Participation de JAK
Qu’il est bon de ne rien faire quand tout s’agite autour de soi
Chuis stressée, culpabilisée
Tant de choses à m’okuper
Les poils de mon chien à raser
Ceux de mes oreilles à prohiber
Chuis stressée, culpabilisée
Et mes dents deux minutes chrono à brosser
Mes ongles de pieds, de rouge à vernisser
Chuis stressée, culpabilisée
La bouffe toujours à renouveler
La plonge, le bagne à perpétuité
Le potager à bien ordonner
Chuis stressée, culpabilisée
Les mails à parfaitement manipuler,
Google et ses virus à bien surveiller
Chuis stressée, culpabilisée
Réfléchir pour qui il faut voter :
Au dessus de mes capacités
Chuis stressée, culpabilisée
Quand prendra fin cette galère
Qui fait de nous des pauvres hères
Assujettis, ponctionnés, verbalisés,
Imposés, souvent escagassés,
Par tous ces Malotrus,
Mauvais coucheurs, Mal Embouchés
Donneurs de l’çons de probité
Chuis stressée, culpabilisée
Finalement
Au pieu j’m’en vais aller
Pour pouvoir enfin, selon ma méthode préférée
Un peu, beaucoup, à la folie :
P R O S C R A N I S E R
« Aux Nouilles Fraiches » (JAK)
Pantéleon, dit Pâton mettait souvent la main à la pâte pour aider son épatante épouse nommée Patsy . On le disait bonne pâte, certain murmurait qu’il était une vraie nouille vis-à-vis de sa bourgeoise , lui laissant porter le pa- talon
Tous deux tenaient l’unique bistrot-casse croute, d’un patelin situé près de l’accès routier d’un grand port maritime. Ils avaient obtenu du maire, un habitué, la patente de boisson. Ce qui leur amenait une épatante clientèle de bois sans soif.
« Aux Nouilles Fraiches » avait-il mit en bannière ce brave Pâton.
Il avait une réputation pour le rapport qualité-prix, et chez lui régnait une ambiance qui sentait bon le terroir et la bonne franquette
Pour confectionner ses spaghettis aux patelles, la spécialité qui appâtait des gourmands à 20 lieux alentours, il utilisait une patelle* en terre qu’il tenait de son patriarche de grand père dénommé Romulus.
Patelles dans patelle c’était là l’idée originale, peut être plus attractive que le succulent de la recette.
De cette recette il en avait la paternité entière, il l’avait élaborée personnellement.
Il l’agrémentait à sa manière d’une sauce maison qui vous laissait cependant la bouche un peu pâteuse, car il y rajoutait des patate douces un peu collantes..
La vie s’écoulait ainsi entre cuisine et dortoir pour ce couple pathétique .
Mais, patatras, voici qu’un jour de grand vent, un marin au long cours, capitaine de patache, aux gros bras et à l’appétit pa-tagruélique , monté sur deux macaroni * franchi la porte pour vérifier la véracité de la réputation des spaghetti aux patelles,.
Il les aima... un peu beaucoup. Mais surtout, hélas aussi, il aima la femme de Pâton qui avait des formes girondes lui plaisant par sa manière de belle patagonne* aux seins généreux.
Et patapouf, elle tomba dans les bras de ce pataud qui s’exprimait dans un drôle de pataquès, mais avait patentement un charme caché sous ses spirales Rotini *
Le lendemain elle se carapata, avec lui, abandonnant dans le pétrin, sans remord, son trop bonne pâte de Pâton. .
Celui-ci n’avait pas de chatte pour la sermonner.
Il n’avait aucune envie de patafioler* les deux coquins.
Et seul il pleurait sur ses spaghettis aux patelles.
lexicos
*Plat en terre ou métal servant à toutes sortes d'usages`` (
*Habitante de Patagonie
Macaroni tubes minces
*Rotini pates en formes de spirales bien enroulées
*benir
Participation de JAK
Partout dans la campagne on voit des hobereaux hautains, des roitelets déchus, d’incontournables volatiles énarques, et autres faucons-élus, des rapaces, parlant toujours le langage de bois.
Ils enfument à longueur d’assemblée, plument leurs adversaires les picotant avec mille maux pour bien mieux les disqualifier, les faire chuter de leur piédestal.
Ils magouillent à tous les étages… spéculent sur la crédulité des électeurs, proclament leur victoire en sonnant l’hallali des voteurs ilotes qui sont bien eux-aussi, mêmement dans la discorde.
Rien d’étonnant que ces ingrats aient la voie libre et laissent moisir dans leur délabrement, ceux qui les ont si bien encouragés de leur voix en se rendant aux urnes.
Choisir un candidat candide ?
C’est bien aléatoire !
Voter d’une voix blanche ?
Cela est dangereux !
Assis entre deux chaises il nous faudra portant bien choisir.
Suivant l’adage en Mai fait ce que veut.
Pour beaucoup ce sera fait ce que peut
Sans parler des sauve- qui -peut abstentionnistes.
Non je ne suis pas amère, mais un peu beaucoup pessimiste dans cette matière-là… qui est inéluctable, cependant je médite sans fin sur la curée qui mène au divin perchoir. Mais en mai, je garde espoir de voir s’envoler certaine crécerelle
G’dit……..Grrr,… Groarrr,… Greu (JAK)
G’dit……..Grrr… Groarrr … Greu…
Gonflélo Mime est un grotesque gaillard gesticulant.
Il est loin d’être glabre, garni d’une grande guiche généreuse en accroche cœur, aux reflets gorge de pigeon guignant le jaune
Glosant, gigotant, il a plus d’un tour dans sa gibecière
Gueulard on le voit galvanisant les gueux, les gens-foutres, et autres guenilleux gnomes
Dans son galimatias, il leur garanti la galette gouleyante,
ce qui les fait glapir au génie, plébiscitant ce graveleux gugusse
Généralement il galantise avec la gente gonzesse, glanant des grâces en gloutonnant autour d’elles.
Aidé par ses gardes ginguets il gauchi tous les gnons, sait gruger la gentry, galvaniser les groupes
Il guigne la grandeur, et se grise de gloire, mais gare à la girandole portée à l’estocade.
De goinfre granguignolesque il pourrait être giflé, gommé, geignard , restant seul dans sa tour, devenu tout de go guindé, une sorte de galopin godiche
- Grrr,… Groarrr,… Greu…
Des murmures oiseleurs (JAK)
Il y a bien longtemps, obsédée de danse aérienne, l’Alouette pispolette avait convaincu son amie d’enfance, une Bécasse des bois de s'envoler ensemble afin de se faire enrôler dans les ballets, du Bolchënvol de Moscou
Leurs mères deux cousines, une Barge rousse, et une Barge à queue noire n’étaient pas d’accord, et poussaient des Râles géants.
Elles firent usage du Martinet des maisons pour amener à la raison leurs filles, mais rien n’y fit.
Elles allèrent quérir les conseils d’une Avocette élégante spécialiste aux affaires familiales, issue d’une grande famille, c’était une Faisane noble ancrée dans des mœurs très conservatrices, tout à fait opposée aux migrations, surtout vers ces terres inconnues.
Je vais de ce pas demander conseil à Labbe à longue queue ayant un cousin spécialisé le Tarier de Siberie leur dit-elle.
J’aurais tôt fait, de traverser la forêt avec mon Echenilleur frangé, m’ouvrant la route, et qui me sert de Phaéton à bec jaune ; grâce à ses rémiges hautes et légères, les kilomètres sont vite avalés.
En route elle rencontra une Barge chauve, apparentée à ses clientes, une vraie Bécassine sourde, curieuse de surcroit, qui lui barrait le chemin pour savoir où elle se rendait. Oh Bécasseau minuscule mêle toi de tes affaires, sinon je t’envoie la Buse féroce. Consacres toi plutôt à cuisiner du Colin de Californie à tes petiots qui réclament la becquée.
Elle poursuivit son chemin, saluât le Chevalier aboyeur avec déférence car c’était le substitut général de la contrée avec qui elle avait souvent recours pour débrouiller des affaires Torda-grande.
Arrivée à destination, elle fut déçue d’apprendre que Labbe à longue queue n’était pas là ; mais son secrétaire, un Capucin marron fit l’affaire.
Il lui donna de précieux conseils.
L’Avocette élégante, fut de retour rapidement dans la soirée du lendemain de la veille.
Elle se rendit chez le procureur, un Barbu à collier, à la Huppe fasciée, les mains garnies de Diamants azuvert, affublé d’un Tarin des aulnes que n’aurait pas dédaigné Monsieur de Bergerac, Cela le rendait risible, malgré les atours précieux qu’il arborait.
Elle lui exposa l’affaire et s’enquerra des sanctions qui pourraient être administrées aux jeunes rebelles, car à cette époque les enfants n’avaient pas la loi, SOS enfants maltraités n’avait pas encore vu le jour. Ils devaient obéissance entière.
Ce vieux procureur, qui était loin d’être un Vanneau sociable, condamna les jeunes oisillonnes à tourner en rond dans le ciel en une sorte de nuée, puisque tel était leur désidérata de paraitre en spectacle. Ainsi elles donneraient aux humains une représentation impressionnante à la tombée de la nuit.
Cela dura des siècles, elles virevoltaient comme les enfants punis qui tournent dans la cour d’école.
Un Bruant à sourcils roux leur accorda la grâce.
Soumises elles se marièrent et eurent des Etourneaux d’enfants, de vraies têtes de linotte, et à leur tour, elles ne purent les faire obéir…
C’est en souvenir de leurs lointaines aïeules, que l’on peut voir ces envols, des murmures, qui envahissent le ciel et captent nos regards certains soirs nous envoutant de leur charme ...
Tempera ou Tempura à chacun sa cuisine (JAK)
Ils sont isolés dans la campagne. La mère et l’adolescent habitent la Toscane., au décor idyllique pour les peintres par la grâce de ses paysages. Le père les a abandonné il y a belle lurette pour la ville et une jeunette..
Une réelle Mama, aux formes généreuses. La cuisine est sa passion et sa consolation.
Chaque jour elle cuisine avec amour pour son fils mille mets qu’il apprécie. Particulièrement des bombolinis, sorte de beignets, une gourmandise aux lipides avantageux.
Par cet état de fait, même si il ne fréquente pas les fast-foods, il n’y en a heureusement pas d’ailleurs dans ce paysage de rêve toscan-, il grossit, grossit, se gonfle, s’enfle, comme la grenouille de la fable.
Il ne peut presque plus marcher, et reste vautré sur son lit, à lire à infiniment
Il a parcouru presque tous les livres de Gilbert Sinoué, car régulièrement son père lui envoie de nouveaux titres.
En effet d’origine égyptienne, ce père volage a un vague cousinage avec l’écrivain, dont il reçoit, à chaque parution un exemplaire du dernier roman.
Esprit de famille oblige.
Ce matin lors de sa lecture en cours, « L’enfant de Bruges », un passage attire particulièrement l’attention de l’ado, il le relit plusieurs fois :
"... il avait aperçu l'étonnante composition :
Une miniature exécutée à la tempera sur un panneau de pin"
Qu’il traduit dans sa tête de linotte, aux neurones encombrés de graisse, obnubilé par la bouffe,
Il avait aperçu l'étonnante composition :
Une mignardise exécutée à Tempura sur un morceau de Pain "
En enfant gâté qu’il est, il enjoint rondement sa mère, avec des hauts cris, de lui préparer ces tempuras. Il en bave d’avance.
Celle-ci, un peu plus érudite que son fils le traite d’idiot ne sachant pas lire.
Elle lui apprend que à la tempéra c'est une méthode moyenâgeuse pour créer de la peinture et que les tempuras qu'il lui réclame sont des beignets japonais, et pour rien au monde elle ne ferait de cuisine nipponne. Elle a encore en tête un épisode qui l’a marqué durant la seconde guerre mondiale : Zampieri * son cousin issu de germain, et d’autres camarades, avaient dérivés durant plusieurs jours dans un canot de sauvetage avant d être capturés par les Japonais, connus pour leur traitement inhumain des prisonniers de guerre, sans parler de la faim qu’ils endurèrent.
Et ce qu’il lui avait raconté en revenant, maigre comme un beignet sans gras, était resté dans sa mémoire. Il ne fallait surtout pas lui parler du pays du soleil levant et bien moins de ses habitants.
Mais ce qu’ignore la signorina, c’est que tout comme Monsieur Jourdain pour la prose, les beignets qu’elle mitonne sont des fritures d’origine japonaise, les fameuses temperas.
Néanmoins, pour faire plaisir à son fils vénéré, elle concocte alors une recette, s’inspirant de la méthode moyenâgeuse de peinture, c’est une artiste !
Elle se met à ses pinceaux de cuisine , prend de la farine de mouture ancienne fuyante et plâtreuse, rajoute un jaune d’œuf , un peu de graisse, quelques pigments de safran pour donner un ton jaune, du chlorure de sodium , un peu de gélatine faisant fonction de collagène , étale le tout sur sa planche à découper et badigeonne avec rage les pochons qu’elle manufacturés avec ses mains noueuses.
Elle les appellera les TOSCANABRUGES
Pour une réussite, c’est une réussite … son fils se gave et prend à la suite quelques kilos de plus.
Ainsi elle pourra le garder pour elle seule, les belles toscanes n'auront nulle envie d'un tel beignet lipeux.
Nota l’épisode guerre est inspirée du film invincible des frères Cohen
*pseudo pour garder l’anonymat
Participation de JAK
Notre maison était nichée sur les hauteurs d’un mamelon. L’école située juste en bas de la côte.
Pour éviter un détour -risqué pour nos âmes tendres-, chaque matin, nous empruntions avec ma sœur un escalier qui traversait le jardin pentu, il accédait par une porte dérobée directement face à notre école.
Ce jardin, tout en degrés, était bordé d’un mur vieillot à l’apparence détériorée, qui intriguait fort l’enfant de 8 ans que j’étais.
Un Tamaris rassurant, qui donnait de l'œil par-dessus, semblait cependant nous souhaiter chaque jour une joyeuse journée d’écolières.
Je ne pouvais pas voir ce qui se passait derrière, mais je m’imaginais un jardin féerique. À coup sûr des fées devaient y régner. Je me représentais parfois, des petits lutins joyeux voulant jouer avec nous.
D’autres jours selon les lectures j’envisageais au dessus de ce jardin enchanté Mary Poppins qui indubitablement allait apparaitre avec son parapluie, flottant et nous faisant coucou
Un jeudi, où nous étions inoccupées, les leçons apprises par cœur, les calculs effectués avec justesse, nous avons décidé d'emprunter l'échelle qui était cachée dans la remise de notre père.
Moi… la plus courageuse, je tenais l'échelle… tandis que ma sœur, sous mon injonction, sans peur ni reproche, tel le chevalier Bayard, s’aventurait sur les barreaux plus ou moins branlants et pas très sûrs.
Soudain un cri de surprise : elle avait découvert Le Paradis de l'autre côté!
Bravant mon courage, devenue alors impatiente de grimper, je la sommais de descendre pour éventer à mon tour ce mystère.
Elle ne voulait pas obtempérer, semblait émerveillée du spectacle, aussi j’impliquais un petit mouvement à l'échelle pour lui ficher la trouille et l'inciter à revenir sur terre prestement.
C'est là ce qu'elle fit, of course, ses mains la guidant pour une descente rapide hors de barreaux.
Elle tomba à mes pieds, mais les siens n'avaient pas résisté et c'est une cheville foulée qui interrompit cette escapade au pays du merveilleux.
Cela lui valut un long mois d’isolation et j ai dû moi aussi patienter. En téméraire velléitaire que j'étais, je n'ai pas tenté de reprendre seule, l'échelle pour la suite de la découverte.
Il a fallu que le vieux mur un jour s'écroule en partie, pour qu'enfin je sache ce qu'il y avait de l'autre côté.
Mis à part le tamaris qui étalait ses grandes branches poudrées de rose je ne vis rien d’extraordinaire. Seulement un jardin aux allées bien alignées remplies de choux, de carottes et de salades et un vieux jardinier qui le dos courbé demeurait pour entretenir son jardin.
En fait de lutin ce vieux maraîcher avait une grande barbe et un bonnet tricolore, et pour Mary Poppins, restait seul un vieux parapluie qui servait d’ombrage au persil
Je fus bien déçue. J’ai alors soupçonné ma sœur d’avoir joué la surprise pour se venger de l’avoir envoyée en éclaireur, mais longtemps j'ai gardé le remords de l’avoir handicapée par ma couardise.
Ce souvenir est très lointain, mais pour les grands échevelés tamaris mon affection perdure.
Et l’affection immensément plus grande, celle pour ma sœur, octogénaire tout comme moi ; malgré la distance nous nous voyons tous les jours, car nous skypons journellement à qui mieux mieux.
Il suffit d'une échelle pour aller voir ce qu'il y a derrière un mur…..
L‘ancrage indélébile (JAK)
Hamelia est écrivaine, poète à ses heures.
Elle trempe journellement sa plume d’oie dans l’encrier maniant la parodie et la satire pour enchanter ses lecteurs, les porter à la réflexion au-delà de l’intrigue qu’elle développe dans ses Bestsellers.
La passion qui l’anime alors active son hémisphère sud. C’est ainsi qu’en riant elle désigne la partie cognitive de son cerveau. Le sud par analogie à l’allègre chaleur qui l’envahit dans ce moment-là.
Ce matin, le givre, tétanise ses pas dans le jardin. La rue n’est pas épargnée. Elle craint une escarmouche avec le sol, alors prudente pour ses os fragiles, elle se cantonnera dans son nid protecteur, hérité de son aïeule, où désormais elle coule des jours d’écrivaine, loin des mondanités
Présentement, La couleur du temps ne l'incite pas au travail, ce ciel chargé lui fait voir la vie en bleu ardoise, ceci, ajouté au scandale relatif à sa vie privée qui s’est étalée hier dans les médias, font que sa mélancolie s’accentue.
Elle est mal dans sa peau.
Pour tromper cette morosité, et pratiquer quelque peu d’exercice, elle emprunte les marches qui mènent au grenier des anges, ainsi nommé par son aïeule, collectionneuse de figurines d’angelots sculptés, d’archanges et autres chérubins. Certains anges sont impressionnants, grandeur nature si tant est que l’on puisse connaitre la taille exacte des anges
Ignorant ces sculptures qui pour l’heure ne l’intéressent guère, elle se dirige vers la tour, curieux arrangement de cette construction pseudo moyenâgeuse dont les fenêtrons offrent une vue élargie sur le paysage.
Le nez collé au carreau elle s'engouffre dans ses rêveries habituelles propices à sa créativité.
Des nuages palpables planent au-dessus du paysage tout blanc de dentelle.
Elle découvre au loin une maison poudrée à frimas.
Il lui semble à ce moment, revoir la belle maison bleue entourée d’arbres majestueux de sa Provence natale.
Autour de la maisonnée, elle distingue les plaqueminiers; leurs fruits, sous le givre, ont pris l’apparence des oranges de sa jeunesse.
Trop d’émotions la submergent, ses yeux se voilent, des larmes coulent comme pour chasser cette sombre nostalgie qui s’est incrustée en elle. Il lui revient trop de souvenirs…
Exaspérée, à l’instant même elle prend une décision, ferme et définitive, -lui semble-t-il -: dorénavant elle fera fi des perceptions destructrices du passé qui l’habite. Ne plus s’appesantir sur son égo, c’est la solution pour ne plus souffrir…
Mais hélas cette souffrance est justement la moelle qui l’irrigue, substance oh combien nécessaire à sa créativité, sa sensibilité en est imprégnée
Alors, elle descend de ses nuages et de son grenier retombe dans sa dépression, sorte de bipolarité qui lui permet d’exacerber son inventivité débordante d’idées.
Elle va exorciser cette souffrance.
Elle trempe sa plume dans l’encrier et ardemment, ébauche un nouveau roman sur son enfance, dont le titre est révélateur:
L’ANCRAGE INDELEBILE
Libres Sont Les Papillons! (JAK)
La pièce se déroule dans un petit Théâtre à l'italienne, avec les inévitables chaises rouges et la corbeille où l’on est coincé.
Acteurs: au choix & de choix, ...Dax Serrault Pacôme Poiret Blanche Balutin Piat Maillan….
Les 3 coups retentissent.
Le rideau s’ouvre sur un salon décontracté, couleur rouge, des amis, Jacques, Francis, Micheline, Jacqueline, Maria, Michel, deux Jean réunis un verre à la main, devisent comme chaque samedi soir.
Jean, surnommé le Bon Numéro par ses potes, entame la discussion : Mes amis, J’ai Deux Mots A Vous Dire, ce soir je prends le Train Pour Venise, j’ai retenu une suite à L’hôtel Du Libre Echange !
Micheline, La Coquine, riposte : j’espère qu’il y aura un Ciel De Lit et que tu couperas tes Belles Bacchantes pour plaire à La Vénus De Milo.
Michel, intervient: tu es un véritable Vison Voyageur, un Tombeur, alors Attends Moi Pour Commencer
Jacqueline dépitée rajoute:
Mon Bichon tu es chanceux, moi j'ai reçu La Claque, je reste avec Mon Bébé je suis dans une Mauvaise Passe actuellement, mon époux, un véritable Branquignole, m’a abandonnée et s’est installé dans le Jardin d’Eponine, qui est Interdit au Public. Il est devenu végétalien, s’offusque d’apprendre que les Escargots Meurent Debout, et se nourrit d’un Yaourt Pour Deux, jours, qu’il complète de céréales, un véritable Etouffe Chrétien.
Micheline, La Brune Que Voilà, et Maria éternelle élégante, Le Noir Te Va Si Bien, lui murmurent ses meilleures amies, pouffent en silence, elles imaginent le bonhomme…..
L’autre Jean : Sacré Léonard, il ne changera pas !
Jacques le sceptique, Je t’avais prévenu, tu as fait un Mariage Forcé, je te l’ai pourtant averti A Cor et A Cris ; tu as maintenant Un Fil à la Patte, ce n’était pas le Mari Idéal pour toi qui n’a jamais eu l’air d’une Potiche.
Jacqueline campée sur ses escarpins : Je l’Aimais Trop, et me voici maintenant jouant La Mamma et sans ressources, je tire la Queue du Diable, je suis dans La Purée.
Un Ange Passe... Tous sont contrits et cherchent une solution.
Francis s’écrie : Ô Mes Aïeux, On Croit Rêver…
....Mais il n’est qu’en Liberté Provisoire on va le prendre en mains, lui tirer La Grande Oreille, et lui ficher La Frousse. Faites-moi Confiance, on va lui présenter La Facture. Dès ce soir on Tire à la Courte Paille pour savoir qui le ramène à la raison.
Jacqueline, déterminée : Merci les amis, laissez-le dans son Coin Tranquille, ne jouez pas les Avocats du Diable, d’une trop Honnête Femme je deviens une Femme Ravie grâce à votre soutien moral, une Femme Libre enfin.
Quelqu’un Derrière La Porte…. Toc Toc toc
C’est le mari de Jacqueline
Il joue au Monsieur Qui A Perdu Ses Clefs
Sa future-ex lui clabaude…. hors de ses gonds :
Monsieur Dehors !
Alors Monsieur Fait Silence, penaud constatant à ses dépens que Le Mari Ne Compte pas. !
Le Match est terminé il a perdu la partie et repars, Pieds Nus dans le Parc voir si Eponine l’attends toujours.
On entend un bruit dans le fond : Les Portes Claquent.
Comme la Sainte Famille ils sont tous soudés, Amis-Amis, autour de Jacqueline, son enfant dans les bras, et lui proposent de tous s’envoler ensemble pour aller voir les Pigeons De Venise.
l e r i d e a u t o m b e
Et là-haut dans le poulailler aux fauteuils rouges, Bobonne, se dit, il serait temps qu’elle agisse de même, elle en a assez d’être prise pour la Cruche, à elle désormais La Bagatelle ! Foi de Bobonne !
Elle va lui dire.... allez Tchao !
Il pourra lancer un SOS Homme Seul et prendre son temps pour courir La Prétentaine.
C’est ainsi que Libres Sont Les Papillons!
le vélo à pépé (JAK)
Le vélo à pépé
Raymond est un ancien routard. Le vélo, il affectionne. Depuis de nombreuses années il a pignon sur rue et régente un atelier de réparation pour vélos, à l’enseigne révélatrice :
-il ne voulait pas mettre à la benne le vélo qui lui avait permis de remporter a l’arrachée le tour du Quercy- et il s’était ingénié à en faire un trophée typique.
Longtemps, il a peiné pour gagner sa croute mettant les doigts dans le cambouis, gonflant des pneus, rustinant les chambres à air, recadrant, radoubant à tout va , rafistolant des selles peu confortables , transformant certains vélos pour y ajouter des carènes dynamiques.
Il n’a jamais perdu les pédales, ni encore moins déraillé dans l’exercice de sa tache. Un sacerdoce qu’il dit !
Son rejeton n’a pas le goût pour reprendre l‘atelier, mais Raymond pense fermement que son petit-fils, sera un bon successeur ; ses yeux brillent comme des catadioptres lorsqu’il vient l’aider le samedi ou le dimanche matin, et comme une prémonition l’idée s’insinue et vient susurrer à son oreille poilue qu'il a fait le bon choix.
Aussi lui enseigne-t- il en dehors de ses heures d’école, tous les secrets vélocipédiques qu’il maitrise parfaitement.
Oui, Jeannot fera un digne dauphin, malgré son apparence déjantée, il est véloce, un pneu trop au gout de son grand-père qui aime aller plan -plan.
Cette continuation, ils en parlent tous deux, lorsqu’ils retapent de concert une bécane.
Cependant, Jeannot, qui est ambitieux, prévoit grand : il veut se spécialiser dans la vente des VAE, VTC, VTT, etc. et créer une armada de néo cycles ultramodernes connectés..., pour cela il veut rénover la boutique et pour commencer, dans le secret il cogite pour désinstaller la bannière que pépé à fixée sur le mur, emblème lui faisant honte par son peu de modernité.
Alors…
Un beau matin Raymond arrive, essoufflé devant sa boutique, et quel n’est pas son étonnement de voir cette enseigne animée de néon fluorescent qui trône à la place de la vielle relique.
Raymond voit rouge, il se met à dérailler, rien ne le freine pas même les patins, il part en roue libre, ses yeux tournent comme des roulements à bille, il brandit un démonte pneu en direction de son petit fils, puis dans un élégant volte face de direction, il stoppe soudain, devant les badauds rameutés par ses cris.
On a craint un moment pour le sort de Jeannot.
Après tout pense-t-il, son petit fils a de l'initiative, il fera un excellent second, n'a t-il pas lui même fait le même coup à son gd père en remplaçant la draisienne- enseigne qui jurait à ses yeux, lorsqu’il a pris la succession de son aïeul.
Alors, calmé, il dit en bafouillant
« Jeannot tu es bien le digne petit fils du roi de la pédale »
De grands rires s’élèvent parmi les spectateurs, qui crient en cœur
Vive Raymond le roi du Tour du Quercy
Raymond se revoit en danseuse à la fameuse arrivée, son adversaire lui suçant la roue, le talonnant de très près, mais c’est lui qui franchit le premier la ligne d’arrivée.
Participation de JAK
Réveil de léthargie (JAK)
Certains matins vous assaillent, on ne sait bien pourquoi
On se lève du pied gauche
Se sentant mal dans ses
Les yeux bouchés, on ne voit plus la vie en
Tempo insoutenable, overdose de désastre
Le café de coutume stimulant, déborde de la tasse, et le beurre tartiné reste rigide et froid
On regarde les infos.
Déployée, installée la sinistrose envahit notre écran.
La météo elle-même affiche son alarmisme, les prévisions catastrophiques se dessinent en vague déferlante
Dès lors le plus urgentaux yeux du supplicié,
Retomber illico dans les bras de Morphée
Sous une couette chaude
Attendre que demain soit un jour différent.
Et qu’à nouveau le soleilillumine la vie.
Ce renoncement, ce retour au ventre maternel, ce repli sur soi-même, seul semble salvateur, faisant alors tourner le monde en mode déraisonnable.
Il suffirait pourtant……
Sur cette terre aimée cependant houspillée
Que les hommes, réagissent et prennent leur destinée en mains.
Ce serait peut-être une potion magique pour palier au ras le bol général.
LE remède placébo !