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Le défi du samedi

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8 mai 2021

Nébuleuse comme... (Laura)


Nébuleuse comme la vue ce soir de ma fenêtre
Je ferme les volets et retourne
A mes pensées nébuleuses
Plus j'essaie de les ranger
Plus elles m'échappent,
Allant de brouillard en nuage
Dois-je retourner au paysage
Extérieur ou continuer la recherche
 

D'un semblant d'équilibre?

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8 mai 2021

Promenade dans les astres (Clio101)

 

       Ce soir-là l’envie me prit d’aller observer les étoiles.

       Après m’être emmitouflée je descendis rejoindre la plage en empruntant le petit chemin attenant à la maison.

       Sans présence humaine, sans les rires des enfants, les jeux dans le sable et les longues discussions, la plage, la mer, les rochers, reprenaient leurs droits sur ce monde et menaient leur vie propre. Même les lumières de l’autre côté du golfe, infimes traces des hommes, devenaient pareilles aux astres qui peuplent les cieux.

       Je m’allongeais sur le sable et, pour faire taire mes pensées sur les innombrables questions de la vie quotidienne et le futur que me réservait demain, je fermais les yeux et me focalisais sur le seul mouvement de flux et reflux des vagues. Ce va-et-vient continuel du roulement et du retrait de l’eau me berçait et m’intégrait dans le tout de la nature, minuscule grain au milieu d’un univers sans bornes.

       Il me semblait que mon esprit s’évadait de mon corps et rejoignait le cosmos. Ma pensée n’était plus claire, rationnelle, ordonnée, orientée vers un but que je croyais essentiel, mais nébuleuse, vague, enchantée. Des parcelles de souvenirs, des éclats de rire, une chanson, une parole qui à un moment donné m’avait émue, des récits loufoques sortis de ma tête venaient me rendre visite pour s’évanouir aussitôt. Je voguais longuement le long des constellations, m’émerveillais des jeux de lumière formés par le mouvement des étoiles, saluait la Lune qui, inlassablement, commandait aux marées et veillait sur son amie la Terre et m’envolait vers les mondes multiples des galaxies lointaines où l’être humain ne mettrait jamais le pied.

       Le long de notre vie terrestre nous courons souvent d’un lieu à un autre, de points de rendez-vous en lieux de rencontres, d’horaires de train en heures de repas, de projets présents en prospectives futures et nous oublions la magie du temps présent. Ce moment-là, précis, seul ou partagé avec d’autres, lui seul importe. Ce que nous ferons plus tard, demain, à long terme n’a pas d’importance. Le futur ne prend sens que par l’ensemble de ces instants, signes d’une vie pleinement vécue et non orientée sans cesse vers la minute d’après.

       Lorsque mes membres engourdis par l’immobilité et le froid de l’humidité me ramèneront de la nébuleuse de ma pensée et que je reprendrai le cours de ma vie quotidienne, je garderai au cœur le souvenir de ce moment hors du temps. Quand les jours parfois me deviendront plus sombres la mémoire d’une promenade au milieu des étoiles me sera un phare et une force au milieu des tempêtes.

 

8 mai 2021

Ma nébuleuse (Ilonat)

 
Les yeux mi clos
Comme un félin en mal d’amour
J’attends ma nébuleuse

Pardon pour ce haïku un peu boiteux,  mais jamais mis un œil au cul d’un télescope.
 J’en ai loupé des belles, des nébuleuses ! De toutes les couleurs !
Tant pis, je resterai les yeux mi clos à regarder le flux des choses d’ici bas… en appréciant quand même ce grand tapis d’étoiles dans le ciel, les soirs de pleine lune.
Celle que je préfère, c’est celle qui apparaissait la première lorsque la nuit tombait sur le lagon de l’Ile aux Nattes, l’Etoile du Berger.
On m’a dit que c’est une planète ! On n’y perd pas au change : elle s’appelle Vénus.

8 mai 2021

Clair-obscur. (Yvanne)


La nébuleuse est une fleur.
Une fleur céleste lumineuse.
La nébuleuse est un papillon.
Un papillon ardent né d'une étoile.
La nébuleuse est un parfum.
Un parfum de poussière stellaire.
La nébuleuse est la nuit.
La nuit profonde et sans lune.
La nébuleuse est l'enfance.
L'enfance meurtrie dans le silence.
La nébuleuse est un silence.
Un silence gorgé de ténèbres.
La nébuleuse est une histoire.
Une histoire de secrets enfouis.
La nébuleuse est une violence.
Une violence qui éclate dans un cri.
La nébuleuse est un cri.
Un cri sourd que l'on n'entend pas.
La nébuleuse est l'absence.
L'absence infinie que rien ne comble.
La nébuleuse est un mystère.
Un mystère dont on ne trouve pas la clé.
La nébuleuse est la mort.
La mort à l'horizon de la vie.
La nébuleuse est le chemin.
Le chemin vers l'ultime galaxie.

8 mai 2021

Chewing-gum (Pascal)


Il y a des femmes qu’on jette, comme ça, qu’on crache comme une boule de chewing-gum qu’on a gardée trop longtemps dans la bouche. Elle ne fait plus de bulle, elle énerve à force d’être mâchée, elle n’a plus de goût, elle colle aux dents, elle encombre ; elle a perdu sa texture, elle se désagrège en une pâte granuleuse jusqu’à nous donner l’impression désagréable de mâchouiller le papier du chewing-gum. Alors, tel un vieux collégien boutonneux, comme une crotte de nez pêchée par inadvertance, on la roule entre les doigts, on tente de la faire disparaître, de la scotcher sous une chaise, de la planter dans une cible, de la balancer, ou n’importe quoi qui puisse officialiser sa partance, d’une pichenette, le plus loin possible…  

Que sont devenus les rendez-vous secrets, les premiers accords parfaits, les tendres baisers échangés au goût chlorophylle, framboise, menthe ou citron ? Que sont devenus les échanges connivents, les entrelacements malicieux de nos bulles de salive en grappes congénères ? Où sont les frissons réciproques aux parfums du large, aux senteurs de vacances, aux nébuleuses découvertes au bout de nos doigts et portant forcément nos plus belles illusions ?...  Et le goût du pin ? L’appel de la forêt !  Celui des Landes, des Vosges, d’IKEA ! Qu’importe, pourvu que ce soit dans ses bras ! Allongés dans les fougères, découvrir nos mystères sous la lune émancipatrice, réinventer le monde, compter les étoiles dans les yeux de l’autre, apprendre la cadence de l’unisson, déchiffrer ses caprices, devenir son fervent apôtre, caresser la nuit, enlacer ses gerbes de sourires, embrasser sa moisson, répandre les petits cailloux dans sa poche pour retrouver le même chemin d’harmonie…  

Et ton visage qui rougissait au doux parfum de cerise ; ma promise, mon exquise, accordé à ton féminin pluriel, j’avais des questionnements existentiels. Et le printemps qui n’en finissait pas, et ces petits oiseaux hâbleurs qui nichaient et chantaient, tout autour, comme pour apprendre à nos cœurs la mélodie ; et les dernières étoiles au firmament, et les premiers rayons de soleil, en échange, qui surprenaient nos enchevêtrements.
À l’envers, à l’endroit, sous la langue, au fond de la gorge, c’était un inestimable cocktail de fruits ; mes yeux piquaient, mes papilles t’applaudissaient ! Mes bulles portaient ton prénom et quand elles éclataient, elles ne parlaient que de toi. Et, main dans la main, les chansons de Dylan qu’on reprenait en chœur, le long du chemin. « I Want you »
Et tes yeux verts plus coquins que mentholés, et la rivière où nous trempions nos pieds, et nos reflets frissonnants sur l’onde, et les couleurs malignes de tes sourires qui se délayaient en inestimables joyaux, et la blondeur des champs de blé, et… et tout ça…

Nos présents imparfaits, notre futur plus que parfait, tellement conditionnel, toi, avec tes idées d’Hollywood, tes gratte-ciel, la « Venice Beach » et tes senteurs « Fresh », moi, trop Malabar, trop Carambar, tout en t’aimant, j’apprenais lentement à te désapprendre.
Et mes inventions, et tes prémonitions, et mes débordements, et tes exhortations, et ma passion qui s’effilochait, et ma compagnie qui t’incommodait, et les nuits sans audace, et ces nuits aux couvertures carapace, et ces jours sans tentation, et ces jours sans démonstration ; et ton petit chien jaloux et féroce, et tes parents omniprésents, et toujours ton dernier mot, et la pluie de mes défauts sur les carreaux de ton indifférence ; j’avais perdu le désir de ton carrosse…
Ma belle, où étaient cachés ton goût de fraise, tes sourires sans colorant, ton parfum tropical aux essences de cannelle ? Blancheur, blancheur, mon c… ! Sans te retourner, tu es partie avec un dénommé Menthos ; il avait une piaule, je ne sais plus où, peut-être dans le Calvados…  

Il y a des femmes qui nous jettent, comme ça, comme un vieux chewing-gum qu’elles ont gardé trop longtemps dans la bouche. On ne fait plus de bulles, on énerve à force d’être mâché, on n’a plus de goût, on colle aux dents, on encombre ; on a perdu notre texture, on se désagrège en une pâte granuleuse, jusqu’à leur donner l’impression désagréable de mâchouiller le papier du chewing-gum…

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8 mai 2021

nébuleuse (joye)

nébuleuse

 

Image de la nébuleuse Hélice par Andrew Campbell, 2018

8 mai 2021

La Nébuleuse (Lecrilibriste)

 

Au berceau de la nuit

S’éclaire l’étoile rose

papillon de minuit

aux ailes nébuleuses

elle danse, la belle

un air de galaxie

dans l’espace interdit

aux terrestres sans ailes

qui en vain s’évertuent

à assiéger le monde

dans le secret des songes

Quand le coq chantera

pour réveiller le jour

elle s’en ira dormir  

tout en écoutant bruire

les sons des galaxies

dans l’espace infini

en attendant la nuit

L’ange fera le guet

et d’un souffle léger

jouera de sa trompette

l’heure de se rallumer

 

8 mai 2021

TOKYO fait des siennes encore

 

L’ascenseur était bloqué.


NDLR : TOKYO vous demande de  démarrer la vidéo pendant votre lecture (la balise "autoplay" n'étant pas pris en compte
par l'éditeur HTML de Canalblog.

J’étais rentée dedans sous un coup de tête.

 CALME-TOI, l’ascenseur ne va pas se transformer en missile sur pieds pour s’écraser au 220nième étages.

Allez savoir j’avais peut-être pris le seul ascenseur qui partait pour Sirius.

Mon voisin avait l’air anéanti. On y est pour des plombes ne cessait -il de répéter.

C’était peut-être un professeur d’Astronomie qui avait été viré pendant la crise du covid.

Mademoiselle il y a huit virgules un milliard d’années-lumière entre nous et l’univers me dit son voisin de gauche.

 Ya un point brillant au-dessus du plafond cria alors la jeune fille derrière mon dos.

Une étoile vous croyez ? j’avais lâché cette absurdité je ne sais pourquoi. J’ai eu droit aux ricanements et grognements des passagers agglutinés dans cet espace exigu.

Je garde l’œil rivé sur ce point rouge qui signale un état défectueux de l’ascenseur.

Vous aviez pris un ticket pour mars ou venus dit en riant mon astronome à deux balles.

Je trouvais la conversation poétique, j’avais envie de filer la métaphore histoire de détendre l’atmosphère.

Soudain il y eut un éclair, le plafond de l’ascenseur a littéralement explosé laissant le passage à un ciel étoilé.

Comme des pharaons dans leur tombe nous avions été injectés au cœur de l’univers. L’ascenseur s’éloigné de nous.

 Progressivement et cela pour le meilleur et pour le pire nous fumes pris dans les voluptés d’une nébuleuse. J’ai eu le réflexe de boucler ma ceinture mais je n’avais pas de ceinture. J’entendais stranger in the night joué par une guimbarde.

Je tâte ma poche et je sens ma carte visa Gold.

Etant donné dont les choses se passent ma carte visa gold ne me servira ici au cœur de l’univers strictement à rien .

Dans un certain sens je me sens soulagée et je dis  Merci mon Dieu, je masse ma nuque qui commence à me faire mal. Je me demande ce que Galilée aurait penser de notre exil dans l’univers à cause de l’explosion d’un ascenseur.

On avait un problème de navigation on s’éloignait dangereusement de la terre.

ET là j’ai vu André mon macaque. Il devait y avoir un trou dans l’éther. André avait dû s’échapper par ce trou. La nébuleuse nous emportait si loin que nous ne cessions de jouer aux autos tamponneuses avec les Etoiles. J’ai alors demandé à André nos chances de survie.

Mes paupières étaient aussi lourdes que des pare choc en caoutchouc. Je sentais l’oreiller sous ma nuque j’en avais conclu que j’avais été ramenée sur terre par un élastique géant.

J’ai sauté hors du lit, j’ai trottiné  jusqu’à la fenêtre j’ai remarqué que les pluies étaient de retour . j’ai ouvert l’ordi j’ai tape ‘défi samedi . j’ai vu la consigne NEBULEUSE. J’ai vu au fond de mon cerveau une vielle salamandre et je me suis rendormie. Dehors on jouait stranger in the night.

 

 

8 mai 2021

La Pythie (Walrus)

 
Les prêtres d'Apollon, lorsqu'ils l'avaient croisée dans les faubourgs de Delphes, s'étaient écrié en un troublant unisson : "Bonne à Pythie, Messieurs !"

Illico, ils l'avaient engagée et le septième jour de chaque mois, assise dans l'adyton du temple sur un trépied branlant, enveloppée d'une tunique vaporeuse, elle débitait, avec l'air inspiré d'une transe napolitaine, des paroles nébuleuses.

Tu parles d'un job peinard !

Pyt

 

Ce sont bien sûr ces mêmes prêtres qui se chargeaient d'extraire de son charabia (je note le mot pour le prochain C tout en me demandant s'il a un lien avec moucharabieh) des prédictions d'autant plus favorables au consultant que  l'offrande sonnante et trébuchante de ce dernier était importante.

Pour exercer cette interprétation délicate de l'oracle, ils se couvraient le visage de masques rituels, évitant ainsi la triste réputation des augures dont on clamait partout qu'ils ne pouvaient se regarder sans rire.

8 mai 2021

Sons et lumières (Vegas sur sarthe)

 

Tout en feuilletant son Genèse Magazine, Eve chantonnait un truc qui ferait un jour la notoriété de Julie Pietri.
« Eve lève-toi et danse avec la vie
L´écho de ta voix est venu jusqu´à moi... »
« Au fait, ce soir on va avoir droit aux nébuleuses » lança t-elle à Adam.
La mine d'Adam s'assombrit : »IL commence à me taper sur le système avec ses sons et lumières ! Alors maintenant c'est tous les soirs ? »
« Ne parle pas de LUI ainsi » répondit Eve « si ses voix sont impénétrables, IL a encore l'oreille fine »
« Ouais ben on a déjà eu les arcs en ciel, la voie lactée, les éclairs, les comètes et les étoiles filantes. C'est quoi ces nébuleuses ? » ronchonna Adam.
« C'est des poussières cosmiques, si tu veux c'est comme du gaz et ça doit être magnifique »
« Ça sert à quoi les nébuleuses ? »
« C'est là où se forment les étoiles, un peu comme un utérus cosmique géant »
« Et tu peux me dire à quoi servent les étoiles ? »
« Et ben, par exemple ça éclaire la nuit »
« Et pourquoi y faudrait éclairer la nuit ? IL est pas obligé d'envoyer le soleil se coucher»
« Tu m'énerves ! »
« T'as encore lu tout ça dans tes Genèse Magazine ? »
« Non Monsieur, j'ai trouvé ça en feuilletant les petits Robert »
« Parlons-en des petits roberts ! C'est pas ce qu'IL a fait de mieux»
« Je sais pas si tu t'adresses à Dieu ou à mes seins mais t'es bien content d'y toucher, espèce de misogyne »
Adam s'emporta : «C'est pas LUI qui a dit Aux innocents les mains pleines ? Alors je vois pas pourquoi ça serait moi le coupable »
« Peut-être que t'as de trop grandes mains »
Adam explosa : « Des grandes mains ? Par rapport à qui ? Y a que nous deux ici, nom de Dieu »
« Ne blasphème pas et ne crie pas si fort, tu vas réveiller le petit Abel »
Adam bougonna : «C'est déjà fait … tu sais bien qu'Abel ne dort toujours que d'un oeil »
« Je sais » soupira Eve « on en fera un gardien de nuit ou un berger »
Adam s'était calmé : «Si le gamin doit être gardien de nuit, autant le faire profiter du son et lumière »
« T'as raison » dit Eve « je vais le chercher. On te rejoint sur la terrasse »
Eve revint avec le rejeton et s'assit en posant sa tête contre l'épaule d'Adam.
Le nez en l'air, Adam boudait : «Et demain soir, IL a prévu quoi le vieux ? »
Eve sourit : «Demain c'est relâche, on se fait une toile, mon chéri »
« Et on joue quoi ? »
«On a le choix entre A l'Est de l'Eden et Retour vers le futur »
Adam, perplexe : «C'est bien nébuleux tout ça»
Eve : «J'te l'fais pas dire»

 

1 mai 2021

Défi #662

 

Nébuleuse

6621

 

comme ma pensée...

 

1 mai 2021

Ont apporté leur point de vue

1 mai 2021

Misogyne (JAK)

Misogyne

1 mai 2021

Misogynie et Kundera (Flo)

 

flo

 Note : le fichier de Flo n'étant pas reconstituable à l'identique dans l'éditeur de Canalblog, si l'image de sa participation vous semble peu lisible et trouble, vous pouvez voir le document original en cliquant sur ce lien :  D_fi__661_Misogynie_et_Kundera_doc_3.

1 mai 2021

Trait pour trait (Vanina)

PL&E_#661-misogyne_web

1 mai 2021

Misogyne (TOKYO)

J’ai mon premier rendez-vous professionnel

Avec un magnat du pétrole.

A peine arrivée je descelle un regard libidineux qui pourrait décoller le papier velours de ma vertu.

 Si jamais pendant l’entretien d’embauche il se manque je crie comme un putois.

v1

 Ça fait un an qu’il me faut des lunettes, alors ce poste il faut que je le décroche.

 Je pense qu’on devrait s’asseoir et parler me dit il tranquillement.

 Dans toute la mesure du possible j’évite son regard

 Mais pas assez pour que celui-ci m’échappe.

Il a une barbe drue de plusieurs jours qui pointille comme du seigle dans les creux de ses joues et de son menton.

v2

Sa longue chevelure se balance comme la queue d’un étalon arabe sortie d’une écurie après une langoureuse saillie. Il a négligé de changer sa vielle veste de cuir qui semble grasse comme la peau d’un bouc et sa boucle d’oreille en argent sertie d’émeraudes me cligne de l’œil.

Il y a une cadence syncopée dans sa façon de parler , il aligne des chiffres ,des rendements , il parle d’efficacité de vision futuriste.

Puis il se penche sur mon CV. Il me fait l’aumône d’un sourire empreint de pitié Je suis rouge de la tête au pied.

Je suis dans un tel état que je crois que je n’ai pas trop envie de savoir si j’ai à faire à un misogyne ou à un génie du bisness qui se moque de la jeune femme sensible et belle que je suis .

Je me dis ma fille pense à ta paire de lunette et cesse dans ton propre intérêt de chercher à savoir où se loge sa libido et ça dans ton propre intérêt.

v3

Le problème c’est que ça fait des plombes que je joue avec une trompette bouchée et que là va falloir se faire entendre.

Alors avec l’assurance de celle qui n’est plus une débutante , jouant de la blancheur du signe , l’éblouissant de mon propre reflet , comme un rayon de miel neigeux élaboré par les anges .( Je vous l’accorde à cet instant rien de ma démonstration n’a un lien avec le profil  lié à l’extraction du pétrole ou du  pouvoir )je lui expose une vision futuriste un nouveau filon à exploiter .

 

Soudain je me sens un peu gênée et irritée à l’idée d’emporter ce poste. Il y a surement des gens qui trouvent un réconfort à dégotter un job .

Mais pour moi cette notion est déconcertante, accablante, horrible même.

Soudain il aborde ma future rémunération, je sursaute et il me semble avoir été projetée hors de mes chaussures trempées. Mes mains tremblent et je me demande comment je vais finir mon lait à la vanille sans le renverser.

 La somme est astronomique.je vais pouvoir m’acheter une brouette de paires de lunette.

 Je l’entends dire / qu’en pensez-vous Mademoiselle scott.

Ma première réaction a été de répondre/ comment osez  vous vous approchez de moi  afin de  me soudoyer  avec une telle somme espèce de misogyne.

Il agite deux morceaux de sucre comme si c’étaient des dés.

 Je refuse d’amplifier vos instincts de prédateur, . Une couche de supplémentaire de fraises remonte sur la surface de mes joues.

Je rassemble tout mon courage pour le regarder droit dans les yeux. Ses yeux sont d’un bleu profond son sourire merveilleusement agréable, je perds pieds.

 

 La partie professionnelle terminée, j’ai décidé de rester devant son sourire craquant et nous avons eu un entretien privé mais celui là ne se partage pas.

v4

1 mai 2021

Sexisme et misogynie (Yvanne)

 

- Venez donc voir le tapis que nous avons reçu hier Madame P. Il est installé et on ne peut qu'être béat d'admiration devant la finesse du travail effectué. Tissé entièrement à la main. Venez donc...
Mon chef désirait me montrer la tenture murale offerte par son frère, médecin à New Delhi.

J'étais fraîchement débarquée de la région parisienne et me trouvai flattée que le patron, au demeurant pas très causant, pas très démonstratif, pas très aimable pour tout dire me fasse l'honneur de m'inviter chez lui, dans l'appartement qu'il occupait. Il y a quelques années, en province, les directeurs ou chefs d'établissement vivaient au-dessus des bureaux qu'ils supervisaient.
Certains collègues, qui avaient aidé à mettre le tapis en place vantaient sa beauté et j'étais vraiment curieuse de voir cet objet de décoration que l'on disait exceptionnel. Je ne voyais aucune malice dans cette invite.

J’emboîtai donc le pas à Monsieur C. Il me conduisit dans son salon et me fit asseoir sur le canapé. « Installez-vous là. Vous serez juste en face » Il était débout, fumant tranquillement sa pipe pendant que je regardais, émerveillée la tenture qui couvrait tout un mur.

Bientôt, C. prit place à côté de moi et je commençai à ne plus me sentir très à l'aise, d'autant que je remarquai soudain l'absence de sa femme. Je fis mine de me lever mais il me saisit par l'épaule, m'attira à lui et commença à me faire des propositions indécentes. Avec compensation bien entendu sur le déroulement de ma carrière. Je n'en croyais pas mes oreilles. Comment osait-il ? Je me dégageai en criant : « ça ne va pas, vous. Vous êtes fou. »

Un peu surpris, il tenta de me retenir sans doute pour s'excuser, ayant peur des conséquences. Mais je le repoussai, pris la porte que je refermai derrière moi avec fracas et rejoignis mon bureau, rouge de colère, de honte et de confusion. Mais oui. J'avais honte. Qu'est-ce qui avait pu lui laisser croire que je pouvais donner suite à ses élucubrations ? Qu'est-ce que j'avais fait ? Qu'est-ce qui, dans mon comportement depuis que je travaillais ici, lui donnait à penser que j'étais une femme facile ? Je me posais toutes ces questions en même temps qu'un profond dégoût pour le personnage me submergeait.

Mon arrivée intempestive dans la pièce n'échappa pas à mes collègues, un homme et une femme.
Je ne savais pas comment me comporter. Je baissais le nez, ruminant cette humiliation.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda Nadine.
- Rien. Foutez-moi la paix.
- Alors, tu l'as trouvé comment ce tableau ?
Je perçus soudain une certaine ironie dans le propos de Jacques. Je relevai la tête, remarquai un sourire entendu sur son visage. Il sentait qu'il s'était passé quelque chose et, visiblement, s'en délectait. Pas possible ! Qu'est ce qu'il croyait cet imbécile ? Ce fut plus fort que moi. Je débitai, tout à trac :
- L'autre, le porc, m'a fait des avances...Ça ne va pas se passer comme ça.
- Tu veux rire. Je ne te crois pas. Il n'aurait jamais fait ça. Tu inventes.
Là dessus, il s'esclaffa. Le bouquet.

La réaction de ce collègue me fit encore plus de mal que les suggestions indélicates de mon chef. Par la suite, l'attitude de ce dernier fut exemplaire à mon égard. Au fond de moi, cependant, je n'oubliais pas l'affront et me tenais sur mes gardes. Personne ne parlait de l'affaire qui avait pourtant fait – bien entendu - le tour du bureau. Le comportement du collègue ne fit que confirmer à mes yeux ce que j'avais compris : sa supériorité affichée de mâle. Déterminé à écraser toute velléité de prise d'initiative dans le travail par la gent féminine. Toujours prêt à se moquer de tout : coiffure, vêtements, paroles...Je m'interrogeais souvent à son propos : compensait-il par ces démonstrations hostiles vis à vis de toutes les femmes du bureau un mal être dans son foyer où il ne portait peut être pas la culotte ? Justement, en parlant de culotte peut être avait-il des problèmes érectiles ? J'en étais persuadée. Je peux bien me permettre cette insinuation graveleuse quand le défunt Léo Ferré – que par ailleurs j'aime en tant que parolier et chanteur – ne se privait pas d'asséner : « l'intelligence des femmes se trouve dans les ovaires. »

Sans entrer dans les détails et sans vouloir épiloguer, je dirais aujourd'hui que le chef qui avait eu un comportement sexiste, inexcusable certes vis à vis de moi ne détestait pas les femmes. A l'inverse, le collègue, par l'attitude arrogante qu'il manifestait constamment à l'égard de nous toutes faisait preuve d'une misogynie crasse.

 

1 mai 2021

Marre des phéromones (Vegas sur sarthe)

 

Le printemps est bien là – je sens que ça bourgeonne – et avec le printemps les chenilles urticantes descendent des arbres pour aller s’enterrer. Certaines sont très urticantes et même dangereuses.
Un article scientifique avait attiré mon attention et surtout le chapitre édifiant sur les pièges à phéromones, ces guet-apens sournois, retors qui émettent des hormones sexuelles femelles afin d’attirer les mâles et de les capturer …
Au même moment tombait sur notre ordinateur le thème du samedi avec ce mot que Germaine s'empressa de me jeter à la figure comme un poison histaminique : »Misogyne ! C'est un thème pour toi mon chéri»
Pour le coup Mon chéri était de trop ; elle avait failli dire Mon salopard.
Misogyne, moi ? hurlai-je en mon for intérieur tandis qu'une poussée d'urticaire m'obligeait à me gratter frénétiquement les bras.

A l'époque de ma rencontre avec Germaine ses phéromones avaient la forme d'une choucroute blonde à la Bardot et d'une robe vichy au décolleté XXL auxquelles je n'avais su résister malgré ma carapace de célibataire trentenaire.
Les milliers de micro-poils urticants étaient apparus bien après que je me sois installé dans son douillet petit cocon, au propre comme au figuré.
Germaine était devenue dangereuse avant même de devenir papillon !
Ça n'était pas tant les poils de cette chenille qui me dérangeaient que les milliers de petits crochets dont ils sont pourvus et qui s'agrippaient à moi au moindre souffle de ses envies … envie de voyage à Majorque, envie d'une cuisine Mobalpa, envie d'une thalasso entre copines, envie de shopping chez H&M.
Tenez, à propos de shopping c'est Berlusconi qui a dit que le point G chez les femmes est surtout la dernière lettre du mot shopping et il faut être un vrai misogyne pour dire ça.
Il faut être le roi des misogynes pour quitter sa femme de 34 ans pour en prendre une plus jeune quand on en a 83 … mais moi ?


J'avais toujours cherché à lui faire plaisir, lui achetant des dessous affriolants et même un petit canard vibrant pour les soirs où je m'absentais ...
J'ai poursuivi Germaine – il y a des lustres que ça ne m'était pas arrivé – m'aventurant jusque dans SA cuisine où elle faisait mine de s'affairer : »Moi, je suis misogyne ? Comment peux-tu dire ça ?»
Au milieu de tous ces ustensiles insolites où elle seule y voyait quelque utilité, Germaine soupira : »Si t'es pas misogyne, t'es sexiste et c'est guère mieux »
Sexiste, moi ? rehurlai-je intérieurement, en me regrattant frénétiquement les bras.
Pour couper court à cette polémique je lui lançai mon meilleur argument : »Arrête avec ces conneries ! Dis-moi plutôt ce qu'on mange à midi ».

Une poêle traversa la cuisine en décrivant une ellipse au dessus de ma tête.
Même au lancer de poêle, ma chenille était nulle.

 

1 mai 2021

Premiers contacts (participation d'Adrienne)

Les premiers contacts de (la future) Madame avec les directeurs des écoles où elle a sollicité un emploi lui sont restés en travers de la gorge.

Bien calé dans son fauteuil capitonné, l’homme l’avait regardée du haut de sa toute-puissance pour lui déclarer du bout des lèvres:

– Vous êtes sûrement très compétente, mais voyez-vous, les femmes ont si souvent des problèmes de discipline, elles ont du mal à tenir une classe.

Le comble, c’est qu’il n’avait jamais pu le vérifier: son personnel était uniquement masculin.
Ce qu’elle lui a d’ailleurs fait remarquer – qu’avait-elle à perdre? Rien! et ce serait peut-être utile à la prochaine qui se présenterait.

Autre province, même topo.
Sans que le mot femme ne soit prononcé: celui-là se croyait plus malin en parlant de jeunesse ou d’inexpérience.
Mais on avait compris.

Bref, quand (la future) Madame s’est trouvée devant le directeur qui se montrait prêt à l’engager, elle a cru bon de le prévenir:

– Vous êtes bien certain que vous vous voulez engager une femme? Vous n’avez pas peur pour « la discipline »?

La tête du pauvre homme!

Elle en rit encore ad

1 mai 2021

Miso gin (Kate)

 

Restaurant japonais fermé

Supermarché non fermé

Voici donc l'un

Voici donc l'autre

Rien à voir l'un avec l'autre ?

Peut-être un point commun ?

miso

Cherchons

Sur les rayons

Ici " Produits exotiques/Asie"

Là "Alcools/alcools forts"

Pas si loin l'un de l'autre

L'un par ici

Et l'autre par là alors

gin

Du soja et de l'eau

Que boit-on avec du miso ?

Du genièvre et de l'eau

Et que mange-t-on avec un tel taux ?

Miso gin

Tchin tchin ?

Ou plutôt

Gin miso ?

Plus sérieusement

Allons-y gaiement

Blague à part

"Misogynie à part" !

 

 

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