Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Le défi du samedi

Visiteurs
Depuis la création 1 050 371
Derniers commentaires
Archives
23 septembre 2023

Participation de TOKYO

 

Je sais que tu trouves ça étrange que je t’écrive mais j’aime prendre le temps de te décrire ma

Nouvelle vie sans que tu m'interrompes pour savoir si j’ai assez à manger et quels sont les

Derniers potins de la famille. Tu es si curieuse.

v1

Ma petite Oummi il faut que je t’avoue quelque chose, et c’est également pour cela que je t’écris.

Je t’ai dit que j’allais étudier le droit mais ce n’est pas vrai. Je me suis inscrit en licence de sylviculture

. Je sais ce que tu vas dire, que je me prends pour une paysanne, que je suis devenu folle Je suis

Désolée Oumma

Puisque tu ne daignes plus m’adresser la parole, je continue à t’écrire car je ne peux supporter

D’être fâchée avec toi. J’ai traversée aujourd’hui de géants sequoias. Je m’assois sur les pierres et je les observe.

Est-ce que tu ouvres mes lettres ? L’automne arrive ici par petites touches. Les feuilles des arbres

Alentours se colorent. Je m’habitue petit à petit à ce nouveau référentiel, moi qui adorais les ocres

De notre belle Provence.

 Je te parle de leur majesté leur  silence et leur secret . il faut vraiment passer toute une nuit en foret pour la comprendre . La lumière voyage vite ici .

Certains individus sont condamnés à ne

jamais sentir le Beau couler dans leurs veines. Ce

N’est en soi pas un problème. Mais leurs

Tendances sont destructrices, et comme dans la

Fable d’Ésope, ce que ces renards ne peuvent

Atteindre, ils dénigrent. Il nous incombe de nous

Battre s’il le faut pour qu’ils n’e n’entachent jamais ce

Qui toujours leur échappera. Le foret en fait partie

 

Publicité
23 septembre 2023

Comme un arbre (Kate)

Comme un arbre

0 2

Hêtre ou

Épicéa ou

Tilleul ou

Robinier ou

Érable ou...

0-1 2

0-2 2

Comme un arbre

Pas dans la ville

Chêne et pas chaîne

Frêne et pas freine

Hêtre

Un arbre

Ses fruits les faines

Fait bruire ses feuilles

Circuler sa sève

S'épanouit parmi les autres

Hêtres

Dans la hêtraie

Entouré

De chênes

De frênes

Au fil du temps

Longtemps

Comme un arbre

Dont le bois fait les guitares

Tôt ou tard...

 

23 septembre 2023

Le Retour du capitaine (Joe Krapov)

DDS 786 hêtraieQue le professeur Tawhid, spécialiste de la langue arabe, habitât dans les Ardennes et que j’eusse à le rencontrer dans la ville-même où je m'étais marié jadis - et d'où je m'étais tiré vite fait ! - était une drôle de coïncidence. Mais les linguistes et les connaisseurs triés sur le volet, très rares en ce XIXe siècle, du Coran que j'avais entrepris de traduire en français, s'il eut fallut les poursuivre jusque dans leur retraite au bout du monde, dans le plus retiré des trous à rats qui fût, j’y fusse allé !

Pour la fin de ce voyage j'avais pris l'omnibus. Comme nous traversions la hêtraie Bois-en-Val je ne me sentis plus brisé par les chaleurs. Tandis que le cocher maltraitait son cheval je me remémorai les anciennes erreurs que j'avais commise par ici autrefois. J'étais alors un jeune reître, un soldat, et j'avais atterri sur les terres d'ici au gré d'affectations militaires qui me mèneraient plus tard en Algérie et en Crimée, sur le théâtre des opérations ou bien en tant que gestionnaire du maintien de l'ordre.

DDS 786 kiosque CharlevilleLa Meuse s'étendait au pied du mont Olympe. Là c'était Charleville et là c'était Mézières, ville d'amours tranquilles, de grâces roturières et de folles jeunesses. C'était hier encore, c'était l'été indien et ce jour-là j'avais été attiré par la musique jouée au kiosque près de la gare. Un peu en retrait de la foule, assise sur un banc vert devant une haie de thuyas, une jeune fille solitaire coiffée d’une tiare de cheveux roux me fixait du regard avec l'air de me dire « Si tu me dis oui, je ne dirai pas non ». Cette fille du coin n'était pas une hétaÏre. Plus tard je la surnommerais ainsi :

DDS 786 13328- Vitalie, ma belle hétaïre ! Toi ma Hittite folie ! Mon petit train de fantaisie !

- Qu'est-ce que ça veut dire, "hétaïre", Frédo ? demanderait-elle.

- Ça signifie « Ma cocotte » en grec ! Viens te faire voir et m’en faire voir ! Viens donc là, ma poulette, qu'on se plume au plume !

J'entends encore son rire séduit. Elle était épatée par toutes mes connaissances.

Ce premier jour je l'avais abordée sans hâte, la jouant détaché, distant, hautain. Je maîtrisais très bien cet art de prendre les façons d’un nobliau, d’un aristo solaire ou d’un disciple zélé du dieu égyptien Râ alors que je n'étais qu'un pauvre hère, fils d’un tailleur du Jura, jeune engagé dans l'armée.

Je lui avais demandé :

- Vous aimez ces airs ?

Pour une raison que je n'ai pas comprise elle avait pouffé de rire.

DDS 786 Morisot_Jeune_fille_dans_un_parc_(RO_708)

***

Ceux qui se pencheraient sur notre histoire plus tard, si cela arrivait, auraient tort de penser que Vitalie, jeune paysanne qui avait hérité d'une ferme dans le hameau de Roche, manquait d'attraits physiques. Sa conquête se fit sans difficulté. Après avoir sacrifié aux rites nécessaires – fiançailles, mariage, lecture du code civil et repas de famille enquillés d'une seule traite, nos têtes s'étaient retrouvés à reposer après l'effort sur les taies d'oreiller voisines d'un lit large dans lequel fut conçu notre premier héritier. Ça n'a pas raté, ce fut un garçon, on l'appela Frédéric qui était également mon prénom.

Évidemment je ne peux pas taire le changement apporté pour le père aussi par la naissance d'un enfant : nous étions désormais deux à téter les seins de Vitalie ! Un jour pour Jupiter la nymphe devient Héra et, ça ne rate pas, le brave Dieu atterré découvre que l'amante est aussi une mère et que gérer une famille ça n’est pas sa tasse de thé (ou de nectar, plutôt) à lui.

Je n'eus pas le temps d’en prendre ombrage et de devenir amer car l'armée, autre nourricière guerrière à la mamelle jamais tarie, m’appela sur une autre aire de jeux : je fus envoyé en Algérie.

DDS 786 Soldat du 147e regiment d'infanterie-1887-1890-_img

Je ne revis plus Vitalie qu’a mes rares permissions. Mon absence prolongée n’irritait pas plus que cela ma solide et patiente épouse. Les feux d'un bel amour couvaient toujours dans l'âtre et ils furent suivis de quatre autres naissances d'enfançons ou d'enfantiaux comme on dit en Suisse. L’un, l’une plutôt, ne survécut pas mais il n'y eut pas d'arrêt pour autant dans notre production de nouveaux êtres en ce siècle de conquêtes et de révolution industrielle et industrieuse.

Et puis aux colonies j’ai rencontré Rita qui fut l’arête dans le bifteck de notre couple. Vitalie se sentit trahie - elle l'était ! -, elle me traita de taré, tira un trait sur nos amours et, comment on dit à Rouen, « On les mit sous le tapis à l’aître Saint-Maclou ». Après la naissance de notre dernière, « Isabelle la Catholique », elle se fit passer pour veuve puis, à ce qu'on m'a dit, serra beaucoup sa haire avec sa discipline. Après le sabre, le goupillon ! Hare Krishna à mort !

Je ne puis la haïr de m'avoir mis dehors. C'est le destin du traître et le destin est traître lui aussi. La suite est un peu tarte : je me suis terré quelques temps avec Rita en Algérie mais comme elle en avait un peu plus dans la théière elle m'a laissé tomber vite fait pour un pêcheur de raies de la ria d’Etel : il s'appelait Modiano et prenait de l'éther si je me rappelle bien. Bizarre pour un Breton !

Puis j’ai fait la Crimée et je me suis mué, la retraite venue, en vieux savant décoré de la Légion d'honneur cherchant quelques rais de lumière sur la langue des Arabes, sur la pensée d’Orient, les autres religions dont, notamment, l’Islam.

DDS 786 Omnibus_a_chevaux_vers_1890_CGO_ParisMais ite missa est ! Fin des confidences ! La patache s'arrête, nous voici arrivés sur la place ducale. Le grand cocher bourru maltraiteur de chevaux décharge nos bagages. Cet imbécile me dévisage avec intensité avec l’air de se demander si « hêtre ou ne pas hêtre ? » est la question que se pose certain loup-bûcheron qui sortirait du bois ! Drôle d'accueil, drôle de paroissien !

J'espère que le hasard qui fait si mal le tri parfois ne mettra pas Vitalie sur mon chemin.

Aïe ! Aïe ! Aïe ! Je me sentirais sans doute obligé de lui demander : « Ces enfants que je t'avais faits, que sont-ils donc devenus ? » alors que franchement, maintenant que j'arrive au terme de mon âge, je m'en fous, des enfants Rimbaud-Cuif ! 

23 septembre 2023

Choisir son hêtre (Lecrilibriste)


« Être ou ne pas être »
A l’ombre sous la hêtraie
En silence, je médite
A cette phrase si souvent dite

Je dirais qu’il vaut mieux être
Sous ce halo de fraîcheur
Quand le soleil plombe
Au zénith de sa chaleur

Même s’il est élégant et original
Ne pas choisir un hêtre pleureur
Si l’on a le cœur gros
Ça rajoute de l’intégral au mal

Plutôt choisir un hêtre pourpre
Si l’on a envie de flamber
Attention de ne pas rester rouge
Pendant trois saisons d’affilée

Ou un hêtre sylvetica Mercedes
Au feuillage fin et léger
Pour une bordure de haies
Qui te garderont au secret

Méfiat ! au hêtre tortillard
Qui tord son tronc et ses branches
Et choisit les chemins détournés
Plutôt que d‘hêtre un bon fayard

23 septembre 2023

à la hêtraie reconnaissante (joye)

Publicité
16 septembre 2023

Défi #786

 
Promenons-nous dans les bois...

 

Hêtraie

 

7861

 

16 septembre 2023

Ont tripoté les voiles

16 septembre 2023

Hissez haut ! (Emma)

 

Mon coeur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeux
Et planait librement à l'entour des cordages ;
Le navire roulait sous un ciel sans nuages,
Comme un ange enivré d'un soleil radieux*
 


J'avais appris ces vers rien que pour l'épater.
Nous partions pour Cythère, du moins je l'espérais.
C'était ma secrétaire, plus si affinités.
Nous étions sur le voilier d'un client friqué…

Il voulait visiter, en vue d'acquisition,
une île un peu déserte, pour faire le Robinson,
avec de gentes dames, en toute discrétion.
J'avais convié Estelle à cette transaction.

Si vous voyiez Estelle ! Combien j'étais fou d'elle
 riant debout à la proue de la caravelle,

en jetant du caviar aux piailleurs goélands,
sa grande écharpe blanche dénouée dans le vent…

Hélas, jamais je ne l'ai eu, le pied marin !
J'essayai de survivre, cramponné au filin.
Le skipper buriné avait l'œil de  pirate,
propre à faire chavirer n'importe quelle Estelle…
Ne parlez pas de chavirer, ni même d'Estelle !
Ma femme m'avait bien dit : "prends ton bicarbonate ! "

 

* Ch Baudelaire. Un voyage à Cythère.

16 septembre 2023

Du vent et des voiles (Kate)

Du vent et des voiles

Mais c'est Hoël Marie Tragan

Le gabier

Que j'ai sauvé

Il m'a vue sous la dunette

En plein vent

Déguisée en garçon

Je serai Isabeau

Entre ponton

Et bois d'ébène

L'Isa de François Bourgeon

Héroïne de papier

De planches de BD

Des années quatre-vingt

Dont le destin

Croise celui du commerce triangulaire

Du côté de Nantes et Saint-Nazaire

unnamed

Nous manierons les voiles

Grâce aux gabiers

À leur courage, leur agilité

Au gré des vent et des étoiles

Nous, "Les passagers du vent" !

unnamed-2


 

16 septembre 2023

Passion Caraïbe (Vegas sur sarthe)


Du haut du mât de misaine
je scrute la mer étale
pas la trace de ses voiles
aux couleurs caribéennes

Je l'imagine élancée
fendant l'eau de son étrave
musc sucré de l'agave
ruisselante et opiacée

Oserai-je l'aborder
dans un assaut enflammé
au risque d'en être aimé
mais il faut raison garder ...

Car elle est vaisseau-fantôme
Et je ne suis qu'un gabier

16 septembre 2023

Le gabier (TOKYO)

 
Le gabier se parfume de vent, le ciel attend.

Sans logique apparente la mer jette des vagues d’écume.

 La mer est un peu foutraque ce matin.

Elle s’éveille comme le gabier.

Lui rêve d’un jardin de mousse, de seins d’herbe tout empreint de rosée sucrée.

Comme le gabier est loin de tout ça.

 Un dauphin vient de sauter hors de l’eau.

On dirait un prêtre qu’il entretient un lien sacré avec les éléments.

 Dans ce poudroiement de brume laqué d’ecume  le navire se dévoile dans un silence vibrant .

 Il n’attend plus que la marche pied d’une aventure pour rejoindre les légendes .

Une barrière de nuages vient voiler la coque . Ici tout le monde se perdrait , l’océan vous fixe avec arrogance il possède l’éternité pas le gabier et ça il se sait .

 La lutte a toujours été inégale .le vent va -t-il soufflait ?

Une odeur de marron grillait remonte  de sa mémoire d’enfant , alors que des confettis de lumières aspergent les voiles .

Il faut un marche pied au bateau une aventure pour qu’il entre dans les legendes.

Alors le regard accroche à l’horizon le gabier ose  dans ce desordre magnifique sortir toutes les voiles .

16 septembre 2023

coeur de pirate (joye)

C’était comme une belle marguerite née dans le pré salé. On l’appelait Gaby, non pas pour Gabrielle, mais pour son nom de famille, Gabier. Lors des rares moments où elle souriait, on voyait sa dent tordue par la fortune. Au contraire des autres filles, Gaby restait indifférente à mes charmes masculins et cela la rendait encore plus envoûtante pour moi qui souhaitais tant piller ce butin inaccessible.

Le dimanche matin, elle faisait ses maigres courses au marché, je ne manquais pas de la saluer depuis ma table au Café de la Bourse.

- Ohé, Gaby, viens, je te paie un verre !

Mais elle ne répondait jamais. Alors, un dimanche matin, je redoublai mes efforts, sifflant ma fine et la suivant.

- Eh, Gaby, tiens, laisse-moi porter tes courses !

Mais elle ne se retourna pas, et Marine, la vieille poissonnière bourrue, bredouilla méchamment dans mon dos. « L’est pas pour toi, espèce de filou ! »

Je tremblai de colère. Et pourquoi donc ce joli petit butin blond me serait-il inaccessible ? J’avais fait tomber des proies bien plus séductrices qu’elle. C’était connu.

- On verra ça, vieille carpe ! criai-je avant de me retourner, mais Gaby avait déjà disparu dans la foule des mamies et d’autres croûtes préhistoriques reniflant les fromages du coin.

Je ne sais pas ce qui se passa, mais après ce dimanche infructueux, je ne la revis jamais, ni le dimanche, ni le mercredi, ni au marché, ni dans la rue de son voisinage. Je m’occupais alors d’autres fauches plus faciles. Normal.

Et puis un beau jour, un an plus tard peut-être, la revoilà qui passait devant ma table, plusieurs sachets lourds enserrés dans ses mains. Et je ne pus pas me retenir, bien que ma nouvelle Marthe fût assise avec moi,

- Ohé, Gaby, laisse-moi porter…

Gaby se retourna et me sourit. J’étais tellement ébloui par son ventre arrondi que j’ai failli renverser mon verre en me levant.

- Tu sais quoi, Surcouf ? fit-elle.

C’était tellement inattendu, elle connaissait mon nom de famille ! Ma mâchoire s’ouvrit grand…je n’arrivais pas à répondre. Elle sourit et je reconnus sa dent tordue. Mes yeux s’aggrandirent.

-  Dis donc, toi, tu ressembles bien à un cabillaud périmé. Il faudra un jour que tu changes d’appât, fit-elle. 

 D'un coup, un jeune homme du village prochain s'approcha d'elle et prit ses fardeaux. Son sourire pour lui m'éblouit. Alors, les deux se repartirent vers le parking.

De loin, j'entendis rire l'abominable Marine.

16 septembre 2023

Pas encore tout à fait amnésique. 10, Gabiers, moussaillons, marins d'eau douce, salée, ou dessalée (Joe Krapov)

Qu’on habite ou pas au bord de la mer, tout commence avec « Maman, les petits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des jambes ? Mais oui mon gros bêta : s'ils n'en n'avaient pas ils ne marcheraient pas ! ».

On vous fait très vite enchaîner avec « Ohé ohé matelot ! Matelot navigue sur les flots » et son terrifiant « on tira’z’a la courte paille pour savoir qui serait mangé (sur le gril ?) ». Celle-là, « Il était un petit navire », vous fait bien piger que vous êtes dans la même galère qu’Obélix et que si vous tombez petit dans la marmite des liaisons mal-t-à propos il n'y a pas de raison pour que vous soyez premier prix d'orthographe quelques années plus tard.

DDS 785 Haddock

On le comprend très vite que la mer est dangereuse et que le métier de marin n'est pas une sinécure. Il n'est que de voir Archibald Haddock lors de sa première apparition dans « Le crabe au pinces d'or : l'alcool a fait de lui un homme fini, un gabier de potence : il ne cesse et ne cessera jamais d’injurier à tout va tous ceux qui se mettent en travers de son chemin. On apprendra plus tard qu'il tient ça de son ancêtre François de Hadoque et ce n’est un secret de polichinelle dans le tiroir pour personne : c'est juste un secret de la Licorne.

DDS 785 Le Vasseau fantôme 2

Les gabiers de l'Antiquité n'étaient pas mal non plus dans le genre grossiers personnages fort peu fréquentables. Les compagnons d'Ulysse sont plus du genre Wagner dirigé par Évguéni Prigogine dans le Vaisseau fantôme que Bateau ivre dirigé par Arthur (Rimbaud ou le fantôme justicier, je vous laisse le choix) : les guerriers de Sparte ou d'Athènes trempaient pas leur épée dans l'eau et avant l'Odyssée il y avait eu « l’Iliade, fais les valises, les partisans d'un Giro dur prétendent que la guerre de Troie à bien eu lieu ! ».

Mis à part l'univers rondouillard de Pépito et Ventempoupe de Bottaro, tout ce que la mer a porté comme navigateurs, explorateurs, Corsaires, pirates, flibustiers, négriers et amiraux de bateaux lavoir, de Cortez (the killer) à Long John Silver (and gold), est si peu admirable que quand la mer monte j'ai honte.

Oui, j'avoue, j'ai honte d'avoir mis dans ma guitare autant de ces chants de marins qu'on vénère en Bretagne au point de leur consacrer des festivals comme à Paimpol, Cancale ou Ploumanac'h.

Bien sûr qu'il y en a de très chouettes, des chansons, et de très jolies comme « Brave marin », « Loguivy de la mer » « Les Roses d'Ouessant » « Le Mariage secret de la mer et du vent ».

Bien sûr que j'adore « Mon petit garçon » « Le vieux », « Satanicles », « Quinze marins » et les autres pépites de Michel Tonnerre. Mais quand même, quel sexisme dans ce folklore maritime en chansons !

« Pour nous sont les garces des quais qui volent, qui mentent, qui font tuer » ! Les plus belles servantes emmènent Jean-François de Nantes, gabier de la Fringante dans leur soupente. Plus tard – je raccourcis très vite ;-) car il y a trop de couplets - il se lamentera à l'hôpital (de Nantua? ) où c’que c'est qu'on lui demandera : « Est-ce que ça vous chtouille ou est ce que ça vous grttouille ? ».

Quel programme dans « Le forban » : «  Je bois, je chante et je tue tour à tour », « Vivre d'orgies est ma seule espérance ».

Oui, je l'avoue, j’ai tellement honte de réclamer « Du rhum, des femmes et de la bière nom de Dieu » que je n'interprète même pas un des couplets de la chanson de Soldat Louis !  

DDS 785 Pogues

Je me souviens qu’un des premiers albums des Pogues s'intitule « Rhum, sodomy and the lash » ! Bonjour l'ambiance du genre « Vous avez eu mon pucelage et je n'ai pas eu votre argent » !

Chère Agrippine de Bretécher, ô gente dame, prenez peine et prenez vapeur : je vais lever le voile sur une culture masculine bien animale, sur des hommes qui vivent en mer et s’en viennent tirer des bordées et pisser comme je pleure dans le port d’Amsterdam avant de repartir à l'autre bout du monde faire la même chose.

Non finalement, je ne vais pas lever le voile sur ma honte : je vais surtout avouer qu’elle est avant toute chose celle d'un opportuniste ! Si je chante ces chansons, c’est parce que ces dames de par ici me les demandent : « Allez Joe, joue-nous l'Irlandais !» « Balance ton port, souffle la voile à l’harmonica, fais danser Fanny de Laninon que les joueurs de boules embrassent !".

Ce dont j'ai honte, comme Louis Aragon, c’est de n’y comprendre rien, aux termes de marine ! Qu'est-ce que c'est un gabier ? Un hunier ? Que signifie « prendre un ris » ? Une garcette, une grande vergue, une bitte d'amarrage, un nœud marin, un cacatois, tout cela est-il quelque chose de cochon ? C'est quoi un cabestan ? Et un câble qui se détend ? Quelle différence entre misaine et artimon ? Est-ce que bâbord est côté cour et tribord côté jardin ? Pourquoi y a-t-il une figure de proue et pas de figure de poupe ? Est-ce qu'on peut mettre un gabier à bord d’un sous-marin jaune qui devient vert lorsqu'il pénètre dans les eaux territoriales françaises ?

 

DDS 785 Barbe-rouge

Est-ce que je n'ai pas trop jeté l'encre encore une fois aujourd'hui ?

N'est-il pas temps de chanter la nouvelle chanson que j'ai ajoutée à mon répertoire pour l'occasion ? Ça va, rassurez-vous, celle-ci est tout à fait convenable !

P.S. J'aurais pu aussi bien travailler « Le Gabier noir » du même auteur, Michel Tonnerre. Ce sera pour une autre fois ! 

16 septembre 2023

Petits enfants prenez garde aux flots bleus (Walrus)

 
On aurait pu imaginer que le gabier de La Fringante se prénommait Gabriel ou même Gaby, mais, comme chacun sait, même aux Uesses (voir, en dépit de son aversion pour les choses un brin "tangentes", le premier commentaire de joye sous la consigne de la semaine), il s'appelait Jean-Françouès et il était de Nantes !

Je vous postviens (ben oui, pour vous prévenir, j'aurais dû le faire avant la vidéo): évitez de faire écouter ce chef d'œuvre de la musique navale à de petits enfants, qu'ils soient les vôtres ou pas. Sinon, autant passer directement à "L'Artillerie de Marine"* (mais non pas Le Pen).

Vous avez bien sûr noté l'erreur fondamentale : j'ai écrit le gabier de La Fringante, comme si un seul gabier pouvait suffire à la manœuvre de la voilure d'un bâtiment de la marine à voile, qu'elle soit marchande ou de guerre. Il y a donc une chance qu'il se trouve effectivement dans la mâture l'un·e ou l'autre Gabriel·le ou Gaby, simple satisfaction théorique.

Remontons un peu le temps (pas jusqu'aux Terre-neuviers néanmoins) : avant que le smartphone ne devienne l'outil tous usages des fondus de musique, il y avait pour compléter à leur usage le GSM qui, ô joie, ne servait qu'à téléphoner et envoyer de brefs messages, un petit instrument dénommé le lecteur MP3.

Toujours à la pointe de l'innovation technologique permettant de casser les oreilles à son entourage, Louise, notre seconde petite-fille, s'en est immédiatement  fait offrir un.

Restait à le bourrer de musiques diverses. Le premier morceau qu'elle m'a demandé de charger dans la chose c'était un truc qu'elle appelait "Les cons" et qui s'est révélé être "Le temps ne fait rien à l'affaire" du brave Georges. Elle l'a fait accompagner de quelques chansons du même interprète, suivies de quelques unes d'Angelo Branduardi comme "La demoiselle" et "La foire de l'est". Jusque là ça allait. On a ensuite entrepris d'y fourrer des trucs plus dans l'air de son temps, je vous dis pas la cacophonie.

Mais le pire était à venir. Louise est à la fois Belge et Française : son père est Français et même Breton. Conséquence : son autre grand-père était également Breton. Et pas n'importe lequel : un ex-sous-marinier de la Royale (oui, les Français continuent parfois à donner cette appellation à leur marine nationale). Conclusion : son lecteur MP3 est aussi bien fourni en... chants de marins !

Par bonheur, on a jusqu'à présent échappé aux seuls trucs pires que les chants de marins : les chants d'ivrognes de pubs irlandais ! Un truc à vous faire, pour y échapper, grimper  hardiment à la hune comme un gabier  !

 

* Je vous mets un lien tout en engageant les âmes sensibles à s'abstenir de cliquer : lien

16 septembre 2023

Mettre les voiles (Lecrilibriste)


Était-ce à cause d’un nom prédestiné
Que Gaby était gabier
Nul ne le sait, mais ce que l’on sait
C’est que pour faire ce métier
Mieux vaut aimer « mettre les voiles »
Pour grimper au plus près des étoiles
Ne craindre ni le vent, ni le vide
Être agile, ingénieux intrépide
Se passionner pour la voltige
Surtout oublier le vertige
Tout cela, il était
Tout cela, il savait
Tout cela, il aimait

Car Gaby était amoureux des voiles
Depuis qu’il était enfant
Il savait réparer les toiles
Déchirées par l’ouragan
Comme un singe, il grimpait martial
Pour manœuvrer les voiles
Le long des haubans
S’il se hissait jusqu’à la hune
C’était pas pour gagner d’la thune
Mais pour humer le vent
Là-haut il était tranquille
Là-haut il était content
Là-haut il était goéland

9 septembre 2023

Défi #785

 

Allez, un va prendre un ris(que)

 

Gabier

 

Par Claude PERON — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42290127

 

9 septembre 2023

Ont exécuté le "petit trot du renard" (c'est le dico de l'Académie qui le dit)

9 septembre 2023

Kennedy (TOKYO)

 

Comment s’est passé ton voyage dans le temps à Dallas en 1963 pour concourir à cette épreuve de fox trop

 – Trop bien ! J’adore le tourisme temporel. Rien de mieux pour apprendre un pas de danse. Mais… j’ai failli provoquer une catastrophe. Je m’étais mise sur la file de droite quand j’ai vu Kennedy si beau, si souriant, je lui ai lancé mon bouquet de fleurs qui a atterri à ses pieds. Il s’est baissé pour le ramasser et, à cet instant, une balle a traversé la banquette de la Lincoln, juste entre Jackie et lui. Heureusement, il y avait un deuxième tireur. Pour le concours j’ai gagné !!j’allais pas tout faire foirer le passé ça se respecte !!

v1

9 septembre 2023

Faut du Genesis mais point Foxtrot n'en faut ! (Joe Krapov)

81F_9VxpXL

Mademoiselle Renard a mis sa belle robe rouge mais personne ne l'invite à danser le fox-trot. Il faut dire que le bal a lieu sur une plage et qu'elle se tient debout dans le milieu des vagues.

Observée depuis le sable par six chasseurs à courre et à court d’arguments elle pourrait sembler Vénus sortant des flots ou un nouveau Jésus de sexe féminin faisant l'intéressant·e. Mais ce serait oublier qu'elle est venue, pareille à l’ours blanc étonné des banquises lointaines, sur une plaque de glace, que cela jette un froid et que les sept Pénitents blancs dont le premier porte une croix, tout encapuchonnés, dépourvus d’horizons, ignorent ce miracle musical d’un autre temps et la féminité assumée de Peter Gabriel, premier t****** du rock à l’aube des seventies.

(On a beau changer d'outil et passer de Word en ligne à Dictation.io pour dicter ses textes on est toujours chez ces idiots de logiciels anglo-saxons à ciseaux puritains qui remplacent le mot « travelos » par six astérisques !).

foxtrot

Je ne vais pas délirer plus sur la pochette de l'album « Foxtrot » du groupe de musique « progressive » Genesis. Je viens de vérifier que je ne possède plus ce disque vinyle. J'ai délégué à mon épouse il y a quelques temps le soin de le revendre dans une braderie de Rennes.

C’est sur ce disque-là qu’on entend la version studio de « Supper’s ready », une suite de 7 passages musicaux liés d'un seul tenant. Cela dure 23 minutes et je l’écoutais souvent dans la version de l'album live « Seconds out » sans rien comprendre des paroles mais en adorant la musique.

large_Hackett_Steve_05-12-80Si j'étais ici pour vous raconter ma vie je vous confierais que j'ai été initié à cette musique-là par Marie-Paule D. qui en était fan·e et qui habitait « par-derrière chez nous », au numéro 11 de la rue Achille Olivier à L. Mais je sais très bien que ça vous fera des bosses d'apprendre que j'étais, le 5 décembre 1980, à Paris, dans le public du Théâtre Mogador qui écoutait et applaudissait le guitariste Steve Hackett qui officiait au sein de Genesis avec Tony Banks, Phil Collins et Mike Rutherford à l’époque de « Foxtrot » : 1972.

Eh non, je ne suis toujours pas un perdreau de l’année ! Je fais des efforts, pourtant !

On trouve tellement d'information factuelles de ce type sur Internet qu'on ne peut plus rien dire du flottement onirique de cette musique, de ce groupe-là et du jeune homme que j’étais alors.

De toute façon le monde a bien changé : ces musiciens à barbe et cheveux longs sont maintenant de gros messieurs chauves portant lunettes. Leur poésie n’est plus en cour et leur musique non plus. Les battements simplistes du rap ont remplacé les compositions savantes et le délire abscons des paroles n'est pas plus encaissable aujourd'hui qu’à l’époque.

Marie-Paule D. a disparu dans les limbes du côté de Mâcon. Je possède encore des cassettes contenant l’enregistrement antédiluvien de nos séances musicales communes. Elle jouait du Georges Moustaki, du Maxime Le Forestier et du Graeme Allwright sur sa guitare sèche et comme nom d’artiste elle avait choisi « Boulibif blues » !

Longue vie à elle !

Ce que je regrette le plus dans cette histoire c'est le sort que l'on a fait subir à Mademoiselle Renard par la suite, même et surtout de nos jours.D’accord, il faut de l'anthropomorphisme mais point trop n'en faut quand même ! Et du merchandising. Le commentaire, emprunté à Alphonse Allais, qui l’appliquait à Baudelaire, est le même !

1684427190

9 septembre 2023

minimes (joye)

proverbes

Publicité
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité