20 septembre 2008

Une interwiev de Madame Korita (Gilgamesh)



J'étais grouillot depuis plusieurs mois au "Défis du Samedi", lorsque Mme Anita Cartoon, la rédactrice  en chef  du journal, me convoqua dans son bureau.
"Gilou" me dit elle, (oui, je trouve aussi qu'elle est un peu familière avec moi!), "Gilou.." donc, "notre journaliste vedette, Mme Joelle Krakovskaïa, est momentanément indisponible, sous l'emprise d'une gastro entérite autorechargeable. Or, elle devait interwieuver Mme Kora Korita, la grande écrivaine, à l'occasion de la sortie de son dernier roman intitulé: "Un Kiwi au soleil". Vous allez donc vous charger de cette entrevue."
Elle me tendit le bouquin fraichement édité, en concluant : "Vous avez toute la nuit pour le lire et préparer vos questions. Soyez demain midi à Ker Romanik,  la résidence de Mme Korita".

Je me présentai donc au portail de la résidence le lendemain à 14h précises...

L'illustre écrivaine, après m'avoir salué, me fit entrer dans le salon, où elle s'assit dans l'unique fauteuil.
Puis, se tournant vers moi,  jeta : "Oui..?".

Après m'être vaguement présenté, j'attaquai bille en tête: "Pourquoi ce  titre Mme Korita?..."Un kiwi au soleil", c'est vague, c'est mystérieux!?...".
Me voyant un peu empoté, debout le carnet dans une main, le stylo dans l'autre, me dandinant alternativement d'une jambe à l'autre, elle me dit sans ambages: "Venez donc vous asseoir là mon petit!". Ce faisant, elle désignait ses genoux, qui se tendaient vers moi, pleins de sollicitude relaxante....
Faut dire que j'étais jeune, et un peu ingénu, alors,  sa proposition, vu mon profond état de fatigue, m'allécha.

Je m'assis donc sur les genoux de Mme Korita.... et j'enchainai à nouveau: "Pourquoi ce titre Madame?".
"Voyons mon petit, il faut bien en donner un... et puis c'est l'histoire d'un Kiwi après tout non?".
Et elle ajouta, en posant ses mains sur mes genoux: "Mais peut être ne l'as-tu pas lu? "
"Si si Madame", répondis-je tel un collégien craignant d'être pris en faute...
"D'ailleurs,  je trouve très beau cet amour entre le ver et le Kiwi...  mais, je ne comprends pas trop bien comment ils procèdent?"...
"Voyons mon petit, ils font comme tout le monde..." répondit-elle en remontant ses mains sur mes cuisses.
Je posai mon carnet contre mon petit ventre.. histoire de me protéger.
"Oui, mais de là à creuser un tunnel dans sa bienaimée!!" fis-je...
"Mais c'est ainsi que ça se passe parfois, dans le monde des insectes rampants, mon enfant..." dit-elle en s'agrippant à ma ceinture.

"Et cette histoire avec sa mère, la feuille "Vingt et un Vingt sept", qui l'abrite du soleil dans son enfance, alors qu'au contraire elle en a besoin, et la laisse cuire, plus tard, dans son adolescence quant il faudrait la protéger.... ne serait-ce pas une allégorie de la mauvaise mère?".
"Certes, .. " répondit-elle, en passant sa main sous ma chemise...
"Mais encore? pouvez-vous développer?"...
"Bien entendu"... lâcha-t-elle en effleurant un bouton qui trainait  sur l'accoudoir...

Brusquement, le dossier du fauteuil s'allongea... et nous aussi....
J'essayai de me redresser.. Mais, profitant de ma situation instable, elle exerça un brutal et véloce mouvement de rotation à l'issue duquel je me retrouvai en-dessous et elle au-dessus..
Durant notre changement de position, je perdis mon carnet et mon stylo. Affolé, je tentai vainement de me redresser, puis, tâtonnai à la recherche de mes objets de travail, pendant qu'elle s'affairait sur mon pantalon.

"Voyons, dis-je, comment expliquez-vous qu'à la fin, le ver de terre la quitte pour une belle pomme?".
"Vois-tu, la pomme avait bien meilleur  goût!  Plus sucrée, plus jeune, plus ferme .. plus ... bonne  quoi!" dit-elle en déchirant ma chemise.
"Mais ce n'est dit nulle part Madame, je ne me souviens pas l'avoir lu..."
"Mais si, page  trois cent quarante cinq, treizième ligne", dit-elle en se mettant à me chevaucher gaiement..
Là, je confesse que je perdis un peu pied. Je ne me souviens plus ni des questions ni des réponses. Bon, un râle par ci, un autre par là... quelques affirmations "Ouiiii", quelques dénégations ... Nooonn"... c'est à peu près tout.
Allez écrire un article un peu fouillé dans ces conditions?

Lorsque je me présentai, le surlendemain, avec mon papier au journal, Mme Cartoon, après avoir parcouru mon article,  se leva de derrière son bureau, folle de colère, et vint se poster face à moi. Elle posa ses mains sur les accoudoirs de mon fauteuil, puis  approcha sa tête tout près de la mienne: "Crétin, que veux-tu que je fasse de ce torchon!!" hurla-t-elle en me postillonnant dessus...
Elle ajouta qu'elle ne me payait pas pour que je passe du bon temps pendant mes heures de travail... Quelle injustice ! !

Au final, elle me licencia, non sans m'avoir auparavant déniché un poste de public relation au Hammam Des Vieux Pots, dans le quinzième arrondissement.
Là, chaque jour, je pratique quelques interwievs, histoire de peaufiner ma formation professionnelle..
Encore quelques mois de pratique et je serai enfin lâché dans la nature... fin prêt.
Journaliste de terrain... ce sera ma spécialité...

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13 septembre 2008

Déboires à la chaîne.... (Gilgamesh)

On m'a souvent demandé si j'avais vraiment voulu avoir Jacqueline.

C'est un fait que, si j'avais pu me douter des sentiments que je lui inspirais, et qui 
transparurent à mon insu, lors de notre accident, je n'aurais pas hésité une seconde.
Malheureusement, une  naïveté certaine, couplée à un extrême manque de confiance en moi,  totalement entretenus par mon "meilleur ami" Fortran, m'ont fait rater un coche dont j'ignorais juqu'à l'existence..

Et c'est ce salopard, qui emporta la forteresse, après un long siège que je juges aujourd'hui éhonté.
J'ignore si cet empaffé est parvenu à l'enchainer à lui pour la vie.

Par contre, je sais que je lui dois également la défection de Christine.
Christine que j'adorais, et qui semblait m'aimer aussi, mais, qui, informée par ce traître des sentiments que Jacqueline semblait nourrir à mon égard, - et que décidément je paraissais être le seul à ignorer dans tout le campus-, décida, peu à peu,  de me laisser assister solitaire au triomphe de ce machiavélique dégueulasse.

Me faire perdre à la fois un amour hypothétique dont j'ignorais tout,  et un amour en pleine croissance, dont je ne connaissais que trop la lumière qu'il apportait à ma triste vie, le tout sans faire aucune vagues...
C'est science po qu'il aurait dû faire ce scélérat de Fortran. Ou l'ENA  peut être....

J'espère que Jacqueline lui a pourri la vie au delà du supportable des années durant, et qu'il aura supporté cette souffrance tout aussi longtemps, pour simplement ménager sa réputation et son image.
Car ce mec là y tenait à son image. Comme à la pension que  sa pauvre grand mère lui versait.

Tout ce qui entoure ce type de malfaisant, humains, animaux, et biens matériels
participent à leur prestige, et ne peuvent céder le terrain qu'à quelqu'un ou quelque chose de plus prestigieux encore.

Vu comme il était gaulé le sagouin...
Alors qu'elle, elle  était, si belle, si intelligente, riche, et tellement lumineuse...
je présume qu'elle a  fini par monnayer sa participation au prestige de l'infect.

Mon Dieu, faites que j'aie raison..
Faites quelle lui ait pourri la vie.. longtemps, longtemps...

Elle l'a bien fait dites vous?
Merci Mon Dieu....

Posté par valecrit à 09:00 - - Commentaires [14] - Permalien [#]
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