16 avril 2022

Ah, les circonstances... (Walrus)

 
Comme gouverner, c'est prévoir (enfin, c'est ce que certains prétendent)  pour m'aider à trouver le mot de la semaine, j'établis des listes, souvent bien à l'avance pour, généralement, en choisir un autre le moment venu.

Pour le B de ce jour, j'avais prévu, il y a bien longtemps, "Balalaïka". Oui, vous l'avez échappé belle, je me demande ce que vous auriez pu gratter là-dessus !

Pour ne pas me faire suspecter d'ironie féroce face à l'âme russe, je lui en ai donc prestement substitué un autre mais lui aussi lié au climat actuel.

Vue d'ici, la campagne électorale française fait figure de joyeuse farce (même si remise en contexte, elle tendrait plutôt vers la tragi-comédie). Cela, même si côté baratin, nos politichiens n'ont rien à envier aux vôtres.

Bon, maintenant que j'ai réussi à glisser le vocable attendu dans mes élucubrations, faut que je me casse voir si la moitié française de mes petites-filles (elles ont la double nationalité, comme si être belge n'était pas assez éprouvant en soi) ont réussi à voter au Heysel, ces cumulardes.


 

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09 avril 2022

Défi #711

 

Un mot de circonstance ?

 

Baratin

7111

 

 

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Leçon de vocabulaire (Jean-Patrick)

 

   Quand j’étais gamin, notre maître d’école M. Lenoir n’était pas des plus commodes ; il tenait à ce qu’on cause bien le français et qu’on utilise des mots de vocabulaire pour dire nos pensées avec précision. Des mots, il nous en a appris. Ce qu’ils veulent dire, j’ai un peu oublié. Quant à les utiliser pour dire nos idées avec précision, c’est dépassé : du moment qu’on se comprend.
   Je me souviens vaguement d’un mot avec lequel M. Lenoir nous a bassinés, un mot bizarre : asymptote. Les cancres de la classe, on avait compris a-symptôme ; ce que répétaient les parents quand on faisait croire à la maladie et qu’ils voulaient nous envoyer à l’école.
   L’autre jour, mon petit fils m’a demandé de l’aider ; il ne comprenait pas qu’un asymptote, c’est une ligne droite qui s’approche indéfiniment d’une courbe sans jamais la couper. Comme je ne me souviens qu’un peu des leçons de M. Lenoir, mais que le gamin passe son permis, je lui ai expliqué que c’était une histoire de priorité dans un giratoire qui tourne sans qu’on en voie la fin ; lui n’a jamais entendu parler d’asymptotes à l’auto-école, et même son moniteur n’était pas fichu de dire qui a la priorité. De toutes façons, d’après son moniteur, si la bagnole ne coupe jamais la route, le chauffard n’a plus qu’à continuer tranquillement, il ne sera jamais inquiété. Ils étaient d’accord tous les deux pour comprendre qu’un asymptote, ça doit être quand les poulets ne sont pas là, alors qu’on les trouverait utiles.
   Bon sang ne saurait mentir. Mon petit-fils tient de son grand-père : il n’aime pas les approximations. Il a fouillé fouillé son dictionnaire (celui que je lui ai offert pour ses dix ans, il voudrait que je lui remplace parce qu’il n’explique pas les mots modernes comme « covid »). Eh bien dans son vieux dico racorni, il a trouvé qu’un asymptote, c’est aussi « une chose vers laquelle on tend sans parvenir à l’atteindre. » J’ai oublié ce que nous a raconté M. Lenoir à ce sujet, mais en vieux de la vieille qui en a vu d’autres, j’ai pu trouver des exemples ; une belle fille à ton goût et que tu n’arrives jamais à séduire ; une bonne paie quand tu bosses dur ou un ticket gagnant quand tu joues au loto. Tout ça, ce sont des asymptotes.
   Quand je vous dis que les leçons apprises au jeune âge, ça vous reste toute la vie. Je suis sûr que M. Lenoir serait fier de moi.

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Les mathématiques par bongopinot

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Une addition

Une soustraction

Une proportion

Une fraction

 

Des théorèmes

Puis des termes

Numérateur

Dénominateur

 

Asymptote

Courbe ou droite

Vers l’infini

Que je fuis

 

Car les mathématiques

Même bien pratique

Sans vous fâcher

C'est pas ma tasse de thé

 

Je prends la tangente

En point de contact

Je botte en touche

Et je me couche

 

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Asymptote ! (Joe Krapov)

Asymptote !

On n’imagine pas la quantité de temps précieux que l’oncle Walrus me fait perdre avec son dictionnaire de mots tordus ! Est-il bien conscient des lectures abominables auxquelles la volonté de comprendre « de quoi-t-est-ce qu’il cause encore » nous conduit les un·e·s et les autres ?

Une chose est sûre : ce n’est pas la page dédiée par Madame Wikipe à ce vocable étrange, "asymptote", qui va me réconcilier avec les mathématiques !

Et maintenant, si, en retour, j’applique ce vocabulaire à une trame bien connue de la maison, est ce que ça rend l’un ou l’autre des deux textes mélangés plus lisible ?

« Longtemps, je me suis courbé de bonne heure. Parfois, à peine mon hyperbole éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’envole. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher l’infinitésimal m’éveillait ; je voulais poser le paramètre que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage : une asymptote, un infini, la branche parabolique de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma tangente mais pesait comme des équations sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le trident n’était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d’une existence antérieure ; le sujet du livre se détachait de moi, j’étais libre de m’y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais la vue et j’étais bien étonné de trouver autour de moi une droite d’équation x=a, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j’entendais le sifflement des nombres qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la fonction f prochaine ; et le petit chemin qu’il suit va être gravé dans son souvenir par l’excitation qu’il doit à des courbes représentatives de la fonction inverse, à des actes asymptotiques, à la causerie récente et aux adieux sous la parallèle étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur prochaine du retour de y(t) – ax(t). Par mesure de précaution j’entourais complètement ma tête de mon oreiller avant de retourner dans le monde des spirales logarithmiques ».

On ne sait pas mais au moins, j’ai rendu la monnaie de la pièce en forçant mon oncle préféré à relire cet abscons de Marcel ! Un partout, la balle au centre !

PhotoFunia - Proust parachutiste

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Ah, l'X, encore ! (Kate)

 

Ah, Saint Ptote !

Brillant mathématicien

Dont le frère

Ah, Saint Dète !

Illustre grammairien

Eut un parcours parallète

Ou presque

Dans une voie littéraire

Tout en arabesques

C'est une litote

Ou prenons-le comme tel

Leur père

Saint Ange

Quitta leur mère

De façon étrange

Qui depuis lors

Leurs rêves hante

Leur mère alors

Sainte Theorema

Les incita

A ne pas prendre

La tangente

Mais à comprendre

Ainsi Saint Ptote

A l'X entra

La tangente arbora

Mais on la dénia

A Saint Dète

De la branche cadette

Pourtant partie prenante

Des constantes

Car de façon flagrante

Nulle est leur tangente

Suivant la devise

Communément admise

0 2

Mathématicien

Physicien

Écrivain

Penseur

Né ici

Statufié

Assis

Sans épée

Évoqué

Et apprécié

Par ce littéraire

Et tant d'autres littéraires...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Participation de JAK

defi 710

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Fonction érogène (Vegas sur sarthe)


Bien que Germaine m'ait déconseillé d'y toucher sans sa permission j'avais compulsé ses Roberts  – deux beaux volumes au cuir fauve qui avaient perdu de leur fraîcheur au fil des ans sur les rayonnages de notre bibliothèque –  mais je trouvai enfin le mot que je cherchais, niché sournoisement entre asymétrique et asynchrone, deux mots aussi hermétiques que la petite culotte d'une rosière.
Je la tenais – ou plutôt je croyais la tenir – cette chose « qui tend vers autre chose sans jamais l'atteindre » comme disait Robert au cuir fauve et comme disait ironiquement Germaine lors de mes rares tentatives d'accéder à son point G !
Dans ces moments de grand désarroi les mots de Victor Hugo refaisaient surface : « Approcher toujours, arriver jamais »; il n'y a rien de pire qu'imaginer la barbe blanche de l'auteur des Misérables pour couper tout élan libidineux.

Qu'y a t-il de plus alambiqué que les maths à part les femmes ?
Je ne sais plus qui a dit qu'en mathématiques on ne comprend pas les choses, on s'y habitue et avec Germaine c'est pareil.
J'ai parfois l'impression d'avoir épousé une inconnue et de n'avoir jamais résolu l'équation ; heureusement que quand on aime on ne compte pas.
Il n'y a pas plus frustrant qu'une asymptote mis à part la savonnette dans le bac à douche et pas mal de Défis du Samedi.

Alors j'ai cessé de penser au dramaturge barbu et de chercher midi à minuit.
Quand Germaine me parle de ses problèmes de sinus ou de ses racines capillaires, je fais mine de l'écouter en souhaitant juste qu'elle ne prenne pas un jour la tangente ...

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Vers l'infini et au-delà ! (Walrus)

 
Ben quoi, on peut toujours essayer de faire le buzz, non ?

Les matheux sont formels : contrairement à ce que l'on pourrait penser, la courbe et son asymptote ne se rejoignent pas à l'infini. L'écart entre les deux pénètre de plus en plus profondément dans le monde de l'infiniment petit mais ne devient jamais nul, contrairement à moi qui le suis depuis longtemps.

Ah, l'infiniment petit ! Il m'en a fait baver des ronds de carotte ! Même que j'ai fini par recommencer ma première année d'enseignement supérieur pour tenter d'approfondir la question de l'analyse infinitésimale. En pure perte d'ailleurs, la règle de l'Hospital* m'est restée hermétique. Vous saviez, vous, qu'il y a des infiniment petits de plusieurs ordres ? Une découverte qui m'a plongé dans des abîmes de consternation !

Les asymptotes, ça me fait toujours penser aux couples "fusionnels" (ou qui aimeraient l'être), douce illusion : il reste toujours un écart qu'ils peuvent tenter d'atténuer, mais c'est peine perdue. D'autant qu'ils n'ont pas l'éternité devant eux : nous ne vivons pas en géométrie ! Et en y regardant bien, on voit que dans le couple, c'est toujours le même qui fait les efforts de rapprochement alors que l'autre va sa petite route tout droit !

 

* On dit parfois "de Bernouilli" pour éviter le "vieille pratique" cher aux carabins du Quartier Latin. Les âmes délicates s'abstiendront de creuser, car je doute fort que celle-là, mon neveu Joe la mette un jour dans sa guitare...
 

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