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Le défi du samedi

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16 décembre 2017

Vous me connaissez... (Walrus) (354)

 

... après avoir lancé le sujet, je me suis demandé ce qui avait bien pu me pousser à le choisir.

Peut-être sa sonorité, ou l'orthographe tarabiscotée de cet "arbre rouge".

Ou alors, c'est à force d'en voir des massifs entiers au domaine des Trois Fontaines en promenant le chien ou aux alentours du palais royal de Laeken devant lequel je passe à peu près quatre fois par jour.

Ou peut-être bêtement parce que mon pays est réputé pour ses producteurs d'azalées.

Quoi ?

Ben oui : rhododendrons et azalées, même combat ! Je vous montre :

w

 

Et moi, quand on me dit azalée, ça va tout de suite beaucoup mieux parce que je pense immédiatement "Ellington".

 

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16 décembre 2017

Participation de Venise (388)


Il est arrivé un matin pour y vendre ses rhododendrons au prix qu’il estimait justifié.
Après tout, c’est en Angleterre que des millions d’individus avaient fait fortune.
Il avait emporté avec lui ses rhododendrons enveloppés dans de vieux journaux qu’il serrait contre sa poitrine .

Un violoniste avait pris place à côté de lui, et la foule s’entassait joyeusement autour d’eux.

v1

Le temps avait l’air de s’écouler lentement, et la fluidité de l’archet captivait l’auditoire.
La mélodie avait l’air d’annoncer, l’inutilité de la vie ,alors que les rhododendrons refaisaient surgir la présence précieuse des printemps disparus.
Personne n’avait l’air de faire attention aux nuages sombres dessinés dans le ciel qui annonçaient l’orage.
La ville encore fraiche de la rosée du matin était lumineuse sous ce ciel d’orage.
Le jeu des formes et des couleurs des rhododendrons pouvait être les dessins d’un enfant.
C’était l’heure où LONDRES redevenait un village.
C’était comme l’enfance qui faisait retour dans ce doux hiver, puis la foule s’est extraite de sa torpeur et le pouvoir du violon s’est mis a jouer en discontinuité jusqu’à ce que l’orage éclate.
Maintenant le violoniste et le vendeur de rhododendrons assis à la même table boivent un verre chaud de vin rouge aux écorces d’orange.
Lui était de Varsovie et avait bien connu CHOPIN, l’autre avait été le jardinier de Georges Sand.

v2

L’un avait un profil vaporeux, l’autre avait le visage plat comme une feuille et tous deux regardaient les rhododendrons sous la pluie.

Partout où je vais, dit le hongrois, je pense, à la maison de mes parents et moi dit le jardinier c’est la première fois que je quitte mon pays natal.
Puis les mots ont fondu dans le crépuscule londonien.

 

16 décembre 2017

C'est vous qui voyez (Vegas sur sarthe) (379)

 

v

 – Cette nuit, docteur... j'ai rêvé de rhododendron
 – De rhododendron?
 – Oui docteur, avec une hache et trois dés
 – Une 'h' et trois 'd', tout ça me parait orthographiquement normal
 – Et médicalement, ça vous parait comment, docteur?
 – C'est à dire que le rhododendron ne supporte pas le calcaire
 – Ah! Vous pensez que je devrais traiter mes canalisations?
 – Ça ne peut pas faire de mal mais pour l'enfouissement il faudrait prévoir un trou beaucoup plus grand avec de la terre de bruyère
 – Euh... je n'avais pas pensé à une mise en terre aussi rapide
 – Rien ne presse, monsieur... vous avez jusqu'à l'automne prochain pour creuser
 – ça me laisse peu de répit quand même. Et si je rêve d'un autre arbuste entre temps ?
 – C'est vous qui voyez, le rhododendron est particulièrement résistant aux maladies... enfin... c'est vous qui rêvez. Dans tous les cas il faudra soigner l'arrosage mais sans jamais laisser les pieds dans l'eau
 – Pour ce genre de cérémonie, dans ma famille on n'a jamais lésiné sur le champagne
 – C'est vous qui voyez, pourvu que vous enleviez tous les ans les parties fanées ou mortes
 – Je pensais qu'on fanait et qu'on mourrait d'un seul bloc, mais si vous dites qu'on peut choisir des parties...
 – On ne peut pas choisir monsieur, c'est la nature qui décide
 – Oui bien sûr
 – Au fait je ne vous ai pas demandé... il était de quelle couleur le rhododendron de votre rêve, si vous rêvez en couleur bien sûr ?
 – Rose saumon... et flammé de jaune orange
 – Alors c'est un Azor, monsieur. Vous auriez pu tomber plus mal
 – Euh... oui mais je n'ai aucun costume qui s'accorde avec du rose saumon
 – Dans votre cas le plus important pour l'harmonie des rêves c'est la couleur du pyjama
 – Euh... je dors nu, docteur
 – Je vois... il faudrait en discuter avec votre épouse
 – Oh vous savez... elle... les fleurs c'est le dernier de ses soucis
 – Le souci – sans vouloir vous alarmer – c'est froideur et cruauté
 – A qui le dites-vous docteur! Je préfère ne pas m'étendre et rester avec mes rhododendrons
 – C'est vous qui voyez
 – Bon et bien, ça va me coûter combien ?
 – Un Azor ordinaire c'est dans les 35 euros mais le rose saumon est plus...
 – Non docteur, je vous parlais du prix de la consultation
 – Je vais vous faire une fleur, aujourd'hui je ne vous demande rien
 – Euh... on va donc se revoir alors ?
 – C'est vous qui voyez
 – Vous m'avez rassuré !

 

 

16 décembre 2017

Y aller à la ache (Joe Krapov) (430)

DDS 485 110423__07

Plus je regarde cette plante, plus j’examine le mot qui la désigne et plus je me dis que la lettre «h» ne sert absolument à rien.
Qui est-ce que ça gênerait, qu’on écrive son nom "rododendron" ?

C’est comme la route du rum. On se doute bien qu’elle ne croise pas la route du Rom et si Rome ne s’est pas faite en un jour, ce n’est pas la hache de Clovis qui va y changer quelque chose. Au vase de Soissons peut-être mais à l’omophonie, que dalle !

Le facteur résus, les bords du Rin, la rapsodie de Liszt, la rétorique, le rinocéros, l’oto-rino, la rubarbe, le rume. Tout le monde me comprend, non ?

Gardons le rytme. Allons voir du côté du T. Le tym et la farigoulette, la talasso, le taumaturge, le téâtre, la téologie, le téorème, la téorie. Vous me suivez toujours ?

Il y aurait bien le thé et le té, le therme et le terme, le thon et le ton. Aurais-je tort, par Tor ?

Même là où on l’entend, là où il change le son de la lettre, comme dans "shérif", "show" ou "shopping" qu’est-ce qui nous empêche d’avoir une seule graphie ? "Chérif", "chow", "chopping" comme "chat" et "chien".

Et le ph ? » vont demander les chimistes. Le ph c’est f, un point c’est tout. Philippe, Felipe, pharmacie, farmacie, je t’écrirais tout ça en fonétique, moi, tiens ! C’est ma nouvelle filosofie !

Je te la donnerais à bouffer aux piranas, la lettre « h », je l’enverrais se balader au Gana. Jamais je n’aspirerais le aricot, c’est des coups à périr étouffé.

Suffit avec Jean Anouilh ! Plus personne ne sait qui c’est ! Finissons-en avec Jonny Allyday !

La réforme de l’ortografe, finalement, ce n’est pas grand-chose à mettre en place. On déplace juste Aïti et le Onduras dans le dictionnaire et on se retrouve avec un alphabet de 25 lettres. Tout le papier qu’on économiserait ! La place qu’on gagnerait pour écrire sur Twitter ! Les jeunes feraient moins de fôtes !

Elle n’est pas plus belle comme ça, la vie, avec l’ortografe simplifiée ? C’est-y pas le boneur de marcher sur les trasses d’Alfonse Allais, natif d’Onfleur ?

Merci, les rododendrons !

16 décembre 2017

Participation de petitmoulin (55)

 

Ma première rencontre avec le rhododendron eut lieu dans une classe d'école élémentaire. Je dus copier trente fois ( la semaine dernière, j'aurais dit deux fois quinze...) son nom pour l'avoir orthographié "rododindron".

Je ne connaissais alors ni la plante elle-même, ni l'existence du mot "phonétique".

Voilà comment tout élan pour relever le défi a été brisé !  

 

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16 décembre 2017

Au jardin des sciences par bongopinot (195)


Au jardin des sciences
Dans une bonne ambiance
Dans une vraie cadence
Où entre deux silences

On a mis dans des pots ronds
Sous l’arbre aux faucons
Au coté de vieux bidons
De jolis rhododendrons

On y a mis de la terre
De la terre de bruyère
Que l’on a prise dans la serre
Tout près d’un drôle de lierre

Et pendant la journée
Vous pouvez les admirer
Sur ce banc oublié
Confortable à souhait

Mais si vous n’aimez pas
Il n’y a pas de tracas
Regardez les fleurs d’acacia
Ou bien ce chat angora

 

16 décembre 2017

Fleur pèle le Rhin (joye) (491)

Mon premier se trouve pendant ou après un repas riant chez les Grecs.
Mon deuxième est perdu pour le chiro dans l'orchestre.
Mon troisième se garde comme le chien de mon dentiste.
Mon quatrième seconde le chaux, le goût, et la philo.
Mon tout se dit vulgairement aux potes aux roses aux Alpes.

Qui suis-je ?

16 décembre 2017

Une journée d'automne (maryline18) (2)

 

C'est dans un toubillon sans nom,

Que le vent hurle sa colère,

Arrachant les rhododendrons

Et les jetant sur la barrière .

 

C'est dans un tourbillon d'automne,

Que les pétales clairs s'envolent,

À présent dans un nouveau rôle,

Vers un tapis de feuilles jaunes .

 

C'est dans un tourbillon d'humeur,

Que mon écharpe bleue s'enroule,

Ne cachant guère ma douleur,

Je cours et pleure tout mon soûl...

 

C'est dans un tourbillon d'amour,

Que j'ai baissé mon bouclier,

Et pour venir à ton secours...

J'ai attaché mon tablier .

 

C'est dans un tourbillon mon coeur,

Que tu as ruiné mes espoirs,

Regarde un peu ces jolies fleurs,

Elles s'enfuient avec moi ce soir .

 

C'est dans un tourbillon, mon "con",

Que je reprends ma liberté,

Mon "dégagement" a un nom,

Il s'apelle l'égalité !

 

C'est dans un tourbillon d'alcool,

Que tu passeras la soirée,

Oui, j'entends ton corps qui s'affole,

Je n'ai rien fait pour le dîner !

 

C'est dans un tourbillon brumeux,

Que tu découvriras demain,

Vert, sur les chemins sinueux,

Qu'à la banque, tu n'as plus rien !

 

La morale de cette histoire :

Attention aux rhododendrons,

Ne laissez pas leurs pétales choir,

Ou, à clé, fermez la maison !

 

16 décembre 2017

Faire rhododendron (Laura) (127)

 

Faire rhododendron comme Odette et Swan faisaient cattleya sans se prendre

Pour Proust

Faire rhododendron parce que c' est aussi naturel que manger dormir ou boire

Faire rhododendron le matin au réveil comme un joli salut à l' "aurore grelottante aux doigts de rose[1]"

Faire rhododendron après le petit déjeuner parce que ça fait digérer l’exercice physique

Faire rhododendron avant et après la lecture car le plaisir du corps n' exclut pas celui de l' âme

Faire rhododendron car tu es plus beau à contempler qu' un massif de Bretagne

Faire rhododendron sur une chanson de Johnny douce ou énergique

Faire rhododendron  pour la tendresse et la violence, te dévorer et être tendre

Faire rhododendron parce que c' est bon de  caresser ton corps de rêve

 



[1] Homère

 

9 décembre 2017

Défi #485

 

Je sais, je sais...
Y en a qui n'aiment pas !

Mais même ça,
ils peuvent le dire...

Rhododendrons

 

 

9 décembre 2017

Ont composé le numéro des urgences

9 décembre 2017

Les 15 jours de la Genèse 2.0 (Vegas sur sarthe) (378)

 

v


Après le grand chambardement et ayant recensé les dégâts, le Tout-Puissant décida de tout refaire en mieux et de prendre son temps: IL appela ça la Genèse 2.0
IL était loin d'imaginer qu'en cumulant deux jours du seigneur sans compter les RTT, IL allait gagner au change.


Jour 1: IL fit le jour clair et la nuit sombre mais avec une cinquantaine de nuances de gris pour les deux bipèdes qui attendaient le jour 6 avec impatience

Jour 2: IL fit le ciel bleu puisqu'IL avait déjà créé le Bleu ciel et que c'était bien; IL fit aussi la mer avec des golfs clairs et des moutons... Mêêê... y'a pas de mais qui tienne

Jour 3: IL fit l'herbe – humide pour les vaches qui ne péteraient plus et sèche pour le cannabis – des fruits sans pépins sauf la pomme et des légumes beaux (avant on disait biaux) à manger par 5 chaque jour

Jour 4: IL fit un soleil avec une grande place – la place au soleil – une lune avec du miel pas frelaté pour les amoureux et des étoiles pour les poètes

Jour 5: IL fit des zanimaux, des piafs qui volent sans chier partout, des hamburgers sur pattes et des canards sans foie ni l'oie, des pandas noir et blanc et aussi des blanc et noir – pareil pour les zèbres – des chauve-souris chevelues et puis des loup-bouquetins pour chausser son Eve du lendemain.

Jour 6: IL fit Adam en vert – avec un verre à dents – et Eve en tenue d'Eve mais en 86.60.86 pour faire bonne mesure; IL leur dit "Croissez et multipliez-vous mais en silence parce que je vais créer demain mon jour du Seigneur et j'aimerais bien être peinard"

Jour 7: IL ne fit rien mais créa quand même le hamac et la télé par lune (le satellite de la Terre) mais sans Hanouna et puis il créa les boules Qiès à cause des deux forniqueurs.

Jour 8: IL fit l'Enfer et son boucan, un endroit torride et enfumé pour boucaner et non pas un endroit frais et pur pour bouquiner, un endroit bruyant où les méchants seraient obligés d'écouter ad vitam eternam l'oeuvre complète de Renaud.

Jour 9: IL fit les Paradis fiscaux et on dirait fiscaux parce qu'il y avait plusieurs paradis fiscals, tout comme cheval mais pas chacal.

Jour 10: IL recréa sa prière le Notre Père en remplaçant "et ne nous soumets pas à la tentation" par "et ne nous laisse pas entrer en tentation"... après tout, c'était Sa prière bon Dieu !!

Jour 11: IL créa un Noël aux tisons et un Pâques au balcon parce qu'IL en avait soupé des anciens dictons à la mord-moi-le-noeud

Jour 12: IL fit la chicorée du Nord (avec le brun, un brin dérangé) et la chicorée du Sud (avec Leroux, un brin caféiné) pour ne pas les confondre

Jour 13: IL fit quatre saisons comme Vival dit: le printemps sur la Tamise, l'été mais pas meurtrier, l'automne sans les violons sanglotant et enfin l'hiver mais sans le singe ni Belmondo

Jour 14: Comme le jour 7 IL ne fit rien sauf déplacer son hamac, n'alluma pas la télé – même sans Hanouna – mais garda les boules Qiès toujours à cause des deux forniqueurs.

Jour 15: IL créa le Quinze et en vrac le SAMU, le département du Cantal au lait de vaches qui ne pètent pas et aussi l'âge de la majorité sexuelle même si Eve s'en foutait pas mal depuis le 6ième jour

Le Tout-Puissant poussa un soupir de satisfaction mêlé d'une pointe d'angoisse: sa Genèse 2.0 donnait à l'Humanité une nouvelle chance de prospérer, un souffle nouveau à peine perturbé par les beuglements des deux forniqueurs qui Caïn & Caha sublimaient déjà les premières graines d'une innombrable progéniture...

 

9 décembre 2017

Participation de Venise (387)

v

Quinze ans déjà petite


Quinze ans que j’écoute tes pas , ta voix
Sans fausse note
Comme un aveugle accordant le piano de l’enfance
Quinze ans déjà
Mon cœur crépite de t’avoir vue si minuscule sur la balance

Autant de grammes de lumière et si peu d’ombres.
Les pétales de tes joues s’enflamment depuis quelques jours
Comme un livre ouvert je vois et me dis
Quinze ans à peine
Une fraicheur surnaturelle et déjà un jardinier bèche ces roses.

Toute occupée à jouer , maintenant affublée de tes quinze ans à peine tu nous fuis.
Tu te recroquevilles sur tes amours
Quinze ans petite
Va pas trop vite
Petite aigrette , fleur de pissenlit

Reste encore un peu dans ses heures calmes de notre maison

Combien de temps dureront tes quinze ans.
Les miens ont attrapé comme toi une maille de mon cœur et tu es là.

 

9 décembre 2017

Il était quinze heures...(maryline18) (1)


Elle aimait la plage et ses embruns comme d'autres aimaient les centres villes et les magasins. Du haut de son balcon, à demi-allongée sur un long fauteuil, un châle mauve, crocheté sur ses épaules frèles, Albertine pouvait rester là des heures immobile, comme happée littéralement par cette vitrine mouvante. Elle fermait les yeux afin de faire corps avec cette nature adorée depuis l'enfance. Elle s'abandonnait totalement jusqu'à se laisser bercer par les vagues. Cent fois elle bondissait, son cœur se soulevait, l'accompagnant jusqu'au trait d'horizon puis elle s'échouait autant de fois sans peur ni regrets, sur le sable tiède. Elle redevenait une toute petite fille en maillot de bain bleu, parsemé d'étoiles de mer rouges. C'était le tout début, le temps des jeux jusqu'à l'épuisement, des belles espérances, des grands défis...Elle courait, courait, ses mollets ronds en devenaient presque douloureux, mais la vague gagnait toujours en rapidité. Ses orteils se recroquevillaient pour échapper aux morsures des coquillages brisés, et, pour ensuite s'enfoncer dans le sable mouvant. Ses oreilles bourdonnaient, remplies du râle de la bête qui, bavant une écume blanchâtre, vomissait des algues gluantes et brunes qui lui arrachaient des cris nerveux. Son petit corps surpris tremblait et tous ses poils se dressaient, son souffle s'étouffait dans sa gorge qui laissait alors s'échapper des cris d'effroi qui faisaient se retourner tous les baigneurs. Des mouettes hurlantes la sortaient parfois de ses rêveries. Elle les suivait quelques intants mais se fatiguait vite de leurs danses trop rapides, alors elle posait son regard sur un point imaginaire au beau milieu des flots. Quand ses jambes le lui permettaient encore, elle descendait se promener à marée basse. Elle écoutait le chant des vagues. Souvent mélancolique, il lui arrivait de livrer à la nature ses préoccupations du moment à voix haute, en marchant...Elle parlait de ses enfants qui étaient toujours en voyage et de ses petits-enfants qui grandissaient si vite. Elle se languissait de les revoir, peut-être viendraient-ils pour Noël, si le temps s'y prête bien sur...ou pour Pâques...

Oh elle ne se plaignait pas, elle s'occupait, elle tricotait des cache-nez pour tous, des bleus, des rouges, ou avec des rayures. Elle finissait les pelotes entamées, il ne fallait pas gaspiller les restes de laine. Tout était prévu, quand ils viendraient elle leur ferait un gâteau avec du bon beurre doux, des oeufs frais du marché, elle demanderait à la voisine de lui en acheter. Il embaumerait la maison, c'est sur. Avec le gâteau ils dégusteraient la bouteille de cidre doux qui attend sur l'étagère de cave entre les boites de ravioli et de sardines. En vieillissant, on mange moins, voila ce qu'elle se disait rien que pour elle, pourquoi cuisiner pour un estomac si vite rassasié.

Ces derniers temps, sa tête lui jouait des tours, elle oubliait de manger, comme dimanche dernier , je suis arrivée pour faire son ménage comme tous les lundis, elle déambulait en chemise de nuit. Elle cherchait partout la graisse à frire pour préparer des frites pour tous ses enfants qui devaient arriver sous peu...Les plats livrés par la ville s'accumulaient dans son réfrigérateur, elle n'y avait presque pas touché. Elle n'avait mangé que des yaourts, avait laissé les pots vides de part et d'autre, et des paquets de biscuits. Chaque lundi je reprenais le train en marche pour ainsi dire et la replaçais sur les rails de sa vie. On arrachait les petites feuilles en trop du calendrier et on parlait des jours, des saisons, du temps et je lui préparais une bonne soupe qu'elle avalait avant que je reparte. On parlait beaucoup, elle voulait tout savoir, mes joies, mes peines, mes amours...Je l'aidais à s'habiller et je coiffais ses longs cheveux gris. Parfois je lui faisais des nattes et on riait à gorge déployée. Elle me racontait sa vie pendant que j'époussetais les cadres posés sur des napperons en dentelle. Son regard s'éclairait et ses joues rosissaient quand elle me racontait les jours heureux, les enfants, les amis, les dimanches. Albertine voulait m'aider à plier les serviettes quand je pliais son linge, à ranger les couverts quand je faisais sa vaisselle. Le temps passait si vite près d'elle, trop vite, on avait le mème âge, celui de vivre, de rire...C'est lundi à quinze heures que je l'ai retrouvée étendue en bas de l'escalier. Des pelotes de laine avaient dévalé, l'accompagnant dans sa chute mortelle.

 

9 décembre 2017

mes quinze (joye) (490)

9 décembre 2017

Quinze ans (Laura) (126)

 

Quinze ans : l’âge où j’ai cessé d’être une enfant, définitivement
Un processus entamé vers  treize ans à la faveur d’un événement familial
Il n’était plus possible de croire aux contes de fées, aux princes charmants
Naître une deuxième fois et comme la première dans les cris et la souffrance
Zut alors : arrêtez les mensonges et l’hypocrisie, assumez vos envies
Etre soi malgré les convenances, les rôles préétablis, oublier les complexes 

Aimer chaque instant, chaque bouche, chaque corps, chaque caresse
N’être que  feu malgré les signes d’eau, lire, vivre, souffrir pour le jeu 

Savourer la pluie, le vent, la neige qui cingle les années de jeunesse

 

9 décembre 2017

Mes quinze ans par bongopinot (194)


À mes quinze ans
Je suis devenue tata
Mon neveu dans les bras
Je parade à pas lents

J’avais envie de le crier
Mais le monde se fiche
D’une ado à la tête en friche
Et de ce bonheur familier

Et à l’âge des tourments
Des questions sans réponse
Ce petit être me redonne confiance
Finis mes coins d’ombre et mes égarements

Je me sens pleine de joie
C’est un plaisir du jour
Et je lui donne tout l’amour
Et mes yeux se noient

D’un plaisir immense
Et les mois les saisons filent
Et les années sur mon visage se lisent
De tous ces moments intenses

Et voilà qu’aujourd’hui
Je suis quinze fois tata
Et mes neveux ont dans les bras
Leurs enfants, et, tourne la vie

 

9 décembre 2017

C'est un jour comme tous les autres (petitmoulin) (54)


C'est un jour comme tous les autres
Tu promènes ta solitude
Comme on promène son chien
Tu descends lentement le boulevard
Le vent souffle fort
À travers le désordre
De ta pensée
Un éclat de rire
Tombe d'une fenêtre
Tu voudrais croire
Que c'est le sien
Le pas plus rapide
Le regard en alarme
Tu entres dans la gare
Assis sur le même banc
Tu attends le train de 15h15
Tu avales d'un coup
La brûlure des larmes
Tu remontes lentement le boulevard
Tenu en laisse
Par ta solitude

 

9 décembre 2017

Le tennis barbu (Joe Krapov) (429)

C’est un jeu oublié, je crois. On s’asseyait sur un banc, on regardait chacun d’un côté, scrutant les gens qui passaient et quand il y avait parmi eux un barbu on marquait quinze point puis trente, comme au tennis. Jeu, set et match.

Je ne sais pas d’où ça sortait. Peut-être bien de cet entre-deux guerres si mystérieux ou de ces années folles voire des années cinquante avec ces gens et ces romans bizarres, complètement oubliés aujourd’hui : Jules Romains et ses « Copains », Paul Guth et son « Naïf », René Fallet, Gabriel Chevallier et son « Clochemerle ». Noël Roquevert, Noël-Noël, Michel Simon, Jean-Louis Barrault.

On y a joué beaucoup, nous autres, à l’époque, au tennis barbu. C’était un jeu au poil, comme celui qu'on avait dans la main ! Anne-Marie Pascal qui faisait partie de notre bande a arrêté d’y jouer quand elle rencontré son Désiré. Un beau type barbu ! Elle a marqué quinze points, elle est partie avec lui, elle a dû décrocher la coupe Davis ou la coupe Desvertus parce qu’on ne l’a jamais revue. Il faut dire que son Désiré s’appelait Landru.

Nous aussi, très récemment, on a stoppé le jeu du tennis barbu. On a arrêté d'y jouer quand ce sont les barbus qui ont marqué les points.

9 décembre 2017

C'était au temps où Bruxelles... (Walrus) (353)

 

Quand j'habitais 15, rue de la Centrale, à Ville-sur-Haine (inutile de vous précipiter, la maison a été rasée en même temps que la centrale électrique), mon frèe avait reçu pour la Saint Nicolas un album des aventures de Quick et Flupke.

48403

Je me suis bien sûr empressé de le lire.

Hergé, Bruxellois d'origine y racontait les aventures de deux garnements de sa ville.  Il m'a fallu des années pour percer le mystère du nom de ces héros (ce sont les diminutifs bruxellois de Patrick et Philippe). Cet album fut mon premier contact avec Bruxelles.

Quel monde étrange pour moi qui avais vécu jusque là dans des maisons ouvrières, que cet endroit où les gens vivaient empilés dans des appartements.

L'autre personnage principal de cette bande dessinée, avec qui ils avaient d'innombrables démêlés, était l'agent de police de leur quartier, porteur aux coins de son col d'un numéro matricule : le 15. Aujourd'hui, cet agent, sans doute le flic le plus célèbre de Bruxelles, a même sa statue place Sainctelette.

48401

 

Quand en 1963 j'ai dû me présenter au Petit Château, le centre de recrutement et de sélection de l'armée de l'époque, j'ai emprunté le tram qui faisait la navette sur les boulevards de la petite ceinture de la capitale : le 15 ! Ce tram était tellement connu qu'il était représenté sur les carrousels. Aujourd"hui, ce numéro est celui d'un bus qui dessert en soirée quelques quartiers de Jette.

48402

 

Les écoles de Bruxelles sont, elles aussi, affublées d'un numéro. Celle qui porte le numéro 15 parmi les écoles maternelles s'appelle "Les Lutins du Petit Bois", c'est pas mignon ?

 

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