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Le défi du samedi

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26 février 2022

Participation de TOKYO

 

Pourquoi ne sommes-nous pas aussi intelligents éveillés que nous le sommes dans nos rêves père ? Chère Cléopâtre ces dernières années toute l’Egypte a vénéré ta présence.

Tes rêves t’ont toujours guidée mais je reconnais que celui-ci me semble plutôt hermétique.

Dans ton rêve me dis tu / tu conduisais une 2 cv ? Elle était recouverte de parchemin en papyrus.

Derrière toi un homme regardait par-dessus ton épaule, il se faisait appeler jésus.

Tu dis qu’il portait dans ses mains un ordinateur.

Il y des choses qui se passent dans cet univers ma chère Cléopâtre qui me laissent sans voix.

Hier soir à notre dernière réunion tupperware avec Ramsès II nous avons bien ri père.

Tu as aucune idée de quoi nous avons parlé.

La dernière attaque de sauterelles, ma chère Cléopâtre.

Non du dernier portable de Néfertiti.

Nos moines peuvent aller se rhabiller père le monde va plus vite que tu ne crois.

Soit prudente ma fille, il y a dans le palais plus de vipères et de crans d’arrêt que de téléphones portables pour ta sécurité.

Que voulez-vous dire père ?

 Je ne vais pas vivre dans l’entre sol d’un bowling sous prétexte que j’ai des ennemis qui veulent ma peau.

Mais père ces portables c’est la fin des grands mensonges.

Tes espoirs dégringoleront comme les pierres de la pyramide de ton frère Cléopâtre.

Pendant quelques minutes Cléopâtre reste silencieuse devant elle s’alignent les pyramides.
le vent chaud fouette son visage . Merci père de m’avoir ramené ici. Elle s’assoit sur le siège royal taillé dans un seul bloc prend la télécommande et se branche sur BFM Egypte.

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26 février 2022

Merci l’abbé (Jean-Patrick)

 

jp   Il reste de nombreux points dans notre Histoire qui prêtent à polémiques ; on se demande pourquoi quelques-uns s’évertuent à octroyer des qualités à des faits anodins, alors que l’étude des années passées suffit à lever le doute sur la juste nature des évènements, sans les blanchir à outrance, ni les noircir injustement. En 1967, Jacques Dutronc posait ces questions pertinentes : Adam avait-il un nombril ? Socrate a-t-il bu sa ciguë ? L’affaire du masque de fer : est-ce que Louis Quatorze était son frère ? La vérité sur l’Obélisque : a-t-il été déclaré au fisc ?
   Un demi-siècle a passé sans qu’une seule réponse assurée ne soit livrée.

   Penchons-nous aujourd’hui sur une personnalité à qui certains attribuent la paternité (le mot exact serait la maternité) de la France, tandis que d’autres n’y voient qu’une modeste bergère ayant souffert d’acouphènes. Comme souvent, la vérité est à mi-chemin entre ces extrêmes.

   Au début du XVe siècle, le village de Domrémy est agité par les extravagances d’une donzelle sourde et muette. Mireille d’Arc , la pauvre infirme, devient le jouet des mâles du canton, qui profitent de ses handicaps pour l’entraîner dans des bassesses, dont l’évocation échaude les sens. D’abord innocente, Mireille trouve vite un plaisir diabolique, l’innocente fillette se métamorphose en prophétesse d’Aphrodite et devient l’adepte des pires turpitudes : elle aime être caressée en sa chair intime ; elle suce à toutes les sources ; elle bécote et baise sans vergogne ; elle se livre dans toutes les coucheries.
   À force de prières et d’étreintes prescrites par les missionnaires de Rome, la famille d’Arc accueille un nouveau nourrisson qu’elle baptise Jeanne et qu’elle élève dans le respect des règles de la Sainte Église. Les parents veillent sur sa pudeur et sa chasteté, interdisant tout soupçon.
   Un jour de débauche alcoolisée aux multiples partenaires, Mireille éprouve un étrange sentiment, une impression troublante ; il lui semble que les anges s’adressent à elle, que le Ciel lui envoie un message codé ; en effet, Mireille du fait de sa surdité et son mutisme le reçoit par signes, non en paroles claires et distinctes. La missive longtemps inexpliquée sera traduite par l’abbé de L’Épée en langue ordinaire quatre siècles plus tard, grâce lui soit rendue ; mais il sera trop tard, la roue aura tourné.
   La dévergondée saisit l’appel à se prémunir de la lubricité masculine, à se méfier des assauts de la gent dominatrice, à rebouter les libidineux et les chasser de sa vie. Mireille se demande comment diffuser la sagesse céleste autour d’elle : elle ne peut se confier à ses parents qui considèrent ses handicaps et ses lubies comme signes de folie. Après mûre réflexion, elle se résigne à prévenir sa jeune sœur, la petite Jeanne. Elle s’interroge toutefois : comment protéger la pucelette ? Comment lui enseigner la leçon divine sans l’offusquer, sans troubler son innocence primitive ? L’aînée tente de faire comprendre à sa cadette, avec retenue, de se méfier des hommes, de leur méchanceté, de leur envahissement dans le cœur des femmes.
   Jeanne saisit le message avec ses images puériles ; elle l’interprète avec ce qu’elle entend autour d’elle : les hommes venus d’Angleterre, leur méchanceté guerrière et l’envahissement du royaume de France. Aussitôt elle se met en quête d’un cheval et d’une épée (ce n’est pas innocent que l’abbé portant ce nom décode le message au XVIIIe siècle) et convainc le roi que le Ciel l’envoie affronter la perfide Albion jusqu’à la bouter hors du territoire.

   Les historiens sont partagés sur l’évolution des nations. Si Jeanne avait compris le sens premier du message livré à Mireille de refuser la gent masculine, les couples auraient cessé de se former et le pays serait peut-être un désert dépeuplé ; le tempérament français serait gommé de la surface du globe et la Terre entière serait appauvrie du caractère si particulier de ses habitants. Si la rosière n’avait pas limité le fond à son époque, les querelles, qui s’ensuivirent et ont émaillé l’histoire de France et d’Angleterre, auraient pu être économisées aux deux états.
   La seule certitude de cette anecdote méconnue est que la cadette préserva sa chasteté, sa pudeur et sa virginité que l’aînée avait sacrifiées. Que serait-il advenu si Jeanne fut restée mère au foyer ? C’est une autre histoire !

 

26 février 2022

Uchronie (petitmoulin)

 

Lâché par son précieux soutien, lui même en proie à la colère d'un peuple
qui pleure ses enfants, là-bas morts à la guerre,
lâché, le Général Pi s'exila, abandonnant son armée en déroute.

 

Vous étiez des milliers
Promis à la torture
Promis à la mort
Dans cette prison
À ciel ouvert

 

Les militaires déposèrent les armes, fuyant vers leurs tanières de ronces.

 

Ton chant se lève
Comme une étoile
Dans votre nuit noire
La voix déverrouillée
De tes compagnons
Jaillit
Triomphale

 

Tant d’années que ton chant
Nous caresse
Nous griffe
Nous prend par la main

 

Ta voix est plus fragile
Tes doigts moins habiles
À pincer la guitare

 

Ce matin tu pleures
Sur le monde
Ton chant voudrait poser
Une étoile
Dans la nuit noire

 

Demain, quelle uchronie s'écrira sur le bruit des armes d'aujourd'hui ?

 

p

Victor Jara

26 février 2022

Retouches uchroniques (joye)

retouches Nicolas Vinceneux

C’était Nicolas à la porte.  Je lui avais confié la clé deux ou trois semaines avant. Avant le Pire.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvai en bas avec lui. 

Mon vieux manteau crasseux ne m’allait plus, il était plein de trous, mais j’étais quand même reconnaissante de ne pas l’avoir vendu avec tous mes autres vêtements. Puisque les tissus devinrent introuvables après cette dernière Catastrophe, cela faisait au moins six jours que la garde-robe me servait d’une sorte de banque et me permit de manger encore. 

Je fus chanceuse, et je le savais. La voisine d’en face me raconta comment on l’avait menacée d’un ersatz de matraque avant de lui voler toutes les fringues qui lui restaient et son chien. Je lui avais vite refermé la porte au nez. Je ne savais pas si c’était vrai ou si elle voulait tout simplement que je partage avec elle mes derniers vivres, quelques pommes qui brunissaient d’âge et une boîte cabossée de sardines. C’était sans doute vrai ce qu’elle me racontait. Je ne la revis plus depuis.

- Claire, viens ! Vite ! appela Nicolas d’un ton urgent. 

Je le suivais au trot dans la rue. Le plip-plap de mes vieilles pantoufles faisaient un drôle d’écho dans la crépuscule abandonnée.

Il n’y avait plus de voitures. Rien d’électronique ne marchait depuis le Second Désastre. Il n’y avait rien de vivant non plus. Tous les animaux du voisinage furent déjà mangés, et cela depuis un moment. Le chat de madame Clouet fut parmi les premiers chouchous sacrifiés. La vieille dame dut mourir de chagrin quelques semaines après, et le festin qui résulta dura au moins une bonne heure.  Morte pour la patrie , grimaça finement une des convives, dont les yeux noirs brillaient d’une gourmandise obscène, un vautour graisseux assis sur une carcasse. Affamés tous par cette série interminable de traumas globaux, on grignotait furtivement, comme des chacals, la peu de viande qui nous restait.

- Nous voici, Claire, m’annonça Nicolas.

Nous étions devant une sorte de boutique. Sur le panneau, je lisais RETOUCHES. Mes yeux me piquaient. C’était bizarre. J’avais oublié comment pleurer. J’avais oublié aussi le simple plaisir d’entrer dans une commerce. Rien du passé n’exista. Plus rien. Rien du tout.

Nicolas vit ma panique et me regarda droit dans les yeux.

- C'est ici. Je te laisse, Claire. Ça ira. Tu verras.

- Dans un magasin de retouches ?  Qu’est-ce que cela veut dire ?  Qu'on va raccommoder l’humanité ?

Mais Nicolas avait déjà disparu dans la nuit, et j'hésitai seule devant l’entrée. Et puis, je poussai la porte et y pénétrai.

- Messieurs, dames, sanglotai-je, aveuglée par les larmes et la lumière.

26 février 2022

Ben v'là aut'chose ! (Walrus)

 
Uchronie, maintenant ! Qu'est-ce qu'il ne va pas inventer pour nous agacer ! Et encore, je doute fort qu'il ait inventé quoi que ce soit, ce fêlé du samovar !

Mais bon, allons-y !

L'uchronie, si j'ai bien compris après consultation des ouvrages de références, ce serait comme ces jeux que vous comme moi pratiquions quand nous étions enfants (ce qui nous reporte, chers enfants, à des époques sensiblement différentes) : "On disait que..."

Par exemple, Jacqueline Harpman (j'ai acheté et lu, et pour certains relu, quatorze de ses ouvrages que j'ai fini par refiler à Oxfam pour sa librairie de la chaussée d'Ixelles) dans La Dormition des Amants nous conte une sombre (l'un des protagonistes est un noir castré) histoire où une infante d'Espagne épouse un roi de France prénommé Édouard. C'est là que tu te dis que son uchronie débute par la victoire anglaise de la guerre de cent ans, et ça colle puisque l'action se situe au XVIIème siècle.

Quoi ? Le déroulé ? Z'avez qu'à acheter le bouquin si ça vous passionne, non mais !

Mais je vais quand même vous en faire une moi-même d'uchronie, tiens !

Supposons que dans la soirée du 26 septembre  1830, dans le parc de Bruxelles, les troupes de Guillaume Ier des Pays-Bas aient noyé dans leur sang (tu vois la piscine olympique) les révoltés belges (on n'a pas idée aussi de s'exciter et de foutre la pagaille pour un opéra aussi stupide que La Muette de Portici, n'en déplaise au sieur Auber).

Eh bien, aujourd'hui, votre serviteur

  • serait Néerlandais
  • parlerait le néerlandais (une sorte de flamand mâtiné de chewing-gum) au lieu de le baragouiner vaguement
  • aurait un drapeau bleu-blanc-rouge
  • aurait pour devise "Je maintiendrai", oui, en français dans le texte
  • ferait le mètre nonante sous la toise (ben oui, ces braves Keis sont champions du monde de la taille)
  • porterait des T-shirts orange
  • serait radin et donc riche
  • serait coincé dans des embouteillages de bicyclettes
  • apprendrait par son épouse que le nouveau bourgmestre de Ganshoren est d'origine indonésienne plutôt que congolaise
  • serait protestant (et peut-être même ministre du culte, les pasteurs n'étant pas soumis au célibat obligatoire)
  • boirait, quelle horreur, de la Heineken
  • et, last but not least (non, c'est pas du néerlandais), ne serait pas obligé de jouer à des jeux stupides en français (approximatif)

 

 

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26 février 2022

Uchronie “cannellienne” (Laura)

 

Si la mère de Cannelle n'avait pas systématiquement dénigré toutes les meilleures amies qu'elle a eues ( trop vieille et dévergondée, trop sale, trop moche) et cassé ainsi ces relations.                            

Si Cannelle avait résisté à ses oukases.

Quand Cannelle obtenait avec difficulté d'aller chez ses amies, elle voyait d'abord que des familles recevaient des étrangers (ce que la sienne ne faisait jamais) comme elle; peut-être était-ce parce que ces familles avaient une maison chaude, avec de vrais WC , une salle de bains, bref accueillante ce qui n'était pas le cas chez elle.

Si Cannelle avait été moins solitaire, elle n'aurait pas épuisé son mari en le chargeant de tout ce qu'elle n'avait pas ou ne ressentait pas en amour : ami(e), frère, père, amant.

Si ses parents ne lui avaient pas dit qu'elle était grosse donc moche alors qu'elle sut, adulte, qu'elle était totalement normale à cette époque de dénigrement.

Si Cannelle ne les avait pas cru, elle se serait sentie bien dans son corps, aurait eu confiance en elle et elle n'aurait pas souffert de harcèlement scolaire ou aurait su y répondre

Elle aurait fait du sport sans gêne, aurait été équilibrée et ne serait pas tombée sans cesse. Elle n'aurait pas un dos cassé.

Si Cannelle s'était senti aimée par ceux qu'elle vénérait, elle n'aurait pas fait des études qui ne lui convenaient pas pour leur ressembler.

Elle n'aurait pas chercher à être aimée par des dizaines d'hommes, rassurée, anesthésiée par l'alcool et n'aurait pas foiré les études qui lui plaisaient et lui auraient garanti un emploi plus rémunérateur que le sien.

Si Cannelle s'était senti aimée ou n'avait pas cru ce qu'on lui disait de négatif sur elle, elle ne serait pas égarée entre petits boulots et études à rallonge. Elle ne serait pas angoissée par l'idée d'une vieillesse sous le seuil de la pauvreté.      
 

26 février 2022

99 dragons : exercices de style. 69, Jupitérien (Joe Krapov)

Quand t’es dans le désert depuis trop longtemps, rien n’est pire que l’incertitude et l’impression d’une morosité sans fin qui s’échappe des cailloux, des sables et du ventre qui gargouille.

Aussi quand le dragon Antivax pénètre dans cette riante contrée, la Libye, le 2 février de l’an 303 de notre ère, il s’en donne à coeur joie et à estomac bonheur en bouffant des brebis qui ne lui appartiennent pas.

***

Voici l’enchaînement des faits consécutifs à cette invasion inopinée, tels qu’ils ont été rapportés par l’Agence Lybienne de Presse dans ses dépêches pieusement conservées à la bibliothèque apostolique du Vatican à Rome.

3 février

16 h Communiqué de la FLSEA (Fédération libyenne des syndicats d'exploitants agricoles) :

Quelles que soient les circonstances, chaque citoyen doit pouvoir exprimer ses convictions et revendications à l’abri de toute violence et de toute pression. La Libye est un pays d’ordre et de liberté, pas de violence gratuite et d’arbitraire. Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen. La quasi-totalité des gens, plus de 90 %, ont adhéré au contrat social et c’est une toute petite minorité qui est réfractaire. L’immense faute morale d’Antivax est de saper ce qu’est la solidité d’une nation.

Nous attendons du roi et de sa police qu’ils nous débarrassent de cette calamité imprévue.

4 février

10 h Communiqué du grand chambellan, son excellence Passibeth Keuça :

Il n’y a pas de fatalité. Les crises peuvent être, à la fin, des accélérateurs de progrès. Nous devons être au rendez-vous de l’histoire. Et la Libye a tous les atouts pour l’être. Nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les jours heureux. J’en ai la conviction. Prenez soin de vous, prenez soin les uns des autres, et nous tiendrons. Tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises. Quoi qu’il en coûte. Soyez en assuré·e·s.

1234567304038_111 h Communiqué de l’ALP

Les paysans sont venus brandir leurs fourches sous les fenêtres du palais en lançant des slogans revendicatifs.

- C’est du blabla tout ça ! On n'est quand même pas venus pour beurrer les sandwichs ! Qu’il envoie sa soldatesque filer un coup de seringue au boulotteur ! C’est qu’il a de l’appétit, le dragon réfractaire !


15 h 
Communiqué de l’ASPTT (Association des Soldats Pacifistes Tendance Tranquillou)

Notre monde est, si nous le voulons, à l'aube d'une époque nouvelle, d'une civilisation portant au plus haut les ambitions et les facultés de l'homme. Ruiner cet espoir par fascination pour le repli, la violence et la domination serait une erreur dont les générations futures nous feraient, à juste titre, porter la responsabilité historique. Que notre majesté ait très envie ou pas « d’emmerder » l’Antivax nous chaut peu. Nous restons quant à nous opposés à l’exécution des êtres vivants. L'abolition de la peine de mort est un progrès des droits de la personne qui s'est incorporé à la tradition nationale. Notre responsabilité est de le protéger et de le transmettre. C'est un combat de conquête aussi : il y a un trop grand nombre, certainement sous-évalué, d'exécutions perpétrées dans le monde par des régimes politiques qui ont, pour la plupart, un goût partagé pour le despotisme et le rejet de l'universalité des droits de l'homme. Si le roi désire trouver un liquidateur, qu’il traverse la rue et il en trouvera.

5 février 

Verbatim de la conversation entre Padh-Man Umilhitari, roi de Libye, et son grand chambellan Passibeth Keusah.

P.M.U. - Un royaume, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. Parce que c’est un lieu où on passe. Parce que c’est un lieu qu’on partage.

PK - Il faut osciller entre humilité et arrogance. Si vous tombez d'un côté, vous devenez soit inefficace soit dangereux.

P.M.U. - J'ai toujours assumé la dimension de verticalité, de transcendance, mais en même temps elle doit s'ancrer dans de l'immanence complète, de la matérialité. Je pense qu'il y a une politique de fainéants et il y a la politique des artisans. Les valeurs que porte la foi chrétienne sont, j'en suis convaincu, celles qui permettent de relever nos défis contemporains. Oui je crois en une nouvelle alliance entre l'Afrique et l'Europe.

PK – Vous n’allez quand même pas faire appel à une agence de mercenaires ? Laquelle du reste ? Pfizer ? Moderna ? Ces gens-là, c'est l'amicale des boulistes. Mais sans l'amitié et sans les boules.

P.M.U. - Quelle autre solution avons-nous ? Avec les religions, je le sais bien, dans les prochaines semaines, le port du masque, du voile, du tchador, de la jupe plissée avec collier de perles sera obligatoire dans tous les lieux publics ! Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées. Mais la femme étant l’avenir de l’homme, dans le futur elles évolueront et porteront une certaine idée de l’Homme, militeront pour la liberté de chacun. Leur cause sera l'universalisme, l’unité du genre humain. L’égalité de tous avant l’identité de chacun. Et ce jour-là mon cher Passibeth, ni vous ni moi, nous ne vaudrons plus une peseta.

P.K. - Forcément, on sera passés à l’euro !

P.M.U. - Nous devons aujourd’hui éviter deux écueils. D’une part, le repli nationaliste. Ce dragon il n’a pas de passeport. Il nous faut unir nos forces, coordonner nos réponses, coopérer. La coordination européenne est essentielle et j’y veillerai.

PK - Et le deuxième écueil ?

P.M.U. - La débandade générale. La reine Birgit ne le supporterait pas.


6 février 

9 h Revendication émise par Antivax, dragon « qu’en a rien à taper du hashtag #balanceton » :

C'est dur d'avoir 20 ans en 303 parce que ce sont ceux qui vivent un sacrifice terrible. Quand on est jeune, on fait la fête, on a des amis. Je ne culpabiliserai personne mais j’ai la dalle et y’a plus de côtelettes d’agneau pour mon breakfeast. Alors désormais on change le menu ! Ce sera une jolie poulette chaque matin ! Et vite, j’ai la dalle !


10 février

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L’ex-légionnaire romain devenu mercenaire, Georges de Lydda, qui a lancé récemment sa start-up baptisée « ARN messenger », est arrivé dans nos murs. Il a fait ses premières déclarations à nos confrères de Radio Tripoli :

- Je crois que ce qui constitue, d'ailleurs, l'esprit religieux, c'est une aspiration constante à l'universel, c'est-à-dire cette tension entre ce qui a été et la part d'identité, qui est cette ipséité stricte, et l'aspiration à un universel, c'est-à-dire à ce qui nous échappe. Ce que révèle cette arrivée de dragon, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer votre alimentation, votre protection, votre capacité à soigner, votre cadre de vie, au fond à d’autres, est une folie.

- Ce qui signifie, en clair ?

- Ça va vous coûter bonbon. Nous devons convertir le plus rapidement possible. Nous sommes une nation de sciences, de lumières. Quand la science nous offre les moyens de nous protéger, nous devons les utiliser avec confiance dans la raison et dans le progrès. Nous devons viser la conversion de tous les Libyens. Beaucoup de choses que nous pensions impossibles adviennent, mais retenons ça. Le jour d'après, quand nous aurons gagné, nous ne reviendrons pas au jour d'avant.

 

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11 février

Georges de Lydda a affronté le dragon.

- Il y en a beaucoup qui ont essayé de m'intimider, a déclaré Antivax . Comme dirait Michel Audiard, il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes, .

- Je ne suis pas là pour verser le sang ou pour castagner, a répondu Saint-Georges. Faire pousser des roses, ce n’est pas mon truc et puis « thaumaturge », c’était le défi de la semaine dernière, on n’y revient pas. La dimension christique, je ne la renie pas ; je ne la revendique pas. Je vous signale juste que, sur mes conseils, la roi a fait empoisonner le dernier troupeau de jeunes filles dont vous vous êtes nourri ces derniers jours. Une fois que la viande est ingérée, des puces dites « 5G » pour « Gag : Gérard Gavé = Gogol Gaga» se diffusent dans le corps de l’avaleur sans attendre des années et s’en vont lui détruire les cellules du cerveau.

- C’est des craques ! Je ne sens rien ! a répondu le dragon. Et puis d’abord, comment tu sais que je me prénomme Gérard ?

- Même si vous n'avez aucun symptôme, vous êtes peut-être contaminé et vous pouvez contaminer les autres.

- C’est pas de jeu ! C’est de la triche ! Qu’est-ce que je dois faire ?

- Retournez au désert médical. Voici l’adresse d’un excellent guérisseur qui habite bien loin à l’Est. Il vous faudra marcher longtemps, longtemps, mais vous verrez, ce sont aussi des pays qui valent le déplacement. Allez zou ! En marche !

Le dragon s’est mis en route. Peut-être est-il encore en train de chercher ce fameux Docteur Raspoutine, là-bas, très loin au-delà de l’Hourraloural.

Off the record :

En attendant, la vie a repris comme avant ici. Enfin presque. D’abord il y a ces maudites cloches qui nous rappellent toutes les heures que la meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler.

Au palais le grand chambellan les maudit lui aussi, les nouvelles mœurs de la très sainte Eglise, en jurant à travers les couloirs qu’un roi qui ne fait rien n'obtient rien, que « le kwassa-kwassa pêche peu. Il amène du Comorien ». C’est un proverbe ancien qui se moque de Saint-Georges le Romain qui nous a tenu des discours du type « We all share the same responsibility : make our planet great again ! » et qui n’a pas été foutu de rester plus de six mois en vie après son bel exploit sur nos terres !

26 février 2022

Jeanne la Pucelle (Yvanne)



        - Père, je dois vous entretenir d'un sujet grave.
        - Eh bien ma fille je te vois toute transie. Que se passe-t-il ?
        - Père, je vais partir.
        - Mais où veux-tu aller pauvrette ? Tu ne connais pas le monde.
        - Un secret m'étouffe mon Père.
        - Un secret ? Que veux-tu dire ? Parle. Je t'en conjure. Tu n'as pas péché au moins ?
        - Oh non Père. C'est merveilleux. Et terrible à la fois. Je vous en supplie, écoutez-moi et croyez-moi.
        - Mais enfin de quoi s'agit-il ?
        - Je les entends tout le temps. Le jour, la nuit.
        - Qui ? Qui entends-tu ?
        - Les voix. Mon conseil.
        - Foutaises. Seigneur, aies pitié . Ma fille est devenue folle. La guerre dans le village t'a dérangé l'esprit. Tu divagues dangereusement. Nous allons consulter le prêtre.
        - La guerre. Il s'agit bien de cela Père. Point n'est besoin de confesseur. Mon cœur saigne. Il faut que j'aille à Vaucouleurs demander une escorte au seigneur de Baudricourt. Les voix me pressent d'agir.
        - A Vaucouleurs ? Une escorte ? Mais pour te rendre où ?
        - En France Père. Saint Michel, Sainte Catherine et Sainte Marguerite, dépêchés par Dieu me demandent de sauver la France. Je suis chargée d'une mission divine à laquelle je ne puis me soustraire. Je vais aller à Chinon rencontrer le souverain.
        - Toi, pauvre bergère de Domrémy, sauver la France ! Tu déraisonnes.
        - Je dois prendre la tête de l'armée du roi. Je dois lever le siège d'Orléans. Je dois conduire le roi à Reims pour le sacre. Je dois bouter les Anglais hors de France.
        - Comment est-ce possible ? Ma fille blasphème. Elle est habitée par le diable. Je vais envoyer quérir un prêtre pour l'exorciser. En attendant, prends ta quenouille et garde la chambre. Si c'est pas du malheur, une telle pucelle possédée par Satan !

Jeanne a subi maints exorcismes, maints douleurs et supplices. Les voix se sont éteintes.  Désespérée et anéantie, elle est morte à Domrémy dans les bras de sa mère.

Ah uchronie qui peut changer le cours des évènements ! Si cela s'était passé comme décrit, nous serions aujourd'hui, nous, peuple gaulois sous la férule de Bojo à prier pour que vive Elisabeth II.

26 février 2022

Une belle histoire (maryline18)

 

Charles Le Bon, aurait eu des excès de folie meurtrière. L'Histoire nous apprend qu'il aurait délégué ses responsabilités à son frère, et que malheureusement, de nombreux soldats perdirent ainsi la vie, lors de la bataille d'Azincourt. Et bien non, rien ne s'est passé comme nous le racontent les livres. Laissez-moi vous conter cette "bataille" .

Il avait bien des moments de folie mais celle-ci était inoffensive. Il voulait bien jouer à faire la guerre mais sans qu'il y ait de morts .

Henri V dut néammoins, à la suite de cet épisode de l'Histoire ( qui laissa tous ses soldats englués des jours entiers dans la fameuse clairière d'Azincourt), lui céder son Royaume. Après avoir déployé ses troupes (trop peu nombreuses) en Normandie, il faisait route vers Calais sans se douter que Charles VI, plus "fou" que jamais, lui avait préparé une surprise. Lui et ses hommes étaient perchés dans les arbres. Jouaient-ils aux indiens ?

 Toujours est-il que  le 25 octobre 1415, quand les Anglais arrivèrent, ils s'enfonçèrent jusqu'à la taille dans un sol préalablement préparé à leur intention. Installés au faîte des hêtres, les farceurs savouraient leur plaisanterie et riaient à gorge déployée. Nul ne fut scalpé mais aucun n'atteint la plage, d'où ils comptaient regagner le Royaume d'Angleterre.

Le roi, Henri V perdit ainsi son trône et Charles Le Bon agrandit son Royaume. Après avoir assez ri, les gagnants consolèrent les perdants et cassèrent la croûte . Le droit de pêche qui lui revint de fait lui permit de nourrir son peuple et tous les affammés de passage. Ses "prisonniers" furent libérés et rejoignirent leur famille respective. Sa bonté étonna et d'autres rois prirent exemple sur son grand cœur. C'est grace à lui que les richesses de la planète se partagent aujourd'hui en toute amitié et en bonne intelligence ; c'est pourquoi il fait si bon vivre dans un monde où tout va pour le mieux.

 

( Là c'est sûr, avec une telle conclusion, cette histoire ne peut-être qu'une uchronie).

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d%27Azincourt  

https://www.herodote.net/Artisan_involontaire_des_malheurs_de_la_France-synthese-2323.php

 

26 février 2022

D'uchronie (Kate)

 

Je vous écris

D'uchronie

Afin que vous

Ne me cherchiez pas

Je vous l'avais dit

D'utopie

Suis revenue et vous

Échappe pour aller là

 

En uchronie

On croise des toupies

Qui tournent à contretemps

On navigue surtout sans vent

Perdu dans les couloirs du temps

Sans croiser Ève ni Adam

D'un vague ici

Qu'on ne nomme pas

À un pseudo là

Par là par ci

 

Mais où est-on

Nulle part

Sans crier gare

Que fait-on

Des faux départs

On pique des fards

Vite qu'on se barre

Pour aller quelque part

Quelque temps

Un certain temps...
 

26 février 2022

Youkali est à ce prix ! - tiniak


Un matin, content de lui-même
flemmarde un peu à l’horizon.
Les hommes sont en rangs serrés,
par d’autres hommes (ces poisons !)
qu’ils craignent…

Car, à la fin de la journée, il faut que nombre d’entre eux saignent...

Han ! Han ! Et han !
Et han ! Et puis : “ah, merde !”
Encore un camarade fauché pour avoir brouté un brin d’herbe…

Rien n’est fait pour les ménager - bien au contraire !
Pour dire : mâcher du gravier, leur est souvent bien salutaire…
Il y a du sel et des minéraux essentiels à leur improbable survie
dans ces cailloux qu’On leur fait casser, jour et nuit

On, c’est l’Ignoble…
qu’ils ont porté naguère aux nues, par défaut (“allez, pourquoi pas ?”)

sans avoir jamais décelé, aux tatous noués sur ses bras
qu’il s’en fout du fromage frais ou de ce méritant vignoble, las !

Ne pas regarder vers le haut, c’est la consigne, désormais…

Ici, l'entraide est un péché !
Crime sans nom, puni de mort !
Combien s’y seront adonnés ?
Nul n’en sait rien; où sont les corps ?

Et pourtant, cet après-midi

tous ont surgi, le cœur battant,
contre la vilaine infamie
Bon nombre y ont laissé la vie, résolument
Leur liberté fut à ce prix !
(souhaitons, allons… qu’il s’agisse d’une uchronie)

 

…car “C’est un rêve / une folie / Il n’y a pas de Youkali !”
Les Sept Péchés Capitaux, Brecht/Weill. (pièce qui vient d'être montée au théâtre de Caen, un régal !)

 

26 février 2022

Il aurait fallu (Lecrilibriste)


« il aurait fallu »
presque rien peut-être »
un mot pour lui dire, qui lui dise bien
que tout peut s’apprendre
quand on a l’envie
et quand vous susurre la vie
que cela vous plairait bien

Il aurait fallu
Qu’on n’lui ne dise pas
Mais coudre un bouton, tu ne sais même pas
pour être styliste, il faut savoir coudre
ton coup de crayon ne suffirait pas

Il aurait fallu
S’ajuster des lunettes roses
être sure de  croire en soi
Dev’nir un peu plus rebelle
Rencontrer Coco Chanel
pour choisir sa voie
Car on a un peu le choix de possibles existences
qui ne tiennent qu’à un fil ou plutôt à un faufil
jusqu’à ce qu’en folle conscience
on choisisse ce chemin là
Allez donc savoir pourquoi

26 février 2022

Un bug dans la Genèse 1.0 (Vegas sur sarthe)

 

 

 

Dans la nuit du cinquième au sixième jour, IL s'éveilla avec un mal de crâne carabiné, comme une tempête dans son cerveau embrumé.
IL se traîna à la porte de sa chambre de l'Eden hôtel – l'unique cinq étoiles des lieux – et jeta un œil au Judas avec une certaine appréhension.
Dans le ciel tout neuf son grand luminaire avait donné rendez-vous à son petit luminaire comme si le Malin avait piraté son interrupteur crépusculaire et dans ce flot de lumière crue IL découvrit le spectacle pathétique de toutes les bestioles qu'IL avait créées la veille en train de forniquer à tout va.
Au moins son fameux slogan « Croissez et multipliez-vous » avait été reçu cinq sur cinq et les bonobos n'étaient pas en reste.
La tempête qui redoublait sous son crâne venait probablement de ces RTT dont IL avait abusé, des cocktails Rhum-Téquila-Tabasco créés de la veille.
IL s'en enfila un avant de se recoucher.

 

 

Quand IL ouvrit les yeux il faisait grand jour … son grand jour, le jour du Seigneur et IL dit que c'était bien ; cependant IL lui sembla malgré la brume cotonneuse qui persistait sous son crâne qu'IL avait raté un épisode du feuilleton, voire plus.
IL chercha des yeux sa tablette ou plutôt ses tablettes sur lesquelles IL avait patiemment gravé sa Genèse 1.0 mais IL ne la trouva point !
Le malin avait-il pu faire main basse dessus pendant son long sommeil ?
IL jeta un œil au Judas pour la seconde fois et se figea.
Dans le hall de l'Eden hôtel se tenait un étrange petit bipède vert, d'un vert fluo, presque chlorophylle, qu'on appellerait plus tard le vert Adam.

 

IL dut s'asseoir un instant tant la surprise était grande.
« Bien trop de tabasco dans mon RTT » se dit-IL en se frottant les yeux.
IL se serait bien recouché puisque c'était son jour à LUI mais il y eut des coups légers contre la porte.
IL entrouvrit l'huis … qui d'autre que LUI aurait pu entrouvrir l'huis ?
Le petit bipède vert lui parut soudainement plus grand, perché sur d'affriolants escarpins en loup-bouquetins (mi-canidé, mi-chèvre pour les curieux).
Le bipède était nu comme un ver – en tenue d'Adam dirait-on plus tard – et sans se présenter il se mit à minauder : »Y aurait-il pas une piaule de libre dans ce garni ? J'me les gèle dans ce hall ouvert aux quatre vents »
Et dire qu'IL avait mis tout son cœur au deuxième jour pour créer les quatre vents, la mer, les golfes clairs et ses blancs moutons … bref.
A l'évidence IL constata que le petit bipède vert se les gelait bel et bien et dans sa grande bonté IL le fit entrer afin de lui proposer une feuille de vigne.
« Enfilez-ça » lui dit-IL et IL ajouta « Vous êtes seul ? » en réalisant l'incongruité de sa question.
« J'attends des clients » répondit le bipède « mais ça se bouscule pas »
« A qui ai-je l'honneur ? » demanda t-IL car il était temps de reprendre le contrôle des événements.
« Appelez-moi Adam » répondit le bipède « puisque c'est le blase qu'on m'a refilé »
IL soupira d'aise; Adam c'était bien puisque c'était son idée à LUI.
IL devrait juste corriger certaines petites choses, apporter plus de virilité à tout ça.
« Est-ce qu'il ne vous manquerait pas une côte ? » hasarda t-IL en croisant les doigts dans son dos.
« Certainement pas» s'offusqua le bipède « je suis parfaitement constitué de toutes les composantes de ma personne » et il ajouta « par contre vous avez l'air bizarre »
En effet tout était bizarre depuis … depuis deux jours.
IL avait bel et bien perdu les pédales et IL se surprit à proposer un RTT au petit bipède-vert-Adam qui l'accepta.
IL en prit aussi mais par pure politesse.
« Bien sûr y'a pas de Oui-Fi, ici ? » marmonna Adam.
IL ignorait qui était ce Ouifi et IL répondit au hasard «par contre j'ai plein de paraboles comme 'le fils prodigue' ou 'la brebis perdue ' »
« J'connais pas cette marque » répondit Adam en sirotant son cocktail de bienvenue.
Dehors, un sifflement lancinant se fit entendre.
IL jeta un troisième œil au Judas et vit ramper un immonde serpent devant sa porte et qui sifflait un air qu'on attribuerait plus tard à Jeanne Mas.
Ça sifflait comme ça : « Toute première fois, toute toute première fois » 

 

IL retourna s'asseoir afin de reprendre un RTT.
Là-haut dans une chambre le petit bipède vert s'emportait à nouveau «Nom de Dieu ! Y'a pas de réseau non plus »

 

IL avait créé tout son petit monde dans l'espoir que ça tourne rond, que chacun suive son chemin Caïn-Caha mais au vu des événements récents tout portait à croire qu'il allait falloir faire une croix sur Caïn …
« Faire une croix, quelle drôle d'idée » songea t-IL.
IL constata que le Nabuchodonosor de RTT était presque vide et réalisa que bien malgré lui IL venait de créer le bug.

 

 

 

 

 

19 février 2022

Défi #704

 

Mais si, tout est possible !

 

Uchronie

 

7041

 

19 février 2022

Ont cru au miracle

19 février 2022

Thaumaturge (TOKYO)

 
SI je le décide en cet instant de rêverie miraculeuse je pourrai changer l’eau en vin.

Et cette déclaration méditative me rend soudainement nerveuse. Plus d’une fois de part le passé j’ai voulu changer le plomb en or . Un cauchemar zen d’applaudissements aurait alors surgit des profondeurs et  des spécialistes de tous bords se seraient disputé l’authenticité des faits.

Mille deux cents ans après ils se disputeraient encore.

Mais voilà n’est pas thaumaturge qui veut. il fut un temps où cette passion sacrée me tenait au corps ,

 Maintenant les délices de mon existence se résument dans l’écoute d’Opéras italiens.

Mon singe André ne dira pas le contraire, ce Macaque du vieux monde est un mélomane. Il est dingue de glace à la banane, de pains aux raisins, et d’opéras italiens. Un jour il a été pris la main dans le sac il venait de faucher un disque d’Opera du grand verdi pour mon anniversaire.

Les flics ont cru que j’avais dressé mon singe pour faire ce sale coup à ma place. Ces cons voulaient l’euthanasier. Ils l’ont séquestré au zoo de st Tropez. Mon brave André s’est enfui en fauchant au passage toute la bibliothèque d’un milliardaire sur son yacht. A l’heure où je vous écris nous nous berçons de symphonies avec Brigitte Bardot ma meilleur amie.

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19 février 2022

Salade miraculeuse (Jean-Patrick)

 

02-18-Alina KuptsovaQuels souvenirs que ces plats parfumés quand le soleil brille, à table sur la terrasse des grands-parents. Mamy le savait et quand j’arrivais là-bas, en plein cœur de l’été, j’avais droit à ses inventions que je mangeais nulle part ailleurs. J’entendais aussi les discussions qui l’aimantaient à grand-père :

— J’ai ramassé les cornichons avant-hier ; les as-tu mis en bocaux ?

— J’en ai préparé pour l’année entière ! Tu peux donner le reste à la voisine.

— Et les petits oignons ?

— Tu t’imagines peut-être que je les laisse aux poules…

Le potager passait en entier dans les pots de verre que Papy et moi alignions dans la cave.

Les plus beaux échanges chantaient dans la cuisine avant l’heure du repas, grand-mère passait ses commandes et grand-père en assurait la livraison :

— Des radis et des patates, je vais lui faire une purée. Ramènes-en davantage pour ce soir…

Papy trottait dans ses carrés de légumes, la serre et la cave, puis réapparaissait les bras chargés des ingrédients que Mamy transformait dans ses chaudrons magiques. Rien qu’écrire les mots ou les lire à voix haute me mettent l’eau à la bouche : les recettes de grand-mère valaient amplement celles des chefs réputés qui se montrent à la télé en tenue blanche ; le tablier de grand-mère était beaucoup plus modeste, avec ses carreaux et ses rayures ; et j’entends encore le son des casseroles quand elles les attrapaient.

 

Un jour, la peur suintait des fourneaux, la maison tremblait presque. Le menu jouait aux abonnés absents, la maîtresse-queue manquait d’inspiration et son porteur attendait la commande qui ne venait pas :

— Des nouilles froides, proposa-t-il espérant la soulager.

— Une salade de nouilles, hésita-t-elle un moment, avant d’en repousser l’idée : vendredi, avec le thon !

J’étais suspendu à leurs lèvres, mais elles restaient muettes. Soudain Mamy fixa le potager par la fenêtre :

— Tu en as dans le jardin ? demanda-t-elle.

— C’est la pleine période, répondit Papy d’un air convenu.

— Va m’en chercher… des grosses, des belles, des juteuses.

Et grand-père partit à brides abattues, à fond la caisse, à toute allure. Il m’étonnait par l’allure à laquelle il marchait, comme si une guêpe l’avait piqué ou qu’une envie pressante le saisissait. Je n’avais jamais vu grand-père filer de la sorte.

— Papyva rapporter ce qu’il me vaut pour te faire une salade de saison. Tu m’en diras des nouvelles !

Pour moi, Mamy parlait chinois : chacun de ses repas était délicieux, je mangeais toujours du beau et du bon : les yeux et la bouche se régalaient. Que pouvait-elle faire de plus ou de mieux ?

Bien vite grand-père entra dans la cuisine et posa une cagette sur la table, pleine de légumes frais, comme d’habitude ; rien d’exceptionnel !

— Allez, on met la table pendant que Mamy nous prépare une salade mi-ra-cu-leuse.

Je lui demandai ce que signifiait tout ce remue-ménage, je ne comprenais rien à leur manège :

— Ah ! avec ta grand-mère, c’est comme ça. Depuis le temps qu’on est ensemble, on se comprend à demi-mots. Aujourd’hui, elle m’a expédié dans le jardin, en me faisant comprendre que pour sortir de la mouise, la tomate urge !

 

19 février 2022

Chez Ginette et Simon (maryline18)

"Restaurant à la dérive cherche thaumaturge !"

Bien que les clients aient déserté l'endroit, le patron continue de noter le menu du jour sur l'ardoise.

m18

Il lui faut bien reconnaître que depuis que Ginette est partie, sa mauvaise humeur les a fait tous fuir. Plus haut, son offre d'emploi, tournée comme un cri au secours reflète son désarroi.

Yolande salue Simon tous les matins. En lisant son affiche, elle lui demande :

-" Tu cherches quoi Simon ? Un thau...ma...tuuurge ? Qu'est-ce c'est donc que c'te bestiole ? Un oiseau peut-être ?"

" Bonjour Yolande ! Je savais que tu allais me poser cette question et j'espère bien que tous ceux qui passeront devant, feront comme toi ! Un thaumaturge, c'est un magicien."

"Tu nous prépares un spectacle, peut-être ? Je t'imagine bien en clown triste !"

"Non, je ne prépare pas de spectacle mais seul un magicien pourrait m'aider a faire revenir mes clients. Je ne sais plus quoi inventer, si tu savais..."

"Mon pauvre Simon...Ta magicienne est partie et plus rien ne sera comme avant. Lui as-tu dit une seule fois comme tu l'aimais ? Elle est partie à la recherche d'un oiseau au ramage plus flateur...Tes clients venaient plus pour l'entendre chanter que pour manger tes huîtres, allez, tu le sais bien non ?"

"Oui, tu as raison, elle sublimait ma cuisine par sa gaieté, son rire me manque tellement !" 

"Les femmes ne se lassent pas de gentillesses, même si elles font "comme si" ! Allez, il faut que j'y aille ! Passe donc à la maison boire un coup de cidre, Léon sera content de te voir !"

 

19 février 2022

Les faiseurs de miracles (Yvanne)


Le plus grand thaumaturge de tous les temps est celui qui a créé le monde. Dieu pour les croyants.  Les autres expliquent l'Origine par la science. La science n'est elle pas elle aussi un thaumaturge ? Quoi qu'il en soit l'une ou l'autre version nous reste encore un mystère hors de portée. Il est plus simple  et peut être rassurant de s'en référer à un Dieu créateur.
Dieu a fait l'Homme et ce n'est pas ce qu'il a fabriqué de mieux. Mais il fallait bien peupler son univers. Et Il a dit « croissez et multipliez et assujettissez la terre. » Pour ce qui est de la dernière injonction, l'obéissance est totale. L'homme, dans sa folie destructrice s'acharne à dominer la nature en un combat qu'il sait inégal. Je crois que Dieu n'a pas été très clairvoyant. Il a déjà envoyé son fils comme messager quand il a vu que ça commençait à dérailler. Ferait bien de l'envoyer à nouveau. Un fils, thaumaturge lui aussi. Et qui a accompli beaucoup de miracles dont celui de ressusciter.

Tout ceci relève du surnaturel, du divin et surtout de la foi. Voyons des choses plus concrètes. Les mages, guérisseurs  et ceux que l'on désigne parfois comme sorciers se réfèrent aussi à la religion cependant.  J'en veux pour preuve l'énigmatique Raspoutine. Ce personnage, issu du peuple, a contribué par ses pouvoirs à accéder à une haute fonction – celle de conseiller particulier - près de la famille impériale de Russie au début du 20ème siècle. Ce paysan sibérien, un mystique errant de monastère en monastère se présente comme un religieux, un prophète. Son prédécesseur  à la cour fut un Français Maître Philippe, un lyonnais, intime des Romanov, qui leur prédit la naissance d'un fils pour hériter de la couronne, alors qu'ils avaient uniquement des filles.

Alexis voit le jour effectivement mais il est hémophile et manque de périr à diverses reprises. C'est là qu'intervient Raspoutine à qui Alexandra a fait appel. Il subjugue l'impératrice, l'ensorcelle par son regard magnétique et elle ne jure que par lui. Il devient son staretz (« celui qui s'empare de l'âme et de la volonté d'une personne pour les faire siennes. ») Raspoutine guérit le tsarévitch à distance alors que l'enfant se blesse lors d'un séjour en Pologne. Pour cela l'homme entre en extase devant l'icône de la Vierge Marie. D'où la corrélation entre le don, le pouvoir et le religieux. Pour la famille impériale cette guérison est un miracle alors que la médecine s'avoue impuissante. On connaît la suite.

De nos jours, il existe encore beaucoup de guérisseurs , curothérapeutes, magnétiseurs, médiums. Même s'il y a des charlatans parmi eux, tous ne le sont pas et certains accomplissent à leur niveau des petits miracles. Je connais une personne qui « enlève le feu » provoqué par des brûlures accidentelles mais aussi celui déclenché par l'eczéma ou la radiothérapie. Il soulage, guérit et ces séances lui occasionnent une grande fatigue.

Mon grand-père maternel avait aussi un don, celui de délivrer les enfants des oxyures. Je ne sais pas si cela se pratique toujours mais dans mon enfance il était courant de faire appel à lui. On lui demandait « un billet pour les vers ». Il s'isolait. Toujours dans la même pièce et devant une fenêtre. Vous pensez bien que ma curiosité étant la plus forte – alors que j'avais ordre de ne pas m'approcher – je le pistais et me cachais pour l'épier. Il prenait dans une armoire, dissimulé sous une pile de draps un tout petit calepin auquel était accroché un crayon à papier. Il traçait des croix d'une certaine façon sur la feuille arrachée au carnet tout en psalmodiant. Je suppose qu'il s'agissait de prières. Il nommait aussi à plusieurs reprises le prénom de l'enfant qu'il avait pris soin de demander. Ensuite il pliait le billet jusqu'à en faire un tout petit carré et de telle façon qu'il ne puisse se défaire. On épinglait « la chose » sur le 1er vêtement de l'enfant, celui directement sur sa peau. Il était précisé aux parents de faire brûler le talisman quand il n'était plus utile.

Vrais ou faux miracles, que croire.  Pour un clin d'œil à Walrus je ne pense pas que  le prochain (ou le même) » roi de France » puisse nous guérir des  écrouelles qui ne cessent de  nous empoisonner la vie.

 

19 février 2022

Le cours des miracles - tiniak

 

(racine carrée de “pouffe”, mais dans un dais à moudre**) 

 

Prenez un souhait enfoui depuis le plus jeune âge
faites-le rejaillir parmi votre entourage

un franc sourire à l’œil, avec le cœur battant
déposez le présent sous forme d’un hommage
et surtout n’attendez vraiment rien en retour

(hormis de constater la magie opérant)
il est ici question d’amour, pas de courage

 

Oubliez les leçons - autres que d’expérience !
mettez-les au pilon ou bien marchez dessus
gardez vos sentiments intacts,
stricto sensu
(ou pour le feu du garde-chasse… ou… les soldats loin de la France ?*)
ouvrez grand les mains sous le ciel; appelez la pluie et son miel
et laissez venir l’évidence…

(pour peu, ça vous trouera le cul !)

Un jour meurt au seuil de la nuit, sans coup férir
par enthousiasme ou par envie de n’en rien dire
(un franc sourire au cœur, l’œil frémissant)

c’est le moment privilégié pour se rapprocher des sirènes
(plutôt celles de nos pompiers dont le métier n’est pas pédant)
là, sur cet ancien Cours La Reine, en la belle ville de Caen
que longe un fleuve des plus lents, dans la semaine


Fabulons donc sur le concret
et pouf ! Soudain, miracle y est !
“ - J’ai rien entendu !!?!!
(connaissez-vous Machin Lompret ?)
“- Ah bah, ouaaaais !!! (exaltation polie)...”
En parenthèses, là, je pouffe… Vu ?
Y pas d’ miracle, au vrai. Quoi, si ?

 

Encarts pour encas :

* Je sais… Je sais. Jules Laforgue, encore lui ! Ben, oui. C’est grave, docteur ? Mais bon, c’est encore l’hiver non ?
Voui, nan pas tant “L’hiver qui vient” - vu qu'on est bien en plein dedans. Mais, ça y est ! Je le récite enfin par cœur, ce poème. Sinon… ? Je lis (pour la récré) un roman sirupeux, à base de cheesecake frison qui fait des miracles à Long Island : "La petite pâtissière de...".

** Oui, c’est clair : je me fais grand plaisir avec cette logorrhée en acrostiche. Mais bon, telle est mon écriture. Je vous ai fait plaisir, allez ! ces derniers temps. Permettez donc… Incidemment… Que je souffre, à nouveau, que l’on s’insurge de mes vivaces prétentions de thaumaturge; hula hop !
(“Je sais plus bien… Il est interlope ou trop pop ?”)



 

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