Derrière la grille du « LOBCIN » (KatyL)
L’air était doux en cette fin d’automne, le ciel était d’or, les feuilles de mille couleurs du jaune au rouge en passant par le brun et l’orange éclatant s’écrasaient sous mes pieds dans un bruissement sec mais léger, j’avançai en levant la tête pour essayer de suivre les oiseaux qui virevoltaient autour de moi.
Je traversais le parc de ma maison « du LOBCIN » insouciante, heureuse emplie de ce bien -être qu’il est presque impossible de décrire tant le bonheur est simple et donne une respiration, une marche, une attitude, un regard…En tout cas une rectitude.
Je cueillais quelques branches couvertes de baies rouges, et de longues herbes qui ondoyaient sous la caresse du vent, pour en faire un bouquet lorsque je rentrerais, j’allais jusque ma grille d’entrée pour y ajouter des branches rouges qui se trouvaient juste derrière et quelques fleurs d’automne pour parfaire ma composition.
J’étais à la hauteur des deux colonnes en stuc face à l’entrée du parc, que j’avais ramené de chez un pépiniériste (qui vendait beaucoup de décors majestueux de jardin) je les avais fait poser là, face à cette allée pour donner à mes massifs de fleurs une sorte de majesté, il me restait 3 marches à descendre, sur chacune d’elle j’avais disposé des pots anciens de buis taillés en boule, que j’effleurais à chaque passage.
Lorsque soudain, arrivée à ma grille d’entrée je vis une silhouette, un homme était là me regardant sans doute depuis un moment sans aucune gêne un petit carnet à la main et semblait prendre quelques notes.
-« Bonjour lui dis-je vous cherchez quelque chose ? En quoi puis-je vous aider ? »
-« Vous êtes la propriétaire de cette maison et son magnifique parc ? »
-« Oui en effet !»
-« Je m’appelle Didier Lurczinski je suis écrivain, dit-il en me tendant une main ferme et me regardant droit dans les yeux, je passe très souvent par ici je me gare plus haut pour venir à pieds admirer cette grille et le parc avec ses deux colonnes à l’entrée, et je vous avoue que cet endroit m’attire, je voulais percer le mystère des personnes résidant ici, j’ai toujours eu envie de pousser la grille, mais il n’y a aucun nom, aucune sonnette, même pas de boîte aux lettres » !
- « Le facteur ne passe pas j’ai une boîte à la poste, je ne voulais pas défigurer mon mur, la sonnette n’est pas utile, les amis ont tous un portable et me préviennent de leur passage prévu ou imprévu et je viens ouvrir, je ne pourrais pas entendre, ma propriété est top loin de cette porte, et de toute façon à pieds il me faut une bonne demi-heure de marche pour y parvenir, tous ceux qui me connaissent le savent, c’est pourquoi la famille proche et quelques rares amies ont une clé de cette grille pour entrer, j’en ai fait faire 7 ! »
-« Tout cela me semble à la fois très symbolique et mystérieux, je ne suis pas étonné, d’ailleurs j’avais bâti tout un roman déjà sur la propriété et ses éventuels habitants, voudriez- vous le lire ? Car si tel est le cas je vais chercher des copies dans ma voiture et je vous les donne de suite, votre avis m’intéresse. »
-« Oh oui dis-je » à la fois amusée et perplexe….et je vis partir cet homme grand, fort, au regard bleu lumineux qui m’a plu tout de suite vers la route ombragée… Il arriva à la hauteur d’une voiture rouge vif, de style rétro sport vieille époque magnifiquement entretenue et rutilante, j’étais ravie et pour mieux la voir je fis le même chemin que lui. Arrivée à sa hauteur je ne pus m’empêcher de caresser la carrosserie de ce véhicule de collection pendant qu’il fouillait dans une sacoche pour y extraire les documents qu’il voulait me remettre.
Lorsqu’il releva la tête, il me vit à ses côtés avec un large sourire et me tendit une grosse pochette très épaisse.
-« Vous avez mes coordonnées dedans dit-il, je vous laisse lire tranquillement et vous me ferez signe lorsque vous désirerez en parler avec moi. Au fait puis-je vous demander votre prénom et votre nom de famille si cela ne vous semble pas indiscret que je le sache lorsque vous me téléphonerez ? »
-« Je me nomme Katy Duncan, je ne manquerai pas de vous téléphoner mais pas avant quelques jours car je suis artiste-peintre et je suis en pleine production créative en ce moment, la nature me parle tant en cette saison, je vous téléphone promis ! Et je vous inviterai autour d’un chocolat gourmand si vous aimez le chocolat !»
Je lui tendis ma main qu’il prit dans les deux siennes chaudement, ne me quittant pas des yeux, il dit :
« Alors à tout bientôt Katy »
Il remonta dans sa voiture d’époque, le moteur malgré le temps se mit à vrombir de suite, j’étais fascinée par la beauté du véhicule et le regard de son conducteur….
Je remontai la route pour retourner à ma grille, je repris mon bouquet de baies en mains auquel j’ajoutai les branches rougeoyantes et les fleurs qui m’avaient fait faire ce chemin et cette belle rencontre.
Participation de KatyL
En voir de toutes les couleurs !!
Mes palettes n’en peuvent plus de mes hésitations entre les couleurs…mes pinceaux valsent d’un pot à l’autre pour trouver le ton juste.
Mes toiles s’inquiètent de ce va-et-vient constant entre elles que je caresse d’espoirs de faire un jour un «chef-d’œuvre », et ce qu’elles ressentent au toucher des couleurs, qui les laissent pantoises et frissonnantes de tendresse à mon encontre. C’est qu’elles ne les aiment pas toutes ces couleurs osées, car il ne suffit pas de charger n’importe comment, il faut du style, de la légèreté, et aussi un tant soit peu de talent !!
Sinon autant accrocher un pinceau à la queue d’un têtard en mal de reconnaissance, qui sait à peine différencier le jaune du bleu, et qui se noie sous les compliments de sa grenouillasse de mère le prenant pour le génie du « Marais » !!... Le Marais c’est là que sont tous les talents. Les tableaux accrochés aux vitrines des « experts en galerie d’art ». Leurs couleurs si criardes donnent l’impression qu’ils se pavanent sans pudeur au gré des regards mornes des passants qui sont en quête de «celui » qui ira au-dessus du canapé cramoisi d’émotions et de ressentiments, car délaissé pour l’œuvre.
Mais ces gens-là regardent-ils mes toiles à moi ??? Mes tableaux sont trop vrais, trop parlants, pas dans l’air du temps.
Il faut une patte disent-ils, c’est-à-dire, faire à peu près la même chose tout le temps d’un tableau à l’autre, avec cependant une virgule plus claire en bas à droite ou un trait en travers plus vert que l’autre, mais surtout il faut reconnaître en la série des séries tout un travail artistique, un concept, une idée que le peintre n’a pas eu du tout l’intention d’émettre, car il peint en dormant, tant il a l’habitude de ses grands mouvements saccadés inexpressifs, mais que les experts à l’œil averti ont vu.
Ah ! Si j’étais aigrie je rangerais mes pots et pinceaux !! Mais je suis de plus en plus heureuse de peindre, je l’ai toujours fait pour moi, pour le plaisir, et pour ceux et celles qui les regardent vraiment, ma joie est telle que le temps lorsque je peins n’a aucune emprise sur moi, je ne cherche pas à plaire aux autres, mais à exprimer en émotions sincères ce que je ressens, ce qui me fait vibrer. Mes toiles qu’elles soient dit-on « modernes » ou pas, ne sont pas abstraites d’idées. OUI, je suis aussi une artiste de mon temps, n’en déplaise à ceux qui sont habitués aux mêmes couleurs sorties des mêmes moules et des mêmes pots, et disant à longueur de temps : « tu ne fais pas de peinture contemporaine toi ? »
KatyL
Apparition (KatyL)
Je me sentais seule au milieu de la foule, je ressentais une impression d'étouffements comme si l'air me manquait .. Je regardais passer ces gens inconnus qui couraient partout dans tous les sens . Où allaient-ils?? Vers quels rendez-vous secrets ou maisons bien gardées? Vers quels amoureux ces femmes tendaient les bras?
Je sortis par la porte vitrée qui donnait sur la mer !
J'étais seule cette fois !
L'air du large iodé, le ciel bleu-gris , le sable presque blanc embrassait l'océan en grandes étendues à perte de vue.
Je m'assis sur une pierre polie par le ressac et je fermai le yeux !
Je pris ma tête dans mes mains et je me mis à penser à ma vie au sens que j'allais lui donner, j'entrai en moi par grandes bouffées successives pour aller au plus profond de mon être.
J'étais si plongée en mon inconscient que je ne vis pas cette fille à la robe blanche qui dansait sur la plage, sauf au moment où une mouette rieuse vient me frôler de son aile en brassant l'air au dessus de ma tête.
Là ! Je la regardais, elle semblait si heureuse, si joyeuse, elle chantait «à la claire fontaine» en sautant dans une flaque laissée par la mer. Des coquillages géants vibraient comme le ferait une basse en accompagnant le rythme des vagues !
C'était hallucinant !
Elle me redonna d'un coup le moral, un bien-être total m'envahit, elle irradiait dans le soleil et moi je recevais cette lumière en plein cœur.
Je me levai pour aller la rejoindre et faire connaissance..Elle s'arrêta d'un coup et leva ses yeux d'un vert de jade vers moi, un sourire IMMENSE illuminait son visage , ses cheveux blonds comme ceux d'un enfant des blés, faisaient une auréole autour de sa tête .
-«Mais qui êtes vous dis-je ? Qu'est-ce qui vous rend si gaie ?»
-«Vous KatyL votre visite je vous attendais !»
-«Vous m'attendiez vous connaissez mon nom , comment est-ce possible ?»
-«Voilà il y a bien longtemps vous étiez vous même la joie de vivre, et vous voilà perdue, je suis venue de bien plus loin que votre regard se portera sur l'horizon pour vous dire que le printemps sera parfumé des jacinthes, que les oiseaux auront les chants les plus doux, que la rivière fluide et claire coulera pour que le ciel se reflète dedans comme un miroir, que le vent léger chantera l'amour à vos oreilles en son temps ! Alors ne soyez plus triste ! Poursuivez le chemin bordé de bruyères et de romarin qui sillonnait votre vie !»
-«Mais qui vous envoie ? Comment connaissez vous mes doutes ?»
-«Chère amie je repars comme je suis venue , vous avez la réponse en vous réfléchissez !»
et elle disparut !
Je restai sous le choc de cette apparition ..
Tout autour de moi la vie avait repris. La plage bourdonnait de monde, des gens me souriaient en passant, maintenant je ne me sentais plus seule parmi eux, cet ange venu du ciel avait regonflé mes voiles.
Je ramassais des coquillages et je décidai de rentrer chez moi pour écrire cette histoire étrange.
La lettre d'Elise (KatyL)
La lettre d’Elise
J’ai hérité d’un meuble de rangement de ma grand-mère avec deux jolis tiroirs et deux petites portes dont la délicate moulure rétro donne à celui-ci un air désuet romantique que j’aime beaucoup.
Je n’avais guère eu le temps de m’en occuper avant cet été et il était remisé bien sagement depuis la mort de mon aïeule dans le grenier.
Décidée à le mettre en place dans mon entrée j’ai décidé de le faire descendre par mes fils afin de lui redonner patine et aspect rutilant.
Je commencai par démonter les deux tiroirs afin de bien le dépoussiérer mais l’un d’eux résista, mon fils ainé entreprit de m’aider, quant au bout d’un moment le tiroir enfin céda, en tirant, nous vîmes une lettre coincée à l’arrière de celui-ci et entre le fond, celle-ci tomba au sol.
-« tiens une lettre de grand-mère » dis-je en reconnaissant de suite son écriture caractéristique !
J’entrepris de l’ouvrir car sur l’enveloppe aucune mention n’était apparente.
« Mon Très Cher Jean,
Si tu savais comme je t’ai cherché partout, depuis notre jeunesse où la guerre nous a séparés après ce petit bal du 14 juillet 1914, où tu m’as tant fait danser sous les flonflons musette du père Grégoire et son accordéon…que de souvenirs en moi malgré les années passées, je ne t’ai jamais oublié.
Nos premiers baisers ont laissé en moi une empreinte que je n’ai pu retrouver.
Comme je les ai attendu tes lettres guettant chaque jour le facteur tout le temps que tu étais au combat dans ces maudites tranchées, je ne sais même pas si tu as reçu les miennes ?
En mai 1916 une de tes cousines que je suis allée voir à vélo pour prendre de tes nouvelles m’a dit que tu étais mort !!! Et là tout s’est écroulé pour moi, Jean cher Jean je t’ai tant pleuré si tu savais.
Je me suis mariée à Raoul et j’ai eu trois filles avec lui,nous avons été heureux mais sans plus je n’avais guère le temps de m’apitoyer sur mon sort, trois filles à nourrir et les difficultés de la vie , les soucis de santé de Raoul qui avait été gazé dans les tranchées et qui souffrait beaucoup des poumons, et qui en est mort au bout de 10 ans de mariage et de nombreuses souffrances, ma fille ainé Geneviève qui elle est décédée de la tuberculose à 18 ans ! Je suis donc restée veuve avec deux filles et que mon courage pour avancer.
La vie est passée avec ses petites joies et ses grandes peines, je suis partie habiter à Paris plus proche de mon travail, mes filles et moi vivions dans tout petit appartement sous les toits…mais face au parc des Buttes Chaumont ! alors là mon Jean c’était le bonheur du dimanche , la promenade au parc avec les filles, ses cascades , ses rochers, ses petits chevaux de bois et le guignol qui les faisaient pleurer de rire, et bien sûr le dimanche pour elles la barbe à papa !
Pourquoi je te dis tout cela maintenant, parce que je te croyais mort et que du coup je ne t’ai pas cherché toutes ces années, mais un jour au parc j’ai rencontré Simone tu sais celle qui fumait et qui chantait la Madelon, figure toi qu’elle me reconnait aussi et que nous nous mettons à parler du bon vieux temps, j’en viens à lui dire que tu auras été mon seul amour avec ce pauvre Raoul, mais que toi je t’avais dans le cœur, dans les sens, dans les fibres de mon corps.
Elle m’a écoutée sans broncher et d’un coup s’est mise à pleurer, et me dit :
-« tu sais Elise ton Jean il n’est pas mort, il est revenu au village amoché comme y a pas, il boitait, il a eu une main presque arrachée, et il parait qu’il est resté en soin longtemps dans un hôpital militaire sans mémoire, il ne savait plus son nom plus rien ! C’est un gars de son village soigné aussi qui lui a redonné son identité. Le médecin a fait venir sa famille qui l’a reconnu aussi. Alors un long très long travail sur sa mémoire a dû être entrepris par les docteurs et sa famille, cela a pris deux ans et un jour Jean est revenu tout doucement à lui en entendant jouer un air d’accordéon. Cet air de musique a réveillé sa tête Elise tu te rends compte » !
Alors là mon Jean je me suis écroulée sur le banc tant l’émotion était forte pour moi, tu étais en vie !! Mon amour. Oh je sais c’est osé de te dire cela mais après ces années je peux le dire sans rougir.
Les gosses et la Simone m’ont ramené chez moi, et crois-moi j’en ai été si bouleversée de te savoir en vie que je ne dormais plus ! Simone m’a dit que tu étais marié et que tu avais deux fils !
Alors j’ai pensé encore plus fort à toi d’années en années, Oh ! Mon Jean si tu savais !
Je suis âgée maintenant je sais où tu es, j’ai vu ta maison, j’y suis allée deux fois et je t’ai vu de loin, je t’ai reconnu de suite, mon sang n’a fait qu’un tour j’étais sur le point d'aller vers toi lorsque j’ai vu un bambin à vélo te rejoindre, je me suis assise pour pleurer mais je n’ai pas osé te déranger après tout ce temps, et puis je me suis dit, vais –je encore lui plaire, va-t-il me reconnaître ? Alors je t’ai regardé avec ton petit-fils sans bouger de mon banc.
Puis l’année dernière je suis revenue une fois dans l’espoir de te parler, c’était l’été il faisait chaud j’avais mis une robe bleue, je m’étais fait couper les cheveux à la dernière mode, mes filles me poussaient à te rencontrer en me disant que si je ne le faisais pas elles le feraient elles iraient te parler, donc j’étais décidée cette fois ! En sonnant à ta porte personne ne répondait ! Une voisine est venue me dire :
«Que tu étais à l’hôpital depuis deux mois malade d’un cancer. Que tu étais veuf depuis longtemps et que tu cherchais à joindre une femme que tu avais connu tout jeune et que tu ignorais où elle était ? Tout le monde le savait ici ! Mais au fait me dit-elle vous ne seriez pas cette Elise que Jean cherche partout ? »
-« oui c’est moi dis-je en pleurant à chaudes larmes, à quel hôpital est-il ? »
Elle m’a donné l’adresse, j’y suis allée et je t’ai vu dans ton lit blanc, tu dormais à cause des médicaments et du traitement, je t’ai pris la main je t’ai embrassé
Je me suis couchée sur ton lit sans que tu t’en aperçoives, mais une infirmière est venue me dire de partir que je ne pouvais pas rester ici, que les visites étaient limitées.
Pour te voir il fallait demander à ta famille et au docteur que l’hôpital n’était pas un lieu ouvert à qui veut entrer !!
Je suis rentrée chez moi heureuse de t’avoir touché heureuse d’avoir embrassé ton visage, d’avoir pu me mettre à tes côtés presque deux heures, et je me suis empressée de t’écrire cette lettre à l’hôpital afin que tu puisses la lire lorsque tu seras réveillé, bien décidée cette fois à ne plus te quitter, mon Jean.
Je ne pense qu’à toi nuit et jour, je suis habitée par toi depuis notre premier baiser, je t’attends je te soignerai si Dieu nous accorde du temps, nous ne nous quitterons plus.
Ton Elise
Je m’assis sur une chaise à la suite de cette lecture si bouleversante, et à mon tour je pleurais sur ce passé qui était mien puisque de ma chère grand-mère.
Je me suis renseignée auprès de ma tante de la suite, et pourquoi cette lettre était là dans ce tiroir ?
Elle m’apprit que Jean était décédé le lendemain de la visite de sa maman. Que du coup il est parti sans savoir qu’Elise l’attendait aussi quelque part.
Moi je crois que Jean dans son sommeil et sa dernière journée de vie a senti qu’elle était là au bord du lit, et il est parti serein de se savoir aimé et retrouvé par celle qu’il cherchait tant.
Ma grand-mère est morte un an jour pour jour après son Jean.
La fontaine de Jouvence (KatyL)
La fontaine de Jouvence
La fontaine est au milieu de la place, juste avant la porte en arcade du cœur du vieux village, c’est d’ailleurs la première chose que j’ai vu en arrivant ici. Autour quelques commerces, des bancs vermoulus, des arbres qui ombrent les pavés un peu disjoints et l’entourent aimablement, elle a l’air innocente au premier abord.
Mais voilà !
Un jour de chaleur j’avais beaucoup marché et je m’étais arrêtée sur l’un des bancs. N’y tenant plus j’ai plongé ma main dans cette eau cristalline pour étancher ma soif ! Une vieille dame qui m’observait de près me dit :
-« Si tu bois de cette eau ma jolie et que tu fais un vœu en regardant le ciel, là juste entre les deux arbres centenaires, ce que tu vas demander t’arrivera »
-« Voyons ! Madame je ne crois pas à ces sornettes, mais j’ai soif et je vais en boire »
Je plongeai ma main, l’eau paraissait si belle, si limpide, si fraiche, que je ne pus y résister, seulement au moment de la porter à mes lèvres, je regardai machinalement entre les deux arbres vers le ciel, et je dis en riant :
Allez ! Je vais demander à rester jeune et joyeuse, cela ne m’engagera pas beaucoup puisque je le suis, jolie de surcroît ! Je me retournai en riant pour dire à la vieille dame que j’avais fait ce vœu mais elle avait totalement disparu, volatilisée !!
Bon je ne m’en formalisai pas plus que cela, je rentrai chez moi joyeuse comme à l’accoutumée.
Les années sont passées sur moi comme des feuilles légères, avec parfois des douleurs, des deuils, des soucis, mais je reprenais toujours le dessus.
J’avais maintenant un âge avancé mais j’étais toujours alerte, courante, sautillante, riante à souhait, à peine quelques cheveux blancs dans mes cheveux blonds, j’allais souvent à la fontaine et j’avais oublié cette histoire et cette vieille dame, cependant je prenais toujours une main d’eau froide pour étancher cette soif qui ne me quittait pas , j’étais penchée sur l’eau pour en reprendre lorsque dans le miroir je revis le bonne vieille de mes 25 ans qui me souriait, je me retournai mais personne !!! Je regardai à nouveau dans l’eau et elle était là qui m’attendait ;
Dans un murmure à peine audible de moi seule, elle me murmura :
-«Alors ne t’avais-je pas dit que ton vœu se réaliserait, tu es toujours jolie, pas ridée du tout, alerte et vive, joyeuse comme un pinson ! »
Mais c’est vrai me dis-je, mes amies me le répètent sans cesse.
-« Qu’as-tu mangé ou bu Marjolaine pour être toujours aussi vive, si gaie si jeune ? Ce n’est pas juste regarde nous avec nos douleurs et nos crispations, toi tu traverses le temps sans te faner ! »
Je haussais les épaules, je ne prêtais aucun crédit à cela mettant ces phrases de mes amies sur le compte de la mansuétude à mon égard, du coup je réalisais que cette eau avait un pouvoir que j’en buvais depuis des années toutes les semaines, en plongeant mon regard dedans à nouveau je vis la vieille qui me fit un clin d’œil malicieux, son regard me disait, ça y est ! Elle a enfin compris ! Puis dans un dernier clapotis elle murmura : « c’est moi la source de jouvence je suis l’âme de cette eau, tu vivras longtemps mais tu dois passer ton pouvoir secret à une autre femme»
Je rentrai chez moi, je réfléchis à qui allais-je passer cette miraculeuse source de jouvence ?? Lorsque l’aînée de mes petites-filles, Gwendeline entra avec un magnifique bouquet de roses
-« Pour toi ma petite mamie, pourvu que je te ressemble plus tard ! »
-« Tu sais ma chérie dans le haut du village il y a la fontaine et ……………… »
Les US et COUTUMES de KatyL
Les US et COUTUMES de KatyL
Il est de bon usage d’envoyer son défi chaque semaine si possible avant le vendredi soir minuit, et pour cause M Walrus ou Mme Map doivent les poster.
Il serait de bon usage de leur dire toute notre amitié pour ce dévouement au service de pauvres apprentis écrivains que nous sommes, Si prompts aux fautes, aux oublis, aux images surdimensionnées, aux retards et j’en passe !!!
Nous le faisons tous à notre manière chaque fois qu’il est possible de le faire, et comme moi le meilleur des usages que je puis recommander est la politesse et la gentillesse alors voilà
MERCIIIIIIIIIIIIIiiiiii Walrus et MERCIIIIIIIIIIIIiiiiiiiiiiii MAP
C’est tout ce que j’ai pu faire cette semaine en panne de tout sauf d’amitié.
KatyL
Ma valise (KatyL)
Ma valise
Comme j’aimerais faire cette valise pour m’envoler ailleurs, changer d’air, voir la mer, oui voir la mer enfin…si seulement ! …..
Entendre le cri des mouettes, le ressac des vagues, sentir l’iode marin, regarder le bleu océan et les galets Normands, s’asseoir sur le sable fin, ramasser les coquillages .. Tout cela me manque beaucoup, il y a trop longtemps que je n’ai vu la mer.
Revoir Honfleur ses magasins typiques et ses galeries nombreuses de peintures.
Escaler un coin de falaises en bordure de mer, marcher dans les vagues seule le soir lorsque personne n’est sur la plage.
Je rêve, bien entendu mais cette valise est prête là dans ma tête !
Eva dénoue l’affaire (KatyL)
Eva dénoue l’affaire
Eva demanda à la femme si elle pouvait lui indiquer la porte où se trouvait sa sœur de manière à dénouer cette affaire.
L’autre lui indiqua l’escalier. En haut de celui-ci, une unique porte s’y trouvait, elle frappa.
-« Entrez ! » dit une petite voix
Elle poussa la porte et à sa grande surprise cette fois c’était propre et aéré, rangé sobre mais très « années 60 » comme déco , les rideaux entre-ouverts de la porte-fenêtre laissaient voir le jardin situé à l’arrière de la maison un peu en fouillis mais joli avec de magnifiques églantiers sauvages très fleuris, des iris et des fleurs jaunes mélangées.
Eva se tourna de suite vers la rousse qu’elle reconnut sans aucun doute possible.
-« Bonjour je suis Eva Ivan j’ai reçu une lettre anonyme que je vous ai vu poster de ma fenêtre sans que vous puissiez me voir, le lendemain cette lettre avec les rayures marrons se trouvait entre mes mains livrée par mon facteur, j’ai pris la précaution de la mettre dans un sac plastique de manière à la donner à la police avec vos empreintes si vous ne me dites pas de quoi il retourne de suite »!! Eva avait monté le ton.
L’autre vacilla et pâlit de suite, elle fit signe à Eva de se mettre sur un fauteuil et en fit de même sur celui en vis-à-vis.
-« Oh dit-elle je ne pensais pas que vous me verriez car je ne savais pas où vous habitiez, j’avais juste mis votre prénom et nom et le village, je cherchais quelle était votre maison pour y mettre directement cette lettre, comme ce quartier est assez désert avec des maisons espacées j’ai mis au hasard dans une boite aux lettres et vous m’avez vue ! Bon ! Je voulais vous avertir de ne pas sortir avec ce monstre ! »
-« Ce monstre dit Eva toute rouge je vous interdis ! Vous parlez de quelqu’un pour qui j’ai de profonds sentiments que vous a-t-il fait pour que vous le traitiez ainsi, vous êtes déjà sortie avec Raphael d’après ce que je sais et vous seriez aussi sortie avec Joachim alors ? »
-« Joachim le maréchal ferrant vous voulez dire ? Mais non il ne s’agit pas de lui ! mais bien de Raphaël Fontenoy , vous êtes sa maîtresse je suppose car à sa soirée en ville il vous a installée sur la chaise au nœud rose il fait cela à toutes les belles ou moins belles femmes qu’il veut mettre dans son lit, il joue de son prestige et aucune ne lui résiste pas moi d’ailleurs, ni ma sœur vous le savez sans doute, vous êtes si jolie que je me doutais qu’il allait vous mettre le grappin dessus, de plus votre photo était dans le journal qui relatait la soirée, je sais qu’il vous a invitée ensuite chez lui, mais avec vous il a sorti le grand jeu vous devez drôlement lui plaire, sa femme de ménage est restée en bon terme avec moi, elle m’a dit tous les préparatifs faits pour vous d’ailleurs c’est elle qui a tout fait pour le repas et mis la table elle est partie juste avant votre arrivée »
-« Oh dit Eva quel menteur il m’a fait croire qu’il avait tout fait ! Mais cela est sans importance, ce qui compte c’est que vous me disiez que cette lettre ne concerne pas Jo mais Raphaël, rassurez-vous je ne lui ai pas cédé et n’en ai aucune intention, il est beau certes et il écrit bien, il a de la classe, mais quelque chose me gêne chez lui, et comme j’éprouvais déjà des sentiments pour Jo que je connais depuis plus de 8 mois je n’étais pas réceptive à lui du tout ! Mais revenons à nous ! Pourquoi cette lettre, vous pouviez venir me parler ? »
-« J’étais persuadée que vous étiez sous son charme que vous ne m’écouteriez pas et surtout que vous le lui diriez, il est dangereux en colère !! Très ! Vous êtes bien la seule à lui avoir résisté alors à ma connaissance, il doit être furieux contre vous, il va vous le faire payer croyez-moi ! De plus ni la femme de ménage ni moi n’avions votre adresse, nous n’allions pas demander à toutes les portes, comme discrétion il y a mieux !!!»
-« Mais dit Eva cela ne tient pas la route il est fou ? De quelle manière me ferait-il payer cela à votre avis ? » Et d’un bond elle se leva comme si une guêpe l’avait piquée !
-« Je sais ! »
-« Que savez-vous ?» dit l’autre
-« Mon garage a été cambriolé et il est venu de suite me proposer une voiture, ensuite Joachim a eu son pneu de crevé il est donc arrivé en retard chez moi, ce qui laissait à Raphaël le temps de venir me voir et de me jouer son numéro, il m’a prise dans ses bras lorsque Jo est arrivé en pensant le rendre jaloux, tout tient ! Mais comment le prouver ? »
L’autre hésita un moment,
-«Ecoutez je peux vous aider à condition que cette lettre soit brûlée et que vous n’alliez pas à la police, je suis désolée de vous avoir fait peur je voulais juste vous aider pour ne pas que vous souffriez comme moi j’ai souffert avec ce salaud, mais je connais des gars qui seraient prêts à tout pour quelque argent ils allaient aux renseignements pour Raphaël pour ses romans lorsqu’il lui fallait enquêter dans certains milieux, je sais où ils habitent mais ce n’est pas sans danger car l’un d’eux a fait de la prison et c’est pas un enfant de chœur »
-«Ne faites rien dit Eva n’y allez pas je vais parler avec Jo et nous aviserons. Pour vous ce sera sans souci : pas de suite, je brûlerai la lettre, mais je vous plains vous devriez changer de coin et trouver un brave gars, refaire votre vie, laissez ce triste personnage et ne pensez plus à lui, vous avez encore du temps devant vous, souriez à la vie ! »
-« Je cherchais à me venger car lorsqu’il a appris que j’étais enceinte il a été odieux avec moi il m’a parlé de ses nombreuses conquêtes des soi-disant « bons coups » et de ma sœur qui était sa maîtresse, il voulait nous brouiller, il m’a dit que je ne valais pas un clou, que je ferais mieux d’avorter car il ne reconnaîtrait jamais l’enfant ! Je l’ai fait dans la clinique où je travaille, je suis infirmière, je me suis fait avorter sans rien dire à personne, j’ai eu de graves séquelles et des hémorragies et depuis je ne peux plus avoir d’enfant ! »
Elle se mit à pleurer à chaudes larmes, Eva la prit contre elle …
-« Bon dit Eva je vais y aller, je dois recevoir l’assureur cet après-midi pour mon garage et sortir enfin ma voiture si la porte est réparée, je verrai Joachim ce soir et je lui expliquerai tout. En attendant restez ici sans prendre d’initiatives dangereuses, ne parlez de rien à personne, je vous tiendrai au courant si vous me donniez votre téléphone ce serait plus simple ? »
Elle le lui donna, Eva mit le numéro dans son sac et partit. Elle reprit le bus dans l’autre sens il était 13h pile et elle avait faim !
Elle s’arrêta une station plus bas pour acheter une belle baguette et une tarte au thon. Elle remonta allègrement sa rue ravie d’avoir appris que Jo était innocent d’ailleurs elle n’en avait pas douté, elle était heureuse. Elle n’avait pas vu que dans une voiture de sport garée plus loin de la boulangerie quelqu’un la regardait intensément.
Elle entra chez elle, ferma sa porte à double tour, mit la tarte au four, se prépara un café et se prépara à laisser un mail à JO lorsqu’elle entendit la sonnette de l’entrée.
Elle regarda par le judas qui cela pouvait bien être et reconnu Raphaël !!... !!!
Elle n’ouvrit pas et au contraire s’éloigna de la porte. L’autre sonna à nouveau de plus belle !
-« Eva je sais que tu es là, je t’ai vu entrer ouvre-moi s’il-te-plaît j’ai quelque chose à te dire d’important, allez ! Ouvre ! »
-« Non ! Dit-elle je ne suis pas disponible, et j’attends quelqu’un dans 1/2 d’heure, je dois me préparer, j’ai mon bain qui coule et j’ai juste le temps excuse-moi je ne peux pas ouvrir »
-« Eva ne te moque pas de moi, je t’ai vu rentrer tu es prête déjà, ouvre-moi je dois te parler j’en ai pour 5 mn et je repars je te promets, d’ailleurs j’ai un RDV aussi »
Elle hésita et finalement lui hurla au travers de la porte !
-« Laisse-moi tranquille je n’ouvrirai pas, tu reviendras ce soir vers 19h ça te va ? »
Il râla mais finit par accepter de mal gré et il rebroussa chemin, elle entendit le vrombissement du moteur s’éloigner, elle respira un grand coup !
Elle en avait assez de cet encombrant voisin !! Elle se sentait épiée et pas du tout en sécurité, elle arrêta le four qui fumait avec une odeur de léger brûlé et alla faire son mail explicatif à JO en lui disant d’arriver bien avant 19h ce soir pour attendre Raphael avec elle, elle mangea contrariée de cette visite, prit deux tasses de café et se cala dans son canapé pour réfléchir.
Elle s’endormit un peu.
Quand à nouveau quelqu’un sonna à sa porte ! Elle regarda et vit que c’était sa voisine d’en bas de la rue Madame Rivard, elle ouvrit soulagée, celle-ci avait un panier rempli de légumes et fraises pour Eva.
Elle la remercia avec chaleur et lui fit un café, la laissa raconter ses malheurs et soucis de santé et pour la consoler lui offrit une aquarelle avec de jolies fleurs, la dame fut très touchée par ce geste. Elles se quittèrent 1h après. Eva promit d’aller leur rendre visite avec JO.
Elle rangeait sa cuisine lorsque l’assureur arriva avec un expert.
Ils constatèrent les dégâts, la serrure était fichue et la porte un peu cassée mais réparable, l’expert mandata un serrurier pour que son garage lui soit ouvert et qu’elle récupère sa C3 au plus vite, l’assureur la rassura elle n’aurait aucun frais, tout serait pris en charge, ils discutèrent un peu peinture l’assureur en était friand, lorsque le serrurier arriva à son tour ! Du coup l’expert lui indiqua quoi faire, il ouvrit sans peine le garage Eva sortit sa voiture et la mit devant chez elle, le serrurier changea le système de fermeture mais il fallait réparer le montant de la porte il s’engagea pour le menuisier et quitta Eva.
Elle se sentait bien, toutes ces visites lui avaient été agréables elle en oublia de refermer sa porte à clé et vaqua à ses occupations, nettoya les fraises et fit une tourte aux courgettes pour le soir.
Vers 18h00 elle mit son jeu favori « questions pour un champion » elle attendait Jo, lorsque sa porte s’entrouvrit pour laisser passer la tête de Raphaël !! Non d’une pipe ! Elle avait oublié de fermer ! Elle se leva d’un bond et lui dit d’emblée :
-«Mais je t’avais dit 19h !! Pas avant ! »
-« écoute ma belle j’ai vu ta voiture je me suis arrêté, j’ai une proposition à te faire, mon père possède un château, oui tu sais j’ai mis Fontenoy sur mes bouquins mais je m’appelle De Fontenoy de l’Aiguillère, je t’ai apporté la photo et je t’emmène y faire un tour ce weekend si tu veux ? Je tiens beaucoup à toi, je sais que tu ne vas pas me croire mais je n’ai jamais été amoureux vraiment avec toi c’est différent je pense à toi tout le temps et cette balade te fera du bien j’en suis sûr ! »
-« Stop n’en dis pas plus ! Je ne te crois pas ! Quand je pense à toutes les femmes à qui tu as dû sortir tes balivernes pour les faire succomber avec moi ça ne prend pas Raphaël, tu es trop insistant je suis déjà amoureuse de quelqu’un d’autre ! »
-« Quoi tu es amoureuse ! De qui, du maréchal ferrant ? Mais il n’a pas de fortune lui à part ses canassons il n’a rien à t’offrir moi je te ferais voyager, je te couvrirais de cadeaux…. »
-« Ah oui dit-elle il n’a pas de fortune la belle affaire ! à nous deux nous avons largement de quoi : chacun sa propriété et du travail de l’amour surtout, des projets plein la tête et des voyages nous en ferons beaucoup, mais cela ne te regarde en rien ! »
Il s’approcha d’elle avec un regard de feu ! Il la prit dans ses bras et la jeta sur le canapé, commença à l’embrasser dans le cou, elle se débattait le plus possible, la télé envoyait les questions de Julien Lepers, comment allait-elle s’en sortir ? Elle se cabra mais il était lourd et se coucha sur elle, lui caressait avec bestialité les seins, elle cria !! Il plaqua sa main sur sa bouche et enfin ses lèvres, elle mordit le plus fort possible le griffa sur la figure, mais elle sentait bien qu’elle n’arriverait pas à s’échapper elle se sentait perdue, il la tenait, il tenta de remonter sa jupe de son autre main et glissa une main entre les jambes d’Eva, elle suffoquait, dans un effort désespéré elle l’envoya au tapis ! Mais déjà il se redressait la lèvre tuméfiée par la morsure, il semblait excité par ce combat, il avait un sourire mauvais.
C’est à ce moment précis que JO entra avec Bob le chien et un bouquet de roses à la main.
Il comprit, posa les roses et attrapa Raphaël par le col, Eva était rouge de colère, sa jupe retroussée, ses cheveux en bataille, ses seins lui faisaient mal sa bouche aussi…………
-« IL, il a tenté de me violer !! Il faut téléphoner à la police et tout lui expliquer je veux porter plainte hurla-t-elle ! Salaud espèce de brute !! »
Jo lui envoya un coup de poing magistral dans la figure avec ses mains puissantes d’homme qui manient fer et chevaux, lui cassa presque le nez, il atterrit contre le chien et Bob le mordit au mollet avec force et rage ne le lâcha pas ! Eva téléphona à la police expliqua la situation et l’urgence, elle entendit une voix lui dire de ne pas ranger les lieux, de ne pas se laver, de laisser tout en place ils arrivaient !
Raphael n’en menait pas large malgré son nez et sa lèvre qui saignaient il tenta une explication
-«Non il n’avait pas voulu la violer, il la croyait consentante, il était amoureux d’elle demandait pardon pour sa conduite, il était navrant et tout mielleux »
-« Eva en profita pour dire, alors et le garage c’est toi ? Tu voulais me faire peur et que j’aille me réfugier chez toi, tu voulais me prêter une voiture pour que je dépende de toi, et pour le pneu de Jo est-ce un de tes sbires, je sais tout ! »
Jo lui dit qu’il était un pauvre type ! Il lui envoya un coup de pied pour qu’il reste tranquille ! Il le surveillait de près et le chien ne le lâchait pas !
La police arriva, constata et fit signer Eva, embarqua Raphaël les mains dans le dos au poste.
Elle alla se laver en pleurant, revint les cheveux mouillés mais jolie et se jeta dans les bras de Jo qui l’accueillit avec amour et tendresse, le chien s’en mêla et fit une lichette à Eva sur les jambes…
Ils dinèrent en se racontant tout sur les derniers évènements, le dîner était le bienvenu, ils avaient toute la vie pour oublier cet incident et ce triste individu qui en aurait probablement pour un moment en prison lorsque le procès aurait lieu, cela ferait du bruit par ici, les langues allaient se délier, mais Eva et Joachim étaient heureux d’en être débarrassés.
Jo lui prit la main la rassura, la cajola, lui dit tout son amour pour elle, enfin elle lui dit aussi qu’elle l’aimait depuis leur première rencontre.
Ils allèrent au lit avec une fougue et une faim réciproque.
Demain ils verraient pour faire des projets d’avenir l’heure était à la passion.
Fin du feuilleton qui aura sans doute une suite l’été prochain avec des rebondissements ??
L'empreinte (KatyL)
Chapitre 7/ « L’empreinte »
Eva appela Joachim qui, au son de sa voix se douta que quelque chose n’allait pas.
Elle décacheta l’enveloppe et comprit très vite que cette lettre anonyme allait bouleverser sa vie mais elle s’arma de courage et lut à voix haute :
« Madame l’homme avec qui vous êtes n’est pas celui que vous croyez ! Il a eu plein de femmes avant vous et vous serez parmi sa collection aussi ! Toutes celles qui vont avec lui le paient cher ! Une amie qui vous veut du bien ! »
Cette lettre avec des morceaux de journaux collés était une horreur pour Eva, elle se tourna vers Joachim pour qu’il dise quelque chose !
Il était blanc de colère il se leva d’un bond et vint vers elle.
-« tu ne vas pas croire ce torchon j’espère ? Je vais te dire exactement ma vie avant toi et tu pourras te faire ton opinion mais d’ores et déjà je veux savoir qui t’a écrit cela ? Qui a mis un coup de couteau dans mon pneu ? Qui a tenté de cambrioler ton garage ? Maintenant cette lettre c’en est trop ! »
Eva retourna l’enveloppe et vit au dos une empreinte un peu bizarre un petit bonhomme en blanc sur fond de pierres noires un tampon sans doute et dessous était écrit, d’une écriture d’écolier (cette fois à la main) : « suivez ce petit homme il vous conduira à la vérité »
Elle prit la précaution de ne toucher que le côté gauche de l’enveloppe pour la donner à la police de manière à faire un relevé d’empreintes, qui sait si celles–ci coïncidaient avec celles du garage ?
Elle mit la lettre dans un sac en plastique et n’y toucha plus, elle se tourna vers Joachim !
-« Ecoute dit-elle j’ai confiance en toi, je te connais depuis plus de huit mois, je t’ai vu vivre et agir, je me suis fait une opinion sur toi, tu vas me raconter si tu veux mais avant embrasse-moi et serre-moi très fort et allons prendre le petit-déjeuner, nous parlerons à table »
Il la prit dans ses bras sans se faire prier, c’est à ce moment-là qu’elle vit des larmes perler sur le visage de JO, elle lui essuya les yeux et les embrassa avec tendresse.
-« Viens ne te laisse pas démonter par des choses aussi méprisables, il faut être solidaires, ce n’est rien je suis certaine qu’une explication simple existe, j’ai acheté des brioches tu vas te faire un café, cela ira mieux ensuite ! »
Elle mit sa table de petit-déjeuner Jo ne disait rien, il fit le café, elle son thé préféré à la bergamote, les brioches réchauffées, elle lui prit la main.
-
-«Si tu veux me dire quelque chose vas-y je préfère que ce soit toi qui me parles, quoique tu aies à me dire »
-« J’ai eu trois expériences importantes avec des femmes dans ma vie, la 1ere j’avais 20 ans et j’étais bien jeunot et inexpérimenté, au bout de 5 ans, nous nous sommes quittés… Puis la deuxième est arrivée, elle faisait du cheval elle semblait se plaire dans ce style de vie, mais au bout de quelques années elle dépérissait car elle voulait légitimement des enfants, comme nous n’arrivions pas à en avoir nous avons été consulter et il s’est avéré que je suis stérile et que je ne pourrai jamais faire d’enfants, au début il fut question d’adopter, je lui disais que beaucoup d’enfants sont en mal d’amour et qu’il suffisait d’aimer un enfant déjà né quelque part . Elle me dit oui et elle finit par faire un enfant avec mon meilleur ami tout en faisant croire que nous allions faire les démarches pour adopter !! J’ai eu beaucoup de mal à me remettre de cette double trahison, nous sommes séparés, elle a 3 enfants et vit dans le midi.
Je suis resté célibataire quelques temps une ou deux aventures dont je ne te parle pas car sans aucun intérêt.
Je devenais un peu « un ours » dans ma tanière me dévouant pour mes chevaux, j’ai aussi passé un diplôme pour accompagner les gens en randonnées et donner des cours d’équitation, j’ai développé mon centre équestre comme Maréchal Ferrant en travaillant dur avec un vétérinaire qui m’a appris les bases de soins à donner aux chevaux lorsque l’hiver est là….bref !! J’avais déjà la quarantaine lorsque j’ai rencontré la troisième, une femme seule avec deux ados, au début ce fut très bien, mais rapidement avec les enfants de cette femme c’est devenu un enfer, ils étaient très mal élevés, je ne pouvais rien leur dire, mais j’étais bon pour payer leurs études et tout le reste, les disputes ont commencé, de plus en plus successives, c’est alors que je me suis aperçu qu’elle buvait ! Elle me mentait tout le temps et me demandait de plus en plus d’argent, j’ai voulu l’aider et la faire désintoxiquer, mais elle refusa…Après quelques années encore ce fut la séparation qui s’est très mal passée, elle voulait une somme d’argent pour partir j’ai fini par la lui donner pour avoir la paix ! Elle vit malheureusement dans la région et je la croise de loin parfois, elle est de pire en pire avec les dégâts liés à l’alcool. .. Je t’ai tout dit, tu comprendras pourquoi je ne me suis jamais marié et pourquoi je ne voulais plus personne dans ma vie, et surtout éprouver quelque sentiment et j’ai désormais 55 ans ! Mais tu es là !
-« Mais rien à voir avec une collection comme dit cette lettre, c’est incroyable qui peut t’en vouloir, nous vouloir du mal ? Je pense qu’il faut retrouver cette rousse elle ignore que je l’ai vue, avec cette tignasse, et sa démarche je la reconnaîtrais entre mille, si elle traîne par ici il ne sera pas difficile de la suivre et de voir où elle demeure, elle ne pourra pas nier car nous lui dirons que nous avons ses empreintes, et qui si elle ne parle pas nous irons direct à la police, qu’en penses-tu ? »
-«Tu as une excellente idée, bon Eva nous allons nous habiller c’est dimanche, je profite que mon jeune stagiaire soigne et nourrisse mes chevaux, alors je t’emmène voir un point de vue extra pour te changer les idées, mets un pantalon et des baskets et en route ! »
Le chien qui a entendu le mot « en route » remuait déjà de la queue et se fixa devant la porte.
-« ok » ! Elle se hâta et une heure plus tard, tous les deux lavés et habillés ils partirent en voiture avec celle de JO et le chien Bob pour voir le site.
En route ils ne se parlèrent pas.
Arrivés au point de vue qui était majestueux à couper le souffle, Joachim arriva dans son dos et lui dit à l’oreille :
-« Tu es ma merveille Eva, tu es ce qui m’est arrivé de plus beau quelqu’un essaie de nous mettre les bâtons dans les roues, mais ils n’y arriveront pas, je n’ai jamais ressenti ce que je ressens pour toi, et cette nuit ma chérie a été la plus belle , je te le dis tout en haut de la montagne si tu veux je le crie au vent, qui le dira au monde, je le crie au ruisseau qui en fera des rivières, je le crie au ciel ! »
Elle se retourna et l’embrassa avec toute la fougue dont elle était capable, elle pensa que cet instant était un moment d’éternité incomparable.
Ils marchèrent 2 heures encore en se tenant la main émerveillés par la nature, ils mangèrent dans une ferme Vosgienne des bonnes patates au munster et une tarte aux myrtilles, Eva n’osait plus rire.
Le soir ils mirent ensemble un plan d’attaque pour découvrir le fin mot, ils allèrent au lit rassurés et firent l’amour avec plus d’intensité encore que la veille.
Jo partit à son travail tôt le lendemain matin. Eva prit le bus pour aller en ville.
Elle parcourut toutes les rues principales en vue de trouver la rousse, en vain, elle avait mal aux pieds, elle s’assit près de la fontaine et se frottait les pieds endoloris lorsqu’elle aperçut au loin la démarche de la femme avec un panier ! Son sang ne fit qu’un tour, elle se rechaussa promptement et la suivi de très loin, elle marchait en s’arrêtant parfois comme essoufflée, ou inquiète ? Elle semblait regarder partout comme une pie curieuse.
Elles passèrent à tour de rôle dans la ruelle du marchand de vélo cela rappela à Eva de mauvais souvenirs, l’autre maintenant marchait très vite elle savait très bien où elle allait.
Elle tourna dans une ruelle bien étroite, Eva leva le nez pour se repérer et comprit très vite où elle était « rue de la Pierre Hardie » mais Jo lui avait dit que c’était l’ex de Raphaël qui demeurait là !! Elle était perplexe, lorsqu’elle vit la rouquine entrer dans une demeure un peu délabrée dont la façade était composée de trois fenêtres ouvertes avec des volets brinquebalants marrons totalement en lambeaux, un lierre courait sur les autres fenêtres qui étaient toutes condamnées.
Rien de rassurant !! En s’approchant de la sonnette à l’ancienne avec chaîne rouillée, elle vit un étrange dessin au pochoir semblable à celui au dos de la lettre ! Ça alors ! Elle était au bon endroit et ces deux femmes détenaient la clé du mystère.
Elle sonna, du moins elle tira sur la chaînette avec toutes ses forces !
La femme qui vint lui ouvrir puait l’alcool !! Il n’était que 10h30 du matin ! Elle était débraillée et sa robe de chambre tenait par la saleté, ses cheveux gras et plaqués en disaient long sur la personne ! Mais Eva prit son courage à deux mains et dit :
-« Bonjour Madame je cherche une femme qui a connu Raphael Fontenoy j’écris un article dans un quotidien sur lui et je désire savoir si cette femme demeure ici, je paierai toutes les infos cela va de soi ! »
À ces mots la dame ouvrit grand la bouche et répondit : « que c’était bien là, ma chère petite dame, vous pouvez entrer »
Elle la suivit dans un long couloir Lorrain qui n’en finissait pas pour déboucher sur une cuisine d’une saleté repoussante, elle lui fit signe de s’asseoir sur l’unique chaise sans linge et se mit en face d’elle.
Elle se servit une rasade de vin rouge dans un verre douteux et en proposa à Eva qui déclina avec politesse.
-« Qu’est-ce que je peux pour vous ? Si vous payez bien je vous dis tout ! »
Eva sorti 50 euros comme convenu la veille avec Jo et les tendit à la femme qui s’empressa de les mettre dans son tiroir.
-« Oui j’ai bien connu le Raphael dit-elle ce salaud de première, ah il m’en a fait voir le bougre, à cette époque j’étais une belle femme avec tout ce qui faut où il faut ! Il aimait les girondes, J’étais douée pour le truc si vous voyez ce que je veux dire dit-elle avec un rire gras et sonore! »
-« Stop ! lui dit Eva n’entrons pas dans les détails, je voudrais savoir pourquoi vous êtes restée avec lui, vous faisiez du cheval je crois à cette époque et vous étiez sa petite amie ? »
« Non, dit-elle je n’étais pas la seule, il sortait aussi avec ma sœur, qui est infirmière qui faisait du cheval, une fille bien je vous le dit, elle a fait des études pas comme moi ! Mais moi j’ai une botte secrète qui plaît bien aux hommes et il m’achetait beaucoup de cadeaux ! »
-« Bon venons aux faits dit Eva il sortait avec vous et votre sœur, le savait-elle ? »
-« Non pas au début, elle était folle amoureuse et il lui promettait le mariage, mais vite elle a compris qu’il avait d’autres femmes en même temps qu’elle, elle lui demanda des explications, mal lui en a pris ma bonne dame ! Savez-vous ce qu’il lui a répondu ? »
-« Ma chère Solange tu es gentille et tu me soignes bien, tu cuisines bien, tu es sortable, mais pour ce qui es du lit tu n’es pas une championne, alors j’ai des aventures quelle affaire !! Elles me courent toutes après ! Ce sont des « bons coups » rien que des bons coups ! Elles ne comptent pas !»
-« Quoi des bons coups dit ma Solange ? Tu veux dire des garces au lit ? Des ……… c’est ça les « bons coups rien d’autre ! Monsieur ne doit pas s’ennuyer ! »
« Oui voilà tu as raison c’est ça un bon coup, les hommes disent cela! Mais toi tu devrais prendre des cours… ! »
-« Elle le quitta le soir même et devint vite dépressive, elle revint vivre moi chez moi au 1er étage ! Vous ne pouvez pas la louper tant elle est rousse maintenant! »
La rousse était sa sœur et vivait au-dessus et elle avait mis cette lettre anonyme accusant JO ! Cependant elle avait mis un tampon de manière à identifier cette maison ?? Qu’avait-elle en tête ?? Il fallait à tout prix la faire venir et lui parler, elle seule détenait le nœud de cette intrigue.
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