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Le défi du samedi

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15 mai 2021

Œillade (TOKYO)

 

v1

J’étais curieusement enjouée à l’arriérée de mon scooter

 

Le soleil occupait la plus grande partie du ciel, et ses œillades m’aveuglaient entre les feuillages des platanes.

L’air était assez doux quand on se déplace à pied mais à cet instant curieusement il était glacial.

Je m’accrochais à Nathan pour me protéger du vent

 Et des regards indiscrets. Il y avait peu de chance qu’un regard me surprenne sur cet engin ridicule en compagnie d’un individu aussi négligé par un matin de paques. Ils n’auraient pas besoin de savoir que j’avais mon derrière assis sur le cuir miteux du siège.v1

 Glissant tendrement mes bras autour de sa taille, j’enfouis mon visage dans son dos.

C’est alors que mes yeux baissés tombèrent sur une petite culotte déchirée fleurissant dans sa poche arrière comme le mouchoir d’un magicien.v1

 Mon cerveau fait l’inventaire de toute ma lingerie. Cette culotte n’est pas à moi. Je l’arrache d’un geste et résiste à l’envie de la faire tournoyer au-dessus de sa tête. Et si je l’a jetée au-dessus d’une haie en criant petite culotte envole toi goutte à ta liberté.

Pas besoin d’être une enquêtrice d’Interpol pour deviner que Nathan me trompe. Les gens cachent parfois des bijoux dans des livres creux Nathan

Cache sans doute un tas de culottes de femmes dans son appartement.v1

D’un air faussement nonchalant, je demande à Nathan de me déposer devant la porte de mon immeuble. je lui parle avec ma voix d’histoire pour enfant la plus douce.

 Lentement, très lentement je lui passe sous le nez la petite culotte.

 Regarde mon chou, regarde ce que j’ai trouvé dans ta poche.

 Avec son scooter cet abruti m’a lâché un nuage de fumée âcre en plein visage qui m’a fait suffoquer et presque vomir.v1

 Je me suis faite presque une hernie hiatale en essayant de réprimer un toussotement et à petits pas de geisha je me suis assise sur le trottoir.

 Il y a a une demie douzaines de résidants qui ont assisté à la scène l’un d’entre -eux en faisant une œillade complice me dit /  on a perdu sa petite culotte en me tendant ce petit bout d’étoffe rose bonbon .

 Je vous demande pardon ? Mais comment ont -ils fait pour savoir. Ces gens sont aussi fouineurs qu’ils manquent de classe. Il faut vraiment que j’aille vivre dans un immeuble au standing plus élevé.

 

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15 mai 2021

Œillades (Pascal)


De l’œillade affectueuse de l’une, à l’œillade provocante de l’autre, j’évoluais sur un nuage. Il semblait que mes pieds ne touchaient plus terre ; non, ils l’effleuraient, et j’avais des milliers d’étincelles dans les yeux. Telles des fleurs épanouies, accueillant les chalands en naufrages libidineux, en détresse de tendresse, les dames à la vertu toujours neuve s’alanguissaient sur les trottoirs, en leur promettant monts et merveilles. Était-ce un mirage ?... Vous savez, ce genre de cadeau si près et si virtuel à la fois ?... Celui qui, comme un papillon, quand on approche la main, se dérobe et s’en va se poser plus loin ?... Moi, tel un amoureux transi, bercé d’illusions, je comptais les pétales, et c’est « passionnément » qui revenait toujours à la loterie des mots enchanteurs…

De l’œillade orchestrée de l’une, à l’œillade complice de l’autre, à la lumière des réverbères, peintes en couleurs de guerre, chacune d’elles était un spectacle, et ce sont elles qui lançaient leurs SOS. Si l’une vantait son travail soigné, l’autre récitait son dépliant, l’autre encore réclamait l’attention des passants en dévoilant des parties de sa chair… pas si chère. « Touche, gamin, touche !... C’est pas tous les jours que t’apprécieras cette qualité !... », criait Paula-de-Béthune ; « Qui veut son billet pour le septième ciel ?... », tentait Lucie-les-belles-cuisses, en arraisonnant les tafs en goguette ; « T’as envie de tenter ta fusée, bonhomme ?... », « Qui veut faire un p’tit tour dans mon salon privé ?... », haranguait Lucie-de-Sisteron. Telles des sardinières réparant leurs filets, le pied posé haut, quand elles retendaient leurs bas résilles jusqu’au blanc des cuisses, c’était comme pour s’assurer une bonne pêche. Appâtés par la chair, les voyeurs tout autour, tels des poissons fascinés, empêtrés dans cette nasse aux carreaux si laiteux, gobaient l’air par tous leurs sens excités. Moi, je comptais tous ces carrés blancs sur l’écran des indiscrétions…  

De l’œillade amicale de l’une, à l’œillade furtive de l’autre, je tentais de comprendre ces sémaphores ensorceleurs aux mille interprétations ostensiblement secrètes ; malgré leur lascivité professionnelle, elles flottaient dans la rue, plus bariolées que le grand pavois d’un bateau, le jour de son entrée triomphale dans un port.
Je ne comprenais rien à leur jargon, bien plus compliqué que les termes les plus techniques de la chaufferie du bord. Élevant la voix, balançant une salve de jurons à l’importun égrillard, hélant un passant solitaire, en claquant des talons, elles pétaradaient sur le trottoir pour ramener l’attention générale sur elles. Naufrageuses, elles allumaient des feux de joie dans mes pupilles ; moi, mélange de peur et d’attrait, j’étais pris dans leurs miroirs affolants et multicolores, et je comptais leurs éblouissements apostropheurs m’appelant à chaque clameur de lumière…

De l’œillade salace de l’une, à l’œillade entremetteuse de l’autre, j’avais l’assurance du passant prince, le regard du roi, l’aisance de l’empereur ; pourtant, je restais sagement derrière les autres, les plus affriandés. Il me fallait tout admettre sans rien comprendre. Pourquoi était-elle sous ce porche et s’en allait-elle avec son client dans une autre ruelle ?... Pourquoi avait-elle l’air de s’enfuir comme si elle était pressée de revenir ?... Pourquoi toquait-elle à une porte en montant les escaliers ?... Y avait-il quelqu’un derrière qui nombrait ses passages ?...
D’une petite affaire à l’autre, elles revenaient sur leur lopin de trottoir, toujours aussi maquillées, toujours aussi brillantes ; appliquées, elles allumaient une cigarette, comme après l’Amour, mais les ronds de leurs exhalaisons lancés au ciel n’étaient que la fumée de leur usine ; même la manière de tenir leur clope, façon starlette, était une invite à partir s’user dans cette fameuse usine. Moi, je comptais ces arabesques, ces effets de lasso qui m’emprisonnait inexorablement…

« Tu montes, chéri ?... »

De l’œillade convenue, à l’œillade partenaire, l’Amour à petit prix, l’Amour en dix minutes chrono, l’Amour « Garde tes chaussettes », l’Amour païen sur la paille, l’Amour œdipien, la tentation irrépressible d’entrer dans ce corps de femelle, de s’y installer, de croire retrouver sa chambre prénatale, tripoter ces gros seins, renifler cette sueur, admettre ce ventre, tirer sur les élastiques, et penser à maman sans le faire exprès, s’activer parce qu’il y a la queue (qui attend dehors). Dans l’extase, laisser un peu de sa signature, et le rouge au front, se promettre de revenir encore et encore limer dans cette usine. Moi, au coin de la rue, je comptais ce qui me restait dans mon porte-monnaie, ne sachant plus vraiment si j’avais fait un bon placement ou si j’avais perdu au jeu de… l’Amour…

15 mai 2021

Chez Croustade (JAK)


Tout en préparant l’anchoïade
Il surveille sur la braise les grillades
Dont la senteur  du bois maraudé  dans  la pignade
Plaisamment les narines mitraillade.

Il n’est pas membre de la pléiade
mais sait barbouiller  la cotriade
qu’il accompagne du fameux Œillade
vin généreux au gout muscade

Il excelle itou  pour la gargouillade
Et le soir après son labeur, s’offre une p’tite  escapade
Pour  danser allègrement avec des hyades
Qu’il  aura su  allécher avec    ses œillades

Epuisé, à potron-minet  il englouti   une tartinade
Qui lui retape les gonades.
Ragaillardi, il apprête  une persillade
Qu’il servira accompagnée d’une bonne brouillade
ou peut-être
d’une selle d'agneau farcie en rognonnade

peu lui chaut les Etoiles  Michelinades

Chez Croustade, c’est irréfragable
tous les jours c’est régalade

15 mai 2021

Finalement (Walrus)

 
Une œillade, ce n'est jamais qu'un clin d'œil

aguichant
aimable
amusé
assassin
avenant
brillant
complice
concupiscent
coulé
discret
encourageant
engageant
enjôleur
entendu
érotique
évocateur
explicite
invitant
langoureux
lubrique
prometteur
provocateur
soutenu
suave
tentateur
torride

Tout ça avec un seul œil !

Et elle en avait deux,

Gris-bleu !

15 mai 2021

Nelly (Vegas sur sarthe)


Je m'ennuyais grave dans cette boîte qui s'appelait le Quai des brumes et soudain je l'ai vue, le visage pâle, les cheveux en arrière, et j'aimais ça.
Elle était canon avec ses yeux revolver alors j'ai lâché machinalement : «T'as d'beaux yeux tu sais »
Je m'attendais à ce qu'elle réponde « Embrassez-moi »  mais elle était plus Marc Lavoine que Jean Gabin, visiblement plus accro à The Voice qu'à Marcel Carné et plus tournée vers 2038 que 1938.
Alors elle m'a visé de son regard qui tue – je me suis dit que c'était foutu – et elle m'a raté.
La balle – un calibre 38 Spécial – était allée se ficher dans le cœur du gros porc endimanché qui dansait collé à moi et qui tituba pour aller s'affaler sur les banquettes de moleskine.
« Oups » m'a t-elle dit d'un air penaud, un peu larguée, un peu seule sur la Terre « j'ai jamais été douée pour ça »

Très inspiré le DJ venait d'enchaîner avec Shoot me again de Metallica – un truc indansable – alors naturellement on s'est assis à côté du gros porc anesthésié qui ressemblait à Michel Simon.
Dans cette position, le regard de la tueuse était à la hauteur du mien ; comme quoi en amour, la bonne hauteur ça n'est pas seulement quand on est à l'horizontale.
J'étais encore dans les brumes du Quai alors j'ai répété : «T'as d'beaux yeux tu sais »
« Ouais, je sais » a t elle dit naïvement.
Jusqu'alors je l'avais trouvée canon, puis maladroite, puis penaude puis naïve mais les yeux revolver ont défouraillé à nouveau et cette fois elle ne m'a pas raté car elle était myope de surcroit.
Par respect pour le grand Jacques Prévert auteur de ces répliques elle était sensée me dire « Embrassez-moi » tout comme Nelly l'avait dit à Jean (Gabin) et il l'avait fait.
Alors je l'ai fait, tellement si fort.
Elle avait fermé les yeux, désarmée et à cet instant j'ai pensé que je ne risquais plus rien, alors autant respecter le scénario jusqu'au bout.
J'ai soupiré « Nelly ! » mais au lieu de répondre Embrasse moi encore elle a dit « Moi c'est Germaine » en précisant « je suis garée sur le parking des Anges ».
L'invitation était directe, sans équivoque et je rêvais de gestes défendus … c'est comme ça.
C'est ainsi que j'ai rencontré Germaine et à quoi bon poursuivre... la suite vous la connaissez.

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15 mai 2021

Coup de foudre (Lecrilibriste)

 
Dans le métro chaque matin
Elle était là, lui plaisait bien
Une petite coquetterie dans l’œil
Lui donnait un charme mutin
Il envoyait ses œillades coquines
accueillies par des battements de cils
en levant le nez de son recueil
Mais le Dom Juan ne savait pas
qu’elle ne le voyait même pas
elle avait juste des lentilles
qui irritaient ses yeux de myope
et lui mettaient la larme à l’œil
Enfin, un jour tout bascula
Ce jour-là
Elle portait des lunettes roses
Qui protégeaient ses yeux de chat
D’ un orgelet tout infecté
Il eut soudain l’impression folle
qu’elle lui jetait le mauvais œil
et tourna carrément le dos
Mais il ne la connaissait pas
C’est le contraire qui arriva
Elle l’a repéré d’ un clin d’œil
L’a surveillé du coin de l’œil
Est descendue au même arrêt
Elle a fait tomber son recueil
En visant bien, juste à ses pieds
Il l’a gentiment ramassé
S’est retourné pour lui donner
Et ainsi tout a commencé ….

15 mai 2021

Les très riches heures de Notre Dame de Lorgnade (joye)

oeillade

15 mai 2021

Une œillade assassine : drame sur le Vieux Port (Ilonat)


Personnages : Marco et Toni, deux amis de longue date.

 
Marco : au voleur, à l’assassin, au meurtre ! Elle m’a jeté un sort
Je suis frappé au cœur, je suis transi, paralysé
Je me meurs, je me meurs
Toni : oh Marco, où tu vas ? Qu’est ce qu’il te prend ? t’as l’air tout remué…
- je suis comme envoûté Marco, une œillade assassine, un véritable coup au cœur.
Elle qui  n’avait jamais daigné m’accorder un regard.
- mais de qui parles-tu ?
- Angelina, Marco ! L’amour de mes quinze ans ! Je viens de la croiser sur le Prado avec sa sœur Henriette…elle s’est retournée, m’a regardé droit dans les yeux, avec un battement de cils, comme un assentiment, une œillade assassine… ah, je voudrais mourir…
- Po po po ! Romeo ! Tout ça pour une œillade
Il n’y a pas de quoi en faire un plat !parle moi donc d’une anchoïade, ou d’une sardinade en bord de mer, d’une omelette en persillade à la rigueur ou d’une belle daube à l’estouffade !
Une œillade peuchère ! La belle galéjade !
- Mais tu ne comprends pas ! Je l’aime
Cela fait si longtemps que je cherche à lui plaire
Un simple battement de cils, un clignement de ses paupières, c’était une promesse !
« Je la vis, je rougis, je palis à ses yeux, un trouble s’éleva dans mon âme éperdue… »
- « mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler… »
Tu connais tes classiques !
Mais mon pauvre Marco , une petite œillade ce n’est rien… mais avec les œillères que tu te fabriques, tu vas droit dans le mur.
- que veux-tu dire ?
- que tu te montes le bourrichon ! Que te voilà caillé, transi et empapaouté par une gourgandine
- je te défends d’insulter Angeline
- je la connais Toni, et c’est une allumeuse
Je l’ai vue l’autre soir à la teuf chez Marius, elle flirtait avec n’importe qui, et même à moi, elle m’a fait de l’œil !
- tu mens, tu mens Marco et tu dis ça par jalousie ! Angela mon amour, le rêve de ma vie…
- ça y est, ça le reprend ! Tiens, on fait un pari !
Si tu veux Samedi, il y a une petite fête chez Walrus, tu sais, les quartiers Nord…
Si elle te kiffe pour de vrai
 Je serai la sardine qui bouche le Vieux Port.

15 mai 2021

Clin d'œil (Yvanne)


Cloé avance, tête baissée. Elle n'a pas pris le bus après son travail pour rentrer chez elle comme elle le fait la plupart du temps. Il fait beau ce soir et pour une fin avril, presque chaud. Elle se débarrasse d'un geste large de l'épaisse écharpe qui couvre ses épaules et l'enfouit dans son grand sac. Elle ne se presse pas. Personne ne l'attend. Elle respire à pleins poumons l'air printanier porteur d'effluves de glycine et de lilas. Elle aime cette saison où la magie de la renaissance envoûte, où tout est promesse.

Durant ces derniers mois, elle a préféré aller au bureau. Elle aurait pu faire du télétravail comme la plupart de ses collègues mais cela ne lui convient pas. Il lui faut l'environnement habituel  de la boîte pour s'acquitter sereinement de sa tâche.  D'ailleurs, même si maintenant tous les fichiers figurent sur le net, elle continue à aimer compulser des dossiers qu’elle entasse dans ses placards et relire ses notes papier. Elle s'y retrouve mieux dit-elle. Et puis Cloé préfère écrire plutôt que taper sur un clavier. Peut être dépassé, d'un autre temps comme se moquent gentiment ses collègues mais c'est ainsi qu'elle aime travailler.

Ce soir, tout en cheminant Cloé s'interroge. Comment vont se passer les jours à venir quand tout le monde réintégrera l'agence ? Ils ne se sont pas vus depuis de longs mois pour certains. Quelle sera l'ambiance ? Il faudra se réadapter les uns aux autres. Pas facile songe-t-elle.

La jeune femme marche, plongée dans ses pensées. Elle ne s'en rend pas compte mais elle circule au beau milieu du trottoir. Soudain elle aperçoit du coin de l'œil une silhouette s'esquivant pour lui laisser le passage. Elle s'écarte brusquement, relève la tête, s'excuse auprès de l'homme qu'elle vient de croiser puis repart. Après trois pas, elle se retourne, intriguée. L'homme est toujours là. Il la regarde, un sourire aux lèvres. Il lui lance une œillade. Cloé sourit à son tour et chacun reprend son chemin.

Cloé n'a plus jamais utilisé le bus. Depuis qu'elle a croisé Thomas, l'homme aux œillades. Désormais ils font route ensemble. Au propre comme au figuré. Ils s'aiment. Cloé adore le tic de son amoureux. Qui peut se vanter d'avoir un mari qui vous fait constamment de l'œil ? Comme au premier jour.

15 mai 2021

Clignade (Kate)

 

Clignade comme cliquette (chère à Ilonat), parce le mot dit quelque chose, même s'il n'existe pas, du moins dans ce sens-là (cliquette remonte aux temps anciens et contient l'idée de bruit et de petit mouvement, oui la crécelle !).

Et si l'on "google-ise" le mot clignade en précisant "clignade signification" ? On tombe sur "he blinked" = "il clignades yeux" (sic), on peut sourire mais on n'est pas si loin !

Ah c'est "oeillade" le mot du jour autour duquel on tourne ! Qu'en dit donc le Petit Robert ?

Ceci, avec mes commentaires entre parenthèses :

1°) regard ou clin d'oeil plus ou moins furtif, signe de connivence (on se connaît et on se reconnaît, de loin, car sinon on ouvrirait la bouche pour parler et faciliter ainsi la communication) ou de séduction (ce mot "ou" que je souligne me semble contradictoire ici et donc laisse penser qu'on est dans la définition du 2°) ci-après ;

2°) clin d'oeil constituant une invite amoureuse (on se connaît, on se reconnaît, notion d'amour) ou coquette (on drague, là, enfin on se pavane, on entre en lice).

Merci Monsieur Robert, qu'en dit le cnrtl ?

Ni 1°) ni 2°) mais grand A et grand B :

A - Coup d'oeil plus ou moins furtif et complice (on se connaît, on fait coucou à l'autre qui renvoie ou pas un signe de feed-back, s'il voit ce coup d'oeil et si, et seulement si, il accepte de montrer, même imperceptiblement, qu'il a vu le signe, qu'il n'en est pas gêné, qu'il peut y répondre. Si le destinataire du signe ne le voit pas car il est trop furtif ou s'il regarde ailleurs ou s'il décide en une micro-seconde de faire comme s'il ne l'avait pas vu, c'est un échec, enfin ça se discute, c'est peut-être/souvent une chance : si le courant ne passe pas, il ne passe pas, hein !) ;

B - Clin d'oeil à l'adresse de quelqu'un constituant un appel, une invite amoureuse ("appel ": là on quête l'attention de quelqu'un pour une raison x ou y : ami, voisin, collègue, passé ou présent ou encore membre de la famille plus ou moins éloigné qu'on reconnaît ; "invite amoureuse" : là on drague carrément, plus ou moins discrètement et le feed-back viendra ou pas, mais c'est une autre histoire...).

Conclusion : convaincue par la pertinence de A et B, certes mais plus ou moins perplexe sur la différence implicite entre le "coup d'oeil" de grand A et le "clin d'oeil" de grand B. Néanmoins, si on y regarde de plus près (c'est le cas de le dire), le Petit Robert introduit aussi une sorte de nuance (tendance "presque rien") en mettant en avant dans son 1°) le mot "regard" suivi prudemment de "ou clin d'oeil" toutefois) alors que son 2°) y allait franco avec son "clin d'oeil constituant une invite amoureuse".

Le mot "oeillade" étant tellement rare (ancien, vieilli, désuet) voire bizarre qu'il m'a tout d'abord semblé relever de cette dernière définition : la drague.

Toutefois, pour faire dans la nuance : "j'te kiffe" et pour la réponse n° 1 "j'te kiffe aussi" : feed-back sous forme d'un quelconque accusé de réception) ; ou pour la réponse n° 2 (restons binaire) "j'te kiffe pas" : aucun feed-back n'est renvoyé car soit je ne t'ai pas vu ou je ne veux pas te voir ou je fais tout pour te faire croire que je ne te vois pas, mais dans cette dernière option, tout n'est peut-être pas encore perdu...

Cependant une autre approche plus civilisée genre billet doux ou bouquet de fleurs (je blague !) serait peut-être plus appropriée mais pour les adeptes du clin d'oeil (il y a des afficionados qui peuvent même à leur insu faire la risée de ceux qui prennent cela pour un tic, j'en connais !), cette perspective semble lointaine voire impensable (je ne blague pas)...

Alors, clignade or not clignade ?

15 mai 2021

Un mot d’enfant pour clin d’œil (Vanina)

 

Le petit Marceau aime aller, avec ses parents, ramasser les œufs dans le poulailler, au fond du jardin. Sa poule préférée, c’est La Roussette, non pas à cause de son beau plumage qui accroche la lumière, mais parce que ces œufs, à la coquille bien ferme, contiennent toujours deux jaunes.
Ce dimanche, son oncle, sa tante et son cousin viennent déjeuner dans sa maison. Et pour l’occasion, il a ramasser six gros œufs.
Dans sa famille il n’y a que des fin gourmets, de bons cuisiniers et des cordons bleus. Alors comme il convient, avant même de passer à table, on parle brandade, carbonnade, grillade, marinade, salade, persillade et même truffade. C’est en entendant ce mot que le petit garçon s’écria : « Maman ! C’est quand qu’on mange ? Tu sais, l’œillade à la truffe ? »
Un petit silence étonné s’en suivit, les regards se croisant, s’interrogeant. Parlait-on de raisins ?
Lorsque tout à coup la Maman se mit à cligner des yeux et s’écria dans un joyeux éclat de rire : « Les œufs brouillés à la truffe ! »
Depuis ce jour dans la famille, plus personne ne mange d’œufs brouillés, mais de l’œillade pour laquelle Marceau, désormais adulte, aime toujours autant aller ramasser les œufs dans le poulailler, au fond du jardin.

 

15 mai 2021

Méfiance! (Adrienne)

 

Ils ont mis sur fb une photo de Madame toute jeunette – enfin, entendons-nous bien, elle a tout de même la trentaine – où on peut voir Frédo-la-Terreur, venu écrire une réponse au tableau, en profiter pour se faire photographier à côté d'elle par un complice.
Bruno-la-Terreursmiley

Tous deux aujourd’hui ont femme et enfants et sont des papas modèles, preuve qu’il ne faut désespérer de rien.

Mais là, en dernière année de secondaire, ah là! méfiance! Comme pour les petits enfants, c’est quand ils avaient l’air calmes, attentifs et travailleurs qu’il fallait se méfier le plus.
Comme juste avant la photo.
Laisser le Frédo sur sa chaise.
Ignorer son doigt levé.
Lui, volontaire pour donner une réponse?
Venir au tableau?
Allons donc smiley

Bref, ça va faire trente ans qu’ils ont quitté l’école et ils sont pris d’une grosse bouffée de nostalgie.
Ont ressorti les petits films de leurs (nombreuses) fêtes.
Et les photos des profs piégés.

Les réactions des uns et des autres ont remis en mémoire à Madame de qui se composait le reste de la classe.
Et comme il fallait se méfier lors des tests.

Aujourd’hui encore, elle les soupçonne d’avoir eu entre eux toutes sortes de codes pour essayer de s’entraider: une œillade discrète, un toussotement... elle se méfiait de tout et sortait chaque fois épuisée. 

"C'était le bon temps!", disent-ils.smiley

 

15 mai 2021

Œillades scélérates[1] (Laura)

 

Après son addiction à l'alcool dont elle s'était aperçu un matin en tremblant avant son premier de champagne, Cannelle aurait la lourde tâche se débarrasser de son addiction à la séduction. Bien qu'ayant rencontré un homme bien , elle ne pouvait s'empêcher de jeter des œillades scélérates à des garçons qui avaient la réputation d'être bien monté, d'avoir un "waterbed" ou un  camping-car où elle se prélassa un week-end alors que son amant officiel l'attendait pour partir en voyage. Elle commençait à se rendre compte que tout amoureux que ce dernier était, il se lasserait bientôt d'être cocu. Son addiction à la séduction venait de son manque de confiance en elle qu'elle soignait à coups d'œillades scélérates qu'elle lançait à des hommes qui ne demandaient qu'à être séduits. Faire l'amour partout et à tout le monde ne l'avait pas rassuré sur l'amour qu'on lui portait. Il lui fallait encore et encore se prouver...Daniel pouvait la sortir de ce cercle vicieux qui menaçait de l'engloutir. Alors qu'elle voulait s'infliger l'opération du chien andalou dans anesthésie[2], lui , lui proposait de laisser couler ses larmes[3] de fillette mal aimée, il lui essuierait avec les draps de leurs ébats.

8 mai 2021

Défi #663

 
Parmi les 85 mots en œ du CNRTL
j'aurais pu choisir œdipe
mais j'ai opté pour

Œillade

6631

 

8 mai 2021

Sont (peut-être) allés taguer le mur de Planck

8 mai 2021

Nébuleuse (JAK)

defi 662 du samedi nebuleuse

8 mai 2021

Plus que 12 coups pour arriver au minuit de l’alphabet (Vanina)

v1

Un homme misogyne dirait qu’une femme se distingue, dans le meilleur des cas, par son neurone unique... Heureusement un examen en laboratoire montre que ce n’est pas vrai. J’avais raison : coup de klaxon dans ma tête, je me cabre dans mon jodhpurs comme un cheval vainqueur. Où est le scientifique mon idole ? Quand même pas à Houilles... où la gargouille s’est absenté de St-Nicolas, voire ne s’y est jamais tenue.
Mes pensées ne valent pas un fifrelin, je suis figée comme un moucheron dans de l’encaustique, même si les défis semblent aller pas à pas, ou devrais-je dire, lettre à lettre.
Un son lancinent de didgeridoo envahit mes oreilles, comme un compte à rebours aussi long que le curriculum des actions d’une vie. En fait, sur le ballast, c’est un train qui résonne. Non ! je ne fais pas partie du dernier wagon de pommes. Oui ! J’irai à nouveau sur la plage ramasser des abalones.
Enfin peut-être un jour lorsque la fièvre du samedi m’aura quitté et que mes pensées seront moins nébuleuses...

 

8 mai 2021

Souvenirs pas assez nébuleux à son gré d'un hypermnésique débordé (Joe Krapov)

Jean-Paul et Jean-Pierre à Bonneuil (retouchée)

Je suis assez âgé maintenant pour pouvoir dire que j’ai vécu à l’époque du dieu Vintage.

La vie y était résolument en noir et blanc comme sur cette-photo-ci où l’on me voit avec mon frère William. Mes trois frères et moi portons les mêmes prénoms que les frères Dalton mais ça m’importe aussi beaucoup, à moi l'affreux Joe-Joe, de savoir quand est-ce qu’on mange et quand est-ce que les restaurants rouvriront.

Ça date d’entre 1960 et 1970. La maison se trouvait dans une rue tranquille de Bonneuil-sur-Marne. C’était le pied-à-terre que mes grands-parents occupaient quand mon grand-père montait à Paris pour travailler à la « Fédé ».

La voisine s’appelait Madame Bidart ou Bidard mais ça ne m’a pas permis de retrouver l’adresse du lieu sur Google maps. A quoi bon du reste ? A quoi bon mémoriser une adresse de plus qui ne servira à rien ni à personne ? Reste juste une photo du genre « jours heureux de l’enfance ».

C’est comme les PILI dont j’ignorais qu’on les désignât sous ce vocable ! Je me souviens très bien que ça les amusait beaucoup, les grands-parents, de faire découvrir à ces innocents du village que nous étions l’univers encore très Jacques Tatiesque de la capitale. Notre premier escalier roulant à la station de métro Ourcq ! Le panneau indicateur lumineux d’itinéraires, le Pili donc, avec tous ses boutons et ses voyants colorés qui affichaient le trajet à effectuer pour aller de «Vous êtes ici» à «vous voulez aller là-bas». Oui, un genre de GPS avant l'heure si vous voulez, «Pour Invalides, changez à Opéra» comme chantait le poète poinçonneur. Le PILI, une invention qui met du piment dans votre vie !

DDS 662 213 rue LafayetteParce que plus tard le pied à terre s’est trouvé au 4e étage d’un immeuble de la rue de Lunéville à Paris. Grand-mère nous emmenait parfois à pied jusqu’au 213 de la rue Lafayette retrouver Grand-père à l’heure de sortie du bureau. C’était tout droit dans le prolongement de l’avenue Jean Jaurès et on s’arrêtait pour regarder les bateaux dans l’écluse du canal Saint-Martin.

Je me souviens encore du hall d’entrée et du grand ascenseur qui nous emmenait au 2e étage où se trouvait la Fédération nationale des travailleurs du sous-sol. Je me rappelle les noms des collègues de «l’homme fort du Pas-de-Calais», je revois des visages : Henri Martel, Achille Blondeaux, Stanis Walczak, Lucien Labrune, Augustin Dufresne, Victorin Duguet qui m’avait surnommé «L’avocat sans cause». J'étais sans doute assez bavard et "rameneur" à l'époque !

DDS 662 La Nébuleuse d'Andromède

Ca vous fait des bosses à vous, hein, tous ces estimables fantômes, ces braves types qui n’ont pas vécu centenaires. Vous, vous attendez juste la nébuleuse ! Eh bien c’est là qu’elle était, au 213, venue directement d’URSS, installée sur une petite étagère parmi quelques livres du même acabit : « La Nébuleuse d’Andromède » un roman d’Ivan Efremov publié aux Editions de Moscou en 1959.

Pourquoi je me souviens encore de cela ? Je ne vais pas partir en chasse de ce vieux nanar puisque je ne lis plus rien désormais que des blogs ici et là avec leurs récits de frottements qui durent depuis vingt ans, le Canard enchaîné, des bandes dessinées de cette même époque vintage récupérées grâce à des camarades roumains et des revues de jeu d’échecs qui m’apprennent qu’un joueur russe nommé Nepomniachtchi a gagné le tournoi des candidat ?

Nepomniachtchi ! A peu de chose près, en russe, c’est "nié pomniat’" : Ne te souviens pas !

Ultime gag, l’image du PILI qui clôt ce billet a été capturée sur un site qui parle de Patrick Modiano, grand nostalgique d’un Paris qui n’existe plus, et le site s’appelle… Spacefiction ! Ca ne s’invente pas !

DDS 662 PILI

8 mai 2021

Descends de ta nébuleuse (Kate)

 

Voilà qui serait peut-être surprenant

Et pour l'instant

S'élèverait au stade de nébuleuse

Non encore classifiée

Fusée traceuse

Au corps esquissé

Un disque

Non pas solaire

Un disque

Vinyle terre-à-terre

Avec des musiques

Voici les titres du 45 tours :

Face A : Née bulleuse

Face B : Nébuleuse Nabila

Trop court ?

Pour le 33 tours

Ttres en cours :

- Orions nous le temps

- Plus haut que le ciel

- Au delà de l'espace et du temps

- Thomas dans le ciel 

- Space ode

- Au bonheur des anges

- Te survoler

- Nous alléger

- Alunir

- Étonnez-moi Thomas

Tant d'hommages

Autant d'atterrissages...

Un extrait peut-être

Pour ce qui vous semble être

Un projet quelque peu

Nébuleux ?

 

Étonnez-moi Thomas

Balayez le plancher

Attachez vos lacets

Jouez-leur du saxo

Buvez un grand verre d'eau

Étonnez-moi !

(...)

Née bulleuse

Enfance heureuse

Adolescence rêveuse

Voyageuse insatiable

Fusée intraçable

Née bulleuse

(...)

 

Nébuleuse Nabila

Nébuleuse Nabila

N'as-tu pas

Vu Bételgeuse

Volutes fuligineuses

Envolées vertigineuses

- Allô ? C'est toi Thomas ?

- Nabila c'est Thomas

Nébuleuse Nabila

Je te vois

De là-haut

Et perçois

Tes émois

- Allô ? C'est toi Thomas ?

- Nabila c'est Thomas

- Dis-moi où tu vas

Tu ne tournes pas ?

- Nabila c'est Thomas

Le gars

Qui joue du jazz

Pas Thomas

Qui met plein gaz

Jongle avec la Terre

Cette sphère légère

- Alors c'est toi Thomas

Ne m'appelle plus

Comme ça

Sinon je ne t'aime plus

- Nabila c'est Thomas !

Réveille-toi

Tu me verras

En bas de chez toi

Plein d'humeur voyageuse

Descends de ta nébuleuse

Nabila

C'est Thomas

 

 

 

 

8 mai 2021

N comme nébuleuse (Adrienne)

 

"Vous, ça vous pend au nez!" avait décrété la mère de l'Adrienne en réponse à Monsieur Neveu, qui avait osé insinuer qu'elle commençait à perdre la mémoire. 

"Vous, ça vous pend au nez! Pas moi! Il n'y a aucun antécédent dans ma famille!"
 
Elle faisait évidemment allusion à la grand-mère du père de l'Adrienne - et donc une trisaïeule de Monsieur Neveu - qui en fin de vie ne reconnaissait plus ses propres filles.
 
L'Adrienne, ça l'a tellement choquée que, comme ceux qui ont entendu à la radio l'annonce de l'assassinat de JFK ou l'effondrement des tours jumelles, elle sait encore exactement où elle était et ce qu'elle était en train de faire.
 
Bref, depuis ce jour-là elle est à l'affût des signes avant-coureurs de cette nébulosité "qui lui pend au nez".
 
Comme samedi dernier. 
Souvenez-vous, c'était le premier mai. 
Et bien, à son réveil, l'Adrienne ne savait plus si Pâques était passé ou à venir.
 
Sa seule excuse, c'est que cette année elle n'a eu ni œufs en chocolat, ni brin de muguet. 
Et que tous les jours se ressemblent.
 
Mais est-ce que ça compte?
   
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