Participation de Rêves de plume
C'est en passant devant cette chapellerie que toute l'affaire me revint en mémoire quand le chapelier me fit un clin d'oeil.
Alice ! Elle s'appelait Alice !
Et elle m'attendait à midi pile.
Les 12 coups que sonnaient les cloches de l'église le confirmaient !
Consulter ma montre de gousset n'y changeait rien.
J'étais en retard, très en retard !
Perdue (Rêves de plume)
J'ai perdu mes moires
Souvenirs bleus, souvenirs gris
dilués dans les pages d'un grimoire
J'ai perdu mes moires
Souvenirs de qui, que, quoi,
envolés par les trous de l'écumoire
J'ai perdu mes moires
Tous mes faits, mes arts
égarés sur les rayons de l'armoire
J'ai perdu mes moires
Plus de reflets
Plus de moire
Plus de moi
Participation de Rêves de plume
Un peu de tricot s'il vous plaît
Point de jersey ?
J'mets une p'tite laine
Et point de blé?
C'est pas mortel
Si point de mousse
J'prends l'capitaine
Maille à l'endroit
Maille à l'envers
Pourvu qu'ça m'aille
C'est mon affaire
C'est du Jacques'art
De la fantaisie
Bye le cafard
Bonjour la vie !
Participation de Rêves de plume
Elle court dans l'allée du jardin
Ses yeux fixent l'horizon
Son sourire en dit long
Dans sa main, un moulin !
Elle fait de l'air
Ecoute le cliquetis
Puis quand son souffle s'altère
Stoppe sa course, et rit !
La vérité est dans le chat-pot (Rêves de plume)
Huguette observe son fils jouer dans le jardin.
- Et toi, Bob, qu'est-ce que tu choisis comme souvenir de papy Henri ?
- J'aimerai bien son chat-pot pour ranger mes billes.
- Mais papy n'a jamais eu de couvre-chef .
D'un haussement d'épaule le bambin désigne le pot de fleur en forme de chat qui crèche dans le massif, à moitié caché par les herbes
- Le chat-pot répète-il .
- Ah comme tu veux mon chéri, il est un peu cassé, fichu. Allez, il est à toi !
- Mais enfin, c'est de la bombe ce chat-pot, murmure Bob ravi !
Sa copine Charlotte, celle qui a des cheveux ailes de papillon tenus par une barrette, ( il a le béguin ) va prendre une claque en voyant cette merveille.
Il pousse un peu la cloche à melon et approche le pot pour le vider. Il faudra le porter jusqu'au cabriolet et il n'a pas envie de prendre une calotte en salissant tout.
Toc, toque le petiot .. Il est lourd ce pot . Tiens des pièces brillantes, c'est écrit Napoléon. Son copain qui vient du Panama et qui collectionne les pièces lui en donnera peut être quelques calots ..
Le destin frappe à la porte (Rêves de plume)
Elle s'appelait Lucie
Il arrivait de Brest
Elle venait de Nancy
Et moi je suis l'eau tiède qui frémit et déborde
Moi, je suis le seau bleu qui glisse du rebord
La concierge m'a mal dosée
La concierge m'a mal posé
Et nous tombons ...
Moi je trempe Lucie qui déclare : Il pleut ?
Je chapeaute Ernest qui dit : C'est la nuit bleue ?
Avec douceur , ils se sont entr'aidés
Et grâce à nous, tout a commencé !
Pot à mots (Rêves de plume)
Depuis l'enterrement du père Henri, que de va et vient dans la maison d'en face. Et voilà que la petite Huguette lui a demandé de passer ... Touche-t-elle au but ?
Elle se souvient du jour où son Ernest était revenu hilare de chez le voisin .
"Sais tu ce que le père Henri m'a raconté ? Il aurait un magot qu'il prétend introuvable ... Ah la bonne blague !"
Mais Augustine l'avait cru et avait commencé à chercher.
Au début, tout avait été facile. Henri était presque aveugle. Il suffisait de mettre un objet hors de sa portée et de faire semblant de le chercher. "Votre Airomir ? Vous avez dû l'oublier dans la chambre, j' y vais "
Augustine avait ainsi fouillé une bonne partie de la maison jusqu'au jour où une aide ménagère , arrivée sur les entrefaits, l'avait appelée du salon. "Ne chercher plus madame Michu, il est sur la table.. il était sous votre nez .."
L'astuce avait fait long feu... "Inutile de chercher voisine, Angèle va arriver !"
Heureusement, elle avait été sollicitée pour la télé assistance de Henri et avait les clés de la maison. En choisissant bien ses horaires , elle avait pu finir l'exploration.. rien !!!!!!!!!!!
Ou plutôt une certitude, le magot ne pouvait être que dans l'inaccessible pot à gros sel au dessus de la porte. Elle avait vu Angèle le déplacer une fois ... Il était très lourd !
Mais comment amener un escabeau ? Elle n'avait jamais eu l'occasion.
Toc toc
" Ah madame Michu entrez !"
Augustine entre dans une maison presque vide avec un petit frisson.
"Oui cela fait drôle, hein ? Mais vous comprenez, nous voulons vendre assez vite, les charges courent ...
Voilà, vous avez été si gentille avec papa que nous souhaitons vous offrir un petit souvenir de sa part. Nous avons pensé à la grande soupière en étain."
Augustine a eu une hésitation. La grande soupière en étain, ce n'est pas rien.
Mais la curiosité et l'espoir l'emportent.
"C'est trop, murmure-t-elle, pour vous dire, ce qui me ferait vraiment plaisir, c'est le pot à gros sel au dessus de la porte, celui avec des roses "
" Comme vous voudrez, répond Huguette, un peu surprise. Je vais vous le descendre."
" Ne prenez pas cette peine, je vais le faire dit Augustine en approchant l'escabeau."
Il est lourd ce pot, très lourd. Mais il est dans les bras d'Augustine, posé contre son coeur.
Quitter la famille de Henri lui a semblé prendre un siècle mais ça y est.
Elle ouvre le pot aux roses .... des soldats de plomb cassés.
Et elle entend Ernest et Henri rigoler dans leur tombe !
Participation de Rêves de plume
Kitsch ! Le mot n'est pas dans le Robert 1973, quelqu'un a une idée ?
Je sais , répond mémé Odette, un peu dure d'oreille, j'en bois tous les jours, cela me refait la cerise !
Mais non, kitsch pas kirsch ,reprend tante Ursule de sa kitchenette. Un rapport avec la cuisine peut être ?
Joli mot, murmure tonton Gaston, un regard en coin vers les bruits de casseroles. Cela sonne comme une rupture avortée .. quitte ch ch ch .. quand on est trop lâche, un bruit de dégonflé ..
Ah j'ai trouvé, dans le Larousse 2004 ! "se dit d'un objet, un décor, une oeuvre d'art dont le mauvais goût, voulu ou non,réjouit les uns et repousse les autres " !
D'étranges odeurs montent de la kitchenette.
Tante Ursule n'était pas loin de la solution, constate tonton Gaston. Ses plats sont souvent des œuvres d'art .......
Participation de Rêves de plume
Rêveuse , Marie se laissait porter par les bruits qui rythmaient sa vie.
Le robinet coulant goutte à goutte dans la cuisine ...
L'horloge comtoise qui , mutine, confirmait à chaque seconde qu'elle s'en balançait de ce monde de fous ...
La radio de la voisine qui, à 8 heures, donnait à Marie le top-départ d'un saccato dans les escaliers ...
Les soupirs de la rame de métro, le clap de la fermeture des portes ... Moment suspendu, attente déçue ?
Non, pas aujourd'hui !
Dans un déchirement la porte vient de se réouvrir et une silhouette se faufile, candidate, sans le savoir, au jeu de Marie : le métro-nomme.
Marie les guette ces retardataires qui rompent la monotonie des trajets, hoquets dans le rythme parfait.
Certains semblent s'excuser du dérangement et, regard fuyant, se fondent dans la rame.
D'autres, tout sourire, cherchent les regards l'air de dire : " J'ai réussi ! Je suis le champion du métro !"
Ce matin, entre le bonnet, les lunettes, l'écharpe, la doudoune ... Difficile de se faire une opinion.
Il reste debout, un parapluie dans une main, une serviette au bout de l'autre ..
Les yeux de Marie pétillent, c'est un Jean !!! Un Jean-métro !!
Le concert (Rêves de plume)
Le wombat rigolard évita le renard péteur et se glissa derrière le condor guindé.
La tortue, ballerine incertaine, fit un pas de deux avec la licorne, museau clair, ondulante puis hésita entre le crapaud boiteux et l'orang-outan bourré. Finalement, elle décida d'ennuyer la pie, anormalement calme.
Ne manquaient que les conviviaux lombrics qui arrivèrent avec leur patron bonobo.
Enfin, le concert pouvait commencer !