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Le défi du samedi

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21 août 2010

Chapitre 7 - Défi n°59, Les oiseaux de nuit... (Fafa)

 

- Bonjour Mademoiselle, je voudrais parler au juge Hais s’il vous plaît.

- De la part de qui je vous prie ?

- Lieutenant Roste.

- Un instant.

- ...

- Je vous le passe.

- Merci.

 

 - Lieutenant Roste !

 - Monsieur l’juge.

 - Quel bon vent vous amène ?

 - ...

 - Je plaisante, votre mandat de perquisition pour la BNG c’est ça.

 - Absolument. Sauf votre respect je commençais à trouver le temps un peu long.

 - Je comprends. Ecoutez je suis désolé mais je ne peux pas vous le donner. Vous n’avez aucun élément pour appuyer votre demande.

 - Monsieur l’juge, vous me connaissez, vous savez que je ne vous dérange pas pour rien. Si je vous demande un mandat c’est qu’il y a quelque chose de pas clair, je l’sens et vous savez très bien que j’ai le nez le creux pour les trucs louches !

 - Il n’empêche Lieutenant que je n’ai rien pour étayer cette demande.

 - Qu’est-ce qui se passe Monsieur l’juge ? Ce n’est pas la première fois que je vous demande quelque chose avec les mains vides et qu’au final je vous ramène une belle affaire !

 - Je sais, mais là je ne peux rien faire.

 - Vous ne POUVEZ ou vous ne VOULEZ rien faire ?

 - Doucement lieutenant, dois-je vous rappeler à qui vous parlez !

 - C’est si gros que ça la BNG ? Ou alors vous avez des actions chez eux !

 - Dernières sommations Lieutenant, vous êtes à deux doigts de l’outrage.

 - Je ne pensais pas que l’argent pouvait vous atteindre...

 - Là vous avez dépassé les bornes lieutenant, personne ne m’a acheté et personne ne m’achètera jamais, il y a d’autres poissons dans la mer, celui-ci est trop gros pour vous et pour moi c’est tout ! Je vous conseille d’être revenu à plus de raison la prochaine fois que vous me demanderez quelque chose, sinon je ferai en sorte que vos supérieurs vous rappellent à l’ordre plus formellement. Me suis-je bien fait comprendre ?

 - Parfaitement... Au plaisir Monsieur Le Juge.

 

 - Putain d’pognon ! Putain d’capitalisme de merde !

 - ... ?!

 - Durand, tu vas m’appeler la BNG et leur dire que le juge nous a filé un mandat pour fouiller tout leur siège et les labos !

 - Mais Lieutenant le juge ne vient pas de vous le refuser ?

 - Si, mais ils n’en savent rien. On va secouer un peu la fourmilière et voir ce qui en sort...

 - Entendu Lieutenant.

 

***

 

 - Un thé ?

 - Volontiers merci.

 

Le psychothérapeute quitta son fauteuil Barcelona et se dirigea vers la porte d’entrée du bureau derrière laquelle Il disparut pour ne réapparaître que dix minutes plus tard, portant un plateau sur lequel se trouvait une théière Oïgen, deux tasses et quelques biscuits disposés sur une petite assiette en porcelaine d’Imari.

 

 - Nous voilà fin prêt pour votre récit, dit-il en se rasseyant.

 

Il servit le thé, ne proposa ni sucre, ni lait, ni citron comme il se doit et attendit tranquillement que la jeune femme qui n’était plus allongée reprenne le cours de son histoire

 

 - ...

 - Je ne me souviens pas de grand-chose du parcours, j’étais endormie quasiment tout du long. Juste à un moment nous sommes passés sur un dos d’âne, j’ai ouvert les yeux et j’ai aperçu la vitrine d’un café qui faisait un angle de rue. Ensuite j’ai re-sombré.

 - Vous vous souvenez du nom du bar ?

 - Non je ne crois pas...

 - Dommage, sous hypnose nous aurions peut-être put le faire remonter...

 - Peut-être que le nom de ce café me reviendra plus tard...

 - SOURIS !

 - Qu’est-ce qui vous a pris de crier comme ça PHILLIES ?!

 - Excusez-moi, mais je vous ai programmé lorsque vous étiez encore sous hypnose avec un mot clé, « souris » en l’occurrence, pour qu’à chaque fois que je le prononce, le souvenir qui vous échappe ressurgisse aussitôt mais il fallait pour bien faire que je fasse un peu jouer l’effet de surprise à la première utilisation. Je crois que ça marche, vous m’avez appelé Phillies.

 - Phillies ? Oui maintenant ça me revient effectivement, un café assez vieillot avec une devanture en moulure et PHILLIES écrit en lettres dorées. Merci Docteur. Euh, Jean-François. Cela ne me dira malheureusement pas où ils m’ont emmené mais un indice au moins sur la direction prise...

 

Je commençais à me réveiller lorsque la voiture s’est arrêtée. Nous étions dans un parking souterrain totalement désert. La paire de bras inconnue et celle du chauffeur m’ont soutenu jusqu’à la porte d’un ascenseur et nous sommes montés au sixième et dernier étage.

 

J’avais la nausée et lorsque la cabine s’est immobilisée un peu vite j’ai vomi mon repas sur le pallier.

 

Là, sur le pallier, je me serais cru au labo, à la BNG, partout des sas, pas des portes. Ils m’ont emmené dans un box qui aurait pu être un cabinet de dentiste. J’ai été attaché par des sangles sur un fauteuil articulé qui a été mis en position table. Je leur demandais ce qu’ils allaitent faire, je suppliais de parler à Philippe...

 

 - Philippe ?

 - Oui, nous sommes, nous étions plutôt, comment dire... proches, il était un peu plus que mon patron ce pourri. C’est lui l’homme de la photo dans l’appartement. Quand je pense que cet enfoiré m’a...bref, vous voyez ce que je veux dire. J’avais confiance en lui, toutes les belles paroles, toutes ses belles promesses, une raclure qui marche pour les gros bonnets de la finance et un maquereau en plus ! Si je le coince je lui montrerai que moi aussi je sais faire des trucs avec des petites bêtes !

 - Des petites bêtes ?

 - Oui. Finalement Philippe est venu avant qu’on « m’opère », une fois que j’ai été bien attaché et qu’un bon calmant m’ait été administré, il m’a tout expliqué. Il m’a dit qu’il le faisait pour mon esprit de chercheur et que de toute façon, je ne risquais pas de le raconter après.

 

Vous voyez, la BNG a fait travailler énormément de chercheurs dans un tas de domaines très différents les uns des autres et comme pour moi, à chaque fois que les recherches aboutissaient, ils « volaient » les résultats qui tous risquaient d’aller à l’encontre des firmes qui se cachent derrière les bonnes intentions apparentes de la fondation.

 

Lorsqu’ils ont découvert l’état d’avancement de mon projet et surtout la partie production d’énergie que j’avais soigneusement caché jusque là, ils ont paniqué. Les firmes pétrolières, entre autres, ont vu leur avenir réduire comme peau de chagrin, toute la filière nucléaire itou, vous voyez la cata pour tous ces actionnaires. Ils ont décidé de faire appel aux oiseaux de nuit pour remodeler l’histoire à leur goût.

 

Il y a quelques années, un chercheur spécialisé dans les nano technologies a trouvé le moyen de créer de microscopiques robots, capables, après implantation dans la substance grise, d’aller détruire les plaques amyloïdes et d’autres, responsables de la maladie d’Alzheimer par exemple. Mais les laboratoires pharmaceutiques ont vu ça d’un très mauvais œil, leur ventes de soins palliatifs risquaient de chuter et leur dividendes par la même et comme ils comptent parmi les plus gros donateurs de la BNG, ils se sont arrangés pour « étouffer » l’histoire.

 

En lieu et place d’un remède miracle contre beaucoup de lésions cérébrales, ils ont mis au point le lavage de cerveau le plus efficace qui soit, jusqu’à votre intervention bien sûr ! Les nano robots isolent les neurones qui stockent les souvenirs à annihiler et empêchent ainsi le cerveau d’accéder à une partie de sa base de données. Mieux, ils sont capables d’implanter de nouveaux souvenirs, très simples, pour mieux faire passer la pilule à leurs patients. Ils appellent ça les oiseaux de nuit, ils passent sans plus de bruit qu’un froissement d’aile et après eux il ne reste qu’un trou noir comme la nuit.

 

C’est ce qu’ils ont fait avec moi. J’étais sensée me souvenir de mes recherches sur le traitement des déchets par les bactéries mais plus de l’application de production d’électricité.

 

 - Incroyable !

 - Je vous avais promis du lourd...

 - Comment peut-on en arriver là pour quelques millions d’Euros ?

 - Des milliards Jean-François, des dizaines de milliards d’Euros ! Certains sont prêts à tuer pour bien moins ! Mais grâce à vous nous allons pouvoir les stopper. Il faut que je réunisse quelques pièces à conviction et ensuite j’irai voir la police. En attendant je vais jouer leur jeu.

 

 - Depuis combien de temps avez-vous « disparu » ? Quelqu’un a bien dû s’inquiéter de ne pas vous voir et prévenir la police.

 - J’en doute. Vous savez, à part mon travail au labo, mes seuls moments de libre je les passais avec l’autre enflure. Mes parents, mes frères, ils n’ont pas reçu de mes nouvelles depuis belle lurette... Tout ça va changer.

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21 août 2010

Boire ou conduire (Vegas sur sarthe)

"Mon Gastounet, tu crois qu'on va y arriver?"
"Tinquiètes pas bébé, j'ai mis un pack de six avant de démarrer"
"Une minute! J'espère que tu ne parles pas du pack que j'avais enfermé au coffre hier soir?"
"Euh... si, la Contrex en un litre et demi"
"Bon sang, on avait dit qu'on n'utilisait que l'eau du bain pour la voiture"
"Ouais, mais je m'en suis déjà servi pour tondre la pelouse et tailler les haies!"
"T'as toujours une bonne excuse, et qu'est ce qu'on va boire maintenant?"
"Bébé, on part trois jours chez tes parents alors on tapera dans la cave à ton père..."
"ça m'étonnerait! Tu sais bien qu'y garde tous ses crus pour la Peug-eau"
"Si c'est pas malheureux de refiler des millésimes au carburateur d'une Ren-eau!"
"C'est pas une Ren-eau j'te dis... c'est une Peug-eau"

Un bolide rouge les dépasse en trombe, suivi d'un énorme nuage de fines bulles rosées...
"C'était quoi ça? Encore un nanti qui roule au Dom Perignon?"
"Non bébé, c'est une italienne, une Ferrari ça roule forcément à la San Pellegrino, on n'est pas du même monde, même en temps de crise... surtout en temps de crise"
"N'essaie pas d'noyer le poisson avec ta crise... on ne touchera pas au vin de papa"
"Bébé, je préfère le boire que le mettre dans le réservoir! J'ai pas envie comme lui de provoquer un embouteillage monstre à cause d'un plein de vin qu'était bouchonné"
"D'abord il était pas boucho... c'est quoi ce bruit que j'ai entendu?"
"Quel bruit?"
"T'as pas entendu ce clapotis quand t'as pris le virage?"
"Non... Ah si! J'ai mis l'aquarium des enfants dans le coffre au cas où on manquerait de carburant"
"T'es gonflé! Et leurs poissons, t'en as fait quoi?"
"Ben y sont dedans... c'est pas trois malheureux guppys qui vont faire baisser notre moyenne, et puis y passeront jamais au travers du filtre"
"Les pauvres! Y doivent êt' déçus!"
"Mais non bébé, ils frétillaient bien avant qu'on démarre!"
"Monstre!! J'te parle des enfants, pas des poissons!"
Gaston pousse le son de l'autoradio, espérant faire diversion et faire oublier à Bébé la mort annoncée des guppys.

"Flash de onze heures: Les Emirats arabes inaugurent leur millième usine d'embouteillage à Abu Dhabi... le cours d'eau s'enflamme à plus de trente dollars"
(Soupirs)

"Marée blanche dans la Manche: un tanker de la British Aqualeum chargé de 120 000 tonnes de Aqua-Pura fait naufrage et menace de désaler les côtes françaises"
(Soupir interrompu)
"Gastounet, tu leur avais au moins donné à manger avant de partir?"
"Ouais bébé, une dose de granules comme d'hab..."
"Mais non! Pas aux poissons, aux enfants?"
(Soupir)
Un jingle qu'ils connaissent trop bien les fait sursauter et Gaston éteint vivement l'autoradio; ils en ont plus qu'assez de ce slogan débile... Boire ou conduire, il faut choisir.

21 août 2010

Liste de courses d'un désordonné -défi #6- (Joe Krapov)

Chez Nature et découvertes :
- un coffret de santal et un collier de griffes
- un nuage en pantalon
- des illuminations

A la librairie du Furet du Nord :
- un roman inachevé, des histoires de jadis, des paroles de naguère, et, parallèlement, des cantilènes en gelée
- du papier à lettres de mon moulin

Chez le fleuriste :
- un bouquet de fleurs du mal
- des roses pour aller voir si les mignonnes ont point perdu cette vesprée leur teint de légende des siècles et de dames du temps jadis en balade

A la jardinerie :
- un peu du bonheur d’Adrienne pour le mettre dans le pré

A l’agence de voyage :
- un ticket d’entrée dans un rêve étrange et pénétrant

A la droguerie :
- de la Soupline de Paris
- des paradis artificiels
- des alcools et des calligrammes
- des lés pour les reines qui font tapisserie pendant que les murènes chantent des hymnes d’esclaves

A la maison de la presse, acheter les « Dernières nouvelles des étoiles »

Chez le taxidermiste :
- une cigale, une fourmi, un rat des villes et un rat des chants (deux mâles) d’aurore
- un raton laveur.

A la pharmacie : faire prendre ma scansion pour savoir dans quelle étagère.

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21 août 2010

Un tramway nommé désir (chanson) (Sebarjo)

J'arriverai par le tramway, sur ce même quai demain

Tu me verras j'en suis certain, j'aurai des fleurs à chaque main.

 

Alors, si tu le veux, viens me chercher

Alors, moi j'aimerais, viens me retrouver...

 

Je descend de ce tramway, sur le même quai qu'hier

En te cherchant parmi la foule, qui peu à peu se fait légère.

 

Allez, si tu le veux, viens me chercher

Allez, moi j'aimerais, viens me retrouver...

 

Je me suis assis sur ce banc vert, le quai était déjà désert

Je t'attendrai encore une heure, en écrivant ces quelques vers.

 

Allez, si tu le veux, viens me chercher

Allez, moi j'aimerais, viens me retrouver...

 

Je suis remonté dans ce tramway, nommé désir de te revoir

Je rentre seul encore une fois, mais en gardant toujour l'espoir

 

L'espoir, qu'un jour tu viennes me retrouver

L'espoir, que ce jour devienne réalité...

 

Car je remonterai dans ce tramway, sur le même quai demain

Tu me verras j'en suis certain, j'aurai des fleurs à chaque main...

21 août 2010

En 2018, bientôt ... fermez le ban ! (Zigmund)

En 2018,  bientôt ... fermez le ban !


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En 2018, ces arbres sans aucun intérêt commercial auront enfin disparu.

Une fois qu’ils seront coupés(et les lauriers aussi) nous pourrons licencier les trois jardiniers  qui devaient ramasser les feuilles et nettoyer les allées du parc. Un robot avec K*rcher intégré permettra que le revêtement reste beau et propre.

En 2018, le parking du fast food aura enfin pris la place de cette partie du jardin : qui regrettera ces sièges qu’il fallait repeindre régulièrement à force d’accueillir les fesses des mémères  à chien chien ou des « cas soc » à gros chien ?

En 2018, les animaux seront interdits dans la ville et les vieilles dames rejoindront leur place dans la maison de retraite «  les petits pas » prévue au bout du parking du centre commercial près des  pompes  à essence, et la prison mitoyenne accueillera les délinquants. Des caméras seront installées à cet endroit pour surveiller cette partie de la zone industrielle.

En 2018, la zone commerciale qui verra le jour à la place du jardin des plantes sera bien plus utile que cet îlot de verdure sale.

En 2018, seuls quelques écologistes  attardés  et chevelus regretteront ce jardin public et ces grands arbres, ces allées sales (pleines des  feuilles des arbres …beurk ! ) . S'ils veulent faire dans la nostalgie, qu’ils se contentent de mettre cette photo  en fond d’écran sur leur ordinateur.

Néanmoins, nous leur conseillons la discrétion car en 2018, la loi  anti opposition permettra de remplir la prison en toute légalité.

 En 2018, vous n’aurez même plus besoin d’aller voter il vous suffira d’aller à l’hypermarché et de valider votre carte vitale consommation.

En 2018, notre cité sera devenue un pôle d'attraction pour les investisseurs et un exemple pour nos voisins. les travaux ont déjà commencé...

ZI

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21 août 2010

DIX VIES EN UNE -défi 11- (Cédille)

 

Chaque matin je me levais et ouvrais les yeux sur un décor ou le pharaonique le disputait à la grandeur solennelle d'une cathédrale. La soie des draps me caressait délicatement à chaque mouvement et j'éprouvais un plaisir sans bornes à promener mes jambes sur le tissu précieux. Puis venait jusqu'à mes oreilles le chuchotement des vagues du lagon comme un appel à l'amour dans une eau qui avait la pureté d'un diamant noir...

Le miroir me renvoyait l'image d'une jeune femme blonde qui aurait pu être belle si elle n'avait abusé la veille d'une petite mousse, suivie d'une autre petite mousse, suivie d'une, non de beaucoup de petites mousses ! Je pris une Royale menthol en chantonnant : j'sais plus qui j'suis, j'sais plus qui j'suis !


Un appel retentit : Ève ! Ève !... Je mis un temps avant de réaliser qu'il s'agissait de moi... Je ne savais plus, après tant de vies vécues en une seule !

Ce que je savais c'est que j'avais très envie d'un diamant, d'un gros diamant. Depuis la veille cette envie ne me quittait pas.


D'ailleurs parlons diamant pensais-je... ne pas oublier de suggérer au grand Zig qu'il n'y a pas meilleur cadeau pour prouver son attachement, mais fais gaffe Henriette (Henriette je crois que c'est moi mais j'ai un p'tit doute,) veille surtout à ne pas pousser le pépère dans les orties... et pendant que tu y es veille aussi à ce que ta caboche garde bien en elle que tu es Ève ici... et prends bien soin de laisser Henriette là où tu aurais bien cru la voir finir son existence : au Juvénat de l'île trucmuche ou sur les planches du Fol Amant ! Penses-y bien ma toute belle me disais-je en me levant pour savourer le petit déjeuner qu'un tahitien musclé à souhait venait de déposer devant moi (faudra que je trouve un instant pour lever le tahitien pensais-je).


Ève ? Henriette ? Sœur Maria de Jésus ? Ninon Bouche en Cul ? Lova Roploplo ? Je ne savais plus très bien. Faut dire qu'il y avait de quoi !


Née Henriette LEGROS dans les années cinquante, j'avais passé mes quinze premières années en cité d'urgence avec quatorze frères et sœurs, deux parents alcooliques professionnels, une grand-mère voleuse de poules et fille de joie à ses heures (on l'appelait encore La Grande Lola), un grand-père qui à quatre-vingt ans estimait encore être le parrain du coin même s'il n'était  plus charrieur à la mécanique (Fred Pied Léger qu'on le surnommait, car il était aussi leste qu'un danseur étoile), c'est vous dire !


A quinze ans, ivre de l'univers (que je croyais m'appartenir) j'étais partie un matin sans demander mon reste. Las ! Qui n'a pas connu la rue ne peux comprendre. Un temps je crus à l'amour, le vrai, l'éternel, celui qui vous fait briller dans les yeux de l'autre, je suis une passionneuse qui dévore tout au propre comme au figuré, faut l'savoir !


Voilà ce que j'étais jusqu'à ce que Bébert le Toulousain, mon homme, mon marlou chéri aux yeux fauves me prête à Yamamoto Kadératé un japonais ex sumo au regard plus torve que torve !


Nouvelle fuite, nouvel univers, nouveau nom ! Je fus recueillie par une dame patronnesse, comtesse de son état, qui me confia au Juvénat des Filles du Christ. Je mis un temps à m'adapter. Par exemple les sœurs n'aimaient pas du tout me voir dévaler les étages sur la rampe d'escalier, n'appréciaient pas vraiment de m'entendre proposer la botte au jardinier du monastère (moi j'étais gentille, j'voulais faire plaisir à ce pauvre homme). Je mis un an avant de répondre lorsque j'entendais « Sœur Maria de Jésus, au parloir ! »


Il fallait que je me regarde dans la petite glace de ma cellule et que je me répète : si t'entends Sœur Maria de Jésus tu réponds, Sœur Maria de Jésus, c'est toi !


Le Juvénat c'était pas si mal, sauf qu'il fallait se lever au milieu de la nuit pour aller à la prière alors qu'auparavant c'était l'heure à partir de laquelle je commençais à trouver un certain goût à l'existence ! Je garde encore le souvenir de nuits de salsa et de samba dans les bras de Bébert !


- ah c'que t'es belle ! Ah c'qu'e t'es bonne Ninon Bouche en Cul me serinait-il ! La danse tu l'as dans l'corps comme du bon pinard !


Hélas ici, au Juvénat, salsa et samba ne faisaient pas partie de l'ordinaire des nonnes et le seul exercice physique autorisé était la génuflexion et l'exercice terrible du Prie-Dieu ! Faut l'voir pour le croire ! Deux heures à genoux sur un Prie-Dieu est un exercice de niveau olympique et vous en sortez aussi moulue qu'après passage dans un presse-purée ! Ajoutez à cela que j'avais une voix qui arrachait des cris d'effroi à la chorale des nonnes et vous aurez compris !


- Vous roucoulez Sœur Maria me répétait la Mère Abbesse, vous roucoulez, c'est indécent !


Il y avait aussi mon vocabulaire qui ne satisfaisait pas et j'avais du mal à faire comprendre à la Mère Supérieure


- qu'aller au canard ça faisait du bien,

- que « les dessous de Paris » n'étaient que mon porte-jarretelle et ma petite culotte,

- que lorsque je disais que Sœur de l'Enfant Roi se parfumait à l'essence de chaussette ça voulait dire qu'elle puait des pieds

- qu'un étalon n'était pas un cheval, encore moins un bourrin mais un homme qui faisait bien l'amour

- que je n'étoufferai plus jamais la bouteille de vin de messe... je disais vrai !


Bref les nonnes se déliquéfiant et la Mère Supérieure s'étranglant, j'avais l'impression désagréable d'être de la Paroisse de la Nigaude, et entre roucoulades et Olympiades du Prie-Dieu j'ai déclaré forfait au bout d'un an. Adieu l'habit immaculé, adieu le voile qui me coupait le front, à moi bas noirs, bouche rouge et tout le reste... Et puis une année sans amour... rouillée que j'étais !


Ce fut alors que des envies de salsa me reprenant j'eus l'audace de me présenter à la porte du Fol Amant, une cave où paraît-il on cherchait des danseuses. Il fallait un cul, une bouche, des jambes, des seins... J'avais tout le matériel sur moi ! Ce fut avec succès que je passai l'examen. L'on me baptisa Lola Roploplo (mon tour de poitrine).


J'eus un succès fou, les hommes se disputèrent mes faveurs (j'étais partageuse), mais un jour IL vint, lui, le Président «de» ou «du», je ne sais plus très bien. Le pouvoir est une drogue savez-vous, surtout lorsque vous l'avez sur un homme tel que lui. J'avais tout : la beauté, l'amour, le pouvoir, l'argent, le Président !


J'avais trouvé ma vraie place. Certes je ne porterai jamais son nom, mais aujourd'hui encore il m'a à la bonne, et c'est moi et non Bobonne qui s'étale dans l'eau du lagon. Si j'osais je chanterai bien Voilà Ma Gloire, mais je dois rester digne, Ève je suis devenue, Ève je dois rester... même si c'est un peu dur d'être plusieurs !



21 août 2010

Une liste de courses poétiques -défi #6 (Lorraine)

Je pars, pardon, je m’envole. J’ai des ailes, oui, oui, regardez bien, diaphanes, ourlées d’or, doucement nervurées. Aujourd’hui rien n’est normal, c’est un jour hors du monde, un jour imaginaire, un jour inventé où tout est permis, à condition d’établir une liste de courses poétiques.  Je n’hésite pas, je vous la montre, j’ai tout noté :

 

- D’abord, le ciel de mon enfance. Il effacera tous les chagrins de ma vie.

- J’y ajoute  une robe à crinoline. J’en ai tant rêvé ! La voici, dansante, parsemée de roses, découvrant les épaules, serrée à la taille, et belle, belle !

- Pour me contempler, le miroir des fées. Elles me l’offrent avec indulgence, il donne vingt ans à tout le monde, et me revoici prête à aller au bal.

- Comment oublier l’oiseau des îles ? Il chante,  il virevolte, il enivre, il apporte le parfum des fleurs polynésiennes, il charme.

-  Et pour l’accompagner, un air de guitare un peu guttural, un peu ardent, très sensuel et si évocateur !

- Une anthologie. Ils y sont tous, mes poètes d’autrefois, mes poètes de vie, ils me lancent une poignée d’alexandrins lorsque j’entrouvre le livre, un sonnet, une balade. Sans eux, que serais-je ?

- Enfin,  pour m’accompagner dans ce périple qui m’entraîne , le regard bleu de mon amour. Ce regard perdu à jamais et retrouvé en cet instant où l’illusion est reine.

 

       Je clos ma liste.  Elle contient le bonheur du rêve. C’est bien.

 

LORRAINE

 

21 août 2010

À chacun sa chanson (Joye)

Défi n° 12

Le “défi # 12” sera au fromage ou ne sera pas !

Ah ! Une petite contrainte pour la route, quand même : insérez, incognito, un titre d’une chanson de Joe Dassin dans votre texte. Les lecteurs s’amuseront à le retrouver.
Et puis... interdiction de commencer une seule phrase par une consonne.
Voyelle exigée !


À  la folie

 À la santé d'hier

 Amour , anneau aisé (Amou, Annot, Aisy)

  Allez roulez !

 Alors qu'est-ce que c'est?

 Un petit carré, souvenir du passé.

 

Il était une fois nous deux

 Aux caprices des dieux

 Entre deux adieux

 Et l’amour s’en va comme ça, comme ça

 Et l’amour s’en va comme ça

 

Après la fête

 Au bout des rails

 Où c’était ? (Oussetet) Moi, J’oublie…

  On se connaît par cœur

 Abondance d’bonheur

 Il a plu, notre brin d’amour

 

 Il était une fois nous deux

 Aux  caprices des dieux

 Entre deux adieux

 Et l’amour s’en va comme ça, comme ça

 Et l’amour s’en va comme ça

 

 Un baby bébé

 Un peu comme toi

 Un peu piquant, un peu poivré

Un cadeau de papa

 Un peu de paradis

 Il a plu…il n’est plus…on s’en va

 

 Aux bleus des cieux

 Ah ! si  délicieux

 À chacun sa chanson…

 Et l’amour s’en va comme ça, comme ça

 Et l’amour s’en va comme ça

 

 Et si tu n’existais pas

 Entre deux adieux

 Et l'amour…

je m'en irais

21 août 2010

Où se dilue DIX LU -défi #82- (MAP)

Eh oui ... j'ai osé ! En même temps ça fait du bien ..... enfin c'est vous qui voyez ...

Allons-y pour  DIX LU majuscules :

(Bon courage !!!)

:-)

1 - Je n'ai fait que passer à LUre à toute allure !


2 - Très aimable le Père LUstrucru, c'est une bonne pâte !


3 - On n'arrive pas à trouver les frères LUmières ! Ils doivent encore être partis au ciné !


4 - C'est un vrai pari que de s'appeler LUtèce !


5 - LUlly, arrêté pour tapage nocturne, a été mis au violon !


6 - Jean LUrçat n'a jamais été invité au bal. Il a toujours fait tapisserie !


7 - A LUgdunum on avait coutume de nourrir les lions avec des dandelions !


8 - A LUnéville on sort son chat tôt !


9 - Raymond LUlle était un vieil ARS MAGNAque !


10 - A LUxeuil-les-Bains on peut mettre un terme à l'isthme !

Vous êtes arrivés jusque là !!!! Eh bien vous êtes drôlement courageux !!!

21 août 2010

LE VERT (KatyL)

De la couleur des herbes fraiches et des feuillages ....me donne l'idée d'aller me promener
dans la verdure, évidemment pour faire quelques kms à pieds il faut encore être vert et avoir de la sève sous ses souliers....
Je marche , je regarde les arbres et au bout de quelques kms , je me dis:
"je vais faire un petit feu de brindille , pour mon petit casse-croûte" , mais je n'ai ramassé que du bois vert !! aussi , pas sotte la Katy , j'avais emporté quelques légumes verts en salade que j'ai pu déguster....
Un type arrive
-"eh que faites vous dans mon pré ??"
-" je mange mon petit casse-croûte , j'ai fait un petit arrêt dans ce bel endroit, est-ce que je vous dérange???"
-" non mais ici c'est chez moi ! faut pas pousser le vieux dans les orties !! merde alors !! il faut demander la permission "
-"ah bon? comment on sait que c'est chez vous ? où est-ce inscrit ??? je vois un champ d'herbes au bord du chemin, je m'y assoie , je vous demande donc , puis -je rester assise et manger ce casse- croûte Monsieur ?"
-"ben oui"
-"merci Monsieur"
Après cette verte réprimande au langage un peu "vert" je déguste mon hors d'œuvre...
Moi qui voulais me mettre au "vert" tranquillement !!
Je m'installe mieux puisque j'ai la permission du vieux Monsieur et je met mon dos contre un arbre , tout de suite ma colonne vertébrale se détend ...
Je regarde autour de moi car j'aime peindre et cette balade bucolique est dans le but de rapporter des photos de verdure, pour de futurs tableaux ....
Je pense tout de même que le vert est  une couleur secondaire et que selon le bleu et le jaune de base tout peut varier, je regarde autour de moi et effectivement, les verts sont subtilement différents ...du vert tendre, au vert anglais, on passe du vert sapin , au vert de vessie ( le plus employé en peinture)  puis un vert un peu kaki, un vert émeraude pour ce quelques feuilles , je cueille , je cueille des échantillons de verdure , que je presse entre des papiers ... je vois entre deux buissons un vert malachite, j'avoue que je suis éblouie par tant de verts dans la nature!! je le savais mais en recueillant ces échantillons c'est encore plus probant...
Tiens !! un arbre assez vieux couvert de vert de  gris, et de champignons de bois d'arbres dont je ne connais pas le nom .
le Monsieur qui m'avait si vertement reçu revient dans le pré , et cette fois à l'air plus avenant et il me dit:
-" je ne voudrais pas passer pour un ours mal léché , aussi je vous ai apporté cette pomme verte "
-"merci beaucoup Monsieur, j'espère que ce n'est pas la pomme de la discorde??"
-" non me dit-il , j'ai été maladroit ce matin, c'est à cause de la maladie de mes chevaux
le vertigo!! cela me tracasse .. c'est pour cela que je vous ai vertement reçu , tenez je suis venu avec ce vertenelle pour ouvrir le verrou de la porte de  la dernière clairière , là vous y verrez toutes sortes de fleurs et des cygnes sur le plan d'eau"
Je le suis , il est vieux et bancal , je suis peut-être blonde aux yeux verts , je sais me défendre, j'ai pris un bâton dans ma main au cas où ???je me méfie et me creuse le vertex..
Il ne peut rien m'arriver je viens d'indiquer à un ami par sms où je me trouvais et ce type à
l'air plutôt insignifiant.../...
Je le regarde de profil et je trouve qu'il a une ressemblance assez frappante avec notre vieux roi Henri le vert-galant...!! cela m'amuse....je l'imagine en pantalon d'époque ....
On avance ...
Quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir ce plan d'eau couvert de cygnes avec leurs petits
et plein des fleurs sauvages autour de l'eau , des iris d'eau , des taches multicolores, je prends des photos, à la verticale , à l'horizontale , j'en ai le vertige!!
Comme la patience est une de mes vertus , j'attends et un miracle se produit!!
trois petits cygnes arrivent juste devant moi et me regardent , les parents derrière eux, je les ai juste dans l'axe de mon appareil...vertubleu!! quelle chance !!
plus loin je continue seule cette fois non sans avoir remercié le vieux Monsieur...
j'arrive droit sur un verger qui portera de beaux fruits pour le moment ils sont encore verts mais VERTUMNE dieu des vergers va se charger de faire mûrir ces fruits ...

Bon ça y est j'ai mon tableau en tête
en arrière plan le verger, puis l'étang avec les cygnes , et tous les verts de la nature ( grâce à mes échantillons ) puis je finirai en 1er plan par ces fleurs sauvages..

vous vous êtes bien promenés avec moi dans la nature??
alors attendez dans quelques temps vous verrez le tableau
katyL



14 août 2010

Ont gravi les marches menant au défi de l'été -6-

14 août 2010

Il était un grand ROI (défi #109) (MAP)

Comptine issue d'une collection de rimes en "terre" ... (Y'en a comme ça qui ont de ces idées, quand même !!!)

Il était un grand Roi

-sa barbe touchait terre-


Il avait une fille

aux yeux pleins de mystère.



Elle aimait en secret

un homme de la terre


Mais elle dut hélas

a tout jamais se taire


Car son père voulait

pour elle un dignitaire


Désirant pour beau-fils

un Prince d'Angleterre

La belle, un beau matin

s'en alla, solitaire


Emportant son chagrin

tout autour de la terre.


Plus jamais ne revit

son père autoritaire.

* * *

Princesse

14 août 2010

Défi 109 (Venise)

venise871
venise872

14 août 2010

Défi 35 (32Octobre)

32871
      32872

14 août 2010

Chapitre 6 - Défi n°53, Le divan... (Fafa)

Un vaste vestibule s’étirait sur quelques mètres derrière la porte par laquelle elle venait d’entrer.

Un grand miroir faisait face à une console empire sur laquelle était placée un vase à la forme étrange, non sans rappeler un vase à libation mochica. Le sol était recouvert d’un tapis rococo et les murs couverts de nombreuses lithographies monochromes aux sujets évocateurs.

Sur l’une des portes que desservait la longue pièce, un petit écriteau indiquait « SALLE D’ATTENTE ».

Elle entra le plus silencieusement possible malgré la poignée antédiluvienne et les gonds grinçants.

Cinq chaises empire étaient installées en cercle autour d’un guéridon du même style placé au centre d’un tapis persan. Sur les murs à nouveau des lithographies mais cette fois en couleurs et pour la plupart des Jules Chéret.

Les goûts du propriétaire des lieux semblait des plus hétéroclites. Elle s’installa sur une chaise.

Quelques minutes plus tard, la deuxième porte de la salle d’attente s’ouvrit, un petit personnage rabougrit la franchit, opina légèrement du chef en la voyant, traversa la pièce à petits pas rapides et disparut derrière la porte d’entrée.

Elle mit un instant à remarquer la silhouette élancée appuyée contre le châssis de la porte encore ouverte.

L’homme était grand, brun, sec comme un coup d’trique comme aurait dit sa mère, les sourcils fournis, de petites lunettes rondes, un nez aquilin, un menton carré, une bouche fine aux lèvres pâles et un petit trait de barbe sous la lèvre inférieure. Ses vêtements correspondaient à la décoration.

            - Bonjour. Nous avions rendez-vous ?

            - Non.

            - Je ne reçois que sur rendez-vous je suis désolé. Mais nous pouvons...

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, elle se mit à nouveau à pleurer.

            - Allons, allons, calmez-vous. Il venait de poser une main sur son épaule. Venez avec moi, je n’ai personne d’autre de prévu ce matin de toute façon, suivez-moi.

            - Merci.

Elle se leva et le suivit dans la pièce suivante. Celle-ci tranchait complètement avec les deux premières. Les meubles étaient beaucoup plus récents, elle reconnut un fauteuil Egg de Arne Jacobsen derrière un bureau qui était en fait une table LC6 de Le Corbusier, une chaise longue LC4 également de Le Corbusier sur laquelle l’homme lui indiqua de s’installer et un fauteuil Barcelona de Mies van der Rohe dans lequel il se laissa aller après qu’elle se soit elle-même assise ou plutôt allongée. Les murs étaient blancs sans aucun cadre à l’exception du célèbre Guernica de Picaso accroché au dessus de la LC4 et le parquet avait été laqué en gris béton puis vitrifié.

            - Dîtes-moi ce qui vous arrive. La voix était posée, quasi sans intonation.

            - J’ai tout oublié, je ne sais plus qui je suis.

            - Où étiez-vous lorsque vous vous en êtes rendu compte ?

            - ?...

            - Bien oui, quand avez-vous réalisé que vous n’aviez plus de souvenir ?

            - Je ne sais pas, je me suis réveillée ce matin sans savoir qui je suis...

            - Vous n’avez donc pas de souvenir de la journée d’hier ?

            - Non, ni des jours avant, ni de cette nuit !

            - Où étiez-vous ?

            - Dans un appartement.

            - Votre appartement ?

            - Mais j’n’en sais rien !

            - Allons, y-a-t-il dans cet appartement vos vêtements, vos affaires de toilettes...

            - Il y a des vêtements qui me vont.

            - Et rien d’autre, des objets intimes, des photos de vous, avec des proches ?

            - Oui, il y a une photo de moi avec un homme devant une maison, je ne me souviens ni de l’un ni de l’autre.

            - Et bien, sauf à penser que quelqu’un veut vous jouer une mauvaise farce, on peut en conclure que cet appartement est le vôtre ou celui de cet homme dont vous seriez sans doute proche non ?

            - Sans doute. Son esprit cartésien recommençait à prendre le dessus.

            - Vous me paraissez cohérente, sans signes de désorientation mais également sans traces de traumatisme.

            - C’est aussi ce que je me suis dit.

            - Il y a des cas d’amnésie provoqués par des chocs émotionnels. Je ne me risquerai pas à un diagnostic catégorique, je ne suis pas praticien mais cette option me semble plausible qu’en pensez-vous ?

            - Oui, je crois que oui. Mais que faut-il que je fasse ?

            - J’ai dans l’idée que vous n’êtes pas entrée chez moi par hasard et que la mention sur la plaque à l’entrée vous a attiré, je me trompe ?

            - Non, sans doute que non, vous pensez que l’hypnose pourrait me rendre la mémoire ?

            - C’est mon fond de commerce chère Madame, si je ne le croyais pas je serai ni plus ni moins qu’un escroc... madame comment d’ailleurs ?

            - Max...

            - Vous vous appelez Max ?

            - Ca m’est venu comme ça.

            - Alors va pour Max, on progresse déjà c’est fantastique non !?

            - Oui, merci docteur.

            - Jean-François, Decker mais restons en à Jean-François s’il vous plaît. On y va ?!

            - On y va !

            - Bien allongez-vous confortablement.

L’homme expliqua alors le processus de la mise sous hypnose et commença dans la foulée. Moins de dix minutes plus tard sa patiente était paisiblement en état de sommeil paradoxal.

            - Bien, commençons par le commencement si vous le voulez bien Max, c’est bien votre nom n’est-ce pas ?

            - Oui, Maxime mais tout le monde m’appelle Max depuis toute petite.

            - Votre enfance justement, où êtes-vous née ?

            - A Saint Nazaire, là où il y a les chantiers navals.

            - Et que faisaient vos parents ?

            - Mon père était Capitaine d’un des bateaux pilote et ma mère gérante d’un magasin de meubles.

            - Vous avez des frères, des sœurs ?

            - Trois frères !

L’homme continua ainsi à remonter le temps depuis la tendre enfance de la jeune femme jusqu’à la semaine précédent sa supposée amnésie.

            - Vous touchez au but, vos recherches semblent concluantes et vous avez décidé de faire un essai grandeur réelle, en quoi cela doit-il consister ?

            - VOYELLE ! VOYELLE !

En une fraction de seconde tout venait de lui revenir. L’homme la ramena rapidement à l’état conscient, elle se souvenait maintenant de toute son histoire...

            - Calmez-vous. Votre mémoire est revenue ? Un hochement de tête. Complètement ?

            - Oui.

            - C’est VOYELLE qui vous a tout rappelé ?

            - Oui. VOYELLE c’est le nom du prototype qui doit servir a valider mes recherches.

            - Sur le retraitement des déchets ménagers.

            - Indirectement. Mes études portait effectivement sur des bactéries capables de « digérer » nos ordures mais ces bactéries ont une particularité, elles sont capables de produire un courant électrique.

Jusqu’à présent toutes celles qui ont été découvertes produisait un courant d’une très faible intensité mais la variété que j’ai découverte est elle à même de générer un courant continu un million de fois plus puissant que tout ce qui a été mesuré jusqu’à présent à condition d’en réunir une certaine quantité qui correspond en fait à une colonie.

Avec l’aide de biologistes j’ai réussi à faire vivre des colonies de bactéries pendant plusieurs mois en vase clos, des « cartouches » et à en produire de nouvelles d’une manière fiable et très peu onéreuse. Avec l’aide de physiciens, j’ai mis au point une sorte d’accélérateur de décomposition capable de récupérer l’électricité produite et de la transmettre en un flux permanent grâce à des onduleurs, des « réacteurs ».

Avec ces deux systèmes couplés j’ai accès à une source quasi inépuisable et extrêmement bon marché d’énergie. Pour démontrer la viabilité du processus j’ai décidé d’en équiper un véhicule propulsé par un moteur électrique, VOYELLE, Voiture hYbride Electrique Low Emission. Un ingénieur a adapté l’ensemble dans une Bluecar que j’ai rebaptisé. J’avais déjà effectué plusieurs trajets sans problème et j’étais décidé à présenter le prototype au président de la fondation qui finance mes études...

            - Et que s’est-il passé ?

            - J’ai déjeuné avec mon « patron » et je lui ai tout raconté. Au début il a eu l’air abasourdi, forcément, et puis petit à petit son attitude à changer il est devenu... inquiet. J’ai bien vu que quelque chose n’allait pas mais je ne comprenais pas quoi. Ensuite il est redevenu très enjoué, il me disait que c’était formidable, que nous allions pouvoir régler les problèmes énergétiques de tous les pays du globe, et caetera.

Nous avons fini de déjeuner rapidement, il était pressé de découvrir VOYELLE. Il s’est absenté quelques minutes pour régler l’addition, j’aurais du me méfier à ce moment là, il est connu dans tous les restaurants où il va déjeuner, il ne règle jamais directement l’addition lui-même, en fait il était partit téléphoner.

Son chauffeur nous attendait à la porte. Lorsque je suis monté dans la limousine, j’ai senti des mains puissantes m’agripper, me plaquer contre le cuir de la banquette et une aiguille s’enfoncer dans mon bras et puis plus rien

            - Jusqu’à votre réveil ce matin ?

            - Non, je me suis réveillé plus tôt, ailleurs...

            - Et ?

            - Et ce que j’ai découvert là dépasse de loin tout ce à quoi on peut rêver, ou plutôt cauchemarder, les Oiseaux de nuit...

14 août 2010

L'assassinat de Madame sans (hy)giène (Défis n° 2 et 4) (Joe Krapov)

Le commissaire Tempête, à peine arrivé sur les lieux, déclara tout à trac sans tambour ni trompette : Yvette, la victime, était un peu pompette. Le coupable est Pierrot, l’hygiéniste à tout crin qui joue à la crapette. Yvette est rousse et a de tout petits roberts dessous sa salopette mais ce n’est pas pour ça que Pierre la rouspète : c’est qu’elle a mangé trop de fayots ce midi et du coup la rousse pète. Pierre, sans alibi (rien qui vaille tripette) n’a même pas songé à prendre sous la carpette la poudre d’escampette ni non plus à planquer l’escopette avec laquelle il a trucidé la pépette ! C’est un meurtre d’arpète !

detentegaz


Le commissaire Tempête,
A peine arrivé sur les lieux, déclara tout à trac sans tambour ni trompette :
Yvette, la victime, était un peu pompette.
Le coupable est Pierrot, l’hygiéniste à tout crin qui joue à la crapette.
Yvette est rousse et a de tout petits roberts dessous sa salopette
Mais ce n’est pas pour ça que Pierre la rouspète :
C’est qu’elle a mangé trop de fayots ce midi et du coup la rousse pète.
Pierre, sans alibi (rien qui vaille tripette)
N’a même pas songé à prendre sous la carpette
La poudre d’escampette
Ni non plus à planquer l’escopette
Avec laquelle il a trucidé la pépette !
C’est un meurtre d’arpète !

14 août 2010

Y a des matins comme ça (Poupoune)

Ah ! C’est quoi ce bruit ? Un réveil, oui… Bon… où il est ? Ah… et comment ça s’arrête… ? Voilà. Bon. Merde. Je suis où là ? Il fait sombre, je vois pas grand-chose… C’est une chambre. Bon. Un lit. Un chevet. Une armoire. C’est joli. Bien. Je ne sais pas chez qui je suis. En fait… Putain, je sais pas qui je suis ! Merde. Merde, merde ! Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe ?!

… Bon. Calme… Respire. Pas la peine de s’énerver. Allez. Je me lève, déjà. Bon. Je ne reconnais rien ici. Je vais voir les autres pièces… Couloir. Une porte. Voyons… Ah. Une chambre d’enfants. Deux lits. Des formes sous les couvertures. Je referme vite, sans bruit. Il y des photos au mur. Où est la… voilà. Lumière… Un monsieur et une dame. Des enfants. Deux. Ceux de la chambre ? Les visages ne me disent rien. Je regarde mieux… Non. Je continue. Nouvelle porte. Salle de bain. Miroir. Mon reflet dans la pénombre. Je ressemble à… oui. Lumière. Ah, oui. Je suis la dame des photos. Putain de merde. Je suis chez moi ? Et les enfants, là, alors… ? Instinctivement, je porte la main à mon ventre. Instinct de quoi ? Tout juste si je suis sûre d’être une fille, alors une mère ? Putain c’est quoi ce merdier ? Et le type, il est où ? Il y a des affaires d’homme, là. Il doit vivre ici aussi… Bon. Je vais le chercher. Il pourra sûrement m’expliquer… J’éteins la lumière et je retourne sur mes pas. Nouvelle porte. Toilettes. Je continue… Encore une porte… J’hésite. C’est… bizarre, ces portes qui ouvrent sur un inconnu qui… qui devrait m’être familier, non ? C’est… angoissant. Je ne comprends pas. Je ne sais même pas comment je m’appelle et ce que je fais là et… Stop ! Calme… Respire. Allez. J’ouvre. Vestibule. Placard. Deux portes ouvertes. Cuisine et… Salon. Je vois le dos d’un fauteuil. Quelqu’un dedans. Avec un journal ouvert. Bon. Il ne m’a pas entendue, on dirait. Je toussote. Pas de réaction. Peut-être qu’il s’est endormi sur son journal. J’approche. Oui. Il dort. Non, il… Non. Je recule. Je cherche la lumière. J’allume. Je reviens vers lui. Il est… Le journal est taché. Rouge. Il ne dort pas. Il est… Je suffoque. C’est le type des photos dans le couloir. Je crois. Je ne veux plus le regarder pour vérifier. Il a un trait rouge à la gorge. Un trait de… Un… Je ne veux pas revoir ça. Et mon regard est… mon regard est attiré par l’image tachée du journal. Un dessin. Un visage. Un portrait… Un por… Je lève les yeux et vois mon reflet dans la vitre. Le dessin… un portrait. Mon portrait. Portrait-robot. Un avis de… je prends le journal taché… Ça fait bouger la tête du type qui penche vers l’arrière et… oh ! ce trait sur sa gorge qui se… ça… oh… j’ai un haut-le-cœur. Je ferme les yeux. Je reporte mon attention sur le journal et ses taches et… merde.

Les enfants ? Je retourne dans leur chambre. Je soulève la couverture du premier lit et… Oh !... J’hésite à regarder le second, mais… il faut… je dois… Putain de bordel de merde ! Cette fois j’ai tout l’estomac qui se vide sur le joli tapis moelleux. Salle de bain. Reprendre mes esprits. Je fais couler longuement l’eau fraîche sur ce corps qui est le mien. Je regarde ces mains qui sont… qui ont… qui... Un peu de rouge s’écoule avec l’eau au fond de la baignoire.

Calme… Respire.

Bien.

Peu importe qui je suis.

Je sais ce que je dois faire.

Fuir.

14 août 2010

Adrienne ouvre sa boîte à petits bonheurs (Adrienne)

Adrienne ouvre sa boîte à petits bonheurs

Défi numéro 17 (29 juin 2008) : voici une consigne de MAP: Inventaire de votre boîte à petits bonheurs avec tous les souvenirs qui s'y rapportent. 

Chaque matin, j’ouvre ma boîte à petits bonheurs en même temps que j’ouvre les yeux . Non, avant même d’ouvrir les yeux. C’est déjà un bonheur de se réveiller, même si on a le dos un peu cassé.
Puis j’ouvre les rideaux : quel que soit le temps, c’est un bonheur de voir le monde qui m’entoure.

J’ouvre une deuxième fois ma boîte à petits bonheurs en ouvrant quelques portes : celle du frigo, du four à micro-ondes, de l’armoire où il y a la vaisselle. C’est un bonheur de prendre un bon petit déjeuner. Et j’ouvre la porte de dehors aussi, trop contente de retrouver mes chats fidèles au poste. Je ne peux les voir sans sourire.

J’ouvre une troisième fois ma boîte à petits bonheurs en ouvrant mon ordinateur portable : comme il a déjà eu des ratés, je suis contente qu’il s’allume. Comme j’ai eu des problèmes avec mon hébergeur, je suis contente de voir mon blog. Et comme j’ai eu des problèmes avec la publication des commentaires, je suis plus contente que jamais d’en avoir. Je fais la tournée des blogamis et je souris encore.

J’ouvre une quatrième fois ma boîte à petits bonheurs en ouvrant la portière de la voiture. Quel bonheur ce petit trajet vers l’école chaque matin, quinze kilomètres de bonheur en musique et en songeries. Le paysage aussi est toujours beau, quelle que soit la saison.

J’ouvre une cinquième fois ma boîte à petits bonheurs en ouvrant ma classe. Je jouis de tous les instants, les préparatifs avant l’arrivée des élèves, leur accueil, les cours, les échanges, les ‘au revoir à demain’.

J’ouvre une sixième fois ma boîte à petits bonheurs en ouvrant la boîte aux lettres et la porte du garage . Même si le courrier n’est pas toujours rose, quel bonheur de trouver une lettre, une carte, l’annonce d’une naissance ou d’un mariage.

Bonheur aussi de se retrouver chez soi, avec le jardin, les chats, l’ordinateur, le frigo, le four à micro-ondes…

… et puis le lit pour pouvoir tout recommencer dès le lendemain.

14 août 2010

Le train de Beauvais (Sebarjo)

Le Train de Beauvais


train_de_beauvais

Flush
Push

la porte se referme,
Le vieux train ferrailleux de Beauvais
M’emmène vers notre petit nid
sans encore de nichées
Mais,
Véritable petit paradis
Couché
Sur une plage de l’Ile de France.

J’allume une cigarette,
La fumée, tourbillonne
Au-dessus de ma tête,
Buffles et fées chantonnent
Et déchantent.

Une goutte de sueur
Glisse
Sur le verre maladroit
de mes lunettes.

Le train ne fume plus
Et moi Non plus,
Les rails grincent :

Push push flush
Push push flush

A rêver,
Voilà
L’arrivée.

14 août 2010

Comme ça se trouve ! (Walrus)

Bien sûr qu'ils se tiennent la main ! Les enfants qui ont peur se donnent toujours la main... et ils serrent, fort !

Pas dû me fatiguer beaucoup cette semaine, je lisais justement "L'oiseau de mauvais augure" de Camilla Läckberg :

... Elle lui rappelait le conte qu'ils lisaient si souvent. Le frère et la sœur curieux qui s'égaraient dans la forêt. Qui étaient seuls et effrayés, prisonniers d'une vilaine sorcière. Eux aussi pourraient s'égarer dehors. Elle les protégeait. Est-ce qu'ils avaient envie de s'égarer ? Est-ce qu'ils voulaient risquer de ne plus jamais retrouver le chemin de la maison ? Elle les avait déjà sauvés de la sorcière une fois... Sa voix paraissait si petite, si triste quand elle répondait à ses questions par d'autres questions. Mais en lui, quelque chose le poussait à continuer, même si l'angoisse déchirait sa poitrine quand elle avait les larmes aux yeux et que sa voix tremblait.
L'attrait du dehors était si fort
...

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Le défi du samedi
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