si rêve était réalité (par joye)
Si rêve était réalité,
avec ton homme, tu partirais
tous les deux allant voyager
jusqu'au bout du monde
si rêve était réalité
contre son coeur, tu dormirais
vous deux restant bien épatés
jusqu'à la fin du monde
hélas, la vie n'est pas comme ça
et sans lui tu continueras
rêvant vos rêves tout pleins de joie
et puisque vos rêves étaient réels
il aimera sa petite belle
toujours dans ton coeur, il dormira
jusqu'à la fin du monde
Trouvaille (joye)
Défi n° 262 : Écrire un truc à propos des fringues.
Entendu, chers maîtres défiants, murmurai-je, avant de laisser danser mes doigts sur le petit clavier du Gateway.
Tip-tip-tip…
ODE À LA CHAUSSETTE
Ô chaussette de laine, tricotée pour mon pied !
Tu nous entraînes, grave, des orteils au talon !
Ô chaussette de haine, quand l'hiver est tout près...
D’un coup, j’entendis une petite voix assourdie…
- Hou ! Dis donc ! C’est de la dauuuuuuuuuuuuu-beux !
- Hein ? Qui parle ? Quelqu’un est là ?
- Yep ! Moi ! revint la voix.
- Mais t’es où ???
Je commençai à m’inquiéter.
- Ici !
Je constatai alors sous mon bureau le bout de couleur corail de mon gros orteil sortant par un trou dans ma chaussette usée.
- Euh, c’est toi qui parles, mon gros orteil ?
- Bin non, un orteil qui parle, quelle idée ! Je suis ta chaussette ! Tu fumes d'la moquette ou quoi ?
- Rien ! je ne vis pas dans le Colorado, tu sais.
- Pffrt, toi et les infos, si tu pensais un peu plus au quotidien, tu n’aurais pas de trous dans tes chaussettes douteuses. Ton truc est nec plus menteur !
- Certes, mais tais-toi un peu, je ne veux pas qu’on sache que mes chaussettes sont trouées !
- Pourquoi pas ? Tu es censée écrire à propos de tes fringues, non ?
- Euh, si, en quelque sorte…
- Et tu ne vas pas parler de ton soutif ?
- Non ! Pourquoi ?
- Passe que cela plairait aux voyeurs dans la galerie.
- Non, je ne crois pas, c’est trop personnel…
- Bof, tu sais, c’est bonnet blanc, blanc bonnet…
- OH !
- Bin, parle de ta culotte alors.
- OH ! C’est pire ! Absolument trop embarrassant !
- Oh, si, vas-y, chiche ! fais-leur un beau Freudian slip ! Ça va les é-pa-ter !
- OH ! Tu ne vas pas te taire, hein, la chaussette ?
- Bin, tu vois, même moi, je suis culottée !
- OH ! Je te préviens, tais-toi ou…
- Ou quoi ? Parce que je viens de te prouver qu' il y a pire que les trous dans les chaussettes !
- Finalement, t’as raison. Merci pour tes conseils, ma chaussette !
- Très bien, tu vas recommencer ton sonnet et à propos de tes souvêt’s ? Un peu de hou-là-là pour égayer leur samedi ?
- Non, hein !
- Bin, pourquoi ?
- Parce que, grâce à toi et ton audace, mon texte est déjà terminé.
Au bout de ses doigts (joye)
ses doigts sentaient le basilic de notre jardin
ses pieds nus tâchés par le gris du sol
ses cheveux faisaient l’écho des marguerites folles
qui bordaient le chemin
nous servant de gardien
ses yeux étaient deux jolis boutons bleus de chicorée
sa peau brunie par les caresses sous notre ciel
et le rouge et le blanc de son sourire au soleil
ont fait de mon coeur
un beau porte-bonheur
quand j’ai enfin senti venir l’assaut
de ce premier nuage d’automne
j’ai fermé les fenêtres, j’ai verrouillé les volets,
j’ai tiré les rideaux
mais j’ai oublié
de fermer
la porte à clé
le lendemain matin, je me suis rendu compte qu’il pleuvait
dans notre maison, qu’il y avait de grosses gouttes partout
dans nos chaussettes, dans notre cuisine, dans notre café
même au coin de ses deux beaux yeux bleus
abandonnés
par l'été
le nuage est reparti sans un mot, sans au revoir
prenant avec lui toutes nos joies
et le rouge et le blanc de ce sourire au soleil
et l'odeur
de basilic
au bout de ses doigts
THANATOPRAXIE (joye)
Quand je ne serai plus, ayant vécu ma vie,
Je voudrai que ces chiens me montent bien la garde.
Sur les poignées en noir de mon cercueil garni,
Ils mordront chaque main trop triste ou trop gaillarde.
Et quand les loups d’enfer hurleront à me voir,
Ces deux, lâchant leur proie, iront à ma défense.
Montrant leurs crocs luisants, ils mordront les mollets
De chaque rabat-joie dans les environs denses.
C’est bien la moindre chose que la mort me devra :
Un lieu pour le repos qui un jour me viendra.
Quand j’aurai eu mon dû, et tout mené à bien
Je voudrai m'endormir, ô sacré nom d’un chien !
Ne pas savoir où donner de la tête (Joye)
Suivez le guide : Devinettes estivales, originales et même parfois bilingues (Joye)
Pourquoi la ville de Paris est-elle comme un livre drôle ?
Quand on l'ouvre, les tuiles rient.
Qu'est-ce qui arrive si les tuiles rient ?
L'orange rit aussi.
Qu'a dit le touriste américain qu'on a retrouvé écrasé devant le resto Jules Verne ?
Où courent les cochons dans la ville-lumière ?
Aux champs et lisiers.
Que chantait le touriste américan le 4 juillet à Paris ?
Orsay, can you see...
Pourquoi prend-on un taxi à la fin d'une soirée décevante à la Comédie française ?
J'ai Paris, métro, c'est trop.
Où vivait la Mère Denis ?
Sur l'ile de la citée.
Que faisait-on pour le touriste malade à Paris ?
On l'opéra.
Le gars niait ?
Non, l'autre.
Quel monument parisien évoque le plus de souvenirs quand il pleut ?
La Madeleine, mais seulement si l'on est trempé.
Pourquoi y a-t-il des ossatures qui manquent aux Catacombes ?
Car Lamotte-Piquet.
Merci messieurs-dames, ainsi termine notre visite.
Bonne journée et, surtout, n'oubliez pas le guide !
Si j'avais comme toi (joye)
Si j'avais comme toi un bel esprit
Je pourrais t'écrire des chansons d'amour
Mais je n'ai rien dans la tête, je sais que c'est bête,
Mais j'espère que ça me viendra un jour...
J'écrirais de jolies choses, comme des champs larges et pleins de roses
Pour toi, je remplirais des pages, pleines d'amour, pleines de belles images
J'y mettrais de beaux oiseaux qui voleraient plus haut, plus haut
Dans un ciel bleu et sans orage, la nuit mille étoiles, aucun nuage
Pour finir, je ferais une maison au milieu d'un petit pré, tout vert, tout rond
Dans la maison, bâtie de bois, une belle famille à toi et à moi
Si j'avais comme toi un bel esprit
Je pourrais t'écrire des chansons d'amour
Mais je n'ai rien dans la tête, je sais que c'est bête,
Mais j'espère que ça me viendra un jour...
Poule. Chiot. Poussin. (joye)
Aéro Dynamique (joye)
SAMARRA (joye)
Il était un marchand à Baghdâd qui commanda à son serviteur d’aller faire des achats au marché. Tantôt revint le serviteur, tout blanchi et tremblant.
« Maître, tout à l’heure, quand j’étais au marché, une femme m’a bousculé, et quand je me retournai, je vis que c’était la Mort qui m’a bousculé. Elle me dévisagea et fit un geste menaçant. Maître, je vous en supplie, prêtez-moi votre cheval, et je quitterai cette ville pour éviter mon sort ! J’irai loin, jusqu’à Samarra, et la Mort ne m’y retrouvera pas ! »
Le marchand lui prêta son grand cheval blanc, le serviteur y monta, et il éperonna ses flancs luisants. Le cheval repartit au galop.
Alors, ce marchand alla au marché, y rechercha la Mort et lui demanda « Mais pourquoi as-tu menacé mon serviteur d’un geste ce matin ? »
- Ce n’était pas un geste menaçant, monsieur, répondit la Mort. C’était un sursaut de surprise. J’étais tout simplement étonné de le voir à Baghdâd ce matin, et surtout parce que j’ai rendez-vous avec lui ce soir à Samarra.
Note au lecteur : Je n’ai pas inventé cette histoire. Je l’ai traduite depuis la version de Somerset Maugham, un de mes auteurs préférés depuis longtemps. Ce texte a servi d’épigraphe pour un roman par John O’Hara. Maugham lui-même racontait dans ce petit texte sa version d’une histoire ancienne du Talmud Bavli (qui date du 3e siècle). L'image est de Wikipedia Commons.
TROIS TAXIS ET UN ENTERREMENT (joye)
(1)
Je venais d'arriver en France pour la première fois. J'avais vingt-deux ans, la tête pleine de rêves et une grosse valise. Après tout, j'étais venue pour y passer une année scolaire comme assistante d'anglais. Je ne connaissais personne, mais j'étais munie d'un billet, d'une adresse, et d'une bonne formation. J'avais négocié l’avion, Chicago, Montréal, CDG, le car qui m'amenait au train, le train qui m'amenait à la Gare du Nord, et même le métro jusqu’au Quartier Latin, mais je ne voyais pas exactement où je devais descendre. Un peu perdue, je pris la grosse valise et ce qui restait de mes forces et je quittai le métro à un arrêt sans correspondance. Oui, je reconnus le risque je courais ! Un peu aveuglée par le soleil, j’ai pu repérer un petit taxi blanc à la sortie et je demandai au monsieur de m’amener à ma destination.
- Mais mademoiselle, c’est tout près d’ici, m’expliqua-t-il, gentiment.
- Mais monsieur, je ne peux plus ! Ne voulez-vous pas m’y amener, s’il vous plaît ?
Et le monsieur rattrapa ma grosse valise, la mit dans le coffre, et exécuta le petit parcours de cinq minutes à peine. Il accepta tous mes remerciements et la (trop) grosse pourboire, mais quand je lui dis « Monsieur, vous êtes un ange ! », il enleva sa casquette, me fit un grand sourire et cria « Très chère mademoiselle, bienvenue en France ! ».
(2)
Plusieurs années plus tard, j’arrivais un après-midi d’avril à Angers. Le parcours entre St-Laud et le quartier St-Léonard n’est pas inabordable, et ma grosse valise était déjà consignée à l’hôtel en face, mais il faisait moche dehors, alors, je retrouvai la gare et un taxi – une belle, grosse Américaine nickel. Le chauffeur était très bien habillé, et super désintéressé par tout, surtout par cette grande Américaine-ci sans moteur. De grosses sploutchs de moitié-neige, moitié-pluie tombaient sur le pare-brise, et les essuie-glaces Ford les effaçaient silencieusement.
- Dites, monsieur, quel temps pourri ! C’est ça, la douceur angevine ? lui demandai-je, histoire de converser un peu.
Il n’hésita pas une seconde pour répondre.
- Non, madame, ça, c’est le printemps.
Et nous continuâmes alors en silence.
(3)
Un soir, encore à Paris, quelques années plus tard, je raccompagnai à pied un ami à Austerlitz afin qu’il prenne son train. Pour rentrer, ce n’était pas loin, mais je n’avais pas envie d’y aller seul, et il se faisait tard. Je m’approchai du premier taxi dans la queue, et je vis le chauffeur, un homme noir comme la nuit.
- Voulez-vous bien m’amener à la Rue Mouffetard, monsieur ?
- Oui, mais pas de gros billets, s’il vous plaît !
- Entendu, dis-je, et je montai dans le taxi.
- Pas de gros billets, et comme pourboire, un bisou ! ajouta-t-il. Je vis ses yeux qui brillaient d’humour dans le rétroviseur.
- Un bisou ! Mais qu’en dira Madame le Chauffeur ? dis-je, en riant.
- Ben, tant que je travaille, elle sera d’accord !
(L’Enterrement)
La dernière fois que je pris un taxi, c’était ici en Iowa, à Des Moines. Je venais d’assister à un repas d’adieux, mais en ce moment-là, je ne le savais pas. Un ami de très longue date était venu me voir, et tout comme je ne savais pas que c’était la dernière fois que je le reverrais, nous passâmes la soirée à rire comme des dingues. La chauffeuse qui vint nous chercher au restaurant à la fin de la soirée était immigrée, d’Afrique, et je pus lui poser des questions sur ses expériences en Iowa. Elle dit qu’elle aimait les gens, que nous les Iowaniens étions sympathiques et généreux. Je lui dis qu’elle avait raison. Elle dit aussi qu’ici c’était tout petit, qu’elle préférerait aller vivre dans une ville plus grande. Elle rêvait de New York ou de Californie, comme le reste du monde en rêve. Elle s’étonna du monsieur venu de Paris, qu’est-ce qu’il faisait à Des Moines ? C’est une question que tout le monde doit se poser. Car c’est bien connu qu’ici, c’est tout petit, et sans intérêt.
CV (joye)
Justin QUAICE
25, rue de la Grange-aux-Loups, 90210 Oulu FINLANDE
Tél : 112 Email : justinquaice@hotmail.fr
POSTE SOUHAITÉ : PEIGNEUR / PEINTRE DE GIRAFE
EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
RELAIS-CHÂTEAUX D’Espagne 1999 - présent Titre : Châtelain
- Surveillant principal des lubies apprenties
- Responsable des caprices farfelues
- J'observais aussi les crêpages de chignon sur Twitter.
PLONGEONS EXPRÈS 1968 - 1999 Titre : Coinceur de bulles
- Spécialiste Souchon, cf. « Chanter, c’est lancer des bulles »
- Essuyeur intermittent des savons
- J’agissais comme directeur estival de l’École du Buisson.
NB : Parti obligatoire : C’était, après tout, 1999
KENTUCKY FRIED CHICKEN Stage de formation Titre : Cloueur de bec
- Rentreur-en-plumes
- Rancunier adjoint
- Je rongeais des os.
FORMATION
Technische Universität Berlin ? (TUB eh, ou not TUB eh) XXIe siècle
AA, AS, BS, BA, MA, PhD, DCD, OQP
- Spécialisation : généraliste
Lycée Célie XXe siècle
Bac PDQ
- Option PIANO VASANO.
LANGUES, INFORMATIQUE
Xyloglotte (niveau, expert) : Anglais, français, espagnol, allemand, japonais, russe, latin vivant, belge, sénégalais, suisse, deboeuf
Informatique : Je m’informatique régulièrement.
CENTRES D'INTERÊT
Association : AUDRDJ (Association Universelle de Rabatteurs de Joie) ; Secrétaire
Sport : Monter sur des grands chevaux ; Ancien Président et Fondateur
Passe-temps : Vendeur de vins
MA TANTE A MARRE, PIOU-PIOU, PIOU-PIOU PAR ANTON BREDOUILLE (joye)
Dans le salon de madame des Ricochets
Des cochers damnent selon le daim.
Les miroirs sont en grains de rosée pressés
Et pressé, j’engraine les rois des mires.
La console est faite d’un bras dans du lierre
Et le hier dans mes bras, je consolais malheur.
Et le tapis meurt comme les vagues
Et les vagues rumeurs commentent ta pitié.
Dans le salon de madame des Ricochets
Cochés selon le daim sale, on danse.
Le thé de lune est servi dans des œufs d’engoulevent
Goulûment œuvrés et enlevés comme une lune d’été sévère.
Les rideaux amorcent la fonte des neiges
N’ai-je ri, doré à mort, c’est de l’eau de la fonte, haine.
Et le piano en perspective perdue sombre d’un seul bloc dans la nacre
N’a que bloquer son sombréro perdu perspicace comme un pi (ah non !)
Dans le salon de madame des Ricochets
Qu’au Cheikh Richard, l’on sale les dons
Des lampes basses en dessous de feuilles de tremble
Trimballant bassement des sous, lampant la portefeuille
Lutinent la cheminée en écailles de pangolin
Où caille Pagnol, miné, luttant mi-chemin
Quand madame des Ricochets sonne
L’eau sonne, l’aure, l’eau sonne, donne, mais quand ?
Les portes se fendent pour livrer passage aux servantes en escarpolette
Escarpins portés comme des livres pas sages, et l’on se fendait les côtes,
Absurdement, l'absurde ment.