N'en mènent pas large
Xtra Xtra Light ?
Walrus ; tiniak ; Kate ; Lecrilibriste ; Laura ;
Adrienne ; Vanina ; Joe Krapov ; joye ; Clio101 ;
Mon petit matin par bongopinot
Une ritournelle
Un doux refrain
Une musique actuelle
Font battre mes mains
Et mes pieds volent
Au vent léger
Et glissent sur le sol
Dans mes souliers
Les notes bercent
Mes deux oreilles
Et les caresses
Et je m’éveille
Je m’étire et me lève
La radio XXL
Me sort de mon rêve
Et je m’en vais à tire d’aile
Un champignon ça pousse énormément (Clio101)
Alice contempla avec stupeur le champignon qui se dressait face à elle.
Autour le paysage était désert. Une plaine aride à perte de vue, pas un brin d’herbe ou d’arbre, des amas de grains d’un sable jaunâtre et marronasse qui reflétaient le brûlant éclat du soleil.
Au milieu un champignon démesuré, gigantesque. Si on fixait le regard sur son pied et qu’on essayait d’en apercevoir le chapeau il fallait pencher la tête en arrière jusqu’à sentir que les muscles du cou étaient prêts à se rompre. Même si on s’éloignait du champignon jusqu’à ce qu’il ne soit qu’un petit point sur l’horizon on était encore recouvert de l’ombre bienfaisante de son chapeau.
— Si le champignon voulait s’habiller, songeait Alice dans une tentative d’humour thérapeutique, il lui faudrait du XXL, voire du XXXL.
Alors qu’elle songeait, il lui sembla que les couleurs du champignon changeaient, passant d’un faible marron à plusieurs nuances de rouge : deux taches plus sombres côte à côte, une tache plus claire au milieu, un trait courbe d’une autre teinte, ouvert en haut.
— C’est étrange, se dit Alice.
Pendant qu’elle s’interrogeait sur la profonde étrangeté de ce qu’elle voyait et les possibles sens que cela pouvait avoir, la courbe en bas se mit à onduler étrangement, comme si le champignon tentait de parler.
— C’est absurde, dit Alice, les champignons ne parlent pas. Les champignons géants encore moins.
Elle terminait sa phrase quand un souffle de vent passa, vibra et des mots hésitants se présentèrent à l’esprit d’Alice.
Nouououou…..ris-moi.
Au même moment la terre trembla, ondula et une large fissure s’ouvrit devant le champignon, formant ce qui ressemblait étrangement à une rampe.
— Ah non, s’écria Alice, pas encore !
Mais son regard était irrésistiblement attiré par ce trou béant.
Comme si elle ne maîtrisait plus les mouvements de son corps, elle s’avança au bord du gouffre, tentant de découvrir ce qui pouvait se trouver au fond.
Une bourrasque la frôla, caressa délicatement sa joue puis sa main avant de s’engouffrer dans le trou, comme une invitation à la suivre.
Avec un soupir résigné, démenti par l'éclair au fond de ses yeux, Alice se précipita à la suite de la bourrasque.
je f(xxl) (joye)
Je parie qu’on dit que je bousille
Lorsque j’ose chanter une chanson
Puisque j’aime Bruxelles et le tout autour d’elle
Et surtout le Brabant-Wallon
Je fixe Ixelles
(on dit Elsène si l’on parle d’obscène)
Je n’en ai pas l’air mais tant qu’à faire
J’ai voyagé bien à ma guise
Et alors en Belgique c’est toujours très chic
De flâner sur l’Avenue Louise
Je fixe Ixelles
Très belle commune, j’l’dis sans rancune
Si l’on prend le métro, ou le tram tout de go
(Perds ton jump et tu marcheras vite)
A la Place Flagey, rien de pareil,
Des concerts, un ciné, et des frites
Je fixe Ixelles
Prenant ma place à l’Église Boniface
Mais depuis la pandémie de Covid
Dans l’avion mon siège reste vide
Donc, je chante, haletante, et j’attends un’ carte postale
Mais comment c'est (dé)rangé, ici ? (Joe Krapov)
Ça n’est pas de leur faute mais les hypermnésiques possèdent une mémoire XXL. Ce dont ils sont coupables cependant c’est d’avoir un système de classement très souvent bien pourri.
Ils sont bien les seuls à s’y retrouver dans leur fichu bazar, même s’ils sont les seuls à (s’)y chercher !
Dès lors, quand il s’agit d’effectuer une présentation claire de l’arbre généalogique, bonjour la panique ! Généa, oui, logique, non ! C’est ainsi qu’aujourd’hui, de mon grand sac à malice du pays des merveilles, j’ai choisi de sortir mes oncles et cousins Ducancer. C’est vous dire à quel point mon généalogique est un (dés)astrologique !
Présentons d’abord à vos regards étonnés l’oncle Bernard (Dimey) et l’oncle Henri (Salvador). Rien d’incohérent à cela vu leur fraternité (d’esprit). Ils ont composé ensemble « Syracuse ». Le premier est un poète sublime autant que marginal, l’autre nous a fait rire avec tout un tas de clowneries, de « Minnie petite souris » à « Zorro est arrivé », vous complèterez la liste vous-même !
Dans la même veine mi-poétique mi-déconneuse on a l’oncle Francis (Blanche) avec son «Général à vendre», son «Complexe de la truite», son «Débit de l’eau, débit de lait», ses impôts payés en pièces de dix centimes et son recueil de poèmes «Mon oursin et moi» dont je vous recommande vivement la lecture.
Parmi les pousseurs de chansonnettes on a aussi Tonton Pierrot (Perret), très porté sur le zizi et les cuisses de mouche, qui casse la vaisselle, ouvre la cage aux oiseaux mais loue avec tendresse «Lily», «Blanche» ou «Mon p’tit loup» et réclame des jardins pour les mômes.
J’ai des cousins dessinateurs, Marcel (Gotlib) et Georges (Wolinski). Le premier dessine des petits Mickeys, des gais-lurons, des souris, des coccinelles, des dossiers dingos et il range tout ça, lui aussi, dans un grand (ru)bric-à-brac XXL comme celui dont je parlais au début. Le cousin Georges ne pense qu’à ça mais il ne faut surtout pas dire que tous les hommes de la famille sont comme lui parce que… c’est la vérité ! Et dans la famille Duscorpion encore plus !
On a un oncle Salvador (Dali) qui peint des montres molles et des apparitions de Lénine sur un piano mais lui est un peu fou (du chocolat Lanvin !). Je l’aime bien quand même.
Tonton Raymond (Depardon) fait de la photo et Tonton Claude (Chabrol) du cinéma.
Mais à part l’oncle Frédéric (Dard) et notre arrière-grand-père Jean (de La Fontaine) il y a peu de rigolos parmi les gens de la famille Ducancer qui ont fait profession d’écrire.
Quoique… Le grand-oncle Jean-Jacques (Rousseau) a écrit un traité d’éducation alors qu’il a abandonné ses enfants ! C’est drôle non ? Il a pondu le plus beau titre cancérien de la littérature française : « Les Rêveries du promeneur solitaire » et lancé avec ses « Confessions » la mode de l’autofiction nombriliste, ce dont on ne le remercie pas au vu de la prolifération actuelle d’écrits de ce type !
Notre grand-tante George en a fait des tonnes et des retournées. Elle a fumé le cigare, s’est habillée en homme, a désespéré Musset, appris la tristesse à Chopin, eu des tas d’amants mais est finalement restée pour l’éternité la bonne dame de Nohant, attachée à la famille, aux enfants, aux bons repas, à la maison, à la fantaisie : quelle idée de se faire appeler George alors qu’Aurore est un si beau prénom !
Je ne sais trop que penser de l’oncle Antoine (de Saint-Exupéry) : ce philosophe n’était-il pas un brin planeur ? Ni de Tonton Jean (Cocteau), enfant terrible et touche-à-tout dont je n’ai jamais rien lu.
Et c’est parmi ces scribouilleurs qu’on trouve le mouton noir de la famille, celui qui fait des phrases interminables, qui passe sa vie au lit et ne fait rien qu’à dégoiser sur le joli monde des salons parisiens, prétend à tout bout de champ que c’était mieux avant à l’époque du temps qu’on a perdu à faire des caprices de gamin qui ne comprend rien au monde et que, tel Caliméro, « c’est pas juste tout ça ! » même s’il a eu la chance de vivre sans travailler, de décrocher le Goncourt et d’être lu en mode quasi-obligé par des tas de lecteurs masochistes qui encaissent sans moufter son phénoménal complexe d’Œdipe : « J’étais bien plus heureux, avant, quand j’habitais dans ma maman » décliné en 2300 pages pleines de coq-à-l’âne et vides de découpage en chapitres ! Oui, bien sûr, l’oncle Marcel (Proust), la caricature ultime de la famille, l’allergique, le rêveur naïf et bête, le concierge reclus, le cœur d’artichaut maladif, l’idiot des villages normands, celui qui fait jeter l’opprobre (et même l’eau sale) sur toute la famille Ducancer, le coupeur de poils de cul en huit, le tapé XXL par excellence.
N’es-tu pas de mon avis, cher Onc’ Walrus ?
XL oui, XXL non! (Adrienne)
C'était au temps où Madame enseignait.
Du XXL au S (Laura)
Ça faisait dix ans que j'essayais de perdre d'abord cinq kilos (pris pendant un hiver pourri) qui avaient doublé puis triplé puis quadruplé etc. Une spirale infernale à laquelle j'ai décidé de mettre fin en mai 2019 après avoir fait tout un tas d'examens pour savoir si ce déréglement ne venait pas des hormones ou autre. L'endocrinologue m'avait dit que mon cas ne relevait pas d'une opération... que je n'avais jamais imaginée.
Contrairement à mon arrêt du tabac (il y a plus de 10 ans), j'avais décidé de me faire aider par un médecin nutritionniste. Contrairement à mon arrêt du tabac, j'avertis mon mari car, au vu de notre relation fusionnelle, cette décision allait changer notre vie car nous sortions beaucoup... au restaurant.
Au début, il y eut des frictions puis nous prîmes notre régime de croisière. Nous avons moins mangé dehors, surtout le soir où ce réquilibrage était le plus compliqué. C'était encore plus difficile en voyage car on mangeait dehors le plus souvent. À l'été, j'avais perdu dix kilos.
Manger à l'étranger se révéla... difficile: expliquer ce que voulais en anglais, allemand alors que des Français n'y comprenaient déjà rien.
Je voyais les couches de mon alter ego obèse (selon l'IMC) se détacher de moi. Certains vêtements n'étaient plus adaptés alors que j'en remettais des vieux que j'avais gardés.
Couche après couche, je retrouvais mon alter ego d'il y a 10 ans le 2 novembre 2019, jour de la mort de mon mari.
Je revis le nutrionniste qui me dit qu'au vu de cette situation, il fallait que je m'estime heureuse si je ne regrossissais pas... Pourtant, quelques mois plus tard, j'avais perdu une couche de mon alter ego de dix kilos, atteignant mon objectif initial.
Me sentant de mieux en mieux (sauf le deuil), je continuais ce réquilibrage et à l'été 2020, j'avais perdu 40 kilos.
Peu de vêtements m'allaient encore mais je pris plaisir à acheter des vêtements de la taille de mes 25 ans.
Dans certains vêtements, mettables mais trop larges, j'avais un air pitoyable d'une souris mettant l'imperméable d'un éléphant: Mon alter ego avec quarante kilos en moins.
Des ailes XXL (Lecrilibriste)
Je voudrais des ailes XXL
Pour voler au-delà des nuages
Sans fusée et sans kérosène
sans attirail, sans amarrage
simplement des ailes XXL
pour voler comme une hirondelle
aller chevaucher l’arc en ciel
jusqu’aux confins du monde
Et puis le regarder d’en haut
A 360 degrés, sans barreaux
avec une infaillible sonde
pour aller dénicher les joyaux
cachés dans le cœur des humains
cherchant l’âme cachée des êtres
non celle de leurs actes
qui s’avèrent parfois tout faux
pris dans l’étau des certitudes
des préjugés, des habitudes
des peurs et des inquiétudes
que confèrent nos vies en ce monde
Je voudrais des ailes XXL
Des ailes dix mille fois XXL
Lorsque je quitterai ce monde
XX Elles (Kate)
XX Elles
XXL
Étaient telles
Étaient-elles
Tours jumelles
Grattant le ciel
XXL
Sidération
XXL
Vingt ans sans elles
Gravés tous les noms
Résilience XXL
Pour eux pour elles