jaguar avant, d’ailleurs presque personne n’en voyait, tant l’animal était invisible dans cette végétation. Certains prétendaient avoir ressenti la présence de l’animal près d’eux sans pouvoir le distinguer visuellement mais ils avaient sentis dans leur être la présence de Dieu Jaguar .Les anciens disaient qu’il était le messager de TEZOATLIPOCA, le dieu obscur entièrement noir exception faite de rayures jaunes au visage, ce qui le reliait au jaguar. Un vieux de leur village Antonio Bolivar, qui passait son temps à lire des romans d’amour les avait mis en garde « si un jour vous voyez un jaguar c’est qu’il l’aura voulu et ce jour peut vous être funeste »

Toutes ces pensées en tête, les trois amis n’en menaient pas large. Ils laissaient filer leur pirogue qui se bloqua sur une souche immergée. Ils étaient bloquée, immobiles sous l’immense jaguar, qui les jaugeait de son œil noir, froid, un regard implacable. En même temps un léger sourire à peine esquissé lui donnait un aspect presque humain. Il les regardait, sur de sa puissance avec une sorte de bienveillance paternelle.

 

Inca

 

 

Apres un long silence il se mit à leur parler. Enfin parler n’est pas le terme exact mais, ils ne surent jamais exprimer ce qui se passât mais ils l’entendirent comme s’il s’adressait à l’intérieur direct de leur cerveau. Apres tout jaguar est un dieu & un dieu doit savoir faire cela !

Bonjour mes jeunes amis.

Les trois amis effrayés se recroquevillèrent sur eux même pendant  que jaguar devenait immense.

Sa taille évoluait en fonction de l’impression qu’il souhaitait faire à ses interlocuteurs. L’effet était saisissant. Je vous ai guidé jusqu’à moi, sans que vous en ayez conscience pour une raison très importante. N’ayez crainte je ne vous ferai aucun mal, vous êtes ici mes protégés .ils ne peut rien vous arriver.

Je suis le messager chez les hommes de TEZOATLIPOCA. Le dieu qui voit tout & demeure invisible & celui-ci, après vous avoir observé vous a choisi pour une mission qu’il m’a demandé de vous confier.

Tout trois, doucement, humblement se redressèrent, s’assirent  dans la pirogue .Ils avaient compris qu’ils n’avaient pas le choix et allaient écouter sagement. Cette vision aurait ravi de joie leur instituteur .Ce n’était pas le moment de faire l’idiot & ils avaient conscience qu’ils étaient  à un tournant de leur vie. Quoiqu’il se passe, plus rien ne serait jamais comme avant. Adieu leur enfance insouciante à la limite du fleuve & de la grande forêt.

Ecoutez bien je vous parle au nom de notre mère la TERRE .La puissance engendrée par les paroles de jaguar était terrible. Sa pensée englobant tout on ne pouvait lui échapper.

La TERRE sur laquelle vous vivez est un être vivant, énorme, complexe & magnifique. Elle a été créé il y a très longtemps par d’autre Dieu dont la trace s’est perdu dans nos mémoires. Elle vit en équilibre, dans une ronde cadencée  en harmonie avec l’ensemble de tous les grands êtres géants de l’univers, lune, autres planètes  soleil, galaxie, amas de galaxie. Heureusement pour vous les hommes, son unité de temps n’est pas la vôtre. La durée de votre vie est si courte qu’elle se mesure pour elle en millionième d’instant. Vous êtes comme un eczéma déplaisant à la surface de sa peau & vous commencez à l’irriter sérieusement, avec vos pollutions, vos pillages systématiques, votre expansion désastreuse au détriment des autres habitants, végétaux ou animaux.

La face de Dieu-jaguar à cet énoncé devint horriblement grimaçante & menaçante Nous avons essayé de faire entendre raison aux dirigeants actuels mais ils sont restés sourds, figés dans leurs aveuglements.

Mais MAITRE JAGUAR nous ne sommes que des garçonnets & nous ne sommes que trois.

Vous êtes trois devant moi mais partout dans le monde nous installons des messagers. Vous êtes les enfants de la Terre.

En disant cela ils leurs semblaient que Jaguar devenait immense, s’élevant dans la frondaison des arbres. Sa gueule gigantesque leur laissait voir les entrailles de la Terre.

 

Maître Jaguar

 

 

Pour Terre les puissants actuels n’existent déjà plus, ils sont déjà poussière. Elle compte sur vous.

Il leur parla d’entraide entre les hommes, de fuir les mirages de l’or qui avaient fait tant de mal à l’Amazonie, de panser le bien de la communauté. Cela leur rappela les prêches du pasteur mais, la cela restait en eux. Jésus leur apparaissait sous la forme d’un Dieu-jaguar. Plus fun mais moins pratique à crucifier. Jaguar souriait.

Le courant les emportât dans l’autre sens, comme si ce bras de fleuve immobile s’était tout d’un coup animé d’une vie propre. Au travers d’un épais brouillard ils se retrouvèrent  près de leur village.

Dès le lendemain, ensemble désormais & inséparable ils organisèrent avec leur instituteur une récolte & un tri des déchets que tout un chacun abandonnait n’ importe où, ou jetait dans le fleuve. Avec les anciens du village ils nettoyèrent les rives de leur fleuve, le débarrassant des vieilles embarcations coulées, quais effondrés, des futs d’essence plus ou moins vide & de moult déchets. Ils dénoncèrent par le biais de réseau planétaire accessible du seul ordinateur du village présent dans l’école les agissements des orpailleurs clandestins & des forestiers braconniers qui agissaient sans autorisation avec la bénédiction intéressée du maire .Le maire du village, corrompus & obèse saisit l’ordinateur de l’école sous des prétextes fallacieux et bastonnât les trois garçons qui s’opposaient à lui. Il semblât à l’un d’eux apercevoir une forte présence diffuse dans le feuillage de la forêt. On découvrit  lendemain le maire ou plutôt ce qu’il en restait, dévoré par un jaguar. Il ne restait que ses bottes sanguinolentes & les traces d’un animal gigantesque  qu’un orage soudain effaçât prestement. Les trois compagnons comprirent que Jaguar veillait sur eux.

Au même moment un industriel du traitement du bois de charpente qui par soucis d’économie avait déversé des futs d’acide dans une rivière à truite du Haut Pilat fut retrouvé la tête broyée, déchiqueté près de son atelier. L’analyse des empreintes d’animal retrouvées autour de la victime & le rapport du médecin légiste  conclurent à une attaque réalisée par un ours brun   adulte de haute stature.

L’ours avait disparu depuis plusieurs siècles de ce coin de France ???

Un jeune pécheur à la mouche qui passait par là, léger sourire en coin avait, lui, compris.

 

Joe Cool

 

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22 février 2014

Suite pour EVP (Sergio)

Je m’étais levé tôt ce matin .Le soir j’avais préparé minutieusement mon matériel, ma canne Orvis (neuf pieds pour soie de cinq) mon moulinet favori, un Vivarelli une soie neuve et un bas de ligne tressé, ma casquette, quelques biscuits, un coca & mon gilet multipoches, jamais lavé contenant tout un tas de fils, boites à mouches, pinces, ciseaux etc. Tout un fourbi plus ou moins utile mais qui a valeur de talisman. Comme tous les pêcheurs, depuis des temps immémoriaux j’exécutais un rite immuable. Départ sous cycle lunaire, adoration matinale du soleil, sacralisation du matériel et port de gri-gri s’imposaient. Sans cela je ne serai pas accepté par la rivière & la pêche serait mauvaise.

J’aimais cet instant ou la nature se réveille ou la lumière revient & nous rassure. A ce moment précis j’étais entré dans la rivière. Dans ce calme paisible  qui fait suite à des passages nerveux, chaotiques où les eaux se chahutent & se bousculent. Dans cette partie plane je faisais le héron, attendant dans une bienheureuse quiétude que l’ensemble m’accepte, non plus comme un pêcheur, un prédateur mais comme une pièce du puzzle & là dans la douce attente, dans le jour naissant j’étais immobile. J’avais toujours fait cela. Je pensais « je suis là depuis un million d’années » Cette pensée me rassurait.

Un craquement, faible mais incongrue en cet instant me fit tourner la tête vers la berge. Il était là. Dans sa tenue camouflage je n’aurai pu le voir. Des éclairs de dysharmonie troublèrent le lieu. Soudain j’eu peur. Personne ne m’avait entendu partir de la maison & je tenais ce lieu secret. Tant d’histoire circulaient sur le fils Borne, additionnées de nos affabulations. Il me sourit & passa son chemin. Je remarquai que lui aussi avait une canne-fouet et marchait avec des waders. Cela me rassura. Je pêchai calmement une partie de la matinée relâchant consciencieusement les belles imprudentes. Je les trouve plus belle dans le courant.

Vers dix heure je sorti de la rivière & me dirigeait vers une petite clairière où un rocher ombragé faisait une halte idéale. Sur de mon territoire j’arrivais sans le remarquer. Il était là, sur mon banc .Je m’arrêtais mais il me fit signe d’approcher, se leva et me tendant la main me dit «  tu ne serais pas Sergio le fils d’Antone L… »J’étais sans voie& bafouillait un OUI haché & peu audible. Il se rassit m’invitant d’un geste à partager ce banc naturel si bien placé. Une longue minute silencieuse s’écoulât.

  • OUI j’en étais sûr. tu ressembles à ton père, comme deux gouttes d’eau.
  • Comme deux gouttes d’eau, on nous le dit souvent.
  • Tu viens souvent ici ?
  • Dès que je peux, le plus souvent possible. J’aime beaucoup cette vallée calme & oubliée.
  • Ah, c’est drôle. J’étais comme toi, à ton âge mais nous pêchions au toc & nous avions un matériel plus rustique. Tu es bien équipé, dis donc ! et tu pêches à la mouche. C’est nouveau dans la vallée.
  • Environ dix ou quinze ans, dès que les usines ont fermé et que la station d’épuration a été mise en service des truites ont été réinstallées & la communauté de communes a pris en charge le nettoyage des cours d’eau. C’est comme cela, avec l’école que j’ai participé à cette tache & ai découvert ces endroits puis la pêche à la mouche. Mon instituteur m’a refilé ce virus. Ma mère dit que je suis piqué. Et vous ?
  • D’abord pas VOUS mais TU. Nous sommes presque voisins & même si l’ambiance n’est pas des plus amicales. Mais c’est un peu de ma faute, je suis renfermé et j’ai appris à être silencieux.
  • Tout le monde se demande pourquoi vous OH pourquoi tu es revenu ?
  • C’est une longue histoire. je suis simplement revenu pêcher chez moi. je ne fais plus que cela. Quand je pars, tu as du le remarquer, comme tous les autres …………………..je pêche. Je prends mon barda, quelques vivres, mon hamac & je remonte une rivière, une gorge seul pendant deux, trois, cinq jours, le temps nécessaire. Il faut peu de choses pour vivre. Le soir, un hamac, un bon livre, une frontale & sous la voie lactée j’ai les plus belles soirées du monde.
  • Pensée « j’aimerai bien mais il faudra convaincre les parents … et ???
  • Je suis surtout revenu à cause d’un gamin, comme toi, même âge mais plus frêle que j’ai croisé par hasard.

C’était il y a six ans dans une très belle vallée, la vallée d’Uzbin en Afghanistan. Une belle vallée comme tu aimerais, sauvage, éloignée dans les montagnes, oubliée avec une belle rivière claire & tempétueuse   qui serpente dans des gorges magnifiques. Quelques habitants, quelques hameaux ou vivent des paysans. Le tout surplombé par des montagnes gigantesques, rocheuses, poussiéreuses, écrasées de soleil ou de froid. Mais dans cette vallée s’était invitée la folie des hommes & avec elle la barbarie & la mort.

Nous étions cette fin d’après-midi au bout de la piste empruntable par nos VAB, juste après un petit village ocre gris écrasé de lumière que l’on aurait jugé désert. Là, seul au bord de la piste étroite & enclavée j’ai vu un gamin pied nu qui me souriait. Il tenait dans ses mains un drôle de petit théâtre de marionnette  qu’il avait dû fabriquer. Dans ce théâtre de poche, un décor sinistre fait d’arbustes gris, figés, pétrifiés. Ce garçon, seul être vivant que nous avions rencontré me souriait et ses yeux gris bleu s’illuminaient. Je lui rendis son sourire & lui fit un salut amical. Il détala à toutes jambes.

Toute la nuit, jouant au chat & à la souris, après une marche éprouvante nous étions arrivés près d’un groupe de masures couleur muraille que des drones espion avaient identifié comme étant un poste de commandement & un dépôt de munition de talibans. Nous étions huit en position, deux guetteurs excentrés, deux en appuis, tireur d’élite et arme lourde d’appuis équipée d’un M16 beowulf échangé à des ricains contre une demi palette de Viognier Gangloff 2006 comme quoi même les ricains ont de vrais valeurs  (dans un accrochage le beowulf tire du calibre 50 BMG anglais, autrement dit du 12.7x99 mm Même un fanatique baisse la tête et tente d’entrer dans le boitier de sa montre.) Et enfin deux binômes chargés de la pose au plus près des désignateurs laser. Ces sources qui n’opèrent pas dans le spectre visible pour l’homme illuminent la cible pour un missile de type AS 30. La pose effectuée, j’étais en poste à environ cinq cent metres et envoyait le signal codé. Dans ma lunette je vis la porte d’entrée de la ferme fortifiée et qu’elle ne fut ma stupeur quand je vis le petit garçon sur le pas de porte comme me regardant de son regard enfantin. Il n’était pas possible qu’il m’est vu, aussi loin et enterré mais ce fut l’impression troublante que je ressenti, d’autant qu’il regardait vers le soleil levant. Il ne vit ni n’entendit le missile largué par un avion une dizaine de kilomètres avant .Celui-ci se ruait vers sa cible, croisant à trente metres du sol à une vitesse de quatre cent cinquante metres par seconde. Il était plus rapide que le son. De fait on ne pouvait l’entendre arriver. Au moment le plus beau de la journée dans ce petit jour naissant, dans cette lumière pure, dans ce calme absolu du  petit matin une boule de feu accompagné d’un hurlement cataclysmique déchira, en un instant la petite vallée. Une minute après il ne restait plus rien qu’un amas dévasté & fumant .le petit garçon n’était plus. Son image était restée imprimée sur mes rétines. J’envoyais le signal crypté de la mission réussie. Nous restâmes toute la journée enterré dans nos trous individuels, que nous avions pris soin de creuser la nuit précédente, silencieux, écrasés par le soleil. Toute la journée je vis ce petit garçon. Nous nous repliâmes de nuit.

De retour le lendemain, je me présentais au commandant de compagnie, posait mon FAMAS, mes grades et ma plaquette d’identification et lui dit sans commentaires que, jamais je ne retournerai au combat. Apres une tentative que je n’écoutais pas je fus mis aux arrêts, puis transféré dans un hôpital ou des psys bavards déclarèrent doctement que j’étais victime d’un BURN-OUT. Je ne leur parlais pas du garçonnet avec son petit théâtre d’enfant. Que peuvent comprendre des militaires à cela .Je fus démobilisés au vue de mes états de service & pensionnés. J’ai mis six années à revenir, à pouvoir regarder un enfant et à pouvoir supporter le bruit d’une cour d’école.

Tu es le premier à qui je reparle.

ser01

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15 février 2014

le pigeon voyageur (Sergio)

 

  • OH Marcel, viens voir il y a de la lumière chez les Borne
  • Qu’est-ce que tu racontes ? ils sont morts depuis au moins cinq années.
  • Je sais mais je te dis que j’ai vu……… viens voir !!
  • Ah oui tu as raison mais c’est une lanterne. Cela doit être des Roms qui s’installent. Demain avec les copains chasseurs, on les déloge. On va se faire emmerder par ces loqueteux .Viens te coucher.

 

Marcel j’ai préféré appeler la gendarmerie. Ils arrivent et je préfère cela. Avec ta bande d’excités de la gâchette, vous me faites peur. Vous n’êtes capable que de bêtises que tout le monde regrettera après.

 

Je regardai caché derrière le vieux Berlingot de chasse de mon oncle. Ils s’étaient tous armés comme pour partir à la guerre. Heureusement les gendarmes étaient arrivés avant & avaient pris les choses en main. Devant la maison, au milieu des ronces, des herbes folles et des arbres renversés était garé un vieux pick-up Toyota  jaune sale. Le portail avait été ouvert de force. Derrière les vitres sales, ou du moins ce qu’il en restait après le passage de nos frondes, vacillaient des lueurs tremblantes. Le capitaine Anglada, peu rassuré pris son courage à deux mains et bougea son quintal en direction de la maison. Ses deux collègues en retrait assuraient sa sécurité. Ils semblaient peu rassurés et il est vrai qu’avec  ces squatters on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Le capitaine de son pas léger mis le pied sur la première marche qui grinça dans le silence épais du petit matin. Aussitôt la lumière à l’intérieur s’éteignit. Plus personne n’osait respirer. De mon observatoire je voyais la sueur dégouliner dans le cou du capitaine. Il s’avança et frappa à la porte .Un bruit métallique de chien de fusil que l’on arme déchira le silence. Tout s’arrêta. Il me semble que même les oiseaux& les insectes se turent. La porte s’ouvrit. Le bruit d’armement n’était que le bruit de la serrure grippée par le temps. Le capitaine avança, salua d’un doigt porté à son képi et entama une discussion avec les occupants tapis dans l’obscurité. Il resalua, serra une main & reparti vers le petit groupe d’hommes qui attendait au bout du chemin.

  • Alors capitaine, on les vire ?
  • Non
  • Mais qu’est ce qui se passe ? on ne va pas se laisser envahir, il faut réagir. Si les pandores ne font rien, nous on y va !!
  • Vous n’allez nulle part.
  • Et pourquoi ?
  • Parce qu’on ne déloge personne, car personne est chez lui. C’est chez lui !!
  • Chez lui ?
  • Oui c’est le fils Borne. c’est jean.
  • Il est revenu. Il est chez lui et on lui fiche la paix. Circulez !!!

 

Le retour du pigeon voyageur.

J’appris au repas qu’il était parti il y vingt-deux ans le jour de ses dix-huit ans. Cela se passait très mal avec le vieux.il était parti à Orange  par le train .il s’était engagé dans la légion étrangère. D’abord le troisième REC à Orange puis le deuxième REP à CALVI Il n’avait jamais donné de nouvelles. Ma mère qui ne parlait jamais à table dit « si il donnait des nouvelles mais uniquement à sa mère en poste-restante »je le sais par Henriette, la postière. C’est une ami d’enfance & elle lui portait les lettres, discrètement après ses tournées. Nous apprîmes qu’il avait été engagé au Liban puis au Tchad et enfin en Afghanistan.il avait été blesse grièvement, démobilisé et n’avait plus donné e signe de vie depuis.sa mère était morte de chagrin et son père l’avait suivi de près. Lui aussi était mort de chagrin mais à l’intérieur, consumé, cramé mais muré derrière son entêtement et son mutisme.

La vie reprit. Il ne parlait à personne, ne jetant même pas un regard. Personne ne lui parlait .Tout le monde l’évitait soigneusement. Tout un chacun avait quelque chose à se reprocher .Tout le monde était allé se servir dans la maison et l’atelier des vieux, une fois qu’ils furent décédés. Certains n’attendirent  pas très longtemps. « On n’allait pas s’laisser perdre toutes ces choses, ma bonne dame ! »

Il avait défriché, coupé des arbres,  redressé les clôtures en bois et les avait repeint d’un joli vert anglais qui fit beaucoup parler .il avait remis les bardeaux de la toiture en place et replacé tous les carreaux de fenêtre qui avait été cassé par les gamins du quartier.

Sans crier gare il disparaissait des jours, des semaines & un matin en partant à l’école on voyait le pickup décrépi garé dans la cour. Notre imagination allait bon train, suivait des chemins de traverse et nous lui attribuions des histoires épiques, des aventures secrètes et des voyages insolites dans des lieux où nous n’irions jamais pour la plupart d’entre nous.  Nous lui bâtissions une légende. Il était notre héros.

ser03

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08 février 2014

Carrefour giratoire (Sergio)

Il était 17 h45 ce soir d’hiver

PIOTR fonçait perché dans la cabine toute neuve de son SCANIA V8 730 CH. Il n’en revenait  pas de conduire un tel camion. Lui, le petit enfant de la campagne bulgare il revoyait son père Pavel, le pêcheur qui revenait juché debout sur son char attelé à un bœuf  une fois sa journée terminée à Artchar, son village de naissance .Il le voyait arrivé, son père était un géant indestructible. Maintenant il était mort, terrassé par le « crabe »héritage des cigarettes « Belomorkanal » spaciba URSS. Maintenant, c’était lui qui était le chef de famille  mais lui arpentait les routes d’Europe, loin de chez lui sur son char moderne. Ce soir, insouciant dans sa nouvelle cabine confortable, climatisée et insonorisée il roulait vite, trop vite vers ce giratoire. Roulant vers l’ouest le soleil couchant l’éblouissait mais il était ailleurs perdu dans sa solitude et sa nostalgie.

Il était 17h45 ce soir d’hiver.

Marcel, pied au plancher dans sa vieille camionnette de chantier rentrait chez lui après un après-midi bien arrosé. Il faisait froid ce jour-là et il n’avait pu avec son équipe couler la dalle de compression du plancher du premier niveau .Le chantier était encore ouvert à tous les vents. Avec cette bise polaire déferlant du nord et des températures négatives le coulage  était impossible techniquement. Ils auraient coulé mais le contrôleur technique avait mis son véto. Le froid et la météo n’avaient pas de prise sur eux. C’était leur fierté d’homme, la seule peut être mais ils s’y accrochaient. Attitude incompréhensible pour l’architecte parisien qui les saluait à peine, du bout des lèvres et qui serait furieux lors du prochain rendez-vous de chantier .Il avait donc invité toute son équipe au routier du coin pour arroser la petite fille de Jésus son chef d’équipe .Arrosée, le terme  le plus indiqué serait plutôt inondée. Mais bon, Marcel rentrait chez la « baronne »et bien que le soleil lui fasse de l’œil, il avait bien vu  le camion flambant neuf qui fonçait sur la route venant de droite. Mais, foi de Marcel ce n’est pas ce cochon d’étranger de l’est avec son camion rouge qui allait l’impressionner. Ah non pas lui, pas Marcel !!!!!

 Il était 17h45 ce soir d’hiver

Marie rentrait chez elle, après sa journée de travail au supermarché du sud. Elle était caissière, non ! hôtesse de caisse maintenant, dixit le nouveau DRH. Son salaire n’avait pas évolué depuis.  Son compagnon, amateur de western italien déclamait l’air sérieux, singeant Clint Eastwood «Tu sais Marie, dans la vie il y a deux catégories de personnes. Ceux qui ont un costume gris de premier de la classe et ceux qui rament. Eh bien toi Marie tu rames !!!! »Ils éclataient de rire et le soir, heureux ils se repassaient le film. Elle avait récupéré chez la nounou en plus de son trésor, son petit Jules tout blondinet, les deux jumelles de sa sœur. Ces deux pestes se chamaillaient et tentaient de se tirer les couettes bien que, séparées par le siège auto de P’ti Jules. La route était glissante. Elle savait que dans ces plaines balayées par la bise les sols se couvraient de verglas. Avec ses pneus lisses, qu’elle n’avait  pu changer le mois passé elle se dépêchait de rentrer. Elle se retourna, exaspérée par les cris stridents des deux chipies.

Il était 17h45 ce soir d’hiver

Daoud roulait tranquillement, plein sud direction Marseille puis la Tunisie .L’hiver il rentrait chez lui cumulant tous ses congés, récup, RTT. Il détestait le froid humide qui te transperce. Vivement le soleil de Tozeur, la porte du désert et la lumière éclatante, éblouissante, assourdissante du Chott-el-Djérid. Daoud roulait prudemment. Il n’était pas pressé et le chargement sur la galerie invitait à la prudence. Tout le monde lui disait « tu pars au bled Daoud ? » «  EH comment t’as deviné ? » « j’sais pas, la galerie…… » Et là ,ils éclataient de rire. Il emmenait des cadeaux pour la famille plus des produits introuvables qu’il revendrait  et puis toutes les commandes spécifiques ;un pot d’échappement de Renault 12.un tambour de machine à laver de tel modèle, même deux pneus neige 175-55-R17 pour son cousin Djalil .La commande l‘avait surpris mais il avait promis. Peut-être que  Djalil anticipait la prochaine glaciation ?? Inch Allah !!

Il était 17h45 ce soir d’hiver

Un troupeau de chevreuils après s’été gavés de mais dans un champ bizarrement oublié empruntait la cinquième route menant au nouveau rond-point. Les animaux, non informés par les services de la DRIRE n’avaient pas  encore intégré la nouvelle géographie urbaine qui grignotait leur territoire. Ils s’engageaient donc pensant trouver le petit bosquet de boulots qui leur avait souvent servi de refuge. Ils se retrouvèrent désorientés et apeurés avec quatre monstres hurlants qui se précipitaient vers eux, les  aveuglant de leurs énormes yeux jaunes..

Il était 17h45 ce soir d’hiver

Fort heureusement Daoud qui bien que peu pressé, arriva exactement douze secondes avant Marie qui conduisait bizarrement en regardant vers l’arrière. Fort heureusement le chargement africain de Daoud mal arrimé perdit les deux pneus de Djalil qui allèrent percuter le flanc gauche de la voiture de Marie. Dans un réflexe idiot, mais salvateur elle donna un coup de volant vers la gauche .Elle finit sa course, hébétée, sa voiture  enlisée dans un champ de betteraves fraichement retourné. Heureusement Marcel dans un rêve éthylique  cru voir, lui sur sa droite un troupeau de rennes et même le Père Noel sur son traineau. Il freina doucement, silencieusement pour admirer avec ses yeux d’enfant ce spectacle quasi miraculeux. Heureusement le camion scandinave de PIOTR équipé d’ESP, bardé de technologie de contrôle anti ……etc. détecta à temps le verglas, ralentit en douceur le mastodonte avant le nouveau giratoire. Il vit donc Daoud perdre son chargement et Marie foncer dans le champ. Il vit, aussi Marcel les yeux exorbités, le regard tendu vers le troupeau de chevreuils qui s’enfuyait à toutes jambes,  passer son chemin,  perdu  dans ses rêves d’alcooliques. Daoud et Piotr aidèrent Marie à sortit de son bourbier. Elle les invita à diner .Elle leur devait bien cela.

Tout fini bien mais !

ser03

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01 février 2014

Un conte à dormir debout ! (Sergio)

Il était une fois, une fille de la cité, la plus jolie qu’on eut pu voir. Sa mère au RSA surnageait  sous prozac et sa mère-grand, mère courage faisait vivre la petite famille en trafiquant de ci de là. Un jour son oncle Pablo lui demanda d’apporter des galettes de Chit à sa mère-grand qui deallait près du port .Elle renonçât à voler un scooter car avec sa coiffure rasta et son éternel jogging rouge à capuche les keufs de la BAC l’auraient vite repérée. Elle coupa donc à pied, mais aux aguets car elle savait que son itinéraire traversait des endroits sombres ou le danger guette .Elle traversa d’abord les immenses parkings vides de la cité des Vents et se trouva nez à nez avec les trois petits cochons. Son sang se glaça. Ces trois dépravés à la peau quasi translucide à force de vivre dans des caves depuis leur plus tendre enfance ; quoique cette expression dans leur cas fut inappropriée vu qu’ils avaient été martyrisés par leurs parents avant que ces derniers ne finissent en centrale & que les services sociaux désarmés ne les abandonnent à leur triste sort, étaient redoutés de toutes les mères de famille du quartier .Leurs regards libidineux appuyés & leurs plaisanteries salaces ne laissaient pas de doute sur leurs intentions . Heureusement PCR, (pseudo de Petit Chaperon Rouge dans la cité) avait toujours sous sa manche gauche un cutter neuf scotché par un élastoplast qu’elle pouvait saisir en un instant avec sa main droite. Elle n’eut pas à s’en servir et fut sauvée par l’arrivée de la cavalerie. Une fois n’est pas coutume. En effet ses deux vieux copains d’école primaire ; grand loup et l’ogre arrivait à sa rencontre. Il suffit d’un regard menaçant de l’ogre qui venait de rejeter sa capuche pour que les prédateurs s’évanouissent. Grand-loup, avec ses deux mètres, sa barbe & ses cheveux noirs de jais, ses yeux rouges injectés de sang et ses canines qui, faute de correction orthodontiste en sa jeunesse dépassait de sa mâchoire,  ainsi que l’ogre, deux metres lui aussi, centre trente kilos de muscles, glabre & chauve, le crane tailladé de coups de lames rasoirs, souvenir d’un bref séjour en prison, n’invitaient pas à la confrontation physique. Elle demanda à ses deux amis de l’accompagner. Ce qu’ils firent, n’ayant rien d’autre à faire que de zoner à la recherche d’une occupation. Et puis traverser la cite avec PCR à leurs côtés renforçait  leur cote de crédibilité et de virilité.  C’était, de loin la plus belle meuf du coin .PCR partageait un secret avec ses deux compagnons et elle était sûre de ne rien craindre pour deux raisons simples. Elle, PCR, leur confidente & petite sœur autoproclamée s’avait qu’ils étaient gay, végétariens et accros à une discipline alimentaire macrobiotique. Ces deux-là, au fond de leur secret se papouillaient en dégustant du soja & des galettes de riz bio, bien sûr. Elle s’engageât donc le pas guilleret par-delà la cité du moulin dans les méandres de la cité du bois joli. En ce lieu deux gangs rivaux, grand admirateur de leurs homologues portoricains se livraient bataille, à coup d’AK 47. Pour le moment, décompte des victimes réalisé, le gang des sept nains damait sévèrement le pion au gang du petit poucet. Tatoués et percés, leur rencontre au coin d’un centre commercial abandonné & tagué             7NIN  & P’TIPOU n’aurait enchanté personne, même pas Hansel & Gretel, les deux jumeaux pro-nazis de la BAC, qui pourtant étaient enfouraillés comme un porte-avion américain. Mais, aujourd’hui elle allait le cœur léger, fredonnant des contines, papillonnant. Cela faisait glousser ses deux compagnons qui, eux aussi s’avaient  que personne ne leur chercherait des noises, au risque d’avaler son extrait de naissance à coup de batte de base-ball. Indigestion assurée ! Ils arrivèrent enfin  au haut de la rue Leprince, qui n’avait rien de charmant. Apres avoir offert à ses deux chevaliers servants un Kebab & un Coca elle passa le SMS convenu à mère-grand. La réponse arriva aussitôt, trop vite même  « OK cè bon ». Elle s’enfuit discrètement, se fondant dans la foule et dissimulée derrière des containers de tri, elle vit Hansel & Gretel en planque, assis dans leur voiture soi-disant banalisée en train de s’empiffrer de pain d’épice et ,divine surprise, assise derrière, Blanche-neige la chef du gang des sept nains. Cette sorcière noire, immigrée clandestine venant du Gabon avait failli lui faire croquer sa pomme rouge empoisonnée .Elle lui paierait cette traitrise. Elle en fit le serment. Elle vit mère-grand, menottée mais hilare que deux costauds embarquaient.  Quelle princesse fine mouche cette mère-grand !  Elle avait hérité ses tics de prudence de ses jeunes années de résistance .La réponse correcte et convenue au SMS était :

« Tire la chevillette et la bobinette cherra »

 

ser01

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18 janvier 2014

Bras long mais idée courte (Sergio)

Mon père lui, avait le bras long .quoiqu’à y repenser il ne semble pas que ses bras fussent longs. Ils étaient normaux et de taille égale .Par piston, c’était un ami du Maire il me fit embauché, malgré mon handicap au service technique de ma ville où, mon chef, pensait que j’avais des dispositions particulières pour effectuer le remplacement des ampoules grillées des lampadaires. Ce dernier pensait faire l’économie de l’utilisation d’une nacelle élévatrice, car, Ah oui j’ai oublié de vous en faire part, je suis affublé d’un bras long, même très long. Mais un seul bras long ne sert à rien si l’autre est de longueur conventionnelle. Je pus facilement dévisser le hublot en verre mais le fit tomber sur le sol ou il se brisa. En effet je ne pouvais tenir d’une seule main le tournevis et le hublot. Apres plusieurs essais tous catastrophiques je fus remercié le soir même. Avoir le bras long n’avantage pas toujours. A l’école primaire où, pensant bien faire, m’évitant ainsi un  déplacement, j’écrivais la réponse à la question posée par mon instituteur directement au tableau de ma place, eut pour effet de déclencher un fou rire généralisé de la part de mes camarades. Le seul à ne pas rire fut l’instituteur. Il me prit en grippe et me relégua au fond de la classe et je ne fus plus interrogé.je me renfermais sur moi-même, mon bras sagement roulé sur mes genoux. Choux hiboux cailloux etc. … je fus donc orienté en CLISSE puis SECPA. Le système m’évacua très vite. J’étais diffèrent et me retrouvait seul. Dans le bus quand je voulais aider une Mamy en appuyant depuis le siège arrière sur le bouton déclenchant l’ouverture des portes je déclenchais chez elle des hurlements. J’étais un monstre. Aucune intervention chirurgicale n’était envisageable. Cas unique .Etais je donc le seul à avoir le bras long sur cette planète ?

Une seule fois, avoir le bras long me servit. Je fus, bien malgré moi pris en otage dans un holdup à ma banque, où j’étais venu d’arrache-pied, renégocier un prêt pour lequel je n’arrivais plus à joindre les deux bouts. A peine entré un gangster patibulaire me braqua avec un énorme pistolet en hurlant « les mains en l’air » Effrayé, je m’exécutais prestement et lançais donc mon bras démesuré vers le haut. Il heurta violement le faux plafond qui s’écroula sur le bandit malchanceux. Je fus, une fois n’est pas coutume le héros du jour.

J’allais baisser les  bras et balayait d’un revers de main les conseils les plus avisés. Heureusement j’avais gardé la tête sur les épaules et je pris le problème à bras le corps.

Voilà toute l’histoire mais avoir le bras long cela me fait une belle jambe. J’ai surtout envi que l’on me lâche les baskets.

 

ser03

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11 janvier 2014

Cyborg 1° (Sergio)

Il était sans voix, la face  figée, la bouche bée .le visage du nouveau président de la république venait d’apparaitre à l’écran .un observateur aurait pu croire qu’il venait d’avoir un AVC. La peur le tétanisait sur place. Ce qu’il avait redouté depuis des décennies venait de se produire. Les hommes dans un ultime relâchement, agissant comme des enfants gâtés, gavés de publicités et d’informations manipulés avaient  abandonnés le pouvoir politique aux machines. Bien sûr on leur avait expliqué que cette mesure transitoire était mise en œuvre pour leur sécurité, en fait surtout la sécurité sacro-sainte du système financier mondial. Des experts prototypes, diplôme de grandes  écoles & costume gris, leur avaient expliqué doctement que le monde était au bord de la faillite, que la dette accumulée des états devenait insoutenable et qu’il fallait donc agir de façon méthodique pour exécuter un transfert  de cette dette collective vers une prise en charge individuelle. Bien sûr on ne faisait pas supporter ce fardeau aux populations défavorisés, néologisme technocratique qui voulait dire «population tellement lessivée depuis leur naissance dans des quartiers & des écoles de merde qu’elle n’a plus que son slip sur elle »

Depuis les années 1950-60 il avait vu poindre le complot .depuis ces années ou le Professeur Georges Lane avait introduit le miracle de l’analyse stochastique pour que les intervenants en bourse puissent bénéficier d’indicateurs techniques  très réactifs dans le but d’anticiper les retournements de tendance.

Les mathématiques financières dès cette époque étaient devenues un débouché envié des têtes de promo des   grandes écoles. On avait utilisé des génies qui auraient pu utiliser leurs géniales compétences pour lutter contre la faim dans le monde ou réfléchir à l’adaptation des habitats au vu des changements climatiques à venir. Non en les appâtant avec des montagnes de € ils avaient mis au point des algorithmes permettant de domestiquer le hasard & l’incertitude et permis à des machines informatiques de prendre le contrôle sur les flux monétaires mondiaux. Dans un premier temps  ils avaient mis au point le Trading automatisé en laissant l’algorithme décidé seul des aspects de l’ordre  mais encore sous le contrôle des hommes. Cela avait si bien marché que gavés et gras comme le Senat de la Rome antique les hommes politiques avaient abdiqué, en silence bien sûr. Ils avaient sabordés les banques nationales qui intervenaient sous leur contrôle pour la bonne marche de la société et abandonné aux marchés financiers  ce pouvoir.

Aux environs du passage du siècle collaborant avec les majors de l’informatique ils mirent au point le HTF ,en français Trading Haute Fréquence. Dès ce jour des machines  prirent des décisions complexes afin d’émettre des ordres sur la base d’informations reçues par voie électronique avant que des opérateurs humains ne soient capables de traiter les informations observées.

Les ordres de la clientèle doivent être rassemblés, appariés ensuite exécutés puis imputés sur chaque compte de donneur d’ordre .Les THF s’intercalèrent alors dans ce laps de temps et par une succession ultra rapide d’ordre de vente & d’achat appliquèrent des stratégies gagnantes. Quand ces stratégies furent appliquées à des valeurs représentant des cargaisons de riz & de céréales cela se traduisit, après explosion des cours par des émeutes de gens qui mourraient de faim en Indonésie ou en Afrique de l’ouest. Ces dommages collatéraux n’impactèrent pas le moral des cyborgs qui étaient engagés dans une course de vitesse pour détecter des anomalies dans le marché et les exploiter. Le plus rapide gagnait.

Ces nouveaux maitres prirent bien soin de gaver les banquiers, décideurs politiques et autres traders pour qu’ils puisent et se repaissent sans contrainte dans cette immense masse financière qu’ils créaient de façon artificielle.

Par la même ils s’assuraient, même en cas de crise  de ne pas subir de contrôle des castes dirigeantes qui étaient censées les diriger.

Il avait essayé d’avertir de ce danger, avec quelques autres mais ils avaient prêché dans le désert. Un psychologue canadien robert Hare avait déclaré que 10 % des traders pouvaient être qualifié de psychopathe. Maladie grave qui se caractérise par un comportement antisocial, un manque de remords et un manque de comportement humain. Il avait essayé de faire savoir qu’en 2013, 85% des bourses étaient des marchés entièrement électroniques sans lieu d’échange physique et que 90% du flux émanait de HTF. En 2011 le temps moyen de détention d’une action était de vingt deux secondes.

Las il avait essayé une autre stratégie. Le 06 mai 2010 en rebondissant furtivement sur des dizaines d’adresse IP spoliée pacifiquement  il avait introduit une micro modification dans les algorithmes des 2 contrats E-mini S&P 500. En une fraction de seconde le programme avait vendu soixante-quinze mille contrats, emballant la machine en épuisant le nombre d’acheteurs potentiels. Par réaction dans une immédiateté parfaite les autres machines se mirent à vendre de manière agressive en entrainant le marché dans une spirale de baisse. En un instant, qu’il savoura goulument  la valeur du contrat passa de six milliard de dollars US à deux, soixante-cinq milliards. Il pensait naïvement qu’une enquête allait permettre de mettre à jour le danger de ces systèmes.  Il ne put que constater que l’ensemble des intervenants, medias en tête mirent toute la responsabilité sur un lampiste qui se serait endormi à son poste de travail le doigt appuyé sur une touche de son clavier. Ce dernier fut littéralement lapidé. Tout le monde goba cette fable moderne et retourna à ses rêves de solde prochaine.

Et la sur son poste de télévision s’affichait en habit de bourgeois le nouveau président : Cyborg 1°.

Il n’avait plus qu’une possibilité pour sortir de ce cauchemar. Il passa plusieurs courriels cryptés et ……..

Mais c’est déjà un autre défi ………….

Avertissement

Ce texte relève de la science-fiction & toute ressemblance avec des situations ou faits réels ne peut être que fortuite !!!!!!!!

ser01

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28 décembre 2013

Félicitations vous venez de gagner ….. (Sergio)

COM. Le droit de vous taire et de m’écouter. Vous pensez peut être que nous vous avons arrêté ce matin pour vous écouter débiter au mètre vos anciennes litanies. Votre monde est mort et la nouvelle France s’élance vers le futur et, moi votre Commissaire-enquêteur suit chargé d’éradiquer les parasites  qui ont trop longtemps prospérer aux dépens du peuple.

MOI. Mais vous ne représentez que 51% du quart des électeurs qui s’ont allé voter

COM. Le suffrage universel nous a porté au pouvoir démocratiquement.

MOI. Je souhaite voir un avocat

COM. Nous avons supprimé la nuit dernière  cette caste de profiteurs privilégiés qui ralentissait de façon outrancière la marche de la justice.

MOI. Cette nouvelle pratique ne semble pas très démocratique.

COM. La démocratie était une vieille dame pervertie. Le peuple souverain par notre intermédiaire a créé un nouvelle société la Démocrature .

MOI. Plus dictature ou plus ?

COM. Silence, accusé je suis le représentant de la nouvelle Nation vous me faites perdre mon temps précieux que je dois employer à la recherche de la justice

MOI. Mais venons-en au fait. De quoi suis-je accusé ?

COM. Le chef d’accusation est  sans fin et je ne vous en donnerai qu’un aperçu.

  • Vous ne regardez plus le journal télévisé et zapper les publicités avec application
  • Le jour du 14 Juillet vous restez dans votre lit douillet.
  • Vous passez votre temps à lire et de surcroit des auteurs étrangers, certains même africains.
  • Vous participez au défi du samedi & par votre prose sombre, défaitiste saper le moral de notre belle jeunesse.
  • Etc. liste non exhaustive.

MOI. Mais ….

COM. Ne nier pas, nous savons tous.  Vos box vos courriels sont écoutés. Vos smartphones & GPS embarqués vous géolocalisent en permanence. Me vient à l’esprit un Haiku dont je vous fais profiter, veinard.

                    En joie, dictateur

                    Google collaborateur

                    Dans un camp, l’hiver.

MOI. C’est une atteint intolérable à la vie privée & que faites-vous de la loi « Informatique & liberté »

COM. Cette loi a été abrogée. Il n’y a plus de vie privée, seule la Nation compte !

MOI. Vous ne pouvez rien prouvé.

COM. Nous pouvons tout prouver mais nous n’en avons pas besoin, seule notre conviction apporte la preuve .Et ce n’est pas votre archaïque pratique de régler en numéraire, plutôt que d’utiliser de façon joyeuse vote CB qui joue en votre faveur. Ce n’est qu’une preuve supplémentaire de votre volonté d’éroder les fondements de notre si valeureux système bancaire.

MOI. Mais c’est une mascarade vous n’instruisez qu’à charge.

COM. Je le déplore, soyez en certain mais je ne trouve que des charges à accoler à votre matricule.

MOI. Mon matricule ??

COM. Ah oui vous êtes désormais 42-M-0559. Les anciens patronymes, trop chargés d’histoire n’ont plus cour. Ces concepts antédiluviens ne peuvent exister dans notre nouvelle fraternité.

MOI. Mais je suis SERGIO !! SERGIO !!! Vous comprenez.

COM. Vous n’existez plus et votre colère vous trahit .vous avez été Sergio, ce bricoleurs de mots qui entretenait des relations épistolaires coupables avec l’étranger.  « Intelligence avec l’étranger »je le rajoute à la liste des délits.

MOI. Avec l’étranger ????

COM. OUI l’étranger. Tous ces Walrus, Joye, Jak ect …         Krapov, encore cela pourrait passer, dans le cadre de notre nouvelle coopération avec Nouvelle Russie.  Et JO l’indien …. Un indien … mon Dieu.

MOI. Mon dieu mais quel Dieu ? Celui des trois religions du livre .Juif, musulman, chrétien cela devrait plutôt nous rapprocher. Un seul dieu, des prophètes différents.

COM. Je me demande si vous êtes rééducable. Dans votre cas j’envisage l’éradication.

Bon le temps imparti à votre jugement populaire & équitable  touche à sa fin.

MOI. Cela ne fait que trente minutes que cette farce a débutée.

COM. En effet nous ne pouvons plus tolérer les délais de justice qui existaient avant. Dorénavant la procédure d’instruction dure vingt-quatre heures  et un jugement est prononcé et la peine exécutée de suite.  Dans un souci d’apaisement nous avons introduit une procédure d’appel. Cette dernière, non suspensive du premier jugement peut être actionnée à partir de dix années seulement de détention .les requêtes manuscrites sont  rédigées sur papier vélin 80 g uniquement en Swahili & en quatre-vingt-treize exemplaires puis acheminées par la poste grecque.

MOI. Cela rassure effectivement.

COM. Le cumul des peines ayant été supprimé et au vu du chef d’accusation que le ministère public retient contre vous sans la manifestation d’aucunes circonstances atténuantes, vous êtes condamné à mille vingt-trois années de rééducation. Les cent quatre-vingt premières années seront exécutées dans notre nouveau camp « marche vers la liberté « installé sur la Causse du Larzac.

MOI. Cela me rappellera le bon temps.

COM. Pas de sarcasmes ou !!

 

SERGIO …. Réveille-toi, le facteur arrive et il a une lettre-cadeau  pour toi

                  NON………………….. PAS LE FACTEUR ……………………… !!!!!

 

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