Ronchonchon il aime pas l'idée qu'on télé-commande sa vie. Nom d'un cochon en rute, aucune télé ne commandera sa vie !
Ses 2 cochons de parents ont pourtant bien essayé de le commander... Mais cette tête de cochon-mule n'en faisait déjà qu'à sa tête !
Et puis tout ça, c'est suranné, non ? Il paraît qu'à l'époque des Dinosaures, ils regardaient une grosse boîte carrée qui avec le temps est devenue rectangle et s'est affinée en épaisseur à coup de régimes aux contenus de plus en plus light.
Au programme :
Sur T'as pas Faim (TF1) -> allégement des réflexions et des idées Sur Rance 2 (Surtout oublions le F) -> putréfaction de conciliabules insipides Sur FrOnce 3 -> ride du lion et "maningite" Sur Haine 6 -> horreur et décadence ... et léthargie Sur ARchez (en Espagne) -> pointement du doigt conformiste et tentative d'éveil
Aujourd'hui à force de mincir, cette grosse boîte est devenue si petite qu'elle tient dans la main et la télé-commande a été implantée dans les index des utilisateurs. On n'arrête pas le progrés !
Fini les disputes pour choisir le progamme & fini les compromis Fini les discussions autour d'un sujet & fini les échanges qui nourrissent Chacun zappe à son rythme avec son index personnel et se laisse porter par un commandement de taille : "Make Your Day" ou "fais de ta journée une réussite" Tik Tok a remplacé Tic et Tac
Elle est pas belle la vie ! euh non "plus belle la vie" Bref. Il y a des mots qui me rendent gronchon.
Ce soir obscur, elle est suspendue à l’odeur Du feu dans l’âtre. Elle est sous le banc de parole - Comme à six pieds - On la voit dans le flux moqueur Des poutres du grenier. Du plancher qui m’engeôle.
En mots zappés ma table fissurée émiette Au fond d’un coffre clos des écrits de sapin, Glisse tous feux éteints l’encre sous ma palette Et fait hurler au vent les branches du destin.
L’arbuste descellé flotte sur la douleur De ma plume transie, et sous son auréole, Las je m’assieds à terre, abattu et songeur, Fixant sans un mot dit ma flamme qui s’étiole.
Ce soir obscur, ma chandelle morte est muette, Ma plume est endormie à l'ombre du chemin. Ma Page Blanche et vierge en tambour ni trompette A su zapper mes mots et m’en taire la fin
...
Vous savez bien ici
Parfois on reste coi, recroquevillé sur la consigne
Mais aussi, souvent, on zappe, on surfe et on écrit mille mots !!!!! :
"Tant qu'y'aura des mots à zapper ..."
Et zappe et zappe
Et zappe sur ton faire-vouloir Et zappe et zappe Tu dormiras mieux plus tard …
Des textures imagées tant qu’y’aura On fumera des cigarilles
Sous la lumière blafarde De ta lampe qui grésille À vouloir le faire, illusoire Dérisoire, tu babilles en coquilles Et fendilles des cés cédilles …
N’assiège plus les touches du farfelu !
Zappe et re zappe Le dessous de tes doigts gourds Lors ne plombera plus son œuvre En vinaigres aigris par la bouche fumante Amarante dans tes vases clos …
Je vois tes lèvres pincées au fin feu des tempêtes Étreignant tes journées héliocentriques Sous ta main morte étriquée Qui écrase en gravité des pivoines fanées …
Zappe et zappe sur ta vie
C’est un récit que tu crieras C’est une histoire que tu reliras C’est une histoire que tu écriras Comme il est bon qu’elle soit écrite Et telle image sera-t-elle peinte ?
Qu’il faudra se l’entendre dire Sur le clavier de tes chimères
Alors sans bruit tu t’égosilles
Et tu zappes zappes Aux méandres saurs de tes mots dits
En France on zape avec la zapette -un ou deux p (on n'en garde qu'un, ça suffira !)- peu importe puisque le mot "officiel" serait télécommande.
Télécommande : mot né en 1945... car on arrivait déjà à commander un appareil à distance et le mot devait faire défaut, alors ce mot a-t-il été ainsi fabriqué en 1945, donc, sur deux racines de langues mortes très en vogue à l'époque. De :
- "télé", au loin, à distance, en grec ;
- "commande" de "cum", avec et de "mandare", ordonner, en latin.
La télévision s'est infiltrée dans les foyers dans les années 60, chez nos voisins d'en-dessous Adamo chantait l'amour en noir et blanc et quand ils nous invitaient le dimanche après-midi, on était nombreux, c'était gai, plus que les disques et la radio. Ensuite mes grand-parents ont eu la télé, même s'il n'avaient pas de salle de bain, et ils parlaient tout le temps en même temps, commentant tout... Enfin, bref, elle s'est généralisée, même mes parents en ont acheté une et elle a trôné en reine dans la salle de séjour pendant des années, et de noir et blanc elle est passée à la couleur et mes parents se sont séparés (non, pas à cause de la télé) et puis la télécommande est arrivée... Tellement familière, elle a fini par s'appeler zapette puisqu'on pouvait zaper avec (ce que j'ai toujours détesté) et passer des heures à regarder tout et n'importe quoi sans jamais s'y intéresser, sinon s'adonner au plaisir de zaper (ou plutôt l'addiction)... qui aurait tout aussi bien pu être substitué par une manette de jeu video, style "playstation" où on joue au tennis, même si c'est en virtuel au lieu de passer des heures de beau temps à regarder Roland Garros alors qu'on ne connait pas une seule règle de ce jeu, hormis qu'il faut souvent s'éponger le front, de préférence après avoir couru, hurlé ou bu un coup... Mais bon, souvenirs, souvenirs...
Non, je ne zape pas, je choisis mon programme et s'il me déçoit, je l'arrête, en principe...
Alors bougeons un peu, enfin un peu plus que ma raquette et moi sur un court et partons, oui, partons !
En Angleterre, on zape avec le "TV remover", et ce mot zap m'évoque instantanément le temps (les années 80) où je lisais les romans de David Lodge, notamment "Un tout petit monde" où l'intelligentsia (ou considérée comme telle) universitaire se retrouvait de séminaire en congrès au quatre coins de la planète (si j'ose dire) et les professeurs Philip Swallow (England) et Morris Zapp (USA) m'émerveillaient de leurs quêtes, conquêtes, connections, etc., bref, zapaient autour du monde tels des "Ulysse" modernes...
Plus récemment, et même pas plus tard que la semaine dernière, cette belle couverture bleue et ce titre sybillin, mais surtout un nom d'auteur dont j'avais toujours entendu parler sans jamais le lire -Julian Barnes- m'ont attirée. Non, je n'ai pas zapé le livre au bout de dix pages, ni même de cinquante, comme je n'hésite pas à le faire dès que j'en ressens l'envie ou le besoin. Non, j'ai plongé dans ce livre, il m'a happée... enchantée, questionnée, plu. Le tennis n'y joue pas de rôle, non, mais dans "La seule histoire" que j'ai lue ensuite, oui.
Ce dimanche matin tôt, l'animatrice radio annonce qu'on est samedi et l'animateur ne rectifie pas. Je me lève, il fait encore nuit. Mini zapette en main, j'allume la radio, elle dit "HELLO" et aussi "GOOD BYE", comme la chanson (mais "GOOD BYE" est plus facile à photographier !) dans la cuisine. Tiens, une interview de France Brel, la fille de Jacques Brel et à la tête de sa fondation. Elle choisit pour la chanson finale de l'émission une belle chanson canadienne, triplement canadienne et universelle. Non, je ne prendrai pas la manette pour zaper ! Mais si, après j'ai zapé... dans le temps, en février 2018, le mot du défi de la semaine était "curriculum", et j'ai eu la confirmation que cette chanson m'avait déjà emballée, et ce gars ben ordinaire aussi... et me suis envolée avec lui !
Vous me croirez ou pas mais c'est juste après avoir appuyé sur Display que son fourreau en lamé a rejoint la moquette ! On n'avait même pas eu le temps d'enquiller nos Margarita's qu'elle était déjà offerte devant moi avec un sourire qui semblait dire "Come on, essaie autre chose". Je me gardai bien d'appuyer sur Retour de peur qu'elle se rhabille, alors d'un doigt fébrile - n'importe qui aurait eu le doigt fébrile dans cette situation - je pressai la touche Outils. Le convertible bascula brusquement à l'horizontale tandis que ma chaîne s'était mise à distiller du Sinatra. Pas le temps d'aller sur Menu pour choisir un Barry White de derrière les fagots, j'allais devoir me contenter de 'Something stupid'. (un signe prémonitoire) Je ne connaissais rien d'elle mais dans la position où nous étions, nul besoin de la touche Info pour deviner qu'elle avait tout ce qu'il faut là où il faut. Fébrile, j'hésitais entre les touches Open/Close et Size quand la touche Exit s'enfonça malencontreusement! Cette foutue zapette venait de me lâcher alors que je lui avait offert des piles neuves la veille, des Duracell Supreme à dix euros pièce.
D'un coup de reins - celui dont je ne profiterai jamais - elle se relève et tandis qu'elle renfile son fourreau en lamé, je pianote sur Retour à qui mieux mieux... le canapé en folie s'ouvre et se referme comme une huître au rythme de 'Douce nuit Sainte nuit' immortalisée par les petits chanteurs à la croix de bois. Je peux vous dire que ça, ça vous plombe une ambiance... Vous avez déjà essayé d'emballer sur 'Entendez résonner les pipeaux' ?? J'ai tenté un Mute en espérant que le silence jouerait en ma faveur mais j'avais bel et bien perdu tout contrôle. Je n'ai pas eu le temps non plus de rentrer son petit nom au clavier - ça c'est pour mes statistiques - qu'elle était remontée sur ses talons aiguilles. De son mètre quatre vingt dix augmenté elle me toisait avec la moue dédaigneuse de celles qui ne pardonnent rien à la technique, même la plus sophistiquée. A cet instant elle était bien la seule à avoir du sexe-à-pile.
J'ignore ensuite ce qui s'est passé, j'ai sans doute appuyé par mégarde sur la seule touche qui devrait être interdite, la touche Skip et j'ai entendu deux fortes explosions dans son bustier … Effondrée sur le canapé - réouvert par bonheur - elle venait de perdre son 95D et moi toute occasion de finir la nuit avec mon inconnue.
Dans l'ambulance j'ai bien essayé de consoler ma planche à pain avec un vieux Dylan récupéré sur mon smartphone mais elle ne pensait déjà qu'à la reconstruction de ses airbags. Ça chantait "How many roads must a man walk down ... » et un ambulancier alangui me faisait de l'oeil !! J'ai balancé la zapette par la fenêtre... de nos jours on nous vend vraiment de la camelote!
Youpi ! Je vais faire d'une pierre deux coups comme dit l'autre. Sans le savoir et sans le vouloir l'ami Walrus me donne l'occasion de vous servir ma daube commencée la semaine dernière et laissée en plan pour courir après Ernest, mon espiègle petit fils. Daube, daube, tiens nous y voilà déjà : daube vient, il paraît, de adouber qui signifiait préparer, armer un chevalier. Tant pis, mes amis si vous êtes déjà passés à des histoires moins guerrières. Avec « youpi » ça devrait le faire il me semble. On verra. Moi j'en suis encore à chercher l'arme qui pourrait concurrencer dans le temps le xyphos. Ah, il pioche le prof, pour nous servir les mots les plus extravagants – j'allais dire les plus tordus ! - les plus abracadabrantesques ( eh oui, celui-là je l'aime bien : on n'est pas corrézien et amateur de pommes et de tête de veau pour rien ! )
Bon. Passons aux choses sérieuses et venez avec moi visiter Tintignac. Vous ne serez pas déçus. Enfin, si vous vous intéressez un tant soit peu à l'archéologie. Durant mon enfance, j'allais parfois en vacances chez ma marraine qui habitait tout près du site. On parlait communément alors « des arènes de Tintignac » appellation qui s'est révélée impropre à la suite des fouilles entreprises, surtout depuis 2001. Mais il avait suscité l'intérêt bien avant puisqu'il fut classé monument historique en 1840 après la visite de Prosper Mérimée.
Lors de ces vacances, mes pas me conduisaient toujours sur ce lieu pittoresque qui attisait ma curiosité. Des murettes émergeaient du sol et personne autour de moi ne pouvait me donner d'explications quant à ce bâti qui semblait très ancien. L'endroit n'en devenait que plus intrigant et mystérieux. Il y régnait une atmosphère étrange, faite de vide et de silence et en même temps j'y sentais une présence, plutôt des présences multiples et rassurantes. Mon imagination m'emportait loin. J'imaginais une maison, seule rescapée d'un village et j'inventais les vies de ceux qui avaient pu habiter là. J'étais loin de me douter alors de ce qu'il allait advenir par la suite avec les différentes découvertes : Tintignac n'était pas un village mais bien une ville, luxueuse d'ailleurs.
Tintignac se situe en fait sur le territoire du peuple gaulois des Lémovices et renferme des trésors archéologiques de la plus grande importance. Je ne vous parlerai que de ce qui est le sujet principal de mon texte, à savoir l'arsenal guerrier mis à jour en septembre 2004. Plus de 500 fragments d'objets en bronze et en fer ont été trouvés dans une fosse. Parmi eux, pas de xyphos bien sûr – laissons cela à la Grèce antique - mais une dizaine d'épées gauloises, des fourreaux, des fers de lance, des éléments de boucliers, des pièces d'arnachement, des casques ouvragés à tête d'oiseau et sept carnyx (trompettes de guerre) à tête de sanglier ou de serpent, dont un carnyx presque entier. Un trésor inestimable, unique au monde. Les épées étaient initialement longues d'environ un mètre et volontairement brisées en deux. Leurs poignées étaient de bois et les lames en fer arrondies à leur extrémité. Les archéologues supposent que ces mutilations rituelles des armes de guerre déposées là participaient aux offrandes faites à une divinité avant la destruction du sanctuaire.
Tintignac n'a pas encore révélé tous ses secrets. Je me dis, chaque fois qu'il m'arrive de passer devant le site qui ne ressemble plus à ce qu'il était quand j'avais 10 ou 12 ans, tellement il a pris de l'importance, je me dis donc avec une certaine émotion : je savais bien que ce lieu grouillait de vie et de vies souterraines qui s'avèrent riches en patrimoine socio-culturel.
Il y a quelque chose qui ne va pas avec ce logiciel. Il se trompe souvent dis-je au vendeur ?
Vous êtes entrain de dire que ce logiciel fait des erreurs.
C’est trop bizarre à chaque fois que je termine un projet j’ai un grand youpi qui s’affiche avec des centaines d’étoiles.
Le vendeur me regarde, je sais qu’on dirait que je viens d’essuyer une tornade, mes cheveux partent dans tous les sens. Il me déshabille de la tête au pied. D’accord j’ai gardé mes pantoufles à figurine en peluche d’un vert jaunâtre couleur chou de Bruxelles.
Le logiciel ne se trompe pas dit il .
Vous voulez dire qu’il est infaillible, parfait ?
D’après le logiciel ces » youpi « sont programmés par vous.
Le cerveau de ce logiciel contient des milliers de mots et nous ne devons pas écarter que son intelligence artificielle gagnerait en autonomie dis je révulsée. Et la première chose qu’il ferait mademoiselle c’est être fan de vous ? .
Je n’ai aucune idée pourquoi ce logiciel se comporte ainsi à votre égard.
Durant un moment nous nous jaugeons comme deux joueurs de poker entrain de bluffer.
Tant qu’il n’écrit pas vos projets à votre place je ne vois pas en quoi ce youpi vous ennuie. Il y a des choses beaucoup plus graves dans ce monde mademoiselle.
Il ne dit pas que ça monsieur. Il est quelquefois condescendant avec moi. La dernière fois j’ai eu droit à un ‘doux jésus.’
Bon mademoiselle j’ai autre chose à faire/ ici on vend des logiciels alors tant qu’il ne vous montre par ses parties génitales nous ne questionnerons pas ce logiciel sur ça/ bonne journée.
08H00 et des poussières … il y a beaucoup de poussière blanche alentour. Germaine appelle ça de la poudreuse, pourquoi pas de la neige tant qu'on y est ? Départ du parking du téléphérique de Chamoni ; on prononce normalement le X sauf si on a les lèvres gercées et j'ai les lèvres gercées. Altitude 1100m indique le panneau. Pas étonnant que j'aie les lèvres gercées. La balade sera longue, la fille rousse de l'office de tourisme parlait de 7 heures d'ascension alors qu'elle vendait des tickets de téléphérique à des fainéants endimanchés.
09H00 et toujours autant de poussière blanche. Par moments on passe sous le téléphérique avec dans la petite boîte des gens qui nous font des signes mais on ne peut rien faire pour eux, les pauvres ! Germaine boîte également, alors elle fait des pauses et moi des poses pour l'album photo. On voit bien Chamoni et même notre hôtel et même le parking de l'hôtel et même notre bagnole, celle avec les portes ouvertes... les portes ouvertes ? Si Germaine ne boitait pas, je lui causerais du pays.
11H30: Germaine s'arrête sur un replat et décrète qu'on est arrivés ; des crêtes il y en a aussi partout. Un panneau annonce Plampraz, on prononce normalement le Z sauf si on a les lèvres gercées. J'ai toujours les lèvres gercées et Germaine boîte. Des gars nous dépassent en courant, ils disent que Germaine a chopé un agacin; il parait qu'on en attrape beaucoup dans la région.
12H00: Sur mon smartphone je cherche encore agacin, c'est agaçant. Larousse (le dico, pas celle de l'office du tourisme) me dit que l'agacin est le bourgeon le plus bas d'une branche de vigne et qui ne donne pas de fruit. Germaine avait besoin d'emmener une branche de vigne ? Si l'agacin ne donne pas de fruit, "ON" a également oublié les sandwiches dans la bagnole.
13H00: ça monte toujours – Larousse ou plutôt la fille rousse de l'office de tourisme appelle ça du dénivelé – il parait que c'est courant en montagne sauf quand on redescend mais ça s'appelle quand même du dénivelé. En montagne, on ne doit pas s'encombrer de mots inutiles.
14H00: On aperçoit le sommet du Brévent, les Aiguilles Rouges qu'on nous avait vantées ne sont pas rouges ; c'est également venté alentour. C'est toujours la même chose avec les filles rousses des offices de tourisme. Par endroits ça monte en lacets sauf pour Germaine qui a balancé les siens. En montagne, on ne doit pas s'encombrer.
16H00: Agacé, je cherche encore agacin sur mon smartphone avant que la batterie ne soit à plat tout comme Germaine. Google affirme que c'est une maladie des pieds, une excroissance de chair, mais on dit echcroichanche quand on a les lèvres gercées. Germaine ne dit rien, elle souffre de son excroissance en silence, c'est beau et puis 1525m de dénivelé ça vous ôte l'envie de parler.
15H00: Altitude 2525m et des cailloux. On arrive ! La fille rousse de l'office de tourisme ne s'était pas trompée sur l'horaire, à croire qu'elle était montée avant nous. Je pousse un grand YOUPIIIII de victoire et Germaine joue du cor... au pied. Les gars qui nous ont dépassé en courant trouvent qu'on fait beaucoup de bruit pour rien et que ça vaut pas l'Annapurna. On aimerait les voir avec des cors aux pieds et l'estomac dans les talons !
15H10: Justement on est devant le restaurant "Le panoramique". On va devoir choisir entre payer 32,50€ pour redescendre en téléphérique ou une tartiflette à 25€.
15H15: On fait nos fonds de poches de sac à dos; "on" a oublié le fric à l'hôtel.
15H30: Germaine est un peu pesante sur mes épaules mais comme nous avait dit la fille rousse de l'office de tourisme ça ne fait que descendre sur 1525m de dénivelé. Germaine dit que sur mes épaules la vue sur le glacier est superbe et qu'on devrait arriver avant la nuit. On repasse sous le téléphérique où dans la petite boîte les gens nous font des signes mais ils ne peuvent rien faire pour nous, les riches !
20H30: On arrive à la bagnole, YOUPIIIII enfin... là où on avait laissé la bagnole
- Youpiiiii ! J’ai retrouvé et scanné la boîte de diapositives des barques colorées de l’Île Renote à Trégastel, dans les Côtes d’Armor ! Elle date de 1997 ! Quelle année magique ! C’est celle où nous nous sommes installés à Rennes et où, donc, je suis devenu Breton !
- Toi, Breton, Joe Krapov ? Avec tes origines ch’ties et ton quart de trente-deuxième de sang belge, que même ça, ça ne compte pas ? Tu rigoles ! Tu es et resteras ce que tu as toujours été partout où tu vas : un extra-terrestre !
On ne participe pas à des colonies de vacances ou à des mouvements de jeunesse sans que le mot de la semaine n'évoque immédiatement cette chanson :
Bien sûr, la majorité des chanteurs de veillées remplaceront le cheval par la bicyclette pouet pouet.
Personnellement, la version que j'ai connue ne parlait ni de montagne ni d'aucun véhicule, c'était à l'irruption de Coca-Cola sur le marché européen et nous chantions une version abrégée et en anglais à le gloire de la dite boisson (qui, à l'origine, était alcoolisée et à base de cocaïne et de noix de Kola, c'était le bon temps!) :
She will drink a Coca-Cola when she comes She will drink a Coca-Cola when she comes She will drink a Coca-Cola, drink a Coca-Cola, Drink a Coca-Cola when she comes
Et jusque dans les écoles, on menait des campagnes publicitaires où l'on distribuait des Cocas gratuits et de petites lattes rouges graduées en blanc portant le logo de la marque. (La mienne a explosé en plein cours de géo quand j'expliquais à mon voisin en la cintrant la différence du sens de courbure des couches sédimentaires dans un synclinal et un anticlinal).
Mais revenons à nos chansons.
La version originale est d'origine américaine et s'intitule généralement Coming Round The Mountain quand ce n'est pas bêtement Singing ‘ay, ay, yippee. Et c'est là que vous trouverez la justification de mon titre !
Vous constaterez en effet que si les Européens dévalent la montagne tout schuss, les Américains la contournent prudemment adoptant ainsi la traditionnelle prudence des Sioux.
Tout ça pour ça, vous exclamerez-vous...
Non ! J'ai un autre truc à propos de cette chanson, une révélation peut-être : elle serait, à l'origine, une évocation de la deuxième venue du Christ!