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10 octobre 2020

Copie presque blanche (Joe Krapov)

DDS 632 C0068406-Syphilitic_man,_19th_century_artwork

Mon pauvre jacquemart ! Bredouille !

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3 octobre 2020

99 dragons : exercices de style. 61, Récit de rêve (Joe Krapov)

Saint-georges par Baden Powell (communiqué par Baden Powell le 27-09-2020) 127705243

Ah la la ! Quel imbroglio ! Je me suis réveillé ce matin dans un état proche de l’Ohio ! Quelle belle série de rêves idiots !

Primo, j’étais attelé à un chariot et j’allais dire des fabliaux à la Taverne d’Attilio – où était-ce le Don Camillo ? – pour un public de gens spéciaux, drôles de zoziaux par trop joviaux tous venus de Bonifacio ou d’Ajaccio où souffle ce vent de folie qu’on appelle le Libeccio. On me dételait du chariot, on me poussait sur les tréteaux et mon impresario me lançait depuis les coulisses :

- Vas-y ! Chante leur « O sole mio » ! Tu enchaîneras ensuite avec « Si tu vas à Rio » de Dario Moreno puis « Le petit joueur de flutiau » de Brassens.

J’étais tétanisé, sans voix, agonisant, bon pour un passage en cardio. Il est vrai que les dragons ne chantent pas ce genre d’airs familiaux que l’on entend à la radio ou qu’on joue sur l’autoradio. Ils n’ont pas la voix d’un loriot ni celle de Don Juan Tenorio. Je n’ai rien d’un griot et s’il me fallait un jour fréquenter la musique, je préférerais de loin l’adagio d’Albinoni ou le Juditha triumphans, ce bel oratorio de Vivaldi, voire les Capriccios de Paganini.

Bref je restais muet devant le micro et les Corses, peu conviviaux au naturel, devinrent bientôt antisociaux voire triviaux puis vipériaux, me balançant des noms d’oiseaux et des glaviots. Le calme s’en revint lorsque j’ouvris la gueule et que d’une flamme puissante je mis le feu à tout le patio ! Houla ! Comme ils sont redevenus cordiaux ! Seulement, la tronche du proprio !

Ayant fait place clarinette je jouai alors le trio des quilles de Mozart et des flûtes pour aller dans des lieux plus enchantés.

Deuzio, rêve encore plus dingo : au bout du viaduc de Millau je rencontre un autre barjo avec des habits ecclésiaux, des affûtiaux de nobliau, monté sur un bidet tout blanc et ses grands chevaux qui me demande mes fafiots (si vous n’avez pas votre Gaffiot, je vous traduis : les fafiots ce sont les papiers).

Il me questionne :

- D’où c’est que vous venez ?

- De la station Campo–Formio, c’est direct avec le métro !

- Où qu’vous allez ?

- C’te question ! A Mogadiscio, San-Antonio, en Ontario ou aux pays équatoriaux ! A Quimper, aux faïences Henriot ou à Baguio 78 voir jouer Tolia Carpovio contre Victor Kotchnio !

- D’après ce que j’vois d’écrit ici, vous vous appelez Marcel Petiot ? qu’il continue, le Fantasio.

- Jamais d’la vie ! C’est quoi, ce nouveau scénario ? Tu vois bien qu’je suis un bestiau ! J’m’appelle Elliott ou Emilio, je suis de la classe des marsupiaux et champion de France des arts martiaux. Et toi, t’es qui, Super Mario ?

Le maigriot, sur ses ergots, prend des airs inquisitoriaux, aérospatiaux, comme Blériot chez Latécoère, et manche à balai dans le derrière, mordant comme un chiot en colère, d’humeur guerrière, décline son identité :

- Tout le monde m’appelle San Giorgio. J’suis c’qu’ on appelle un estradiot ou un stradiot, un éclaireur qui vend du bio aux provinciaux. J’ suis envoyé par le daïmio pour retrouver le salopiot qui boulotte toutes les côtes d’agneau et qui a foutu l’feu au studio ! Numérote tes abbatiaux ! Prépare ta tête pour le billot, docteur Petiot !

Voilà-t-y pas que ce salopiot m’balance un chtard dans les tuyaux ! Oh la la ! Ca va être sa fête ! J’vais lui réclamer des agios, au loupiot ! Tu vas voir, tristesse d’Olympio, qu’t’eusses mieux fait d’choper la polio ! J’vais t’soigner ton compère-Loriot ! J’vais t’transformer en carpaccio ! En atriaux, eh, Pieds nickelés !

Y eut-il massacre à l’île de Scio ? Si le viaduc était un bateau, lequel des deux chut du rafiot ? Se battit-on (Oh chou ! Ma chère !) avec brio ?. (Oui je sais Battiston-Schumacher, c’est nul, mais, à contrario, c’était aussi dans le rêve !). Je ne sais plus : c’est à ce moment-là que je me suis réveillé pour aller pisser.

Tertio : une fois que j’ai eu replongé, je me suis retrouvé dans le bus n° 11 dans une ville nommée Rennes avec un masque sur le visage et je lisais un in-folio sur le catalogage des fonds patrimoniaux. Il y avait plus loin une fille en robe rose, masquée elle aussi, qui appuyait sur le bitoniot pour demander l’arrêt du char à la station Charles Géniaux. Je l’ai bien reconnue la fille ! Elle s’appelait Isaure Chassériau. C’était la belle-fille du député Guyot-Desfontaines ! Mais après elle a disparu et j’ai fini ma nuit tranquille en censurant tout le restant du matériau.

***

Bon, c’est pas le tout ça. Qu’est-ce que j’ai sur mon agenda aujourd’hui ? Ah oui. « Aller bouffer des brebis en Libye ». Pourvu que je ne tombe pas là-bas sur un de ces frappadingues adverbiaux d’ces bas du Front Police à Rio !

St-Georges patron de Cacéres par Walrus 127705049

Illustrations aimablement fournies par notre bien-aimé oncle Walrus
que je remercie de son soutien à l'entreprise Nonante-neuf !

26 septembre 2020

L'Hyménée de Joseph et Marie (Joe Krapov)

09 Joseph et Marie

La mémoire, c’est comme une maison. On court de la cave au grenier, ou plutôt du grenier à la cave, oui, c’est plutôt ça. On descend des photos du grenier, on écrit des textes à partir d’elles et les textes finissent à la cave. Ou parfois on retrouve un texte à la cave et on le modifie un peu pour qu’il colle avec une photo du grenier.

C’est le cas ici. La semaine dernière je retrouve mes vieilles amies de la chorale «La Ritournelle» et je leur fredonne «Obladi Oblada» des Beatles, histoire de moderniser un peu ( ?) leur répertoire qui va de «Froufrou» à «La Bonne du curé» en passant par «Ca vaut mieux que d'attraper la scarlatine». Je me souviens que j’ai commencé à écrire une version française de cette Liverpoolienne rengaine pour la leur faire chanter car ces dames détestent utiliser la langue de la perfide Albion.

Une fois rentré à la maison, je retrouve la traduction-trahison-adaptation dans mon ordi (qui est ma cave à moi !). En fait la chanson est déjà complètement écrite, il n’y manque que les accords pour pouvoir être chantée. Je la fredonne pour vérifier que tout coule bien et je bute, dès le deuxième vers, sur la prononciation de « Jean-Jean joue» :
 

« Marie vend des œufs sur le marché d’Vill’jean
Jean-Jean joue dans un groupe de rock’n’roll ».

Et c’est là que j’ai l’idée du siècle (mwarf !). Pourquoi ne pas l’appeler plutôt Joseph, le gars ? Un couple Joseph et Marie, ça sonne bien, non ? Joseph et Marie. Joseph et Marie !

Joseph et Marie ? C’est bizarre, ça me rappelle quelque chose. Jésus ce que c’était mais je ne me souviens plus bien où j’ai entendu ça.

Ah mais si, bien sûr ! Mon oncle Joseph et ma tante Marie ! J’ai récupéré cette année la photo de leur mariage. Mon cousin Pascal avec qui nous avons beaucoup parlé de la famille m’a remis aussi en mémoire l’histoire de leurs deux enfants, un couple de jumeaux, un garçon et une fille, né·e·s à cheval sur deux années la nuit de la Saint-Sylvestre, le 31 décembre et le 1er janvier ! Comment se choper un an d’écart en moins d’une heure !

Mais bon, je ne suis pas là pour raconter ma vie ni celle des autres alors, musique, maestro !

OBLADI-OBLADA
(Lennon-MacCartney ; traduction-trahison-adaptation par Joe Krapov)

1
Marie vend des œufs sur le marché d’ Vill’jean
Joseph chante dans un groupe de rock’n’roll
(comme une casserole)
Joseph dit à Marie : «Qu’est-ce que tu es jolie !
Est-ce que ça t’dit de v’nir danser au bal sam’di ?"
"Oui ça me dit"

Refrain
Obladi ! Oblada ! C’est la vie ! Oui !
La la ! C’est la vie qui va !
Obladi ! Oblada ! C’est la vie ! Oui !
La la ! C’est la vie qui va !

2
Marie joue maint’nant du piano dans le groupe
Sur la moto d’ Zèph elle monte en croupe
On n’sait pas comment ça s’est fait les amis
Voilà que le ventre de Marie s’arrondit
(Au refrain)

Pont 1
Pas plus tard que sam’di place de la mairie de Rennes
Lalala Lalala Lalala
La-a
Devant tous les amis ils se sont dit oui Amen
Mari-és par Nathali-ie

3
Joseph est dev’nu le mari de Marie
Ils ne dansent plus le boogie-woogie
Ils ont raccroché la guitare à son clou
Et le groupe de rockabilly lui est dissous
(Au refrain)

Pont 2

Dans une couple d’années ils auront un « home sweet home »
Lalala Lalala Merci Giboire !
Avec un bout d’pelouse et une balançoire
Pour leurs deux jolis petits mômes

4
Marie vend des œufs sur le marché du Blosne
Joseph fait des autos à La Janais (des SUV !)
Le dimanche midi ils déjeunent chez Mamy
Et puis ils vont au CGR à La Mézière
(Au refrain)

5
Cette histoire d’amour est vraiment bien partie
Elle va leur durer toute une vie
Et lorsque Joseph aura 64 ans
Marie l’aim’ra peut-être encore plus que maint’nant
(Au refrain)


P.S. 1 Désolé, mais à force de courir de la cave au grenier, je n’ai pas eu le temps encore de mettre les accords ni de l’enregistrer ! A vous de la chanter sous la douche, l’air est connu !

P.S. 2 Ah et puis si, j'ai trouvé le temps, finalement !
 

19 septembre 2020

Portrait à la gouache et à l'air peu bravache mais assez distancié (Joe Krapov)

Je n’ai plus l’âge, que je sache,
De peindre, comme les potaches,
A la Joconde et à la gouache
Une moustache.

DDS 629 LHOOQ

Je n' suis plus du genre qui remâche
Et crache toujours dans le goulache
En gueulant très fort : « Mort aux vaches ! » :
Pour la provoc je fais relâche.

Ne comptez plus sur moi ! Macache !
Je ne sortirai plus d’ ma cache,
Le jeu n’en vaut pas la chandelle
Et tant pis si j’apparais lâche :
Il vous restera B.H.L.
Pour y aller cash !

Non ?

Que d’autres bravaches
Se mettent à la tâche
Et sortent de leur sabretache
De quoi cogner sur la rondache
Des vieilles ganaches à soutaches
Qui, manque de bol,
Sont du bon côté du flashball !

DDS 629 The Clash

Je n’ose même pas croire qu’à l’arrache
Ils se pourrait qu’je m’amourache
D’une fan des Clash
D’une joueuse de squash
D’une tenniswoman a gros smash
D’une dominatrice à cravache
D’une Malgache fumeuse de hasch
Ou que je m’attache
Comme une patache brimballante,
Au point de lui offrir bourrache
D’imprimante avec mon vieux cœur,
A une fidèle de Saint-Eustache
Lanceuse de couteaux à ses heures
Jeteuse de sorts à seize heures trente.

J’ n’ai plus l’âge d’avoir du panache !
J’suis trop vieux pour jouer à l’Apache
Et il faut savoir la tourner
Sinon on finit par faire tache
« Dins l’paysache ! »

DDS 629 Sttellla - Tourner l'apache

Je préfère bouffer des pistaches
Et savourer ce vieux grenache
En jouant un peu à cache-cache
Avec la menace de crash
Qui est suspendue comme une bâche,
Comme un vol de tristes bernaches
Au-dessus de l’eau de la flache,
Pareille à une menace de drache
Sur Anderlecht
Qui gâche la fête à Bertolt Brecht !

12 septembre 2020

99 dragons : exercices de style. 57, Conditionnel (Joe Krapov)

St-Georges par Dali

- Georges de Lydda serait né en Cappadoce, dans une famille chrétienne, au IVe siècle après Jésus-Christ.

- Fariboles !

- Militaire de carrière, il aurait été officier dans l'armée romaine et élevé par l'empereur Dioclétien aux premiers grades de l'armée.

- Fariboles ! Fariboles, tout ça !

- Un jour il aurait traversé la ville de Silène dans la province romaine de Libye, sur son cheval blanc dont on notera qu’il aurait été de la même couleur que celui d’Henri IV.

- Fariboles ! Fariboles ! Fariboles !

St-Georges par Dali sculpture- La cité aurait alors été terrorisée par un redoutable dragon, dévoreur de tous les animaux de la contrée et exigeant des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort.

- Fariboles ! Fariboles ! Calembredaines, même !

- Georges serait arrivé le jour où le sort serait tombé sur la fille du roi, au moment où celle-ci allait être victime du monstre.

- Fariboles ! Fariboles ! Carabistouilles !

- Georges aurait engagé avec le dragon un combat acharné.

- Fariboles ! Fariboles ! Coquecigrues !

- Avec l'aide du Christ, et après un signe de croix, il l’aurait transpercé de sa lance.

- Fariboles ! Fariboles ! Des cacoules ! Té n’racontes que des cacoules, min garchon !

St-Georges par Dali 2- Une fois la princesse délivrée, le dragon l’aurait suivie comme un chien fidèle jusqu'à la cité. Si c’eût été un Jack Russell de sexe féminin, nul doute qu’elle l’eût précédée.

- Fariboles ! Fariboles ! Fake news !

- Les habitants de la ville ayant accepté de se convertir au christianisme et de recevoir le baptême, Georges aurait tué le dragon d'un coup de cimeterre car il les effrayait toujours.

- Fariboles ! Fariboles ! Balivernes ! Billevesées !

- Puis le cadavre de la bête aurait été traîné hors des murs de la ville tiré par quatre bœufs. Personnellement j’en ai deux grands dans mon étable.

- Fariboles ! Fariboles ! Fadaises ! Sornettes !

- Pour lutter contre le coronavirus, des médecins russes auraient mis au point un vaccin baptisé Spoutnik V.

- Mais pourquoi vous employez le conditionnel ? C’est la vérité, ça ! Il est bien plus efficace que la chloroquine et va nous permettre de retrouver la vie d’avant ! Utilisez l’indicatif, mon vieux, et buvez à ma santé !

- Je vais plutôt boire à la santé d’Alexeï Navalny, l‘opposant que le pouvoir en place en Russie a tenté d’empoisonner avec…

- Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Défèque-niouzes ! Arrêtez de raconter n’importe quoi ! Ou alors mettez-le au conditionnel !

St-Georges par Dali sculpture Pommard

N.B. 
- Les oeuvres qui illustrent ce billet sont de Salvador Dali.
- Fariboles ! Fariboles ! Fariboles !

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5 septembre 2020

Les Moissonneuses (Joe Krapov)

Maintenant que j’ai assez de temps pour pouvoir regarder dans le rétroviseur je m’étonne d’avoir été accompagné, tout le long de mon chemin, par un fabuleux moissonneur.

Moisson 09

C’est une espèce de Canadien errant. Il s’appelle Neil Young et on a absolument le droit, si c’est votre cas, d’être passé à côté de sa voix nasale, de son rock lourd, de ses interminables soli de guitare électrique et de sa production pléthorique. J’en connais beaucoup qui, dans un autre genre, n’ont toujours pas lu Proust, par exemple.

Et justement, on va rire, c’est dans une ville appelée La Madeleine, chez mon copain Jean-Baptiste B. que j’ai entendu pour la première fois «Uncle Neil» et ses premières galettes plus ou moins «country» ou «country-rock».

Le chef d’œuvre du bonhomme dans ces années-là était un album intitulé «Harvest», sorti en 1972. Il y enfonçait des portes ouvertes comme «Un homme a besoin d’une femme» c’est pourquoi je suis comme toi, «Vieil homme», je cherche «un cœur en or» et je ne me paie pas de «mots» avant de faire ma «moisson».

Il remet ça en 1992 avec un album intitulé «Harvest moon». Mais pour illustrer le mot «éteule» – Que reste-t-il après la moisson ? Des éteules et des chansons ! – j’ai choisi de vous traduire-adapter-massacrer une autre chanson de l’album «Rust never sleeps» intitulée "Thrasher" (La moissonneuse).
Sans prétention aucune, comme est le bonhomme qui ne craint pas, depuis le confinement, de se faire filmer en vidéo en train de gratter-chanter-pianoter… dans son poulailler ou sous le porche de son ranch !

 

1 août 2020

Le Temps des fleurs (Joe Krapov)

DDS 622 127304495- Elles nous en font voir de toutes les couleurs !

- Qui ça ? Les femmes ou les fleurs ?

- Elles sont partout ! Du Roman de la rose au Dahlia noir, de Fanfan la Tulipe au Lys dans la vallée !

- L’amour est un bouquet de violettes… impériales et impérieuses !


- Elles vous disent d’aller siffler là-haut sur la colline, de les attendre avec un petit bouquet d’églantine… et elles ne viennent pas !


- Moi je ne marche plus dans la combine ! J’ai décidé une fois pour toutes : pas d’orchidées pour Miss Blandish !


- La petite marguerite est tombée, singulière, du bréviaire de l’abbé !


- Gentil coquelicot ! Fleur de Paris ! Roses blanches de Corfou !


- Quand refleuriront les lilas blancs ? Au temps du muguet ? A celui des cerises ?


- Si tu veux faire mon bonheur, Marguerite, donne-moi ton cœur !


- On est bien peu de choses et mon amie la rose me l’a dit ce matin.


- La Rose pourpre du Caire ! Le Rosier de Madame Husson ! Le Chevalier à la rose ! La Tulipe noire ! Les roses blanches («C’est aujourd’hui dddiman-cheuh») ! Petite fleur, P’tite fleur fanée, Magnolias for ever, les glycines de Serge Lama (quand lui fâché, lui toujours cracher !). Les Rhododendrons de Sim ! L’important c’est la rose !


- Violetta ! La Traviata ! La Dame aux camélias ! Le Lotus bleu ! La Rose et le réséda !


- En tout cas si tu crains la canicule et que tu ne veux pas rencontrer une jolie vache déguisée en fleur, ne te réfugie pas là, oncle Walrus ?


- Où ça, là ?


- Là où l’on fait catleya : à l’ombre des jeunes filles en fleur !



P.S.

- Eh ! Ne m’oubliez pas !

- C’est qui, lui ?


- Le myosotis !
 

25 juillet 2020

Encore une belle Crapaud-verie ! (Joe Krapov)

DDS 621 127251074

- Si seulement la grenouille chantait des airs du Prince Igor, « Si tu vas à Rio », « Roule s’enroule ma vie à la tienne », « Le Roi Lion » ou « Girl » des Beatles, « Noir c’est noir » de Johnny ou « Banana Split » de Lio… Si la grenouille jouait des reels du pays d’Eire, du Lionel Hampton sur un piano bastringue, « Mon vieux Léon » de Brassens à la guitare ou « La Ligne Holworth » de Graeme Allwright à l’autoharpe… Si elle dansait à la Revue nègre en compagnie de Joséphine Baker, si elle connaissait Léni Escudéro, Lorie, les Rolling Stones… Même « Au clair de la lune », « Petit papa Noël » ou « Tiens voilà du boudin », l’hymne de la légion… On l’écouterait avec plaisir. Au lieu de cela elle coasse toute la nuit dans l’étang derrière la longère et nous empêche de nous endormir tous les soirs ! Tu parles de vacances ! Tu ne veux pas aller l’embrasser, chéri ?

- Embrasser une grenouille ? T’es folle ou quoi ?

- Qui sait, c’est peut-être ce qu’elle réclame, comme dans les contes de fées ? C’est peut-être une princesse qui a été ensorcelée et changée en batracien. Un baiser lui rendrait sa forme primitive… et surtout la ferait taire !

Vegas-sur-Loing enfila son pyjama et sauta dans ses pantoufles.

- Qu’est-ce que tu fais ? demanda Gertrude étonnée.

- J’y vais, ça vaut le coup d’essayer !

***

Gertrude n’a plus jamais revu Vegas-sur-Loing. Il était tombé, cette nuit-là, sur la mine d’or du Ring : la grenouille embrassée s’est bel et bien métamorphosée : c’était la Lorelei !

Depuis la cantatrice à la voix d’or donne des récitals dans les plus prestigieux opéras du monde entier, Végas encaisse les bénéfices et Gertrude noie son chagrin dans le gin.

DDS 621 lorelei

11 juillet 2020

La Mer, c'est dégueulasse ! (Joe Krapov)

200618 Nikon 059

Le poète a toujours raison qui voit plus loin que l’horizon et déclare avec feu Renaud (1) : « La mer c’est dégueulasse, les poissons baisent dedans » (2).

Et les bougres sont nombreux sous la vague qui déferle !

Il y a Bernard l’ermite qui envahirait bien Bianca la moule, le requin-marteau qui cherche une enclume pour se taper une femelle à faux-cils et toutes ces morues qui rêvent du maquereau charmant : « Un jour mon crabe aux pinces d’or viendra ! ».

Tortillant du popotin, Maryline la pieuvre susurre : « Poulpe Poulpe Pis Douze » d’un air imcalamarcessible.

Tous les samedis que Neptune fait les sardines quittent leur banc et vont en boîte de nuit. Le hareng sort aussi. La danse est frénétique jusqu’à ce que le homard réclame : « Tamisez toutes les lumières car c’est l’heure du quart d’heure armoricain ! ».

Au sortir du bal tous les crabes en pincent, les thons en font des tonnes jusqu’à ce que ça cartonne, ça n’arrête pas de draguer, les tortues touchent le fond à raison ou à tort, à force d’entendre radoter les méduses sont médusées, certains poissons mystiques tombent en adoradation devant l’être aimé, ça s’aime, ça s’aime, ça sème, ça essaime…

Les baleines se décorsètent, même les vieux des profondeurs perdent leur cœlacanthe-à-soi, la lotte envoie valser sa culotte par-dessus Camille Desmoulins mais le bulot n’est pas sans culot. Don Cabillaud s’étrangle devant ces jeux érotiques foldingues qu’Eros a déclenchés de ses coudes épais dans l’eau : colin-paillard, le plongeon esturgescent, l’espadon ma louloute, le cache-cache ma raie montante, le ça ne fait pas une plie, l’applie pour smart faune du fond d’S.-F. Mer, le monte là-dessus et tu verras le saumontmartre, le déguste langouste, l’heureux flétan soleil levant, l’anchois dans la date, l’églefin du fin, le tacaud de la Marne, la limande ampoulée, loup de mer y es-tu, Je te tiens tu me tiens par le bar, bichette, Rends moi le congre, ô, Belge, le Robert Makaire, la paire de loches des mers de Loches… 

DDS 619 127172638

Les palourdes font dans la légèreté, les rougets rugissent, les carrelets décarrent, les morues remuent, les squales ont le son long, les poissons polissonnent, les crustacés s’incrustent, les berniques se… s’accrochent aux branches, les barbeaux barbotent dans le bonheur, l’hippocampe swingue sauvage, le napoléon carapontdarcole, même les vieilles mettent le turbot, bref, tous ces animaux copulent marine au fond de la piscine au cri de « Adjanique ta mer ! ».

Tout le monde est lamproie au désir, asticoté par le stupre, nul n’arête de penser à la fornication, il n’y a plus lieu, ni noir, ni jaune, de faire maigre, de se retenir de jouir ; même les plus déviants des souhaits sont exocets !

Quels walrus et coutumes, mes aïeux ! Quelles drôles de morses !

Et je ne vous parle même pas des désidératas de ces bougres d’andouilles d’hommes-grenouilles ! 

(1) : il n’est pas mort mais ça ne vaut guère mieux !
(2) : la formule lui aurait été inspirée par Dominique Lavanant citant W.C. Fields.

4 juillet 2020

Cadet Russell a droit à une chanson (Joe Krapov)

Cadet Russell


LA CHANSON DE JACKIE

(se chante sur l'air de "La Chanson de Jacky" de Jacques Brel)

1
Même si un jour à Knokke-le-Zoute
Je deviens comme je le redoute
Clébard pour femmes finissantes

Même si j’leur chante " Mi Corazon "
Avec la voix bandonéante
D'un Dalmatien de Carcassonne

Même si on m'appelle « vieux corniaud »
Que je brûle mes derniers feux
En échange de quelques cadeaux
Madame Madame yé fais cé qué yé peux

Même si je m’gave de Canigou
Pour mieux parler d’futilités
A des mémères décorées
Comme le Saint-Guibert de Gembloux

Je sais qu' dans ma soûlographie
Chaqu’ nuit pour des Docteurs Pangloss
J’leur chant’rai la chanson molosse
Celle du temps où je m'appelais Jackie

Refrain
Faire une heure, une heure seulement
Faire une heure, une heure quelquefois
Faire une heure, rien qu'une heure durant
Le beau, le beau, le beau et le con à la fois

2
Même si un jour à Neufchâteau
Je deviens roux comme un chow-chow
Cerclé de chiennes languissantes

Même si lassé d'être aboyeur
J'y sois devenu maître chanteur
Et qu’ce soient les bipèdes qui chantent

Même si on m'appelle le boxer
Que je vende des produits de niches
Du porto fait près de Dinant
De vrais bichons de faux caniches

Que j'aie une banque à chaque patte
Et une patte dans chaque pays
Et que je lève des crédits
Je sais quand même que chaque nuit

Tout seul au fond de ma fumerie
Pour un public de chihuahuas
J’rechanterai ma chanson à moi
Celle du temps où j’ m'appelais Jackie

Refrain
Faire une heure, une heure seulement
Faire une heure, une heure quelquefois
Faire une heure, rien qu'une heure durant
Le beau, le beau, le beau et le con à la fois

3

Même si un jour au Paradis
Je devienne comme j'en serais surpris
Husky pour femmes à ailes blanches

Mêm’ si j’joue d’la pédale Wah Wah
En regrettant le temps d'en bas
Où c'est pas tous les jours dimanche

Même si j’pose à côté d’mon père
Çui qui s’prend pour un rottweiler
Entre clebs fou et chien de garde
Même si mon bipède se barbe

Même si toujours trop bonne pomme
Je m’crève le cœur et l’ pur esprit
A vouloir balader les hommes
Je sais quand même que chaque nuit

J'entendrai dans mon Paradis
Les épagneuls et les cockers
Me chanter ma chanson d’ naguère
Celle du temps où je m'appelais Jackie.

Refrain
Faire une heure, une heure seulement
Faire une heure, une heure quelquefois
Faire une heure, rien qu'une heure durant
Le beau, le beau, le beau et le con à la fois.
 

20 juin 2020

CONFÉRENCE SANS DÉFÉRENCE SUR LA CONFITURE ET LA DÉCONFITURE (Joe Krapov

DDS 616 Einstein

Rien de tel que la langue pour vous faire sourire. Je ne parle pas ici de l'organe qu'il faut tourner sept fois dans sa bouche avant de dire quand même une bêtise - encore que la photo sur laquelle Albert Einstein tire la sienne n'est pas vraiment triste - mais bel et bien de ce corpus de phonèmes sans logique dont nous nous servons pour communiquer les uns et les unes - surtout les unes ! - avec les autres.

Considérons par exemple le préfixe "dé-". Dans faire-défaire, construire-déconstruire (ou truire-détruire) il semble signifier une idée de contraire, de retour à l'état primitif d'une situation.

"Défaire la nuit ce que j'ai fait le jour, cette magnifique tapisserie qui représente une citoyenne solesmienne qui prépare des confitures, c'est comme détricoter, ça me met les nerfs en pelote." Pénélope Fillon.

Mais cela n'a rien de systématique, surtout si on prend l'exemple de gommer-dégommer :

"Quand Hergé gomme Tintin, s'il a appuyé fort avec son crayon 4B on peut encore voir le contour du personnage sur la feuille, surtout s'il a grossi un peu le trait comme dans « Tintin au Congo ». Par contre si c'est un sniper qui dégomme le bonhomme il ne reste que dalle. ». Joe Krapov.

Justement dalle et dédale n'ont rien à voir ensemble sauf si c'est Béatrice Dalle qui sort du dédale et réclame un casse-dalle.

La déconfiture et la confiture ne se situent pas sur le même plan mais sont cependant assez proches. Etre englué dans le marasme, avoir la poisse, ne pas avoir de pot ou essuyer un échec vous mène à la déconfiture. On peut dire alors que vous êtes dans la panade, ce qui ressemble beaucoup à ce mélange cuit de cinq kilos de fruits (ou légumes) par jour. En mai 1940, nous n'avons pas bâclé la débâcle. Mais que pouvions nous faire contre cette débauche de b... de soldats allemands qui déboulaient comme des boulets, contre les patrouilleurs pas rouillés qui nous ont dérouillés ? On a eu beau invoquer les mânes de Déroulède ça n'a pas marché comme sur des. Il faut dire que depuis le traité de Versailles on était bien brouillés et qu'eux se sont mieux débrouillés que nous.

Mais à la Libération, que de délibérations pour, délivrés, trier le bon grain de l'ivraie ! Passons là-dessus si vous le voulez bien.

Comme rien ne s'oppose à la nuit les amateurs de camping chercheront cet été la détente sous la tente. Après le déjeuner Germaine débarrassera la table que Vegas, qui ne s'embarrasse pas de scrupules ne barrasse jamais vu que ce verbe n'existe pas.

Puis ils iront se dégourdir les jambes tandis que les dingues ourdissent des complots.

J'aime bien aussi cette phrase à propos des vacances :

"Les Québécois gobillent des moules-frites chez le dépanneur puis après ils s'étonnent de vomir des trucs pas nets."

Si vous faites connaissance de la licatesse, si vous avez l'adresse de la liquescence, faites-moi signe ! Ca me permettra de commettre des délits dans un lit ou de faire des dégâts dans celui de Lady Gaga.

Je ne saurais terminer cette promenade littéraire dans mon vocabulaire sans évoquer les rapports du préfixe dé- avec le préfixe con-.

Malgré les diktats de Twitter qui dénombre et décompte le nombre de lettres de vos mots, il est de plus en plus difficile de prendre une décision avec concision.

DDS 616 Vénus de Milo

Pourtant il est urgent, mes chers administrés, d'installer un contournement du collège de jeunes filles filles de Combourg si on veut éviter les débours liés au détournement de mineures. A moins de considérer que la prison est un contenant pour détenus, de juger que le confinement nous a dégrossis même si nous avons pris 2 kilos sept en moyenne.

Allons, il est temps que j'arrive à la conclusion pour que je déglutisse et cesse de déblatérer - oui c'est con le chameau blatère, mais pas moi !

Laissons Mozart écrire des stances à Constance ! Peu importe si Proust débraie dans les rue de Combray, si nos congénères dégénèrent vénères, si, suite aux pressions, le ministre qui a touché des commissions est poussé à la démission après ces compromissions et entame une dépression, peu nous chaut qu'il y ait eu défection dans la confection de masques!

Il est juste temps de retourner au Louvre pour revoir la Vénus de Milo et ses hanches faites au tour car ses jolis contours méritent le détour. Et la Joconde n'est pas gueulasse non plus !

Telle et ma position. Je vous remercie, monsieur le commissaire, d'avoir enregistré ma déposition, vous êtes de bonne composition mais je vois à la décomposition de votre visage que vous allez sortir fort déconfit de ce Défi du samedi. Eh bien ma fois tant pis, je n'en éprouve, pour ma part, aucun dépit.

 

6 juin 2020

Partisan résolu de l'herbe de bison (Joe Krapov)

DDS 614 absolut-vodka-de-suede-40-0-vol-35-cl

Il y a des gens qui ne jurent que par l’absolu.

Moi je ne suis absolu-
ment pas comme ça.

Ma fréquentation de Qui et de Que,
De Lequel et de Duquel
Et même d’Où et de Dont auquel
A pour séquelle que je suis plutôt adepte du
"Tout est relatif".

Il y a des gens qui rêvent d’un monarque absolu.

Moi le roi soliveau de la fable des grenouilles
(La Fontaine, Phèdre, Esope)
Me suffit bien.

Un roi irrésolu
Et un roi fainéant
Conviennent également.

DDS 614 ZubrowkaAprès tout, que veut le peuple ?
Du pain, du vin et des femmes.
Et même, si on supprime le pain, ça lui va bien aussi
Qu’il disait, Wolinski.
C’était avant Metoo et c’était de l’humour.

Il y a des gens qui ne jurent que par l’Absolut.

Moi je ne suis absolu-
ment pas comme ça.

Je n’ai rien contre les Suédois
(Comme tout est relatif j’aime mieux les Suédoises)
Mais je préfère la Zubrówka !

16 mai 2020

Le Secret de l'espadon (Joe Krapov)

Atelier La Croix 01-24 visuelarticle6-768x508

N’est-ce pas là Poséidon ?
Ne voit-on pas ici sa fesse de pacha ou de grand mirmidon,
Sa rudesse de patron des antres sous-marins éloignés de Meudon ?

Sa trogne de kermesse, sa tenue d’apparat, les poils de son bedon,
Son roulement de caisse, ses airs de paltoquet, nous nous demandons bien
Pour quelle nouvelle princesse ce gros patibulaire de la pointe d’Arradon les a sortis et les arbore ?

Est-ce pour la pâle Didon ?
Est-ce pour Paméla, danseuse de rigodon ?

A-t-il en vue une duchesse, une patineuse, un cordon-bleu ?
Espère-t-il quelque chose d’une duègne d’Espagne, tel Don Quchotte allant rêvant de Dulcinée ?

Quelles promesses de largesses aura-t-il faites pour emmener dans son paddock sous l’édredon
Une Suissesse à palucher, une fille de Redon qui grenouillait,
Une drôlesse pleine de souplesse pas plus rétive à l’abandon
Que les filles folles des messes qui paraissent lire Ödön von Horvath
Mais feuillettent «Diabolik», innocentes diablesses que ne tourmente rien et surtout pas le passage à confesse pour demander pardon ?

Allons ! Cessons là le trash et les supputations ! Trêve de presse de pavé, de caniveau, de bas-fonds des gorges du Verdon !

Peut-être s’en va-t-il tout simplement à la pêche au xiphias,
cette espèce de poisson paré d’une flèche de Cupidon en guise de nasal !

N.B. La photographie est empruntée aux ateliers d'écriture du journal "La Croix".

9 mai 2020

Le Slam du wigwam (Joe Krapov)

Je veux dire le slam du wigwam,
Déclamer le blues du papoose,
Crier les mots des maux des squaws
Et jeter l’anathème du totem
Sur l’oncle Sam, c’est-à-dire nous,
Colons d’Europe, Espagnols gnols,
Irlandais affamés de la ruée vers l’or,
Anglais bouffis de l’eau de feu,
Français trafiquants d’armes,
Saxons envahisseurs,
Le fusil toujours prêt
A saisir des terres nouvelles.

Peu importe l’amer Indien !
L’histoire l’appellera « sauvage »,
Nous lui amènerons la civilisation,
Qu’il le désire ou non,
S’il le faut au son du canon !

Nous avons dérobé toutes les ruses des Sioux,
Anéanti les Mohicans jusqu’au dernier
Car nous n’étions Pawnees de la dernière pluie.

Nous avons semé le tonnerre à l’ouest,
Nous les avons poussés sur le sentier des larmes
Et sur le territoire de leurs tribus fantômes
Nous avons avancé le grand cheval de fer,
La caravane, la diligence, le fil qui chante,
Posé des barbelés sur la prairie
Dicté la loi du 20e de cavalerie.

La ville se construit en dur,
C’est le progrès ;
Il faut savoir tourner, l’Apache,
Les westerns d’Hollywood
Où tu tombes du cheval,
Pagaies en canoë vers ton destin fatal
D’anéantissement total.

Je voulais crier le slam du wigwam
Déclamer le blues du papoose
Dire les mots des maux des squaws
Et jeter l’anathème du totem
Sur l’oncle Sam
Mais mon souffle tourne court,
Ma fièvre redescend :
Le postillon de mon discours
N’est absolument pas viral
Et ne peut pas grand-chose contre l’état dictatorial
Du mouvement capital
A part ceci, très dérisoire,
Que j’applaudis tous les soirs
Son arrêt provisoire à la station « Bazar »
Et que je rêve de planter
Un jour ou l’autre, en Normandie,
Mon tipi !

2 mai 2020

Kill the video and look to the stars ! (Joe Krapov)

Ah ça, c’est certain, nous en aurons vu des vidéos pendant le confinement de 2020 ! Elles ont défilé, les images qui bougent, dans nos boîtes à lettres électroniques, sur nos écrans après le clic, sous forme de liens qu’on se renvoyait…

… quand elles n’étaient pas en fichier attaché ! Et c’est là que le bât a blessé. Hier, alors que je travaillais en urgence à la confection du diaporama ci-dessous, est tombé un message de mon hébergeur M. Mailer Daemon : « Votre boîte email est presque pleine ! ».

Pour sûr : 98% ! Encore un qui baisse la barrière juste avant l’arrivée de la locomotive au passage à niveau !

Je ne sais pas à combien de MO j’ai droit chez M. Daemon, mais c’est vrai que mes correspondant·e·s ont réussi à me passer par messagerie des fichiers son de 27 MO et des vidéos attachées pesant bien plus encore comme s’il en pleuvait.

J’ai mis tout ça vite fait bien fait à la corbeille et tout est redevenu normal.

De toute façon, moi j’avais arrêté de filmer pour les mêmes raisons. Ca prend trop de place sur les disques durs externes et des plombes à charger sur Youtube. Je suis devenu un adepte des diaporamas musicaux. Et le dernier, franchement, je le trouve très réussi !

Il est revenu le temps du muguet. En ce début du mois de mai, je vous souhaite plein de bonheurs à toutes et à tous ! De préférence sans vidéos attachées !

25 avril 2020

Le Jeu d'Emile Uro (Joe Krapov)

Questions bleues de Mme Leprieur d’Agon-Coutainville (Manche)

1) Dans une comptine célèbre, quels sont les deux types d’animaux qu’on arrose lorsqu’on fait pipi sur le gazon ?

2) Que se passe-t-il quand on prend sa vessie pour une lanterne ?

3) A part la transformation des urinoirs en objets d’art, Marcel Duchamp avait une autre passion. Laquelle ?

4) Dans quel pays d’Europe le ciel est-il si gris qu’un canal de l’urètre s’est pendu ?

5) Quel est le nom de la fontaine qui représente un enfant en train d’uriner ?

6) Quel est le chanteur qui pisse comme je pleure sur les femmes infidèles ?


Questions blanches de MM. Serge Lama et Alain Delon de Niort (Deux Sèvres)

7) Quel est le coureur cycliste positif qui urine dans une éprouvette à l’insu de son plein gré ?

8) Est-ce qu’un pisse-froid peut attraper la chaude-pisse ?

9) Dans les pays où il pleut comme vache qui pisse, existe-t-il des tonneaux en forme d’urinoir pour recueillir l’eau de pluie ?

10) Quel réalisateur de cinéma français a été à deux doigts d’intituler son film « Laisse pisser, c’est une valse ! »

 
Questions rouges deM. Giuseppe Bottazzi, dit Peppone, à Bruscello (Italie)

11) Quel est le nom du photographe qui a pris cette photo ?

DDS 608 pigeon

12) Quel est le nom du photographe qui a pris cette photo ?

DDS 608 170226 Nikon A 220

13) Dans quelle ville chère à Bongopinot a été prise cette photo ?

DDS 608 pissotiere

14) Dans quel album de ses aventures le pilote automobile Michel Vaillant est-il obligé de consulter un auto-urino-laryngaragiste ?

15) Quel est le nom de cet installateur de sanisettes dont l’associé était M. André Castelot ?


Questions Banco et Superbanco de M. Alexis Raneau, de Bergerac

16) Dans quel film un petit garçon tout nu exhibe-t-il son zizi en déclarant « Si j’aurais su j’aurais pas v’nu !» ?

17) Question super banco attenante : ce film est tiré d’un roman. Quel en est l’auteur ?

18) Quel est le titre de ce roman dans lequel les habitants d’un village du Beaujolais se déchirent à propos de l’emplacement d’une pissotière ? (Pour vous aider ça commence comme par une querelle de clocher et ça se termine en nom d’oiseau).

19) Question super-super banco attenante : qui a écrit ce roman ?

20) Quel écrivain a dit « Je ne connais rien de plus agréable que pisser. Si j'étais riche, je pisserais tout le temps. »


Réponses

1 Les coccinelles et les limaçons.   2 On se brûle.   3 Le jeu d’échecs.   4 La Belgique.   5 Le Manneken-Pis.   6 Jacques Brel (Amsterdam).   7 Richard Virenque.   8 Oui s’il n’a pas froid aux yeux et ne craint pas de fréquenter les quartiers chauds.   9 Je ne sais pas car j'habite en Bretagne où il ne pleut jamais mais ailleurs tout est possible, tout est réalisable.   10 Georges Lautner.   11 Robert Doisneau.   12 Joe Krapov.   13 Sablé-sur-Sarthe.   14 De l’huile sur la piste.   15 JC Decaux (Eh non, ce n’est pas Alain !).   16 La Guerre des boutons.   17 Louis Pergaud.   18 Clochemerle.   19 Gabriel Chevallier.   20 Alphonse Allais.


Un QCM de rattrapage pour les candidats malheureux qui auront marqué moins de huit points ? 

Quel personnage célèbre s’est préoccupé de dispenser avec bonheur des édicules destinés au soulagement vésical de la gent masculine ? 

q  Le directeur du cirque Mérinos

q  Le pape Pie VII

q  L’empereur romain Vespasien

18 avril 2020

Personne ne t'a dit d'André ! (Joe Krapov)

DDS 607 Citroën sur la Tour Eiffel

Dans le Bistrot des Six troènes
Le mastroquet a trop de haine !

A-t-on pas idée ? Un covID 19 !
Plus un seul client !
Pas même deux chevaux de retour !
Plus une seule amie sise ailleurs qu’en sa maison !
Plus une seule déesse sous la suspension !

Et pourtant, et pourtant
Le Café des Six troènes,
C’était l’attraction, avant !

Tout le monde est confiné !

A boire son fonds,
S’il est condamné
Il touchera le fond,
Fermera l’estaminet
Et, cela est connu depuis Boby Lapointe,
Dans un commerce c’est moche quand le fonds fond
Poil aux pieds.




Si encore on pouvait

Aller faire le Tro Breizh,
Prier pour le retour
Des beaux jours,
Visiter Saint-Tropez
Ou danser le foxtrot
Sur le Trocadéro !

Macache ! Faut pas bouger,
Pas s’attrouper,
Plus voir les courses de trotteurs
Ranger sa trottinette
Des voitures !

Le théâtre aussi est fermé !
C’est niqué pour les Troyennes
Et râpé pour les Atrides
A cause de cet apatride.

Le général Trochu
A déclaré la guerre
Mais c’est par trop la pénurie
De masques à gaz :
Maginot s’atrophie
Et se sent naze
Sur toute la ligne.

DDS 607 1200px-Louis_Jules_Trochu copie

Vraiment tristes tropiques !
Amère valse de Levi-Strauss !
Aucune astrologie
N’avait prévu que la trotteuse
S’arrêterait sur « catastrophe ».

DDS 607 Pub citroën

Dans le Bistrot des Six troènes
Le mastroquet a trop de haine !
Pareil à Castro il éructe :
C’en est trop, il veut un trophée,
Pangolin ou chauve-souris !

Il décroche son vieux tromblon
Et sort dans la nuit déverser
Son trop plein d’ire sur le covid.

Il défouraille pis qu’à Sceaux
Ou à la Foire du Trône,
Tire sur le capitaine Nemo,
Le postillon de Longjumeau,
Le virus sans visa
Qui nous sort des naseaux
Et nous rend tous gagas.

Autant chanter
« Il Trovatore » à Beethoven
Finissant son dernier tableau !

J’ai demandé à la Lune,
Dyane, qui a vu ce spectacle :
Jamais elle n’a tant méhari ! 

Citroên méhariDDS 60

11 avril 2020

Les Aveux d'Haroun El Poussah (Joe Krapov)

DDS 605 Raymond Kopa

J’étais sur ce sofa quand Kopa écopa d’un méchant pénalty ; l’arbitre s’appelait Coppi, comme Fausto, et c’était à Sofia, chef-lieu d’la Bulgarie.

J’étais sur ce sofa quand Sophie se défit de tous ses beaux habits et fauta un iota.

J’étais sur ce sofa à manger du moka lorsque Mocky tomba dans un méchant coma après avoir commis tant de films très moqués car aucun du niveau de Pépé le Moko.

C’est sur ce sofa là que j’ai lu Modiano, Akim, Kamo (Pennac), Kerouac, Chaval et Gus Bofa (ici la rime est riche !).

C’est sur ce sofa-là que Lagaffe a gaffé et que De Mesmaeker une nouvelle fois ne signa pas contrat.

DDS 605 fox-et-croa-l-emprunt-quotidienSur ce sofa passa tout le gotha : Truffaut, Léaud, Sapho ; ici Nino Rota et Verlaine vomit, Rimbaud gifla Basile Boli et puis lança la tombola du Stromboli. Ont défilé ici Philémon et Baucis rejoints à la coda par Alexandre Lagoya, un joueur de cora des îles sous le vent (en fait Bora-Bora), le directeur des disques Ocora, l’inventeur du Coca-cola, Michèle Cotta, Benoît Dauga, Alice Dona qu’on adora, qui se dopa et répéta toute la doxa du mouvement des bodegas de Mendoza et même aussi Fox et Croa !

Sur ce magique sofa on se gaussa de ces beaux gars, Nicky Lauda, Robert Rocca, Emile Zola, Podalydès, Donatello et Jean Roba.

Sur ce sofa qu’est-ce qu’on a ri de Deborah, de Sorayah, Mona Lisa, Nick et Nora, Rona Hartner, Lotharingen et Konakry ! Du mollah Omar, de Radio-Nova, de l’auteur de la Torah, de tous les ayatollahs et même de Saint-Thomas qui ne voulait pas nous croire quand on lui affirmait que son amour était parti avec le loup dans les grottes de Rocamadour (il en fit un zona par la suite !).

Sur ce sofa on rigola, on caressa des chats, surtout des angoras, on visionna maître Yoda et des vidéos de yoga, on cria « hop-là ! », on yodla au-delà de tout ce qui est permis dans le kama-soutra en matière de cris !

Sur ce sofa on osa tout et jamais on ne mit le holà à quoi que ce soit : on y gueula djobi-djoba, on y joua au jokari, on y chanta du Joe Dassin, on y moqua Michel Jonasz plus chauve qui peut que Charles II à son retour des grandes Jorasses quand il se shootait à la Josacine et voulait jouait de l’ocarina.

Sur ce sofa, la semaine dernière, se donna Lola Rastaquouère !

Sur ce sofa on s’y lova, on ânonna, on y alla à Canossa, on annota Benjamin Stora, on pelota Paula, la cousine Rosa et toutes celles qui voulurent bien nous laisser faire (les autres nous giflèrent, en colère, ou alors nous violèrent, en chaleur). Je me souviens encore de Constance Bonacieux, de Nicole Notat et d’autres audacieuses de la montée aux cieux comme de Fausta Tulmouche, reine des Sainte-Nitouche le tiercé pas dans l’ordre !  Sur ce sofa, on y sauta même des repas ! On dansa la soca sans qu’Iznogoud le sache, on y but du soda et y engloutit des tonnes de gelati Motta aux germes de soja.

Ce sofa sur lequel Aladin me faussa compagnie n’était qu’un vieux tapis volant qu’il me faucha ! Il mérite l'échafaud, ce fâcheux ! Heureusement me sont restés les rêves des mille et une nuits que j’ai rêvés dessus dans l’humble médina où l’on me confina à cause du corona lorsque j’étais pacha.


N.B. Il n'y a ni nota bene ni post-scriptum à cette divagation de calife bonasse !

DDS 605 haroun-el-poussah

4 avril 2020

Le Rastaquouère (Joe Krapov)

La Renaissance sportive de Libercourt (section ballet) en 1946 01

Voilà : tu es content d’avoir récupéré cette photo de 1946 sur laquelle on voit ta mère, ta grand-mère, ta tante Lucie, sœur de celle-ci, et surtout tes deux autres tantes du côté paternel : Paulette et Marie. Tu reconnais aussi une grande copine de ta mère et de Lucie, Andrée V.

Tu trouves que c’est vraiment dommage d’hériter d’une photo en si mauvais état mais tu es quand même épaté de ce qu’on trouve entre les pliures : une belle absence de grain, une coloration entre le sépia et le noir et blanc, du joli détail sur les visages.

Tu sais qu’il y a Alfred Langlet à droite, tu apprendras bientôt que c'est Fernand Catenne à gauche. Alors tu tapes sur Google «Renaissance Sportive de Libercourt» et tu atterris sur ce site, Histo Libercourt et surtout sur cette page.

En bas de celle-ci qu’est-ce que tu trouves ? La même image et d’autres de cette section «ballet» de la RSL. Mais quel dommage que ces photos soient de si petite taille !

La Renaissance sportive de Libercourt 3 (récupérée sur Histo Libercourt) 68102114


Avec un peu de technique on peut arriver à les agrandir. Et puis tu peux joindre, pour faire un joli billet de blog  à destination de nonagénaires nostalgiques, les autres photos que tu possèdes de ces jolies jeunes filles de 13 ou 14 ans.

Et c’est là que ton unique neurone se remet à fonctionner – on ne remerciera jamais assez le confinement qui lui accorde tout ce repos inattendu – et tu te dis que c’est peut-être par l’intermédiaire des deux jeunes sœurs de ton père que ta mère a connu ton père et que ton père a connu ta mère.

En tout cas tu comprends pourquoi, tous les premiers de l’an, elle ne ratait jamais l'occasion de regarder à la télé le concert de la nouvelle année pour voir exécuter « Le Beau Danube bleu » dans les beaux décors de Vienne !

Et tu comprends aussi que tu es un rastaquouère dans cette famille : tu as lu des tonnes de bouquins, tu écoutes de la musique classique, tu as voyagé, tu écris, tu as épousé la Denise, une fille de la ville, enfin, d’une autre ville mais… Mais… MAIS…

Tu danses comme une patate, le rastaquouère !

28 mars 2020

C'est celui qui Jabberwockquidditch qui l'est ! (Joe Krapov)

DDS 604 Jabberwocky 2423932

Il était Wimbourne et les poursuiveurs
Fondaient dans l’hermione et s’y confinaient.
Les Suédois étaient trop courts du museau
Et les Holyheads harpies horcruxaient.

- Prends garde au méchant Jedusor, enfant !
A ses griffes qui happent, à sa gueule qui mord !
Méfie-toi de l’oiseau détraqueur, et fuis devant
Le très boutenchoc serdaiglatraptor ! »

Emportant avec lui son effrayant cognard,
Il partit en quête du vivet doré.
Contre l’arbre moldu, il alla s’adosser
Et se mit à réfléchir un instant :

- Pré au lard ! Choixpeau, phénix et Tutshill !
Que Bièreobeurre Porpington me vienne en aide !
Que ses ailes d’argent me magicprotectionnent !
Que je sois vigoureux comme le Rowlingstone ! »

Il était encore tout à ces pensées fort souafles
Quand le grand Jedusor, les yeux emplis de flammes,
Fendit le dumbledore à pas mangemortels
En ponctuant sa course de soucoupes de feu.

Et une ! Et deux ! Et tiens ! Et vlan ! Sans une trêve,
Le balai dispensa ses reliques de mort.
Une fois la bête à terre, il lui ôta la tête,
Et l’envoya danser dans les trois anneaux d’or.

- Le grand Repousse-ombrage par ta lame est tombé ?
Viens vite dans mes bras, mon enfant portoloin !
Ô broumseupe journée ! Fourchelangue et diadème ! »
Glouffa le père absent dans un élan de joie.

Il était serpentard et les chocogrenouilles
Sprintaient dans le poufsouffle et s’y poudlardillaient.
Les frelons de Queerditch étaient en pétuniage
Et les Porskoff cogneurs, galamment, pinceviffaient.

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Le défi du samedi
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