Polochon ( JAK)
Chez Mémène et Jojo ça ne va plus !
Le torchon brule.
Il lui reproche de ne pas savoir cuisiner.
Elle lui reproche de ne pas pouvoir fixer une pointe pour poser le dernier canevas qu’elle a acheté chez Emmaüs
C’est infernal.
On est en direct et en boucle, sur un remake de
Gabin & Signoret dans Le Chat
Sauf qu’ils n’ont pas de chat, mais un seul traversin !
Et croyez-moi c’est difficile de tenir à deux sur un tel oreiller !
Elle voudrait le mettre en boule, lui aimerait l’aplatir,
et chacun tire vers lui ce respectable repose tête.
Mais justement, cela leur la casse la tête, de se chamailler chaque soir à ce sujet.
Pourtant il y a des années que cela dure, ils ont de l’endurance, un psy dirait une vraie résilience.
Mais ce mercredi, de janvier, le remue-ménage, n’est plus le même. Ils se contiennent, cachent leur mésentente
Leurs petits enfants sont venus pour deux jours, car demain pas d’école, par cause de grand méchant loup virulent .
Mémène, décide de leur laisser la chambre, qui est chauffée.
Avec Jojo, ils iront pieuter dans la mansarde du grenier
- c’est-ça-les-vrais-grands-parents-qui-savent-se -sacrifier-
Après une séance télé obligatoirement ennuyeuse, zapping à tout va, c’est le repli, chacun dans « ses appartements ».
Mémère et Jojo, se retrouvent dans ce petit coin rustique qu’ils ont aménagés sous les combles.
La journée a été rude, les voici aussitôt dans les bras…
…de morphée.
Jeudi matin, encore cotonneux, ils descendent à l’étage. En faisant trainer leurs savates.
Les rejetons sont déjà debout.
Par l’entrebâillement de la porte, Ho ! stupéfaction,
Mémène et Jojo surprennent les deux galapiats en train de se bagarrer.
Ils s’en donnent à cœur joie, dansant sur le matelas à ressorts grinçants, en se disputant le fameux polochon.
Celui-ci usé de vieillesse laisse échapper de son flanc gauche des plumes et des plumes, qui volètent dans toute la pièce.
C’est fou ce qu’il peut y avoir comme plumes dans un oreiller, et comme c’est du duvet d’oie, telle la plume au vent, par myriades, elles deviennent volages !
Je vous passe les semonces, et les punitions qui s’ensuivent
- c’est-ça-les-vrais-grands-parents-qui-savent-éduquer-- !
Un jeudi fait de pages d’écriture et de ramassage de feuilles mortes se passe.
Vendredi, Mémène, enfin seule à ses casseroles, bougonne.
On devine qu’elle rumine.
Soudain, elle pose son tablier, fonce chez Chanteclair au coin de la rue, et là, vous devinez, quoi ?
Elle y achète enfin deux oreillers, en ouate synthétique siouplait !
Par-dessus le marché, comme c’est le mois du blanc, ils sont en solde !
Moralité : il n’y en a pas !
Participation de JAK
Ce soir je suis damnée, je ne peux pas terminer mon billet sur Nomade.
Au moment où je relis, et émonde mon texte de Sam ‘défi,
péniblement scribouillé, à la lumière d’une LED A67 ,
v’la qu’ un démon fait surgir d’elle, un immense éclair en zigzag,.
Etincelle pas dans mon crâne hélas, mais au plafonnier.
Chuis dans le noir
Mon chien Ado hurle,
Nulle en électricité, je mande aussitôt un spécialiste sur les ondes,
Il m’assure que c’est une histoire d’anode
C’est quoi ? lui demandé-je
Problème avec votre Conducteur relié au pôle positif d'une source de courant continu,
m’affirme-t-il
J’en conclus dans ma p’tite tête que mon courant est devenu nomade, et que je ne suis pas près de voir clair dans la maison, d’ici un bon moment. !
Alors je m’affale sur le canapé, et pour être davantage dans le noir, je mets un masque,
Dans mes mains, je serre, un galet zen relaxant et nomade- lui aussi- , mais qui fonctionne sous batterie.
Participation de JAK
Depuis mon lit, les neurones intoxiqués par les antalgiques prétendument administrés pour soulager mon lumbago,
je ne vois qu’un recours pour réaliser mon billet de cette semaine
vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année
Toi ô mon sac (JAK)
Toi mon sac, ce havresac contenant mille recours
Mon compagnon chéri des fastes et ténébreux jours
Sac de plage décontracté, par moi travailloté avec tissus récupérés
Sacs de Ville, toute une flopée, avec dedans, lové, ce charmant ajout pratique, utilitaire ,
Ce petit sac-trousse, redondant, et zippé regroupant tous les inévitables indispensables :
Identité, cartes de toute race, bancables
Ou de fidélité, et autres ,
pochette à ne surtout pas transvider utile pour permuter selon l’humeur
Du jour, de la saison, ou d’une robe, la couleur.
Et puis et puis
Sac de cérémonie strict et tenu d’une main ferme
Sac de bal pour twister dans lequel est glissé l’indispensable
en cas de rencontres inopinées
Sac bandoulière pour mon très cher ordi- portable
Sac de voyage, me transportant dans des ailleurs
Et j’allais taire , celui pour moi sacré, et dont je suis totalement toquée
celui où je cache mon reflex pour photos passionnantes , moments de vie à éterniser
Sans vous sacs je ne suis plus, plus qu’une fiche-molle, ridicule toupie
Alors, pourquoi à longueur de temps, oh ! mes idoles., je vous cherche éperdue ?
Et je râle et puis soupire, souvent il m'arrive d'en transpirer!
Mais où l’ai-je donc rangé ou plutôt abandonné ?
Sont-ce quelques œstrogènes malveillants qui pour me nuire, perturbent ainsi les jours
où je perds tout mon temps à tenter de vous trouver, ne sachant plus ou je vous ai posés.
Quelle transcendante et maligne femme pourra enfin me le dire ?
J’attends avec impatience qu’elle me tienne au courant
Avant que je ne devienne timbrée, toquée,
en un mot totalement parano siphonnée en manque de mes complices
Allez c’est parti ! (JAK)
Me voici avec une bande d’ados, juvéniles en mode j’sais tout,
que je vais devoir encore piloter cette année.
Tiens celle-ci, une frileuse, elle a gardé sa veste de jogging,
je l’interpelle pour lui demander si elle craint aussi chaleur.
Et l’autre, en arrière, tout en noir, avec ses lunettes de soleil,
elle veut passer incognito ? encore une star qui s’ignore !
Mon troisième sens me fait pressentir dans mon dos une retardataire ?
Non elle prend une photo.
Peut-être une demeurée qui ignore l’existence des selfies,
Là au moins elle pourrait se voir avec son groupe.
Et plus loin, regardez-moi ces deux dilettantes.
On croirait qu’elles partent au sacrifice, pas pressées d’entrer dans le jeu .
Non loin de de moi, mon collègue s‘inquiète, un jeune stagiaire qui doit s’armer de courage
face à cette bande d’adolescents enthousiastes.
Il ne sait pas le pôvre ce qui l’attend !
Ce tantôt, dans la grimpette, vers les ruines de La Roccaccia ils vont s’essouffler !
Ils auront moins d’entrain et il lui faudra sans cesse les booster.
Je râle, je râle, parce que c’est dans ma nature,
Mais tout à l’heure dans le feu de l’action, je vais les adorer ces ados.
Me régaler de leurs initiatives, leurs blagues et leurs réparties !
Et puis restons pragmatique, il n’y a pas si longtemps j’étais encore dans leur catégorie !