Les voyages ne forment pas que la jeunesse (Pandora)
J’étais d’abord emballée à l’idée de partager une anecdote de voyage mais bien vite, je me suis trouvée à hésiter, laquelle choisir ? Il me revenait tant de souvenirs.
Me fallait-il parler de Madagascar, cette ile merveilleuse qui m’a donné le goût des voyages et des destinations lointaines ? Aurais-je fait les mêmes choix de vie si je ne les avais pas décidés là-bas ?
Me fallait-il parler des émotions vécues lors des séjours dans la brousse africaine, quand je m’enrichissais paradoxalement au contact de la pauvreté et de la maladie. On croit partir pour aider l’Autre, on en reçoit énormément.
Me fallait-il parler du Kilimandjaro et du défi que je relevais ? De ce message que j’adressai à mon intruse en montant assister au lever du soleil depuis le sommet de l’Afrique.
Me fallait-il parler du pouvoir des voyages quand pour la première fois, lors de la grande traversée du Zanskar, je racontai mes petites histoires à la veillée et parlai de mon intruse, sans écran interposé ?
Me fallait-il parler des sourires de ces gosses des rues et des campagnes, ces enfants qui jouent avec un ballon fait de tissus et de sacs plastiques quand nous voulons toujours plus ?
Me fallait-il parler de la paix retrouvée lors du Tour des Annapurnas ? Au-delà des paysages magnifiques, la dimension philosophique et spirituelle de ce voyage m’a ouvert des perspectives inespérées.
Tellement de pages remplies de souvenirs et toutes celles, encore vierges, à vivre et à écrire pour mon plus grand bonheur. Les voyages ne forment pas que la jeunesse.
La mélodie du bonheur (Pandora)
Des regards qui s’échangent
Des sourires qui se croisent
Les timides s’apprivoisent
Avant de faire connaissance
La rencontre est magique
C’est comme une évidence
Ils se prennent par la main
A deux on est plus fort
Il aime son rire
De fée, clochette
Lumineux et sonore
Qui tinte pour lui
Elle aime son rire
D’enfant, joyeux
Léger et contagieux
Qui chante pour elle
Mais à la nuit tombée
C’est en silence qu’ils s’aiment
Pour guetter les doux battements
De leur amour. De leur enfant
Drôle de chimie (Pandora)
J’ai toujours été un angoissé du bocal. A me torturer pour tout et n’importe quoi. Je me rongeais tellement les sangs que j’ai eu mon premier ulcère de l’estomac à six ans, les médecins n’en revenaient pas. Je me consumais, pour ainsi dire, de l’intérieur.
On m’a donc interdit d’utiliser les transports publics, j’étais considéré comme une matière dangereuse. Soumis à étiquetage et à règlementation spécifiques. Tellement corrosif que j’irritais tous ceux qui m’approchaient.
On peut dire que je ne manquais pas de piquant.
Un jour que je marchais dans la rue, je suis rentrée dans une jolie jeune fille. Sur le moment, je l’ai trouvée plutôt caustique. Ce n’était pourtant pas ma faute si on s’était tamponnés. Mais croyez-le ou non, elle m’a transformé.
Elle m’a totalement neutralisé, je suis devenu doux comme un agneau.
Pourtant, elle n’a rien d’extraordinaire, elle est même très basique. Et plutôt forte. Mais c’est la femme de ma vie.
L’amour est tout de même une drôle de chimie.
Avec ça... (Pandora)
Deux heures déjà que je vous observe en attendant que vous sortiez enfin. Tu lui racontes ta vie ou quoi ? Pourtant, tu n’es plus tellement bavarde avec moi, ces derniers temps. A peine « Bonjour » et « Au revoir » et encore du bout des lèvres et quand tu es de bonne humeur… Ne me dis pas que tu préfères ce type, parce que là, tu vois, ça me décevrait beaucoup.
Non, je ne le crois pas, il recommande à boire façon grand seigneur. Tu n’as pas vu l’heure coco ? Je travaille moi demain ! Il est ouvert jusqu’à quelle heure ce zingue… ? « Les oiseaux de nuit » ! Avec un nom pareil, je sens que je peux faire une croix sur mon quota de sommeil. Mais tu ne t’en tireras pas aussi facilement, Samantha.
De quoi tu lui parles d’ailleurs ? De moi ? De nous ? Non, je ne pense pas que tu aurais le cran de le faire. Tu inventeras et tu feras ton intéressante. Tu es tellement douée à ce petit jeu.
« Je sors prendre l’air, je n’en peux plus de toi ! ». Tu parles ! Heureusement que je t’ai suivie. Tu avais rendez-vous avec lui, c’est ça ? Il t’attendait et tu es venue le rejoindre. Ta sortie pour mon soi-disant manque d’enthousiasme était calculée. Ca m’apprendra à aimer une comédienne, peut-être que je l’ai mérité après tout. Mais tu n’as pas assez bien joué ce soir. Dommage, ça pourrait bien être le rôle de ta vie.
Vraiment, tu me déçois Samantha. Doublement. Me tromper, et en plus avec « ça » !
Je ne ferai pas de scène, ce n’est pas mon genre. C’est toi l’actrice. Mais je trouve que tu aurais pu m’en parler plutôt que me poignarder dans le dos comme tu le fais, là. Tu me donnes des idées, tu sais. Des envies de te rendre la pareille, de te faire très mal. Tu n’imagines pas de quoi est capable une femme trahie.
Moi si, j’ai même emmené mes ciseaux de costumière.
Quarté de Pandora
Sébastien,
Je n’en peux plus de tes remarques sur ma culotte de cheval, mon rire de hyène et mes dents de lapin.
Je ne supporte plus de me faire traiter de grosse vache pour quelques kilos en trop.
J’en ai assez que malgré toutes mes demandes, répétées et insistantes, tu me prennes encore et toujours en levrette comme s’il n’y avait que cette position qui existait.
Non, je ne suis pas ta chienne.
Je te quitte pour le vétérinaire. Pas la peine de me siffler, je ne reviendrai pas.
Ta belle
- - - - -
Tes mains me piquent,
Ta peau me gratte,
Ta voix m’irrite,
Je te suis allergique
Choc anaphylactique
Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip
Je te quitte
Heure du décès : 9h04
- - - - -
Tu es tellement lumineux que tu éclaires mon cœur
Soleil de mes nuits, tu brilles de mille feux,
Ton amour m’éblouit mais il est impossible
Je dois m’éclipser
Adieu
Vampirella
- - - - -
Repas prêt à réchauffer STOP
Lits et ménage faits STOP
Chemise repassée STOP
Chaudière réparée STOP
Lavabo débouché STOP
Plombier polonais STOP
Comme dans la publicité STOP
Adieu Roger STOP
Tantale (Pandora)
Il a l’impression que sa langue occupe toute sa bouche, et il peine à respirer. Elle est tellement grosse qu’il ne risque pas de l’avaler s’il tombe inconscient. Sauf s’il la mâche avant. De toutes façons, ils ne le laisseraient pas leur échapper en s’évanouissant. Ils seraient vite là à le ranimer. En lui donnant des coups de pieds dans les côtes. Ou un seau d’eau glacée… De l’eau… Oui, ce serait tout à fait leur genre, lui balancer de l’eau glacée à la figure pour le regarder laper avidement les quelques gouttes au sol, comme un chien. Non, on traiterait mieux un animal, même dans ce pays. Boire…
Ils lui ont pris ses vêtements et il git nu dans sa pisse et ses excréments. Il n’a même plus la force de tenir accroupi et la hauteur de la cellule ne lui permet pas de se mettre debout. Au moins il n’urine plus, il n’a rien bu depuis… Combien déjà ? Sans fenêtre, c’est vraiment difficile de se rendre compte du temps qui passe. Il a tellement soif.
Ses lèvres craquelées lui font mal mais sans salive, il ne peut plus les humidifier. A quoi bon d’ailleurs? Il a peur de ne plus réussir à rentrer sa langue s’il la sort. Il pleut dehors. Un orage tropical. Il entend les gouttes qui martèlent la tôle ondulée du toit de sa cellule. Il boirait même de l’eau croupie…
Tantale !
En sept lettres. Supplice du bras trop court. C’est le mot qu’il cherchait. Quand il faisait ses mots croisés à la terrasse du café, juste avant que ces hommes ne l’emmènent et ne l’enferment.
Si au moins il comprenait ce qu’ils veulent de lui.
Gueule de bois - Pandora
J’avais
une gueule de bois carabinée et m’étais levé en retard parce que j’avais oublié
de régler mon putain de réveil. Enfin plutôt parce que je n’étais pas en état
de le régler quand je me suis couché hier. Tout à l’heure…
J’avais
la nausée et mal aux cheveux – je me promettais mentalement de ne plus
programmer de fête avec les potes en milieu de semaine - et une réunion
importante en début d’après-midi, il fallait absolument que j’essaie de
reprendre forme humaine.
Alors
que je me battais avec mon robinet qui coulait en pointillé, en réprimant
difficilement une forte envie de vomir, un truc bizarre sortit du siphon. Je
n’en étais pas à ma première cuite mais je n’avais encore jamais eu ce genre
d’hallucination. Fallait vraiment que je me calme, je n’avais plus l’âge de ces
excès. C’était un petit bonhomme de la taille d’une bouteille de bière (on a
les références qu’on mérite) et il était torse nu avec un mini pantalon sarouel
bleu. Il avait la bouille de Monsieur propre (ça me rappelait qu’il fallait absolument
que je nettoie le lavabo…). Et en plus il parlait :
- Bonjour,
je suis le génie de la salle de bains, je vais exaucer 4 de tes vœux ; tu
as droit à deux vœux gentils et deux vœux méchants. Réfléchis bien…
- Ecoute
minus, c’est vraiment pas le moment. J’ai trop envie de vomir pour m’amuser
avec mes hallucinations…
- D’accord,
voilà…
Je fus
pris d’un haut le cœur tellement violent que je vidai aussitôt le contenu de
mon estomac dans le lavabo
- Mais ça
va pas, je vais t’exploser la tête
- Aussitôt
dit, aussitôt fait…
Je fus
éclaboussé d’une bouillie rouge tandis que mon hallucination perdait sa tête
dans un remake gore de la maladie d’Alzheimer, qu’avais-je fait ?
- Merde,
pardon, excuse-moi, je ne voulais pas te faire du mal. Je ne voulais pas
vraiment que ta tête explose
- …………………………………………..
Je n’ai
rien entendu, mais je pense que c’est parce que la bouche de mon génie avait
explosé avec sa tête, par contre mon hallucination a retrouvé sa tête dans une
sorte de blop.
A ce
stade de l’histoire, j’aurais probablement réfléchi avant de parler si je
n’avais pas descendu la veille 4 Margaritas, 7 whiskies et une demi-bouteille
d’un alcool fort qui tenait beaucoup du désinfectant. J’aurais compris qu’il me
restait encore un vœu et que ce génie pouvait changer ma vie de merde. J’aurais
fermé ma grande gueule. Mais je n’étais pas dans mon état normal…
- Mamma
mia, c’est pas possible ! Pince moi je rêve…
Et là,
je pense que vous devinez la suite. Ma pauvre mamma qui avait
malencontreusement été renversée par une voiture il y a près de 5 ans est
sortie de sa tombe pour se matérialiser à côté de moi et m’a pincé l’avant bras
de ses doigts osseux. Le génie a dit « Voilà, vos 4 vœux sont
exaucés » et il s’est évaporé dans un nuage de fumée et ma mère m’a dit
d’une voix d’outre tombe : « Maman est de retour carlito mio»
Je
crois que c’est à ce moment que j’ai décidé de ne plus jamais boire une goutte
d’alcool.
Juste
avant de perdre la raison en hurlant…
Docteur (Pandora)
Thème :Addictions amoureuses
Genre : Quatrain
Docteur, je vois un éléphant rose
Est-ce que vous y voyez un signe de névrose ?
Non, vous n’êtes pas malade du ciboulot
Mais simplement amoureuse de Dumbo
Affaire de famille - Pandora
- Ma cliente a commis un crime abominable, néanmoins je vais vous demander de l’acquitter. Votre honneur, je vous demande la plus grande indulgence pour ma cliente. Cliente, qui bien sûr, est très désolée de ce qu’elle a fait…
[Plus fort]Cliente, qui bien sûr, est très désolée de ce qu’elle a fait…
- Maitre, ce n’est pas la peine de répéter la même chose, la Cour n’est pas sourde
- La Cour non, mais MA CLIENTE peut-être!
[La cliente sursaute, interrompue dans ses pensées, et baisse enfin la tête devant le regard courroucé de son défenseur]
- Voyez d’ailleurs, comme elle est contrite. De plus, tous ici peuvent remarquer que son état n’est pas normal. Ce sourire niais dénote une grande perturbation mentale et je suis étonné que l’expertise psychiatrique ait conclu en sa responsabilité. Allons votre honneur, même mon cocker a l’air plus éveillé !
[Les personnes assises au premier rang peuvent voir le coup de pied discret sur le tibia de la cliente qui essayait de protester…]
- Pensez-vous qu’une incarcération soit justifiée dans cet état ? Tout ça pour quelques mots malheureux ?
- Maitre, il s’agit de plus que « quelques mots malheureux »
- Des insultes de cours de récréation
- « Espèce de sale Pute », « je vais te tuer Salope » et « Je vais t’exploser ta gueule de pétasse » ? Dites-moi de quelle école il s’agit pour que je n’y envoie pas mes enfants…
- Votre honneur, les mots ont dépassé la pensée (fort limitée) de ma cliente…
- Si ce n’étaient que les mots, Maitre…
- Vous voulez parler de la gifle peut-être ?
- Maitre, relisez l’acte d’accusation mais ne nous faites pas perdre notre temps !
- Excusez-moi Votre honneur, mais cette gifle n’est qu’un malentendu
- Je vous confirme que la plaignante entend mal depuis la gifle, mais je ne vois pas de malentendu
- Ma cliente ne voulait pas faire de mal à la plaignante
- Ah bon Maitre, que voulait-elle faire alors ?
- Ecraser un insecte.
- Ecraser un insecte ?
- Oui, une horrible araignée qui s’apprêtait à attaquer la plaignante
- Maitre, vous vous moquez de moi ? Savez-vous ce qu’il en coûte en cas d’outrages à la Cour ?
- Votre honneur, je vous garantis de la bonne fois de ma cliente et vous le répète : elle n’a pas toute sa tête. Vous voyez bien d’ailleurs qu’elle est blonde
- L’expert affirme pourtant le contraire…
- Le coiffeur de ma cliente peut pourtant l’attester
- Je ne parle pas de sa couleur de ses cheveux, Maitre
- Pardon votre honneur. C’est peut-être parce que ma cliente n’est pas malade.
- C’est ce que le psychiatre expert a conclu, oui….
- Elle n’est pas malade votre honneur, mais elle n’est pas dans son état normal. Elle est amoureuse…
[La cliente relève la tête et sourit béatement à son avocat]
- Maitre, parlez clairement et qu’on en finisse
- Votre honneur, ma cliente a cru que la plaignante jeune et ravissante, mais délinquante notoire, soit dit en passant, voulait s’en prendre à son mari et s’est défendue avec toute l’énergie d’une femme amoureuse. Mais elle ne recommencera plu, n’est-ce pas ?
[La cliente fait non énergiquement de la tête]
- Ne la mettez pas en prison je vous en prie, vous allez briser cette femme, vous allez briser un jeune couple…
- Très bien Maitre, je relâche votre cliente avec une amende et des indemnités pour la plaignante, mais seulement si vous vous engagez devant la Cour de ne plus défendre à l’avenir que des clients de sexe masculin ou apparenté. La Cour ne supportera plus ce genre de débordements, même de la part d’une femme jalouse. C’est clair ?
- Oui votre honneur. Merci beaucoup votre honneur. Mon épouse et moi-même vous sommes infiniment reconnaissants. N’est-ce pas chérie ?
[Et la cliente de remercier le juge d’une voix timide (qui ne ressemble plus du tout à celle qu’elle avait quelques jours plus tôt quand elle s’en était prise à la jeune cliente de son mari) et de se précipiter dans les bras de son époux et défenseur]
Moralité : On a toujours besoin d’un avocat. Tant qu’à l’avoir chez soi, autant l’avoir dans son lit
Le bachi-bouzouk de Pandora
On ne le sait pas, mais bachi-bouzouk est en fait un acrostiche, un mot qui veut en dire beaucoup plus qu’on ne le croit :
Bougre d’âne
Abruti fini
Crétin des Alpes (ou de l’Himalaya ou de l’Oural … selon l’origine de l’intéressé)
Huitre sans perle
Inadapté social congénital
Baraque à frites
Ordure non recyclable
Ultime cafouillage de la nature
Zinzin du ciboulot
Oh la la ! Mais qu’est-ce que ta mère a fait pour mériter ça ?
Unique décérébré de la planète
Kangourou sans poche
Il y a donc désormais deux façons de voir les choses :
· Le capitaine Haddock est un poète,
· Le capitaine Haddock est l’inventeur de l’insulte suprême (du concentré d’injures à la puisssance 10)