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Le défi du samedi
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28 mars 2010

Filer comme un zèbre (Joe Krapov)

- D’abord, comprends le concept ! Visualise le processus, sens ce qui se passe, une double action en fait : torsion, étirage. Ton job sera d'empêcher la torsion de happer tes fibres en pinçant ton fil et en tirant en arrière tes fibres. Tu vas devoir simultanément pédaler, tenir le fil, tenir les fibres, étirer les fibres, alimenter l’orifice avec le fil créé… Attention, tu vas trop vite ! Aaargh ! Tu as tout emmêlé !
- Désolé, madame Pénélope, mais finalement, je crois que je vais aller l’acheter, mon pyjama à rayures !

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28 mars 2010

Avoir une araignée au plafond (Joe Krapov)

J’ai une araignée au plafond
Qui voudrait faire le ménage
De fond en comble dans mes combles !

- Tout ce foutoir, c’est la folie !
Dit-elle en balayant là-haut.
Qui m’a fait un Charlot pareil ?
Ces vues d’un esprit détraqué,
Ces mots qui jouent, qui s’entremêlent,
Ce goût pour l’almanach Vermouth
Qu’il doit boire au goulot…
Il faut pas être dégoutée
Pour crécher dans le ciboulot
D’un type aussi mal dérangé ! »

D’entendre ça je prends la mouche
Et ce qu’elle jette depuis là-haut…

Je le balance sur la(sa) toile !

28 mars 2010

Se pelotonner (Joe Krapov)

Ah ! Le charme des billets de mille ! Avec un peu de chance, le hasard faisant parfois bien les choses, il se pourrait ce soir que je me pelotonne virtuellement contre, tout contre Adrienne, Berthoise, Brigou, Caro_Carito, Cartoonita, Captaine Lili, Joye, Kate, Kloelle ou contre MAP, Martine27, Poupoune, Rsylvie, Venise, Virgibri et plein d’autres 9 par 9 ! Quelle belle orgie de mots cela ferait !

Maintenant, si c’est contre Papistache, Walrus, tiniak, Zigmund, Végas-sur-Sarthe, Oncle Dan, Sebarjo, Trainmusical ou Stipe je l’avoue bien volontiers : cela ne me fera pas le même effet !

28 mars 2010

Châteaux en Espagne (Joe Krapov)

Chaque été, sur la plage, c’était la controverse entre Val, Yann et
Olive. Si Yann qui était le cadet se contentait de faire, comme à
l’école, des pâtés, les deux grandes se chamaillaient toujours à coups
de pelles. L’une voulait bâtir l’Escurial de Madrid, l’autre l’Alhambra
de Grenade. Maman n’intervenait jamais car elle souhaitait qu’on élevât
le débat et les enfants à l’estréma-dure, comme elle disait dans son
sabir. C’est bien souvent papa qui, toujours en train, plus diplomate,
suggérait que l’on construisît, avec l’eau et le sable de la plage de
Santander, une locomotive.

27 mars 2010

Quatre photos prises à Venise (Joe Krapov)

DDS99_brume_sur_la_riva

DDS99_la_douane_de_Venise

DDS99_Cheval_d__cume_v_nitien

DDS99_la_Salute


Si vous désirez les imprimer, les encadrer,
en faire des cartes postales pour envoyer à vos ami(e)s,
illustrer votre blog, vous pouvez, c'est cadeau !
Les fichiers images non réduits sont téléchargeables ici :
http://dl.free.fr/ohbOdVS9e

Bon potlatch !

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20 mars 2010

Twitt-heure (Joe Krapov)

DDS98_bandeau_Twitter

DDS98R_Aragon

Louis_Aragon
Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard !




 

DDS98R_JK

Joe_Krapov Ben justement ! Vivons ! On apprendra plus tard ! Qu’Elsa crie « Olé ! » et grimpe aux rideaux !


 

DDS98R_caro

Caro_Carito Un cadran solaire, c’est parfois quadrangulaire. Tandis qu’un cadre en goguette est toujours bien rond chez  Caro.


 

DDS98R_Otto_EkolOtto_Ekol

- Passe en première !

- Une seconde !

 

DDS98R_Noeud

Nœud_gordien35
 Il y a peu de papillons qui lisent Minute !

 


DDS98_PAL

Pal_Sarkozy
Tu vas pas nous chier une pendule parce que t’as perdu ta montre ?

 


DDS98R_Godnat

Tatie_Godnat
Il y a plus d’horloges franc-comtoises que d’hors-loge Francs-maçons

 


DDS98R_woody

Woody_Spinoza
Est-ce que la vie c’est court ? Est-ce que la vie c’est long ? Est- ce que la vie c’est lourd ? Est-ce que la vie c’est con ?

 


dds98R_einstein

Einstein_MC2
Est-ce que le temps s’écoule plus vite quand on est cool ? Est-ce qu’il trépide quand on est speed ?


 

DDS98R_marquise_pliz

Marquise Bombeplizz
Chez nous on ne nettoie le lustre que tous les cinq ans

 



DDS98R_BNF
BNF
75 On a conservé les riches heures du duc de Berry mais pas les laborieuses journées du pauvre Martin, serf.

 



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Saint-Pierre_Saint-Simon
Qu’as-tu fait de ton temps sur cette terre ? » demanda Dieu à Dostoïevsky.

- L’Idiot…



DDS98R_st_pierre
Saint-Pierre_Saint-Simon
Mais avant que le Russe n’ait pu ajouter un autre titre, Dieu se tourna vers moi et demanda : - Et toi, Joe Krapov ?




DDS98R_JK

Joe_Krapov
 Pareil ! J’ai fait l’idiot !

 


DDS98R_Jean_Dulent

Jean_Dulent
Aller voir au cinéma « Le jour le plus long », « La vingt-cinquième heure », « Un été 42 » ou « L’année des méduses », ça prend du temps !

 

DDS98R_Jean_Dulent
Jean Dulent
Le plus long film que j’ai vu, c’est « Sept ans de réflexion ». C’est bien simple, quand je suis sorti de la salle, Marilyn était morte !

 



DDS98R_JK

Joe_Krapov
Saturne pas rond dans ma p’tite tête !

 



DDS98R_JK
Joe_Krapov
Le temps peut bien manger ses enfants s’il le veut. Mais qu’a-t-il fait des miens que j’avais tant aimés ?

 



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Joan_Krapovna_la_mère @Joe Krapov
Ils ont grandi mon fils, par la grâce de Dieu ou par loi de nature et se sont envolés hors du nid familial.

 



DDS98R_JK
Joe_Krapov @Joan_Krapovna_la_mère
Maman… ne me dis pas qu’ils sont devenus vieux ? Moi j’ai juste vingt ans ! Et toi… quelle santé !

 



DDS98R_Joan

Joan_Krapovna_la_mère @Joe Krapov
Mais toi, sombre crétin toujours piqué au jeu, vois donc que tu n’es plus ce que tu as été ! Ouvriras-tu les yeux ?

DDS98R_JK

Joe
_Krapov Le temps peut bien manger ses enfants s’il le veut. Moi je rêve éveillé et je m’en trouve bien !

 


DDS98R_JK

Joe_Krapov
Bon vent à mes enfants ! Qu’ils soient aussi heureux que nous sommes parfois. Et… à dimanch’ prochain !

 


DDS98R_JK

Joe_Krapov @mademoiselle_Zell
Oui, ma fille, je sais ! C’est un peu énervant. Je n’aurai pas changé Tout aussi fou qu’avant !




DDS98R_JK

Joe_Krapov @monsieur_jibhaine
Enfoiré ! Bravissimo ! http://tinyurl.com/yautevo

13 mars 2010

Rivalité mortelle entre deux vedettes de l'écran (Joe Krapov)

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N° 2806 du 11 septembre 2011
Magazine féminin et féministe furieusement tendance

SOMMAIRE

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Scoop

Oursama Bear Laden retrouvé congelé dans un réfrigérateur de la même marque !

Voir en page 3


Anniversaire
DDS97_banquise

11 septembre : Tout va très bien madame la banquise !


Voir en page 5



DDS97_madame_nina

Horoscope :

Les prévisions de madame Nina pour l’élection de l’Empereur en 2012


Voir en page 23





People

Les folles nuits de l’Elysée par Isaure Chassériau :
Carla y enregistre son prochain disque !

Notre reporter a obtenu un entretien exclusif de la première dame de France

Voir en page 27


Mode Hiver 2011 DDS97bjork

Le retour de la fourrure
mais pas du fou-rire en Islande

par Val' Kidnap


Voir en page 32






DDS97charles_camilla

Littérature

On a retrouvé un poème inédit
et salé de Charles à Camilla
!

Voir en page 35








Littérature

Un nouveau feuilleton de Joe Krapov sur les vedettes du petit écran et une interview de Toncrate :

« Plus je lis Joe Krapov, plus j’ai l’impression que cet homme est fou !»
« Et si c’était une femme ? » interroge Papistache

Voir notre supplément littéraire


Poupoune obtient le Grand prix du roman policier
au festival de Cognac :
"Je trouve l’inspiration au petit matindds97_poupoune de mes nuits d’insomnie en croisant les éboueurs malins et maliens
!""

Voir notre supplément littéraire





DDS97_NYPDMusique

Neil Young plagiaire de Dalida :

Son tube « Words » sur l’album « Harvest » n’est qu’un plagiat de "Paroles Paroles" !

Voir en page 43


N'hésitez pas à cliquer sur les liens de notre revue électronique pour lire les pages intérieures du journal !

6 mars 2010

Second Life (Joe Krapov)

Non exempt de duplicité, le barman m’avait fort servi en triples secs. Maintenant, je voyais double. Pour sortir, j’empruntai l’escalier en trompe-l’œil et partis dans les vignes du Seigneur. Grâce aux paradis artificiels, j’avais traversé le miroir.

MAP59


Au réveil je dus me rendre à l’évidence : un double de moi-même était bien tombé amoureux de MAP et m’offrait son reflet de fan dans la glace. Le revers de la médaille, c’est que j’étais retourné vivre dans le Nord. Voilà qui m’apprendrait à briser le cœur des jeunes filles d’Iowa avec des photos de crocus printaniers.

DDS_96_MAP_Crocus

27 février 2010

Un monsieur attendait (Joe Krapov)

dds95_perroquetOlivier commençait à trouver le temps un peu long. A vrai dire, il attendait depuis trop longtemps maintenant la jeune femme qui lui avait donné rendez-vous dans ce café sans lui fixer le jour exact de sa venue. Cela faisait plusieurs jours déjà qu’il venait à l’heure dite s’asseoir près de la fenêtre dans ce bistrot dont la vue donnait sur les quais humides. Aujourd’hui, c’était la Saint-Médard et il pleuvait.

DDS95Il aurait pu mettre sa main à couper que, quarante jours plus tard, il pleuvrait encore dans ce port breton où il avait amarré son bateau. Par contre, que celle qu’il avait surnommée « la truite » serait devenue alors sa maîtresse, ça il commençait à en douter sérieusement. Cela faisait trop de temps maintenant qu’il venait boire son jus tout près du perroquet où pendaient les chapeaux des clients.

Il se sentait gros Jean comme devant. Et pourquoi d’abord devait-il se mettre la ceinture alors que, dans une rue derrière, il l’aurait juré, il y avait de la demoiselle de bas étage qui n’attendait que ça, l’amour à la « vas-y papa », des reines de l’allumette polka qui se bougeaient les fesses pour bien moins que trois cent millions.

Mais Olivier préférait attendre encore. Quand on va chercher de l’or, on ne s’arrête pas auprès de la première marchande de poisson venue pour contempler son nombril en forme de cinq, on ne va pas au bal des gens de maison faire la jolie foire, courir les quatre jupons ou écouter la complainte des filles de joie.

Il avait rencontré la belle Arabelle chez les barons de Ballencourt. L’étrange concert de Marie Scandale, la violoncelliste, avait été suivi de la Bacchus-bourrée qu’Eugénie de Beaulieu avait dansée près de la pendule. Puis ce fut la complainte mécanique des boîtes à musique d’Arabelle qui scanda les mouvements lascifs de Dolly 25 pendant qu’elle faisait du strip-tease.

Tandis que les autres messieurs dansaient, tout en restant sagement assis, la gavotte des bâtons blancs que retenait mal leur Eminence, lui avait flashé sur l’élégante musicienne qui faisait sortir de la boîte à Pandore les quatre vents de la beauté.

Et maintenant, c’était la chanson pour un jour de pluie ! Un monsieur attendait la souris d’Angleterre, la reine des Amazones qui lui posait lapin !

Olivier s’énerva. C’était la première fois qu’on le traitait ainsi. Tout en glissant un billet dans la soucoupe, il ramassa sa page d’écriture, salua ses compagnons des mauvais jours et sortit dans la nuit.

dds95_chapeaux

Ici, deux fins possibles :

DDS95_macchab_e1)    Olivier William se rend dans l’établissement louche évoqué plus haut. Le boxon porte l’enseigne du « Bateau-lavoir ». A l’intérieur, son choix se porte sur une prostituée prénommée Barbara mais avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit, quelqu’un s’interpose. C’est un grand marin noir. Olivier craque. Il lui donne des coups de parapluie, le pugilat dégénère : le marin lui tranche la gorge d’un coup de rasoir. Bonjour l’assassinat ! Le commissaire réclame une autopsie et on emmène le corps à la morgue. Là, par pudeur pour la jeune stagiaire Tiphaine Le Dantec qui s’écrie « Jésus Marie Joseph !» en voyant arriver ce qui reste de monsieur William, Patrick, l’Irlandais du service, pose son chapeau breton sur le bâton blanc d’Olivier.

dds95_freres_jacques2)    Olivier Lepetit, retraité breton, rentre chez lui. Son bateau s’appelle La Marie-Joseph. A bord, sa femme l’attend dans son grand lit blanc.
- Bonsoir mon grand ! lui lance-t-elle. Quelle chanson es-tu allé vivre aujourd’hui ?
- Un monsieur attendait ! Et toi, qu’as-tu fait ma douce ?
- Oh moi ! Monsieur Lepetit le chasseur, comme d’habitude !


Il va se laver les dents, enfile son pyjama, s’allonge et elle n’a pas le temps de lui chanter « Frère Jacques » qu’il est déjà endormi.

20 février 2010

Citations colorées emplies de sentiment (Joe Krapov)

Les sinistres racistes s’arrêteront-ils de broyer du noir un jour ? (L’oncle Tom et l’oncle Bens)

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Elle a beau être plus fière qu’un bar-tabac, elle n’a aucun mérite, pas même agricole : c’est naturellement que la carotte est orange. Maintenant, si on veut savoir pourquoi elle est rouge à l’entrée du débit, pour moi, c’est un mystère. (le maréchal Pétun)

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Soit, les nobles ont le sang bleu. Mais de quelle couleur devient-il quand ils sont rouges de colère ? (Viollet-Leduc)

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- Comment vas-tu ce matin ? » demande Paul McCarmin.
- I feel fine » répond Jaune Lennon.
(tiniak in “George Arraisonne le sous-marin jaune sous les combles »)

090503_001

C’est en s’habillant de vert Véronèse
Qu’on peut se sentir tout à fait à l’aise.
(Blaise Pascal)

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Après avoir enflammé le cœur d’amadou d’Amadeus,
Constance a amadoué La Fontaine.
(Christine Lagarde et Christine Michard)

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Le jardinier du roi, s’il a des soucis roses, doit il avoir les foies ?
(Le Nain)

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Le noir et le café au lait ne sont pas sa tasse de thé :
le raciste en a ras le bol !
(L’ami Ricoré)

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L’avocat est marron ou le juge est un bleu,
Toujours les innocents sont frappés de stupeur
Et le parquet reluit qui brosse avec fureur
Dans le sens du pouvoir. Que voulez-vous de mieux ?
(Racine in « Les Plaideurs »)

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Lorsque le vent fouette le pays bleu lavande
La cigale prend l’air :
Elle devient gracile.
Le poète s’émeut :
Le félibre est fébrile.
(Mistral)

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On est toujours très étonné, lorsqu’on épluche la liste des couleurs de Wikipédia, de voir qu’il existe une couleur « beurre frais » pour les gants mais pas de couleur «fromage avancé» pour les chaussettes.
(La mère Denis)

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Quand une aubergine vous met une prune on est toujours à deux doigts de lui envoyer une pêche, on fait flèche de tout bois, on devient irascible, on voudrait l’atteindre. (Robin Hood)

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La feuille morte ne sait jamais sur quel pied danser ;
Les escargots qui vont à son enterrement non plus.
(Prévert)

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Bien malachite ne profite jamais mais le bleu canard qui bleu barbeaute est le bleu roi du bleu pétrole. (Oncle Picsou)

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Si le jaune moutarde te monte au nez quand le dentiste vaniteux
ramène sa fraise, dis lui d’écraser sa banane
(Tarzan content, payé rubis sur l’ongle. Zoulie pacotille, Missié !)

Esprit d’Hergé période Tintin au Congo, sors de ce corps !

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Quand on est indécis, l’indigo et l’autre :
« N’y va pas ! » (L’âne de Buridan)

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Ne te fais pas de mouron, jaune canari ! (Grosminet)

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De l’audace ! Toujours de l’audace ! Il faut albâtre le fer quand il est chaud sinon on se retrouve très vite bleu charrette ! (Danton)

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L’éléphant est d’humeur acariâtre quand il fait un temps gris souris. (Hannibal)

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Je ne trouve pas safran qu’on ne veuille pas me dire
qui a cassé ce vase ! (Clovis)

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Quand quelque chose cloche à l’abbaye,
le rouge cardinal a le bourdon. (Richelieu)

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- Le caméléon n’aime pas l’arc-en-ciel. Je répète :
Le caméléon n’aime pas l’arc-en-ciel ». Boum !
(Le capitaine du Rainbow Warrior)

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Devant la cuisse de nymphe émue, l’asperge éberluée entre en effervescence et se pousse du col pour toucher l’azur clair.
(Joe Krapov)

090503_001



13 février 2010

Guy Léclair dans "L'apoeucalyptusse est pour demain" (Joe Krapov)

- Dans ce mano à la mano, je sens que je perds pied !
- Eh bien, mets les pouces !
- Je ne peux pas. C’est interdit par le règlement.
- T’es pas obligé de lui obéir au doigt et à l’œil, au règlement.
- Bien sûr que si ! Je ne tiens pas à être mis à l'index de la guilde des astro-internautes !
- Tu joues petit bras, je trouve.
- Sans doute mais il faut voir en compagnie de qui je suis : ce sont des géants et des géantes. Et puis ça n’est pas la première fois que je l’annonce, que je vais passer la main.
- Dans le dos ?
- Non, non, je vais le leur dire bien en face, les yeux dans les yeux.
- Ca va prendre quelle forme, ton "paume paume paume paume"à la Ludwig Van ?
- Une question aussi majeure doit faire l’objet d’une contribution, comme il se doigt.
- Houla ! T’as peur de rien, toi ! Pas même des contradictions !


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La suite se déroule à l’hôtel de Rennes-Métropole, un bâtiment si esthétisant que Joe Krapov lui-même n’en possède aucune photographie. Voici l’église du vieux Saint-Etienne à la place.


dds93_intro


- Mesdames et messieurs, annonce le Président, l’intervention suivante, je préfère vous en avertir tout de suite en y mettant les formes, sera celle de monsieur Guy Léclair.
- Ah non ! Pas encore lui ! soupirent en chœur les conseillers de l’opposition et de la majorité.

Et ce qui doit arriver arrive : au moment ou Guy Léclair s’empare du micro le temps jusque-là clément au-dehors se gâte. A travers les grandes baies vitrées, on voit le ciel s’obscurcir comme si la nuit était tombée tout à coup. Un orage violent frappe le bâtiment flambant neuf d’éclairs, de grêlons, de coups de tonnerre et de rafales de vent.

- Mesdames, Messieurs, mes chers collègues, je serai bref. Après un an et demie d’explorations tous azimuts de la strato-littérature potentielle, après de nombreux voyages dans les galaxies du monde inté-rieur et maints récits d’anti-dissipation des brumes matinales, le temps est venu pour moi de couper le cordon, de lâcher prise. L’effort de 21st century schizoïd-manie que tout cela demande est surhumain et, contrairement à monsieur Hajtyla, je n’ai pas trois cerveaux. L’Enquête Sidérale sur le Grand Barouf Universel que je viens de remplir, ces rapports de réunions que je dois retranscrire afin qu’ils soient archivés aussitôt rendus, tous ces comptes, contes, comptages, recomptages et racontars qui vont emplir des tas de cartons à l’Etat Major Comique ont eu raison de ma santé mentale et de ma vieille carcasse. Je peux vous l’avouer désormais, je suis né en 1933. Je vous prie donc de bien vouloir accepter ma démission.
- Ho ? Enfin ? Euh… je veux dire ? C’est pas vrai ? Vous n’allez pas nous faire ça ? » proteste mollement le Président.

Le président interroge l’astro-internaute avec une grosse lueur d’espoir qui fait trembloter sa voix tandis que des yeux étincelants, scrutateurs et dubitatifs dans toute l’assemblée sont fixés sur l’aventurier de la Marche de Bretagne perdue.

- Surtout, reprend l’apprenti flying-saucier, deux des missions récentes que vous m’avez confiées se sont avérées trop épuisantes pour moi. Il s’agit de la quête du lipogramme en « a » sur la planète Catalpa du centaure : je sortais justement d’une tentative de description de la boucherie Sanzot à base de lipogramme en « O ».
- Sanzeau, je crois, monsieur Léclair !
- Sanzeau, oui, si vous voulez. Comme le whisky du capitaine.
- Et.. l’autre mission ?
- Fabriquer une rue en forme de suppose-histoire afin d’y garer ma fusée à l’horizontale.
- Mais, vous l’avez réussie, celle-là, si j’en crois ce document ?


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- Oui, bien sûr. Je l’ai tellement réussie que mon véhicule interplane-éther s’est mis à empester l’eucalyptus !
- Où est le problème ? Il existe d’efficaces déodoeuphorisants, non, de nos jours  ?
- Certes, mais avec ce suppose-histoire à l’eucalyptus, je suis devenu la risée de toutes nos collègues femmes dans cette docte assemblée.
- Non ? C’est vraiment pas de bol. Vous manquez de cul. Je veux dire, vous n’avez pas de pot !
- Si, un pot d’échappement. Je ne vois plus que la présentation de ma démission pour m’en sortir honorablement.
- Eh bien soit, vous nous mettez vraiment le couteau sous la gorge… Je l’accepte !

Là-dessus, Guy Léclair va se rasseoir. Du coup, l’orage cesse avec un dernier coup de flash*, comme pour immortaliser l’instant, et le professeur Zarkov-Krapov pose son stylo.


Flash_Gordon_D2_015_23

* La marque du flash ? Gordon, bien sûr !


6 février 2010

Conjugaison forestière (Joe Krapov)

La faim fait sortir le loup hors du bois.

dds92_loup

La foi fera sortir Monseigneur Dupanloup hors du bain.

dds92_dupanloup

L’odeur du cigare de George Sand faisait sortir Aurore Dupin des landes du Berry.


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Le vent de l’aventure fit tomber Alexandre du mât.


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Le péril à bord du navire fait sortir la famille du raton.


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La tarte à la crème sur son habit vert avait fait sortir de ses gonds Jean Dutourd.


dds92_dutourd

Il est possible que l’absorption du cassoulet de Chevallier ait fait sortir le vent du boulet Laspalès.


dds92_Laspal_s_Chevallier

S’il n’avait pas été malvoyant, le rugueux Homère n’aurait peut-être pas fait  sortir de son imagination les aventure d’Ulysse.


dds92_homere


Se peut-il que la vue du gendarme fasse sortir la main de ma sœur de la culotte du zouave ?


dds92_zouave

A cause de son caractère hitchcokien, la battue des chasseurs aura fait sortir l’oiseau Daphné du mûrier.


dds92_Oiseaux_

Après que le poinçonneur des Lilas eut fait sortir un confetti du ticket de métro de Serge Gainsbourg, celui-ci eut une inspiration soudaine. Le soir même il composa « la Javanaise ».


dds_gainsbourg

Lire les aventures du "Club des cinq" a rendu Françoise hardie.


dds92_club_des_cinq

Mais qui fera sortir Jacques du tronc ?


dds92_dutronc

30 janvier 2010

Le cimetière des filets mignons en croûte et des illusions sur la liberté (Joe Krapov)

DDS9101_westlakeDimanche, nous sommes tous morts. Nous tous, Mademoiselle Z., Monsieur J., Madame M. et moi. Oui, dimanche dernier, nous sommes morts de rire. Eclatés, explosés, pliés, dilatés ! C’est à cause de Monsieur J. qui nous a raconté sa dernière mésaventure. Comme dit Donald Westlake, ça n’arrive qu’à lui !

Depuis plus d’un an maintenant, Monsieur J. vit tout seul dans un appartement situé au rez-de-chaussée dans un quartier calme d’une ville que nous nommerons R. afin de ne froisser aucun pompier en France, en Navarre ni même en Bretagne et encore moins en Ille-et-Vilaine.

Dans son appartement, Monsieur J. a une télévision. C’est Madame M. et moi-même qui payons la redevance mais c’est lui qui la regarde. Samedi soir, sur FR3, Monsieur J. a revu le film « Blade runner » de Ridley Scott. On diffusait le « director’s cut » (non, ce n’est pas un gros mot, juste un concept un peu incompréhensible pour les fans âgés d’Eric Rohmer qui doivent aller sur Wikipédia pour constater que le cinéma hollywoodien est d’abord un commerce. Voir aussi le carnaval de « Brazil » de Terry Gilliam !).

DDS9102_Andro_des« Blade runner » est un film américain adapté d’un roman de Philip Kindred Dick. J’adore le titre français de ce livre : « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? ». A une certaine époque, avant que je ne rencontre Mademoiselle M. puis ensuite Monsieur J. et Mademoiselle Z., je lisais beaucoup. Entre autres choses, j’ai lu pratiquement tous les romans et les nouvelles de Monsieur Dick. Ils parlent de paranoïa, de manipulations, de drogue. Avec lui, nous naviguons en pleine science-fiction ! J’adorais la S.F. à l’époque. J’avais commencé enfant avec la bande dessinée « Les Pionniers de l’Espérance », j’avais aimé ensuite «Valérian et Laureline», «Le Vagabond des Limbes», lu les «Chroniques martiennes» de Ray Bradbury, dévoré l’intégrale des romans et nouvelles de Clifford D. Simak, Robert Sheckley et Fredric Brown.

Maintenant qu’on a dépassé le cap autrefois fatidique de l’an 2000, je ne lis plus de S.F. parce qu’on est en plein dedans. Le monde actuel est, ni plus ni moins, un roman de Philip K. Dick. Du moins, il me fait cet effet.

Dans son appartement, monsieur J. a aussi un ordinateur qui lui donne accès à Internet. Comme beaucoup de djeunns dgens de son âge, Monsieur J. laisse des messages sur Facebook. Tout de suite après la fin du film, il est allé partager avec ses blogamis ( ?) du réseau social ses impressions sur ce visionnage. Impression est un bien grand mot puisqu’il s’est borné à inscrire une phrase prononcée dans le film en ajoutant que c’était « une putain de chiée fin que la fin de Blade runner » (je traduis à ma façon « Fucking Blade Runner Ending »).

Puis il vaque à d’autres occupations sur la toile ou dans son logis. Peut-être fait-il sa vaisselle ou du rangement  (les parents sont toujours optimistes et très naïfs dès qu’il s’agit de leur progéniture !) ? Peut-être concocte-t-il de sa géniale musique ? Toujours est-il que, vers une heure du matin, il se déshabille et s’apprête à se glisser dans ses draps. C’est à ce moment là que les Martiens ont frappé à la porte !

DDS9103_mars_attacksCe n’est pas tous les jours que Mars attacks ! Histoire de ménager le suspense et de justifier le titre de cette histoire, je voudrais signaler que quelque temps auparavant, je m’étais occupé de mon côté à faire cuire dans ma cocotte-minute un filet mignon avec du vin blanc, des oignons, champignons, tomates et noix. Ensuite, avec Madame M., nous avions regardé « Liberté-Oléron », dévédé d’un film quelque peu dispensable de Bruno Podalydès mais on ne pouvait pas le savoir avant de l’avoir vu. A l’issue de ce visionnage, j’avais sorti le morceau de viande de la cocotte avec ses ingrédients et avais mis le tout à figer au réfrigérateur.

Les Martiens ont posé leur véhicule dans la cour de l’immeuble de monsieur J. Ils en sont sortis un par un. Ils sont au moins dix d’après le narrateur. Ils ont allumé leurs grosses lampes, balayé la surface des immeubles aux alentours du faisceau de leurs projecteurs. Ils portent des combinaisons à bandes fluorescentes et, avant de sortir l’artillerie, ils frappent à la porte. Si un jour cela vous arrive, faites comme Monsieur J., ouvrez et écoutez-les. Il m’est d’avis que si vous restez au lit avec vos boules Quiès à rêver comme un sourd ils auront tôt fait de défoncer votre huis à coups de hache pour venir vous sauver du danger.

Quoi ? Les Martiens sont bienveillants ? Oui, plus que vous ne pourriez le penser. Ils habitent la planète 18, leur camion est rouge et pour vous sauver du péril quand vous habitez à l’étage ils ont une grande échelle. Ce sont bien les pompiers de la ville de R. qui sont-là.

DDS9104_BladeRunner- Qu’est-ce qui se passe, demande Monsieur J. en leur ouvrant la porte, en slip, torse poil et jambes nues. Il y a un incendie ?
- Non. On vient pour vous. On a téléphoné déjà mais vous n’avez pas répondu. Vous n’avez pas l’intention de vous suicider ?
- Me suicider ? Non, pas vraiment. J’allais me mettre au lit, comme tous les soirs.
- Pourtant vous avez bien déposé un message en ce sens sur votre Facebook ?
- Sur mon F… Ah oui, la citation de Blade runner ? Mais... Non je vous rassure, c’est juste une citation.
- Bon faudrait voir à mieux contextualiser, la prochaine fois, hein ? Allez, bonne nuit monsieur. Et puis, la citation, vous l’enlevez, hein ! ».

DDS9105_F451Sur le Facebook de monsieur J, on peut lire ce dimanche matin : «Quel est le con qui a appelé les pompiers ?» Mais apparemment dans les relations fesses-bouquineuses de monsieur J., il n’y a pas de cons. On en a discuté, morts de rire, autour de l’apéro-vodka familial. Il doit exister, à la caserne Saint-G. ou ailleurs à R. ou en France une cellule de prévention du suicide qui veille, le samedi soir, sur les moteurs de recherche. Dès qu’ils voient apparaître le mot « mourir », ils envoient une escouade avec un parapluie. Une cellule efficace : même pas une heure après la publication de ceci («Tous ces instants seront perdus dans le temps, comme les larmes dans la pluie. Il est temps de mourir. »), les anges gardiens avaient téléphoné, trouvé l’adresse du zigue, embarqué dix gus dans le camion et déboulé chez le lecteur-spectateur de SF en slip. Efficace, non, les Big brothers watching you ? Comme quoi une courte phrase postée par monsieur J. a bien plus d’effets sur le monde que les milliers de romans-feuilletons à la con que monsieur K. publie sur le Défi du samedi, Kaléïdoplumes ou les Impromptus littéraires ! Mais ça, grâce à Monsieur Walrus, on le savait déjà.

Je peux les rassurer, les gars du commando anti-suicides. Un type qui boit du Saint-Nicolas de Bourgueuil sans cracher dessus et reprend deux fois du filet mignon en croûte de madame Eliane (c’est elle qui nous a filé la recette) revisité sauce Krapov, je ne le vois pas en train de se passer la corde au cou. Pas même une cravate du reste, bien que j’aie des photos compromettantes au sujet de cet ustensile inutile et du bonhomme dont je cause.

Il n’empêche, ce lundi midi, ma pitance était mince dans ma gamelle au boulot. Le filet trop mignon avait rejoint le cimetière de nos estomacs, il ne m’en restait qu’une petite rondelle et juste deux cuillers du kilo de haricots verts de la veille. Et je ne rigolais plus non plus côté «liberté d’expression et identité nationale».

Vous comprenez, de puis samedi, moi j’écris des épitaphes sur le Web. D’ici à ce que les trois Parques viennent toquer à ma porte ce soir à minuit et m’embarquent pour concurrence déloyale ! D’ici à ce que les infirmiers du Centre Guillaume Régnier ne viennent me passer la camisole de force ! D’ici à ce que la police ne fasse une descente et ne demande comme au bon vieux temps du KGB : « C’est ici Joe Krapov ? ». Difficile de répondre « Non, c’est en face ! » : on n’a pas de voisins de palier !

Voilà pourquoi, je le proclame haut et fort, « je suis immortel, j’aime la vie, je ne mourrai jamais ! Et tout ce que j’écris ou dis, c’est pour de rire ! » Et il faut croire que je fais tout ce qu’il faut pour ne pas avoir besoin de la police, de la justice, des médecins et des pompiers. La preuve, voici mon épitaphe personnelle, très révélatrice là-dessus :


« Ici s’angoisse Joe Krapov

qui n’avait pas de tics ni d’éthique mais des tocs :
a-t-il bien fermé le gaz en partant ? ».

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23 janvier 2010

La valise à Scherzos. 53, La cocotte en papier (Joe Krapov)

Dans la valise de Scherzos, Lemouton a laissé de côté les cahiers poussiéreux. Les trois autres locataires s’en occupent. Lui s’est emparé des chemises dans lesquelles il a trouvé des collages, des bouts de papier de toutes sortes, les cent mille milliards de poèmes (porqué no, Raymond ?) sur leurs feuilles à carreaux roses et la cocotte en papier faite avec une copie d’écolier à grands carreaux.

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Il la déplie et lit ceci : (ne vous abimez pas les yeux, cliquez sur l'image pour lire le texte ci-dessous ! Après ouverture, vous pouvez agrandir encore la taille d'affichage en cliquant sur ctrl et + plusieurs fois ; pour revenir à l'affichage normal faites ctrl et - ou ctrl et 0[zéro])

cocotte_depliee_1


cocotte_depliee_2

Sur une bande de papier séparée figurent la date, le nom de l’élève, sa classe, la nature du devoir et la correction en rouge du professeur. L’annotation de l’enseignant dit ceci :

«Elève Scherzos, vous avez une belle écriture mais vous êtes nul en ornithographe : vous n’avez compté ni les onomatopées, ni les noms d’oiseaux! Je mets 1 sur 20 pour l’encre et le papier».

16 janvier 2010

Le quatuor d'Alex Zampieri (Joe Krapov)

bouton_lion_et_moutonCe matin-là, l’homme de pouvoir était encore venu nous chercher des poux dans la tête.
Ce matin là, je m’étais mis en tête de changer de peau-sition.
Ce matin-là j’avais décidé de rendre mon tablier. Il fallait absolument que quelque chose changeât par ici !
Ce matin-là le vieux était encore venu les sermonner à coups de « Fais pas ci, fais pas ça !».

bouton_DieuCette fois-ci encore, il revenait à la charge à propos de notre nudité
Cette fois-ci encore le vieillard cacochyme qui ne se déplaçait qu’en compagnie des anges était venu jouer la charge de la brigade légère.
Cette fois-ci je devais faire quelque chose. Cet univers de stérilité et de débilité allait coûter cher à ma notation annuelle. Je sentais déjà se pointer l’accusation de gestion à la légère.
Cette-fois-ci encore il leur reprochait de ne pas consacrer assez d’énergie au temps de l’amour.

bouton_slipCe n’était pas faute d’avoir fait des efforts mais allez vous faire un slip, vous, avec des feuilles de platane !
Ce n’était pas supportable d’entendre ce vieux sabot chaque jour dégoiser contre les tourtereaux. Bon, OK, leur ménage c’était peut-être un peu la fête du slip.
Ce n’était pas juste que cet univers-là m’ait été attribué. Passe encore que le mouton et le lion n’aient pas lu La Fontaine, on ne pouvait pas exiger des animaux qu’ils fussent gros lecteurs et affables de surcroît, que le cheval n’ait pas de sabots et ne veuille pas tirer la charrue…
Ce n’était pas très sympa d’appeler Eve « l’hôtesse de l’air » sous prétexte qu’elle en brassait beaucoup.

bouton_nombril

Sans compter qu’il aurait pu y penser avant à inventer le petit bateau ou le Wonderbra !
Sans compter qu’il s’en passait de drôles dans leur bosquet une fois que le vioque s’était esquivé sur son bateau flottant.
Sans compter que La Fontaine, c’est un autre monde parallèle qui en a hérité. Une drôle de planète, là aussi !
Sans compter qu’Adam ne semblait pas être le responsable, le gentleman-cambrioleur, tout juste un effet l’Arsène !


bouton_AdamPendant qu’il y était, à régenter la vérole du bas-monde, il aurait pu apprendre à Eve à me tricoter un Marcel si ça le gênait tant de voir mon nombril !
Pendant qu’il s’éloignait, Marcel, avec son cortège d’anges, j’ai écouté un peu ce que le sar Pèle-Adam racontait à sa croqueuse de pommes.
Pendant qu’il en était encore temps, je devais contacter le syndicat. J’ai allumé l’ordinateur.
Pendant qu’il se faisait engueuler à cause de son slip mini mini mini, j’ai fouillé dans ma mémoire.


bouton_troncJe n’ai pas pu m’empêcher de lui dire son fait en retour.
Je n’ai pas pu tout entendre parce qu’il y avait du retour d’écho dans les baffles.
Je n’ai pas pu m’empêcher tout d’abord d’aller lire « L’Echo du Divin ». C’est là que je suis tombé sur l’offre de stage « Prendre son temps » :
Je n’ai pas pu trouver tout de suite la façon de procéder. J’ai tout lu, tout vu, tout bu mais j’ai un mal fou à organiser les connaissances que j’ai gardées en mémoire.


bouton_Zampieri_2- D’abord, si tu veux pas qu’on se balade à poil, le barbu, ce serait bien que tu baisses le thermostat !
D’abord ça s’est mis à siffler puis j’ai carrément le ciboulot qui est parti en balade.
«  D’abord donner une formation philosophique de base ; aider à s’interroger sur sa propre pratique ; favoriser l’attention au présent »
D’abord, j’ai farfouillé à toute berzingue parmi mes feuilles.


bouton2_angesIl faut dire les choses comme caleçon : la boule de feu qui nous tourne autour dans le ciel, sur le coup de midi, elle nous chauffe tellement la bedaine qu’on est obligés de se foutre à loilpé, ma bergère et moi !
Il faut dire que de temps en temps j’ai ce feu en moi, cette fièvre qui me pousse à m’isoler du monde qui m’entoure.
- Il faut dire les choses plus clairement, Bon Dieu ! » éructai-je devant ce gros foutage de gueule du monde.
- Il faut dire qu’ils seraient tous un peu perdus sans moi dans le petit jardin !


bouton_paysageEt moi non plus je n’aime pas que les animaux et les gens qui passent dans le patelin lui voient la canicule !
Et moi, je dois le dire, j’aime assez ce que j’entends au-dessus de mon crâne !
- Et moi je te demande de te calmer ! » intervint l’Ordi. Mets-toi bien dans le crâne que tu représentes un type de divinité trop colérique pour l’Organisation. Lis le programme et tais-toi ! »
Et moi et moi et moi je ne peux pas noter les trucs dont je dois me souvenir sur une nappe de restaurant !

bouton__ve_2Bonjour l’ingratitude !  qu’il a fait comme ça. Je me casse le tronc pendant sept siècles de long pour vous mitonner un paradis aux petits oignons et voilà ce que vous me retournez comme image ! Des voleurs de pommes mal nippés qui font rien qu’à se promener à poil sans jamais rien glander ! Vous ne pourriez pas travailler plus pour gagner plus, rien qu’un peu, une fois ?
Bonjour le trip ! Cette musique c’est un peu le Paradis ! Dommage que je ne puisse la partager ni avec le mouton, ni avec le lion, ni avec Adam. Sans parler du cheval qui n’a même pas le téléphone sous la queue !
Bonjour le programme : « Analyse philosophique de la différence entre temps et durée ; réflexion sur le sens d’expressions communes comme « perdre son temps, prendre son temps, gagner du temps ». Redécouvrir les trois instances du temps : passé (mémoire), présent (attention), futur (attente) ; Lecture de quelques textes philosophiques sur le temps (Augustin, Plotin, Bergson). » Et ça avait lieu sur l’île de Bailleron, un endroit que je ne connaissais pas . Et ce stage durait… deux siècles ?
Bonjour le mode d’emploi ! Mais le plus difficile est fait : la pomme s’est décrochée.

bouton_vous_l__bas_2Eve, je l’ai bien senti en entendant ça, a failli lui balancer son trognon de pomme à la tête. Elle n’aime pas qu’on se moque de son léger accent de Belge d’honneur !
Eve m’écoute parfois mais cette fille me semble un peu demeurée, toujours à bouffer des pommes et à me regarder d’un air bête comme si on n’avait jamais fait connaissance au pied de l’arbre. Déshespéride-errante, la fille !
Eve et Adam, ça leur laissait suffisamment de temps pour accomplir un maximum de conneries ! Mais vraiment, tout leur cirque de la piscine, le midi, ça me bouffait vraiment !
Eve l’a reçue sur la tête. Elle l’a ramassée et l’a balancée avec force à la tête du vieux qui l’a reçue en pleine poire, la pomme.

Je ne savais plus quoi répondre alors j’ai éclaté de rire, trouvant que sa haine de nous deux était ridicule. Le pauvre vieux à voix d’hélicon s’est cassé. Il fallait le comprendre aussi. Dans cet univers-ci, qu’il avait bien raté, du reste, Eve n’avait pas plus de sexe qu’une poupée Barbie ! D’ailleurs, personne n’en avait et surtout pas les trois anges sans corps au-dessus de sa tête ! Va t’en croire, croître et multiplier avec ça, toi !
Je ne savais plus quoi lui dire, l’autre jour, alors je lui ai posé la question de manière un peu abrupte et peut-être ai-je été ridicule :
- Eve, toi qui es promise à un grand destin, toi qui sais t’occuper des petits de l’homme et des animaux blessés, peux-tu me dire pour qui sont ces sifflements qui serpentent dans ma tête ? ».

Je ne savais plus si je devais l’accepter ce stage ou aller poser une demande de mutation auprès du syndicat. Finalement, comme il y avait un an de délai avant la date limite de dépôt des candidatures, je suis retourné dans mon atelier pour y réfléchir en travaillant à mon projet de Kärcher pour nettoyer les cochonneries des deux autres dans le quartier de la piscine.
Je ne savais plus pourquoi j’avais été planté là. Avec tout ce temps, j’avais oublié. Mais bon, ça y est, Eve a compris. Il est cinq heures, le pari pascalien s’éveille, pas dans le meme sens à vrai dire que celui de Blaise de Clermont. C’est du tronc qu’est parti l’ordre de faire tomber la pomme de la discorde. Le plus difficile reste à faire. Je ne sais ce qu’en retiendra l’histoire mais le fond de l’air est frais désormais : le vieux est parti plus fâché que jamais, le gentleman-cabrioleur et l’hôtesse de l’air viennent de découvrir la liberté grâce à ma pomme !

boutonZampieri___Dieu_r_primandant_Adam_et__ve


9 janvier 2010

Le Vert galant (Joe Krapov)


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Le dôme de la gare de Limoges
Est aussi vert que le galant
Qui culbuta sur l’herbe tendre
Plus d’une sauterelle du pays.




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Le roi Henri sortait Flamberge

- Ce n’était pas le nom de son épée, mordiou,
Mais celui de sa verge -
Plus souvent qu’à son tour.



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Pas de blues sur la pelouse !

Des branles de Bourgogne
Et la feuille à l’envers, avec ou sans la blouse,
Pour que le sire se pavane sans vergogne.



060723_09Comme il ôtait le pull-over  de dame Arlette !
Comme il troussait la Véronique !

Comme il bousculait Bécassine !
Un vrai chaudron de Saint-Etienne !
Un printemps verdoyant, quasi perpétuel !


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Jamais ne fit chou blanc

Pour planter son poireau
Et jamais vermoulu
Ni vérolé, l’oiseau !



060725_227Pas une auberge en Limousin,
Pas un pont qu’on ne lui dédie :
Ce verni a son nom partout
Mais la morale est sauve :
La justice des maris a rendu son verdict !



090824_234Car l’un de ceux qu’il fit cornards
Lui flanqua en 1610
Un fabuleux coup de poignard
Dans sa véranda à saucisses !


Il faut pas être versatile
Ni laisser traîner ses couteaux
Car ce dangereux ustensile
Peut servir à vous faire la peau !

(Les photos ont été prises à Limoges, Chateauponsac, Rennes et La Flèche. Si cette note vous semble écrite en vert et que partout ou j'ai écrit "ver" vous voyez rouge, croyez en ce bon vieux Joe : vous êtes daltonien(ne) !)

2 janvier 2010

De l'ivresse à l'ivrogne (Joe Krapov)

Version 1

Cheminement 1 : 0,5 anagrammes d’alcool dans le sang
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IVRESSE : SIRE, ce dont vous avez REVE est SERVI dans ces VERRES. N’abusez pas de la SERIE : lorsque l’alcool aura SEVI vous serez IVRE. Alors tout tourne et VIRE et l’on REVISE jusqu’à l’IRE la bile qu’on a dans le foie comme la foi qu’on a dans Bill (Clinton qui d’amour s’enivra).

Cheminement 2 : sujet, gerbe, compliments

091227_636BLe roi boit. Ce n’est pas qu’il a soif, c’est qu’il veut oublier. Il veut oublier ses sujets. Le verbe agit-il ainsi ? Mais le verbe n’a qu’un sujet.
Si le roi n’avait qu’un sujet peut-être boirait-il moins ? Mais quel sujet donner au roi ? Un sujet de conversation ? Un sujet à polémique ?
Peut-être préférerait-il, à un sujet, une sujette ? Une sujette à l’anis ?
Ou alors un objet ? Un objet de désir ?
Il y a dans tout ceci matière à réflexion. Offrons-lui un miroir. S’il se voit quand il boit, s’il s’est vu quand il a bu, peut-être réfléchira-t-il ?
Il n’est pas supportable en tout cas pour un esclave que le roi boive.
Car après ces tristes prémisses, il se peut que le roi vomisse
Et c’est l’esclave qui nettoie.

Cheminement 3 : hommage à Claude Nougaro

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Je composais des séréna-a-des
Pour mon amie Shéhéraza-a-de
Mais, toujours fourrée au balcon,
Elle trouvait mon madrigal nul.



Cheminement 4 : Crise de foi

091227_998IVROGNE : La VIGNE et son VIN en font un ROI ENERVE qu’on peut VOIR quelquefois en ROGNE en train de GROGNER sur la voie publique.On dit alors qu’il est NOIR. Le résultat est assez GORE surtout s’il a bu du GENIEVRE chez GENEVIEVE la REINE des NEIGEs ou si c’était à GERGOVIE avec des NERVIs sans VERGOGNE. L’IVROGNE, si sa VIE est longue, c’est qu’il est VERNI. Ils n’a foi que dans l’alcool qui l’ENIVRE mais RONGE son foie. On IGNORE de quoi il se VENGE ainsi. De son mauvais GENIE ? Du GIRON maternel qui n’offrait que du lait ?




Cheminement 5 : Noël à Strasbourg

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L’ivresse que je préfère est celle du labyrinthe insulaire. Il y a eu Burano, Bréhat, Groix, Sein, Jersey et maintenant il y a cette île qu’enserre l’Ill : le centre historique de Strasbourg, ces artères étroites autour de la cathédrale et l’espace piéton plus réduit encore entre les nombreux chalets des marchés de Noël. Pour achever de vous perdre, pour parachever l’ivresse flotte partout autour de vous l’odeur du vin chaud à la canelle. L’appétit est aiguisé par les tartes flambées, les bretzels au sucre et les pavés au jasmin. C’est un labyrinthe où l’on n’a pas à s’inquiéter de son estomac, où l’on n’a pas besoin d’abattre le Minotaure pour y découper des biftecks : les autochtones en ont déjà fait des saucisses ! Ce premier après-midi nous en sommes revenus dans la nuit de 18 h 30 avec une seule hâte : y retourner le lendemain avec cette même fièvre qui pousse toujours l’ivrogne vers le bistrot.


Version 2

091227_048De l’ivresse
Naît l’ivrogne
Qui titube
En sortant de la Winstub :
Ce con-là s’est encore
Strasbourré la gueule !

P.S. Comme quoi, si je voulais, je pourrais faire aussi court que Walrus ! Mais, pour parodier la bonne du curé, « J’pourrais bien mais j’veux point ! ».

A part ça, bonne année, bonne santé ! Je bois à la vôtre !

26 décembre 2009

Paradoxe temporel (Joe Krapov)

Ah la la ! Dire que j’avais tous les ingrédients sous la main ! L’espion russe, le fichier MP3 de Joye, l’intrigue absolument surprenante de ma part ! Et c’est le temps seul qui m’aura manqué !

Je buvais déjà du petit lait de surprendre autant mon monde avec cette aventure du colonel Barychnikov. J’avais déjà le début du texte :
- Barychnikov ! Moïa imia iest’ Barychnikov ! Iouriï Barychnikov ! »
Un incipit bâti sur le modèle fameux : « Bond ! My name is Bond. James Bond ! ».

On aurait trouvé le colonel du FSB, ancien espion du KGB, en train de vider son bureau à la veille de prendre une retraite bien méritée. Au milieu des cartons qui s’entassent pour aller terminer leur vie dans les archives secrètes de l’ancestrale et Aragonienne Guépéou, le militaire fouille les tiroirs des bureaux et tombe sur une cassette dont il ne se souvient plus du contenu. Il demande à Sacha, son secrétaire, de lui trouver un magnétophone capable de lire ce type d’enregistrement. Quand celui-ci revient avec un engin identique à celui qu’utilise Isaure Chassériau pour ses interviews truffées de recettes de cuisine, la cassette révèle son secret : il s’agit d’une chanson française que lui-même interpréta jadis en russe à la guitare alors qu’une étrangère à la voix douce chante la mélopée en français. Les souvenirs lui reviennent alors de la période de la guerre froide et de cette jeune femme qu’il appelle Sniégourotchka.

De fil en aiguille Barychnikov raconte à Sacha qu’il s’agissait d’une collègue espionne dont il avait failli tomber réellement amoureux avant de découvrir, en fouillant en catimini dans ses affaires un jour qu’il l’avait mise au lit parce qu’elle était pompette vu qu’il l’avait lui-même saoûlée intentionnellement, qu’elle travaillait en fait pour la CIA. Un agent double ! Un agent double qui a bu voit il quadruple ?

Il n’avait pas fallu longtemps pour que la drôlesse soit arrêtée et déportée en Sibérie, d’où ce surnom de Sniégourotchka, « fée des neiges », que ce salopard lui avait donné après l’avoir dénoncée.

Et puis voilà ! Lundi, avec Marina Bourgeoizovna, nous avons regardé le troisième des dévédés du coffret Sacha Guitry « Mon père avait raison » avec Claude et Alexandre Brasseur. Ce faisant, comme chante Neil Young dans « Man needs a maid » sur l’album « Harvest » (« i fell in love with the actress ; she was playing a part that i could understand ») je suis tombé amoureux de l’actrice Chloé Lambert qui joue aussi un rôle de secrétaire superbement frappée dans « Une lettre bien tapée » sur le dévédé 3 du coffret – ici on regarde toujours les dévédés dans le désordre ! -.

Mardi, après avoir cherché chez Mr Google d’autres prestations de Miss Chloé, j’ai été terriblement déçu d’apprendre qu’elle était sutout pour « M. Moteur de recherche de Peoples à poil » l’épouse de Raphaël Enthoven, le philosophe du FBI (France-culture, le FaceBook des Intellos, comme dit Joye) qui est surtout un ex de Carla B. (à part Papistache et moi, qui n’est pas « ex de Carla B. » par ici) ? Le soir, au sortir du boulot, un peu pompette moi aussi parce qu’on avait fêté la fin de l’année avec les collègues de l’étage au-dessus et que j’en avais profité pour noyer mon chagrin du matin dans trois verres de bulles, je suis allé photographier les illuminations de la place de la mairie de Rennes. Ensuite j’ai redimensionné les 280 photos pour en publier 4 à la date du mercredi.

Mercredi j’ai cherché toute la journée où étaient passés les trente euros du 08 pur qui étaient dans ma compta mais pas dans les charges constatées d’avances de ma camarade « desperate accountant » de la DAG, l’erreur de 1 centime sur le GC du 12A et surtout les 8910 euros de LE dont on devait me gratifier et dont j’ai craint un instant que madame Yonyon ne me les ait subtilisés parce qu’on avait selon elle trop d’argent encore en fin d’exercice ! Le soir Mademoiselle Zell a débarqué avec son chat et comme elle était en veine de confidences, nous l’avons écoutée, autour d’une tarte au bleu que j’avais concoctée en son honneur, nous raconter sa vie d’étudiante nantaise tout en riant sous cape d’entendre que Rennes ou Nantes, c’est un peu la même chose : comme je l’ai chanté samedi dernier au café des Champs libres avec mon amie madame Elle « Quand y’ a d’l’alcoole, wah qu’est-ce qu’on picole !».

Le jeudi 24 décembre, vous savez tous comment ça marche ! On fait la queue dès neuf heures à l’hyper pour acheter le poisson du repas du lendemain chez les beaux-parents, on enchaîne sur une dernière tournée de cadeaux au magasin Odyssée, on va à la poste envoyer le calendrier 2010 à sa maman, on se trompe et on envoie le dévédé 1 au lieu du dévédé 2 à son frère, ce qui fait que le soir, monsieur Jibhaine, frère de mademoiselle Zell se retrouve avec deux dévédés n° 1, on coupe ses légumes pour la tagine de cabillaud au cumin et au curcuma, on met les bouteilles de Crémant de Bourgogne au frais, on emballe les cadeaux, on va se raser, on prépare les toasts, on se trompe en mettant du nuoc-mam dans le canard aux ananas alors que la recette n’en prévoit pas et les invités vous disent, sans même être hypocrites parce que, faisant partie de votre famille, ils ne vous ratent jamais, que c’est meilleur encore que d’habitude, on déballe les cadeaux et on va se coucher un peu beaucoup crevé mais heureux de tout le beau cinéma sous forme de dévédés que l’on vient de s’échanger.

Le vendredi, je ne vous en parle pas ! Chez les Bourgeoizovitch tout s’est très bien passé mais on a baffré comme c’est pas permis ! Et puis ce soir, pour digérer, Louis XV le bien-haï et le château de Versailles se sont installés sur mon écran préféré en même temps que les ripatons de Marina sur ma cuisse gauche toujours virile mais accueillante. Mesdames, sachez-le, je suis votre humble paillasson ! Ris donc, Paillasson !

Voilà pourquoi, surprise ultime de l’année pour vous amis défiants, je n’apparais pas dans la liste des participants à ce défi n° 86 alors que j’ai été assidu tout au long de cette année. Incroyable, non ? Et je m’aperçois que je ne suis pas le seul à créer la surprise puisque le Jacques Anquetil de l’Iowa, Mrs « Ludivine Dieu est partout, Dieu voit tout et Dieu cuisine des pâtisseries pas caloriques du tout en mangeant des chocolats dans le dos d’Iowaboy » est absente aussi ce vendredi à 23 heures 17 de la liste des contributeurs alors qu’elle a envoyé sa contribution dès le dimanche d’habitude !

Je vous prie donc d’excuser mon absence… mais pas la sienne ! En effet, je suis un homme d’habitudes et j’ai horreur qu’on me surprenne !


P.S. Voici la fin de la nouvelle dont je parlais au début : il y en avait trois, d’ailleurs, pas drôles du tout pour une fois :
1) Barychnikov charge Sacha de rechercher ce qu’est devenue cette prisonnière et de lui faire parvenir la cassette au fin fond de ce qui reste de son goulag en Sibérie s’il en reste quelque chose.
2) Le colonel balance la cassette dans la poubelle et s’envoie une vodka avec Sacha en souvenir de leur grande époque.
3) Le colonel se souvient que l’espionne a été ensuite échangée dans le plus grand secret et que la CIA l’a exilée dans un de ces pays du Middle West proches du Canada où il neige, verglace et fait si froid l’hiver que la Sibérie semble tropicale à ses autochtones. Comme quoi, même en ayant disparu, le communisme fait preuve de sa supériorité sur le capitalisme dont tout le monde admet désormais qu’il mène l’humanité à sa perte, surtout depuis que la petite sirène de Copenhague a accouché d’un sommet en queue de poisson.
Etonnant, non ?

19 décembre 2009

L'attente de Livreville (Joe Krapov)

091217_011Les murs du couloir ont la couleur du safran et tranchent avec le curcuma vieillot du sol. C’est ici, dans la solitude des nombres premiers, dans un sous-sol austère qui évoque « Brazil » que j’aligne des chiffres et compte les années. Car j’attends. J’attends de m’en aller.

Vous, les heures souterraines que j’ai passées ici, peut-être bien qu’un jour j’irai cracher sur vos tombes ou pas. Dans le conte de la brodeuse les aiguilles ne comptent pas. Lait noir ou Paris-Brest, il est de mauvais goût de juger l’en arrière, de cracher dans la soupe avec l’estomac plein.

Mes compagnons et moi nous sommes les veilleurs du Désert des Tartares. De Monsieur Hajtyla, ce grand homme dont je suis comme une ombre plus pâle, une éminence grise, je ne sais que penser. Je ne suis pas doué dans l’interprétation des meurtres et de le voir courir après les petits sous tout en riant sous cape de réduire les portefeuilles m’oblige à le ranger dans les membres du club des incorrigibles optimistes. Je le suis moi aussi mais d’une autre manière. Simplement, je ne scie pas la branche sur laquelle je m’asseois. Ou si, mais contraint et forcé.

La femme de midi assure la permanence quand je vais déjeuner. C’est Stella Monétoile « que serais-je sans toi ? ». Chez elle se marient le silence des abeilles et la peine du menuisier. Dans son bureau on liste les trésors, on diffuse les accès aux œuvres des hommes de science. Avec Mlle Ronchonchon qui oeuvre à côté au service des réseaux, elles forment le chœur des femmes.

091217_013Sur la porte de ma cage est affiché un bonobo. C’est mademoiselle Zell, une artiste de ma famille, qui m’a fait cadeau de cette photo. A l’intérieur de ma cellule j’ai punaisé Venise, l’Iowa, la Bretagne. Il y a des barreaux aux fenêtres. Ils ne veulent pas que je m’échappe. Alors j’attends.

Car dehors, tous les autres, c’est rien que des sales types, dans le genre échappé d’un récit de Poupoune ! Ici, nous on fait tout pour eux, on achète des revues sous forme électronique pour que les éditeurs monopolistiques deviennent toujours plus riches et que le vaste monde poursuive sa course folle vers le nulmérique à tous les étages. Or le mandarinat est un mal sans remède ! Bonjour tristesse des ingrats qui, reclus aux labos, obsédés du bouton à expérimenter ignorent désormais la politesse humaine. La peste soit de leurs humeurs égocentriques !

091217_020Voilà pourquoi j’attends, j’attends, j’attends toujours. Dans mon placard doré de moine bénédictin, j’attends le temps béni d’Entière Liberté. Le soir je suis heureux comme l’aigle échappé de gagner mon logis, d’y faire une cuisine pour deux énamourés empressés d’oublier la blessure et la soif. Sur la terre des affranchis nous nous régalons d’exotique. Le ciel de Bay city se couvre de genièvre et pimente nos vies. Ma « Cinnamon girl » et moi-même nous amusons comme des cardamomes de ces frichtis poivrés puis, tandis qu’elle lit le roman de l’été, je rejoins l’océan des blogueurs attentifs et j’enquête auprès d’eux qui dispensent à foison l’écume de leurs jours à propos de cette ville fameuse et inconnue de tous, Livreville.

091217_016J’attends aussi l’été pour explorer le monde et la localiser. Souvenez-vous de moi si vous la repérez. C’est une ville magique dont un poète un jour m’a parlé longuement. Le prédicateur soûl m’a décrit un îlot de folle contrebande que les aventuriers de la mer eux-mêmes ne peuvent localiser dans leur hiver indien. C’est un peu comme l’énigme du dragon tempête.

Les rues y ont des noms de titres de poèmes : rue de la Pêche à la baleine, avenue des Grenouilles qui demandent un roi, place du Coffret de santal, impasse du Recueillement, boulevard des Effarés.
Les boutiques ont des noms de titre de romans et l’homme se souvenait du restaurant « Mangez-le si vous voulez », de l’agence de voyage du « Jeu de l’ange », du café Sépharade. « Le sari vert » satisfait au bonheur des dames. « Le grand quoi », on y trouve tout et « La rafale des tambours » vend des instruments de musiques de tous pays et de tous styles. On trouve même des arbres à palabre chez l’Arabe du coin !

091217_021


Livreville ! Un jour je vais quitter le monde pour de bon. Lorsque j’aurai fini ce contrat de misère, quand je pourrai enfin vivre d’autres vies que la mienne, dès que j’aurai trouvé ce lieu paradisiaque, mon épouse et moi partirons pour n’en plus jamais revenir. En attendant, le samedi, nous allons écumer notre bibliothèque. Tout ce que nous en ramenons est encore ce qui s’approche le plus de la ville de nos rêves.

12 décembre 2009

Mots à hic (Joe Krapov)

dds84_cleopatreA mon amoureuse d’Egypte
Puis je offrir le mot «mie»
Sans qu’elle s’en offusque
Dessous ses bandelettes ?

La chèvre de Monsieur Seguin
- Et les entêtées de tout poil –
Cela mettra-t-il un terme à son ire
Si je lui offfre le mot «hair» ?

(J’ai déjà donné le mot «tif»
Au chauve qui peut général
Qui avait besoin d’un
Pour me coller au gnouf)

A Charles Baudelaire
Faisons cadeau des mots «lusque», «clame»,«volupté»,
«mot d’ordre», «Chat botté» :
Il en tirera bien quelques vers s’il ne s’est pas
Piqué le nez ou autre chose hier au soir


Peut-on donner le mot "anneau" à Edith Piaf ?


Peut-on encore gratifier le nègre Banania des mots «y’en a jeu» dès lors que tout le monde est Dakar pour entendre des timoniers à talonnettes décréter que «l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire» ?

Tristesse de Chopin !

A l’irascible du château
J’offre ce conseil et les mots
«des rateaux quand ta bile est» :
Il faut marcher sur les dents
Et prendre le manche dans le nez.
Ah oui, bien sûr, cela fait mal !
Ca peut provoquer même un malaise vagal
Et blesser l’amour propre
Mais à nous, ça nous fait des vacances !

Offrons le mot «rose» à ceux qui sont gais
Et à l’espion qui rit trop envoyons le mot «sad».

Donnons le mot «l’os» au gros chien
Et «bone» au beau qui fait le singe.

Et aux défiants du samedi
Faisons cadeau de nos mots «d’où»,
Des mots sertis d’ailleurs ou qui n’existent même pas :
D’où tu es toi ?
Du mot «Zambic», des mots «cratère», des mots «critère», des mots «Steenvoorde»,
Des mots «graphiques» pour MAP bien sur,
Des mots «Le Mans» pour ce dur-à-cuire de Végas,
Des mots «Ris ? Tu ris ? Té ! Salut, tante» pour l’oncle Dan,
Du mot «Scooter» pour Virgibri Oussov,
Des mots «tôt cycliste» à Sébarjo.

Offrons le mot «reine» à Poupoune qui n’a rien à voir avec la glace si ce n’est qu’elle crèche rue Lepic,
Le mot «cœur» au merle doux qui fait temps des cerises en Iowa,
Le mot «quête» à Tiniak pour qu’il tape du pied sans gêner les voisins quand il joue le ragtime du Graal dans son sous-marin sous les combles,
Le mot «ka» à Valérie, le mot «zarella» à Martine27, Rsylvie et toutes les dames et demoiselles qui viennent ici , qui me semblent être de bien aimables gourmandines !
Et pour Walrus et Papistache laissons les se disputer la possession du mot « nacal » et du mot « narque » !

Pour moi, ne m’offrez rien, surtout pas de mots, j’en ai trop !
Le vocable « péter un » suffira à me remettre d’aplomb si je dois changer mon fusible des pôles.
A la rigueur, le mot « i can ».
Le dernier des derniers, s’il n’en reste qu’un seul, je serai celui-là !

dds84_mohican

Photo du spectacle "Les Saltimbrés en vacances"
par le cirk des trois valoches

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Le défi du samedi
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