Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 050 270
Derniers commentaires
Archives
23 mars 2019

Freine, camarade Skizov, freine ! (Joe Krapov)

Madame Jeanne-Emmanuelle Hutin
Journal Ouest-France
38, rue du Pré Botté
35000 Rennes

Chère Madame

Moi aussi je veux bien descendre dans la rue manifester pour le climat et la biodiversité. Mais quand même ! Il y a des limites !

113838301Prenez les étrangers qui vivent dans mon quartier, par exemple. Un samedi sur deux ils organisent leur cérémonie religieuse sous mes fenêtres ! En pleine rue ! On arrête même la circulation afin qu’ils puissent procéder en paix à leurs rites si particuliers ! Ils déferlent par milliers, en hordes plus ou moins barbares, toutes et tous habillé.e.s de rouge et noir, excités comme des poux ou des crevettes, la canette de bière à la main car il leur est interdit de boire dans leur église.

103035439On leur empêche surtout de jeter des bouteilles ou d’autres projectiles sur les officiants ! C’est dire à quel point ces gens-là sont des sauvages !

Ce qui me gêne le plus chez ces pratiquants du culte du Bal Honron, c’est leur régime alimentaire.

Avant d’entrer communier, que la messe ait lieu à 15 heures, 17 heures ou 20 heures 30, ils s’agglutinent devant des roulottes malodorantes d’où s’échappe une épaisse fumée. Les plus mercantiles et les moins dégoûtés d’entre eux ont en effet fait griller des saucisses, cuire dans de l’huile bouillante de pauvres pommes de terre découpées en bâtonnets et confectionné des galettes de blé noir sur des plaques chauffantes circulaires appelées billigs.

113838355Ces voisins indélicats se nourrissent de ce qu’ils appellent la galette-saucisse : la viande de porc grillée est enveloppée dans la galette avec du ketchup, de la moutarde ou des oignons puis dans une serviette en papier qu’ils ne mangent pas, Dieu merci, c’est juste pour s’essuyer les doigts après. Une hostie, au moins, c’est du pain azyme, c’est léger et pas salissant.

A quel stade est-on rendus avec ces gens-là ! Il faut entendre la muzak qu’ils vous bombardent avec leur infâme cornemuse et leurs tambours, leur « Bro Gozh ma Zadou » qu’ils ont d’ailleurs piqué à une autre tribu nordique, leur « Galette-saucisse je t’aime » d’une pauvreté mélodique lamentable.


Sevenadur 5 réduit

 

 

On en croise partout en ville toute la semaine. Ils ont pignon sur rue. Plutôt que d’adorer notre belle république, son bon président Emmanuel, sa première dame Brigitte et notre beau drapeau bleu blanc rouge ils préfèrent promener l’emblème noir et blanc de leur pays d’origine qu’ils déclinent sur toutes sortes de supports : parapluie, caddies ®, sacs ou étendards. C’est de la provocation pure et simple.

 

116439810

Le pire de tout c’est la complaisance des autorités municipales vis-à-vis de cette sous-catégorie de la population. On leur donne le droit d’exister sur la place public lors de manifestation appelées Yaouank (fête de la jeunesse), Sevenadur (rencontres interculturelles), fest-noz (fête de nuit) et fest-deiz (fête de jour). Je ne vous parlerai pas de leur langue, un baragouin qu’ils semblent prononcer la bouche pleine de pain et de beurre (ou de kouign-amann pour les plus aisés) parce qu’il ne se pratique ici qu’un patois nommé « gallo » qui s’appelle ainsi à cause de la marée montante sous les jambes des chevaux dans la baie du Mont-Saint-Michel. Les édiles ont cependant jugé bon de leur concéder une signalisation bilingue sur les plaques de nos belles rues rennaise.

Il faut du cosmopolitisme, certes, mais point trop n’en faut ! Et puis pourquoi eux et pas d’autres dans ce cas ? Pourquoi ne pas sous-titrer le mail François Mitterrand « Vilain’sky prospekt » ou la rue des Portes mordelaises « Strasse der Mordelles Türen » ?

Sevenadur 4 réduit

118658309Je ne parlerai pas non plus de leurs danses à se péter le genou, à se déboiter l’auriculaire ou à coucher dehors après une ingurgitation de palanquées de « coups d’cid’ » ! Elles s’appellent gavotte, laridé, rond de Saint-Vincent, scottish, kost ar c’hoat, avant-deux de travers…

Oui, tout va de travers dans notre beau royaume, je vous le dis, sœur Jeanne-Emmanuelle ! Les bons Français en ont plus que marre de ces gens-là et je vous pose la question qui fâche : quand va-t-on se décider à les renvoyer dans leur pays, ces faillis Bretons ?

Veuillez agréer l’expression de mes sentiments exacerbés.

Signé : Irène Skizov,
136, route de Lorient
35000 RENNES

Sevenadur 3 réduit

 

 

N.B.Ces petites figurines sont extraites du programme du festival Sevenadur. Je n'ai pas trouvé le nom de leur auteur mais je lui dis ici que j'ai bien aimé son travail en ligne claire !

Publicité
16 mars 2019

Bingo ! (Joe Krapov)

DDS 550 Wisigoth Couv_4264

Le Wisigoth n’a inventé ni le jeu de go ni les Lego.

Il ne se nourrit pas que de veau Marengo. Il aime bien aussi le gigot, la tome d’aligot et apprécie les berlingots.

Il ne boit pas de ton Château Margaux de derrière les fagots si tu l’as rangé au frigo. Il préfère le whisky à gogo.

Il ne danse jamais le pogo même à Glasgow où les punks sont des pousse-mégot ravagés par l’impétigo.

Il trouve que « Tintin au Congo » est une lecture pour les nigauds qui n’entravent rien à l’argot.

Il a planqué tout son magot et ses lingots dans la cale de son vieux cargo qu’il a baptisé « Reine Margot ».

Il monte souvent sur ses ergots car il n’aime pas tous ces ragots sur ses déboires conjugaux.

Il dit que devant sa hachette qu’il brandit à tire-larigot
Tous les hommes se retrouvent égaux
Et tous les moyens sont légaux
Pour écrabouiller l’Ostrogoth,
L’autre crocodile du marigot,
Son saligaud d’alter ego un poil dingo 
Qui danse le tango avec Anne Hidalgo
Mange des escargots et voyage au Togo 
D’où on le rapatrie pour cause de lumbago.

9 mars 2019

99 dragons : exercices de style. 47, Comptine Ch'ti (Joe Krapov)

Le problème des langues vernaculaires, c'est qu'on ne les comprend pas si on n'est pas soi-même un autochtone ! 

Du coup ça oblige le bilingue de service à livrer une traduction pas toujours très fidèle ("Traduttore, traditore" comme disent les Guatémaltèques) !

Voici la mienne :

Bonjour, je me présente, je suis Louis le dragon. J’habite à Mazingarbe au sommet de la montagne de schistes. Comme je voulais voir du pays, je suis parti à la maraude aux poires, vous savez, celles qu’on trouve sur les pommiers à cerises ! Figurez-vous que dans le pré d’à côté il y avait trois jolies petites chèvres bien dodues. Ma nature étant ainsi faite, je me suis précipité sur elles, je les ai transformées en soupe au lard et je me suis régalé des légumes et de leur chair bien cuite retirés de la marmite avec une écumoire. Sachez le : je me fiche bien de ceux qui pensent qu’on doit seulement manger pour vivre et non l’inverse ! Moi je vis pour manger.

Bien qu’il eût les yeux fermés, le fermier m’a vu faire. Il est allé trouver le maire. Le curé lui a répondu qu’il envoyait Saint-Georges avec tout son attirail guerrier en vue de me réduire en bouillie.

Venez donc, les gars, vous ne me faites pas peur ! Et d’ailleurs, je croyais voir arriver un soldat et voilà que ce n’est qu’un garde champêtre qui revenait de Marquette et se trouvait donc sur la route de Sainghin. Le maraud m’alpague ainsi :

- Va-t’en laver tes jambes avec du savon noir, horrible bestiau. Tu pourras peut-être les ravoir ! Allez, gros sac ! Ramasse ton coq ! Tu vois bien qu’il a les pattes cassées !

- Comme tu prends la mouche, jeune présomptueux ! Qui donc t’a offusqué en moquant la taille de tes volumineux genoux, alors que tu as de si belles jambes ?

Après, nous nous livrâmes à une violente échauffourée, comme aux temps où le Bourreau de Béthune affrontait l’Ange blanc.

A un moment, il a lâché son chien et son chat m’a mordu. Il m’a mordu à la fesse et très bizarrement, je saignai à l’oreille. A vrai dire ce n’était pas du sang : je pissais du vinaigre !

Mais n’allez pas plus loin, gentils lecteurs, gentilles lectrices. Toutes ces affirmations ne sont que des fariboles et des calembredaines. Elles relèvent de ce type de blagues que les mineurs de fond se racontaient gaiement en revenant du puits de mine et qui avaient pour personnage un nommé Cafougnette créé par Jules Mousseron. Même les enfants du bassin minier les chantaient dans les cours de récréation de Noeux-les-Mines ou d’Avion en attendant Noyelles-Godault !

2 mars 2019

L'unijambiste (Joe Krapov)

Am stram gram pic et pic et calligramme !
Voici mon humble contribution, plus inspirée par Apollinaire que par Rimbaud, pour illustrer le mot «unijambiste» :

DDS 548 verre à pied

 

23 février 2019

Parfois la poésie ne vous aide pas à vivre (Joe Krapov)

C’était un mec balèze
Qui faisait du trapèze
Dans un cirque ambulant.

Un jour qu’il s’entraînait
Il fut désarçonné
Par ce qu’il vit sous lui
Et tomba comme un steak
Dans le filet
De protection.

Et l’écuyère aztèque
Sur un cheval d’uhlan
Vint avec attention
Ramasser l’évanoui.

Lorsqu’il ouvrit les yeux
Ce fut le coup de foudre.
Elle fondit aussi,
Se remit de la poudre
Pour cacher son émoi.

Ils partirent ailleurs
Sur les bords du Zambèze,
A Rodez, à Rospez
Ou l’on fait le Tro Breizh
Et même à Saint-Tropez
Où B.B. vit à l’aise.

Moi je suis resté seul
Avec mes animaux,
Mon cirque miniature :
Je suis dompteur de puces
Et la belle acrobate
Ne m’accorde jamais
Un regard en passant
Et la contorsionniste
M’ignore tout autant
Et du coup je suis triste

Une de mes puces m’a dit
Que si le trapéziste
Et l’écuyère aztèque
Ont un jour un enfant
Ils l’appelleront Pégase.

Sa soeur a dit « Ecrase !"
Et je l’ai écrasée. 

Publicité
16 février 2019

Isaure s'en prend à Google books (Joe Krapov)

10 novembre 1886

On est tous le sagouin d’un autre. Allez savoir si ce petit singe dont on m’a chargé de faire l’éducation ne me traite pas de tous les noms d’oiseaux qu’il connaît dès que j’ai le dos et la soutane tournés ? « Le macaque sent toujours le hareng », comme dit le proverbe touareg made in Breizh.

Si on m’avait prédit au grand séminaire que je passerais ma vie à aller de château en château pour venir à bout, aidé de domestiques plus ou moins évolués, de ce genre de sapajous, j’aurais peut-être bien fait demi-tour et, plutôt que de devenir « ce bon abbé Raquin », précepteur du petit-fils de Madame la duchesse de Chevreuse, je….

Qu’eussé-je fait, au reste ? Nul ne sait ce que sera son destin, son cheminement, sa profession vers les vingt ans. Les voies du Seigneur sont impénétrables.

Et après tout, ce petit Manu dont je m’occupe est peut-être promis à un destin grandiose auquel j’aurai contribué pour une petite part ? Sera-t-il ambassadeur ? Général ? Député-maire ? Propriétaire terrien ? Banquier ? Président de la République ? Il n’en prend pas vraiment le chemin si j’en crois ce que j’ai noté dans mon journal intime :

« Jeudi 7 octobre

Le gosse, impassible, raisonneur, vantard, se moque de M. Moulin, devient insolent, malhonnête, refuse de corriger son devoir, me dit qu’il sera bien content d’être débarrassé de moi pendant la journée, est privé de monter à cheval, en revenant casse un service de porcelaine, jure ses grands dieux que ce n’est pas lui et est malhonnête pour sa grand-mère à laquelle il répond insolemment. Se tient passablement à table, fait presque une scène à la chapelle pour sa prière, ne cesse que devant la menace et s’en va se consoler dans le sein de la belle Julie pendant qu’Albert, le domestique, le cherche partout.

Vendredi 8 octobre
Le gosse fouetté en règle, à 8 ans, par sa grand-mère, Henri, un autre domestique, tenant le patient. La grand’mère vient me l’annoncer tout émue. Le gosse, néanmoins, s’en vient en classe quelques instants après en chantant et en dansant.

Etc., etc. "

DDS 546 comtesse_de_segur_un_bon_petit_diable

Il ne m’appartient pas de porter un jugement sur les gens qui m’emploient et me paient mais cet usage voire cet abus du châtiment corporel par Madame la duchesse me hérisse un peu le poil. Heureusement cette humiliation permanente des fessées cul nu, ces tournées de martinet, n’ont aucun effet sur le comportement du gamin. Il sort de la correction en tirant la langue, faisant les cornes et en chantant ces diableries dont je me demande bien qui a pu les lui apprendre. Peut-être tient-t-il ce caractère mi-rousseauiste, mi-voltairien de sa mère ? Ce serait ça l’âme russe ? En prendre plein la tronche et continuer à chanter Kalinka ou Bayouchki Bayou ? Ce doit être son côté bon petit diable ou général Dourakine. La princesse Galitzin et la duchesse de Chevreuse, à ce qu’on m’a dit, ne s’entendaient pas très bien. Il est bien possible qu’elle ait monté cet enfant contre sa belle-mère.

S’il y eut ce procès retentissant, si je suis là, c’est bien pour que l’étrangère soit dépossédée et que les biens, les terres et le château restent, par l’intermédiaire de ces deux enfants-là, dans la famille d’Albert de Luynes-de Chaulnes- de Chevreuse, je me perds dans leurs titres et me noie dans leurs pages de mauvais roman balzacien. Peu importe leur nom. Mon élève est un âne et tous les ânes s’appellent Martin. Asinus asinum fricat. J’enseigne le latin à un petit sagouin.

Si j’avais un peu de temps en plus, je reprendrais bien aussi l’éducation de la bonne, la petite Julie qui s’occupe d’Emmanuel. Encore qu’elle en sache beaucoup plus que moi sans doute sur les choses de la vie, au moins sur le côté « origine du monde » et Jeanneton prend sa faucille la rillette, la rillette (nous sommes dans la Sarthe). Il y aurait beaucoup à reprendre dans son effronterie et beaucoup à dire sur sa légèreté de cuisse. Je l’ai surprise cet après-midi dans la tour du trésor en compagnie d’un vaurien des alentours de Solesmes qui vient faire les quatre cent coups par ici. Je le reconnaîtrais entre mille : il a des sourcils broussailleux et des opinions socialistes. Je crois que ce banlieusard s’appelle Ulysse.

13 novembre 1886

Tout cela m’indiffère désormais ! Je laisse Julie à son Ulysse et Manu à son destin de 9e duc de Machin Truc qui sera passé chez les Jésuites du Mans. Je pars dans 24 heures pour un autre poste à Louviers chez M. et Mme de La Haye-Josselin. Pas fâché de quitter ce château qui me foutait les boules ! Merci Seigneur !

DDS 546 Google books

***

On est tous le sagouin d’un autre et je ne suis pas la dernière des sagouines. Qu’est-ce qui me prend de farfouiller dans la vie de ces gens qui ont peut-être encore des descendants vivants aujourd’hui ? Voilà que je donne libre cours à des tendances «journaliste fouille-merde» au prétexte que je suis échotière très épisodique au journal « Le Défi du samedi » ! Et tout ça parce que monsieur Krapov, mon ancien hébergeur, a fréquenté ce château si empli de fantômes et de phéromones dans sa jeunesse !

Il n’empêche. S’il y a un autre sagouin dans l’histoire, c’est celui qui a entrepris de publier le journal intime de l’abbé Raquin en vue de glorifier ce coin de France qu’on appelle le Charolais ! Un journal intime, ça devrait le rester non ?

Et s’il y a un sagouin ultime c’est forcément monsieur Google-books. Quelle manie il a, celui-là, de caviarder des passages dans les livres qu’il reproduit ! Mille milliards de bachi-bouzouks ! Va jusqu’au bout, espèce d’enflure numérique ! Soit tu as le droit de reproduire le livre et tu nous le donnes dans son entièreté, soit tu es un voleur et alors cache-toi et garde ton butin !

Foi d’Isaure Chassériau, tu m’énerves à faire les choses à moitié ! Toi tu salis et tu salopes quand nous on salive au salon ! Sagouin, va !

9 février 2019

Où est la noblesse, où est la roture ? (Joe Krapov)

Le docteur de Morgnies ouvre la porte de la salle d’attente avec brutalité.

Comme on est le 16 septembre 1880, il ne peut pas gueuler, faisant référence à Jacques Brel, tel un sous-off dans un bordel de campagne : « Au suivant !» mais on entend presque ces mots dans la vivacité de son geste. Il a la moustache en bataille, la corpulence d’un escrimeur et la carapace de l’homme prêt à tout voir et tout entendre de la vie sans moufter plus que ça. Une espèce d’aristocrate, le médecin, chez qui tout le monde peut entrer et déballer des horreurs, qu’il soit noble ou roturier.

Aujourd’hui, en ce début d’après-midi, ils sont deux, bien amochés, à faire passer en urgence. Les patients ne sont plus impatients quand quelqu’un poireaute parmi eux avec un œil sanguinolent. Le premier arbore donc deux magnifiques cocards dont l’un bien saignant et l’autre bonhomme a le bras en écharpe, enveloppé dans ce qui ressemble à une serviette de restaurant. L’aveugle et le paralytique mais dans la version bons bourgeois de Paris bien aisés. Cela le docteur de Morgnies l’a déduit de ce que les deux gars ont l’élégance parisienne des dandys et de ce que la serviette est marquée Bignon. Bignon ! Pour un type qui a deux cocards, c’est cocasse !

- Qu’est-ce qui vous amène, Messieurs ? Par lequel de vous deux je commence ?

DDS 545 Aurélien Scholl

- Monsieur, permettez d’abord que je me présente. Je suis Aurélien Scholl, journaliste à «L’Evénement». Nous étions en train de déjeuner tout à l’heure chez Bignon et nous allions sortir quand un jeune gommeux excité s’est mis en travers de mon chemin.

- Il a demandé à mon ami s’il était bien Aurélien Scholl.


- « C’est bien moi, monsieur » ai-je répondu. En quoi puis-je vous être utile ?


- « En rien, espèce de petit roturier ordurier ! Prends ça de la part du comte de Dion !» a-t-il dit et il a balancé à Aurélien une gifle et deux pêches dans la poire.


- Sans même se soucier de ce que je portais un monocle de chez Tati ! J’eusse pu perdre un œil dans l’histoire. Et c’est pour cela que je viens consulter l’homme de l’art que vous êtes. Y aura-t-il des séquelles à cette violence ? Le saignement s’est arrêté mais pour l’instant, je vous l’avoue, je vois tout flou comme si je m’étais fait flasher à l’issue d’un bal. C’est au point que j’ai eu besoin du soutien de mon ami Turgan pour venir jusqu’à vous.


- Et puis il y a aussi cette histoire de carafe. Tu es quand même tombé dans les pommes quand il te l’a lancée et que tu l’as reçue en pleine poitrine.


- Certes, mais je l’avais traité de manant, de charretier et de crocheteur.


- Tu étais quand même en droit de le faire après t’être ainsi faitboxer, non ?


- Laissez-moi examiner cela, dit le docteur. Mouais. Pas fameux, fameux, les yeux, surtout le droit. Déshabillez-vous que je voie le torse.


- Attends, Aurèle, je vais t’aider.


- Non, laissez, dit le docteur, je vais m’y coller. Avec votre bras en écharpe ce ne serait pas pratique.

Le docteur examine le thorax où il y a un énorme hématome. Il tâte les côtes du journaliste et demande, intrigué :

- Dites voir ? C’est normal que vous ayez toutes les côtes fendues ?

- C’est que j’aime beaucoup rire et me moquer, Docteur ! Mais je n’ai jamais eu l’intention de faire du mal à qui que ce soit. Ca reste toujours de bon aloi.


- Je sais, je sais. Bon rhabillez-vous. A part l’honneur du comte de Dion, il n’y a rien de cassé.


- Mais je ne lui ai rien fait à ce garçon ! Je ne le connaissais même pas avant cette séance de pugilat!


- Vous avez sûrement dû écrire quelque chose le concernant. Mais ce n’est pas mon affaire. Je vais vous prescrire une ITT


- Qu’est-ce que c’est ? Ca fait mal ?


- C’est juste une interruption temporaire de travail. Vous n’allez récupérer la vue que dans dix-neuf jours et il vous faudra attendre encore onze jours avant que vous ne puissiez retourner au théâtre et rédiger vos comptes-rendus ironiques.


- Vous me connaissez donc, Docteur ?


- Oui je m’intéresse un peu à ce que vous écrivez.


- Et pour les yeux vous me donnez quoi ?


- Deux escalopes le matin et deux escalopes le soir, à apposer sur les orbites.


- Mais ça va me coûter horriblement cher ce régime carné ! Vous n’avez pas de médicaments, plutôt ?


- Je suis contre les prescriptions de produits chimiques ! Je fais de l’homéopathie. Contre la boucherie, j’utilise la boucherie. Si vous avez des problèmes financiers, attaquez le comte en justice et comptabilisez votre facture de bidoche dans les dommages et intérêts que vous lui réclamerez. A vous maintenant monsieur Turgan. Déballez voir un peu ce que vous avez dans votre serviette.


- Oh moi c’est juste une estafilade !


- Avec quoi vous êtes-vous fait cela ?


- Mon ami Aurélien a voulu se défendre contre le comte. Il a sorti son stylet.


- Un stylet ? Les journalistes écrivent avec un stylet maintenant ? C’est fini le stylo ?


- Je devais partir ce soir pour Bruxelles, précise Aurélien Scholl. Bien que la Belgique soit un pays d’honnêtes gens j’avais emporté à tout hasard mon parapluie de voyageur dont le manche renferme un stylet.


- Vous avez raison, il y a là-bas de vilains bonshommes qui tirent à vue sur les littérateurs français !


- Et comme il n’y voyait plus rien, c’est moi qu’il a blessé.


- Ce que je ne vois vraiment pas c’est pourquoi le comte s’en est pris à moi.


- Cherchez la femme, Monsieur Scholl ! Quel livre avez-vous publié récemment ?


- « Fleurs d’adultère ». Pourquoi ?


- Cherchez de ce côté-là. Je suis sûr que l’explication est là. Voici vos ordonnances, Messieurs. Lequel de vous deux règle l’addition ?


- C’est moi !


- Non c’est moi !


- Je vous en prie, je vous suis redevable de…

***

Après avoir raccompagné les deux hommes jusqu’à la porte et avant de faire entrer le client suivant le docteur de Morgnies jette un œil au portrait d’Isaure Chassériau qui trône dans son vestibule.

- Eh bien dis-donc, Isaure ! Le journaliste-bashing commence de bonne heure, cette année !

2019 02 08 Isaure flashball

2 février 2019

Seize contre seize sur le forum, c'est ça le quorum ! (Joe Krapov)

- Vous aussi vous êtes tout seul sur le terrain, sire Banania ?

- Comme vous voyez, bwana Arthur ! J’espère qu’on aura le quorum. Parce que roi contre roi, je ne sais pas si vous savez, c’est nul ! Et nulle même ! Mais je vois votre dame qui arrive !

- Enfin ! Non mais dites donc, Guenièvre, qu’est-ce que vous foutiez ? Je ne sais pas si vous savez mais y’a match aujourd’hui ! Vous séchez les tournois, maintenant ?


- Désolé Majesté mais le cavalier Lancelot m’apprenait à jouer d’un instrument de musique africain !


- Alors vous mélangez les pièces avant même qu’on ait commencé ? Du métissage musical, maintenant ? Une blanche vaut toujours deux noires avec cette… chose, là ?


- La cora il appelle ça. J’ai l’impression que ça va super-marcher ce truc-là ! C’est bon pour le décorum, qu’il dit, de jouer de la cora. Surtout des chorus.


- Chorus, cora, décorum, on va y perdre son latin avec vos lubies ! En attendant, je ne sais pas si vous voyez, on n’a pas le quorum !


- Ah mais maintenant que je suis là on peut y aller. Profitons de ce qu’elle n’y est pas la dondon fessue du gars Mamadou !


- Taisez-vous malheureuse, vous allez nous créer un incident diplomatique ! Tenez la voilà justement avec toute sa cour, le prince noir, Razibus Zouzou, Tornado et compagnie ! Mais qu’est-ce qu’ils foutent, les gars de chez nous ? Les deux autres fous, là, Loreille et Lardu, je n’ai jamais vu des bouffons pareils !


- Vous n’avez vraiment pas le sens de l’humour, vous, Arthur, hein ? Ils doivent juste être encore à fianchetter dans les coins !


- Avant même que j’aie construit mon château ? Ah ben bravo !


- Ecoutez, ce sont des conceptions hypermodernes. Faut pas rester comme ça attaché à l’ancien monde non plus !


- Et les pions, ils sont où ?


- Ben c’te question ! Au lycée, à surveiller les mômes ! Tiens non, les voilà tous qui arrivent en poussant les deux tours !


- Bon, manque plus que qui ? Lancelot et Saint-Georges comme d’habitude ! Si les autres en face nous sortent un dragon, on va être mal !


- Ils ont pas des têtes à jouer de la sicilienne ! Faut peut-être arrêter aussi de jouer 1. e4, sire ! lance Lancelot en prenant sa place sur la case c1.


- C’est ça, c’est ça, dévoilez nos plans secrets ! Déjà si eux n’avaient pas le quorum pour débuter la partie, ça m’arrangerait assez, voyez-vous ! Ah, voilà Saint-Georges, on est au complet ?


- Alors, bwana Arthur ? On commence ? Pendant que vous palabriez avec votre dame, on a atteint le quorum et plus si affinités nous aussi ! Allez-y ! Tirez les premiers, messieurs les Anglais !


- Y m’énerve celui-là, maugrée Arthur, avec sa culture et ses expressions toutes faites. Je ne sais pas ce qui me retient de lui balancer un orang-outang sur la gueule. Non quand même pas b4, c’est trop risqué. Allez tiens, une anglaise. 1. c4 ! Accrochez-vous les noirs !

 Pour assister à la bataille, cliquez ici 

puis faites avancer les pièces ci-dessous en appuyant sur la flèche orientée vers la droite. 

P.S. Et alors comme ça, y'aurait une arnaque ?
Je ne serais pas capable de gagner avec les noirs ?

Pas plus tard qu'hier encore, voyez-vous...

(En fait c'est juste que je ne publie pas les parties que je perds !)

26 janvier 2019

Le jeu du post-it (Joe Krapov)

Aux différents protagonistes rassemblés autour de cette table, j’ai posé les questions suivantes :

- Suis-je un personnage de fiction ou un être réel ?
Un personnage de fiction.

Est-ce que je marche sur deux pattes ?
Oui.

Suis-je un homme ou une femme ?
Un homme.

Suis-je un personnage de roman ?
Non.

Un personnage de bande dessinée ?
Oui.

Mes aventures se déroulent-elles en France ?
Non.

Exercé-je mes talents aux Etats-Unis ?
Oui.

Ai-je de grandes oreilles et une petite queue ?
Non.

Suis-je un personnage de bande dessinée comique ou réaliste ?
Comique.

Est-ce que je tire plus vite que mon ombre ?
Non.

Comment ai-je fait pour ne pas me reconnaître dans ce portrait ? C’est quand même moi qui, toutes les semaines, achète à Dame Martine, sur le marché des lices, une livre d’épinards !

C’est quand même moi, quelque part, qui suis le roi de la mise en boîte dans cet atelier d'écriture où, pour une fois, je suis plus maso que sado !

Qui d’autre que moi, dopé aux légumes verts, peut inventer ces consignes de fier-à-bras qui ont pour effet de transformer la salle Mandoline en réunion de célébrités positionnées dans un voisinage tel que Marilyn Monroe jouxte Jolly Jumper qui est assis à côté de la Joconde et on trouve ensuite, en allant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, Rantanplan, la Castafiore, Jean-Claude Van Damme, le Petit Poucet, Mary Poppins, Arthur Rimbaud, Louis de Funès et Agatha Christie.

DDS 542 jeu du post-it 4

J’ai juste oublié de demander à ces protagonistes du jeu du post-it où je me situais sur l’échelle du temps !

Sûr que je suis une vieille gloire désormais, tout juste bonne à se trouver, place Hoche où se tient à Rennes le marché des libraires, dans un vieux numéro de Charlie Mensuel ou dans un fascicule de «bédé des gars de la rue» comme on disait jadis.

Mais c’est de ma faute aussi. Je n’ai pas posé de question sur mon environnement familial, Olive, Mimosa, Wimpy…

Je tâcherai de faire mieux la prochaine fois qu’on jouera à cette variante à douze joueurs du jeu du post-it. Sauf que ce sera difficile : il n’y a, paraît-il, pas plus de fer dans les épinards que dans les noix de cajou, amandes, noisettes et surtout dans le ti-punch martiniquais (et toujours pas revenu) que nous avons bu avant de monter et qui m’a bien troublé l’esprit !

DDS 543 popeye

19 janvier 2019

Rasséréner le môme ? Ça, Céphée ! (Joe Krapov)

DDS 542 Ursa_Major2

- J’ai beau scruter le ciel
Et chercher la Grande ourse
La Petite ourse et sous la Table
Je ne vois pas l’ourson.
Encore moins Boucle d’Or.

Le Téléscope est-il à ce point déréglé 
Qu’on n’aperçoit plus la Baleine ?
Prévert l’aurait chassée ?
Elle se serait envolée
Dans le Triangle des Bermudes ?

Que la Licorne ait disparu
C’est acceptable. Dame !
Elle faisait tapisserie
Parmi ces femme d’âge moyen
Qui auraient fait perdre la tête
Au puissant Hydre mâle
Et la queue à l’Hercule. 

pegasec

Que Pégase envolé
(Qu’ont suivi dans les cieux
Capricorne et Centaure)
Rejoigne au mauvais temps
Le bon Petit cheval
Avec le Sagittaire
Avant de s’en servir,
Ni Brassens ni Pierre Dac
Ne s’en offusqueront
Que ces beaux quadrupèdes
Aient pu mettre les Voiles ;

Que le Petit renard,
Le Corbeau et le Lièvre,
Le Lion, le Loup, la Mouche
Aient choisi de cocher
La case «Château-Thierry»
Pour boire à La Fontaine
Il n’y a pas de Lézard ;

Que le Caméléon,
Animal cachottier,
Peintre polychromique,
Se soit encore caché 
En se peignant le corps ,
C’est là ruse d’Indien
Que nous pardonnerons 
A ce grand mimétique ;

Mais enfin – j’en reste mutique ! –
On ne voit même plus la Girafe !
Qu’est-ce qu’ils peignent 
Dans les ministères ?

china-dragon-constallationOui, franchement, la Coupe est pleine !
Où est donc passé mon Teddy bear
Avec son quelque chose en peluche?

Lui seul savait me consoler,
Plus que maman et papa même,
Quand je rentrais à la maison
Tout constellé d’(h)Orion(s)

- Ce n’est rien mon enfant
C’est juste que ce soir 
Le ciel est nuageux,
Que janvier nous grisaille,
Nous gris houille, nous grisouille,
Que le Dragon du mauvais temps
Résiste plus que de raison
- Depuis quatre-vingt-dix-neuf jours - 
Aux Chiens de chasse de Saint-Georges

Elles sont comme le Phénix
Elles renaîtront de ces cendres
Tu les retrouveras plus tard
Les étoiles de ton enfance. 

Tiens, écoute déjà
Cette voix d’outre-ciel,
« La berceuse des ours
Qui ne sont pas là »
Que Boris composa
Pour son ourson, son Ursula : 

Ursula et Boris Vian"… Oursi Ourson Ourzoula
Je voudrais que tu sois là
Que tu frappes à la porte
Et tu me dirais : "C’est moi
Devine ce que j’apporte ?"
Et tu m’apporterais toi"

Boris Vian

12 janvier 2019

Quand j'aurai nonante ans (Joe Krapov)

1
Quand je s’rai plus vieux
Que j’perdrai mes ch’veux
Dans vraiment longtemps

M’en-
Verras-tu en-
Cor’ des mots doux
Pour la saint-Valentin ?
M’offriras-tu du Chambertin ?

Si je rentre fin
Soûl au p’tit matin
M’ouvriras-tu ta porte ?

Est-ce que j’aurai droit
A tes bons p’tits plats
Quand j’aurai nonante trois ?

Pont 1
Depuis l’temps qu’on s’écrit
J’crois qu’on s’apprécie
Tu t’fais vieille aussi

Mon amie si tu m’ réponds oui
J’t’aim’rai pour la vie

Et on ira à la mairie pour se dire « oui »

2
J’ pourrai si tu veux
Changer les plombs
Quand ils sauteront

Tu tricoteras des pulls au coin du feu
Le dimanche on marchera un peu

Tu bêcheras l’jardin
J’tondrai l’gazon
Quel bel horizon !

M’aim’ras-tu encore
Même si j’fais plus d’sport
A nonante and more ?

Pont 2
L’été on louera un mobil home dans un camping de l’île de Ré
Et on invitera
Tes petits-enfants

Ils s’amuseront comme des fous
Arthur, Jeanne et Lou
Sur leurs consoles qui nous désolent

3
Réponds-moi par mèl
Ou par SMS
Dis-moi c’que t’en penses

D’ajouter au bas « bien cordialement »
Ou un smiley tout souriant
Je te dispense

Tu peux si tu veux
Cocher la case deux
De ce formulaire (en pièce jointe)

Celle qui est marquée
« Oui je t’aime, Albert
Et bon anniversaire !

Oui tu y auras droit
Tu seras mon roi
A nonante et trois ! »

N.B. Cette traduction approximative et actualisée peut bien évidemment se chanter sur l’air de « When i’m sixty four » des Beatles. La preuve ci-dessous ! 

29 décembre 2018

Au pied de six troènes (Joe Krapov)

Ne lycoperdons pas de temps
Appuyons sur le champignon !
Allumons tous nos lumignons
Suivons la route en cahotant
Amis 6 basidiomycètes !

Champions de spore automobile
Au bruit des vesses de loup qui pètent
Affrontons l’énorme tempête
Du futur qui nous obnubile
En passant gaiement nos vitesses !

DDS 539 061203_68

Il n’y a d’amanite qu’amère
Et le bolet rote au ravin
Avec des bruits de chanterelles !
Entends ces chants de collybie
Et ces concertos de Coprin !

DDS 539 111113_B_016

Le clitocybe nébuleux,
Prends donc pied velouté, voisine,
Lorsque l’entolome est brillant
Et le gymnopile pénétrant !
O le délicieux lactaire !

L’inocybe de patouillard
Lorsque la nonnette est voilée
Russule émétique et fétide
Et pleurote du panicaut
Sur la xylaire polymorphe.

DDS 539111113_A_125

Ne lycoperdons pas de temps
Appuyons sur le champignon !
Fuyons le vain haineux !
De ce rallye nocturne
Devenons les champions !

Giro Girock’n’roll !

22 décembre 2018

Etre mère de trois poulpiquets, à quoi bon ? (Joe Krapov)

Puisque je vous dis qu’on n’en trouve plus qu’au fond des bois la nuit !

Vingt ans de présence en Bretagne ! Dix ans de publications massives de photos prises ici ou là !

Résultat des courses : 5 malheureuses représentations de ces faillis korriganed !

 

DDS 538 101212_034

 

DDS 538 85427917_p

 

DDS 538 103815797

 

DDS 538 121003045

 

DDS 538

 

Par contre, qu’est-ce qu’il y a comme trolls sur Internet ! Moi le premier ! 

15 décembre 2018

Jargon échiquéen (Joe Krapov)

Bon, ben si ça ce n'est pas du jargon, je veux bien être couronné pape de la biographie rimbaldienne ou de l'incipit proustien !

[Event "Partie amicale"]
[Site "Diapason"]
[Date "2018.12.13"]
[Round "2"]
[White "JK"]
[Black "MR"]
[Result "1-0"]
[EventDate "2018.12.13"] 

1.e4 e5 2.Nf3 d6 {Retour à la défense Philidor !} 3.d4 exd4 4.Nxd4 Nf6 5.Nc3 a6 {5... c5 était peut-être meilleur.} 6.a4 Bd7 {Et ici je pense qu'il fallait jouer 6... Fe7 suivi de 7... 0-0.} 7.Bc4 Nc6 8.O-O Qe7? 9.Bg5 h6 10.Bxf6 gxf6 {Bien vu ! La colonne g est ouverte face au roi pour la tour. Encore faudra-t-il avoir le temps de la positionner en g8 !} 11.Nd5 {Menace la dame et la case c7 avec une belle fourchette.} 11...Qd8 12.Nxc6 Bxc6 13.Qf3 Bg7! {Je m'attendais plutôt à 13... Fxd5 14. exd5 et les blancs prennent la colonne e.} 14.Rad1? {Donne le pion a4 par gaffe mais en fait après 14... Fxa4 15. b3 ca devient une espèce de gambit !} 14...Bd7 {Le fou se replie pour viser h3. Il faut encore jouer Tg8 et Fh8 pour que l'attaque noire prenne corps.} 15.Rfe1 c6 16.Ne3 Qe7? {OK, les noirs vont pouvoir faire le grand roque mais les blancs ont maintenant toutes leurs pièces qui jouent !} 17.Nf5 Qf8 18.Nxd6+ Kd8?? {Autre gaffe. Il fallait jouer 18... Re7 et seul le pion b7 (ou f7) tombait.} 19.Nxf7+ Kc8 20.Nxh8 {Abandon. Après 20... Fxh8 les noirs ont perdu une qualité et deux pions et leur tour est enfermée} 1-0

 Pour la traduction en clair (????) cliquez ici 

puis faites avancer les pièces ci-dessous en appuyant sur la flèche orientée vers la droite.

1 décembre 2018

Si les Ricains n'étaient pas là (Joe Krapov)

Hula hoop ! Notre oncle Walrus croit encore qu’il va nous faire suer en nous sortant ce mot et cet objet-là ! Ou alors il imagine peut-être que les participantes du Défi vont jouer les Jane Fonda comme sur la vidéo d’accueil ! Je m’étonne d’ailleurs qu’il ne nous ait pas encore imposé de plancher sur « burnous », « canicule », « sauna » et « laxatif » dans ce même esprit-là de nous en faire baver à l’exemple du dernier « gastéropode » !

Chez moi les choses sont très simples cette semaine. Le hula hoop fait certainement partie de ces objets qui nous sont venus des Etats-Unis, une fédération d’états que nous appellerons, à la suite de Joye, les Tazunis ou La Tazunie et dont les habitants sont appelés Tazunien.nes, Américain.e.s ou Ricain.e. s, surtout pour cette dernière dénomination, par Michel Sardou !

181030 265 009

Comme toute population colonisatrice et impérialiste plongée en milieu hostile (???) les Tazunien.ne.s ont un goût prononcé pour le port d’armes, pour le tirage dans le tas de tout ce qui ne leur ressemble pas et pour la diffusion mondialisée de leurs inventions ou productions culturelles. Pas tous et toutes, heureusement, mais ça a été longtemps comme ça et moi, si je suis manichéen, ce jour, c’est parce que j’ai trop regardé Walt Disney !

Maintenant vous êtes comme moi, vous êtes libres de ne pas vous filmer avec un hula-hoop autour du ventre, de ne pas consommer ce qui nous vient d’outre-Atlantique si ça ne vous agrée pas ou si ça vous barre fixe ! Et d’ailleurs il y a tellement à boire et à manger, à voir et à digérer ou pas dans les inventions tazuniennes que je me suis proposé de classer tout ça dans un tableau Excel à trois colonnes.

Je les ai nommées ainsi :

+ positif

J’aime ou j’ai aimé cela

- Négatif

Ce n’est pas vraiment ma tasse de tea party et encore moins mon verre de Coca-Cola

= indifférent

Ca m’est égal, pourquoi pas, tout le monde est libre dans le monde libre (en théorie !)

C’est évidemment complètement subjectif mais personne ne vous interdit de faire votre bilan personnel des apports tazuniens à votre environnement. La semaine prochaine, si c’est le mot «izba» qui nous est proposé on pourra faire la même chose avec les Russkofs !

+

-

=

Les Marx brothers

Le drive-in et ses dérivés

Le base-ball

Tex Avery

Le fast-food

Le jazz

Charlie Chaplin

La guerre au Viet-Nam

Le chewing-gum

Robert Altman

La bombe atomique sur Hiroshima et Nagazaki

La funk music

Walt Disney

Walt Disney

Walt Disney

Terry Gilliam

L’utilisation d’avions renifleurs pour trouver des armes de destruction  massives en Irak et aller y foutre le bordel

L’envoi dans l’espace de trois clampins qui ne ressemblent pas à Tintin avec pour objectif de les faire marcher sur la Lune

« O’ brother » des Frères Coen

Les gratte-ciel (je suis de plus en plus acrophobe)

Elvis Presley

Audrey Hepburn

Woody Allen

Superman

Marilyn Monroe

Le général Custer et les “guerres indiennes »

Robert Crumb

Billy Wilder (oui, je sais il est Autrichien de naissance)

La chaise électrique

Edward Hopper

Jerry Lewis

Donald Trump

Hollywood

Le western dans sa déclinaison B.D. européenne (Lucky Luke, Chick Bill, Teddy Ted, etc.)

Le rap

Le western dans sa déclinaison cinématographique y compris façon, spaghetti

Steve Warson chez Michel Vaillant (dans le même esprit)

 

The Grateful dead

Neil Young (oui je sais, il est canadien de naissance)

 

The Jefferson airplane

Emmylou Harris

 

Madonna

The Nitty gritty dirt band

 

Jimi Hendrix

The Ozark Mountain daredevils

 

Cassius Clay

Le concept du Festival de Woodstock

 

Janis Joplin

Le concept du juke-box

 

George W. (Whatelse) Clooney

Francis Scott Fitzgerald

 

 

Les Peanuts de Charles M. Schultz

 

 

Donald Westlake

 

 

Fredric Brown

 

 

Clifford D. Simak

 

 

La guitare électrique

 

 

Last but not least : Joye !

 

 

 

24 novembre 2018

It's a long way to Columbarium (Joe Krapov)

180807 265 006

A chaque fois que le vent soufflait dans les branches de sassafras, Bianca Lafolia faisait entendre sa tragique chanson. On eût dit un opéra de Verdi, dramatique et larmoyant à souhait, et on en versait des larmes, et on reniflait et on se tamponnait les yeux avec nos mouchoirs ! Enfin, façon de parler parce que Pascouché et moi on est surtout des escargots.

Bianca Lafolia a tenu trois saisons et ce jour d’hui, le vingt novembre, elle a fini par céder à la pression des éléments déchaînés : les incendies de Californie, les défilés de gilets jaunes, de bonnets rouges, de blouses blanches, de délégués du congrès des maires à écharpe tricolore, de la moustache d’Edwy Plenel en goguette à Villejean. Elle n’était plus très bien dans son assiette, elle est tombée, elle s’est écrasée au sol, elle est morte. Dès que j’ai su la nouvelle je suis allé prévenir Pascouché.

- Qu’est-ce qu’il y a, Buvard ? Tu ne vois pas que je suis en train de trier les granulés bleus et les pots de yaourt emplis de bière qui nous empêchent d’accéder aux salades qu’on raconte dans les télés ? Ceux-là, d’ailleurs, quand est-ce qu’ils vont nous rendre Apostrophes ?

Pascouché est un intellectuel susceptible et irascible. C’est une célébrité dans son genre mais il n’est pas prétentieux pour autant ni pour deux ronds de carotte. Il s’appelle Pascouché et il est célèbre parce que vous avez toutes et tous entendu parler de lui. Dans les manuels de calcul utilisés pour enseigner la multiplication, la division et autres opérations en option aux petits des humains, c’est lui qui escalade le poteau d’1’80 m de hauteur en grimpant 60 centimètres le jour et en redescendant 15centimètres la nuit. On demande au bout de combien de temps il atteindra le sommet du panneau.

- Eh bien ! On n’est pas couchés, se disent les parents des mioches en se grattant la tête.

- Et moi, quand est-ce que je dors, dans cette partie de yoyo ? C’est bien la peine d’avoir sa maison sur le dos si on ne peut pas se coucher dedans quand on veut ! a répondu Pascouché.

Pascouché n’a jamais tiré aucune gloriole de cette notoriété-là.

- Ca m’a juste forgé un peu plus le caractère. Comme la fois où j’ai réussi à battre le grand maître Limassov au tournoi d’échecs de Dieppe. Qui plus est en blitz !

La cadence du blitz, chez nous les escargots, est de quarante coups en trois jours puis de vingt coups en deux et enfin d’un jour pour terminer la partie. Avec un incrément de trois heures par coup joué.

- Notre amie Bianca Lafolia a cassé sa pipe cette nuit. Est-ce que tu veux bien m’accompagner à son enterrement ?

- Y’a pas une entourloupe non plus derrière cette histoire-là ? Je me suis déjà fait avoir une fois avec les cancres des prés verts dont le porte-plume redevient oiseau ! Je les connais, les mômes ! En sortant de l’école ils nous ramassent puis nous oublient dans un recoin de l’espace-temps et on est condamnés à tourner en rond dans un vieux souvenir de grand-mère ! Ou dans une cage à képi qui ne salue plus rien !

- Il paraît que ce sera une crémation et qu’on a besoin de nous pour établir la liste des chansons qui lui rendront hommage.

- Ah ? Un teppanyaki ? Alors ça marche, biloute ! On va aller l’oscariser, notre copine ! Tiens j’ai déjà une idée de titre : « Flamme pure et légère » !

- Ah oui, « la légende du feu » ! Ou bien « Allumer le feu », de Johnny !

- Dans « Mon père m’a donné un mari », la jeune femme met le feu au lit. Ca te dirait ?

- T’es fou, toi ! On ne peut pas chanter de chansons cochonnes dans ce genre de cérémonie funéraire !

- En tout cas moi je ne chanterai pas celle d’Yves Montand, même si on répond à l’appel.

Là-dessus on s’est mis en route pour aller enterrer la feuille morte.

17 novembre 2018

Mille fanfreluches ! (Joe Krapov)


 
- OK, je ne suis pas un orfèvre, comme disait Henri-Georges Clouzot, mais pour pouvoir porter pareilles fanfreluches il faut appartenir à un certain genre de greluche : une nature un peu riche, pas moche, avec un tralala de derrière les fagots, genre Suzy Delair. Jolie paire de loches et de miches, bouche en cul de poule et elle-même poule de luxe à vous en boucher plus d’un coin tant elle est fraîche et franche quand elle guinche ou aguiche. Elevée par des Apaches à soulever l’artiche d’un vieil aristoloche à brioche et postiches. Le contraire d’une godiche, une pouliche qui s’affiche et dit « chiche » et se pourlèche dès qu’il s’agit de bamboche et de vous faire les poches. Le genre de Miss Fischer, chapeau cloche et belle broche qui flaire les anicroches avec sa tête de pioche, qu’en a dans la caboche, qui jamais ne trébuche et approche sans embûche de l’anguille sous la roche. Le genre pas pressé d’avoir une belle-doche ou d’élever des mioches. Guêpière et longs jupons, patchouli Chinchilla, bas résilles et boa, truc en plumes à la Zizi Jeanmaire. Qui pourrait correspondre à ça dans l’agenda du notaire à cravate qu’on a retrouvé noyé dans le Rhône ?

- Il se rendait tous les mercredis place Bellecour à Lyon, commissaire ! Chez une horizontale pour une heure de débauche. Genre « taloches, cravache, tu m’attaches pour que je m’amourache. S.M. moi non plus ! Sacher Masoch plein la sacoche ! »

- Le nom de la pimbêche, inspecteur Coluche ?

- Une nommée Amélie Méluche.

- Allez on se dépêche ! Avec un peu de chance on la pêche dans sa crèche. Mandat de perquisition, menottes et tout le toutime. Gyrophare et fourgon. Direction Lugdunum, non d’un petit bonhomme !

Après tout va très vite. La bignole, une vieille chouette chevêche (pie grièche ?) qui pitanche, est revêche et nous fait la tronche. Elle ouvre l’appartement car on a carte blanche et surtout bleu blanc rouge. Amélie Méluche a fait ses valoches. Dans le tiroir du bas on trouve le bas résille, frère jumeau de celui avec lequel, tout étranglé, le notaire passa l’arme à gauche. Mandat d’arrêt, portrait-robot de la petite biche, police des gares et des frontières. De plumes d’autruche à billet pour l’Autriche, il y si peu de lettres à changer ! Ca s’agite comme dans une ruche, de Perrache jusqu’à Pantruche

- Trop fastoche, cette affaire ! se dit le commissaire. Pourquoi ai-je l’impression, mille fanfreluches, nom d’un Caldoche, qu’on me prend pour un fantoche ? Qu’on me fait des niches ? Que l’on m’emmanche ?

La réponse est ici (et ce depuis dimanche !).

10 novembre 2018

J'entends des voix ! (Joe Krapov)

Lakévio 128 Norman Rockwell 121717782- Mon anacoluthe !

- Mon bachi-bouzouk !

- Ma bayadère de carnaval !

- Mon amiral de bateau-lavoir !

- Mon anthracite !

- Mon anthropopithèque !

- Ma bombe atomique  !

- Mon brontosaure !

- Ma bougresse de Papoue des Carpathes !

- Mon bulldozer à réaction !

- Ma calembredaine !

- Mon cigare volant !

- Ma cannibale emplumée !

- Mon cataplasme !

- Ma catachrèse !

- Mon clysopompe !

- Ma coloquinte à la graisse de hérisson ! 

- Mon concentré de moule à gaufre !

- Ma cornemuse !

- Mon coupe-jarret !

- Mon cyclone ambulant !

- Mon Cyrano à quatre pattes !

- Ma diablesse !

- Mon doryphore !

- Mon ectoplasme à roulettes !

- Mon écornifleur !

- Ma fatma de Prisunic !

- Mon forban !

- Ma grenouille !

- Mon gyroscope !

- Mon hérétique !

- Mon hydrocarbure !

- Mon logarithme !

- Mon loup-garou à la graisse de renoncule de mille tonnerres de Brest !

- Ma marmotte mal réveillée !

- Mon mérinos mal peigné !

- Mon moussaillon de malheur !

- Mon marin d’eau douce !

- Ma nyctalope !

- Mon ophicléide !

- Ma péronnelle !

- Mon phlébotome !

- Ma petite tigresse !

- Mon Polichinelle !

- Ma polygraphe à chapeau branque !

- Mon porc-épic mal embouché !

- Ma pyromane !

- Mon Ravachol !

- Mon sapajou d’amour !

- Mon simili-Martien à la graisse de cabestan !

- Mon vampire !

- Ma vieille baderne !

- Ma vieille perruche bavarde !

- Mon vivisectionniste !

- Ma Zapotèque ! 

- Mon zouave à la noix de coco ! Si tu savais comme je t’aime !

- Et moi donc !

- Quel dommage que nous n’existions pas…

-… et que nous ne soyons qu’une émanation de Norman Rockwell, médium en transe…

- …napolitaine !

3 novembre 2018

Vite expédié ! (Joe Krapov)

Le daguerréotype est un peu l’ancêtre du selfie. C’est un procédé primitif de capture d' images de vieilles badernes alors que le selfie est un procédé moderne de capture d’images de primitifs par eux-mêmes.

Le stéréotype n’a rien à voir avec la capture du son par les oreilles gauche et droite ni avec la monogamie. Celle-ci n’engendre pas forcément la monotonie - voyez donc Vegas et Germaine ! - alors que la polygamie provoque très souvent la polyphonie surtout en Corse. Pour monter gaiement au septième ciel, le meilleur moyen reste bien sûrle funnyculaire. Pour dormir sur vos deux oreilles, éloignez les coucous, surtout les Suisses. Ils ont tendance à sonner toutes les heures et à pondre en stéréo faux-nids chez les autres.

Quant à la linotype elle n’a pas de rapport avec le linoléum ni avec Lino Ventura. Elle aussi est assez âgée et n’imprime plus guère.

Il faudrait parler aussi du préfet Poubelle qui laissa son nom à une boîte à ordures alors qu’il était toujours propre sur lui et moralement irréprochable.

Donc ce monsieur Daguerre est l’inventeur d’un procédé photographique grâce auquel une image était captée sur une plaque d’argent polie. Aujourd'hui, l'argent, sonnant et trébuchant, jure pis qu'un charretier.

Janis et Daguerre ne sont pas des adverbes de temps. On ne peut pas écrire : « Janis, j’écoutais des 78 tours de Scott Joplin » ni « Daguerre on disait « oncques » pour parler de l’ancien temps ou pour saluer le frère de sa mère ou de son père ».

Par contre « Jadis et naguère » est le titre d’un recueil de poèmes de Paul Verlaine datant de 1884.

Mais même s’il s’intéressa à la photographie, je ne vais pas vous reparler de Rimbaud. Fabrice Luchini fait ça mieux que moi ! 

27 octobre 2018

Viens donc prendre le café ! (Joe Krapov)

1

Tous les jours les épouses d’ouvriers de la cité minière
S’invitent les unes chez les autres à tour de rôle.
A peine les époux ont-ils tourné le coin de la rue
Que ces dames se rassemblent chez Lady Simone autour d’une tasse café.

C’est que depuis la veille, on a plein d’anecdotes à se narrer
Et il est bien plus agréable de converser en buvant du café.
On médit surtout de dame Philomène
Une originale qui a la fâcheuse habitude de fréquenter les débits de boissons locaux.

Refrain

Venez donc prendre le café !
Un bon petit café
Un petit noir extra !
Profitez-en, il est encore chaud
Venez donc prendre un petit café !

43012836_1855752517827574_1371448190791843840_n

2

Parfois on use de stratagèmes pour venir bavarder avec sa voisine :
« Je n’ai plus de thym ! Pourrais-tu me dépanner d’une échalote ? »
Heureusement dans chaque habitation de la rue
La cafetière est toujours posée sur le coin du feu.

C’est réconfortant d’avoir d’aussi charmantes voisines,
Qu’il s’agisse de Jeannette, de Suzanne ou bien de Pauline.
Ces dames ont sûrement fait un stage au Brésil
Car leur café est tout sauf de la camomille.

cafe-du-ch-ti-250-g-grains

3

De la lavasse, ici, de toute façon, on n’en boit pas.
Le café de ces dames est si fort qu’il donne des palpitations.
Le café, comme dit Marie Toutouille,
C’est meilleur arrosé avec du genièvre.

On y trempe un sucre pour faire un canard, on le déguste
C’est terriblement bon. Rien à voir avec le jus de chaussette de Monsieur Clooney !
Allez dame Amélie, reversez m’en donc une tasse si cela vous agrée !
Bien faire et laisse dire ! Ignorons les mauvaises langues qui pourraient médire sur notre compte !

114436700

 

N.B. On aurait bien tort de croire que je n'ai pas respecté la consigne de mon cher voisin l'oncle Walrus !
Ceci est en effet ma traduction en français soutenu de la chanson d'Edmond Tanière "Eun' goutt' ed jus" que je vous interprète ci-dessous dans ma langue natale, le ch'timi :

 

Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 30 > >>
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité