De bric et de broc (Ilonat)
Ça y est c’est la rentrée
Mais Clara m’a lourdé.
Dans le joli cendrier rose qu’elle m’avait offert
J’ai balancé en vrac
Le tas de bric à brac
Que j’avais enfourné
Dans un sac en plastique
En quittant sa maison.
Des tas de petits riens
Du bric et puis du broc
Du clinquant et du toc
Des tickets de métro
Les étiquettes de voyage
Le petit cadenas qui fermait ma valise
Deux briquets rouges de différente taille
Une pile Wonder
Une bobine de fil bleu
Va t en savoir pour quoi
Quelques cachets de Doliprane
Pas de raton laveur
Mais ces galets que je chéris
Que nous avons cueillis et caressés
Serrés entre nos mains
Deux clefs USBtiennes
Chargées de souvenirs que je ne lirai plus
L’une avec son étui en gris métallisé
L’autre plus virginale toute de blanc vêtue
Deux bouche-oreilles neufs un peu minables et ridicules
Avec leur jaune canari
Une porte clef avec sa queue en scoubidou
Un stylo bille enseveli sous un amas de pièces de monnaie
Des cents et des pennies
Et des euros accompagnés de leurs décimes
Et toujours ces galets que nous avons choisis et échangés
Serrés entre nos mains quand nous étions ensemble
Encore quelques items
Quelque peu insolites
Un trombone à papier
Un berlingot Ucggero
Une espèce de carte avec sa vache à lait
Deux cachets anti gastriques
Dont l’un déjà utilisé
Un pin portant en effigie une photo de moi
Quand j’étais militaire…
Elle me l’a balancé à la figure
Mais toujours ces galets que je porte en mon cœur
L’un tout blanchi, poli, et ramassé en bord de mer
Et les deux autres plus petits, tout gris et crevassés
Que nous avons cueillis au bord de la rivière
Lors du dernier été
la Belle au Buis dormant (Ilonat)
Nous n’irons plus au bois
Pierrot s’en est allé
Me laissant seule ici
Aux regards exposée
Entrez dans la danse
Mais faites silence
Riez, pouffez
Moi j’en ai le cœur brisé
Je suis la Belle au Buis dormant
Tout au bout de l’allée
Pleurant mon ami Pierre
Pour toujours en allé
Pierrot c’était ma vie
C’est lui qui m’a sculptée
Dans ce massif de buis
Tout au bout de l’allée
A l’orée du matin
Chaque jour il venait
M’appeler son aimée
En me prenant la main
Je suis née de sa main
Alanguie de bonheur
Frémissant sous sa main
Oh ! mon tendre sculpteur
Avec quelle tendresse
Il maniait ses ciseaux
Ses peignes et sa brosse
Peaufinant ma beauté
Hélas ! Un jour le Châtelain
Le maitre de ces lieux
Surprit mon amoureux
Qui m’effleurait les seins
Il cria au sandale
A l’impudicité
Un crime impardonnable
Sur sa propriété
Il le fit mettre aux fers
Et condamner à pendre
A pendre et mettre en terre
Au pied de son gibet
Et moi l’on m’étendit
Sur un lit d’infamie
Sous des regards pervers
Et une pluie de quolibets
Je suis la Belle au Buis dormant
De toute éternité
Pleurant mon ami Pierre
Pour toujours en allé
Oh ! Passants qui passez
En vous esbaudissant
Devant ma verte nudité
N’y aura-t-il personne
Pour mettre sur la tombe
De mon Pierre adoré
Une branche de buis
Qui lui rappelle son aimée
Parlez moi d’amour (Ilonat)
Oui parlez moi d’amour
Redites-moi des choses tendres
Rappelez-moi ces folies douces
Et ces tempêtes obsessionnelles
Qui m’ont tant habité
« Voilà voila ça y est, ça l’a encore repris
Il est amoureux fou, caillé, givré, transi
Il pense à elle chaque jour il pense à elle chaque nuit... »
Oui parlez moi d’amour redites moi des choses tendres
Ou parlez-moi de choses crues, voluptueuse et même un peu salaces
De rondeurs succulentes, d’étreintes passionnées
Mais troubles obsessionnels et culinaires !
Nom d’un canard!
Faut être au moins frappé du ciboulot pour en être touché
Piqué toc toc et complètement T.O. C comme le dit l’enseigne.
Mon Dieu ! L’affriolante devanture !
Des machins, des trucmuches même pas bien agencés
Un robot vibrator ? Un tire bouchons géant ? Ou un casse noisette ?
Peut être même un fouet pour faire monter la mayonnaise ?
Tous ces godemichés cuculinaires
Pour assouvir de bas instincts
Pour cette ménagère de plus de cinquante ans qu’on voit sur la photo
Pas contente du tout qu’on ait pu la surprendre
Sortant de l’antre des succubes.
oui ! Parlez-moi d’amour et d’idylles naissantes
Des tourbillons de la passion
Parlez-moi du Désir, ce trouble obsessionnel impérieux
Qui vous transporte et vous ravage
Et qui vous laisse sur le flanc
Parlez moi d’échappées vers ces rivages troubles
Qui vous ont fait rêver et vous habitent encore…
Je vous laisse les T.O.C
Mais parlez-moi d’amour
Je suis encore en manque
Bientôt je serai grand (Ilonat)
Trotte menu Trotte minette
Moi j’aimais bien te voir passer devant chez moi
En trottinette
C’était avant avant
Et bien encore avant
Que l’on en voit autant
Qui défilent zombies
Et le casque aux oreilles
Dans les rues de la ville
Quand ce n’est pas sur les trottoirs effarouchés
Trotte menu trotte minette
Je te revois encore qui faisait la fiérote
Avec tes deux petites couettes
Enfourchant ton Pégase les mains sur le guidon
Et puis d’un simple coup de pied
Le propulser sur la chaussée
Pour filer nez au vent
En trottinette
Trotte menu trotte minette
Pas froid aux yeux nez en trompette
Tu me faisais un petit signe de la main
Comme pour dire
T’as vu moi je suis grande
Je vais toujours où bon me semble
En trottinette
Trotte menu trotte minette
Je te suivais des yeux envieux
Comme impuissant
Et craignant chaque jour
Qu’il ne t’arrive un accident
De trottinette
Tu n’avais pas de frein
Mais tu savais très bien
Ralentir du talon
En usant la semelle
De tes petites sandalettes
Sur le goudron
Un jour, beaucoup plus tard
Tu as laissé en plan ta patinette
Dans le garage de tes parents.
Car moi aussi j’étais devenu grand.
Et nous allions tous deux le nez au vent
Et le cœur en chamade
Sur les chemins de l’escampette
A bicycléééttte…
El clavel y la rosa (Ilonat)
Tu yo la luna el sol
Una rosa un clavel
Sol sol sol soliflor e solititudine
Attendre tout l’hiver que s’ouvrent tes pétales
Pour t’enfermer dans ce goulet, fusse t il en cristal
Ce serait si cruel
Mais voici les beaux jours
Un grand soleil du mois de Juin
Alors fleuris ma toute belle
Ouvre grand tes mirettes
Respire à pleins poumons
Et laisse le soleil
Alourdir tes paupières
Pour moi vieux solitaire
Soliloquant dans ce jardin
L’heure est au doux farniente
A l’ombre du laurier
Mais à las cinco de la tarde
Je n’aurai pas le cœur
De prendre un sécateur pour t’arracher
A tes compagnes.
Je n’irai pas mignonne
Paraphrasant le vieux Ronsard
Aux premières rosées
Surprendre l’éclosion
De ta jeune beauté
Ni me mettre à genoux
Pour que tu daignes enfin m’accorder un regard
Et la promesse d’un sourire
Profite ma toute belle
De la douceur d’un soir qui ne veut pas mourir
Moi, je resterai là, jusqu’à la nuit tombante
A me remémorer nos étreintes d’antan
Une œillade assassine : drame sur le Vieux Port (Ilonat)
Personnages : Marco et Toni, deux amis de longue date.
Marco : au voleur, à l’assassin, au meurtre ! Elle m’a jeté un sort
Je suis frappé au cœur, je suis transi, paralysé
Je me meurs, je me meurs
Toni : oh Marco, où tu vas ? Qu’est ce qu’il te prend ? t’as l’air tout remué…
- je suis comme envoûté Marco, une œillade assassine, un véritable coup au cœur.
Elle qui n’avait jamais daigné m’accorder un regard.
- mais de qui parles-tu ?
- Angelina, Marco ! L’amour de mes quinze ans ! Je viens de la croiser sur le Prado avec sa sœur Henriette…elle s’est retournée, m’a regardé droit dans les yeux, avec un battement de cils, comme un assentiment, une œillade assassine… ah, je voudrais mourir…
- Po po po ! Romeo ! Tout ça pour une œillade
Il n’y a pas de quoi en faire un plat !parle moi donc d’une anchoïade, ou d’une sardinade en bord de mer, d’une omelette en persillade à la rigueur ou d’une belle daube à l’estouffade !
Une œillade peuchère ! La belle galéjade !
- Mais tu ne comprends pas ! Je l’aime
Cela fait si longtemps que je cherche à lui plaire
Un simple battement de cils, un clignement de ses paupières, c’était une promesse !
« Je la vis, je rougis, je palis à ses yeux, un trouble s’éleva dans mon âme éperdue… »
- « mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler… »
Tu connais tes classiques !
Mais mon pauvre Marco , une petite œillade ce n’est rien… mais avec les œillères que tu te fabriques, tu vas droit dans le mur.
- que veux-tu dire ?
- que tu te montes le bourrichon ! Que te voilà caillé, transi et empapaouté par une gourgandine
- je te défends d’insulter Angeline
- je la connais Toni, et c’est une allumeuse
Je l’ai vue l’autre soir à la teuf chez Marius, elle flirtait avec n’importe qui, et même à moi, elle m’a fait de l’œil !
- tu mens, tu mens Marco et tu dis ça par jalousie ! Angela mon amour, le rêve de ma vie…
- ça y est, ça le reprend ! Tiens, on fait un pari !
Si tu veux Samedi, il y a une petite fête chez Walrus, tu sais, les quartiers Nord…
Si elle te kiffe pour de vrai
Je serai la sardine qui bouche le Vieux Port.
Ma nébuleuse (Ilonat)
Les yeux mi clos
Comme un félin en mal d’amour
J’attends ma nébuleuse
Pardon pour ce haïku un peu boiteux, mais jamais mis un œil au cul d’un télescope.
J’en ai loupé des belles, des nébuleuses ! De toutes les couleurs !
Tant pis, je resterai les yeux mi clos à regarder le flux des choses d’ici bas… en appréciant quand même ce grand tapis d’étoiles dans le ciel, les soirs de pleine lune.
Celle que je préfère, c’est celle qui apparaissait la première lorsque la nuit tombait sur le lagon de l’Ile aux Nattes, l’Etoile du Berger.
On m’a dit que c’est une planète ! On n’y perd pas au change : elle s’appelle Vénus.
Miso Maso (Ilonat)
Misogêné aux entournures
Imbécile engoncé dans sa détestation
Se privant du plaisir
Occasionné par la rencontre et la reconnaissance du
Genre qu’il n’a pas.
Yin et yang !
Nous disent les chinois
Energies fusionnelles qui font tourner le monde depuis pas mal de temps…
Le délit du labo (Ilonat)
Nous avions tous en tête avec Charles Trenet
Le beau débit du lait lorsqu’il le comparait
Au laid débit de l’eau
Voilà t’y pas qu’on nous annonce
Un sale délit dans un labo
Figaro ci Fanossi là…
Mais quel méli mélo
A Fanossi y a du dégât
Ils nous avaient promis un beau vaccin pour Mardi Gras
Mais Pâques est arrivé et le vaccin n’était pas là
Quand même des profits, ils en ont fait à Fanossi
Et maintenant ils licencient ! Ça frise l’infamie !
Le dédit d’un labo c’était déjà pas beau
Mais si c’est un délit il faut y mettre le holà !
Oh là oh là ! Faire un débat sur le labo
Un début de débat… tout à fait délicat !
On n’en sortira pas
Figaro si Fanossi là
Et pourquoi pas la Zénica
Avec ses falbalas
Avec tous ces pourquoi
On va alimenter
Le débit des bobo(f)s
Sur un délit pas beau
Cette histoire de labo
C’est un piège à gogos
Pour faire les rigolos le Samedi matin
En rajouter sur les potins
Avec tous ces yakas sur les vaccins
Tous les yaurai-eu-ka
Et patati et patata
Un délit de labo c’est vraiment pas joli
Plus laid en vérité que le débit de l’eau
Mais il nous reste les chansons
Du Fou Chantant la Douce France
Avec son beau débit de lait si loin de nos labos
Et l’âme des poètes sur la Nationale Sept
La Cucaracha (Ilonat)
La Cucaracha, la Cucaracha
Ya no puede caminar
Porque no tiene porque le falta
Marijuana que fumar
(La suite peut se chanter sur le même air, avec le même rythme, avec ou sans klaxon)
La cucaracha la cucaracha , ié souis lé champion des claquesonnes
Taratata ta Taratata ta plou dragueur qu’oun Aldo Macione
Taratata ta Taratata ta lorsque j’actionne mon turbo
Faut que l’on sache qu’avec cinq trompes c’est toujours moi le plus beau
Lorsque j’actionne mon gros trombone tout le monde en reste coi
Faut dire qu’ j’en ai, ouais, dans le caleçonne avec mon cucaracha
Avec ma tire et mon Klaquesonne j’suis un rebelle un révolté
Mieux que James Dean ou qu’Al Capone je suis un beauf sonorisé
Taratata ouais, j’arrive en vil-leu toutes les meufs sont à moi
L’on me remarque et l’on m’envie du Boulevard je suis le Roi
Taratata ta Taratata ta Qu’est ce qu’il lui prend à celle là
Ça te plait pas, non, ma ritournelle ? Elle aime pas la cucaracha !
Si tu préfères la mélodi-eu du Pont de la Rivière Kwaï
J’l’ai en réserve dans ma cambuse je la jouerai rien que pour toi
Mais v’la qu’un keu-feu un sale pando- reu s’approche de ma Lagonda
Y m’colle une pru-ne une contredan- seu et finie la Cucaracha
M’en fous pas mal ouais, car dans ma tur-neu, j’ai un plant de marijuana
J’suis un rebel-leu alors j’assu-meu j’peux chanter la cucaracha
La cucaracha la cucaracha je plane au ciel des affranchis
La mexicai- neu c’est de la bon-neu , je suis peinard dans mon gourbi
Tata taratata ta ta…. (air connu des Klaquesomannes, je vous laisse le claironner en final)