Il Est (Lise)
Il est des chats errants
Qui poussent la fierté
Jusqu’à nous croiser
Pour nous empêcher d’oublier
Que nous savons aimer.
Et chavirent gentiment
Toute une maisonnée
Par le regard confiant
Qu’ils savent nous prêter.
Il est des chats si sages
Qu’ils s’arrêtent un jour
Et s’appliquent à poser
Leurs pattes de velours
Au bord de nos idées.
Pour que nos vies pressées
Cessent enfin de passer
Bousculant en passant
Nos plus belles vérités.
Et le chat qui ronronne
Assis à mes côtés
S’amuse avec la plume
Qui court sur le papier
Et de cet air tranquille
Me dit de m’arrêter.
Sais tu , (Lise)
Sais tu que chaque jour
Mon esprit te recherche
Pour venir en un cri
Illuminer ma nuit.
En mots enveloppés
De l'ombre de tes pas
Tous entiers effacés
Dès que le jour est là.
Voici que je t'écris
Prenant la liberté
De briser la ténèbre
Par Amour de la Vie .
Lumières du Monde (Lise)
Voici que de multiples visages
S'éclairent à l'infini et vibrent à la Vie
Superposant le noir et blanc rectilige
Dressé comme une vigie dans le clair-obscur.
Tel Saint Denis sur sa montagne
Prenant la tête dans leurs mains
Pour continuer à marcher
Ils bousculent, en Amour, l'adversité.
Les temps sont au discours transversal
L'humanité toute entière est en marche
Vers une résonance de l'Être.
Pensée (Lise)
Au détour d'un livre
Dormait une pensée
Entre des pages tendres
Nonchalamment couchée.
La main qui l'avait prise
Et doucement posée
Entre les lignes grises
Pour la laisser rêver,
Se doutait elle un jour
Que l'ouvrage serait
Tout entier retenu
A son souffle ténu.
Et que nulle autre page
A mes yeux n'aurait plus
Un aussi beau langage
Que celle qui fut,
Cette fleur sauvage
Que tes doigts ont tenu
Compagne de voyage
Et de tes yeux émus.
Maman tu aimais tant
Ces simples fleurs des champs
Et le parfum fidèle
De leur grand coeur vibrant.
Sur les ailes du temps (Lise)
J'ai perdu l'habitude du souvenir
C'est pourquoi la feuille à tout à me dire.
Sur l'histoire singulière que la vie a tissé
Dans les moindres détails où elle s'est posée.
Quand le pas se fait doux dans les allées
Où chantent les couleurs de ce qui va passer.
Du bout de sa branche, juste avant de tomber,
Elle retient l'élan qui la porte à mes pieds.
Son parfum se fait tendre et vient m'apprivoiser
Et doucement se froisse en tourbillons légers.
Il est de ces instants emplis d'éternité
Sur les ailes du temps, l'esprit est déployé.
Le petit détail (Lise)
Longtemps je me suis appliquée
A écouter, lire et regarder
Le précieux mode d'emploi
Pour vivre en parfait état.
Il y avait là bien indiqué
De manière claire et raisonnée
Comment manger, bouger, penser
Pour de mieux en mieux se porter.
Mais au dernier moment
Quelque chose échouait
Un ingrédient manquait
Tout pouvait s'effondrer.
Et ce petit détail, curieux, inexpliqué
Contenait à lui seul toutes les vérités
Car la Vie dans un livre ne saurait s'enfermer
Elle est ce qui échoue et rennaît sans arrêt.
Depuis je ne lis plus tout ce qui est indiqué
Que ce soit pour la vie ou pour tout autre objet
J'observe simplement le petit détail caché
Et en prêtant l'oreille je le sens me guider.
Rêve de nuage (Lise)
Les idées flottent en liberté
Tourbillonnent, prêtes à s'agglutiner.
Je m'applique à les voir passer
En me gardant de les toucher
Pour les laisser s'évaporer.
Un nuage est si vite arrivé.
Participation de Lise
Simplement
Si le monde a un bout
Il est toujours devant
Où le regard se perd
Et le pas se suspend,
Pour celui qui attend
Et espère en marchant.
Mais lorsque je m'arrête
De chercher dans ma tête
Ce monde que je crée
A grands coups de pensées,
Tous les bouts se rejoignent
Et se posent à mes pieds.
Là où je veux bien être
Accordé à l'instant
Simplement.
Participation de Lise
Le soir
J'aime écouter le soir tomber
Quand les lueurs de la journée
Se posent doucement à mes pieds
Auprès d'un feu de cheminée
Qui grignote l'obscurité
Comme une friandise dorée.
J'aime écouter le soir tomber
Quand la vie quitte sans bruit
Ses habits d'apparat
Pour rejoindre la nuit
Qui lui tend les bras
Guidée par le feu de bois.
La Joie
La Joie dont je parle
Ne fait pas d’éclat
Elle est ce qui danse
Dans le feu de bois
Quand la flamme s’attache
Et se meurt à la fois.
La Joie dont je parle
Ne fait pas de bruit
Elle est ce qui chante
Dans le feu de bois
Quand l’âtre crépite
Résonant en éclats.
La Joie dont je parle
N’a pas de couleurs
Elle est ce qui brûle
Dans le feu de bois
Ce qui se consume
Et se crée à la fois.
La Joie dont je parle
Est une énergie
Qui réchauffe ma vie
Elle est ce silence
Au bout de la nuit
Qui porte en écho
Le son infini
De la vie.
Lise
Rêves de nuages (Lise)
Dans la douceur bleutée
D'une tendre journée
Un lac rêve de nuages
Au détour d'un été.
Et la vie se promène
Capturant son reflet
Sur les monts et les plaines
Le voici transporté.
Aura t-il le courage
D'enfin se retourner
Pour chasser le mirage
Qui le fait espérer.
Ou faut il que l'orage
Se mette à gronder
Et lui rende sa place
Par une simple ondée.