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Le défi du samedi
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3 décembre 2016

Dans la roue de Sebarjo (2) (Joe Krapov)

Depuis qu'on m'a rayé des cadres, je me suis recyclé ! 
Je suis devenu l'archiviste de moi-même. C'est ainsi que pour illustrer ce Défi du samedi je n'ai pas hésité à aller récupérer chez M. Sebarjo, mon très aimable ancien voisin du dessus et Défiant du samedi à ses heures, les haïkus que j'avais déposés en guise de commentaires sous son Tour de France d'haïkiste que je vous recommande chaudement !

 

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Qui tape à l'étape ?
L'abus de Champagne, roi
Des émois rémois !

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Bonnes intentions :
Avaler quelques pavés
Dans l'Enfer du Nord !

Eh ! Intique ! Intasse !
T'occup's pas dé ch'ti qui passe !
...Sauf si ch'est Inqu'til !

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Fuyez, criminelles !
A bonnes en tandem salut !
Les Papin commencent !


Prisonnier

Le numéro 6 
En traversant le village 
Tente une échappée !

2016 12 02 mona_lisa moustaches en guidon de vélo

Avoir des moustaches
"En guidon de vélo" [sic]
C'est vraiment au poil !

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Pour nous mettre au vert
Faisons flèche de tout bois
Avec Sebarjo !

Pour se mettre au vert 
A Paris il faut passer 
La porte Maillot !

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Comble de malchance :
Attraper l'avarie-selle
Sur le tour de France !

Pour surfer plus haut, 
Un slip de bain à pois rouges : 
C'est pas très malouin !

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Fais preuve d'entrain 
Et rue-toi sans cinéma 
Pour gagner l'Arvor !

Tant que j'aurai forces 
J'appuierai sur les pédales : 
C'est bon pour le coeur.

Et ça rend la main véloce
Pour mettr' les mots à la noce.

Etre souple du guidon
Et sensible aux paysages
Rend agile du crayon.

Dans la plaine et les vallons
Ecrivons et pédalons !


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Le crois-tu ? On a 
Semé les filles et c'étaient 
De bien belles plantes !

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Sur la coulée verte 
Le bonheur de tout Rennais : 
Se la couler douce !

Nuages au ciel ? 
Côte couleur émeraude ? 
C'est Petit-Breton !

Empoigne guidon, 
Bouge muscles et tendons 
Pour perdre bedon !

Pour perdre bedaine 
C'est pas des calembredaines 
Pédale, promène !

DOISNEAU-le-velo-de-tati1949paris

Facteur ! Facteur ! Please !
Have you something for me
In your besace ? No ?
 

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Le ciel bleu à Rennes 
Vous rend plus léger que tout : 
Vous donne des ailes ! 

Le chat de Gelück

Le chat de Gelück 
A l'arrière du vélo 
Chargé d'un pot belge !

251

Vois l'ami comme elles 
Sont en guidon de vélo 
Ses jolies moustaches !

Laissant leurs cyclos 
Ils s'en furent aux Cyclades : 
Vivent les mariés !

L'été, sur les pentes, 
Indifférents, les cyclistes, 
A nos agapanthes

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Automobilistes 
En raison du Tour de France 
Des bouchons à Liège !

Un blogueur fidèle
Au Tour est comme un bavard :
Jamais ne la boucle !

Ranger les valises
Et voir qu'on a sous les yeux
De sacrée sacoches !

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Mignon comme un coeur !
Le vélo rose à Cayeux
M'a bien ré-galet !

Tour-de-france-miniature-3

On traçait des routes
On poussait coureurs et billes
C'était tour d'enf(r)ance.

NOSTALGIE 

Etre dans cet âge 
Où chaque pâté de sable 
Est une montagne !

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Un whisky anglais 
Pour calmer la Tramontane 
Et ma dalle en pente !

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Je la reconnais !
C'est la bicyclette bleue
De la fill' des forges !

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Vélo de pêcheur, 
Très bien pour effectuer 
Des queues de poissons !

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Dans les sacoches rouges 
Du vélo publicitaire 
Un homme sandwich ?

Chez José Arthur, réponse
A l'heure de l'EPOp club !

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Un rêve d'enfant : 
Faire du vélo sans les mains ! 
Sans fesses ? Plus dur !

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26 novembre 2016

Vraiment pas raffiné ! (Joe Krapov)

PR 107 ans 2


PR Sculpteur


penseur-rodin-toilettes

Mettre un cautère sur une jambe de bois, c'est un peu comme panser un rondin !

PR jeu d'échecs

- Je ne me rappelle plus. C'est à lui ou c'est à moi de jouer ?
- Je ne me souviens plus. J'ai les blancs ou les noirs ?

PR occupé 2

- Jamais moyen d'être tranquille, par ici !

PR occupé 3

 - S'il frappe encore une troisième fois, ça va ch...

PR piaf

 A tous les oiseaux de passage qui me demandent 
ce que je fais là je réponds : "Je médite, piaf !".

Photos empruntées sur le web et détournées par mes soins.

19 novembre 2016

Paon-cartes revendic-hâtives (Joe Krapov)

Non seulement ce n’était pas ma semaine, cette semaine, mais en plus les écoliers français font de plus en plus de fautes d'orthographe !
Qu’ils se rassurent ! Tout le monde s’en fout et surtout personne n’est parfait !
La preuve avec ces paon-cartes revendic’hâtives pour lesquelles j’ai décidé de lâcher prise moi aussi.

RAT LE BOL !

DDS 429 Coccinelle de Gotlib avec pancarte

ÂNON, ALORS !
CA SUFFAT COMME CI !

CESSONS DE RENARD-CLÉ !

RAT LE BOL DU BOLÉRO DE RAVÊLE !
ON NE PEUT PLUS LE BLAIREAU !

CASSE TORT, PAUV’CON !

IS’N’T IT A WAPITI ?

ARRETEZ VOS COCCYX-GRUES !

A BAS ANNE D’AUTRUCHE !

UN AILÉ FAON,
ÇA TRUMPE ENORMEMENT !

QUAND C’EST FLOU
C’EST QU’IL N’Y A PAS AFF LE LOUP !

ON VOUS SCOLOPENDRA TOUS !

ET C’EST TAPIR POUR VOUS !

C’EST KOALA, CES CAPRICES ?

J’ÉCRIRAI « GIRAFFE »
COMME QUE ÇA ME PLAIT !

CAPRICES, C’EST PAS FINI !

FAISEZ LA MOUCHE PAS LA GUÊPE ! (Sttellla)


LE TIERS-COCHON DE PAYANT,

POUR L’OTO RHINO, C’EST ROSSE !

IL FAUT RECHIMPANZÉ LE MONDE !

HIPPO, DÉCAMPE !

NOUS SOMMES
LES NOUVEAUX THANK-HULOTTE !

HALTE A LA CHIEN-LIT !

REVOLUTION SANGLIER GARE !

PHOQUE THE PELISSE !

BERNIQUE LA BERNACHE !


HALTE A L’ANIMAUX ROSITÉ !


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SOURIS, HÉ ! VOUS ETES VIVANTS !

C’EST FOURMIDABLE !

VIVE L’ALMANACH PIVERT-MOT ! 

sempe-ty

 Merci à Sempé et Gotlib pour leurs images !

12 novembre 2016

Quoi de neuf, Docteur ? Trois fois trois petits riens ! (Joe Krapov)

DDS 428 nadaVoici dressée ici ma liste des petits riens qui font du bien.

Le « Rien de grave ! » du docteur au chanteur : « Vous prendrez un cachet tous les matins !».

Le « Rien de compliqué ! » de la cuisinière financière à l’imprésario : « Vous prendrez un pourcentage de la recette tous les soirs ! ».

Le « Rien ne va plus, faites vos jeux ! » du croupier et le 33, ce petit numéro de rien du tout sur lequel vous aviez tout misé sort soudain et fait de vous le millionnaire de la soirée !

Alors commence une vie de rêve. Les petits rien y ont une allure différente.

On offre un diamant à son chien et une laisse à sa maîtresse pour lui être plus attaché.

Le « Un rien vous habille !» du grand couturier vous fait frissonner de plaisir. L’habit est de belle facture, certes, mais la facture est bien élevée, elle aussi, non ? Désormais nous sommes entre gens du monde. Faire partie des huiles, ce n’est pas rien. Payez, grassement. Ne montrez rien de vos petites radineries d’ancien pauvre. 

DDS 428 nitchego

Puis les jours passent et on se lasse. « Rien de neuf aujourd’hui » ne vous fait plus bondir de joie comme autrefois.

Autrefois vous aviez une vie de routine et vous mangiez à la cantine avec vos potes et vos copines.

Autrefois vous écoutiez « Rien à cirer » de Laurent Ruquier et il y a un tas de gens et de choses dont vous n’aviez, vous non plus, rien à battre : Madame Lapaille, Monsieur Lapoutre. Rien à faire de Lapaille de fer et de Monsieur Lapoutre, en outre…

Nihil novi sub sole ! Justement, le soleil brillait et cela vous suffisait. Vous étiez gai. Rien, rien de rien, vous étiez comme Edith, non, vous ne regrettiez rien. Vous chantiez.

Oui, vous chantiez toujours, l’air de rien. Et l’air de rien vaut mieux que celui de la jalousie, que celui des bijoux ou de la calomnie.

DDS 428 Mémé les watts

Cliquez sur cette image, vous verrez : la Mayenne, ce n'est pas rien !

Alors, contre cette nostalgie qui n’est plus ce qu’elle était, vous luttez, même si vous savez qu’il n’y a rien à faire.

Rien à faire que se dire que ce sera mieux hier, que c’était mieux maintenant, que le mieux est l’ennemi du bien et que l’homme de nulle part, si c’est peut-être vous, eh bien… ca ne fait rien ! Ca fait juste du bien ! 

5 novembre 2016

99 dragons : exercices de style. 37, Approximativement proverbial (Joe Krapov)

Quand une vache fait deux veaux, la maison est au plus haut. Mais quand un méchant dragon qui bouffe comme quatre vient boulotter son troupeau de brebis, le paysan tire la tronche.

Face à un tel prédateur, inutile de récriminer : ventre affamé n’a point d’oreilles, la raison du plus fort est toujours la meilleure et s’il daignait répondre, l’idiot dostoïevskien, ce serait pour lui dire qu’« il faut vivre pour manger et non manger pour vivre ».

Bientôt chacun se plaint que son grenier n’est pas plein. Chacun est éloquent pour défendre son différend et où manque la police abonde la malice. Au nom de tous les siens Martin Pauvremisère s’en va trouver le roi, réclamer que la chair du mouton ne soit plus le manger du glouton.

***

Les hommes sont comme les melons : sur dix, il y en a un de bon. C’était le cas de ce roi-là. Il s’appelait Pozol.

A porter ses amis, nul ne devient bossu. Pozol était très droit. Mais le coup du dragon fut un coup de massue. C’est ainsi qu’on foudroie le plus juste des rois.

Cependant, rassemblant en cellule de crise ministres, chevaliers, conseillers et savants, il fit part du problème et chercha solution.

DDS 427 Jean de Nivelle

Tout ce beau monde fut sublime ! Comme le chien de Jean de Nivelle, celui qui fuit quand on l’appelle, perdant d’un seul coup leurs grands airs, tous ces p(eu)reux se dégonflèrent :
- J’ai bon courage, dit l’un, mais les jambes me faillent !
- Qui va risquer un œil risque d’en perdre deux ! prétendit l’autre.
- On marche toujours de travers sur un plancher qui ne nous appartient pas !
- Chacun pour soi et Dieu pour tous !
- Après moi le déluge !

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point » se dit le roi levant ce lièvre. Rome ne se fera pas en un jour. Quand le malheur entre dans une maison, il faut lui donner une chaise. Le découragement est un péché mortel. Quand il faut prendre le taureau par les cornes, tous les coups sont permis et sur cet échiquier où l’on manque d’éthique rien n’interdit que l’on adopte la position du mercenaire, conclut le monarque.

Et sur son Minitel antique, il tapa – et toc ! – 36 15 Bob Denard. On lui promit Saint-Georges. Et il fut engagé parce qu’il y croyait à cette, à ce pro-messe.

***

Pendant ce temps bâfrait Balthazar le dragon, songeant, pareil au garagiste * que changement d’herbage réjouit les veaux. L’appétit d’autres mets lui venait en mangeant.

* Mon garagiste croit que « Changement d’airbag réjouit la Volvo ».

Si bien qu’insoucieux de tous les équipages qu’on avait mis en route pour le bouter hors du pays, il monta les enchères et réclama de l’homme ou même, à la rigueur, de la femme, mais tendre.

Nouvelle panique à bord. Devant l’ultimatum les jeunes gens s’enfuirent en hurlant « Mieux vaut partir à point que d’arriver saignant ».

Las le sort désigna pour passer à la casserole en premier la fille aimée du roi Pozol.

***

Glissons sur le suspens, l’angoisse des héros, la Lune montrée du doigt : votre temps est précieux, le mien aussi, il faut que j’aille voir ce doigt et le boire s’il est de Porto.

Car de tout façon, Saint-Georges est arrivé et le duel proverbial a bientôt commencé :

- Le bien n’est pas dans la grandeur mais la grandeur est dans le bien, commence le saint.
- Comment, petit humain ? Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire ?
- Sol licet omnibus. Qui t’a permis d’ôter leur chemise à ces gens ?
- Charité bien ordonnée commence par moi-même.

Etc. Etc.

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Et les deux bientôt d’en découdre. A cœur vaillant rien d’impossible, la Fortune sourit à l’audacieux jeune homme et la messe fut dite, le dragon s’écroula et on lui découpa les oreilles et la queue comme il est de coutume avec les toreros. Non, pardon, les taureaux.

L’échauffourée fut si brève qu’elle donna naissance au proverbe fameux « Il faut rendre les armes à Saint-Georges ».

On voulut récompenser le vainqueur et la princesse elle-même se fut bien volontiers donnée à son sauveur. Amour, toux, fumée et argent ne se peuvent cacher longuement. Mais à chaque fou sa marotte : celui-ci avait semelles de vent. Il ne voulut rien.

Entre le fromage et la poire chacun dit sa chanson à boire mais lui était déjà parti, laissant en lieu et place du monstre du désert, un renard, une rose et une cage en bois. A vous de dessiner cette transmutation !

Ici se termine le conte car selon l’adage bien connu : « Tout a une fin sauf les saucisses qui en ont deux ».

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29 octobre 2016

Questions insolubles (Joe Krapov)

Même si je me sens souvent « artiste sur les bords », je ne comprends rien à l’art !

Je ne sais pas, par exemple s’il faut préférer les portraitistes aux paysagistes. Je ne comprends rien à l’art conceptuel, au réalisme socialiste, à la FIAC et à la manie qu’a M. Pinault d’entreposer des horreurs dans la douane de Venise. Ce sont des saisies de trafiquants en tous genres ? Comment ? C’est de l’art ?

 

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J’en viens parfois à me demander : faire de l’art, est-ce imiter la nature ou imiter son voisin ? Dans les débuts, je pense, on imitait la nature. En soufflant dans un flûtiau, on pouvait se prendre pour le rossignol de mes amours. Même avec des talents de caricaturiste minimaliste on pouvait représenter les premiers faits divers. Ainsi l’un des tout premiers dessinateurs, M. Victor Pierrafeu, avait entrepris le portrait de son futur beau-frère, Roméo Cromagnon, et n’était pas loin d’achever le portrait de celui-ci quand l’amoureux de Juliette, sa sœur unique et préférée, se trouva la victime d’un malencontreux accident de chasse au cours duquel il perdit la vie. Terminé, le Roméo de Lascaux.

Le petit Victor rentre dans sa grotte, il gratte, il gratte pour effacer le croquis du bellâtre et à la place il représente la scène de chasse en buvant sa bière.
- Comment tu vas l’appeler, ton tableau, demande Juliette en pleurs, à peine remise de son récent veuvage, en admirant la paroi de la galerie.
- « Mammouth écrasant l’épris », répond l’autre.

Pendant longtemps le salaire des peintres a été lié à leur talent d’imitation et au niveau de ressemblance de leur portrait avec la marquise qui sortit à cinq heures et dont on voulait garder une trace florissante, même si, quelques années plus tard, le mari n’hésitait pas à la traiter de « vieux tableau » et les héritiers à ne plus pouvoir voir leur mère en peinture.

Et puis est apparue la photographie. Pour reproduire une image de la réalité, il n’y avait rien de mieux. Même si, pendant très longtemps, on n’avait que des clichés en noir et blanc, l’illusion était presque parfaite.

Malgré cela, la peinture a fait de la résistance et les peintres ont fait les malins. Et donc il y a eu les impressionnistes, les cubistes, les futuristes, Pablo Picasso, Marcel Duchamp et son urinoir, la peinture abstraite, Malevitch et tout le reste qui ressemble parfois à un gros foutage de gueule pour bonobos friqués – le bonobo friqué étant le stade ultime de l’évolution des espèces, vous l’aurez compris de vous-même. Je ne connais rien à l’art mais je m’y connais en Darwinisme.

 

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Aujourd’hui, grâce aux filtres Instagram et aux smartphones qui font des photos et des frites, tout le monde est un artiste moderne. « Ah non, dit Monsieur Instagram, vous n’allez pas encore essayer d’imiter, avec votre smartphone qui fait des photos et des frites, cette saloperie de réalité triviale et imposer à vos semblables vos horribles paysages convenus, couchers de soleil, plats de restaurant et vos selfies plus troublées que troublantes. On vous colle un barrage filtrant. Le réel ne passera pas ! Pas sur ma plate-forme !".

Et maintenant, voilà le résultat des courses. Sur mes appareils photos récents, je n’ai même pas besoin de filtres Instagram : ils sont intégrés à la bête ! J’ai juste à sélectionner « dessin » ou « illustration photographique » et je me retrouve avec un appareil photo qui, au lieu d’imiter et reproduire la nature, imite les gens des années 60 et 70 qui représentaient le monde avec des couleurs à bousiller les pupilles et enrichir les ophtalmos de France et de Navarre. Andy Warhol, Vasarely, etc.

Et vous savez quoi ? Je suis devenu accro au truc, non sans m’interroger un maximum. Si je colle par-dessus ces images des musiques jouées à la guitare électrique par M. Jibhaine et que j’en fais un diaporama musical, qui imité-je ? Des millions de Youtubers ?

Est-ce que c’est de l’art ? Qu’est-ce que l’art ? Est-ce que c’est un objet réel virtuel composé d’images surréelles et de musiques-collages inclassables ? Où sont passées la Vilaine et le ciel breton ? Où est partie la brume qui rend le monde si beau dans le silence du matin ?

Par pitié, ne répondez pas à toutes ces questions ! C’était un exercice gratuit : j’imitais le vieux singe à qui on n’apprend pas à faire des grimaces. Et je me fiche de savoir si mon numéro est bon ou pas !

22 octobre 2016

Boîte à sardines (Joe Krapov)

BeethovenSi je ne collectionnais que les timbres !

Mais, d’abord, entendons-nous : par « timbre » il faut comprendre «chanson faite à partir d’une chanson existante, composée, pour le texte, de paroles différentes de la version originale mais dont la musique est inchangée par rapport à celle-ci». 

Francis Blanche

Pour mieux me faire comprendre encore, citons les timbres célèbres de Francis Blanche et Pierre Dac :
« Le complexe de la truite » sur l’air du quintette D 667 en la majeur, «Die Forelle», de Franz Schubert ;
« La pince à linge » sur l’air de la 5e symphonie de Beethoven ;
« Le parti d’en rire » sur l’air du Boléro de Ravel.

Ne me dites pas que, pour célébrer un anniversaire ou autre chose de ce genre, vous n’avez jamais entendu quelqu’un mettre des paroles sur le «Il faut que je m’en aille» de Graeme Allwright, je ne vous croirai pas !

Pour ma part, j’en ai tout un classeur. Je n’en reviens d’ailleurs pas d’avoir écrit toutes ces bêtises ni surtout de les avoir chantées dans le cadre des festivités liées à mon activité professionnelle.

AUTOAD-2010-11a22a22a1394885840La liste des mélodies que j’ai empruntées et celle des titres de mes timbres vous feront comprendre, à défaut de vous donner l’âge du capitaine, que celui-ci a :
- soit de la "sacrée bouteille" ;
- soit un goût très prononcé pour les rengaines anciennes.

«La plus bath des javas» de Georgius est devenue «Les rats déridés» ;
«Emmène-moi» de Graeme Allwright nous parle d’imprimantes partagées, de secrétaires pas remplacées, de calcul de congés et du « CD de Myriade » ;
«Ah les p’tits pois» de Dranem évoque des dames dénommées Jacqueline et Alexandrine, un certain Patrick Navatte, les Gras de Douarnenez, Winnie Bédobeuliou et des méthodes de désherbage ;
«A Joinville le Pont" est devenue «Winnie l’ourson» (C'est vrai, je ne vous l'ai jamais dit mais depuis que je suis à Rennes, je suis (j'étais ?) gardien de l'animalerie de l'Université de Rennes 3) ;
«Ma cabane au Canada» a donné «Mon portable au Canada» ;
«Germaine» de Renaud est devenue «Ghyslaine» ;
Etc. Etc. Etc. 

Henri Salvador

Je m’arrête là, même s’il y a aussi une «Complainte du catalogueur» qui a fait rire toute une liste de diffusion nationale très sérieuse, un «Anne-Claire est au CRI» sur l’air de «Ta Katie t’a quitté» qui doit toujours être affiché dans le bureau de la récipiendaire et des tas de chansons destinées à des pots de départ en retraite.

Il traîne aussi, sur mon ordi, réalisées en dehors du cadre du boulot, des choses comme «Les Paimpolaises» ou «Le folklore Iowanien» que j’ai peut-être bien dû publier ici, dans le cadre du Défi du samedi. Parfois "J'ai la mémoire qui flanche, je m'souviens plus très bien" !




Si je ne collectionnais que les timbres !

Mais je collectionne aussi les chansons timbrées :
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- Les chansons osées, coquines, pleines de sous-entendus ou de rimes attendues… qui n’arrivent que dans votre esprit mal tourné : «La photographie» de Pauline Carton, «Ouvr’ la f’nêtre qu’on respire un peu» de Sandrey, «Le p’tit objet» de Polin, «La jeune fille du métro» reprise par Renaud, «Félicie aussi» et «Folâtrerie» de Fernandel, «Mon cousin» et «Ma cousine» de Pierre Vassiliu »,«La chose» de Patachou, «Les amis de Monsieur» immortalisée par Barbara mais que je préfère dans la version d’Isabelle Huppert.

- Les chansons gaies de Ray Ventura, Georgius, Bourvil et consorts : du «Lycée Papillon» à «Tout va très bien Madame la marquise" en passant par "Comme de bien entendu".

00813- Les chansons écrites ou chantées par des natifs du signe du cancer, ceux que j’appelle ma « famille astrologique » : Henri Salvador, Pierre Perret, Julos Beaucarne, Guy Béart, Bernard Dimey, Francis Blanche.

J’ai évidemment pioché aussi avec allégresse chez les Frères Jacques, Ricet Barrier, Boris Vian, Georges Brassens, Chanson Plus Bifluorée, Les Charlots, Boby Lapointe, le Renaud de la première période…

Et je ne fais pas que dans l’ancien : je pique des trucs à Thomas Fersen, aux Wriggles, aux Joyeux urbains, à Juliette Noureddine, à Gérard Morel, à François Morel, à Sttellla même si la veine « comique » est un peu en voie de disparition dans la chanson francophone d’aujourd’hui.

Bref, je n’en finis pas de « mettre des chansons dans ma guitare » et j’ai l’impression que mon oncle préféré, celui qui promène son chien et fait le taxi pour ses petites-filles en maugréant contre le petit Marcel, celui qui aime l’excellent Porto du Portugal et les bons restaurants du Trégor, notre vénérable et vénéré Onc' Walrus m’incite à en remettre une couche à chaque fois qu’il publie un billet sur son blog ou commente chez la plus abécédairante de nos blogamies communes !

-bonjour-allegresse-chant-d-allegresse-f-chopin-pierre-dac-la-morue-du-port-j-villars-gilles-boite-a-sardines-g-claret-p-gilbert-le-cheval-de-corbillard-r-souplex-g-claret-les-quaAprès m’avoir collé dans les pattes les épatantes scies de « L’Auberge du Cheval blanc » il m’a fait découvrir cette semaine une chanson « bretonne » des Quatre barbus qui m’a laissé littéralement plié de rire.

Allez hop ! Les timbres (de voix) ça s’échange et les drôleries, ça se partage :

 

 

15 octobre 2016

Notes trouvées sur un microfilm (Joe Krapov)

Que serait S.O.S. sans le message dans la bouteille ?
Que serait l’OM sans sang neuf ?
Que serait l’RO sans Sète ?
Que serait OSS sans dix-sept ?

***

Déjà, du temps de Jason, les espions nous cassaient les bournes.
Ca ne s’est pas arrangé par la suite.

***

Mata_Hari_2

Longtemps Mata Hari.
Longtemps Mata Hari
De ses plaisanteries,
De ses duplicités
Et de ses duperies.
Et puis quand elle a dû se faire hara kiri
Ben Mata n’a plus ri.

***

Sans avoir vu ce film, je sais que Roger Moore
est « L’espion qui m’aimait »

Mais qui est l’espion qui paie P. ?
Qui est l’espion qui tâta ?
Quel espion tond l’thon flingueur ?

***

promotion

L’espion que je préfère
C’est celui qui arrive
Au bout de l’échiquier
Se transforme en esdame
Et s’en revient mater l’esroi de l’adversaire.
Pourquoi est-ce lui que je préfère, ce transformiste au petit pied ?
Parce que j’ai toujours bien aimé les travelos de recul ?

***

Les espions sont partout dans ton ordinateur :
Pour eux c’est du gâteau
De se déguiser en cookies

***

Un barbu, c’est un barbu. Trois barbus, c’est des barbouzes ! (Michel Audiard)
Un « Jamais le début », c’est un « Jamais le début ». Déduis la suite ! (Joe Krapov)

***

2016 10 14 Isaure sous un sombrero

Acrostiche :

S ous mon
P oncho
Y o scroute : nada !

(Ma qué, peut-être qué lé soumbrero il est trop grandé por yo, no ?)

***

Quand on répond par QCM à la question « 3 x 13 », « 39 » marche.
A part ça t’as le bonjour d’Alfred (Hitchcok).

***

L’espion qui venait du froid : c’est qui ce pingouin ?
L’espion qui fout le cafard : Hubert Bonnisseur de la Blatte.
L’espion qui saute sur tout ce qui bouge : James Bond.
L’auteur de romans d’espionnage qui a quatre côtés égaux : John Le Carré.
L’espion le plus mignon : Langelot.
L’espion le plus utile dans un sous-marin : SAS.
L’espion infidèle qui jacasse trop : Notre agent à la Havane.
L’espion aux pattes de velours : un film de Walt Disney.
L’agent double : Blake et Mortimer.
L’agent qui donne l’heure exacte : la troisième taupe de l’horloge parlante.
L’agent très spécial : My UNCLE Walrus.

***

L’espionne la moins sexy de toute l’histoire de l’espionnage : Pauline Carton ! Et pourtant elle dévoile tous ses trucs dans cette chanson que j’ai osé reprendre ! 

8 octobre 2016

Sam'di tout l'monde revient pour la super-soirée diapos ! (Joe Krapov)

 

Il suffit de dire « Sésame »
Et la porte de la caverne
S’ouvre sur les trésors cachés.

Il suffit de dire « Brantôme »
Et de vieux ponts sur la rivière
Posent la question du parcours.

Il suffit de dire « Brantôme »
Et tu fais six au jeu de l’oie :
Tu rejoues tes pas au hasard.

Il suffit de dire « Brantôme »
Et par trente-huit degrés tu trempes,
Tu siestes, tu lis, tu farnientes.

Il suffit de dire « Brantôme »
Et la pie t’apporte la clé
qu’elle a volée à Rossini.

Les rubis de la Castafiore
Liquéfiés dans le Bergerac,
Tu ne rebiffes aucune cave.

Il suffit de dire « Brantôme »
Et les kayaks se précipitent,
En régime, des bananiers.

Il suffit de dire « Brantôme »
Et l’on perd Igor en chemin
Dans ce massacre du printemps

Que joue l’été dans les sous-bois,
Enguirlandant le cœur des feuilles
Et promenant les hippocampes.

Il suffit de dire « balade »
Et tu pénètres des châteaux
Où trônent des curiosités.

Il suffit de dire « Bourdeille »
Et tu flânes, en d’autres jardins,
Parmi des fleurs d’âge moyen.

Il suffit de dire « vacances » :
Tout est changé par la magie
De la "prestigivacation".

Il suffit de dire « Brantôme » :
Toutes les dames sont galantes
Et le Périgord est plus vert.

Il suffit de dire « Brantôme ».
Ce philtre a des côtés puissants
Et j’en reprendrais bien un verre !

Mais je sais aussi être sage
Et archiver ces mille images
Pour les longues soirées d’hiver !

1 octobre 2016

Plus très vélo-ce ! (Joe Krapov)

S'échapper !

Bien sûr qu’on aimerait s’échapper !
Quitter le peloton et remporter l’étape, recevoir le maillot jaune,
le bouquet de fleurs et la bise au vainqueur !

Mais, sérieusement, comment faire quand…

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- Vous avez l’impression que ce n’est pas du nougat ; 

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- On vous a rayé des cadres ;

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- Vous n’êtes pas le Dieu Pan et encore moins en état de faire la roue ;


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- Vous êtes toujours plus ou moins déjanté ;

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- Vos articulations sont rouillées ;

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- Votre matériel date un peu…


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- … ou n’est pas à votre taille ;


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- Les jeunes générations vous traitent de Charlot ;


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- Le dopage est interdit, même pour les machines ;


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Seules vos sacoches ont la cerise ; 

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- Le médecin vous a mis au régime sans selle ;

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- Vous n’êtes plus que l’ombre de vous-même .

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- Vous ne croyez pas aux miracles ;

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- Vous vous dites même parfois que vous êtes bon pour le rebut ?

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Alors vous décidez que ces objectifs-là sont comme les raisins de La Fontaine : trop verts et bons pour des goujats !

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Photos prises à Montélimar (Drôme), Port-Bail (Manche), Toulouse (Haute-Garonne),
Rennes et Vitré (Ille-et-Vilaine) en 2015 et 2016.

24 septembre 2016

Famille Thénardier, je vous hais ! (Joe Krapov)

Ils continuent de ne pas s'embêter, à l'Université de Rennes 3 ! L'équipe de chercheurs un brin farfelus formée par le Pr Isaure Chassériau et les trois frères Park (Luna, Jurassic et Central) envoie toujours dans le passé son véhicule-robot baptisé Tornado afin d'en ramener des trésors (?) non parvenus jusqu'à nous. Il en est ainsi du poème ci-dessous, un  pastiche de Victor Hugo écrit par André Gide et que l'auteur a sans doute jugé bon de déchirer un peu avant de recevoir le prix Nobel de littérature en 1947. Remercions l'Université de Rennes 3 d'avoir récupéré ce document très intéressant pour l'histoire littéraire du XXe siècle.

FAMILLE THENARDIER, JE VOUS HAIS ! (un poème retrouvé d’André Gide)

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Si tu veux foutre le bordel
Au nouvel an chez ta belle-doche
Tu débarques en porte-jarretelles
En brandissant un tournebroche
Garni de blanches tourterelles !

Surtout, n’fais pas dans la dentelle,
Au nouvel an chez ta belle-doche !
Vas-y déguisé en poubelle
Avec des restes de cantoche
Dans ta chevelure poivre et sel ! 

AEV 1617-02 5176981

Comme Lady Gaga l’infidèle
Tu te recouvres de bidoche,
Tu joues au vieux Polichinelle
Et tu accroches en haut de l’échelle
Les plus turbulents des mioches moches
De ta belle-sœur Isabelle.

C’est fastoche de faire un festoche
De mauvais goût un peu cruel !
Je sais d’infâmes ritournelles
Extraites des « Fiancés de Loches »

Du genr’ « Le chat d’la mère Michel
Mixé dans la pâte à brioche » !

 A la petite Pimprenelle
Tu confisques sa vieille totoche,
Tu la lui caches dans l’eau d’vaisselle
Et à sa grande sœur, la gazelle
Qui crèche rue du Maréchal Foch,
Pendant qu’elle touille son vermicelle
Tu lui roules deux ou trois galoches !

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Si tu veux foutre le bordel
Au nouvel an chez ta belle-doche
Tu viens avec la varicelle,
Avec la peau qui s’effiloche !
J’ai un pote qui boss’ dans l’cinoche,
Il connaît toutes les ficelles
Du maquillage gore qu’on s’accroche
Pour faire trembler les jouvencelles !

 Si t’es du genre intellectuel
Tu viens avec Aldo Ripoche !
Il jouera sur son violoncelle
Le « Concerto pour la main gauche »
Du dénommé Maurice Ravel
Ou de frondeuses tarentelles
Composées par Gérard Filoche :
Y’a pas plus chiant comme saltarelle ! 

AEV 1617-02 albert-dubout-le-prince-des-humoristes-7-m

Si ta famille, par les bretelles,
T’envoie ramasser une gamelle
Sur le pavé de la place Hoche
Tu as gagné ! C’est dans la poche !
Tu ne paieras plus la gabelle
De cette sinistre bamboche :
Tu ne fais plus partie des proches !

Et l’année prochaine, à Noël
Moët et Chandon plein la valoche,
Caviar de Russie à la pelle,
Tu pourras te taper la cloche
Sans te farcir les sales caboches
De ces messieurs et demoiselles !


Tu pourras te faire un cinoche,
Mireille Darc dans « La grande sauterelle »,
Un film avec Juliette Binoche,
Un vieux polar avec Bébel
Ou rester devant ta téloche
En te gavant de caramel !

AEV 1617-02 62d7064d

Famille, je vous Gargamelle !
Vous ne méritez que taloches,
Horions et coups de manivelle !

Et je signe, sans anicroche :
Gavroche, rebelle de la Bastoche.

 

 

Les illustrations sont d'Albert Dubout et empruntées ici et là sur le web. Merci à l'artiste et aux généreux partageurs.

17 septembre 2016

Tout ça, c'est peanuts ! (Joe Krapov)

- Que de questions soulèvent vos textes, M. Krapov !
- La réponse est dans le vent ou dans les livres !
- Oui, mais lequel  ?
- Ces trois textes sont relatifs au même bouquin. Le personnage central s'y fait mousser.


Pluie de notes

Aujourd’hui, il pleut des notes.

Ce n’est pas qu’on soit fatigué des hallebardes, des cordes ou de la simple pluie bretonne. Ce n’est pas que l’institutrice restitue les copies de la composition d’histoire ou la dictée corrigée. C’est que le petit garçon au maillot rayé jaune et noir est encore en train de balancer des barcaroles over Beethoven sur son piano-jouet. Il joue cela magnifiquement.

Comment fait-il, du haut de ses sept ans, pour s’y retrouver parmi les bémols à la clé, les triolets, les doubles croches, les bécarres, les demi-soupirs, la clé de fa, la clé de sol ?

Comment fait-il pour rester concentré dans ce monde où tout le monde jacasse, crie, s’agite et où finalement, au bout de la portée restée ouverte, ses notes se fracassent ?

Même le chien du voisin qui n’est pourtant pas le dernier à l’écouter et à le soutenir en brandissant la pancarte « C’est, aujourd’hui 16 septembre, l’anniversaire de Beethoven » s’est protégé de cette cataracte, de cette chute de scansion, de cette pluie de notes avec un parapluie rouge.

Et le gamin continue de jouer, imperturbable, comme si lui aussi, tel son idole, était sourd à tous les aléas de son environnement.

J’envie sa foi en la musique, j’admire sa ténacité, je le remercie d’exister.


Lire

Je ne considère plus la littérature que pour m’en amuser. Hier, en partant à ma répétition de musique, j’ai aperçu, depuis la fenêtre du bus, au niveau de la place de la République, une publicité grand format pour une rencontre-dédicace d’Amélie Nothomb. Cette dame belge vient de réécrire Riquet à la Houppe. Est-ce réellement amusant ? Y aura-t-il du monde à lire cela, à vouloir se le faire dédicacer ? La vraie question est plutôt ailleurs que dans le livre : ai-je vraiment envie de voir et de photographier le chapeau le plus célèbre de Belgique ? Le « people » ne prend-il pas définitivement le pas sur l’écrivain ? Tout le monde désormais, y compris les hommes politiques et les gens de télévision écrit sur tout et n’importe quoi. Faut-il vraiment lire ses contemporains ?

Plutôt que de m’absorber à l’occasion – entre deux pluies de notes, entre deux affalements ! – dans la relecture des romans policiers de Raymond Chandler, ne ferais-je pas mieux de me plonger dans ces auteurs dont je connais les noms et les titres de leurs œuvres depuis toujours et que je n’ai jamais lus ? « La dame de pique » de Pouchkine, « Guerre et paix » et « Anna Karénine » de Léon Tolstoï, « Le Don paisible » de Mikhail Cholokhov, « Le docteur Jivago » de Boris Pasternak, « Crime et Châtiment » de Fedor Dostoïevski, « Les frères Karamazov », du même.

Au lieu de faire cela, il ne me vient qu’une idée stupide : proposer aux ami(e)s de l’Atelier d’écriture de réinventer l’histoire des Frères Karamazov. Si vous ne la connaissez pas, improvisez ! Pour les autres, faites une fiche de lecture, sur ce livre-là ou sur un autre que vous n’avez pas pu terminer !

Et d’ailleurs… Elle meurt, à la fin du livre, madame Bovary ? Mangée par le phoque de la roulotte de Rennes. Quoi ? Vous ne connaissez pas la roulotte du phoque ? C’est là le seul intérêt que Gustave Flaubert et Maxime Du Camp ont trouvé à notre riante cité lors de leur voyage « Par les champs et les grèves ».


Crêpe

Spike est un chien du désert. Cela fait des années qu’il vit ici, échoué sur le sable, coiffé de son chapeau miteux, entouré de cactus et de buissons baladeurs. De quoi vit-il ? Comment survit-il ? Pourquoi est-il et reste-t-il là ? Ce sont là des questions qu’il ne faut pas poser. Les réponses seraient toutes plus absurdes les unes que les autres et vous êtes terriblement cartésien(ne) je le vois bien. Je vais quand même répondre à celle-ci : Que mange-t-il ? ». la réponse est : « des crêpes ! ».

A-t-il été scout Baden Powellien ou Hamster Jovialien avec son frère Snoopy, celui qui emmène en camp d’été à Woodstock des piafs du genre baba-cool ?

Sans doute que oui ? Il sait allumer un feu de bois. Possède-t-il une cuisine intégrée ? En plein désert ? Vous voulez rire ! C’est déjà du bol qu’il en ait un, de bol, et un pilon ou une cuillère pour mélanger la pâte.

Il possède aussi une poêle à frire et ne manque jamais de faire sauter la crêpe au moment de la faire dorer sur sa deuxième face.

J’entends d’ici votre question : la crêpe ne tombe-t-elle pas alors par terre ? La réponse est négative : la crêpe va s’accrocher aux épines du cactus qui est le seul compagnon de Spike. Et le chien-philosophe ne manque jamais de conclure que tout est dans le coup de main. Enfin, presque tout.

J’adore Spike !

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10 septembre 2016

99 dragons : exercices de style. 36, Télégraphique (Joe Krapov)

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- Madame la dragonne Z ?

- Oui ?
- Télégramme !

Ma chérie, STOP Ai trouvé pays cocagne STOP Paysans faciles racketter STOP Viande ovine 1er choix STOP Maréchaussée inexistante STOP Rejoins-moi avec mômes STOP Trop de la balle ! STOP
Signé : Dragon Z

télégraphiste 975_0010

- Monsieur Sanzot, producteur d’ovins ?
- Moi-même.
- Télégramme de la Confédération paysanne !

Négociations fructueuses. STOP Evénements récents déclarés catastrophe naturelle. STOP Réparations suivent. STOP Monarque suggéré nous adresser « Assurances Considération distinguée » avec dossier étendue sinistre. STOP Confraternellement vôtre. STOP

Facteur-2

- M. Judas Ganelon ?
- Ca dépend des jours. C’est pour quoi ?
- Télégramme envoyé par « Comploteurs cagoulés réunis ».
- Ce n’est pas une contrepèterie, au moins ?

Cher M. Judas Ganelon. STOP Avons suivi vos conseils. STOP Nous sommes fait porter pâles. STOP Roi désemparé, esseulé. STOP A fait appel puissance étrangère. STOP Quel nul ! STOP Attendons échec intervention Saint-Georges comme convenu. STOP Ensuite, procédons putsch ! STOP A nous le pouvoir ! STOP
P. S. Trente deniers pour votre société de conseil suivent. STOP Ne rentraient pas dans le télégramme. STOP 

télégramme de bonheur 303_002

 

- Mme la sœur Anne ?
- Ah non, moi c’est Sœur Sourire. Sœur Anne fait ses dévotions là-haut tout en haut de la tour.
- Il n’y a pas d’ascenseur ?
- Pas encore inventé, mon pote ! C’est à remettre en mains propres ou il faut te montrer patte blanche. Je sais, ça revient au même. Je peux prendre le colis pour elle et le lui remettre, si tu veux, mon mignon ?
- C’est juste un télégramme.
- Alors monte ! L’escalier est dans la concierge.

Anne, ma sœur Anne. STOP

Je vais enfin voir le loup. STOP Si tu savais ! STOP Papa contrit mais d’accord. STOP D’après rumeur publique, mon promis crache des flammes et a une grosse queue. STOP Chic ! Chic ! Chic ! STOP Bises de ta soeurette. STOP

carson

- M. Saint-Georges ?
- Oui ?
- Télégramme du pénitencier.

Cher Lucky Luke. STOP Dalton encore évadés. STOP Merci nous les ramener. STOP Signé : Le directeur.

- Ouf ! ca n’est pas pour moi ! Je vais pouvoir continuer tranquillement mes sudokus de niveau 12

sudoku

P.S.


Télégramme pour Miss MAP et oncle Walrus :

Un dragon supplémentaire ! STOP Encore bonne chose faite ! STOP Merci à vous accepter sur Défi depuis lustres délires krapoviens. STOP Et permettre accomplissement grand œuvre hagiographique et Quenaldien. STOP Amitiés et remerciements renouvelés. 

Signé : Joe Krapov le neveu fou

20 août 2016

Jeux tordus pour je tordu (Joe Krapov)

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- Vous voyez ? Ces parallélépipèdes, ces objets cubiques ? On en fait de fichus jeux pour les gamins, Monsieur K.

Chaque face du cube ? Recouverte par une lettre ou un chiffre. Imaginez qu’Ajax veuille y voir un wiki ?

Il saurait alors qu’au zoo de la Flèche le yack jouxte le zébu et que le kiwi grimpe sur le vieux wapiti.

Il ferait la connaissance de Virginie Hocq, de Najat Belkacem, de Wim Wenders, des chromosomes X et Y.

On lui dirait qu’à Wimereux-plage le port du burkini est conseillé : il ne fait que 12 ° et aujourd’hui Yasmina en zézaie.

Constatez-le vous-même, citoyen K : ces faux-nez et phonèmes, mon wok s’en badigeonne la coque !

Car à l’issue de ces cogitations, bien lassé des quizz, Ajax va ficher le camp sur sa Kawazaki !

Nos zygomatiques sont amorphes. Ne vous vexez pas, B’wana ! Les folies pérecquiennes, c’est du vent !

 

- Comment ça, c’est du vent ? Ce poème est construit selon le schéma de la belle absente et il contient une révélation essentielle pour l’histoire de la littérature ! Car ici c’est le bel absent.

- Le bel absent ?

- Dans chacune des phrases qui constituent le poème, toutes les lettres de l’alphabet ont été utilisées sauf une. Ainsi dans «Vous voyez ? Ces parallélépipèdes, ces objets cubiques ? On en fait de fichus jeux pour les gamins, Monsieur K.» on trouve a,b,c,d,e,f,g,h,i,j,k,l,m,n,o,p,q,r,s,t,u,v,x,y,z mais surtout pas w. La lettre w est le premier élément du bel absent. Le même principe a été appliqué aux vers suivant. Et si on met ces lettres écartées à la suite les unes des autres, verticalement, comme pour un acrostiche, on obtient W. SNUVRYK !

Je vous concède qu’il faut maintenant expliquer qui est ce monsieur au nom si mystérieux. Et c’est bien là que l’on constate l’utilité de la poésie : jusqu’à aujourd’hui cet homme célébrissime était resté anonyme. Grâce à Georges Pérec, grâce à moi et grâce à Miss MAP qui nous a donné sur sa photo de cube les lettres absentes qui sont donc l’anagramme de W. SNUVRYK nous connaissons aujourd’hui l’identité exacte de « ce juge blond auquel vous portez ce vieux whisky ».

- ???

- Il faut tout vous expliquer à vous, hein ? « Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume », c’est un pangramme : une phrase courte écrite en y incluant toutes les lettres de notre alphabet !

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13 août 2016

S comme Secret bancaire ? (Joe Krapov)

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- Bon alors, Lenglumé, ces fichés "S" ?
- J’ai épluché toutes leurs dépenses de juin-juillet, Chef ! C’est du lourd ! Des vrais Scandaleux !
- Très bien ! Qu’est-ce que ça raconte ?
- Le 26 juin ils ont acheté pour 52 € de liquide inflammable au relais des Trois marches à Vezet-le-Coquin.
- Des pyromanes ? Des incendiaires ?
- Non, c’est juste de l’essence pour la voiture. Ils refont le plein le 5 juillet. 58 €.
- Ben dites donc, ça a roulé, on dirait !
- Ouais. La femme a fait tout un va-et-vient entre Redon, Nantes et Montfort-sur-Meu.
- Ca existe, ça ?
- Ouais, c’est vache comme nom, hein ? On les retrouve le 9 juillet au camping de la Route d’Or à La Flèche dans la Sarthe. Deux nuits, 27,14 €.
- Un camping qui ne pousse pas vraiment à la consommation. La Sarthe, c’est là où il y a le Las Vegas ?
- Oui mais à côté, à Sablé.
- Qu’est-ce qu’ils fichent par là, les fichés ? Ils font du repérage chez François Fillon ?
- On ne sait pas. Premier contact le samedi avec deux natifs du cru. A cette date, à la Flèche, il y a un festival de théâtre de rue, les Affranchis. Gratuit ! Les comédiens prennent des spectateurs en otage. Ils prennent peut-être des leçons ? Toujours est-il qu’on a un chèque le lendemain midi à l’ordre de L’Etoile du Maroc.

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- Ah nous y voilà. Une mosquée ?
- Non, un restaurant de couscous. Ils y rencontrent deux autres complices venus d’ailleurs. Un dénommé Z et sa belle. Le 11 ils prennent à nouveau de l’essence et l’autoroute ensuite. Sortie à Bourg Achard près de Rouen. Le 13 ils sont à Carvin dans le Pas-de-Calais. Ils achètent des pinceaux et de la peinture dans un hypermarché.
- Pour maquiller le véhicule ?
- Non, pour repeindre un corridor et des toilettes ! Le 15 ils déjeunent à l’Opéra corner de Lille. Vous imaginez, chef ? 20,60 € ! Ils n’ont même pas pris de dessert !
- Ah, les fumiers ! Mettez-moi cet établissement sous surveillance. Je les connais, ils ne proposent même pas de menu à la carte à leurs clients ! N’empêche, Lenglumé, Pas-de-Calais, Nord, Hauts de France, on se rapproche de Molenbeek, hein ?
- Oui mais ils ne passent pas la frontière. Le 17 ils repartent sur Rennes. J’ai un reçu de la SAPN de 3,40 € aux Essarts et un chèque de 60 €uros dans une brasserie de Rouen.
- Rouen ! Nom de Dieu !
- Ils n’y restent pas. Le 20 ils refont le plein. Ils tirent 100 euros dans un distributeur à côté du stade de Rennes. Le 21 ils sont à Lannion, ils déjeunent avec une autre complice, devinez où ? A "La Chicorée", un restaurant Ch’ti !

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- C’est la filière « OSS 117 à Biloute » ou quoi, Lenglumé ?
- Le lendemain ils dépensent 20 euros tout rond à la librairie Gwalarn.
- Ils ont acheté le Coran !
- Non, le livre des chansons de jeunesse de Georges Brassens.
- Qui c’est ce mec ? Mettez-le en résidence surveillée, lui aussi !
- Pas la peine, chef, il est mort.
- Il est mort et il continue d’écrire des chansons ? Ca me semble vraiment louche, tout ça !
- Le 25 ils sont au camping du Golf à Saint-Jean-de-la-Rivière en Normandie après un nouveau retrait de 60 €. Là ils font un effort. 166,50 € pour six nuits. On n'a pas de trace des arrhes. Mais ni camping-car, ni mobil-home. Juste une tente pourrie de dix ans d’âge à deux places. Ensuite ça continue : essence et retrait à Barneville. 43,10 € au Café du Port à Cherbourg !
- Cherbourg, Lenglumé ! Ils veulent s’en prendre au Redoutable ! Le fleuron de nos sous-marins atomiques. Cherbourg ! Ils veulent nous refaire le coup du parapluie bulgare ! 
- Vous ne vous trompez qu’à Demy, Chef. Il y a d’autres objectifs possibles dans la Manche et ils ont plus d’un atout dans la leur : des témoins les ont vu randonner à Flamanville !

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- Merde ! Les centrales nucléaires ! C’est dans les cibles possibles, ça ?
- Voui, Chef ! La femme fait ses courses dans des boutiques bio et semble du genre à voter écolo.
- Des fichés S qui votent ? C’est quoi cette histoire, Lenglumé ?
- Le 1er août ils sont revenus à Rennes. Ils remplissent leur frigo. Le 3 on arrête le mec à la Bouquinerie du centre.
- Il avait acheté le Coran ?
- Non, deux albums de Lucky Luke : « L’escorte » et « La ville fantôme ». 9 euros les deux, d’occase. On a alpagué la femme chez elle.
- Des armes, des explosifs ?
- Non, de la tapisserie et de la peinture.
- Encore ? Mais elle n’arrête pas de bosser celle-là ! Du genre à s’accrocher au pinceau quand on retire l’échelle ! Que disent leurs portables, leur ordinateur ?
- Pas de portable pour l’homme, aucune activité sur les réseaux sociaux. Plutôt que Telegram un blog de photos du genre Instagram et de la messagerie même pas rose.
- Intéressant ?
- Juste des échanges en belge avec un morse.
- Vous voulez dire « des échanges en morse avec un Belge » ?
- Non, de l’humour de gens qui ont la frite avec un nommé Walrus. Et la meilleure, Chef…
- Oui, Lenglumé ?
160723 Nikon 051- Ces suspects n’ont pas la télévision !
- Alors là, bravo l’artiste ! Leur compte est bon. Vous avez fait quoi ?
- Envoyés au Centre de rétention-rééducation de Ploumanac’h.
- Motif ?
- « Décroissants au beurre sans aucun crédit sur le dos. Déviants du samedi et des autres jours ».
- De vrais Scandaleux. Leur réaction ?
- Morts de rire tous les deux. Ils n’y croient pas au chef d’inculpation de « trouble au plan de relance de la croissance sous forme de vacances économiques». On leur a dit qu’ils rigoleraient moins en cabane quand il se mettrait à pleuvoir.
- Ils ont répondu ?
- Oui. L’homme a dit qu’il ne pleuvait jamais en Bretagne. Et la femme a complété : «Sauf sur les cons. Les autres sont au bistrot ».
- Vous ajouterez « injure publique » à son dossier. Je n’aime pas qu’on se moque des douaniers.
- Mais, Chef, on est des flics ?
- Avec tous ces gens qui n’ont rien à déclarer, je ne sais plus, Lenglumé. Heureusement qu’on a les banques avec nous : un petit saut de puce pour l’homme, un point de contact géant pour la Police. Ou alors c’est la photo : peut-être bien qu’on est un peu sur le sentier de naguère, non ? 

6 août 2016

S'y prendre comme un manche (Joe Krapov)

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Vous n’allez pas me croire mais… moi aussi j’ai fait la Manche !

Je n’étais pas déguisé comme le gars sur la photo et je ne suis pas resté immobile aussi longtemps que lui mais j’ai quand même écumé toute la côte Ouest cet été !

160726 265 040Le premier jour ça ne m’a rapporté que des coups de soleil sur les orteils ! Ca m’apprendra à jouer les va-nu-pieds !

Avec ce que j’avais amené comme économies personnelles je suis allé à pied de Saint-Jean-de-la-Rivière à Barneville pour m’acheter de quoi me faire, le soir, au camping, des spaghettis aux tomates. Logique, non ?

Le lendemain je me suis dit « Ca va peut-être mieux marcher à Port-Bail. Et justement c’était le jour du marché. Ca faisait un sacré bout de temps que je n’étais pas allé à Port-Bail et ça faisait un bail que je ne m’étais pas rendu au Bhoutan.

 

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Comme le tour de France était passé par ici en juillet, mécaniquement, j’y suis allé à vélo. J’ai fait mon numéro sur le marché mais je n’ai pas réussi à capter… l’attention ni à me joindre, ni roulé en boule, ni assis, ni les deux bouts. Normal : je n’ai pas de téléphone portable et mes fonds – de culotte – sont bas – cela va – de soie.

Alors, comme il y avait un libraire d’occasion je lui ai acheté de la documentation sur la manche. Il vendait justement un bouquin très bien sur le sujet : « Le voyageur des siècles » de Noël-Noël. On y explique comment se vêtir pour passer inaperçu quand on est un homme du XXe siècle et qu’on revient en 1788 pour sauver de la guillotine une dame dont la beauté vous fait perdre la tête. Il m’a suffi de faire l’inverse de ce qui était écrit pour que les gens s’aperçoivent qu’un Gugusse du XVIIIe siècle était arrêté comme une statue au coin de la rue, y faisait son intéressant et mendiait une pièce ou deux, un bon geste en échange d’un bon geste.

 

Mais bon, sur un marché les gens ne s’arrêtent pas de ne pas s’arrêter sauf chez les commerçants de biens comestibles. Ils vont d’un stand à l’autre pour acheter, chez le poissonnier, sur l’étal, des poissons désarêtés ou, chez l’huîtrier, sur le volet, des huîtres aussi fermées qu’un porte-monnaie. Ils n’avaient pas l’air prétentieux du tout mais c’est comme ça : je vous la baille peut-être belle mais on m’a snobé à Port-Bail. Sans doute que le melon était en promotion ?

J’y suis resté une semaine dans le Cotentin, à vivre en tirant des sous de ma propre cagnotte.

 

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Au Cap de Carteret j’ai failli trouver une explication à mon infortune. Ca ressemble tellement à l’Ecosse, la Normandie, que les gens d’ici sont peut-être devenus aussi radins-rapiats que Mac Assett ou que Rougon-Macquart-Pagon-Coutainville !

 

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Plus haut, à Cherbourg, impossible de faire mon numéro : il y pleuvait tant qu’on ne voyait plus que des parapluies. Alors je suis allé demander de l’aide aux professionnels de l’immobilité au Musée Emmanuel Liais. Ces empa… illés de première se sont bien gardés de me livrer le moindre conseil ! Pis, c’est moi qui ai lâché deux euros pour les voir à l’œuvre dans leur vitrine. Très bien l’immobilité mais faudrait voir à bouger un peu de temps en temps quand même ! Ne serait-ce qu’un faux cil !

160728 Nikon 028On ne gagne décidément rien à quêter ni à enquêter dans ce département. A part Cherbourg, toutes les réputations y sont surfaites ou mensongères. Flamanville, par exemple, on n’y trouve pas un seul Belge ! Vous me direz, à Wallondville non plus mais c’est normal, Wallondville n’existe pas.

 

Flamanville ce n’est pas non plus la Camargue. La vie n’y est pas rose et le paysage est plutôt morose. On n’y voit aucun EPR : Energumène Particulièrement Rentable.

 

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J’ai quand même poussé jusqu’à Omonville-la-Petite pour interroger le pro de la chasse au bas de laine, M. Jacques Prévert. Manque de bol, il était mort de chez Mort !

Du coup, après cette semaine où j’ai fait la Manche, je suis rentré chez moi et j’ai vu que mon salaire avait été versé sur mon compte. Alors j’ai décidé d’arrêter la mendicité de luxe. L’année prochaine j’irai chiner en Chine. Ou bosser du dos en Beauce.

 

30 juillet 2016

Devinette d'été (Joe Krapov)

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Chers Défiant(e)s du samedi, un animal incongru est caché dans cette image. Saurez-vous le découvrir ? Si oui vous comprendrez pourquoi les carreaux sont cassés !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DDS 413 kangourou caché réduit

 

Eh oui, il s'agissait bien d'un kangourou !

(T'es pas le mauvais cheval, Joe Krapov, mais de temps en temps ce serait bien que tu retournes dans ton box(e) !)

16 juillet 2016

Dictionnaire des idées reçues sur l'Espagne (Joe Krapov)

Andalouse :
« De même que les Portugais sont gais, les Espagnols sont gnols » disait Alphonse Allais. De même que l’Andalouse est jalouse, la Grenadine est gredine. Alors que chez nous la Toulousaine est zen et la Rennaise bien aise.

Asturies :
de te voir si belle en ce miroir ?

Boléro :
Morceau de musique un peu long bien qu’il soit sans manches.

Caramba :
Supplique émise par les piliers de bistrots espagnols au moment de la fermeture de l’établissement afin d’obtenir du patron qu’il leur donne tout de même à boire.

Castagnettes :
Est-il possible que ça m’en touche une sans faire bouger l’autre ?

Compostelle :
Si vous allez au pèlerinage de Saint-Jacques par le train, n’oubliez surtout pas de compostelle votre billet.

Corrida :
Pour être sûr de ne pas rater une vache dans un couloir il faut au préalable avoir eu l’idée folle d’organiser une corrida dans son corridor.

Demoiselles d’Avignon :
Comment c’est peint ce truc-là ! Quel bordel sur les toiles de Picasso !

Dulcinée :
Pour les beaux yeux de Dulcinée
Quijote chevauche Rossinante.

Qu’elle est belle, sa destinée !

Mais son histoire est lancinante:
Il confond le faux et le vrai,
Ses aventures sont navrantes,
Dulcinée est moche à souhait,
Son château n’est qu’une soupente…

S’il traversait les Pyrénées

Il verrait qu’on est mieux à Rennes,
Que les Bretonnes sont des reines,
Qu’elles sont vraiment avenantes,
Qu’on y a des âmes bien nées.

Plutôt que de chercher castagne,

Même si ça n’est pas en Bretagne,
Il peut visiter aussi Nantes.

 

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Gitane :
Jeune fille évaporée à jupe généralement longue, aimant beaucoup danser mais dont la jeunesse part quelque peu en fumée. Litt. : L’araignée Gypsy monte à la gouttière …

Jota :
Lorsque Raymond Devos eut rendu son âme à Dieu la jota cessa.

Madrilène :
Ma Ma Ma Ma Madrilène
Ma Ma Ma Ma Madrilène
Tu es ma reine (Au bonheur des dames)

Ménine :
Les Ménines sont à Velasquez ce que les montres molles sont à Salvador Dali.

Prado :
Gardien de busée au Prado, c’est pas tous les Zurbaran. Surtout quand on est enrhubé.

Roncevaux :
Petite cité des Pyrénées espagnoles connue pour son festival de cor de chasse.

Ruy Blas : 
Récit mythologique franco-espagnol dans lequel il est fait mention, pour la dernière fois dans l’histoire de la littérature française, de ministres intègres.

Séguedille :
Il faut être un vrai niguedouille pour ne pas savoir danser la séguedille (quand les temps sont gadouilleux, Ségo douille.

Séville :
Ville espagnole connue pour son congrès annuel des garçons coiffeurs où l’on se rase (barbe ?) un peu en attendant la conférence de Francis le coiffeur-philosophe et le tour de chant de Claude Figaro que Rossini hante.

Tolède :
Excepté Federico Bahamontes, les habitants de Tolède ne sont pas des aigles.

Toreador :
Chérie, je te toréaime, chérie je te toréadore. Tou mé fais bandériller comme oun muleta !

9 juillet 2016

Qu'est-ce que c'est que ce cirque ? (Joe Krapov)

La radio a toujours eu beaucoup d’importance chez nous. C’est par elle surtout qu’arrivait tout ce flot de chansons qui m’accompagnent encore, qui rythment ma prose sous forme de citations et ma vie sous forme de reprises.

Car je suis commissaire-repriseur !

Toutes les chansons qui vagabondent de par le monde, je les reprends par le colbac, je les mets derrière les barreaux des six cordes de ma guitare et je ne les libère qu’après, quand elles m’ont livré le secret de leur grille d’accords et que j’ai mis leur mélodie dans la cabane de ma caboche.

Vous imaginez du coup ma tristesse quand j’ai appris, l’autre samedi, qu’on avait contraint Monsieur Meyer à arrêter son cirque ?

Depuis des années, nous avions l’habitude d’écouter chaque samedi entre 12 et 13 heures, sur France Inter, « La prochaine fois je vous le chanterai » de Philippe Meyer.

Eh bien exit Monsieur Meyer ! Son émission est supprimée à la rentrée. On l’a remercié, comme on dit maintenant quand on met quelqu’un dehors. 


Ma contribution au Défi du samedi n° 409 m’a cependant donné une idée pour compenser cette perte sèche. Qu’est-ce qui m’interdit de te-me-vous concocter une émission personnelle de « La prochaine fois » ? Rien, excepté le manque de temps : je suis à la veille du départ en vacances.

C’est pourquoi je ne vous livrerai que le programme de celle-ci, consacrée bien entendu à la thématique du cirque dans tous ses états. Pour les textes de liaison, vous êtes libre d’aller les chercher dans les œuvres d’Achille Zavatta, Alex et Francini, Grock, Charlie Chaplin, les Marx brothers, Annie Fratellini, Federico Fellini ou Hector Malot (« Sans famille » !).

Toutefois, si la nostalgie de l’émission, de la chanson ou du cirque vous prend, vous pourrez toujours cliquer sur les liens pour les entendre.

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Voilà, je démonte mon chapiteau et m’en vais faire le clown ailleurs. Bonne écoute et surtout bonnes vacances à vous !

Programmation musicale 

L’hélicon / Boby Lapointe

La complainte du phoque en Alaska / Beaudommage

L’Auguste / Kaloutch (Bernard Dimey)

Bravo pour le clown / Edith Piaf

Le cirque / les Frères Jacques

Cirkus / King Crimson

Lapin ! / Juliette Noureddine

Trotte, trotte, ma jument ! / Guy Piérauld


A deux c'est mieux

Le clown / Gianni Esposito

Le clown / Douchka

 

La chanson hôn et La tocade de la semaine réunies !

L'acrobate / Joe Krapov - Bernard Dimey

2 juillet 2016

Mets deux thunes dans l'bastringue ! (Joe Krapov)

Pourquoi s’évader ?
Parce qu'on a envie d'un juke-box ?
Parce que la vraie vie est ailleurs et que la fausse est chapelier ?

Parce que :


1) Où y a d’la chaîne y’a pas d’plaisir ? (Jacques Higelin)

2) J'en ai marre j'en ai ma claque
De ce cloaque
Je voudrais jouer la fille de l'air
Laisser ma casquette au vestiaire ?
(Serge Gainsbourg)


3) On ‘n est pas un numéro et on veut rester un homme libre qui toujours chérira la mer ? (Patrick Mc Goohan et Charles Baudelaire )



4) Quand je pense à Fernande je Band on the run ? (Georges Brassens et Paul McCartney)



5) Rien ne vaut la énième relecture des aventures de Lucky Luke ? (René Goscinny et Joe Da…ssin)



6) Ca permet de chanter du Georges Brassens avec la voix de Guy Béart tant qu’on veut ? (Joe Krapov)

La bonne réponse s'est évadée. Je me suis lancé à sa poursuite mais... doucement, hein ! On est en vacances !

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Le défi du samedi
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