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Le défi du samedi
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22 novembre 2014

Le cahier ( petitmoulin)

Les mots endimanchés

Ou en robe fripée

Ceux qui poussaient le vent

Plus loin que l'océan

Ou s'abreuvaient aux larmes

Des saisons sans sommeil

Ceux qui tressaient l'ivresse

Dans les yeux des amants

Ou frappaient à la vitre

D'un matin de printemps

Ceux qui chantaient plus fort

Que le merle au jardin

Tous ces mots jaillissaient

Ils faussaient compagnie

Au cahier d'écolier

Qui sut les retenir

Reclus dans le silence

Couchés près de l'oubli

Ils prêtaient leur mémoire

Aux pleins et aux déliés

D'une histoire singulière.

Ton histoire.

 

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15 novembre 2014

Le voleur de zizique (petitmoulin)


Il écume, des jours entiers,
Les magasins des beaux quartiers
Ce matin-là, il courtaudait
Dans les travouls d'un puchoir
Allure errante, pied mummultique
Il s'approcha d'une freloche
La mutissa, la caressa
S'en empara, la reposa
Il s'éloigna, le pas léger
Jusqu'au rayon des saxophones
N'est point ici ce qu'il briguait
Aussi discret que les fourmis
Sur l'herbe rouge, s'en retourna
Vers l'instrument tant convoité
L'audace vive, le geste prompt
Il s'en saisit et le glissa
Sous les plis de sa levantine.
C'est par hasard, Monsieur l'agent
Que j'étais là, que j'ai tout vu
Ne cracherai rien, muet comme tombe
Je ne mange pas de ce pain là
Je vous préviens, Monsieur l'agent
Il n'a pas armes, que sa trompette
Qu'il promène sur des airs de jazz
Et sa plume bien affûtée
Nourrie à l'encre des poètes
Et au tempo des pacifistes.
Ne me demandez pas son nom
J'ai le souvenir déserteur.

8 novembre 2014

Le clown (petitmoulin)


Sur chaque déchirure
De mon âme bleuie
J'ai cousu des morceaux
De rêves en couleurs.
Des blessures que les mots
Ont gravées sur mes os
J 'ai tressé la patience
D'un collier de dentelle.
Accroupi sur la brume
Où croît l'herbe sauvage
Abreuvée d'utopie
J'ai prêté mon oreille
Au silence rebelle.
Un vol de papillon
M'a chanté un refrain
Sur un air de peut-être.

27 septembre 2014

Le poète (petitmoulin)

Il délogeait des ronciers

La parole rugueuse

Délivrait chaque mot

De ses haillons

Il lavait aux fontaines

Leur usure journalière

Au dernier sursaut de la nuit

Un à un, les accordait

Au consentement de l'aube.

20 septembre 2014

Le monde est à l'envers ( petitmoulin )


Le monde est à l'envers.
J'ai face à tel défi
Fût-il du samedi
Bras et jambes coupés
Et tous les sangs glacés.
Tandis que mon aïeul
À ses risques et périls
Descendit du pommier
Pour vous chauffer le sang,
Et à ce qu'on en dit
Vous  en fûtes bien aise,
Vous voulez aujourd'hui
En toutes circonstances
Maîtriser vos ceci
Dominer vos cela
En un mot vous voulez
Garder votre sang froid.
Cependant qu'abreuvés
À la contradiction,
Quand par nécessité
Je quête la chaleur
Au midi de l'été,
Vous semez avec soin
Deux ou trois mélanomes
Sur votre peau dorée.
Moi qui n'ai d'autres choix
De vivre en pointillés
Dès les premiers frimas
J'envie vos cheminées
Et vos chiens et vos chats
Et tous ceux qui n'ont pas
Comme nous le sang froid.
Laissez parler colères
Révoltes et passions
Laissez-vous donc aller
À vos ébullitions,
Hormis, c'est entendu
Quand vous me croiserez
Lové sur vos sentiers.
Là, je vous en conjure,
Gardez votre sang froid,
Ne cherchez pas bâton
Pour me briser le dos
Je ne suis pas Satan
N'écoutez pas l'antienne
Je vous laisse la vie
Vous me laissez la mienne.

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19 avril 2014

Minuscule ( petitmoulin )


Quitter les chemins d'éternité
Impraticable gageure
Pour flâner sur chaque instant
Du présent minuscule
S'écarter provisoirement de l'abîme
Inconsolable vertige
Pour saisir à hauteur d'espérance
Le fil minuscule
Labourer l'étendue des blessures
Indomptable douleur
Pour cueillir sur des chants de tendresse
Un geste minuscule.

Parcourir nos multiples saisons
Abyssal possible
Pour croiser les précieuses couleurs
De la vie majuscule.

5 avril 2014

L'invisible des mots (petitmoulin)

Tourne et vole
L'invisible des mots
Tourne et vole
Le silence imprononçable
De la mémoire
Nulle parole n'est assez juste
Pour dire la beauté de la mer
Ses colères et ses parfums
Sa respiration
Nul cri assez révolté
Pour hurler la souffrance
La cruelle brûlure
Dans la main qui recueille
Sur un champ de bataille
Le temps pulvérisé
De l'enfance
Nulle voix n'est assez nue
Pour danser sur le corps
Des amants.

Il  arpente
Bouche muette
Ses chemins de solitude
Semés d'épines ou de lilas
Tourne et vole
L'invisible de ses mots
Tourne et vole
Le silence de sa mémoire.

29 mars 2014

À ma fenêtre (petitmoulin)

Fleurs d'aubépine
Innocentent les buissons
Le printemps acquiesce

******
Première abeille
L'amandier
Retient ses fleurs

******
 Robe légère
Beauté séraphique
L'air prend plus de place

******
Vent dans les feuilles
J'entends la mer
Qui n'est pas là

******
Trille du rossignol
Le chat se réveille
Plume sur le gazon

******
Nuage en route
Pluie brune sur le printemps
J'éteins la radio

******

8 mars 2014

Fratrie ( petitmoulin )

Mon aîné fut pendu
Aux nues d'un casino
Mais les bandits manchots
Avaient été pipés
Il ne pondit
Ni œufs ni or.
Triste sort.

On fit des trois suivants
De nobles bâtisseurs
De masures en palais
Les affaires florissaient
Quand un vent de l'usure
Les a désargentés.
Calamité.

Moi on me fit poser
Pour magazines branchés
Hier, complet veston
Chapeau melon,
Aujourd'hui nu,
Cuissardes vermillon.
Extravagance.

Quant au petit dernier
Le pauvret
On le fit charcutier !

1 mars 2014

Une île provisoire (petitmoulin)


Une île provisoire
Sur le courant du fleuve
Leur offrait un espace
Dans l'embrasure du temps
Nouée entre les rives
Elle leur tendait la main
Comme on ouvre sa porte
À un matin tout neuf.
Le vent qui ne sait rien
Ni du poids de la crainte
Ni de l'éclat du rêve
Souffla jusqu'à la proue
De leur saison première.
D'aubes désirantes
En silences conquis
De parfums de fruits mûrs
En foudres passagères
De blessures cousues
En hivers consolés
Ils parcoururent la terre
Qui leur était prêtée.

22 février 2014

Matin de papier (petitmoulin)

Vêtus de la blancheur fragile

D'un matin de papier

Les arbres feuilletaient l'hiver

Comme on tourne les pages

De la mémoire réinventée

Le silence se laissait enfermer

Dans le secret

De l'infinie métamorphose

La porte restait close

Sur la parole muette

Du tourment

Jusqu'au premier éclat

De la saison nouvelle.

 

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