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Le défi du samedi
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25 février 2012

Nul ne part à l’assaut du ciel s’il risque des fesses mouillées (Joe Krapov)

DDS 182 balançoire enneigée sous verreUn blanc caftan de neige a couvert le jardin,

Brisant dans son élan l’énergie écolière :

Pas de car, pas d’école et la maman, geôlière,

Doit supporter les cris de son petit gredin.

 


C’est Noël ! Il a hâte, la mauvaise graine,

D’aller geler son linge au frais de la glacière,

D’être roi des Lapons, d’emplir sa gibecière

De cristaux et de cabrioles dans l’arène.


 

- Mange tes céréales avant de t’en allerDDS 182 balançoire enneigée

Brûler tes calories, criailler comme un geai,

Sur cet écran trop blanc accomplir ton carnage ! ».


 

Pas, bonhomme, glissade au milieu des allées…

Seul trésor épargné par le petit sauvage :

La balançoire, encore un peu immaculée.

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18 février 2012

Le clochard céleste (Joe Krapov)

- Vous invitez le nombre d'ami(e)s que vous voulez à passer un dimanche midi chez vous. (Attention : plus on est de fous, plus on rit et plus il faut mettre de riz pour accompagner la viande et les fruits de mer de votre paella).

Ils ont obligation d'amener avec eux tout leur stock de cartes routières, même périmées, même dépenaillées. Michelin, IGN ou autres, toutes les cartes sont acceptées sauf la carte bleue : les jeux d'argent sont interdits chez vous comme chez moi. (De toute façon, comme on nous envoie toujours nous faire voir chez les Grecs, chez nous c'est comme chez eux : du fric il n'y en a plus, les banques ont tout piqué).

Après le repas, suivi de café et peut-être pousse-café en option on pousse obligatoirement tous les meubles et on s'assied en rond par terre sur le tapis indien comme dans la chanson « Germaine » de Renaud. (C'est la seule que je connaisse par cœur avec "La chasse aux papillons" de Brassens. Cette considération n'a rien à voir avec le reste mais il faut que vous appreniez à rester zen).

DDS181 haïku jardin zen

Chacun aura marqué ses cartes de ses initiales ou d'un signe distinctif en vue de les récupérer à l'issue du jeu. Elles peuvent toujours servir, même si, comme sur la nôtre, le contournement de Mûr-de-Bretagne par la quatre voies n'y est toujours pas mentionné. (Le Conseil général des Côtes d'Armor semble plus rapide dans l'avancée de ses travaux que les upgraders de chez Michelin. En fait la raison principale de ce bug tient surtout au fait que notre carte de Bretagne date de 1984. Ce serait bien qu'on en rachète une plus récente mais au moins, nous on ne s'engueule pas en voiture comme Jean-Pierre Berthoise et son épouse).

DDS181 haïku vélo

Le jeu commence. Le donneur mélange les cartes, les donne à couper à son voisin de gauche. (Mais non, Roger, pas avec des ciseaux ! Il est con lui, eh !). Puis il en distribue 5 à chacun.

Une main innocente (Kevin ? Jennyfer ? Nicolas ? Jules ? Léonie ? Théo ? Léa ? Aïcha ? Mini-Poune ?), en tout cas quelqu'une qui ne prend pas part au jeu aura choisi auparavant dans le dictionnaire ou sur Wikipédia une des 36000 communes françaises qu'il ou elle suppose inconnue de tous. Le nom de cette minuscule cité est donné en pâture aux participants. Chacun déplie alors ses cartes et cherche à localiser Saint-Georges-de-Gréhaignes ou Condat-sur-Ganaveix sur le territoire français en regardant dans son jeu.

DDS 181 haïku lampadaire

Même si on le trouve assez vite énervant, c'est un jeu qui rend très zen. Il a au moins un avantage. Pendant que vous faites ça personne ne vous rebat les oreilles avec un omniprésident qui va entrer en omnicampagne pour omnipromettre d'omnirompre avec tout ce qu'il n'a pas omnifait pour faire omnipire encore. (Superbe et généreux ce jour, j'ajoute la version de droite de cette phrase pour celles et ceux qui envisagent de le soutenir : "Pendant que vous faites ça personne ne vous rebat les oreilles avec une envie d'être président et de mener campagne pour promettre de rompre avec tout ce qu'a fait notre civilisation supérieure alors qu'on sait très bien qu'ils ou elles n'ont aucune expérience en matière de népotisme, de bling-bling ou de talonnettes, ces malhonnêtes !).

DDS 181 haïku chapelle

- Et qu'est-ce que gagne celui qui triomphe de l'épreuve ?
- Le droit d'inviter à son tour les autres pour un repas chez lui et une autre séance de satori à Paris
- C'est le nom du jeu ?
- Maintenant oui, au départ c'était satori à Mimizan-plage parce que j'en ai eu l'idée en rêve en me réveillant à 6 heures du matin le mardi 14 février 2012. « Satori à Paris », c'est en référence au bouquin de Kérouac. Il y raconte la recherche de ses origines bretonnes. C'est rigolo, parce que vous, je vous ai trouvé « Sur la route » !
- Vous savez, je connais un autre jeu. Je suis le seul à y jouer et c'est aussi un jeu d'exploration de l'espace mais en vrai.
- Vous cherchez quoi, vous, monsieur Augustin ?
- Je cherche un ascenseur qui me ramènerait chez moi.
- Ca n'a pas l'air de vous stresser plus que ça.
- Non, je suis très zen. C'est une épreuve qu'on m'impose, mais j'ai tout mon temps. J'ai l'éternité devant moi.
- Faites-voir la carte que vous avez tirée
- Nord Pas-de-Calais.
- Vous savez, ça me revient à l'instant. Quelque part du côté de Saint-Omer, il y a un ascenseur à péniches. Ce doit être à Arques, si je me souviens bien, là où Yvette Horner possède un magasin de perles de cristal.
- Promis j'irai. Merci encore de votre hospitalité. Vous pouvez me passer un livre pour la nuit ?
- Le livre des haïkus, de Kerouac ?
- Ce sera parfait !

DDS181 haïku lune 2

 P.S. Ce dialogue est bien entendu extrait de "Dieu s'ennuie le dimanche...", roman inachevé autant qu'inachevable.

11 février 2012

Déguisé de toute éternité (Joe Krapov)

Si je farfouillais dans mes photos, je pourrais faire la liste de moult déguisements que j'enfilai naguère : un enfant mousquetaire, un musicien méchamment punk, un militaire (mais ça c'était pour de vrai !).

jpa mousquetaire

Je me suis costumé en pirate, en drapeau belge, en prisonnier du Village de Patrick McGoohan, en fou de jeu d'échecs, en bouffon, en clown, en poireau, en Oliver Hardy, en mineur de fond, en ténor des steppes russes, en Mary Poppins...

Mais le travestissement que je préfère, c'est quand je deviens Joe Krapov ! Coiffé comme Riquet à la Houppe, je monte sur une chaise, j'annonce que je vais m'envoler, et je ne décolle pas !

Cela dit, il faudra bien un jour que je me pose cette question à propos de mon amour du cinéma, des festivals de théâtre de rue, des blogs, des cafés-slam, du music-hall ancien et surtout des derniers carnavals que je photographie à tour de bras. Pourquoi donc suis-je attiré par ces endroits et ces situations dans lesquels on devient, on se montre un(e) autre que soi-même ?

Qu'est-ce qui ne me plaît pas dans la réalité, dans ma réalité ? Y aurait-t-il quelqu'un en moi qui serait prêt à déclarer des horreurs comme celle-ci : « Toutes les civilisations ne se valent pas ! Et par-dessus toutes les autres, il faut placer la civilisation Vénitienne à qui nous devons Vivaldi, Canaletto, Guardi, les gondoles à Venise de Sheila et Ringo, l'invention du ghetto, des lettres de dénonciation anonymes, du touriste pigeon et surtout celle du carnaval qui dure six mois » ?

Ou serais-je prêt, quitte à m'auto-fustiger, à chanter cette méchanceté des VRP ? 

On dirait que la réponse est « oui » ! Tant pis pour vous ! Bon carnaval quand même !
 

JPL 1976 militaire

4 février 2012

This town is not big enough for both of us (Joe Krapov)

Ce Georges Pérec et ses émules, décidément, quels chieurs ce sont !

120129 121Celles et ceux d'entre vous qui me croient Breton se gourent lourdement, se mettent le doigt « in the eye until the knee » si je peux dire (M. Reverso et Mrs Joye me corrigeront si cette tournure est incorrecte). Je ne suis rien qu'un Ch'ti en exil chez les « Breizhou », un immigré presque intégré et je suis très heureux de me trouver ici où je vis et crèche depuis 1997.


Rennes ! Ses spécificités, ses délires, ses monuments, son côté « terriblement stérile » : « Rien n'y prend excepté le feu », dixit un supérieur de prêtres un poil ignifugé qui connut peut-être l'énorme incendie de 1720 et celui du toit surmonté d'emblèmes dorés sous lequel des gugusses en robe( et perruque ?) rendent un minimum de justice encore de nos jours.


120129 026Rennes ! Prenez pitié de moi ! On m'y torture en silence, on obtient de moi que je devienne une espèce de moine bénédictin rongé de chiffres, de listes et de procédures, on m'y trucide sous des tonnes de livres de comptes pour me fournir en retour, en un système de troc presque éternel, le peu de fric que j'utilise pour tortorer, nourrir mon épouse et quelquefois (souvent ? toujours ?) trépider du ciboulot. Oui, c'est ici que je vis et bosse et me meus tel un ongulé de première du désert.

 

Le bus n° 11 m'emmène, que l'on soit lundi, mercredi, jeudi, vendredi vers Cesson-Sévigné. Il tourne toutefois vers senestre et me dépose près du RU, entouré de jeunes gens peu réveillés qui s'en vont étudier toutes sortes de disciplines plus ou moins scientifiques.
 

120128 001Le week-end c'est une musique toute différente. Je me lève moins tôt, j'enfile mes godillots et je descends en ville humer les bonnes odeurs des commerces en extérieur des Lices, remplir de nourritures diverses une gibecière en osier puis je file en toute liberté zyeuter les merveilles et trésors qui m'entourent.

Rennes ! Que vous dire, sinon qu'une rivière coule en son milieu et qu'elle est bien plus jolie que le nom qu'elle porte. « Ouest-torchon » une institution du coin sise rue du pré-Botté pond moult lignes ces temps-ci sur ce sujet rigolo : on projette de doter d'un nom exotique les résidents de notre district : les Breizh-iliens !
 

120129 013Lorsque s'en vient le jour où le Seigneur se repose, je me promène souvent le long des péniches en file indienne qui semblent indiquer, telles les pierres du Petit Poucet sur le sentier du bois, le chemin du centre ville. Comment vous décrire mes coups de cœur, mes tours et détours, mes points de chute ? Que vous dire de cette ville que je chéris si fortement ?
 

111217 A 042Peste soit des Oulipiens, de leur liposuccion kilométrique et de leurs jeux cons-cons ! Mon lexique est restreint d'une voyelle rien moins qu'essentielle et c'est bien ennuyeux de devoir l'éviter ! Peut-être est-il plus simple d'énoncer poétiquement, en peu de sons, tout comme le font les poètes nippons, ces lieux qui me séduisent, ces coins de verdure qui me revigorent, ces étendues cernées de logis où l'on peut voir de jeunes mômes juchés sur des bêtes de bois, (cygne, lion, jument très Disney-Poppinsienne , bidet noir ou gris ou beige que, ni hic ni nunc ni oncques l'on n'entendit hennir ou gémir) ou bien grimpés sur des véhicules divers : gros truck rouge de pompier, zinc dénommé « Petit prince », etc ? (Goûtez-vous comme le périph' coupe le poil ici?)


Je commence donc cet énoncé de lieux "indicibles" de Rennes que l'on peut considérer, si on le désire, comme une suite de devinettes (très géocentrées, indeed forcément, beloved Joye !) :

 

DDS 179 Orphée


Orphée pétrifié :
Hermès enlève Eurydice
Et court vers l'Enfer
 


120129 092Déesse des nuits
Ton chemin cynégétique
Epuise tes chiens
 


DDS 179 Opéra


Un dieu et neuf muses
Se sont perchés sur le toit :
On joue « Othello »



DDS 179 place sainte-anneMère du Seigneur
Reine chérie des Bretons
Ce lieu t'est dédié


(On y vend de vieux bouquins,
Les mômes y tournent en rond)



120129 055


Les rues sont désertes
Doucement le soleil pointe
Le bout de son nez



DDS 179 parmiggiani

Tête découpée,
Victime d'un sculpteur fou
Rue de Coëtquen




120129 017Vénus dénudées,

Coloriées pour, nous dit-on,
Trouver nos voitures

(C'est nous supposer ivrognes :
On ne boit que du jus d'fruit !)


120129 104Volière importée
Edifice un peu chinois
Chez monsieur Bühler



DDS 179 kiosque


Ici, sous le kiosque,
Combien de temps, les scottishs ?
Le biniou s'en fout.


Ce Georges Pérec et ses émules, décidément, quels chieurs ce sont (Sévigné) !

P.S. Le titre de ce texte fait référence à celui d'une chanson des Sparks. (On se venge comme on peut des consignes tordues de son voisin du dessus !). 

28 janvier 2012

37°2 le matin à l'ombre de moi-même (Joe Krapov)


DDS 178 ombre allongée 2Voici qui va plaire aux amoureuses de Moustaki, à celles qui préfèrent rouler dans l’herbe plutôt que de ne jouer les pachas qu’au hamac : mon ombre adore s’allonger !

Voici qui devrait plaire aux marionnettistes qui passent par ici : plus j’expose mon ombre, mes reflets, ma binette et moins j’en sais moi-même sur celui qui, derrière, tire les ficelles de Joe Krapov.


Voici qui devrait plaire au pondeur d’haïku qui joue de la guitare et suit le tour de France avec un braquet de 5-7-5 :

DDS 178 ombre de vélo

Mon ombre est fortiche :
Elle est la seule à pouvoir
Sucer mes deux roues


Voici qui devrait plaire aux amoureux et amoureuses de la Bretagne qui sont aussi fans d’Edith Piaf : « Je ne suis qu’une fille du port, une ombre de la rue ».

DDS 178 ombre de Bretonne

Par contre, si je tombe, je ne sais pas si un ami sort de l’ombre à ma place. Mais je fais tout pour ne pas tomber et je ne me mets pas en travers de la loi de peur de finir ma vie à l’ombre.

Je ne suis pas comme Lucky Luke, non plus : quand il y a du danger  je me tire plus vite que mon ombre.

Enfin voici qui devrait plaire à ma fan d’Iowa (dont je suis fan en retour) : mon ombre joue de la guitare !

DDS 178 ombre de guitariste

Pour illustrer ce dernier point j’aurais pu chanter "L’aventurier" d’Indochine pour évoquer Bob Morane et l’Ombre jaune. J’ai préféré massacrer fort Apache parce que c’est un morceau des... Shadows.


 

111101 066

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21 janvier 2012

L'évidence mêêêêêême (Joe Krapov)

La nuit, lorsque vous ne dormez pas, que faites-vous ?


- M'enfin, Joe Krapov, qu'est-ce que tu fiches sous le lit ? Il est quatre heures du matin !

- Je n'arrive pas à dormir alors je compte les moutons !


DDS 177 081206_012B

14 janvier 2012

Ce sera mieux hier (Joe Krapov)

1934 Il y a 77 ans et des poussières naissait Georges Moustaki, l’immortel auteur de "Dans mon Hamac", du "Temps de vivre" et de "La philosophie".

1950 Il y a 61 ans et des poussières naissait Martine Aubry, à qui nous devons la réduction du temps de travail hebdomadaire à trente-cinq heures. Cette disposition emmerde tellement les  « peine-à-jouir de la vie qui préfèrent se lever tôt et travailler plus pour gagner plus et avoir une Rolex à cinquante ans» que je ne sais pas si je ne vais pas, rien que pour ça,  voter pour elle aux prochaines élections présidentielles. Ah bon, elle n’est pas candidate ? Zut alors !

1880 Il y a 131 ans et des poussières, un dénommé Paul Lafargue, gendre de M. Karl Marx et voisin de palier de M. le fossoyeur Oukrev, faisait paraître un opuscule intitulé « Le droit à la paresse ». Très étonnamment, c’est-là depuis toujours mon livre de chevet.

1623 Il y a 388 ans et des poussières naissait Blaise Pascal qui, à la suite d’un pari stupide, proposa d’inventer la brouette et réussit effectivement à donner le jour à ce véhicule bien pensé. Comme quoi les Auvergnats, qu’ils soient un ou deux ou trois, ce n’est pas si mal que ça ! Mais nous qui écoutons Brassens plutôt que Michel Sardou, nous le savons depuis longtemps déjà (57 ans et des brouettes !).

637 Il y a 1374 ans et des poussières, le roi Dagobert mettait sa culotte à l’envers. A ce jour il reste le plus connu et le plus aimable de ceux qu’on appela les rois fainéants.

486 Il y a 1525 ans et des soupières, ça n’a rien à voir avec le reste, un type eut à se souvenir du vase de Soissons et de Francisque Quinze code Clo-Clovis.

- 30000 Il y a 32000 ans et des poussières, on ne va pas chipoter, un nommé Cro-Magnon faisait la sieste à l’ombre dans une grotte des Eyzies-de-Tayac-Sireuil, Dordogne, code postal 24620 et des poussières. C’est que, voyez-vous, on ne s’embêtait pas à l’âge de pierre : on taillait des silex, ça faisait de la poussière, on dessinait sur les murs des cavernes, ça faisait de la poussière, on faisait des courses au mammouth et le soir on se rassemblait pour écouter les dinosaures et secouer sa poussière. Mais vous, vous n’êtes jamais allés à un concert des Rolling Stones ?

On s’emmerdait encore moins un peu plus tard à l’âge de bronze : on coulait même des jours heureux, paraît-il.

Allez, assez glosé maintenant, musique, hombre !


 

110405_016

7 janvier 2012

Voeu pieux (Joe Krapov)

- Ce qui serait bien, en 2012, ce serait que j’arrête d'éventiller mes mélampyres aux lophobranches du Défi du samedi. Je crains qu’à la longue je ne finisse par plamotter l’opoponax à tout le monde !

- C’est raté, t’as encore posté !

- Zut ! Je nettoyais ma cannetille et le coup est parti tout seul ! Tant pis, ce sera pour l’année prochaine !

DDS 175 111226 B 068

Bonne et slictueuse borogove 2012 quand même !

31 décembre 2011

Méditations de Peaux-Rouges (Joe Krapov)

DDS174_indiens_1- Hiawatha le petit Indien !

- Petit Caniche, l’ami de Chick Bill et des ineffables Dog Bull et Kid Ordinn de Tibet !

- Moins connus, L’Apache dans Teddy Ted de Lecureux et Forton et Loup Noir de Kline qui dessina auparavant « Davy Crockett contre les hommes-loutres ».

- Dans le Journal de Tintin il y avait Yakari de Derib et aussi la Tribu terrible mais j’ai oublié le nom de l’auteur. 

- Gordon Bess. Il y a aussi Géronimo. Pas l’opération, le chef.

- Aigle noir ? Cochise ? Sitting Bull ? Taureau assis ? Pocahontas ? Oum Pah Pah ?

- "Le dernier des Mohicans" de James Fenimore Cooper.

- C’est quand même relativement maigre à côté de cet héritage-là : Buffalo Bill, Billy the Kid, Wyatt Earp, Jessie James, le général Custer, Tom Mix, Hopalong Cassidy, Pecos Bill, Jerry Spring, le lieutenant Blueberry, les frères Dalton, Calamity Jane, Lucky Luke, Les Tuniques bleues et tous les personnages interprétés par John Wayne et Gary Cooper au cinéma.

- Que du beau monde ! Une belle bande de fripouilles, en fait ! On ne leur avait rien demandé à tous ces chercheurs d’aventure de la vieille Europe. C’était chez nous ici, on vivait tranquilles, de pêche et de chasse.

- C’est bien la preuve : celui qui gagne la guerre réécrit l’histoire à sa sauce. Il réinvente le récit, il le ressasse et le ressert  jusqu’à ce qu’on  en perde le sens.

- Il y a une théorie qui dit que l’homme rouge n’est pas assez entré dans l’histoire mais on a le droit de n’être pas Dakar avec cela.

- On s’en fichait, nous de l’histoire. On vivait des produits de la nature.

- Mais eux, chasse le naturel, il revient au mégalo ! Nous sommes des gens réservés et c’est dur désormais de sortir de notre réserve. Surtout depuis que Freud a décrété que le totem est à bout.

- Freud ? Cet homme-médecine-là n’a jamais réussi à faire tomber la pluie !

- Ou alors notre erreur c’est de n’avoir rien compris au show business. C’est ce que dit l’aphorisme de Zizi Jeanmaire : « La place des plumes n’est certainement pas sur la tête du chef indien. Imaginerait-on un président de la République ayant pour couvre-chef un suppositoire ?

- Dis donc…

- Oui ?

- Le type, là, près du banc. Regarde un peu ce qu’il fait !

DDS174_indiens_2

Le spectacle peut effectivement sembler déroutant. Profitant du fait qu’il n’y a personne dans ce jardin public, Augustin Dieu a posé sa cape, sa canne et son chapeau et il s’est allongé sur le sol de l’allée. Il a posé l’oreille contre le bitume et écouté toute la conversation des deux statues rouges. Cette évocation du paradis perdu et du choc des cultures l’a ému et laissé sans voix. Se voyant découvert, il s’est remis sur pied d’un bond et il lance aux deux emplumés :

- Ne vous inquiétez pas ! Maintenant que le billet vert ne vaut plus rien et que tout est fabriqué en Chine les visages pâles vont rire jaune ! Déjà  le Qatar a racheté le PSG et les œuvres complètes de Paul Féval : Lagardère, Cocardasse et Passepoil.  On peut rire comme des bossus, si on veut, et ça, ça n’a pas de prix !

Le peau-rouge et sa squaw ne mouftent pas. Dieu reprend :

- Dites-moi... Vous ne savez pas où je pourrais me procurer-brochurer un plan de Nancy. Je cherche l’entrée du MAP-monde.

- Fais cent mètre dans cette direction, Créateur, répond la femme. Tu y rencontreras Bison futé, notre cousin. C’est le seul d’entre nous qui a vraiment réussi.

- Il faut dire qu’il n’a pas son pareil, avec ses ruses de Sioux, pour sortir son monde du Fort-Apache des embouteillages. Mais je ne suis pas certain qu’il connaisse l’adresse exacte de Miss MAP.

- J’ai peut-être tort mais je ne suis pas désireux de rencontrer cette divinité. Je veux juste qu’elle me balade dans ses paysages. Il y en aura bien un dans le tas qui sera doté de… Vous savez ce que je cherche puisque vous lisez dans mes pensées.

- C’est drôle… Vous qui avez, comme nous, l’éternité devant vous, on vous sent impatient. Vous savez, ll y a un proverbe Cherokee qui dit : « Quand l’ascenseur est en dérangement, prends l’escalier ! »

- Ce qui signifie, en clair ?

- Si tu n’as pas trouvé le MAP-monde, reviens ici la semaine prochaine. Le paysage aura changé mais le banc sera toujours-là. Assieds-toi correctement pour écouter celles et ceux qui te parleront. Tu risqueras moins d’avoir des ennuis avec tous ceux qui ont une dent contre les prières de rue.

- Et avec les opposants à la Christianophobie.

- Pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle a encore fait, Christiane ?

Laquelle ?


 DDS_174_christianophobie

24 décembre 2011

Sur la défensive (Joe Krapov)

On m’a fait cadeau d’une vie.

Elle est petite et étriquée

Car je ne suis pas autre chose

Qu’un personnage de Sempé ; 

Mais surtout je la remplis bien.


J’en tire grand Amusement

Et je redistribue toujours,

Sous forme de rires et de sourires,

Grâce à ma lyre et mes délires,

Tout l’Amour que l’on m’a donné :

Cela me crée des Amitiés.

 

Amour, Amusement, Amitié :

Celui qui viendra dégrader

Mon triple A est prévenu :

Je ne lui ferai pas de cadeau

Et je lui botterai le cul !


DDS173 Père Noël

 

Et sinon, bien sûr, Joyeux Noël à toutes et à tous !

17 décembre 2011

Petites annonces pas postoliques mais presque (Joe Krapov)

A VENDRE :

- Chaise d’appartement de style Louis XIV. Etat neuf, excepté un trou au milieu du siège.
Contacter M. Aillagon, le château 78000 VERSAILLES
 

- Trône ayant trop fait la foire.
S’adresser à M. Silvio Bunga-Bunga  2, place de l’Eglise79100 SAINTE-VERGE
 

- Nain de jardin devenu germanophile au fil du temps.
Ecrire à Mme Blanche Neige chez sa maman au Cap Nègre 83980 LE LAVANDOU
 

- Pomme de douche historique subtilisée dans la suite 2806 de l’hôtel Sofitel à New-York.
Faire offre à M. Fantomas, sage thaïlandais, hôtel Sofitel de BANGKOK

 

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- Un remède peu conventionnel mais efficace contre la maladie d’Alzheimer : perdez la tête en une seule fois grâce à l’invention révolutionnaire du Dr Guillotin, utile aussi pour raccourcir les ambitions de ceux qui ont attrapé la grosse tête.
S’adresser à M. Deibler, 12 rue du Petit matin blême à 35150 CORPS NUDS ou téléphoner aux heures de bourreau au 06 99 99 99 99
 

- Lot exceptionnel d’objets destinés à lutter contre la bêtise proverbiale des proverbes. Se compose de :
1 emplâtre pour jambe de bois ;
2 boîtes d’épinards pour masque de fer ;
Trois pansements prophylactiques pour plaie d’argent ;
Un truc en plumes pour alléger les années de plomb ;
Une cruche incassable pour aller souvent à l’eau ;
Une bouée de sauvetage fluorescente et un manuel de natation pour chien accusé de la rage ;
En vente à la pharmacie Lopez place Edouard Condom, 02400 GLAND

- Meublez votre maison et votre conversation à bas prix grâce à notre catalogue de mobilier rare :
Porte ouverte déjà enfoncée ;
Fenêtre de tir pour fusée Ariane ;
Cheminée grande largeur pour que le père Noël dépose plus de cadeaux ;
Vaisselle incassable pour scènes de ménage de jeunes couples et couteaux de marque « Ravaillac » pour scènes de ménages de vieux couples. Ces couteaux sont fabriqués à Thiers où l’on se moque du tiers comme du quart du quart de Brie comme du brie de Meaux et même du bris dû aux mots ;
Pour les familles pauvres, la maison ajoute la table de multiplication des pains.
Notre magasin, « L’Arlequincaillerie », est situé 32, rue Félix Lévitan à 49150 BOUZILLE

 

CEDE GRATUITEMENT :

- Cause crise économique, céderais gratuitement à couple hétéro ou homosexuel en mal d’adoption sept charmants bambins dont un petit dernier très déluré.
Ecrire à M. et  Mme Poucet, 12 rue Marcellin Caillou 35250 SAINT-SULPICE-LA-FORET

 

ON RECHERCHE :

- Bandit manchot achèterait bras artificiel pour pouvoir à nouveau brandir deux pistolets et crier « Haut les mains ! ».
S’adresser à  Mme Martingale, caisse du Casino, 73 rue de la Roulette russe 51130 BERGERES-LES-VERTUS

 - On recherche, dans l’intérêt des familles : Ornicar ; La septième compagnie ; Suzan désespérément ; Le diamant vert ; Les pantoufles de Jean Constantin ; Les amants de Fréhel ; Les tuyaux et la grande échelle pour éteindre l’incendie à Rio ; Les années folles de l’ex fan des sixties
Ecrire à M. Guy Lecorne, 23 rue Montéton 47250 COCUMONT

 

VIDE GRENIER VIRTUEL : 

Logiciel servant à multiplier par 3 les triples A dégradés par des agence de notation de deuxième classe donc mal notées ;

Chéchia ayant appartenu au B de Tunis ;

Machine à transformer les C, utile aux rugbymen intimidés par l’AAK ;

D truqués ;

Poêle magique pour réussir l’omelette sans casser d’E ;

Pendule tournesolaire servant à localiser le point G de la Castafiore ;

Nécessaire de réparation des coups dans l’L ;

Boîte à bisous destinée à chantourner ceux qui sont visés par la Tyrolienne de la N ;

Coussin lâcheur de P ;

Canapé de marque Cossard permettant de ne pas se casser le Q ;

Bouteille d’oxygène Sanplaisir pour ne pas manquer d’R ;

Edition princeps du « Loup des steppes » d’Hermann SE ;

Pluie bretonne pour pourrir les T de ceux qui n’ont pas les moyens de se payer des séances d’UV ;

Méthode oulipienne pour écrire sans Z des lipogrammes en W ;

Logiciel de notation des films X consacrés à la copulation entre eux de celles et ceux qui vont se faire voir chez les chromosomes Y ;

Texte court de Joe Krapov permettant d’aggraver son K,  si c’est encore possible : « Ca, c’est fait ! ».

 DDS172 Brad Pitt

10 décembre 2011

Douze haïkus de dadais jamais n'aboliront le hasard (Joe Krapov)


123

MATHS… ERNELLES

1,2, 3… Le « Un »

Ravi d’être le premier

Appris par les mômes.

  

 

Caf__SlamSLAM AU CAFE DES CHAMPS LIBRES

Devant le micro

Balancer publiquement

Ses krapoveries

 


quenouille

FAUSSE NOTE

En filant la laine

Ecouter le troubadour

Qui part en quenouille

 

schroeder

REALISME DE SCHROEDER

Ce qui n’a pas lieu

Autrement qu’en un doux rêve :

Rencontrer Beethoven.


 

archimedeUN HOMME A PRINCIPES

L’idée de génie

Lui advint dans sa baignoire

Archimède alors !


 

pragueARRETE TON CHAR

68 à Prague :

Violation de domicile

Quelque peu abrupte


 

100110_002SANS PATCH NI AVERTISSEMENT SUR LE PAQUET

Cheminée d’usine

Très bien désintoxiquée

Ne fumera plus


 

090521_1031NURSERY RHYME ?

L’Eglise à Jersey

Est faite en pâte d’amande :

Sweet Lady Tartine ?


 

S_gol_neLE DESIR D’AVENIR DE SEGOLENE

Elue au perchoir

Tu verras la gauche à droite

Et la droite à gauche


 

Dom_JuanAUTRE FIN DE DOM JUAN

Frustration ultime :

Intouchables infirmières.

Hospitalisé !


 

philippulusLE FOU DE L’ETOILE MYSTERIEUSE

Cet obscurantiste

Vous n’êtes pas sans savoir

Qu’il faut l’ignorer

 

 

bruce_willisNECESSITE DU GRADE DANS LE FILM D’ACTION AMERICAIN

Pour sauver le monde

Il faut s’appeler au moins

« Chef de brousse Willis »

 

P.S. Voici quelle a été la règle d’écriture de cette semaine :

- Lancer une première fois trois dés et faire le total des points pour savoir le nombre de haïkus que l’on devra écrire. Ici, douze.

- Prendre le livre que vous lisez en ce moment : « A bout de course » de Richard Stark

- Relancer une fois les trois dés et faire le total des points : 7. Se rendre à la page 7 du livre et prendre un mot dans la première phrase. Ici : UN

- Relancer deux fois les trois dés et faire le total des points de ces deux lancers : Ici 9. Se rendre à la page 9 et prendre un mot dans la première phrase. Ici : micro

- Relancer trois fois, etc.

Ecrire douze haïkus dans lesquels les mots tirés apparaîtront. En l’occurrence ici : un – micro – partir – lieu – idée – violation – usine – Jersey – gauche – hospitalisé – ignorer – Willis


3 décembre 2011

Deux chansons de Neil Young traduites-trahies-adaptées (Joe Krapov)

DDS170 Love is a rose

 

L'AMOUR EST UNE ROSE 

1
L’amour est une rose. Attention si tu la cueilles :
Son doux parfum enivre et, cachée parmi ses feuilles,
Une poignée d’épines écorche tes doigts fragiles.
L’amour est un oiseau rebelle et volatile.

Allons, viens, nous allons rêver ensemble
De construire un âge d’or
Allons, viens, nous allons marcher ensemble
Et prendre le meilleur du temps

2
Emmène moi au bal, tournons cette vieille danse
Rends-moi léger jusqu’au bout de la nuit
Cueille, recueille moi acceptons cette évidence
Au matin bien souvent la rose s’épanouit

[Solo]

3

Love is a rose but you better not pick it
It only grows when it's on the vine.
A handful of thorns and you'll know you've missed it
You lose your love when you say the word "mine".

I wanna see what's never been seen,
I wanna live that age old dream.
Come on, girl, we can go together
Let's take the best right now,
Take the best right now.

 

 

DDS170_Heart_of_gold_copie


UN CŒUR EN OR

1

A vouloir vivre
Vouloir aimer
Je me suis fait mineur pour trouver un cœur d’or

 J’ai tant à dire,
A exprimer
Voilà pourquoi je cherche un cœur en or
Avant d’être vieux 

2
De Nantes à Marseille
Par monts et merveilles
J’ai sillonné les mers pour trouver un cœur d’or

Du fond de mon âme
Je cherche la femme
Qui pourra m’offrir un cœur en or
Mais je me fais vieux

3
I want to live,
I want to give
I've been a miner for a heart of gold.

It's these expressions I never give
That keep me searching for a heart of gold
And I'm getting old.

4
I've been to Hollywood
I've been to Redwood
I crossed the ocean for a heart of gold

I've been in my mind, it's such a fine line
That keeps me searching for a heart of gold
And I'm getting old.

 

26 novembre 2011

The Sound of silence (Joe Krapov)

Ca c'est ballot alors !

Le père Noël vient de m'apporter, en avance,

une guitare à douze cordes pour que je puisse faire

deux fois plus de bruit...

 

111124__001 111124__002 111124__003 111124__004

 

...et voilà qu'on m'impose le silence !

 

Et bien tant pis pour vous, ou tant mieux :

j'ai respecté la consigne !

 

19 novembre 2011

Comment se centon après un naufrage ? (Joe Krapov)

Nous étions deux, nous étions trois, nous étions trois marins de Groix. Il y avait parmi nous John Kanak, ex-capitaine de Saint-Malo qui f’sait la pêche au cachalot. Il a trois filles qui font la peau, la première à Valparaiso, la deuxième à Rio d'Janeiro, la troisième à San Francisco. Le deuxième d’entre nous s'appelait Jean Quemeneur. C'était le fils d'une demi-sœur à la fameuse madame Lareur, la grande Hortense, celle qui tenait un caboulot "Aux gars d’ Dinard et Saint-Malo" en face la caserne du dépôt à Recouvrance. Et moi bien sûr qui ai été gabier sur « La Fringante » : je m’appelle Jean-François Denantes.

Etait-ce chez Ti Beudeff, était-ce ailleurs ? J’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien. Toujours est-il que c’est dans une taverne qu’on s’était fait enrôler par un bosco qui nous avait saoulés.

Quittant ses genêts et ses landes, quand le breton se fait marin pour aller aux pêches d'Islande, voici quel est le gai refrain que le pauvre gars fredonne tout bas : « Faut sept jours pour faire une semaine, les s’maines, les mois font les années et la vie est toujours la même, je deviens fou rien qu’d’y penser. »

Un jour le temps se fit très gros sur les flots de la mer d’Iroise. Le vent qui souffle de partout accorde son biniou. La mer a dû boire un coup d'trop, elle qui ne boit que de l'eau ! Elle saute à tort et à travers, la chemise à l'envers.

Pour l’occasion Long John Silver a pris le commandement des marins. Et vogue la galère ! Tiens bon, oh matelot ! Adieu la bamboche et les filles au sang chaud ! Le vieux qui nous mène à du vice plein la peau : il dresse les bordées à coup de barre de guindeaux sur la route de San-Francisco. Serre les voiles ! Tout le monde en haut ! Pique la baleine, joli baleinier !

Mesdames et messieurs, prenez vos mouchoirs, versez quelques larmes. C'est une triste histoire, le mariage secret  de la mer et du vent ! Et le navire roule et tangue,  et se jette sur les brisants de l'île d'Ouessant. Ah ! Matelots, sur le voilier, voilà le moment de prier car on entend les mâts qui craquent sous les lames qui nous attaquent.

Or ça ! C’était pourtant un fameux trois mâts, fin comme un oiseau hissé haut que la « Marie-Joseph » ! La grand-vergue est en ivoire, les poulies en diamant, la grand-voile est en dentelle,
le mât d’origamisaine en satin blanc. Les cordages du navire sont de fils d'or et d'argent et la coque est en bois rouge, travaillée fort proprement. Amis il faut rendre hommage aux voiliers, aux charpentiers qui ont fait d’la belle ouvrage ! Buvons la tasse à leur santé !

Car voilà que maintenant y’a cinq marins sur la mer loin de leurs amitiés ! Quand y r’viendront à terre, Jef, nous les ferons danser. Mais pour l’instant, brassons bien partout carré ! Tout au fond de la mer les poissons sont assis et le bébé requin a très bon appétit ! Et vire, et vire donc façon Laure Manaudou mon gars sinon t’auras pas d’vin dans ta gamelle. Et vire, et vire donc façon Alain Bernard mon gars sinon t’auras pas d’vin dans ton bidon.

J’ai quand même eu la force, avant de sombrer, de brailler :

Du rhum, des femmes et d'la bière nom de dieu ! Un accordéon pour valser tant qu'on veut ! Du rhum, des femmes c'est ça qui rend heureux ! Que l'diable nous emporte on n'a pas trouvé mieux !

Adieu chers camarades, adieu, faut se quitter. L’tonnerre de Brest est tombé, pas du bon côté.
Tout s'est écroulé ! Dans c'qui reste de Recouvrance n'logerait pas un Sarko ! Et Fanny ma connaissance est morte dans son bistrot

***

A c't'heure je suis retraité, maître timonier, aux Ponts et Chaussées. J' n' ai plus rien en survivance sinon que dans mon sac de matelot j’ai mis tout c’que j’avais de plus beau. J’y ai mis l’harmonica qu’j’avais acheté à Malaga. Quand je vais faire flotter mes bateaux de papier, que je souffle dans mon « ruine-babines » mes chansons d’autrefois en suivant le ruisseau, sa musique me rend philosophe et je me dis en repensant à ce naufrage d’autrefois : « Encore heureux qu'il ait fait beau et qu'la Marie Joseph soit un beau bateau ! ».


 

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12 novembre 2011

Sea, Chaix and sun : pantoum ferroviaire tournant au roman-fleuve sur la fin (Joe Krapov)

 

DDS167_070707_fanfare_St_CoinPersonne n’est heureux comme le chef de gare :
Au pays du bonheur, tout train arrive à l’heure,
Tout départ s’effectue avec fifre et fanfare.
Lui gère tout cela dans son ample demeure.

 

 

Au pays du bonheur, tout train arrive à l’heure.
Le soir venu un grand appétit le tenaille.
Lui gère tout cela dans son ample demeure.
Son épouse, elle, attend avec « La vie du rail ».

 

 

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Le soir venu un grand appétit le tenaille.
Elle s’appelle Jade, elle est jeune et jolie,
Son épouse. Elle attend avec « La vie du rail ».
Dans leur chambre bientôt ils feront des folies.

 

 

Elle s’appelle Jade, elle est jeune et jolie
Et tant pis pour tous ceux qui sortent de leurs gonds !
Dans leur chambre bientôt ils feront des folies :
Ils se tamponneront des trains et des wagons !

 

 

Et tant pis pour tous ceux qui sortent de leurs gonds :
Fi des chansons d’hier, elle lui est fidèle !
Ils se tamponneront des trains et des wagons !
Leur amour est plus beau que ne l’est l’asphodèle.

 

Fi des chansons d’hier, elle lui est fidèle !
Point de cornes en vue au front de notre chef,
Leur amour est plus beau que ne l’est l’asphodèle
Et nous le redirons, s’il le faut, derechef :

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Point de cornes en vue au front de notre chef !
Eros les mènera sur les bords de la Loire
Et nous le redirons, s’il le faut, derechef :
Pour les vacances ils ont loué une gabare.

 

DDS167_070725_331


Eros les mènera sur les bords de la Loire :
Le soleil et le vin leur donneront chaleur.
Pour les vacances ils ont loué une gabare :
Pas de ticket à présenter au contrôleur !

 

 

Le soleil et le vin leur donneront chaleur.
Il ne leur reste plus qu’à larguer les amarres !
Pas de ticket à présenter au contrôleur !
Personne n’est heureux comme le chef de gare !


N.B. Les photos de l'harmonie "L'Espérance de Saint-Coin" (37 ?) ont été prises au Festival des Affranchis de La Flèche (72).
        Celles des gabares ont été prises à La Ménitré (49)

 

5 novembre 2011

Sortir par la fenêtre : déménagement anagrammatique (Joe Krapov)

On peut sortir par la fenêtre :

Pénélope et sa tapisserie représentant une star du porno sur les nerfs,
La Ferrari d’Alain Prost,
Le pape carrossé par Pininfarina,
Un palefrenier polisson du Tarn émule du garde forestier de Lady Shatterley,
Des Florentines affriolantes,
Un entrepreneur frontalier réaliste,
Des prolétaires parisiens,
Un interprète persan que les flonflons rendent triste,
Un pirate fainéant dont tous les ripatons sentent la tartiflette,
Un pistolero fanfaron qui vit de rapines et ne se nourrit que de pâtisseries orientales
Et des nèfles ;

L’astronef du père Noël,
Un aristo protestant du Finistère, amateur de tartines, de tortillas et de pralines,
Un préfet fillonniste qui peint de piètres pastels et file des triple A aux lapins en retard qui sprintent vers leur terrier,
Le trône de Napoléon et le strapontin de Tintin, reporter folioté « tarte »,
Un pétrolier félon,
Une spirale infernale (ni Elf, ni Fina, ni Total ?),
Un répertoire de ténor léger voire même lénifiant,
Un salopiot florissant,
Trois petits paréos pour étoiles filantes,
Un tsar, un terroriste, un refuznik de priorité, un prêtre sans frontières qui porte des tatanes et de la polenta aux gens dans le besoin
Et des nèfles ;

Un parasite  parano pas rasé,
Un entrepôt de portraits en pied d’enfants parfois attentionnés, bien intentionnés mais plus souvent hélas sans trésorerie réelle,
Sept apôtres d’arrière-plan souffrant d’isolement relatif et de plan-plan relationnel,
Une prisonnière sereine qui planifie des attentats tapés contre un tripot sans portail,
Un parterre de pensées envahi de liseron à pétales de couleur opale,
Une tonne de « Sapristi », trois kilos de « Tonnerre »,
Un pitre Lorrain portant un fanion du club de foot de Lens (les sang et or),
Un pianoforte ayant résisté à trente crash-tests,
Un entrepôt de lettrines lapones peintes sur les parois de rennes littéraires,
Un partisan du moindre effort
Et des nèfles

Un ailier blond platine,
Un pèlerin à éperons sur un étalon profane suivi du parrain de mon frère sur son âne préféré,
Une portière de 4L,
Un serpent pistonné,
Un félin sans prostate,
Un torrent de paresse pour terriens trépanés,
Des refrains en renfort pour les salariés postés sur le perron patronal mais dépourvus du moindre filon de parentalité terrestre,
Un raton folâtreur en pantalon de nuages,
Une nef de transport pour pots de rillettes de flétan,
Et des nèfles.

Tout le reste sortant par la porte.

Finition.

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Photo prise à Belle-Île

29 octobre 2011

On n'a pas tous les jours vingt ans (Joe Krapov)

Guillaume Apollinaire a dit : "Nous portons deux ou trois chants, que notre vie se passe à exprimer".

En voici un, de circonstance, je pense, mais...

j'ai comme l'impression de m'être trompé quelque part :

- de date ?

- d'âge ?

- d'atelier de couture ?

- d'autre chose ? 

DDS165_automne ;-))))) (private joke for my American sister !)

Merci en tout cas à MAP et Joye d'avoir bien voulu enjoliver avec leurs superbes voix la petite vidéo ci-dessous et à KatyL d'avoir participé sans qu'on le lui demande à l'illustration de la fête virtuelle !

Et, bien sûr,

Bon anniversaire, Onc' Walrus !

 

22 octobre 2011

On ne voit pas le temps passer mais il ne fait rien à l'affaire (Joe Krapov)

Maintenant c’est tous les cinq ans
Qu’on peut jouer au chamboule-tout
En vue de dégommer le grand
Dépendeur d’andouilles un peu fou
Qui crèche à l’Elysée Palace.
C’est qu’elle est bonne, là-bas, la place !
 
DDS164_3Si t’as pas l’estomac qui flanche,
Tu t’y tapes vraiment bien la cloche :
Super boustiffe, super-boutanche.
Quand ils y sont, ils s’y accrochent
Les politicards bien pépères
Plus ou moins septuagénaires !
 
Et même s’il a les portugaises
Plus ensablées qu’Mad’leine Renaud
Le vieux roublard de la Corrèze
Y coule des beaux jours bien au chaud.
Il aimerait mieux mourir ici
Plutôt qu’au château de Bity
 
Où, paraît-il, c’est mal chauffé !
Tandis que là, dans ses babouches,
Il songe à tout c’qu’il a baffré
Avec l’argent des frais de bouche.
Il rêve des billets d’avion
Vers l’île Maurice et le Japon
 
Et de tous les coups bien foireux
Par lesquels, roi du couteau suisse,
Il élimina les envieux.
Et tel un Raminagrobis
Il se pourlèche les babines
De les savoir dans la débine.
 
- Mais… Joe Krapov…
 
DDS164_2Ce qu’on ne comprend pas vraiment
C’est comment notre grand flandrin
S’est fait soul’ver ses régiments
Par le patron des argousins,
Un p’tit teigneux à talonnettes
Qui montre partout sa binette,
 
Un type qui fait croire aux moukhères
Qu’il a, dans son slip kangourou,
Un machin gros comme un Kärcher
Avec lequel il nettoie tout !
Ah vous m’en direz tant et tant
Sur le cont’nu des culbutants !
 
Moi, l’encravaté de Neuilly
Il peut remballer sa réclame :
Je n’irai pas voter pour lui
Et, devant vous, je le proclame,
Je le hurle, mieux, je le slamme :
Il faut qu’on vote pour des femmes !
 
- …Je crois que tu te trompes…
 
DDS164_1On en a marre de ces bagarres
Entre mecs à grosses paluches !
Il faut confier, et dare dare,
Les clés du pouvoir aux greluches !
Il faut redire ici, en somme :
« La femme est l’avenir de l’homme »
 
Et « l’homme n’est l’avenir de rien ! » :
Il ment comme l’arracheur de crocs,
Il a des manières de vaurien
Il a le bagou des escrocs ;
Premier imbécile venu
Il est sot de chez saugrenu.
 
Nous on veut une présidente
Avec des accroch’-coeurs mignons,
Des agates aux lueurs ardentes,
Des roberts comme des lumignons ;
On veut vivre en Intelligence !
On veut une femme pour la France !
 
On veut unir nos volontés
Pour voir le retour de l’éthique
On veut à volonté bander
Pour le retour du politique ;
Et pour cesser de fantasmer,
Il faut s’en remettre aux mousmés.
 
Il faut voter pour Clémentine,
Pour Christiane, pour Marie-Georges,
Pour Ségolène ou pour Martine,
Pour une qui porte un soutien gorge,
Une mini-jupe ou bien des couettes :
Christine Boutin ! Ou bien Arlette !
 
- … de date : on n’est plus en novembre 2006...
 
Et s’il s’avère après usage
Après élection de la dame
Qu’elle cachait dans son corsage
Le fil acéré d’une lame
De poignard et un braquemard
Sévère derrière son Shalimar,
 
DDS_164_9Si nous nous retrouvons baisés
Comme après chaque nuit d’élection,
Si plus rien ne peut apaiser
Nos utopiques érections,
Alors jusqu’en deux mille et douze
Il nous faudra chanter le blues,
 
Traîner la queue entre les jambes
Attendre la prochaine fois
Où nous retournerons, ingambes,
Le rire aux lèvres, ivres de joie,
Voter pour Isaure Chassériau
Ou pour le commandant Cousteau !
 
- … on est en octobre 2011 !
- Qu’est-ce que ça change à mon discours ?
- Oui tu as peut-être raison. Dans « poème de circonstance » on entend effectivement bien « Aime pô constance de cirque » !
- Mais tu as peut-être raison quand même, toi aussi : quand je le resservirai en 2017, je remplacerai le commandant Cousteau par Nafissatou Diallo ! 


15 octobre 2011

Schizophrénie (Joe Krapov)

- Cette semaine vous aviez le choix entre :

AVANT LEURRE C’EST PÂLEUR, APRES L’HEURE C’EST PUS RECELEUR

- Oh, dis donc , t’as vu, Loreille, la belle boîte aux lettres ?
  Je la piquerais bien pour ma collection !

- Mais enfin, Lardu ! Ce serait du vol à la roulotte !

DDS163_roulotte

et

RENVOYER CHEZ EUX ( ???) LES ROMANICHELS

Puisque tous les chemins ne mènent plus à Rome
Et que l’on crie haro sur nos déplacements
Qui alimentera vos désirs de romans,
Vos scénarios de peur et vos rêves de chrome ?

Quelle main raclera le violon sans racines 
Pour animer la noce ou fleurir les marchés ?
A quel charme malin irez-vous raccrocher
Ce que nous accolions aux magies enfantines ?

Le monde licencie, les chiens sont dans les niches,
Le scénario charrie la morne loi des riches :
Semer la haine, éliminer, hurler « chaos » !

Voler des poules est crime à trop petite échelle.
La valise bourrée  rapporte bien plus gros
Et la vente des armes est tout sauf criminelle !

Une espèce de hara-kiri du clown, en quelque sorte !

- Tu aurais pu aussi botter en touche et chanter ceci :

 

- Aussi ! Avec un peu de chance Sebarjo l'aura fait !

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Le défi du samedi
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