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Le défi du samedi
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22 mai 2010

Archéoenologie spatio-temporelle accidentelle (Joe Krapov)

Il existe, parmi les multitudes d’univers parallèles auxquels les imaginations fertiles des Créateurs ont donné naissance, un monde dans lequel Jésus, après avoir transformé l’eau en vin, le goûta sans Modération. Cette dernière, Modération, était partie aux lavabos se remettre un peu de rouge aux lèvres. Quand elle était revenue peu après, Jésus avait porté tellement de rouge aux siennes que l’amphore était vide.

Dans cet univers-là ce fait fut marquant et la religion prit du coup une autre tournure, un autre tournant, un autre tournis. En témoigne le calendrier ramené par les spatiocéanothes en combinaison bleue de l’Université de Rennes 3. L’équipe du professeur Chassériau s’est égarée dans cet univers-là un jour que le pilote de leur vaisseau Tornado, l’inénarrable Jurassic Park, avait pris, en état d’ébriété, le manche à balai de l’aspirateur spatio-temporel féministe.

Bien qu’il y ait un interdit total de communication de ce document, je vous en livre une partie en vous demandant de bien vouloir garder le secret absolu là-dessus.

« Les douze mois s’appellent Jasnières, Févriesling, Margaux, Arbois, Médoc, Jurançon, Juliénas, Anjou, Sauternes, Orléans, Nuit Saint-Georges, Dionysos »

A chaque jour correspond un saint. Voici les saints des six premiers mois (Cliquez sur chaque image pour l'agrandir) :

DDS107_01_jasni_res  DDS107_02_F_vriesling


DDS107_03_Margaux   DDS107_04_Arbois


DDS107_05_M_doc   DDS107_06_Juran_on

En raison de la crise économique actuelle, ce document sidérant a été mis sous scellés par M. le Président de l’Université de Rennes 3 afin que sa lecture ne donnât pas de mauvaises idées à la jeunesse de notre beau pays. Déjà que « Sopicrates accusatus est quod corrumperet juventutem » ! Lui ne voulait pas prendre de tels risques. La faille dans l’espace-temps par laquelle Isaure Chassériau et les frères Park avaient pénétré dans cet univers vinicole avait été rebouchée et on avait demandé à l’équipe de chercheurs de garder le secret.

Par la même occasion, l’hypersobre Président avait interdit que l’on servît de l’alcool aux pots de départ en retraite de ses personnels. Cela fit bien rigoler le petit personnel qui savait bien qu’il ne partirait plus jamais en retraite maintenant et que, question arrosage, il suffisait de lancer un message sur Facebook pour réussir à rassembler des milliers d’alcoolos quelque part en ville !

Quant au secret à propos du calendrier, m’est avis que Mlle Chassériau, un peu prise par le temps, va sans doute publier dans son journal « le Défi du samedi » les mois de Jasnières à Jurançon dont elle a gardé une copie par-devers elle ! Le vin délie les langues !

Pour les mois de Juliénas à Dionysos, personne ne vous empêche d'inventer vos propres saints ! Le vin stimule l'imagination ! Vive l'
archéoenologie !

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15 mai 2010

Le fils Maroilles (Joe Krapov)

Ceci peut se chanter sur l’air de la chanson de Georgius « Au lycée Papillon »

I
  Le père, tout trempé, rentrant :
  - Boudiou, y vorzeunne ! D’ù c’qu’all’s sont les filles ?

La mère, cuisinant :
  - All’s juent à l’école, in-haut, dins ch’guernier !
  Comme al’s sont sérieuses ! Comme all’s sont gintilles !
  J’leur fais dé l’flamique pou leur tchio goûter !

Là haut pendant c’temps les filles prennent du bon temps

Lina :
  Les jours où il pleut, dans notre famille,
  On monte au grenier et on joue aux cartes
  Les livres d’histoire là-haut, qui fourmillent,
  Font rêver de Rome, de Grèce et de Sparte

Cathy :
  On les réécrit c’est plus drôle et plus joli !

Ensemble :
  On n’est pas des imbéciles
  On a même de l’instruction
  Au lycée Cici, au lycée Cicé, au lycée Cicéron

II
  Quousque tandem, Cathy et Lina,
  Irez-vous ce jour sur vos bicyclettes ?
  Irez vous grimper les pent’s de l’Etna
  Ou les monts de Rome au nombre de sept ?

Refais le me le bis repetita placent !

Le Maroilles est un faux mage de la Gaule
  Qui prédit l’av’nir en puant des pieds.
  C’est de bon augure et les poules rigolent :
  Elle ne finiront pas éviscérées !

Refrain :
  Sourire, Plaisanterie, Quolibets et Rigolade

spqr2

On n’est pas des imbéciles
  On a même de l’instruction
  Au lycée Cici, au lycée Cicé, au lycée Cicéron

III
  Les légions romaines marchaient en sandales
  Dans la boue, la bouse et parfois la crotte.
  Plutôt qu’ d’aller foutre des baffes aux Vandales
  Ils auraient mieux fait d’inventer la botte

(D’autant plus pardi, qu’ils habitaient l’Italie !)

Où vas-tu Ben-Hur, sur ton char à voile ?
  Je vais à Bray-Dunes vendre du houblon
  Pour marier la bière avec le Maroilles
  Et mieux inspirer du blues à Souchon
(au refrain)

IV
  César qui franchit tout’s sort’s ed rivières,
  La Vilaine, la Deûle et le Rubicon
  Fut assassiné par l’fils de sin frère
  A qui il lança : « Ti aussi, mon con ? »

Go go Johnny go Delenda est Carthago !

Rémus, Romulus qui tétotent eul’ louve
  S’in allotent chiffler là-haut su’l’ colline.
  Ach’t’heure que dins Lens va y avoir eul Louvre
  Y vont s’artreuver à boir’ dé l’ bibine !
(au refrain)
   

V
  Et pendant qu’Ulysse parcourot les mer(e)s
  Avec ses copains sur sin vieux raffiot
  Pénélope lijot sin e-dictionnaire
  Dins l’minitel rose de Félix Gaffiot !

Rosae, rosas, rosarum, rosis, rosis !

Mais quelle est c’t’odeur qui monte dé l’cuisine
  Ch’est pas du latin, du lièv’, du chou-fleur :
  Ch’est dé l’tarte au chucr ou ben j’hallucine ?
  Vite déchindons, m'sœur ! Y dot êtr quatre heures !

Très bien deviné ! Il est l’heure d'aller goûter !
  Souriez, Ptits Quinquins ! Régalez-vous d' cassonade !

spqr

On n’est pas des imbéciles
  On est même un peu gloutons
  Au lycée Ch'timi, au lycée Kikté, au lycée Ch’ticéron

8 mai 2010

33 fois 3 ver(re)s, tu marches de travers ! (Joe Krapov)

<p><p><p><p><p>Document sans nom</p></p></p></p></p>

Ils s'en vont par trois DDS105_3mousquetaires
Les mousquetaires du roi
Louis 1 et 3

Celle qu'on préfère
Car elle n'aura pas lieu :
La guerre de Troie

DDS105_bilboquetLe roi de Pologne
Et du mignon bilboquet :
Sacré Henri III !

Quand ce n'est pas large,
Ample, évasé, boulevard,
Alors 7 et 3

Le mari, la femme
Et le placard pour l'amant :
Théâtr' de boul'vard


Trois vers japonais DDS105_jardin_japonais
Emplis de saké et de
Douce poésie

(Quand il (haï)kaï dehors,

J'aime boire un (haï)ku !)

Trois ours dans leurs lits
Qui rêvent en boucle d'or
Et de poupées blondes

DDS105_yellowsubmarineOne ! Two ! Three ! Mommy,
Can i bring my friends to tea ?
Ringo ! John ! Paul ! George !

En état de grâce,
Acceptèrent que je les
Immortalisasse

Les trois vieilles cloches
Dans le fond de la vallée
Sont un peu fêlées

Trois petits cochons
Bouyg-Bouygues, Bwag-Bouagues et Boug-Bougues
Construisent maisons


Trois jeunes tambours !
  (La masturbation rend sourd !)
Jetez vos baguettes :

Il n'y a, à la fenêtre,

Plus que des républicaines !

Serge a trois oranges
Mais elle n'a que deux amours :
Joséphine Baker


Trois chevaux dans l'ordre !
Pour arroser la victoire
Bois un triple sec !

Joye, Marotte et moi DDS9105_Poupoune
Il fallait bien qu'on soit trois

Pour chanter Poupoune !
(Cliquez sur ce lien pour chanter et rire avec nous !)

Qui sont Croquignol,
Ribouldingue et Filochard ?
Les Pieds-nickelés !

Ne le cherche pas,
Gibraltar, sur ton vieux plan :
Il est en D3


Dans ses intestins
Il sent bien que ça remu(gl)e
Le cheval de Troie !


A fond les manettes !
Descendre tout Belleville
A fond les triplettes !

1 : labour en Bresse ;
2 : et pourquoi tant de Aisne ?
3 : Fou à(l)lier ?

DDS105_pim_pam_poumTante Pim, Pam, Poum,
Capitaine, l'astronome :
Lectures d'enfance


Dans mon vieux grenier,
Un roman de Paul d'Ivoi :
Corsaire Triplex !

Metz, Toul et Verdun
Les trois évêchés étaient
Fermés du dedans

Les connaissez-vous
Riri, Fifi et Loulou ?
Un peu, mon neveu !

Quand reviendra-t-il
Ce bon Monsieur de Malbrough ?
A la Trinité  ?

Quand on nous entend
Un rideau rouge se lève :
Trois coups au théâtre !


Goncourt historique :
Valérie, Janeczka, MAP !
Trois femmes puissantes !


Trois points, deux tirets !
Qui n'a envoyé que ça ?
Walrus, forcément

(…-- signifie « trois » en morse !)


Suivants d'une étoile
Au désert, avec présents :
Trois rois bienveillants

En haut du podium
On a mis un drôle d'homme
Haut comme trois pommes !

Les cornards descendent DDS105_trois_cocus
A la station « Trois cocus » !
Gros blues à Toulouse !


Tissent le Destin
Pour que tout se barre en qu'nouille :
Trois Parques rouées

Petit poucet : six frères.
Les Finistériens : qu'un père !
Tchekhov : les trois sœurs.

1 mai 2010

Lettre à Elise avant d'aller se faire pendre au son de "Roll over Beethoven" (Joe Krapov)

 DDS104_1_Beethoven

Si je parcours avec emphase

Ce clavier où mon poignet s’use
C’est pour chanter le teint de rose
De la trop charmante amoureuse
Que je souhaite rendre heureuse.

Mais si je suis un peu morose
C’est dû aux froideurs de ma muse
Que mon appassionata rase (B -o-u-l-b a !)

Elle est si sourde à mon amour
Que j’en ai l’ouïe qui s’ankylose (Q -u-i-n-t-a l)

Et tandis que luit Artémise
Je rêv’ que je rafle la mise
Et qu’avec fougue je la bise
Ô mon Elise

 DDS104_2_Beethoven

Mes doigts s’envolent, tels Pégase,

Vers une mélodie abstruse
Sur laquelle, en apothéose,
Je pose un hymne à la joie pieuse
D’adorer une langoureuse.

Je sens bien que ça l’indispose
Et qu’elle voit comme une ruse
Ces touches qui soudain s’embrasent. (H -é-r-o s !)

Tout ce dédain pour mon amour
Me fait comme des ecchymoses

Et je promène au clair de lune
Cette envie de bonne fortune
Ciel ! Fais qu’un jour prochain je bise
Ma douce Elise

 DDS104_3_Beethoven

J’entends, héroïque, qu’on jase

Et qu’on moque ma cornemuse.
L’épithète fou qu’on m’appose
Me rend d’humeur calamiteuse
Et ma sonate en est boiteuse

Mais je poursuis en virtuose
Et j’oppose aux voix qui m’accusent
De la surdité à leurs phrases

Jouer du piano avec amour
C’est là la plus belle des choses

Et tandis qu’au temple d’Ephèse
Chaque jour s’écroule la Grèce
Je rêv’ toujours que je vous bise
O mon Elise

 DDS104_4_Therese_Malfatti

Acceptez, ma belle Islandaise

Un peu de bouillie b-o-r-d-e-l-a-i-s-e
Pour la santé de vos mélèzes,
Et quelques œuf durs m-a-y-o-n-n-a-i-s-e.

Sans doute trouvez vous mauvaise
Que je sois dur des p -o-r-t-u-g-a-i-s-es
Mais j’ai pour vous des yeux de braise
Et mon cœur est une fournaise

Avant qu’on soit au Père L-a-c-h-a-i-s-e
Avec Ronsard et ses fadaises

Venez avec moi sur la chaise
Mettons nous un peu plus à l’aise
Et permettez que je vous bise
ô mon Elise


N.B. La solution des des mots "pendus" devient visible si vous faites un clic gauche sur votre souris, le laissez enfoncé et déplacez le curseur sur l'ensemble du poème ou, ici,  sur l’espace entre les mots « ballade » et « dépendu » ci-dessous :

Ballade Boulba quintal héros bordelaise mayonnaise portugaises Lachaise Dépendu                                                               

P.S. Cet extrait de Wikipédia explique très clairement le changement de structure du poème et surtout des rimes entre les strophes 3 et 4 : « On ne sait pas vraiment qui était Élise. Selon une des hypothèses les plus probables, Beethoven aurait initialement appelé ce morceau Für Therese (Pour Thérèse), Thérèse étant Therese Malfatti von Rohrenbach zu Dezza (1792-1851), que Beethoven a demandée en mariage en 1810, requête qu'elle a rejetée. Quand l'œuvre a été publiée en 1865, Ludwig Nohl, qui l'a découverte, aurait alors mal transcrit le titre illisible en Für Elise (Pour Élise)»

OK, je sors ! OKjesors


17 avril 2010

Les mots à structure merdique (Joe Krapov)

La leçon n° 24 porte sur les mots à structure merdique : consonne, voyelle, consonne, consonne et voyelle identique à la première. En voici quelques exemples :

Basta ! dit le bosco en emboîtant le pas à Corto.

cambronne


Comment était la verge de Serge ? demanda Dolto à Carla, la confondant avec Birkin.

cambronne

- On danse ? demanda Joye. Salsa ? Bamba ? Samba ? Mambo ?
- Ah non, le mambo ça ne marche pas : la deuxième voyelle est différente de la première !

cambronne

Est-ce que Mosco roule en Volvo ?
Est-ce que Varda roule en Mazda ?
Est-ce que Talma a une parka ?
Où est-ce que Kafka met son barda ?
Que fait Tasca dans la pampa ?
Est-ce que le panda lit un manga ?

cambronne

- Pour qu’un Celte qui aime la pasta (ou un rasta qui met une veste voire un Perse à la main leste) devienne Belge d’honneur, que faut-il faire, à part longtemps, se lever de bonne heure ?
- Etre en verve du matin au soir, une fois !

cambronne

Par-dessus l’herbe de la berge siffle un merle qui croit avoir trouvé la perle la plus verte du monde. Mais ce n’est qu’une pastille Valda.

cambronne

Pour tourner ce porno on avait engagé l’hydre de Lerne, Laetitia Casta, Franck Capra et six Rocco. La pauvre bête ne savait où donner de la tête, les six Rocco ne savaient pas où donner... n’arrêtaient pas de vouloir souffler, Capra filma tout ça à la serpe, ça ne rapporta que des nèfles. Et depuis Casta fume de la ganja pour oublier ses cernes.

cambronne

Pour des problèmes de derme le Serbe était entré dans un hosto de Berne.

cambronne

- Est-ce qu’il te reste du halwa avec du Porto ? La vie est si terne sans ça !
- Nan ! On ferme !
- T’a bien servi du calva au journaleux gonzo qui enquêtait sur Jalna !
- C’est le dernier que je vous serve ! Après je ferme !
- Il nous teste mais c’est en pure perte ! Il est incapable d’un mauvais geste.
- Taratata ! Je suis monté sur piles Varta ! Ou Mazda ! Je veux qu’on gicle du rade schnell ! Dans deux minutes je baisse ma herse !
- Allez, Gégé, encore un zeste pour ma lèvre qui gerce ! Remets donc un tonneau en perce, comme disait le shah d’Iran !

cambronne

- Que voulez-vous qu’on perde, à part du temps, quand on plante dans un pot en balsa un haricot afin qu’il germe ?
- Faut l’arroser, aussi !

cambronne

Dans ce camping qu’on nous vanta, on campa en vue d’assister au Corso fleuri le lendemain. Il ne fallut pas qu’on nous berce après nos kilomètres de vélo. Mais au matin, devant la tente, quelqu’un avait posé une gerbe. Ca allait encore être une journée de merde !

DDS102_050715_8015bis

La leçon n° 25 portera sur les noms français qui contiennent cinq voyelles différentes. Exemples : oiseau et asticoteur.

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10 avril 2010

La disparition d'Isaure Chassériau (Joe Krapov)

Il y a sans doute quelque chose.
Il y a sans doute quelque chose d’inconvenant.
Il y a sans doute quelque chose d’inconvenant dans le fait de s’attacher à une personne.
Il y a sans doute quelque chose d’inconvenant dans le fait de s’attacher à une personne qui vous est étrangère.
Il y a sans doute quelque chose d’inconvenant dans le fait de s’attacher à une personne qui vous est étrangère et qui est morte.
Il y a sans doute quelque chose d’inconvenant dans le fait de s’attacher à une personne qui vous est étrangère, qui est morte et je ne sais pas s’il est convenable de faire de la littérature à partir de cet attachement.

Mais moi, voyez-vous, je ne suis peut-être pas un individu convenable et depuis le jour d’octobre ou novembre 1997 où j’ai fait sa connaissance, je voue à Isaure Chassériau un culte très particulier.
Comment ? Vous ne connaissez pas Isaure Chassériau ?

Accepterez-vous qu’un amoureux échevelé du mensonge sur Internet vous livre quelques vérités à son sujet ? Oui ? Alors continuez à lire !

Isaure Chassériau est née en 1818 et a vécu un certain nombre d’années sur la même planète que nous et sans doute même en France la plupart du temps. La seule trace tangible que l’on ait de son passage par ici est le portrait qu’a fait d’elle son oncle maternel, Eugène Amaury-Duval en 1838. Ce tableau, conservé au Musée des Beaux-Arts de Rennes, valut à l'artiste une médaille de première classe au Salon de 1839.
Et après ?

Après, plus rien. Après il faut mener l’enquête, fouiller dans les bibliothèques, faire chou blanc autour de la fille en rose. Après, il faut attendre, comme un pêcheur. Appâter. Prêcher le faux pour obtenir le vrai.

Désormais le vrai arrive par Internet. Le vrai est maigre, à croire qu’Isaure a toujours voulu disparaître sans laisser de traces. Vais-je en trouver plus dans le livre que j’ai commandé à M. Emmanuel François ? Il s’intitule "Les châtelains de Linières à St André Goule d'Oie". Inutile de vous préciser que ce château de Linières n’existe plus, lui non plus.

DDS101_liniere

Chez Mme Nathalie Chassériau, une sympathique descendante, j’ai trouvé le récit de la fin d’Isaure ainsi que d’étranges histoires familiales. Si vous aimez la psychogénéalogie et la philosophie, allez-y. Cela s’appelle Vive la lenteur. Je souscris !

J'ai aussi été en contact avec l'épouse d'un ambassadeur de France dans un pays du Proche-Orient. Cette dame connaissait des tas de chose sur cette famille et sur cette période. Elle signait "Cousin Frédéric"

Finalement, malgré le côté farfelu et peut-être macabre du projet, je ne regrette absolument pas d’avoir accumulé autant de matériel littéraire fantaisiste autour des aventures d’Isaure Chassériau.

DDS101Isaure_sen_va

De l’enquête sur sa disparition en 1999 de sa toile au Musée des Beaux-Arts à sa traversée des siècles à bord de Tornado en compagnie des frères Park, sans oublier ses interviews truffées de recettes de cuisine pour le journal « Le Défi du samedi », je suis très heureux d’avoir donné une seconde vie bien plus gaie à cette jeune bourgeoise parisienne à l'air triste.

Je suis certain qu’elle se plaît beaucoup mieux dans sa famille rennaise avec son oncle Camille et toute la bande du café « Le vieux Saint-Etienne ». Même l’Agence de Flânerie Amoureuse de Rennes qu’elle avait dirigée dans les années 60 ne lui manque plus désormais. Peu importe ce qu'est devenu P'tit Louis Alllègre - oui, avec trois "l" ! - qui prenait des photos pour elle. Il avait fini par se faire appeler Lebreton, d'ailleurs. A cause du tueur en série ? Non, à cause de l'ancien ministre !

Rien n’est plus délicieux que de disparaître à soi-même. Moi-même quand je cesse de compter les sous et les titres de Madame Basdelaine, quand je cesse d’écrire des bêtises comme « Il eût mieux valu que je disparusse, dit Walrus » et que je me fais historien d’un jour, je deviens encore un autre homme et ça me ravit. "Oh oui, ravissez-nous", disaient les Sabines pour qu'on les enlève.

Le Joe Krapov de votre choix peut bien s’envoler, lui aussi. Marina trouvera toujours dans sa vie et dans son lit un des valeureux choristes de l’Armée rouge qui ne font que se succéder à l’intérieur de ce corps au cerveau dérangé !

2 avril 2010

Convaincre (Joe Krapov)


- Quand même ! Tu ne vas pas faire ni une ni deux et traiter l’orthographe comme ça, comme une vieille chaussette toute ta vie, sous prétexte que tu es pressé de joindre ta copine ? Nous, on se met en quatre toutes les semaines pour tirer le sel de notre langue, pour partager ses trésors, sa musicalité et toi tu écris partout en style SMS, maintenant ! Consens à reconnaître que Baudelaire, Rimbaud, Proust, La Fontaine, c’est quand même quelque chose ! T’es dur à convaincre, comme gars !
- J kon100 po. Chu pa kon20q.

2 avril 2010

Guérir (Joe Krapov)


Je vous prends la tension, votre pouls. Dites 33 ! Toussez ! Je vous ausculte. Montez sur la balance ! Avancez sous la toise ! Je vous envoie chez le radiologue, un spécialiste, un confrère, un rebouteux. Je vous prescris des séances de kiné, des suppositoires à l’eucalyptus, une inhalation, un comprimé, une gélule, une piqûre, du sirop, un cachet, une saignée…
- Mais je ne suis pas malade ! C’est à la médecine et aux médecins que je suis allergique. Je suis iatrophobe !
- Ah ? Ca, c’est incurable et 22 euros quand même !

2 avril 2010

Cent mots pour en exprimer dix (Joe Krapov)


- Le frigidaire est un désert, vieux ! Juliette a chanté tout l’été mais elle a oublié d’aller faire les courses. Qu’est-ce que je pourrais bien te donner ? Des rillettes de thon ? Du caviar ? Des cornichons ? Epinards, carottes, chou chinois ? Hélas, t’es pas végétarien, toi ! Bon, je descends au «Huit à huit» t’en acheter. Il n’est pas garanti que j’en trouverai ! Mon pauvre caméLéon ! T’es vraiment en manque, t’es tout vert ! »

«Pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau !»

2 avril 2010

Endormir (Joe Krapov)


«La recherche du temps perdu» en sanskrit, les benzodiazépines, les discours de François Fillon, le phénobarbital, «Huit et demi» de Fellini, l’hypnose, Ingmar Bergman en suppositoires, la mélatonine, les fictions de France-Culture, les psychotropes, André Comte-Sponville, le Lexomil, les éditoriaux d’Olivier Duhamel, TF1 avant une campagne électorale, le Témesta, la cuite chez Gégé, le Valium, écouter Carla Bruni, l’infusion de Papistache, Arte, la passiflorine, le cercueil de Sarah Bernhardt, le chloroforme,…Poupoune a tout essayé, jusques et y compris la poésie de tiniak en intraveineuse : elle est définitivement insomniaque. Nuits blanches pour la reine du noir !

2 avril 2010

Changer une ampoule (Joe Krapov)


Le roi touchait les écrouelles. Il préférait de loin toucher les parties intimes des dames de la Cour mais cela faisait aussi partie du job. Le premier éclopé de la file portait des béquilles et un dossard n° 42.
- Qui es-tu et qu’as-tu ? demanda Sa Majesté.
- Je suis marathonien et j’ai une ampoule sous le pied droit.
- Désormais, ton ampoule se déplacera toutes les secondes. Elle sera tantôt à droite tantôt à gauche. Garde le bon pied en l’air.
- Merci Majesté !

Louis sourit. Il venait d’inventer le courant alternatif.

31 mars 2010

Simplifier à la mode de Bretagne (Joe Krapov)

Lorsqu’avec ses enfants vêtus de peaux de bête
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah :
CAVALE SANS RETOUR

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches…
VOTEZ ECOLO !

L’œil était dans la tombe et regardait Caïn
ZIGMUND ? VOUS ICI ?

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
EH L’ANKOU ! ENCORE UN !

Nous partîmes cinq cents mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port :
APERO GEANT !

31 mars 2010

Trahir (Joe Krapov)

Iago to the market, mon p’tit panier sous mon bras. J’achète des fruits 
jaunes car j’aime cette couleur. Le marchand me dit : «Ca fera trente
deniers». Je trouve que c’est cher.
- Revenez plus tard, me répond-il. En fin de matinée nous Baissons nos prix.
Puis je vais au café. Là, Ganelon vient nous servir à boire. Son vrai
nom est Laval mais il en a changé après la guerre. Je lui commande un
Jus d’ananas.
Le chien du patron, Brutus, vient pisser sur mes pompes. C’est normal.
On n’est jamais trahi que par les chiens.

31 mars 2010

Apprivoiser (Joe Krapov)

Léon, Léon ! Viens là, mon bichon ! Papa t’a préparé une salade de 
moucherons ! Où est-il encore allé se fourrer, l’animal ? Ah te voilà !
Mais qu’est-ce que c’est que toutes ces croix rouges que tu as sur la
peau ? Oh, toi, tu es encore allé traîner près de l’armoire à pharmacie,
comme tu es là ! Tu as le même air allumé que quand tu t’étais vautré
sur le patchwork colombien de maman. Va vite te reposer sur le plaid
écossais ! Franchement, ce n’est vraiment pas facile d’apprivoiser un
caméléon !
29 mars 2010

Frémir (Joe Krapov)

Frémir (Joe Krapov)

Prendre une casserole et la remplir d’eau. La poser sur le grand feu de la cuisinière, allumer le brûleur et rester à proximité. Tremper son doigt dans l’eau pour sentir comme la température monte. Au début, ça fait du bien. Au bout d’un certain temps, comme dirait Fernand Raynaud, on ne peut plus, ça brûle ! Voir finalement monter les bulles d’air en colonnes désordonnées qui tentent d’échapper à la fournaise. Observer la surface de l’eau qui tremble. L’eau frémit. Penser alors que l’on est dans le même état qu’elle quand on lit un texte de Poupoune.

29 mars 2010

Tergiverser (Joe Krapov)

Tergiverser (Joe Krapov)

J'y vas-t-y, j'y vas-t'y pas, j'y vas-t-y ?
Y faut-y, y faut-y pas, y faut-y ?
Je mettions-y mes biaux habits ou mon sarrau de tous les jours ?
Je prends-y mon parapluie ou mon K-way plein de plis ?
Je passe-t-y devant chez Julie ou par la ruelle de derrière ?
D’ailleurs ce s’rait-y pas plutôt à li de viendre ?
Mais s’il vient… J’y céderai-t-y, j’y céderai-t-y pas, j’y céderai-t-y ?
Et si j’allais brûler un cierge à Sainte-Anaïg pour m’décideu ?
Oh oui, Bécassine, va donc tergiverser à Sainte-Anaïg !

J’y vas-t-y, jivatipa, jivati…

29 mars 2010

Dix pour cent (Joe Krapov)

Dix pour cent (Joe Krapov)

- Bonjour !
- Encore vous ! Que désirez-vous ?
- Ben voilà ! J’ai suivi vos conseils et je me suis inscrite à un cours de danse.
- Grand bien vous fasse ! En quoi cela me regarde-t-il ?
- Figurez-vous qu’en faisant le grand écart, j’ai fait un accroc à mon collant. Vous n’auriez pas du fil et une aiguille à me prêter ? Même à 10% ?
- Ecoutez, mademoiselle Lacigale, c’est pas les Restaus du cœur, ici, c’est une banque !

«La fourmi n’est pas prêteuse, c’est là son moindre défaut.»

29 mars 2010

100 mots pour en exprimer 10 (Joe Krapov)

100 mots pour en exprimer 10 (Joe Krapov)

Totor va au carnaval de Vitré qui démarre à 14h 30. Juliette chante à Thorigné-Fouillard à 17h. La distance Rennes-Vitré est de 45,5 km. Au carnaval, Totor attrapera la fièvre photographique et prendra 700 photos. Comment faire pour qu’il soit à l’heure au carnaval et au concert, sachant qu’il est déjà 14 heures, que la vitesse est limitée à 110 km/h, qu’il n’aime pas courir deux lièvres à la fois et que si Totor à tort Juliette le tue ?

« Rien ne sert de courir il faut partir à point ».

28 mars 2010

Émouvoir (Joe Krapov)

Parfois ses enfants-effets lui échappent et les cabrioles du clown touchent, de leur légèreté de bulle de savon, les chevilles tendues de la danseuse de corde. Au contact éphémère de la grâce féminine, elles éclatent-éclosent et retombent au sol en gerbe d’étincelles dans les yeux des enfants et en poésie pure. « Dans notre petit cirque ambulant, il y a déjà un hélicon ». Parmi les dompteurs de la langue et les belles contorsionnistes du verbe, je vais, modestement, affublé d’un nez rouge, faire rire sans prendre tout à fait au sérieux la vie que nous menons.

28 mars 2010

Frissonner (Joe Krapov)


Peut être que les professeurs de musique actuels dégoûtent leurs élèves de la pratique instrumentale avec des assauts de basse et de guitare électrique ! Tant qu'à faire, sur le métier, de remettre cent fois son ouvrage, je le fais depuis toujours en autodidacte et, au moins, j'en éprouve sans cesse du plaisir, même si, techniquement, je connais mes limites et reconnais comme Brassens que le don n'est rien qu'une sale manie ! Mais bon, à l’instar de Ravel, faire passer de tels frissons avec l'écriture, il n'y a que Caro-Carito qui sache. Où donc l’apprit-elle ?

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Le défi du samedi
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