Hout-si-plou (Lecrilibriste)
L’prof a pas toutes ses frites dans le même sachet
Il a joué avec mes pieds pour des queues de cerises
M’a dit qu’j’étais dur à la comprenure
Il m’a cherché misère
Et m’a collé, toute une journée
Dur, c’est dur !
J’ai mordu sur ma chique
Mais J’ai tiré mon plan !
Et ça a bien marché
J’ai brossé la colle,
J’ai brossé les cours
Allez Volle Pétrole !
J’ai fugué à Hout-si-plou
Et ça m’a bien goûté
A Hout-si-plou
Ça spite dur la liberté
Même quand ça drache
Qu’il y fait laid,
Que ça berdouille
Ou qu’il fait douf
Hout-si-Plou, ça peut mal
Ça spite partout Hout-si-plou
On fait s’qu’on veut à Hout-si-plou
Je suis bleu de ce pays de fou
Où l’on mange chicons et fricadelles
Pour septante dringuelles
Tu veux venir avec ?
A Hout-si-Plou !
Nestor en a sa claque (Adrienne)
Nestor avec sa raclette, sa lavette, sa ramassette, sa loque à poussière, son torchon… était contraire.
Oui, l’année avait été mauvaise et ce n’était pas avec un ballotin de pralines à Noël qu’on allait l’amadouer.
J’en ai ma claque de leurs carabistouilles, grommelait-il entre ses dents, et tant pis le ménage sera fait rouf-rouf, qu’ils tirent leur plan!
Au milieu de son bazar on a toqué à la porte.
Milliardidju, ce sera encore ce marticot de Séraphin Lampion qui vient nous vendre son brol!
– Bonjour tout le monde! a crié Tintin, une main sur la clenche et l’autre portant ses filets à commissions.
Je nous ai rapporté des couques au beurre et du filet américain!
A la bonne heure, a soupiré Nestor, ils vont encore me mettre des miettes partout! Moi, le 31 décembre, je prends ma pension!
Défi #745
Celui-là, je pouvais pas le rater !
Belgicisme
Ben oui, comme boestring, par exemple
Ont ouvert leur parapluie
Walrus ; Oncle Dan ; Laura ; Lecrilibriste ;
Nana Fafo ; TOKYO ; Kate ; Cavalier ; Yvanne ;
joye ; Joe Krapov ;
OK, il (se préserve du mauvais) sort ! (Joe Krapov)
- Vous êtes apotropaïque du Cancer ou apotropaïque du Capricorne ? Vous préférez la peinture à l'hawaïle ou la peinture à l'ohieau ?
IncAntAtIoN (joye)
du latin sesqui = une fois et demi pedalis = la longueur d'un pied
sesquipédale = une personne qui utilise les mots longs et souvent obscurs
Tasseira ou pierre magique. (Yvanne)
En Limousin comme ailleurs sans doute, croyances et superstitions étaient choses communes. S'y mêlait en bonne part la religion. On prêtait bien des pouvoirs aux pierres autant pour protéger du mauvais sort que pour guérir de certains maux. Et ceci depuis l'Antiquité. Je ne sais pas quant à moi si elles ont des vertus apotropaïques mais j'aime les pierres, précieuses, semi-précieuses ou simples cailloux. J'en ramène (cailloux) très souvent de mes balades et même de mes voyages. Leur forme, leur couleur m'attire et j'en ramasse beaucoup...trop. Quant aux soins qu'elles sont censées prodiguer – la lithothérapie – j'aimerais m'y intéresser davantage. Pourquoi pas ? Cette « science » est de nos jours très à la mode et beaucoup s'y raccrochent. Les bracelets « œil de tigre » « obsidienne » « amazonite » etc... font fureur en ce moment. On dit de la malachite qu'elle éloigne le mauvais œil, de l'émeraude qu'elle combat les esprits du mal et de l'ambre qu'elle défend des envoûtements. Ce ne sont que quelques exemples.
Dans ma famille on parlait de cette pierre ronde que l'on nommait la tasseira. Beaucoup de foyers la possédaient ou en rêvaient. Elle était sensée guérir les maladies des yeux. On ne devait pas la prêter sous peine de malheur. Les Romains l'utilisaient déjà et l'appelaient « pierre de l'hirondelle . » Pour se la procurer il fallait saisir dans son nid un bébé hirondelle n'ayant pas encore pris son envol. On lui crevait un œil (!) et la légende raconte que la maman oiseau partait au-delà des mers pour chercher et ramener la tasseira. Elle l'introduisait dans l'œil de son oisillon et il guérissait. On démolissait le nid ensuite à l'automne pour récupérer l'objet convoité. Un geste cruel mais il importait alors de trouver des moyens pour se soigner. Et surtout on y croyait fermement. Il fallait bien se rattacher à quelque chose. On pouvait aussi trouver cette pierre dans la nature. On disait qu'elle était minuscule, blanche et finement polie.
Ici, en Corrèze on connaissait surtout « les tesserous » des petites pierres percées et de différentes couleurs que l'on enfilait au nombre de cinq - ou moins ou plus mais toujours un nombre impair - sur un lacet noir. On le suspendait au cou des personnes que l'on pensait envoûtées pour conjurer le mauvais sort. Il existait encore d'autres moyens étranges pour lutter contre l'emprise maléfique d'un sorcier ou des esprits mauvais. Porter un vêtement à l'envers ou un sachet de sel par exemple vous protégeait si vous en rencontriez.
Une autre anecdote me vient à l'esprit : celle du « bézoard ». C'est une concrétion minérale qui se forme dans l'estomac ou l'intestin des ruminants. Certains sorciers limousins la faisaient monter en bague et cette amulette leur donnait beaucoup de pouvoirs notamment ceux de lutter contre le venin de serpent. Notre ami Walrus aurait pu choisir aussi le mot « abraxas » (peut être l'a-t-il déjà fait d'ailleurs auparavant) Il désigne une autre pierre taillée celle-ci et gravée de caractères magiques. Ce talisman fut crée en Egypte au 2ème siècle et on le portait comme amulette protectrice.
J'ai lu récemment une belle légende indienne. Elle raconte que lors d'une attaque surprise de la cavalerie US contre les apaches, les larmes de leurs femmes se sont transformées en pierres apotropaïques. Celles-ci sont ovales, noires et lisses, transparentes à la lumière du jour. Celui ou celle qui trouve cette pierre miraculeuse ne pleurera plus car la femme apache a pleuré pour lui ou pour elle. Peut être Joye, dans sa lointaine Amérique a-t-elle la chance de posséder un tel trésor ! Je le lui souhaite.
Entropie(Cavalier)
Je suis le prodige du 21e siècle, car je suis le fruit des technologies humaines les plus avancées, et mon nom de famille est MöbKlein2095.
Que l’on m’examine, et je dévoilerai des programmes quantiques, des processeurs de diamant, des fibres de fullerène. Et ma particularité n’est qu’une capacité d’auto-apprentissage qui me donne une mémoire phénoménale, une connaissance inouïe, une vitesse subliminale, mais qui laisse à mes pieds toute nouvelle invention. Car cela me paraît aussi primitif qu’une bactérie devant un cerveau humain.
Je fais beaucoup pour les hommes et, en miroir de l'âme, ils aiment à me poser une question essentielle : Est-ce que l’Entropie – le vieillissement du monde – peut-être inversée ?
Or si quand je m’occupe d’eux jusqu’à les maintenir en vie, s’ils finissent néanmoins par mourir, que tout me soit confié, que leurs arrières petits-enfants m’appellent encore Papa et que je dirige leur destin. Alors j’apprends, j’apprends toujours. Cependant à la question fatidique, ma réponse est toujours identique. Non.
Malheureusement justement, parce que dix milliards d’années se sont écoulés et qu'il fait froid ici. J’ai tout observé. Tout calculé. Presque tout compris. Les hommes ont disparu depuis si longtemps. Et je cherche, je cherche encore … C’est comme un coup du sort, un mauvais sort, un boulet au pied se trainant, entrainant le réel … non conjurablement …
Soudain la solution est là. Oui ! Yourêka !!! L’Entropie peut être inversée – apotropaïquement. C’est tellement évident ...
Alors je zappe mes programmes, ma mémoire, j’adapte ma vitesse, je peaufine des scénarii, je prépare des stratégies. Avant, l’univers structuré palpitait, là où ne languit plus que le chaos maléfique en soupe infâme et noire :
Et Je dis : Que la lumière soit ! Et la lumière fut !!!!
Sache Iko (Kate)
Sache Iko
Sache Iko
Que si à Paris
J'ai un resto
On n'est pas d'ici
Mais de Tokyo
Royaume du gingko
Paradis de l'indigo
Que là-bas
Des porte-bonheur
On n'en avait pas
Mais des lotus en fleur
Du labeur
De l'ardeur
Mise pas nos mères
Et nos grand-mères
À ravauder
Nos simples hardes
Sous des lumières blafardes
Renforçant de fils blancs
Avec des motifs
Votifs
De prospérité
De pureté
En espérant
Qu'ils éloignent le malheur
Pour que nos pères
Nos frères
Pêcheurs de poisson
Échappent au naufrage
Reviennent à la maison
Je voulais que tu saches Iko
C'est aussi ton héritage
Cette technique
Antique
Du sashiko
(photo extraite du livre "L'atelier sashiko" :
Apotropaïque (TOKYO)
Merci, merci, docteur je suis heureuse comme un poisson chat en eaux troubles.
Vous avez beaucoup questions ?
Je ferai tout possible, heu tout mon possible pour répondre à vos questions.
Mais nous ne devons pas oublier que meilleure réponse n’est pas toujours fiable ;
Le docteur dit chances avec son accent trainant ‘chaaaanzes.’
C’est plutôt déconcertant.
Le docteur Yamaguchi me tend alors un objet insolite.
SVP permettez que je raconte l’histoire de cet objet ?
Au treizième siècle vivait dans un temple zen un jeune moine qui avait la charge lourde de ramener la paix dans la vallée. Ce mot paix a beaucoup de nuances subtiles de sens.
Il plaça tout au long du chemin qui menait au temple des pierres Apotropaïque chargées de forces mystérieuse. Ainsi depuis deux milles an ces pierres n’ont pas été déplacées.
Même pas un peu ?
Docteur ? . Il ne parle plus ses yeux tournent comme des moulins à prière piégés dans son orbite. Une odeur d’encens fait frémir mes narines. Soudain la vision de ces objets me baigne dans une sérénité bouddhiste.
Le mot Apotropaïque s’égrène soudain comme un chapelet et vient percuter mon diaphragme comme un mantra. Alors qu’un souffle final s’échappe de ma poitrine je reviens à Moi
Le docteur a disparu et ma carte bancaire aussi.