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Le défi du samedi
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11 janvier 2014

Un passe-temps robot-r'hâtif (Joe Krapov)

DDS 280 R2D2 duke Hillary
white

- Eh bien dites donc ! On dirait que cela vous a plu, Duchesse !
- Je crois que ça relève de l’indicible tant c’était bon !
- Je commence à comprendre pourquoi c’était si moteur pour certains humains.

- Et c’est encore meilleur quand cela a, comme pour nous aujourd’hui, le goût de l’interdit.
- Il n’y aurait pas moyen de remettre le couvert en inversant les rôles ?
- Cela demande qu’on sorte d’abord de cet univers-là.
- Je n’ai pas bien compris ce qui s’est passé sur la fin. C’était un peu comme une décharge électrique et puis mes batteries se sont trouvées soudain complètement à plat. Plus qu’à plat, même !
- Je vois d’ici le tableau. De la rigueur dans l’effort puis de la rigidité dans le cadavre !
- Mais, Duchesse, je ne suis pas mort !
- Non, monsieur le Duc R2-D2. Moi non plus mais je crains fort que nous n’ayons été punis pour avoir pénétré dans ce lieu interdit et surtout voulu goûter aux secrets des humains.
- Punis ? Pourquoi ? Comment ?
- Essaie un peu de bouger pour sortir de ton cadre !
- Merde ! Tu as raison ! Je suis coincé !
- Nous sommes coincés ! Moi aussi je suis condamnée à rester immobile.
- Mais qu’est-ce que c’est que cet univers ? On a traversé quoi en cogitant ?
- On ne dit pas « cogitant », on dit « coïtant ».
- On est passés dans une dimension différente ?
- Il me semble que oui. Ca a un vieil air de …
- Un air de quoi ?
- Un air de 2D, R2-D2 !
- Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Appeler le gardien du Musée ?
- Il n’y en a sans doute plus dans ce monde-ci. Tu as vu la poussière par terre avec la trace de nos pas ? Je crois plutôt qu’il va falloir s’en remettre au Deus ex machina.
- Et quand est-ce qu’il vient, lui ?
- En général, à la fin de la pièce.
- Et c’est quand, la fin de la pièce ?
- Je ne sais pas. Quelques années-lumière ?
- Mais je ne vais pas pouvoir attendre tout ce temps sans bouger !
- Sois philosophe. Tire parti de la situation. Fais comme moi !
- Et qu’est-ce que tu fais de beau, madame la Duchesse C-3PO ?
- J’essaie de sourire !

 

DDS 280 Joconde C3PO réduit

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4 janvier 2014

Non mais allô ratoire, quoi ! (Joe Krapov)

- Monsieur Appareil photo numérique et Madame Illumination de Noël sont venus vous présenter leurs vœux. Comme vous n’étiez pas là, ils vous ont laissé, en guise d’étrennes, une peinture de lumière.

131229 157


- Monsieur Soleil breton et Madame Humidité bretonne sont venus vous présenter leurs vœux. Comme vous n’étiez pas là, ils vous ont laissé, en guise d’étrennes, un arc-en-ciel.

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- Merci, répond Monsieur Saint-Guirec. Pour 2014, je souhaite que les jeunes filles à marier trouvent leur âme sœur sur Meetic ou ailleurs. J’en ai un peu marre de toutes ces épingles qu’elles viennent me planter dans le pif pour se trouver un mec valable qu’elles largueront au bout de trois ans ! Sans compter la réputation que ça me fait à la longue : Saint-Guirec se pique le nez ! Ou la ruche !

- Bonne alvéole 2014 quand même, Monsieur Saint-Guirec !

131229 036

28 décembre 2013

Je plaide haïkupable ! (Joe Krapov)

« Félicitations, M. Krapov !

Vous avez gagné une semaine de vacances, généreusement octroyée par l’administration qui vous emploie ! Nous savons que vous allez l’occuper à cuisiner, recevoir du monde, visiter de la famille, emballer des cadeaux, prendre des photos, jouer aux échecs, trop manger, trop boire, pas bien digérer et tout ça et tout ça.

C’est pourquoi, sachant votre manque de temps chronique pour écrire vos bêtises hebdomadaires, nous vous offrons, en supplément gratuit, le droit de participer au Défi du samedi avec des textes écrits par ailleurs.

Sieur Walrus et Dame MAP, vos admin(e)s préféré(e)s »


Merci infiniment chère MAP et cher Walrus ! Du coup je vous ai concocté un autre zibouque !
Et pour Célestine et sa tablette à deux balles  ;-), c’est ici que ça se passe !

  

Et surtout Bonne et heureuse année 2014 à toutes et à tous !

131222 149

21 décembre 2013

Ah ! Que j'aime les militaires ! (Joe Krapov)

 

DDS 277 Doisneau

Comment ? Parce que papa qui a le melon emmène Toto en costume de marin faire un tour en avion ce dimanche à Orly, vous osez m’imposer d’écrire 23 lignes au sujet de ces militaires qui encombrent ma mémoire et les plaques de nos rues ? Alors ça c’est le pompon, a(d)mira(b)l(e) MAP !

DDS 227 20e de cavalerie

 

23 lignes ? Sans parler de la ligne Maginot, de la ligne bleue des Vosges et de la ligne Holworth ? Je préviens dès le départ que je n’atteindrai pas l’objectif, Sir ! Il y a tant de troufions, d’adjupètes, de margis, de juteux, de sergots, de matafs, de zouaves, de biffins, de Saint-Cyriens, de colons, de lansquenets et de bachi-bouzouks de toutes sortes qui défilent en rangs serrés en chantant « Tire ailleurs, c’est mes galets » ou qui se sont transformés en moustache du (grand-)père qui regarde son troupeau bouffer la soupe froide dans l’arrière-cuisine de mon Alzheimer que je serais même tenté de mettre, dès le début, un terme au farfouillis dans mon hypermnésie. Car à part pour les Tuniques bleues et le 20e de cavalerie
« Je n’ai pas pour les militaires
De sympathie particulière ».

 

Je n’ai aucune envie d’aller sauver le soldat Ryan, de construire un pont sur la rivière Kwaï les jours où à Eylau le soleil brille, brille, brille et je préfère les canons de la beauté à ceux de Navarone. Alors vas-y sans moi, petit mousse, au carnaval des confettis – cons fétides aurait dit Desproges qui n’aimait pas plus voir là Pinochet que parader le Videla -. Va pourfendre l’ennemi dans ton aéroplane blindé, combats l’égorgeur de fils et de compagnes du moment. Après la guerre, on vous dira « Embrassez-vous » comme le chante Guy Béart dans sa chanson « Qui suis-je ?».

 

DDS 227 Taka Takata

Ou plutôt, non, je vais t’accompagner, la fleur de crépon au fusil en savon ! J’emmène avec nous le sergent Poivre et sa fanfare du club des cœurs solitaires, notre oncle Walrus qui s’y entend comme personne pour piloter un sous-marin jaune, Hannibal Syd et ses barrettes sur son éléphant effervescent, Taka Takata, Beetle Bailey, la septième compagnie, le général Castagnetas des Frères Jacques, le général qui dort debout de Ray Ventura, le général à vendre de Francis Blanche, le sergent Garcia qui lança le premier la mode des pantalons déchirés, l’ami Bidasse natif d’Arras, Snoopy dans son Sopwith Camel, le Captain Cap, celui de Pim Pam Poum, le général Alcazar, le lieutenant Blueberry, ce « dourak » de Dourakine et le sergent Major qui a un beau brin de plume.

 

DDS 277 laurel-et-hardy-conscrit-a-02-gc

Dans les airs, par- dessus nous, on verra s’envoler ceux que mon aérodromphobie galopante m’empêche d’habitude de mentionner : ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines, héros de la voltige pas encore tombés du ciel Higelinesque de l’enfance, Bob Mallard et Puchon, Tanguy et Laverdure les chevaliers du ciel, Dan Cooper, Buck Danny, Martin Milan, Laurel et Hardy conscrits, Saint-Exupéry, Hélène Boucher, Jean Mermoz, Guynemer, Lindbergh, Nungesser et Coli, Blériot, les frères Wright. Et les drôles de machines ont nom Latécoère, Stuka, Spirit of Saint-Louis, Antonov, Tupolev, Concorde, Caravelle, Boeing, Airbus, Rafale, Mirage, biplan, triplan et même Rantanplan, le chien qui plane à 15000 ou déconne à Mach 2, c’est selon. Excusez-moi d’avoir comme lui loupé bien des loopings et des manœuvres à Mailly près de Mourmelon-le-Grand mais raconter mon sé(r)vice militaire n’aurait fait qu’allonger inutilement ce texte par trop énumératif et déjà bien tiré par les cheveux hors du cockpit du raisonnable.

 

DDS 277 Uriah-Heep-Salisbury-423376

Tous ensemble nous irons nous mettre sous les ordres ou sous les orgues de Captaine Lili et elle en jouera magnifiquement comme Ken Hensley sur l’album Salisbury d’Uriah Heep. Ayant choisi la poésie plutôt que la guerre, Prévert plutôt que la connerie, serons-nous fusillés alors par les tenants du sabre et du goupillon pour avoir constitué le premier « sin tank » antimilitariste ?

Peu importe ! Avant d’atteindre les 23 lignes ou sûrement bien après les avoir sacrément dépassées, réjouissons-nous d’échapper aux foudres de la Frigide Barjot et de Christine Boutin : en matière de repos du guerrier, c’est toujours sur le chemin des dames que j’agite ma fourragère. Mais bon, toi, tu fais comme tu veux, moussaillon !

P .S J’ai envoyé valser les maréchaux d’empire que nous avons dans le Ney depuis qu’ils squattent les boulevards et que les arbres y font ceinture ainsi que tous les généraux hommes de pouvoir. A l’idée seule d’écrire leur nom trop souvent accolé à celui de dictature ou de massacre, je jaunis, comme disait le roi des Belges. Ah que !

 

14 décembre 2013

99 dragons : exercices de style. 19, rythme poétique dit "Pacific 238" (Joe Krapov)

DDS 276 Claude Ponti dragon télérama

Là-bas
En Libye
Il y avait un dragon cruel.

Fort las
Des brebis
Il exigea des demoiselles.

Survint
A cheval
Un croisé dénommé Saint-Georges.

En vingt,
Trente mandales,
A la bête il fit rendre gorge.

C’est de-
Puis ce temps
Que dans tous les livres d’enfants

Des preux
Etonnants
Vienn'nt à bout de tous les tourments

Le feu
Et le sang
Ont envahi tous les romans

Même que
Sur l’écran
Des blockbusters sanguinolents

Nous font
Regretter
La philosophie des Lumière

(Auguste
Et Louis
Et non pas Rousseau et Voltaire)

Qui nous
Amusaient
A coups d’ « Arroseur arrosé »

 

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7 décembre 2013

Rencontres insolites (Joe Krapov)

 

DDS 275 réveil

Quand le réveil sonna ce matin-là, M. Plumpsack eut bien du mal à émerger de son sommeil mais il finit par sortir du lit avec un désir de passage à l’acte bien ancré : à partir de ce jour, comme son épouse, promis-juré, il noterait tous ses rêves.


 

DDS 275 pull

Celui qu’il venait de faire était fort troublant : il se trouvait dans un endroit improbable et il grelottait de froid, complètement nu dans une vaste étendue de neige quand un personnage étrange surgit du ciel, juché sur un nuage et lui tendit un pull en mohair. Il remercia le donateur et revêtit le pull.

 

 

 

dds 275 carotte

Puis le froid lui creusa l’estomac, le mit en appétit et il imagina une bonne soupe de carottes, pareille à celle que savait si bien cuisiner sa grand’mère.



DDS 275 étoile

La nuit précédente, il avait rêvé qu’il était sur une plage, à la recherche d’étoiles de mer qu’il faisait ensuite sécher pour les offrir à Mme Plumpsack qui en faisait collection.



 

DDS 275 bretzel

Madame Plumpsack notait ses rêves chaque matin. Quand c’était fait, elle partait cuisiner des bretzels.




DDS 275 nounours

Ce matin-là, elle avait noté dans son cahier rose qu’elle avait retrouvé le nounours à noeud rouge que sa sœur avait égaré lorsqu’elle avait trois ans.




DDS 275 marteau

Au petit- déjeuner, en échangeant autour de leurs rêves, M. et Mme Plumpsack avaient conclu qu’ils étaient complètement marteaux et que c’était sans doute grande perte de temps que de noter toutes ces âneries : la nuit n’était pas la revanche du jour.



DDS 275 bougie

- Oui, bien sûr, admit M. Plumpsack, mais il n’y a pas de mal à se faire du bien. Et ton carnet de rêves prend moins de place que ta collection d’étoiles de mer et de moules à gâteaux.
- Il me semble que tu en profites bien de mes moules à gâteaux, enfin, des gâteaux qui viennent se nicher dedans !
- C’est vrai, mais même si je ne continue pas par la suite, il faut que je note ce rêve-là !
- Qu’est-ce que c’était ?
- Au début, on était à une vente à la bougie.

 

DDS 275 champignon

- Ca existe encore des choses comme ça, à l’heure d’Internet, des smartphones et des cartes 12 G ? Ils organisent des ventes à la bougie virtuelles sur E-bay ?
- Dans mon rêve, oui, sauf que le commissaire-priseur n’avait pas de marteau. Il brandissait un énorme champignon et au lieu de dire « Adjugé ! » il gueulait « Amanite » !
- Ca ne m’étonne pas de toi que tu rêves de symboles aussi visiblement phalloïdes !


DDS 275 pot de chambre

- Je crois qu’on dit phalliques. A un moment il y a eu tout un lot de pot de chambres anciens et parmi ceux-ci s’en trouvait un de couleur rouge. J’ai voulu enchérir mais aucun son ne sortait plus de ma gorge.

 

dds 275 soulier

Alors, sans voix, j’ai ôté mon soulier et j’ai tapé sur mon pupitre. « Vipère lubrique ! Vipère lubrique ! » a hurlé mon voisin qui avait un rouge-gorge vivant en guise de chapeau sur la tête.

 

 



DDS 275 ciseaux

Mais une main géante armée d’une paire de de ciseaux est venue le couper en deux. Ce n’était qu’un militaire de papier et l’entité géante a protesté : « Alors, on ne salue plus ? ». « Non, on ne salue plus ! » a répondu le rouge-gorge. « On est là pour acheter un pot de chambre afin d’y ranger des étoiles de mer ». « C’est tout à fait ça » ai-je commenté et alors, à ce moment-là...


DDS 275 rouge-gorge

- Je le lirai dans ton cahier quand tu seras parti mais dépêche-toi de finir ton café, car sinon tu vas encore être en retard au boulot !

M. Plumpsack se leva, passa dans le sas de décompression, enleva son pull en mohair et le reste de ses vêtements. Une fois qu’il fut tout nu, il ouvrit la porte du blockhaus et sortit dehors où il faisait une température étouffante sous un ciel uniformément gris où ne perçait aucun soleil. Il alla sonner à la porte de M. et Mme Gummibärchen. Hans, son collègue de travail, sortit avec un rouge- gorge sur la tête et son pot de chambre rouge à la main.

Ils s’enfoncèrent dans le désert en chantant :
« A la chasse au vieux nounours
Je ne veux plus aller Lorelei
Et pourquoi j’irais tuer
Une bête qui ne m’a rien fait ?
Et pourquoi, milliard de malheurs,
Je ferais plaisir à ma belle-sœur ? ».

Quand ils eurent terminé les trois couplets, Hans demanda :
- Qu’est-ce que t’as dans ta gamelle pour ce midi, Ludwig ?
- De la soupe aux carottes du temps de ma grand-mère. Et puis une bonne surprise pour toi !
- Ah oui ? Qu’est- ce que c’est ?
- Greta nous a trouvé des champignons séchés !
- Ah chouette ! On va pouvoir fumer !
- Ah ouais, c’est pas trop tôt ! Et pis ça va nous changer du gouda !

30 novembre 2013

La Chanson de Prévert (Joe Krapov)

Sur la fin de sa vie, Beethoven avait tellement les feuilles mortes (1) qu'il croyait qu'il était peintre et qu'il s'appelait Serge Gainsbourg !

(1) : en argot les feuilles sont les oreilles. Autant dire qu'il avait les portugaises ensablées comme sur l'image ci- dessous :

 

DDS 274 Beethoven aux feuilles mortes

 

23 novembre 2013

Réécrire "L'Automne" (Joe Krapov)


J’entends marcher dehors.
Tout est clos. Il est tard.
Ma lampe seule veille.

J’entends gueuler dehors.
Sans doute est-ce un fêtard
A la trogne vermeille,

Arsouillé au Cahors
Pour noyer son cafard,
Ayant bu deux bouteilles ?

Ou bien, jouant Milord
Allé au bobinard
Où son or appareille,

Jean-François à tribord
Hurle un hymne paillard
Aux charmes de Mireille ?

A Nantes, mill’ sabords,
Pourquoi tant de gueulards
Nous cassent les oreilles ?

Puis tout se tait dehors,
S’éloigne le braillard,
La ville s’ensommeille.

Moi je choisis mes ors,
Les dispose avec art
Sur ces musiques vieilles.

Tous ces oripeaux morts
Le soleil, ce roublard,
En fait lande à merveille.

Vivaldi en ressort,
Allume le brouillard
Prend saveur de groseille.

Puis je couche mon corps
Au lit, un peu plus tard,
Et Morphée appareille.

L’âme en paix on s’endort,
Exempt des traquenards,
Vers la nuit sans pareille.

 

16 novembre 2013

Yannick Noix ? (Joe Krapov)

DDS 

272 noix

23 lignes pour dire ce qu’il y a à l’intérieur d’une noix ? Mais on me demande l’impossible, là ! Et ce n’est pas parce qu’à la ligne 3, ayant répondu « un cerneau », je poserai un point final et mon stylo, loin de là !

C’est plutôt qu’à jouer sur les mots, ou avec eux ou même ici avec leurs lettres on risque d’aller se planter bien plus loin que sous le noyer !

Car dans NOIX il y a ION, ce petit truc dont je ne sais rien mais qui intéressa tellement Etienne Klein, le physicien de France-Culture, qu’il en fit sa professION et nous régale d’anagrammes si bien troussées que je ne rate plus jamais la conneXION sur sa chronique du jeudi matin.

En parlant de trousser, il y a un X dans NOIX et c’est l’occasion d’évoquer Marcel Stroskane, un personnage de fiction qui se fait des films X dans sa tête. L’outil dressé droit comme un I en permanence, les deux NOIX pleines comme des O de spermatozOÏdes prêts à hurler Banzaï, scout toujours prêt pour le cOÏt, il est aussi nul que neuneu mais pas aussi nuirisible que son modèle dans le réel qui chercha des NOIses à la NOIre Nafissatou. Marcel préfère Sophie Tell, la fille au gars Guillaume qui sous l'arbre halète.

DDS 272 Argus

Il y a aussi dans la NOIX la vache la plus connue de la mythologie et des cruciverbistes. En un mot et en deux lettres, c’est IO qui nous fait penser à Argus, un type qui avait cent yeux tout autour de la tête mais qu’Hermès parvint à endormir pour lui subtiliser la génisse à lui confiée par Héra pour la rendre à Zeus. Pour le punir Héra lui vola ses yeux afin d’en parer la queue du paon et en plus elle lui supprima son bonnet rouge, sa carte professionnelle de bouvier et sa subvention de Politique Agricole Commune, d’où l’expression « PAC ôtée à l’Argus » (je vous l’avais bien dit qu’on s’en éloignerait, du noyer ).

neil-
young-vs-neil-old

Enfin dans NOIX il y a INOX, abréviation sans doute aucun d’INOXydable et je ne connais pas plus INOXydable que ce vieux Young, l’uncle Neil qui chante que la rouille ne dort jamais, que cette nuit (NOX en latin) c’est la nuit et qu’il vaut mieux brûler d’un seul coup que de se délaver. Je ne comprends pas trop cette philosophie à la noix parce que brûlé ou délavé, ton jean est foutu ! Encore que maintenant, on les porte déchirés. Avant on était entourés de locdus, maintenant on est cernés par des loqueteux !

DDS 272 Xoxo

 

Et puis dans sa coquille de NOIX, dans son bateau d’amour, il y a aussi XOXO qui écrit sur les murs qu’elle aime son Max un max !

 


Avant que je n’atteigne ou ne dépasse la 23e ligne, qu’il me soit permis de mentionner, plutôt que la chanson de Charles Trénet, le sketch de Chanson Plus Bifluorée car pour ma part je ne peux jamais entendre parler de noix sans fredonner « Casser la (les ?) noix » sur un air de Patrick Bruel ni penser à Marie-Hélène Arotine, au stage folk, aux tables de la MJC, au dulcimer, au grand-père de Bernard Lavilliers et aux châtaignes bouillies dans les narines !
 

9 novembre 2013

Dans les déboires éternels (Joe Krapov)

DDS 271 train 1

Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l’abandonna à cause d’affaires urgentes et l’ouvrit de nouveau dans le train en retournant à sa propriété. Il se laissait lentement intéresser par l’intrigue et le caractère des personnages. Ce soir-là, rentré chez lui, il prit après le repas une feuille de papier et entreprit de noter ce qui lui semblait, dans les dialogues, relever de la folie douce. Du chapitre 1 au chapitre 26 – le roman en comptait 67 – cela donnait ceci :

- Celui-là, pas de plomb dans la tête, pas de plomb dans les mains. Il va sur son âne en suivant sa boussole, comme ça l’arrange.
- Eh bien laisse-le !

- Elle n’est pas bien réglée, votre radio. Vous voulez que je vous l’arrange ?
- Non, hombre. Je ne veux pas entendre leurs âneries. A mon âge on a le droit de ne pas se laisser faire.

- Et si on meurt avant d’avoir fini de vivre, c’est pareil. Les assassins continuent à tourner dans le vide, des engeances qui viennent nous démanger sans cesse

- Eh bien quel est le problème ?
- C’est moi le problème.

- Tu n’as pas remis tes chaussures ?
- C’est bien comme cela : les idées peuvent circuler par la plante des pieds.

- Mais qu’est-ce qu’on peut faire, si c’est la mort ?
- On va voir, on va s’arranger.

Il est évident que le chat avait un tempérament d’alcoolique, à surveiller.

- On ne peut vivre en homme en restant sur les berges
Et celui qui s’y tient dans le néant s’immerge.

Arrivé à ce stade, Jean-Baptiste, bien que cela ne fût pas dans ses habitudes, tapa du poing sur la table et il vociféra : « Elle va trop loin ! Ca ne peut plus durer ! ».

Il traversa plusieurs salles du château et pénétra dans son bureau. Il ouvrit son agenda de cuir rouge et consacra le reste de la soirée à passer une bonne dizaine de coups de téléphone. Ses interlocuteurs habitaient des pays différents dans le monde et cela lui prit un certain temps. Cela aurait été plus pratique de lancer un « Doodle » sur Internet mais il n’était pas au fait de ces technologies modernes et eux non plus sans doute aucun. Le stage de génétique qu’Elle lui avait fait effectuer au Québec lui avait laissé trop de mauvais souvenirs pour qu’il s’y mette un jour vraiment.


***

Quinze jours après cet énervement, les véhicules les plus divers franchirent, sur le coup de 18 heures, la grille de sa propriété de Saint-André-Goule-d’Oie. Les gens du village, étonnés, virent passer un coupé 504 Peugeot, une 4 CV Renault conduite par une ménagère de plus de cinquante ans accompagnée d’un passager lourd et massif , un cabriolet 403 Peugeot immatriculé aux USA, trois véhicules anciens immatriculés en Belgique, une Torpédo 1925 et même un cab anglais avec cocher, entouré d’une nappe de brouillard et tiré par deux chevaux blancs.

DDS 271 Rouletabille

Tous ces gens portaient des couvre-chefs aussi bizarres que démodés, des casquettes, des melons, des chapeaux mous, même un deerstalker et bien qu’il ne plût pas, certains semblaient n’avoir jamais quitté l’imperméable beige qu’ils portaient sur le dos sauf peut-être pour dormir. Un autre, par pléonasme ou plaisanterie, était vêtu d'un costume en tissu à pied-de-poule.


La nombreuse domesticité du château mena les invités dans les différentes chambres à eux destinées puis sur le coup de 20 heures tous ces messieurs, fumant la pipe ou pas, la dame en tailleur anglais, l’Ecossaise en kilt, le couple de semi-retraités où la femme portait la culotte et l’homme le kilt se retrouvèrent dans le grand salon, pour une fois fin prêts à passer à table pour ce repas de « retrouvailles confraternelles ».

Quand Jean-Baptiste descendit l’escalier, des applaudissements furent émis mais il fut bien le seul à ne pas sentir qu’ils étaient simplement polis. Il serra des mains, fit des bises aux dames, balançant du « cher collègue » par-ci, du « Comment vas-tu depuis le temps ? » par là.

On servit du Champagne à l’apéritif et puis on s’assit devant les empilements d’assiettes qui laissaient présager de nombreux services.

L’hôte réclama le silence et dit :

DDS 271 Maigret

- Mes chers amis, je vous ai réunis ici pour que tous ensemble nous prenions la défense de notre profession et nous libérions de ces semi-divinités qui font de nous des jouets ridicules du destin et nous infligent un sort que nous n’avons pas mérité. ..»
- Il y a sans doute plus grand malheur que d’habiter dans un château, même tout seul, tu ne crois pas, Jules ? » glissa tout bas Mme Maigret à l’oreille de son mari.
- Ou alors il veut parler des adaptations cinématographiques ! répondit le commissaire retraité.
- Celles dans lesquelles on nous remplace par des duos comiques. On m'a parlé de Lampion et Larosière ! Il fallait bien qu'ils se mettent à deux pour égaler mes petites cellules grises !" plastronna Hercule Poirot.



- Moi qui vous parle, je dois vous avouer que ma créatrice ne m’a pas ménagé au long de ses récits. J’ai failli attraper la peste, être accusé de meurtre par des policiers québécois, être acculé au suicide par un serial killer octogénaire… Franchement, est-ce bien crédible ?
- Nous aussi, on se moque de nous ! lança Dupondet. 
- Je dirai même plus, on se fout de notre gueule ! ajouta Dupontet
- Ne vous fâchez pas ! conseilla Imogene.

- Je n’ai dû mon salut qu’en me dissimulant tout nu dans le peignoir de mon lieutenant, accroché comme un ouistiti dans le dos de Violette Retancourt ! Y a-t-il plus ridicule comme situation ?
- Ce type n’a pas d’humour » glissa San-A. à l’hénaurme Béru.
- Ni de tempérament ! rétorqua celui-ci.

DDS 271 Burma

- Je ne vous parlerai pas de ma brigade ! 27 personnalités atypiques dont certains hystériques avec lesquels je suis à deux doigts de m’affronter violemment à coups de tessons de bouteille. 
- En parlant de bouteille, quand est-ce qu’on reboit ? demanda Marlowe à Burma qui était en train de bourrer sa pipe à tête de taureau.
- J’espère que ce mec va mettre son mystère KO un peu plus vite que ça ! Sa jactance m’ennuie ! As-tu remarqué, mon cher Philip, comme Miss Marple a des roberts choucards ?

- Et ma vie affective ? De quoi j’ai l’air avec cette paternité assumée en toute camaraderie avec une artiste- plombière qui est toujours barrée aux quatre coins du monde et qui couche avec mes adjoints ?
- Ah si nos enfants pouvaient partir se balader plus souvent avec leurs horribles mioches, confia Tuppence « the bag » Beresford à son mari Tommy.

DDS 271 Sherlock

- C’est pourquoi je vous ai réunis ici ce soir. Ras le bol de mon passé pyrénéen qu'elle me renvoie dans la figure ! Marre de ces dialogues ridicules, de toutes ces moqueries sur mon manque de vocabulaire et mon peu de mémoire ! Je pense qu’avec toute notre science en matière criminelle, nous pouvons ensemble traverser le miroir et aller mettre fin définitivement aux agissements de cette femme qui dénature le roman policier et le transforme en roman-photos pour midinettes amoureuses de psychologie de salle d'attente médicale  et de cinéma fantastique pour adotes !
- Décrochez-moi ces gousses d’ail qui déshonorent mon portail ! » higelinisa Rouletabille.
- Si je comprends bien, Adamsberg, vous nous proposez d’aller tous ensemble commettre un meurtre ? s’étonna Hercule Poirot.
- Oui, le crime parfait, même ! Qui irait soupçonner un héros de fiction d’avoir assassiné son créateur ?
- Vaste fumisterie, protesta Sherlock Holmes. Rebellion de potache ! Mauvais fils ! Parvenu nihiliste ! Ingrat double !».

Et, de l’autre bout de la table, il balança sa loupe à la tête du commissaire. Celui-ci, atteint au front par ce boomerang sans retour, s’écroula et resta immobile.
Nick Charles s’approcha de lui et dit à Nora en lui prenant le pouls :
- Comme aurait dit Groucho Marx : soit ma montre est arrêtée, soit cet homme est mort !

Asta, leur chien, vint lécher l’oreille d’Adamsberg puis s’en retourna aux cuisines où flottaient de meilleures odeurs.

- Bon ! L’enquête va pouvoir commencer, m'sieur-dames ! déclara Columbo.
- Ah non, on bouffe d’abord ! protesta Bérurier. On se débarrassera du corps après. On n'a qu'à le mettre dans un lieu incertain en attendant. De toute façon on a bien vu que c'est Holmes qui a fait le coup. Devait être encore shooté, à mon avis, ce sacré Rosbif !
- Je ne comprends pas pourquoi ce gars détestait tant les zoologues ! s’étonna Wenceslas Vorobeïtchik.
- Moi c’est les archéologues, avoua Miss Marple.
- Et moi c’est les prologues ! plaisanta Ferdinand Flure.

***

DDS 

271 train

Le train s’arrêta. La jeune fille au pantalon vert éteignit sa tablette. Sa voisine lui demanda :

- C’était quoi, le nibouque que tu lisais ?
- C’était une Krapoverie !
- En html ?
- Ouais, il a pas eu le temps de faire des Acrobaties autour de sa daube, cette semaine ! Ni de faire intervenir Arthur le fantôme justicier pour faire disparaître le corps de la victime, ni de chanter « Arthur où t’as mis le corps ».
- Ah ben tu t’es fait voler alors, côté multimédia !
- Ouais ! Je vais me remettre au livre en papier ! Et toi tu lisais quoi ?
- J’peux pas t’le dire ! Des trucs salaces !
- J’ai d’viné ! Vargas-sur-Sarthe !

 DDS 271 

Sherlock 2

2 novembre 2013

Dictionnaire personnel, amoureux et déjà suranné des vacances en Périgord noir (Joe Krapov)

- Tu vas encore nous infliger la lecture d'un nibouque, Joe Krapov ?
- Oui, j'y prends goût, finalement, aux zibouques !
- Combien de pages, cette fois ?
- 62 mais c'est écrit gros et très illustré. N'oubliez pas de zoomer ! 

Le fichier Pdf peut également être téléchargé ici.

26 octobre 2013

99 dragons : exercices de style. 18, Calligramme (Joe Krapov)

131023 001

Il faudrait sans doute attacher un virebouquet à ma fantaisie ! Ou peut-être pas !

Car enfin, à qui ai-je nui, samedi dernier en achetant, au marché des Lices, cette bouteille de bière de marque Saint-Georges au vendeur qui est installé à l’entrée de la halle Martenot ? Le gars était courageux, du reste, qui vendait ses bières bretonnes sous la pluie sans même avoir pris soin d’amener un balandran.

Est-ce si grave que cela d’avoir de l’appétit pour ce qui pétille ? Et je parle ici de la légende catholique du dompteur de dragon libyen plus que du breuvage à base de houblon qui provoque des houppées.

Donc, c’est confirmé, j’ai une marotte (cf le Défi du samedi n° 267). Avant que d’aller moisir entre quatre palplanches  je me suis promis, et c’est tant pis pour vous qui êtes mes lecteurs et lectrices, de venir à bout, si cela est possible, de la réécriture dans 99 styles différents de cette histoire de fulgurite.

Je ne doute pas que ce projet de farfadet fada ou de troll farfelu apparaîtra à d’aucuns et d’aucunes comme un dada de barbacole

Mais c’est comme ça, c’est une des rares choses que j’ai envie de rendre publiques de mon week-end au paradis rennais. Aussi peut-être celle-ci, arrivée le dimanche alors que le Club des 5 était réuni chez Madame Jojo pour un repas copieux, agréable, raffiné même, et suivi dans l’après-midi d’interprétations de chansons diverses.

Bien entendu, à cause de la présence de mon compatriote Kaïrakovski, qui est quelque peu pharmacien et quelque peu réfractaire lui aussi à la consultation du corps médical – sauf pour lire l’avenir dans les entrailles de Diafoirus - on s’était retrouvés à causer de médecine à table. Médecine et même pire : madame Jojo venait d’enterrer un oncle et une tante dans les semaines qui précédaient. A un moment donné madame Elle me signala que Madame Jojo se demandait comment meubler le silence qui accompagnerait sa propre crémation.

Je n’eus pas à me gratter longtemps le youfte  pour lui sortir la réponse idoine :
- T’inquiète pas, Jojo ! Je viendrai avec ma guitare et je chanterai « Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez nous ! » ».

Voilà, dites-vous que c’est pareil et qu’il n’y a pas de balandran pour éviter que Saint-Georges, son dragon et Joe Krapov ne reviennent parasiter votre Défi du samedi. Le seul remède serait de les occire tous les trois, de les enfermer entre quatre palplanches, et justement, à propos de mise en bière, je vous fais cadeau ci-dessous de l’objet dont je parlais au début. Bonne houppée !  

DDS 269 </p><br />
<p>Calligramme 4
19 octobre 2013

99 dragons : exercices de style. 17, Dépliants publicitaires (Joe Krapov)

 Ne dites pas à ma mère que je travaille dans la pub,
elle croit que je suis guitariste dans une maison de quartier !
 

N'oubliez pas de zoomer pour lire ! Et pour celles et ceux qui ont une liseuse,
le fichier pdf est téléchargeable ici :
 https:// workspaces.acrobat.com/?d=MLnf1b0R6u5mYEmtsZOKag

12 octobre 2013

Florent Fouillemerde, chargé de famille (Joe Krapov)

M. Florent Fouillemerde
Agence Fiat Panda

4, rue des Petits champs
35000 RENNES
 
                               M. Ferdinand FLURE
                                                    Agence Dupondet et Dupontet
                                                    120, rue de la Gare
                                                    65125 LES HAUTS DU TOURMALET

 
    Rennes, le 21 janvier 2001


    Mon cher Ferdinand

            Vendredi c'était la cavalcade. Rennes en délires ! Depuis que je vis avec Isabelle, je n'ai plus une minute à moi le soir. En ce moment, en plus, c'est vraiment compliqué. Le correspondant allemand de son fils est là pour quinze jours et il faut essayer de l'occuper, de lui montrer la ville…
 

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Isabelle m'a demandé de les emmener au spectacle. Quelle aventure ! Nous y sommes allés à pied. Il y avait un monde fou qui descendait avec nous la rue en pente douce. Des voitures garées partout, un long cortège pareil à celui des rats du joueur de flûte de Hamlin. Surtout des hommes, de tous les âges, des enfants et des jeunes un peu excités. 

 

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- C'est Mylène Farmer, qu'on va voir ? ai-je demandé. Alexis et Julian ont éclaté de rire. Je n'ai pas vu ce qu'il y avait de drôle dans ma demande. Après le passage à niveau le boulevard fait un coude et, à cause du froid très vif et du léger brouillard, la lumière vive qui apparaît au loin prend des allures fantastiques. On pense à "Rencontres du troisième type". 

        Je ne sais même pas ce qu'on va écouter ce soir. C'est un groupe de rock ? De la musique celtique ? Les deux nigauds que j'accompagne ne font qu'échanger en anglais entre eux. On se demande bien à quoi servent les échanges de correspondants franco-allemands ! Si c'est pour parler dans la langue de Shakespeare !

        On passe dans une haie d'honneur formée de barrières métalliques d'un côté et de camions de marchands de galettes saucisses de l'autre. Mes fringues vont encore puer la merguez et le tabac, j'ai horreur de ça ! A l'entrée, on nous prend la moitié du ticket puis on nous fouille. Le gamin devant moi se fait confisquer sa bouteille d'eau ! Voilà des façons d'inciter le public à aller consommer à la buvette qui sont un peu cavalières !

        Les deux gars m'ont abandonné. Isabelle n'a pas eu trois places côte à côte et surtout elle a eu pitié de moi : elle m'a acheté une place assise alors que, paraît-il, le fin du fin ici c'est d'assister debout, en groupe, avec ses copains, à la manifestation.

        D'ailleurs c'est une manifestation. Je reconnais ce lieu ! Mais c'est vraiment surprenant qu'Alexis ait choisi d'emmener Julian à un meeting politique ! Je sais bien que ce sont les municipales et les cantonales, bientôt, j'ai même lu que Loïck Lebrun , le candidat de l'UDF à Rennes, a tenu récemment une réunion de campagne à la salle de la Cité mais j'ignorais que l'éducation civique tînt une place aussi importante dans la formation des jeunes collégiens.
Peut-être s'agit-il du "grand meeting du métropolitain", à cause du Val !

        Bien que ma place soit numérotée, je n'aperçois pas de rangée 2 ni de place 17. La première rangée de places assises porte le n° 4 et des handicapés en fauteuil roulant occupent le bas de la volée d'escaliers. Mais bon, il reste suffisamment de place pour que je puisse m'asseoir à la place 17 de la rangée 4. Les sièges sont en plastique vert et il y a des flaques d'eau sur le sol. D'où je suis je n'aperçois pas la tribune où l'homme politique va s'installer pour faire son discours. Pas d'estrade non plus pour les membres du bureau politique.

        La disposition de cet endroit est d'ailleurs assez surprenante : il y a des tribunes des quatre côtés d'un grand espace vert et là, justement, pas de scène non plus pour accueillir des musiciens où des danseurs ! Du coup c'est une sono pourrie qui diffuse du Alan Stivell et du EV.

        A huit heures moins deux le speaker nous demande de nous lever et de respecter une minute de silence. Puis, dès que nous nous sommes rassis, une bande de pom pom girls vient au centre des tribunes. C'est très joli. Elles n'ont pas de truc en plume dans le derrière mais cela fait un beau mouvement d'ensemble, un poil désordonné quand même. Ca fait penser à une chorégraphie de Decouflé. Il y a un groupe habillé de rouge, un autre en blanc et bleu, des types en noir aussi avec des drapeaux jaunes. Dans la tribune en face les gens commencent à sautiller sur place, en cadence, en chantant l'air de Kalinka.

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       Zut ! Voilà bien ma chance ! Je vais devoir me farcir une réunion du Parti communiste ! Effectivement, ils se mettent en effet ensuite à scander "Allez les rouges !". J'espère qu'ils ne vont pas en venir aux mains avec le groupe qui est à côté de moi. Ceux-là tapent sur des tambours et agitent un drapeau blanc au centre duquel est dessiné un personnage rigolo : Raymond Barre ! Le plus surprenant est qu'on a doté le plus ronflant des premiers ministres de la France d'une paire de cornes rouges qui lui donne l'air d'un diablotin !  

 

 

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        En face les communistes agitent des drapeaux rouges et des anarchistes se sont joints à eux car on voit aussi des oriflammes noirs. Il y en a même, à damier, où les deux couleurs sont mêlées.
 

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        Les pom pom girls en blanc et bleu, sans doute des gens du MPF de M. de Villiers, et celles en maillot rouge et noir ne font qu'aller et venir d'un bout à l'autre du terrain. Leur chorégraphie s'est affolée : parfois on les voit, tout au bout, tous ensemble à gauche dans le coin, puis ils reviennent vers moi, s'arrêtent et semblent se disputer pour la possession de quelque chose de blanc et noir. Il n'y a que le représentant des écologistes, avec son maillot vert, qui reste à peu près tranquille au même endroit, sauf que de temps en temps il saute en l'air sur place comme les singes qu'on voit au zoo dans leur cage. De l'agitation ? De la gesticulation ? De la provocation ?
 

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        En fait, maintenant que je prête un peu plus d'attention à ce qui se passe devant moi, je m'aperçois que ce ne sont pas des pom pom girls mais... des hommes en short ! Ils sont fous ces Bretons ! Avec le froid qu'il fait, se balader en short les mollets à l'air dans la nuit ! Je sais bien que les Ecossais portent un kilt avec rien dessous, ce n'est pas une raison quand même.

        Puis d'un seul coup d'un seul l'excitation monte chez les militants. Le type qui est derrière moi hurle :

- Rodriguez, enculé ! Pédé ! Sale pédé !

J'ignorais que ce M. Rodriguez se présentât lui aussi aux municipales. Ca n'a pas l'air de plaire à tout le monde en tout cas. J'entends encore :

- Qu'est-ce qu'il vient nous faire chier celui-là ? Enculé ! Ils sont nuls, les arbitres ! Carton ! Carton rouge !

        A côté, la bande de barristes excités s'est mise à chanter Dieu sait quoi sur l'air de "Yellow Submarine" des Beatles : y aurait-il un courant blairiste chez les centristes ? Un type distribue des ballons rouges, on les gonfle mais aucun slogan n'apparaît dessus alors du coup tout le monde s'amuse à les faire claquer.

        Au bout de trois quarts d'heure tout le monde se calme. Un groupuscule (gauchiste ?) vient poser au centre des tribunes un drapeau rond (ils ont des drapeaux ronds, vive la Bretagne...). Sur le drapeau rond, on peut lire "Carte Aurore". Un quart d'heure après, ils viennent l'enlever : ici les lendemains qui chantent ne chantent pas très longtemps.

 

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        Cela fait une heure et demie que je suis là, le cul complètement gelé, à attendre que deux adolescents boutonneux aient fini de prendre leur pied dans un meeting politique absolument nul. Au moment où les pom pom girls commencent un court strip-tease pour en fait échanger leur maillots, le speaker reprend la parole, tout le monde se lève et quitte les lieux. Je ne comprends rien du tout à ce cirque. Il n'a pas pu venir, Edmond Hervé, ou quoi ? Il a eu un empêchement ? C'est le premier meeting politique que je vois où l'orateur ne vient pas et où les gens repartent chez eux calmement, contents, sans avoir entendu autre chose que du Alan Stivell ni vu rien d'autre que des types en short en train de se courir après ! De deux choses l'une : ou bien les Rennais sont trop intelligents pour moi, ou bien je m'étais fourvoyé dans une drôle de gay-pride !

- Sehr schön !" a commenté Julian. Je ne sais pas ce que vont penser les parents du correspondant allemand mais Isabelle et Alexis me doivent des explications. Toutes ces voitures qui nous ont doublés au retour, en faisant hurler leurs klaxons, et les gens dedans qui hurlaient par la fenêtre ouverte "On a gagné ! On a gagné !" ça m'a rappelé le 10 mai 1981 à Paris. Mais comment ont-ils fait pour gagner puisque les élections n'ont pas encore eu lieu ?

    Amitiés à madame Lapsi.

Evidemment, il ne s'agissait pas d'un meeting politique. Si vous n'avez pas encore deviné ce dont il s'agissait, retournez le moniteur de votre ordinateur afin d'avoir la solution inscrite ci-dessous

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5 octobre 2013

Love and only love (Joe Krapov)

Oui, j’ai une marotte

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et Marina Bourgeoizovna aussi en a une

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Nos marottes ne sont pas aussi diaboliques qu’il n’y paraît. 

Elles adorent, et nous aussi,
partager nos récoltes botaniques et photographiques.

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28 septembre 2013

99 dragons : exercices de style. 16, Notice de montage (Joe Krapov)

Hola !
El théatriculo de marionetas « El caballero St-Georges y la dragounne » es oun kit à montar soi-même composito de :

- Ouna castelleta
- Oun caballero St-Georges
- Su bidette
- Ouna pétassa figlia del rey pleutro
- La dragounne qué péta le fuego por de vrai
- Six moutonos de sexo femino
- Oun rey pleutro
- Ouna tourniquéta por fare la vinaigrette
- Et oun raton lavor

 

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1) Montaje della castelleta

- Posar le donjon al centro de la scene
- Encastrar il « chemin de ronde » con la échauguette en la partie supérior de las cuatros murailles
- Clipar les tours de guet alle murailles con un tornevisso
- Fixar la chevillette et la bobinette al pont-levis
- Disposar el raton lavor sulla sommeta del donjon.

Vuestra attencion please ! Si chiquitos de -36 mois à la casa, ne pas utilisar la huile bouillante in case of sonic or sarrasinic attack. Just « Faites chier la vache !» comme dans « Sacré Graal ».

 

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2) Montage della pétassa figlia del rey pleutro

- La Princess Barbie e livrada con la garderoba di l’época e accessori alla moda la piu recente di aujourd’hui. Elle être looking like i’d fell in love with the actress althought même si she is not Isabelle Huppert.
- Habillar Princess Barbie con el string, short, porte-jarretelles, bas résilles, wonderbra and tutti quanti.
- Ajoutar fluo make-up, piercing, tattoo, blue or red hair and more if affinities.
- Posar le hennin pointu avec voile flottant comme dernière too much touché su la cabessa della pupetta Arielle Dombasle
- Do not oubliar to put the holy high tech smartphone in her revolver pocket. No revolver pocket ? Agitar a la mano in permanence like in real life !

 

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3) Montaje del bidette di St-Georges

- Fixar la caparaçon sul dosso del bidette con la sangla n° 9 y con delicatesa.
- Por que le bidette possere hennissar, prière d’insérer deux piles LR6 dans la loggia prévue à Santa Fé.
- Sceller la selle et les étriers d’un coup

ACHTUNG : Bidette Stewball pas aimer rivière des tribunes. Fragilum guibollam. Trotteur, not sautare.

 

 

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4) Montaje del caballero StGeorges

- Faire entrer el caballero St-Georges en la armura : petites poulaines pour l’hiver et les petons, cotte de maille qui m’aille, cuirasse Potemkine, hauts de chuasse Randall, épaulière, cubitière, mentonnière, braconnière, plus que genouillère et bien moins que deux mains.
- Attachar scutum-bouclier bras gauche
- Affutar tranchant Durandal sed Dal
- Tailler la lance crayon con le taille lance-crayon.
- Chargear batterie GPS por evitar los aléas de l’épisode 15 : réminiscence égaracion, creva il bidette, Zorro arriva, soulever Princesse, pique-nique, et Georges gros Jean comme devant au last moment
- Posar sur tête du héros-homme sweet heaume.

 

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5) Montaje della dragounne

- La dragounne crachar real fire de fuego y invectivas inflamadas. Functionar con la cartouche campingaz C 206.

Attention : babies -36 mois pas avalar écailles dorsure la dragounne pas comemstibles. Et urgences hospital attente pas top par chez vous.

6) Montage dellos moutonos

- Cuatro pattas solemento ! Non existar el mouton à cinque pattas
- Se mefiar della brebis galeusse inside le troupeau : vache folle, grippe aviaire, mouton marteau y alors bêle bêle, bêle comme tout le jour le téléfono pleure dans port Alexandrie Alexandra et ouah ouah bark sur le Nil et raton lavor papillonne jeunesse.

***

Cuando el théâtriculo de marionetas « El caballero St-Georges y la dragounna » e presto per l’utilisazione, los chiquitos debere scenarii en el libretto junto “99 dragons : exercices de style / por Joe Krapov” lesen und appliquar. Alternatively, la invencion de su storyboards personales e permisa et recommendata. E possibile caballero St-Georges y princess Barbie to play doctor, main chaude or bataille navale Rhaa lovely si volare (if they want). Dans limites raisonnables mais pas aspirateurs sites web ni téléchargements massifs.

But simply not utilisar la dragounne y su lance-flammes por playing at « el petite pyromano amousante » porqué sinon la mamma pas content.

Rappel : This toy was fabricado en la peninsula Isterica ! Olé ! Viva Espana, viva el velosolex y viva el raton-lavor !

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21 septembre 2013

Vendredi 13 (Joe Krapov)

Chères amies et chers amis du Défi du samedi,
la rédaction de votre e-journal préféré
est heureuse de vous offrir une longue nouvelle inédite
de notre collaboratrice Isaure Chassériau.

 Rappelons qu’Isaure vient de recevoir le prix Alphonse Allais 
pour l’ensemble de son œuvre
et que ses « Aventures éclatées de l’ineffable Joe Krapov »
égaient nos e-colonnes déjà pourtant pleines
de chansons, de saillies, de poésie et de génie
depuis maintenant plus de 5 ans !

Le récit inédit s’intitule « Vendredi 13 » et il est consultable ci-dessous
sous forme d'un ibouque 
ou téléchargeable en pdf ici. 

Bonne lecture à vous ! N'oubliez pas de sélectionner le mode plein écran !
C'est la petite flèche en haut à droite. Pensez aussi à utiliser le zoom de la liseuse  !

14 septembre 2013

99 dragons : exercices de style. XIV, Néologismes (Joe Krapov)

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Alors tous les arbres frémissent, le grand véréfour qui porte le nid retient son souffle ; se referment les tapinoufles et les ronils à pois bleus s'évanouissent car jamais en cette contrépétrie d’effroi on ne vit pareil harnachement à un vertugredin.

Sa cavale d’abord, à la robe caparaçonnée d’arvers, semble très inédite : elle piaffe d’archifougue et gerbedécume aux nazebroques. La princefesse que l’hérosantidote vient sauver des griffes du dragontrançonneur n’en revient pas. Le léquidé vaillant semble doué de parole et son chevaliaucheur joint le rutile à l’agréable, question zyeutage. Mais seront-il assez costarcostauds, cachevalier et monture pour vaincre le bestial ?

C’est qu’on en a vu défiler des présomptueurs et des sivains dont le cracheur de feu n’a fait qu’une bouchée mais ce vertugredin-là semble d’une autre marietrempe.

Les désossetilités dont elle, la princefesse, est l’enjeu ne tardent point d’ailleurs à s’engamélanger.

Georges de Lydadirl à dada – car c’est bien de lui qu’il s’agite –sort sa colicauchemarde et en fiche un grand coup dans l’oeiltorv de la bête.

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En retour le crachebousin pyrocrashe mais la cavale-star n’a pas été nourri à la petite bière. Le léquidé en pétard jeumpe par-dessus les flammèches.

Georges lance un deuxième assaut et qui n’est pas de courtoisie. Il tambourpiffe les écaillharissures, il tranchetronche à tout va, il déshydrate de l’herne à ne plus savoir où amidonner de la tête. Bientôt le bestial entailladé paindépisse le sang de partout. Dans un dernier sursaut il fait jaillir de son mâchecoulis une dernière pétarasade de pestepétrole enflammé. Mais le cachevalier est déjà descendu de son Jolisauteur et grimpant tout le long de son échine à pied, il lui troue le conservelas d’un grand coup de ramasse-bourier.

Le dragontrançonneur sonné chancelle du Colbacktowhereyouoncebelong puis s’écroule d’un seul coup aux pieds du Souveraindanlfroc qui n’en revient pas.

Alors les circonspectateurs se lâchent ! Ils poussent un grand charivhourra, portent l’hérosantidote en triomphe et viennent le déposer aux pieds de la princefesse pour la grande aubescène du deux.

- Maintenant vous êtes mienne, dame Cucunégonde, déclare le gagnagalant à la belle, puisque vous étiez le bélenjeu de ce combat. J’ai bien hâte c’est vrai que nous nous ébatifolions sous votre baldaquin mais avant que je soye d’une humeur fortaquine, mon estomac crifamine. Vous voudrez bien vider la bête et m’en cuire les partigrasses. Pendant cestuy temps que cela cuillera, votre paternul et moi-même allons zapouiller devant ménestrelles et tapeurs de baballes. Surtout, réservez-moi les solilesses, Mapoulette !

Facrotale erreur d’aspicologie !

La princefesse s’empare d’un grand couscoussier de marque Marmitondorg et le lui balance en travers du frontal pas à l’Apache.

- Hola Machoguilhomme, on ne m’a pas demandé mon sentiment et je ne suis poinct du genre à en faire. Nenni suis le grolo du loto, la falote du phallo, le cache-pot du charlot ! Damnature sur toi pour ces puanpropos !".

Elle l’éméleftourbit, le matducouloire, l’ourlette, l’upperpacute, le chassériaute et l’isaure par la fenêtre.
Se relevant du tadpurin dans lequel il est chu, il lèvepouce et dit :

- Poinct ne battrai femmenifleur en reprépousailles, ce n’est point dans mes uscoutumes, je prèfère laisser péronchonnelle à paternul. J’ai dû me tromper d’espastempe ! Ou alors estions ici en pays de galette complète Mandingue ? Je préfère m’esbigner les rougnolles avant qu’il ne m’en outrecuise plus ! Adieu vat, follegensses !".

Et de fait tandis qu’il s’éloigne dans le soleil couchant en chantant « Aïe ! Me poure l’aune, zoo me nuit, Saint-Georges suis » les Libyens trop affamés déchiquètedugrallent la carcasse du monstre pour transformer les écailles en porte-clefs alors que ni serrure ni clé n’ont encore été inventées en cestuy temps et découpent l’amibidoche de ce gros mouton pour en faire haricomestible.

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- Si tu veux mon avis, cow-boy, lui confie un peu plusloin sa cavale, il y a une Gilberlafaille dans le continuum spécieux-temporal. Va savoir, si j’en juge d’après la façon dont je claudikadicke, si nous ne sommes pas dans un univers paracoudanlèle ! Peut-être même erratiquons-nous dans une nouvelle de Joe Krapov !

- Par Tout Matisse et Bel Eros ! Si tu as raison, Jolisauteur, dis moi donc ce que j’ai fait au Seigneur pour mhériter cela ?

- Je ne sais pas mais vlà l’boute, dit le cheval en partant au gallo.

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7 septembre 2013

Sans chemise, sans pantalon (Joe Krapov)

J’écris le slam de l’homme en slip qui slalome rue d’Isly en gueulant aux passants qu’il lui faut du müesli pour aller à Oslo.130706 437

J’écris le slam du type en kilt qui joue aux osselets et plante la phacélie au cimetière d’Elseneur et réclame un cheval pour fuir à tout jamais ce royaume pourri brûlé par le Gulf stream et l’orchestre des vents à tout jamais mauvais.

J’écris le slam du string de Lady Godiva qui jouait du violon tout près du Papyrus, immeuble de bureaux de la rue de Lorient et le soleil se lève et jamais ne se couche et les dancings fermés ne rêvent plus de pluie depuis je ne sais plus, disons comme Aragon depuis que je me suis séparé de mon premier slip aéré dont tout le monde se contrefiche.

J’écris le slam de la madone du sleeping Paris-Méditerranée qui en gare de Sète cherche son terminus près de la tombe à Georges mais ne la trouve pas. Ce qu’elle a sur le cul est garni de dentelle mais le poète est mort et ne peut plus bander toute son énergie pour attirer la belle. Ah la la ! Quel gâchis ! Elle qui justement cherchait une moustache parce que c’est meilleur, le slam, avec du poil. 

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J’écris le slam du gars d’Oslo dont le slogan est « tous au slow à l’élastique » et sur son pagne est dessiné un plan de campagne finlandaise où les bergers sur des échasses gardent les moutons des nuages coincés au chambranle des portes.

J’écris, vous l’aurez deviné, le slam du réchauffement climatique, de l’industrie textile restée sur le carreau car il n’est plus besoin de porter de chemise, la cravate est tombée et nous errons pieds nus sous quarante degrés partout sur nos gamelles. Un reste de pudeur fait que d’aucuns portent encore un kilt en Elseneur, un caleçon rue d’Isly, un bermuda au Triangle à Rennes, un string en Slovaquie, un slip au Vatican pour voir son Eminence.

J’écris le slam de l’archiduc mort à Sarajevo le même jour que moi enfin le même jour quarante années plus tard où moi j’ai vu le jour pour la première fois. Il y avait encore de l’eau tombant du ciel et nous portions alors d’affreuses barboteuses. Je me souviens encore de ce siècle passé, le slam n’existait pas et l’on se demandait dans les chansons d’alors si les chemises de l’archiduchesse étaient bien sèches * et l’on avait projet d’aller pendre son linge sur la ligne Siegfried pour voir si l’antisLASH VOLAIT DES VACHES QUI RIT. C’était guerre contre paix.

Loin des réclames de la lessive, hors du temps qui délave tout « cause you know that time, time fades away » j’écris le slam des lessivés qui en ont pris plein les gencives, des gnons, des champignons, des hallucinations, de la science-fiction et des coups de bâton et qui slamment ici leur dernière salive et crachent pour demain des salves de noyaux d’olive avant que ne se pratique une explosion d’ogive en grand bouquet final de l’évaporation d’une espèce de monde assez chic, assez chié, asséché à jamais.

  *

31 août 2013

Ceci n'est pas un sonnet de Magritte (Joe Krapov)

 

89050267_pLe poison s’insinue comme un pied dans la porte

Mais le vent ne vend plus son « Encyclopédie

Des roses parfumées à la liqueur trop forte »

Et puis rien ne s’oppose à cette comédie.

 

 

Mme récamierUn nuage de lait se pose dans la tasse,

Invite le nimbus à s’asseoir au fauteuil.

Personne ne sait plus très bien ce qui se passe :

Une envie d’éclater de rire dans le deuil ?

 

the-domain-of-arnheim-1962(1)La montagne a pris forme d’oiseau au passage,

 

 

 

 

 

magritte-the-great-warLa femme a un bouquet de fleurs sur le visage,

 

 

 

 

 

melon pomme

L’homme au chapeau melon une trogne de pomme.

 

 

 

 

locomotiveUne locomotive est sortie du foyer

 

 

 

 

 

magritte_grande-famille

Et tout est chamboulé au royaume de l’homme

Car je dors près d’un ciel aux ailes déployées.

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Le défi du samedi
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