NO MADE ( maryline18 )
Dans un magasin de souvenirs, on y entre acheter l'objet qui matérialisera pour toujours le parfum des beaux jours : Un bol, un vase, un verre, une carte, un porte-savon et peu importe qu'il soit fabriqué en Chine ou à Tataouine, l'important est ailleurs.
La boutique est tout en désordre alors, chercher cet objet me prendra plus de temps que prévu. Comment faire ? Je ne sais pas où poser mon regard. Me vient alors une idée : J'arrête le balancier de l'horloge de Grand-Mère trônant au beau milieu du bric-à-brac.
Je vide l'une des étagères encombrées et j'en contemple le vide, celui qui pourrait me permettre de tout recommencer, de tout réorganiser d'une façon plus hamonieuse, plus satisfaisante...Je pose sur leur tranche chaque livre. Le dictionnaire à été recouvert d'un papier adhésif identique à celui de l'intérieur des armoires de la cuisine, avec des carreaux jaunes et oarngés. Je me souviens de ces quelques livres d'histoires et de leurs illustrations, tant regardées qu'elles en ont perdu un peu de leurs couleurs.
(Aimait-t-elle me regarder quand j'étais là, de ses yeux si gris ?)
Je dépose, déçue, les cahiers de l'année. J'en ai arraché toutes les vilaines pages raturées. Je voulais mieux faire... En dessous, un pot de crème bleu pour me graisser le visage avant de partir à l'école et puis une bouteille d'eau de cologne. Arriverais-je à remettre assez d'odre pour retrouver ce que je cherche ? Voilà un bonnet et une écharpe beige à grosses mailles et puis la robe de chambre cousue sur la machine à pédale, devant la fenêtre. < Regarde maman, je sais coudre !> L'odeur du tissu neuf est partout.
L'horloge perd patience et reprend son tic-tac insolent qui remplit aussitôt la pièce. Le commerçant, agacé m'interroge :
_" Je peux vous aidez Madame ? Quel genre de souvenir cherchez-vous ? "
_" Je ne sais pas au juste, une preuve, un signe...
_" J'ai ce que vous cherchez, tenez ! "
Il me tend sa paume soutenant un contenant vide et totalement invisible. Je le secoue pour en deviner le contenu mais ne s'agite qu'un silence assourdissant. Je le retourne et y lis l'inscription :
NO MADE
Ont eu du pot
maryline18 ; JAK ; Vegas sur sarthe ; Laura ;
Walrus ; TOKYO ; Kate ; Joe Krapov ; Yvanne ;
joye ;
Frénésie (Yvanne)
Chic ! Un mot qui tombe à pic : mastic. Si je pouvais m'en coller sur les yeux et les oreilles pendant les fêtes de fin d'année...
Comme la boule, si je pouvais me casser...au fond des bois...
Je dis non à la fureur (obligatoire) des fêtes de fin d'année.
Vite trié ! Vite trié ! (Joe Krapov).
J'ai beau la chanter souvent, la plaisanterie que Georges Brassens a offerte à Patachou, il faut bien l'avouer : je ne suis pas manuel pour un sou. Et, de la même façon que le bricoleur de la chanson avec son clou de la veille, j'ai choisi de recycler ici ce jour un petit poème écrit en 1999 lors d'un atelier d'écriture en vrai dont je n'étais pas l'animateur.
Vous allez voir, ce n'est pas du mastic mais ça colle bien quand même au thème !
LE CABINET DENTAIRE
Le cabinet dentaire
Est installé... en l'air !
Le fauteuil à bascule, sans façon,
Vous fait franchir le mur du son.
Le dentiste s'appelle Dieu,
C'est un type un peu vieux
Avec un chalumeau
Pour griller vos chicots
Et du mastic pourri
Pour soigner vos caries.
Par-dessus sa tête chenue
Une grande lampe ronde vous éclaire :
Elles n'ont plus de secrets, vos molaires !
Votre âme et vos nerfs sont à nu !
Quand il a terminé d'infliger ses sévices,
Il vous prend cinq cent balles et vous dit :
"Va, mon fils !"
Il vous renvoie sur terre,
Au pied des tours de verre,
Dans l'étrange calvaire
De cette ville d'enfer.
Finalement, je préfère
Au cabinet dentaire
La beauté des églises
Et des ponts de Venise.
Mastic et résine (Kate)
Mastic et résine
Chacun fait sa petite cuisine
De l'arbre lentisque
Suintent des larmes des bruines
Dès qu'on cueille le cédrat
On recueille cet exsudat
Car l'arbre lentisque
Offre l'oléorésine
Oui, j'ai réitéré
Ça s'est imposé
Comme "L'Origami" sur le timbre de "Je construis des marionnettes"
Comme "Mes illuminations" sur celui de "Mes universités"
Et comme "Z'avez pas vu mon kilt" sur celui de "Mirza"...
Oui j'ai plagié
Détourné
Du Souchon
Pour exalter
Cette chanson
Qui vit plus qu'un été
J'ai refait le coup
De l'inspiration
En panne
Qui prend le pouls d'une chanson
D'un air s'en dépanne
Oui, Joye, c'est un reggae !
Oui, Joe, j'ai réalisé
Seulement hier
Pas très fière
Ce qu'est ce timbre
Dont tu m'avais parlé
Et m'en suis emparée
Alors de mastic et résine
Chacun fait sa petite cuisine...
Participation de TOKYO
Le chauffeur de taxi qui m’emmène arbore une étrange coiffure jamaïcaine qui a dû lui prendre une quantité phénoménale de mastic .
Quand je pense que les gens passent une quantité de temps pris sur leur temps de vie à se coiffer à se crêper et se boucler les cheveux. En plus il pue la marijuana fraîchement brulée. Seigneur dieu pourquoi moi > ? qu’ai-je donc fait au monde pour attirer ces gens-là.
Un instant j’ai envisagé de descendre du taxi, mais je comprends vite que c’est l’effet du gin qui est responsable de mon agacement.
En fait cette coupe au mastic lui va bien et sa voix profonde aux accents d’ailleurs m’excite sexuellement.
Alors bien sur /
-chauffeur !!
-oui sœurette
- oh non ça ne fait rien.
Il commence à m’astiquer le jamaïcain avec son accent des caraïbes. Voilà qu’il allume la radio on écoute un tango Je n’ai jamais aimé le tango.
Je me réjouis qu’il soit encore tôt je prends un chewing-gum dans mon sac que je mastique férocement.
On pourrait supposer qu’une femme aussi sensible que moi et dont les facultés precognitives sont si convaincantes accorde aucun intérêt à un chauffeur de taxi mais c’est ma façon de m’ancrer dans le monde .je réprime une rigoureuse envie de lui sauter dessus car ses yeux lancent des étincelles comme un arc à souder. C’est quand même humiliant que les parques aient décidé de me coller un amant pareil pour m’astiquer divinement mon entre -jambe.
Tik Tok (Walrus)
Ben vlà aut'chose !
Quand on connait (approximativement) le nombre de mots débutant par m dans le premier bête dictionnaire venu, on se demande ce qu'on a pu faire pour mériter mastic !
Et toc !
Moi qui suis né et ai vécu une partie de mon enfance en Wallonie, mastic, ça m'a fait penser à mastoke* (en patois local, une ancienne pièce de monnaie valant dix centimes), si bien que mes parents auraient pu m'envoyer chez le droguiste du coin acheter pour une mastoke de mastic. Y en n'aurait pas eu des masses, je vous l'accorde, mais pour reboucher un petit trou...
Bob Dechamps, lui, l'utilisait pour démarrer une viole (une sorte de piano mécanique).
*mastoke femrin (manoye)
"Mastic et autres coquilles" 1: (Laura)
Mon mari savait manier le mastic comme il savait manier la truelle, la perceuse. Il avait dans sa précédente vie rénové une maison et dans la nôtre, il bricolait et arrangeait l'électricité car il avait travaillé avec son père sur des chantiers. Il était ingénieur(textile) et dans les usines qu'il a dirigées, il mettait la main à la pâte souvent.
Pour moi, il s'est improvisé secrétaire lorsque il a fallu taper mon mémoire de maîtrise puisque je me mettais juste à l'ordinateur dans les années 2000 alors que lui avait eu les premiers ordinateurs, les premiers portables etc. J'écrivais donc au brouillon et j'écris très mal. Lui tapait et je corrigeais les fautes qu'il faisait à cause de moi. C'était long et ça me donna l'idée de m'y mettre. Ce fut long et fastidieux et je perdis beaucoup de texte tapé parce que je n'avais pas sauvegardé. Je crois que je ne fis pas de mastic mais je commettais beaucoup d'autres erreurs typographiques et de langue. Nous avons eu beau relire l'un et l'autre de nombreuses fois, le jour de la soutenance de mon mémoire, je trouvais encore des coquilles.
Un peu plus tard, je corrigeais une thèse de philosophie pour le patron de mon mari. Il m'offrit un style plume en récompense. Je crus que je corrigerais d'autres textes mais ça ne s'est pas présenté. A bon entendeur, salut!
1 http://www.plume-et-papier.com/mastic_(imprimerie).php#:~:text=gouv)-,Un%20mastic