Se sont laissé emporter par le vent du puffball
Nana Fafo ; Lecrilibriste ; Venise ; petitmoulin ;
joye ; Vegas sur sarthe ; Walrus ; Joe Krapov ;
Le lycoperdon par bongopinot
On le nomme lycoperdon
Il aime les régions chaudes
Il est vraiment trognon
Dans certain coin il abonde
Un champignon des bois
Sans beaucoup d’odeur
Un et deux et trois
Il ne fait pas peur
Un chapeau et un pied
Une couleur blanchâtre
Trois et quatre
Il vaut mieux le lier
Avec quelques œufs
Ce sera bien meilleur
À la une à la deux
Tous dans ma demeure
Au pied de six troènes (Joe Krapov)
Ne lycoperdons pas de temps
Appuyons sur le champignon !
Allumons tous nos lumignons
Suivons la route en cahotant
Amis 6 basidiomycètes !
Champions de spore automobile
Au bruit des vesses de loup qui pètent
Affrontons l’énorme tempête
Du futur qui nous obnubile
En passant gaiement nos vitesses !
Il n’y a d’amanite qu’amère
Et le bolet rote au ravin
Avec des bruits de chanterelles !
Entends ces chants de collybie
Et ces concertos de Coprin !
Le clitocybe nébuleux,
Prends donc pied velouté, voisine,
Lorsque l’entolome est brillant
Et le gymnopile pénétrant !
O le délicieux lactaire !
L’inocybe de patouillard
Lorsque la nonnette est voilée
Russule émétique et fétide
Et pleurote du panicaut
Sur la xylaire polymorphe.
Ne lycoperdons pas de temps
Appuyons sur le champignon !
Fuyons le vain haineux !
De ce rallye nocturne
Devenons les champions !
Giro Girock’n’roll !
« J'ai vos dents ! » (Vegas sur sarthe)
« Grand-mère, que tu as de grandes dents » dit la fillette en retirant son gilet jaune.
« Je te reconnais maintenant» répondit le loup « tu es le chaperon rouge du conte »
« Tu débloques mémé, je ne suis pas du comte » reprit la fillette « mais de ma mère qui elle-même est de toi mère-grand ! »
« En tout cas j'ai les crocs» répondit le loup.
« Grand-mère, que tu as de grandes dents » insista la fillette.
« J'ai vos dents, j'ai vos dents » précisa le loup natif de Marvejols et fier de l'être.
« Grand-mère, que tu as un gros cul» reprit la fillette.
« C'est pour mieux lâcher des pets de loup ! » ironisa le loup.
« Je préfère tes pets de nonne » répliqua la fillette «justement je t'apporte ici un petit pot de beurre pour ... »
« Ton beurre ne vaut pas un pet de lapin» interrompit le loup « tout le monde sait comment ça finit en fin de conte »
« C'était bien la peine que je me décarcasse » pleurnicha la fillette en remettant son gilet jaune.
Le loup tenait à son chaperon rouge et, sentant son repas et la fin du conte lui échapper il sauta du lit.
« Attends » cria t-il au chaperon jaune « j'ai ici quelques vesses pour ta mère »
« Des sacs à poussière ? » répondit le chaperon jaune « tu peux te les garder »
« Alors emporte au moins ces pets d'âne » insista le loup en saisissant une brassée de grands chardons piquants.
« Tous ces pets m'ont incommodée» répliqua le chaperon jaune en se dirigeant vers la porte pour aérer la masure « et puis... que tu as de longs poils ! »
« Je ne m'épile jamais en hiver » répondit le loup en récupérant la chevillette mais la fillette tenait serrée la bobinette dans son chaperon et la porte s'ouvrit sans peine.
« Tu devrais songer à t'équiper d'un digicode, great-mother» lança la fillette en détalant.
« Un digicode ? » s'interrogea le loup « encore une invention à filer des boutons » ...
Bal aux pouffes (joye)
- Tu bois quoi, toi, une Suze ? me lança Tiffani, même sans me saluer d’abord.
Oui, bon, Tiffani, c’est une pouffe, tout le monde le sait, m’enfin, qui suis-je moi pour la juger ?
- Yep, t’en veux une ? C'est ma semaine rétro...
J’avalai ma première bouchée (c’est toujours la plus difficile).
- Nan, chuis au régime, Liam me dit que je grossis !
- L’est complètement glauque, çui-là ! gloussai-je, en solidarité.
C'est vrai que ma Tiffani est ronde de chez ronde, admettons, mais une copine, c'est une copine, il faut se soutenir !
- Chais pas, il pète des thunes, c’est déjà ça.
- Mouais bof, et au lit ?
Parfois il vaut mieux aller directement à l'essentiel, quoi.
- Pas mal.
- Comment ça, pas mal ? Mimi nous a bien dit que c’était un mauvais coup !
- Eh ben, Mimi, c’est une pouffe.
- ‘Tet ben, mais je la crois.
- Tu la crois, mais tu ne me crois pas ?
Je sentis la note limite d’exaspération dans sa voix, je changeai alors de sujet.
- Z’avez un mot de code, vous deux, entre vous ?
- Mot de code ? Quoi t’est-ce ?
- Bah, tu sais, un sèf-ouèrde ?
- Ahhhhhhhhhhhh, un sèf-ouèrde ! Bah oui, hein ? Comme tout le monde…
- C’est quoi le sien ?
- Je ne vais pas te le dire.
- Pourquoi pas ? C’est crade ?
- Nooooooooooooon, c’est pas crade !
- Meuh si, c’est crade ! Sinon, tu me le dirais !
- Ben, d’accord…mais ne ris pas, hein ?
- Nan, je ris pas, promis, juré, craché dans l’air…
- OK, c’est…c’est…
Tiffani rougit un max.
- Ouais, ziva, Tif, c’est…
- Lycoperdon !
- Hein ?
- Lycoperdon !
- Tu te fous de ma gueule, maboule ?
- Nan, nan, je te le jure !
- Et cela veut dire quoi, lycoperdon ?
- Bin, chais pas.
- Comment ça, tu sais pas ?
- Chais pas, c’est son mot, il l'a choisi, c’est tout.
Je suis rarement interlocutée, tout le monde le sait, mais là, je ne savais pas quoi dire. Alors, je lui fis ma meilleure gueule de désapprobation, les yeux ronds, la bouche crispée, le look universellement reconnu par toutes les copines du monde, et qui dit « Nénette, t’es une sacrée pouffe ! »
Elle comprit et blanchit juste assez. Alors, on se leva, s'embrassa, et je lui gloussai à l'oreille :
- L'est pas gonflé, l'mec.
Il tenait haut (petitmoulin)
Il tenait haut
La terre entière
Ronde comme un rêve
Qui roule sur la nuit
Gorgée de poudre d'or
Qui sème des étoiles
Dans les yeux des enfants
Blanche comme la neige
D'avant le pas terreux
D'avant la nuit
D'avant la cendre
Il tenait haut
La terre entière
On pouvait croire
Qu'il arborait un champignon
Le lacyderon (Venise)
Je parle 7 langues mais celle que j’affectionne en ces temps agités c’est le lacyderon langue des sous- bois qui garde un caractére explosif et très imagée pour dire sa relation au monde .
Elle est si riche et si inventive que je ne me lasse pas de la découvrir et d’exercer toute sa puissance dans les diners parisiens.
Je pourrai vous en parler en long et en large et en traviole car elle a quelque chose de commun avec la langue des sans dent , les invisibles.
Il m’arrive dans les diners du 4 /40 de plisser de la truffe quand j’entends leur estomac qui gargouille .
Depuis quelques mois ils se sont tous mis à parler le lacyderon histoire de refaire monter leur taux d’humilité. Ils se cachent même pour manger du foie gras ..
Il n’y a en a que pour ces champignons parisiens élevés dans l’obscurité humide des caves , ces laissés pour compte qui sont à la manœuvre .
Incroyable pataques que l’année qui vient . Tous ceux qui arriveront jusqu’à l’année qui vient parleront la langue chatoyante du lacyderon. Les bois , les étangs , le ciel , les mobylettes et l’eau de vie n’auront plus de secrets pour eux.
Le roi Lycoperdon (Lecrilibriste)
Il trouva un trèfle à quatre feuilles, le p'tit Jean
dans un beau carré de cerfeuil
trônant près d'un lycoperdon géant
Pour faire une omelette magique
il n'en fallait pas tant
Mais le lycoperdon était roi
doté d'un ego surpuissant
qui lui faisait gonfler les pectoraux
et se croire le plus beau, le plus grand
le pluss intelligent
Près d'un trèfle à quatre feuilles
ce n'était guère étonnant
Mais quand il fut dans la poêle
sous un feu crepitant
comme un pet, il explosa le pauvre …
il ne fut plus du tout ragoutant
et dégouta carrément le p'tit Jean