Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 050 282
Derniers commentaires
Archives
29 novembre 2014

Chuis tire-bouchon (par joye)

On m'avait dit : « Tu n'es qu'un tire-bouchon.
Prendr'd'la bouteille, ce n'est pas toujours bon.
A quoi ça sert de vouloir tout ouvrir ?
Laiss' les bocaux, ils ne sont pas pour rire. »

On m'avait dit : « On ira voir Liège. »
Et chuis toujours tombé dans le piège.
Maman m'a dit : « Fais gaffe à ton hélice ! »
Et j'ai grandi, craignant les capsules à vis.

Qui a le droit, qui a le droit,
Qui a le droit de dire ça
Aux tire-bouchons à queue de cochon ?
C'est du bla-bla !

 On passe sa vie sans dire merci,
Merci à qui ? Ben, à moi !
Malgré la pluie ou le beau temps
Chuis tire-bouchon exécutant !

 On m'avait dit de rester au tiroir
Qu'un tire-bouchon, ce n'est qu'un simple « pour boire »
Mais c'est pas vrai, sans moi aux canicules
Tu meurs de soif ou bien tu bois des bulles.

A toi aussi, j' suis sûr que l'on t'a dit,
Qu'un tire-bouchon n'ira pas au paradis
Parce que maintenant, on retrouve dans les boîtes
De la picole presque adéquate...

Qui a le droit, qui a le droit
Qui a le droit d'faire ça
Aux tire-bouchons un peu folichons
C'est pas sympa !

On passe sa vie sans dire merci
Merci à qui ? Ben, à moi !
Malgré la plage et le beau sable
Chuis tire-bouchon indispensable !

Publicité
22 novembre 2014

Dictée (par joye)

joye

15 novembre 2014

Plus ça change, plus c'est la mème-chose (par joye)

defic'est du francais, ca

 batmanniveau

 

8 novembre 2014

El bobo y la mariposa (par joye)

On dit que pour bien écouter les papillons, il faut avoir un coeur de clown. Moi, j’avais un cœur de clown, qui faisait que j’écoutais les papillons, mais c’est vrai que le mot écouter n’a jamais voulu dire entendre. Et c’est ainsi qu’il faut que les papillons et les clowns, toujours aussi mal assortis, soient destinés à ne pas s’entendre.

Elle s’appelait Gabriela, mon papillon. Moi, je m’appelais Tonio, à l’époque. Maintenant, c’est Antonio avec un nom de famille que vous reconnaîtriez si je vous le disais, mais je ne vais pas vous le dire. Ma famille ne mériterait pas que vous la trouviez ignare comme leur patriarche.

Elle avait seize ans. Moi aussi. Enfin, je ne sais pas si j’eus vraiment seize ans. Cette époque est loin et mes souvenirs deviennent flous, comme ces vieilles photos en noir et blanc. Toutefois, quand il m’arrive de penser à Gabriela, tard le soir ou quand je bois un peu trop de Pacharán,  ou quand je vois, plus rarement, passer un papillon, et je pense toujours à elle en couleurs, le blanc de son sourire, le noir de ses yeux, le bleu de ses veines qui pulsaient sous mes doigts.

Vous aurez déjà deviné que c’est Gabriela qui m’apprit à faire l’amour. Vous me direz quizás que c’est naturel, faire l’amour, que cela ne s’apprend pas. Non. Pour vraiment faire l’amour, il faut savoir sentir et réfléchir. Pour vraiment faire l’amour, il faut s’oublier. Voilà. Gabriela m’apprit à m’oublier.

C’est sans doute pour cela que je pensais davantage à moi-même quand j’étais loin d’elle, et pourquoi lorsqu’une autre niñita du village me faisait les yeux doux, j’en profitais. Mais ces autres filles ne valaient jamais Gabriela, et tôt ou tard, je passais la voir, pour prendre des nouvelles du blanc de son sourire, du noir de ses yeux, du bleu de ses veines qui pulsaient sous mes doigts.

Bien sûr que l’inévitable arriva, Gabriela tomba enceinte. Je ne vis pas le blanc de son sourire quand elle me le dit. Je regardais le ciel, je fredonnais une chanson. Je l’entendais, mais je ne l’écoutais pas. Mais, je lui tout de même dis que c’était de la mauvaise chance, je lui dis que j’avais entendu parler d’une curadora qui pouvait s’occuper d’elle. Je lui dis de ne pas s’inquiéter, que j’avais de l’argent, que tout se passerait bien, que personne ne se douterait de rien.

C’était un vendredi soir quand je l’emmenai chez la curadora. Je n’y entrai pas avec elle mais je lui dis que je passerais la chercher deux heures plus tard. Mais deux heures plus tard, j’étais dans les bras d’une autre, une fille dont j’oubliai vite le nom, déjà sans importance ce soir-là.

Eh non, je ne la revis jamais. Vous pourrez deviner ce qui put se passer. Vous savez déjà que les papillons sont fragiles. Il ne faut jamais les prendre par les ailes, ça peut les broyer. Ils ne peuvent plus voler, et quand les papillons ne peuvent plus voler, ils meurent. Malheureusement, à seize ans, je ne le savais pas.

Car j’avais un cœur de clown. J’écoutais sans entendre.

image 2

1 novembre 2014

Si vous pouviez me trouver un titre, ce ne serait pas de refus (par joye)

Jai googlé « Merci » chez Google.  Je pensais que j’avais de la chance, je suis une chanceuse, moi, alors, j'y ai cliqué.  Et Google m’a dit « Merci pour ce moment » et moi, j’ai répondu, poliment, « Je vous en prie ». Et puis j’ai vu ce que c’était et je me suis dit que cela allait faire qu’EnlumeriA et Nhand saignent des yeux. Alors, non merci, sans façon, ma’am Elle Concubine, je chercherai ailleurs !

Ensuite, je suis allée sur le site de poésie classique. Et j’y ai vu mon plus vieux pote des cours de littérature, Pontus de Tyard. Ouais, celui-là, qui vivait au XVIe siècle, oui, c’est lui. Son nom m’a toujours fait sourire. Alors, j’ai cliqué pour voir ce que ce vieux Pontus savait des remerciements…eh ben, waouh. Le titre, c’était Je fumais tout en mon fort soupirer ! Dis donc, Pontus, mon vieux, ressaisis-toi, hein ? ! Ces jours-ci, si tu écris comme ça, on va te rendre ta copie tout rouge ! Donc, j’ai passé mon chemin. Merci pour rien, Tyrus !

Bon, il se fait tard, faudra que je trouve un truc pour ma participation…Sur Vous-Tube, il y a Stromae qui chante « Merci ». Euh…Oui, c’est un gars très intelligent et doué, mais il est trop maigre. Faudra qu’il mange un sandwich, la pauvre chose. Je ne voudrais pas qu’il chante « Anorexie, Anorexa, ce soir, j’ai faim, j’ai faim et bon, ça ne va pas ! »  Alors, merci, jeune homme, mais, j’ai déjà bien écouté.

Ouille, que faire, que faire…l’inspiration se fait prier ce soir…trouverai-je peut-être un bon point de départ dans le dico…voyons, des synonymes pour « merci », qu’est-ce que cela pouvait donner ? Eh ben, le Dico des synonymes en ligne m'a dit que j'étais à son merci. Ça alors ! Comment savait-il que je comptais sur lui de me sortir de cette impasse d’inspiration ? Hein ? Oui, c’est le Halloween chez moi, mais quand même, ça m'a fichu une chair de poule...

Ah, les poules ! Oui, elles ont commencé à pondre ! Trop top ! On a des omelettes et bien d'autres sortes de délices, et je leur en suis reconnaissante. Alors, merci à qui ? comme chantait Bruel avant que ce maigrichon de Stromae ne le remplace ?

Ben voilà.

Merci à vous, mes poules. Parce que vous  me rendez œufs-reuse.

Publicité
25 octobre 2014

Étonnement (par joye)

 

18 octobre 2014

Moeutz (par joye)

C'est bon signe

Shtinky le chat

et Earl le chien

sont mes copains

et je trouve ça bien.

Un monde de chats

N'serait que des griffes.

Un monde de chiens

Serait excessif.

Alors miaou

Pour les uns

Et ouah

Pour les autres,

Afin qu'ils fassent tous

Partie des nôtres !

Shtinky le chat

et Earl le chien

sont mes copains.

Et je trouve ça bien !

 

Dessinateur : Patrick McDonnell, le papa des Mutts

11 octobre 2014

Les lettres à retrouver (par joye)

Voici les lettres qui se sont égarées de mon texte

cette semaine.

À vous de les retrouver et les remettre au bon endroit.

Les lettres

 

Fallait que je bouge le ...
Pour prendre mon bulletin de ...
Mais en y allant, je vis, bouche ...,
Un homme muni de deux  ... !
Il poursuivait un énorme ...
Qui n’avait qu’une ...
Il ne manquait pas d’...
Ce bourreau, rempli de .... !
Je dis « Monsieur, vous êtes un ... ! »
Il ne me répondit que « ... »,
Puis menaça encore le pauvre ...
Je le poursuivis alors au ... ...
Et puis, je le poussai dans l’ ...
Après, je fêtai au resto-...
En prenant un grand ...

4 octobre 2014

Quand Pierre Paul nous tient par la queue...diable ! (par joye)

Peter-Paul

 

27 septembre 2014

Fontaine, je ne boirai pas de ton OH ! (par joye)

Les crèmes anti-rides !

(me gavent, torrides)

Piqure de Botox !

(non ! pas orthodoxe)

L’acide hyaluronique !

(me file la panique)

Facettes en céramique !

(me rendent boulimique)

Machine à laser !

(c’est pour les losers)

Blanchiment des dents !

(me semble trépidant)

Microgreffes de cheveux !

(j’trouve ça morveux)

Un grand mésolift !

(ça me laisse pétroglyphe)

Fontaine de jouvence !

(sans façon, j’y renonce)

20 septembre 2014

Fusillade de l'OK Salle de Classe (par joye)

Apprendre à enseigner au lycée est souvent un baptême de sang. À la fac, on vous gave des théories et des happy-end. On ne vous apprend jamais le sang-froid. Jamais. Ça, vous êtes né avec ou sans, mais cela ne s’apprend pas.

Heureusement pour elle, madame L avait de la bonne génétique et déjà pas mal de cicatrices de bataille quand elle croisa l’Élève J. C’était un ado petit et chétif. Au pays où tout est grand et où le manque de taille est méprisé, J souffrait d’une condition souvent fatale pour l’ado mâle au physique maladif.

Pour compenser ses treize ans, ses cinquante kilos, son 1 mètre 35, J était devenu un vicieux. Il était violent, et assez intelligent pour se faire seconder par son frangin lorsqu’il s’agissait d’une attaque préméditée contre ses camarades de classe. En plus, J  avait aussi beaucoup de difficulté à accepter l’autorité d’une jeune femme, surtout une qui était bien plus grande que lui.

D’où naquit la confrontation du siècle, le jour où madame L, sa prof d’anglais, lui demanda de changer de place. Ce n’était pas un coup de tête de la part du professeur : ce matin-là, J était au fond de la salle en train de graver des obscénités sur son pupitre.

-          J, ça ne va pas. Venez vous asseoir ici.

La prof indiqua un pupitre au premier rang à côté d’elle.

-          J’ai pas envie, grogna le petit, sans lever la tête.

-          J, venez vous installer ici.  Maintenant. 

La voix de la prof restait calme, mais ferme. Professionnelle. Expérimentée.

J leva sa tête et fixa la prof de ses yeux qui luisaient de haine.

-          Vous et quelle armée allez me faire bouger ?  fut sa réponse agressive.

-          J, si vous ne faites pas ce que je demande,  vous devrez quitter la salle de classe et aller voir cela avec le proviseur. Vous avez le choix.

Madame L savait bien qu’il fallait toujours laisser un choix, surtout aux désespérés rageants.

Le petit, furieux, continua à lui lancer un regard cinglant. Madame L, sûre d’elle, attendait.

-          Allez le chercher vous-même, le proviseur, moi, je ne pars pas !  J se dressa dans le pupitre, ses deux mains devenues des poings.

C’était peut-être à ce moment précis que madame L commença à trembler un peu, et les poils de sa nuque se hérissaient, mais elle savait que quitter la salle de classe marquerait la défaite morale de l’un ou de l’autre. Alors, elle resta debout, et ne dit rien.  Les autres élèves de la salle de classe restèrent silencieux. Ils n’allaient pas défendre le petit bourreau, pas question.

Soudain, et comme un petit lapin découvert dans un buisson,  J se leva et fila vers la sortie.

Là, il s’arrêta, fit un grand coup de pied à la porte et, avant de partir, cracha son venin : « J’espère que vous crèverez ! »

***

Deux heures plus tard, J réapparut dans la salle de classe de madame L. Le proviseur lui avait dit que c’était madame L qui choisirait de lui permettre de revenir dans le cours ou non.

J s’adressa grandement à madame L :

-          J’ai parlé avec le proviseur. Vous pouvez me dire où m’asseoir. 

Madame L n’était pas surprise. Il ne présentait pas ses excuses. Il s’était décidé de lui donner sa permission ; il serait enfin d’accord pour qu’elle fasse son travail à elle !

-          Oh, vous savez, J, répondit madame L, maintenant très calme, je ne peux rien dire à propos de cela maintenant, mais j’ai bien une question pour vous, et quand vous aurez une réponse, revenez me voir. Voici ma question : Qu’est-ce qui vous a fait penser que vous aviez le droit de me parler ainsi ?

Malheureusement, J n’avait pas de réponse. Et madame L ne le revit pas cette année-là.

 

13 septembre 2014

Quelques us et coutumes (par joye)

6 septembre 2014

Voyager...(par joye)

30 août 2014

Cartes postales, Chapitre VIII (par joye)

Chapitre VIII : Suite et fin

[L’histoire jusqu’ici : Amanda Perry, américaine de voyage en France, se sauve à Nancy, pour chercher des conseils de l’avocat qui lui avait annoncé l’héritage mystérieux.]

Une heure plus tard, et bien installée au cabinet de son avocat, Amanda se sentait moins crispée. Cherval avait téléphoné à la police, qui lui fit transmettre la bonne nouvelle qu’on avait arrêté le voleur avec le sac volé, son contenu miraculeusement intact.

-          Je ne saurais jamais vous remercier assez, soupira Amanda.

-          Oh, mais je vous en prie, Miss Perry, c’est le moindre des choses, répondit Cherval. Mais je suis un peu perplexe. Pourquoi justement êtes-vous venue me voir ici à Nancy ?

Amanda prit quelques minutes pour lui raconter les messages mystérieux qu’elle avait reçus à Annecy.

-          Ah oui, répondit l’avocat. Je vois bien que tout cela aurait pu vous troubler. Mais depuis votre arrivée ici, tout va bien, n’est-ce pas ?

-          Oui….mais justement…l’autre jour, un autre évènement curieux…je crois avoir fait la connaissance de votre fille ?

-          Ma fille ?  lui répondit l’avocat d’un air étonné. Je n’ai pas d’enfants !

-          Bizarre, j’ai fait la connaissance d’une petite blonde qui fait de la danse classique…

-          Ah, sourit l’avocat. C’est ma petite cousine.

-          Et sa grand-mère, la prof de danse, alors, c’est votre grand-tante ?

-          Exact. Redoutable, cette dame, n’est-ce pas ?

-          Euh…un peu trop sévère avec votre cousine.

-          Oh, il ne faut jamais trop vite juger basé sur une seule rencontre ! Par exemple, vous avez cru que quelqu’un vous poursuivait, et vous avez tout de suite fui Annecy…tout à fait comme quelqu’un dans un feuilleton, si je peux me permettre de vous le dire.

Sa cliente rougit. C’était vrai qu’elle n’avait pas trop essayé de comprendre les évènements, et qu’elle avait réagi sans trop réfléchir. Maître Cherval la gronda encore.

-          Et pire, en ce qui concerne votre héritage, vous ne m’avez jamais demandé de qui venait l’argent. Vous n’étiez pas curieuse de savoir qui vous aurait légué tout cet argent ? Personnellement, j’ai trouvé cela bien bizarre. Ne voulez-vous pas savoir d’où venait tout cet argent ?  J’avoue que votre amie Brenda a été très déçue…

-          Mon amie Brenda ? Du Wyoming ? s’exclama Amanda.

-          Elle-même ! sourit l’avocat. Vous savez bien qu’elle a gagné la loterie l’année dernière.  Alors, elle a décidé de partager ses millions avec vous. Et quand vous avez tout accepté si calmement, sans poser de questions, elle a décidé d’engager quelques-uns de mes amis pour vous réveiller un peu…ce garçon de café, par exemple…c’est mon neveu Édouard. Et ce Goudin à l’hôtel, Édouard encore. Brenda était sûre que vous reconnaîtriez sa voix…

Amanda resta sous le choc. C’était alors sa copine Brenda qui orchestra tout cela ?

-          Alors, la rencontre avec la petite et sa mamy, c’était l’idée de Brenda aussi ?

-          Ah, non, hélas, là, c’était mon idée, mais Brenda était bien d’accord, rit l’avocat. Le sac aussi, mais nous étions convaincus que cette fois-là, vous n’alliez pas gober…

En ce moment-là, des portières derrière son bureau s’ouvrirent abruptement et l’amie Brenda apparut, hurlant de rire.

-          Arrêtez, je peux plus ! gloussa la petite brune. Eh ben, ma belle, je t’ai bien eue, hein ?  Hein ?

Amanda la fixa des yeux, ne sachant si elle devait rire ou pleurer.

-          Mais pourquoi ? lui demanda-t-elle. Je comprends l’astuce de l’héritage - tu savais que j'aurais refusé un cadeau offert ouvertement - mais pourquoi toutes les autres parties, j’ai failli mourir de peur, tu sais !

-          Parce que ! rit Brenda, serrant Amanda sur son cœur. Il fallait faire quelque chose, tu t’ennuyais comme un rat mort !

-          Oui, c’est vrai, je m’ennuyais, admit Amanda, un peu étonnée. Mais... comment le savais-tu ?

-          Parce que je savais lire, ma chère, entre les lignes.

-          Entre les lignes ? demanda Amanda, incertaine.

-          Ouais ! rit Brenda encore. Entre les lignes…sur chacune de toutes tes petites cartes postales !

carte postale de l'été

23 août 2014

Cartes postales : Chapitre VII (par joye)

Chapitre VII : L’homme qui courait

 [L’histoire jusqu’ici : Amanda Perry, héritière américaine, à Nancy, apprend qu’au moins trois personnes se sont trompées de son identité.]

Quelques minutes plus tard dans sa chambre, Amanda hocha la tête.  Était-ce possible que les deux messages qu’elle avait reçus ne lui étaient pas vraiment destinés après tout ?  Elle essaya de réfléchir…l’un reçu dans son hôtel à Annecy, livré par quelqu’un qui s’appelait Goudin, et l’autre du garçon de café. Mais celui-ci avait bien prononcé son nom et ne la prenait pas pour l’actrice Jessica Chastain…

Et c’est ainsi qu’Amanda s’endormit vers 16 h et passa la soirée et toute la nuit dans un lourd sommeil sans rêves.

Le lendemain, dimanche, elle ne prit pas le train pour Metz. Au lieu de cela, elle se promenait ci et là à Nancy, et se donna comme destination l’adresse du bureau de l’avocat Cherval. Comme cela, elle ne perdrait pas son temps le lendemain matin pour se présenter à son cabinet de bonne heure.

Toujours une bonne navigatrice, Amanda trouva le cabinet sans difficulté. Il ne se trouvait pas très loin de son hôtel. Elle pouvait y aller en moins de vingt minutes de marche, certainement. En se retournant pour refaire ses pas, Amanda vit le dessin d’un petit bonhomme peint sur les pavés.

Elle sourit.

-          C’est très bon signe, se dit-elle. Il essaie de me dire que ça marche !

Elle s’arrêta de rigoler quand quelqu’un la bouscula. Distraite, Amanda ne faisait pas attention, et se rendit compte, mais trop tard, que l’homme qui venait de la pousser l’avait fait exprès afin de s’emparer de son sac à main avant de se sauver.

-          Au voleur ! cria-t-elle. Au voleur ! Help !!!

Un homme juste derrière elle l’entendit crier, comprit tout de suite ce qui s’était passé, et se mit à courir après le voleur. Amanda suivit aussi rapidement que possible, mais les a perdus de vue au coin de la rue. En arrivant au coin, essoufflée, elle vit le deuxième homme, en train de téléphoner à la police. Quand il raccrocha, Amanda mit sa main sur son bras.

-          Oh, monsieur, haleta-t-elle. J’ai vu ce que vous avez fait ! Merci d’avoir bien voulu m’aider !

L’homme lui sourit.

-          Je regrette seulement que je n’ai pas pu récupérer votre sac !

-          Oh, oui, c’est vraiment embêtant. Le voleur a eu toutes mes cartes de crédit et mon passeport !

-          Ne vous en faites pas, je saurai vous aider à les faire remplacer, fit l’homme.

-          Vraiment ? dit Amanda, surprise.

-          Bien sûr. Permettez-moi de me présenter. Je m’appelle Cherval, Émmanuel Cherval. Et vous, vous êtes sans doute aucun ma charmante cliente d’Amérique, Miss Amanda Perry, n’est-ce pas ?

16 août 2014

Cartes postales : Chapitre VI (par joye)

Chapitre VI : La poste levée

[L’histoire jusqu’ici : Amanda Perry, héritière américaine, à Nancy, et attendant de voir l’avocat qui lui a transmis les nouvelles d’un héritage mystérieux, se retrouve devant une étrange petite fille - dont le nom ressemble à celui de son avocat – accompagnée par sa prof de danse acariâtre.]

Amanda clignota des yeux.

-          Euh, bonjour ?  murmura-t-elle, ne sachant pas trop quoi dire.

-          Je te l’ai bien dit, Mamy ! cria la petite fille. C’est la vedette américaine, Jessica Chastain !

-          Oh non, gloussa Amanda. Je suis rousse et américaine, mais c’est tout ce que nous avons en commun, je t’assure !

La prof de danse-ès-Mamy serra un peu plus fort que nécessaire la petite main d’Émmanuelle.

-          Je te l’ai bien dit ! grommela-t-elle à la petite. Mais quelle bêtise ! Excusez-nous, Mademoiselle !

-          Oh, pas grave, madame, je vous assure. Mais puis-je vous demander…vous êtes bien la grand-mère de cette fille ?

La dame, encore visiblement embarrassée, hocha la tête, mais Amanda n’osa pas demander pourquoi elle avait été si sévère avec sa petite-fille tout à l’heure au cours de danse. La vieille dame commença à repartir.

-          Oh, attendez, s’il vous plaît ! C’est juste que…voyez-vous, mon avocat s’appelle Émmanuel Charvet. Etes-vous de la même famille ?

-          Cela ne vous regarde certainement pas ! répliqua la dame d’un ton sec, et, tirant abruptement la petite par le bras, repartit rapidement vers la sortie.

Amanda vit que la petite faisait oui de la tête avant de disparaître dans la rue avec sa redoubtable grand-mère.

Elle termina son déjeuner, et se sentait tellement épuisée par les évènements de la matinée qu’elle décida de rentrer à son hôtel.

En se présentant à la réception pour prendre sa clé, elle tira de son sac une carte postale de Nancy pour sa copine Brenda, et demanda au réceptionniste de la poster pour elle.

-          Je regrette, Madame, mais la poste d’aujourd’hui a déjà été levée.

Amanda n’eut pas le temps de lui dire qu’elle voulait tout de même qu’il poste la carte.

-          Justement, il y a du courrier pour vous, dit le monsieur. Vous êtes bien madame Chastain, n’est-ce pas ?

Jessica Chastain

9 août 2014

Cartes postales : Chapitre V (par joye)

Chapitre V : Rue de la Pierre Hardie

[L’histoire jusqu’ici : Amanda Perry, héritière américaine, se retrouve à Nancy, après deux messages anonymes et inquiétants. Là, en attendant de voir son avocat, elle rencontre une petite fille qui semble porter le nom de l’avocat qu’Amanda souhaite rencontrer.]

Tellement surprise par la hargne de la vieille prof et par le nom de sa petite élève de danse, Amanda resta figée un moment sur sa chaise rose. Elle décida qu’un effort pour affronter  la prof serait du temps perdu. Alors, elle s’éleva pour suivre la petite qui devait être dans le vestiaire au fond du grand couloir. Mais la salle était déserte. Amanda quitta rapidement le bâtiment, mais ne vit nulle part dans la rue la petite fille !

-          Décidément, cela devient de plus en plus curieux, se murmura-t-elle quelques minutes plus tard devant sa salade au Café du Commerce. C'était peut-être une simple coïncidence. Bon. J’ai encore un jour avant le retour de Maître Cherval. Je devrais peut-être faire une petite excursion à Metz, c’est pas loin. J’aimerais bien voir la Cathédrale qui se trouve dans la rue de la Pierre Hardie. Je commence à avoir bien besoin un peu plus de hardiesse…

-          Ah, tiens, bonjour encore, mademoiselle ! lui fit une petite voix souriante.

Amanda  leva la tête pour voir la fille Émanuelle à côté de sa table, sa petite main dans la main de…sa méchante prof de danse !

2 août 2014

Cartes postales : Chapitre IV (par joye)

Chapitre IV:  Les chaises roses

[L'histoire jusqu'ici :  Amanda Perry, une Américaine de voyage en France grâce à un héritage mystérieux, quitte hâtivement Annecy, après la réception de deux messages anonymes et menaçants, pour aller à Nancy, afin de faire enfin la connaissance de son avocat français, Émanuel Cherval, face-à face.]

Une fois bien installée à son hôtel, Amanda oublia un peu le stresse de se sentir poursuivie, menacée, et sans secours personnel. Une fatigue nerveuse l’assomma et elle dormit profondément. Après une longue nuit de repos et un bon café-complet pris sur la Place Stanislas le lendemain matin, elle se mit à explorer Nancy. 

Le charme de la ville la rassurait encore. Elle flâna ci et là, regarda les gens qui faisaient leurs courses, admira les vitres et la cathédrale, respira l’air et les parfums de ce beau coin de l'Hexagone.

Fatiguée, Amanda s’assit sur un banc dans un joli petit parc pas loin de son hôtel, et ferma les yeux.

-          Mademoiselle, vous allez bien ? entendit-elle. Amanda ouvrit les yeux et vit une petite fille habillée de rose.

-          Oui, je vais bien, ma petite, répondit l’Américaine. Et toi ?

-          Ah oui, très bien, en fait, je vais super, merci ! répondit la jeune petite blonde, du fond de son nuage rosâtre. Elle avait peut-être neuf ou dix ans.

-          Et que fais-tu ici ? demanda Amanda, intriguée.

-          J’attends ma leçon, fit la jeune.

-          Ta leçon ?

-          De danse classique Vous connaissez ?

-          Un peu, répondit Amanda. Et toi ?

-          Ah, oui, beaucoup, affirma la petite blonde aux yeux noisette. Vous voulez voir ?

Amanda sourit.  Eh bien, oui, elle voulait bien voir danser la petite. Cela lui changerait complètement ses idées encore vaguement moroses. Et c’est ainsi que la touriste rousse se retrouva, amenée par la main d’une petite Française, dans une grande salle, meublée de chaises roses.

-          Asseyez-vous ici, Mademoiselle, et vous verrez ! chuchota la petite avant de rejoindre ses petites camarades à l’autre bout de la salle.

Alors, Amanda passa une heure à regarder toute une émeute rose et noir de petites filles qui exécutaient des pirouettes, des pliés et de grands petits jetés. Elle oubliait tout sauf  le charme de ces petits rats féériques,  jusqu’à entendre la voix de la prof de danse classique, une femme extrêmement laide et sévère, habillée de noir. Amanda se redressa sur sa chaise.

-          Ça suffit ! cria la voix rauque et amère de la prof.  Je ne sais pas pourquoi vous revenez chaque samedi ! On sait bien que vous êtes sans espoir aucun !

Amanda essaya de voir laquelle de ces petites fées souffrait sous l’œil cruel du professeur. Elle vit alors la petite blonde en rose qui tremblait sous les châtiments de la maîtresse.

-          Oui, c’est bien à vous que je parle, petite étourdie ! continua l’acariâtre, tapant avec colère son bâton sur le plancher. Je n’en peux plus ! Peu importe qui sont vos parents ! Il vous sera bien inutile de revenir la semaine prochaine, alors, sortez tout de suite, Émanuelle Cherval !!

26 juillet 2014

Cartes postales : Chapitre III (par joye)

Chapitre III :  Le vélo de Nancy

[Les épisodes précédents :  Amanda Perry, américaine, reçoit un message anonyme et menaçant  pendant son séjour à Nancy. Elle téléphone chez un avocat pour des conseils, mais sans pouvoir le rejoindre. Quand nous l’avons quittée, elle venait de recevoir un deuxième message qui lui disait de fuir.]

Bon, que faire ? Amanda retourna la carte postale. Trois fers à cheval. Elle sortit le premier message de son sac. L’écriture de l'un se ressemblait à celle de l'autre. Elle ne connaissait personne à Paris, sans parler de quelqu’un ayant les moyens de descendre au Ritz.  De nouveau, elle l'examina de près. Souvenir de Lorraine. Ah ! Maître Cherval était de Nancy ! Est-ce que la carte et la lettre venaient de lui ? Après tout, un avocat établi qui travaillait pour des riches pourrait bien se payer un séjour au Ritz et aussi dans un ranch.

Telle son habitude, la rouquine regarda son calendrier et prit rapidement une décision. Elle irait à Nancy. Cherval y serait de retour dans trois jours. Elle le verrait alors face-à-face, pour la première fois.

Sur sa tablette, Amanda consulta les horaires SNCF.  Départ 12h31, passant par Paris-Est, elle serait à Nancy avant 19 h. Pas mal, pas mal du tout, et cela lui permettrait aussi un peu de temps pour réfléchir à ses prochaines démarches, une fois arrivée.

En quittant son hôtel, elle eut l’idée de demander au concierge comment l’enveloppe y était arrivée.

-          Puis-je parler à monsieur Goudin ? demanda-t-elle à la réceptionniste.

-          Il descend ici ?

-          Euh non, c’est le concierge.

-          Le concierge ? Goudin ?  Non, madame, il doit y avoir erreur. Il n’y a pas de Goudin qui travaille ici.

Amanda avala sa salive. Le nœud de panique revint à sa gorge et y resterait pendant tout son trajet vers Nancy.

19 juillet 2014

Cartes postales : Chapitre II (par joye)

Chapitre II:  Trois fers à cheval

[L'épisode précédant : Amanda Perry, américaine et héritière récente, se retrouve de voyage à Annecy quand elle reçoit un message anonyme et menaçant]

Sans hésiter, Amanda se leva et retourna tout de suite à l'hôtel Allobroges.

Une fois arrivée à sa chambre et la porte fermée à clé, elle téléphona à l’avocat qui lui avait annoncé il y a quelques mois son étrange héritage inattendu.  Ce Maître Cherval, bien qu’un peu formel et froid, lui semblait logique, et de bon conseil. Il saurait lui dire ce qu'il fallait qu'elle fasse, s’il valait mieux contacter la police ou…

Elle tapota nerveusement le numéro. Malheureusement, personne ne répondait à l’autre bout du fil. La petite rousse attendit donc afin de laisser un message. Enfin, elle entendit le clic et, puis, cette réponse :

Bonjour. Vous êtes bien à la boîte vocale d’Emanuel Cherval, Avocat. Le cabinet est actuellement fermé. Nous sommes en vacances jusqu'au 28 juillet. Veuillez laisser un message et je vous rappellerai dès que possible. Bip !

Amanda ne trouvait pas de mots. Une petite panique désagréable formait un nœud dans sa gorge. Tout d’un coup, il y eut un toc-toc à sa porte. Elle sursauta.

-          O-o-oui ? dit-elle, pas du tout contente du tremblement dans sa voix.

-          C’est monsieur Goudin, le concierge, mademoiselle. J’ai oublié votre courrier.

-          Si vous pouviez le glisser sous la porte ?

-          Bien sûr, mademoiselle. Bonne soirée.

Amanda attendit que le son de ses pas s’éloigne dans le couloir avant de prendre l’enveloppe mauve sur le tapis à ses pieds. Là-dedans se trouvait une carte postale sur laquelle figurait une photographie de trois fers à cheval cloués à des planches. Sa panique s'évapora. Les fers à cheval, ça portait bonheur, c'était connu ! Sans doute un petit clin d'oeil de sa bonne copine Brandy qui vivait dans le Wyoming. Son trac oublié, Amanda retourna joyeusement la carte pour lire…

dégagez

Publicité
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 40 > >>
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité