23 avril 2016

Participation de Fairywen

Le dernier mail

Certaines lettres sont difficiles à écrire, et surtout à envoyer... Mais parfois il faut savoir tourner la page. Il y a eu de bons moments, des moins bons aussi, du genre de ceux qui causent une peine qui aurait pu être évitée avec juste un peu de savoir-vivre. Ces derniers ont fini par l'emporter. Il ne sert parfois à rien de lutter, mieux vaut aller vers d'autres cieux, c'est moins épuisant pour le moral.

Alors adieu, donc. Tu vas continuer ta vie et moi la mienne, la Terre ne s'arrêtera pas de tourner pour autant. Dans quelques temps ne resteront que des souvenirs, et dans plus longtemps encore les amers s'effaceront au profit des plus doux.

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16 avril 2016

Participation de Fairywen

 

Quand la chance tourne

 

Bon, d’accord, à la réflexion, il était peut-être en mauvaise posture… Certes il avait réussi à s’introduire dans le palais de la Dame du Lac pour y « emprunter » les documents qu’il convoitait – « voler », quel vilain mot ! –, mais à présent, il avait une véritable meute aux trousses. Une vraie de vraie, dirigée par l’amant de la souveraine d’Avalon, un type qui lui en voulait à mort et était tout prêt à le déchiqueter à mains nues après l’avoir au minimum pendu, noyé et écartelé.

 

Heureusement encore que ce n’était pas lui qui rendait la justice en Avalon… Il espérait bien que son charme légendaire adoucirait son châtiment si jamais il se faisait prendre.

 

Le jeune homme crut bien réussir, mais au moment où il allait prendre son élan pour sauter par la fenêtre, une poigne de fer se referma sur son bras. Il tenta de se dégager, hélas ils étaient peu nombreux ceux qui parvenaient à échapper à la prise du lieutenant des de Chânais lorsqu’il mettait la main sur vous…

— Pas question, mon tout beau, susurrait d’ailleurs ce dernier. Tu ne sortiras pas d’ici avec ce qui n’est pas à toi.

Le pirate jeta un regard de regret au magnifique trois-mâts qui l’attendait au large. Il y était presque… Il lui aurait suffi d’un plongeon, certes un peu risqué, mais réalisable – surtout pour quelqu’un comme lui – quelques centaines de mètres de nage, et il aurait été sauvé. Personne ne pouvait rivaliser avec lui une fois qu’il était dans l’eau, non, personne.

 

Mais sur la terre ferme, c’était une autre histoire…

 

Néanmoins, il affronta sans ciller le regard vert du prince consort qui s’approchait, un rictus carnassier aux lèvres.

— On dirait bien que la chance t’a abandonné, Amriel…

 

Les débuts des aventures d'Amriel peuvent se lire ici et ici.

 

Quand la chance tourne

 

 

 

 

 

 

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09 avril 2016

Participation de Fairywen

 

Un moulin dans mon jardin

 

Ce matin, en ouvrant mes volets, j’ai eu une drôle de surprise… J’ai même cru que je rêvais encore, mais non.

 

Durant la nuit, un moulin à vent avait poussé au milieu du gazon.

 

Pas un gros, bien sûr – je ne risquais donc pas de voir apparaître Don Quichotte et Rossinante –, un petit, du genre des moulins vendus dans les jardineries pour décorer. Sauf que le mien avait l’air bien réel, fait en pierres, avec de jolies ailes qui tournaient. N’en étant plus à une bizarrerie près dans ma propriété, je suis sortie pour me rendre au potager, des fois que les lutins aient entendu quelque chose. Je m’accroupis à côté d’un carré de tomates et appelait doucement.

— Tomate ! Tu es là ?

Je n’attendis pas longtemps avant de voir un petit bonhomme tout de rouge vêtu arriver.

— Tiens, bonjour ! Tu es bien matinale !

— Tu sais bien que je ne suis pas du genre grasse matinée. Et sinon, tu as vu le moulin dans le gazon ?

— Oh oui, oui, je l’ai vu ! Nous étions tous là quand les nains l’ont apporté.

— Les… nains ?

— Mais oui, tu sais bien, les nains qui plantent les panneaux « défense de marcher sur la pelouse » au milieu des pelouses des squares.

— Ah, ceux-là ! Je ne savais pas qu’ils transportaient aussi des moulins.

— C’est rare, mais ça arrive. D’ailleurs, tu devrais y aller ; le meunier et la meunière sont un peu anxieux. On leur a pourtant dit qu’il n’y aurait aucun problème pour qu’ils restent, mais ils s’inquiètent.

Depuis le temps, plus rien ne m’étonnait, aussi je suis allée accueillir le meunier et la meunière. Ils étaient là, sur le pas de la porte, un sourire un peu crispé aux lèvres.

— Bienvenue dans mon jardin, les saluais-je en m’asseyant en tailleur devant eux.

— Merci de nous accueillir, sourit le meunier en se détendant visiblement.

— Puis-je savoir qui vous a parlé de mon jardin ?

Les lutins qui voyagent avec les pigeons. Ce jardin est célèbre dans le monde entier comme un paradis pour les créatures magiques.

— Lorsque notre moulin est arrivé à maturité, poursuivit la meunière, nous avons décidé de nous établir ici. Ceux de notre espèce ne sont plus très nombreux, il est de plus en plus difficile de trouver un jardin disposé à nous accueillir.

— Nous nous transformons trop souvent en décoration de jardin, déplora le meunier. Si les gens ne croient pas en nous, c’est ainsi que nous mourons.

— Ça n’arrivera pas ici, affirmai-je.

 

Depuis ce jour, toutes les créatures magiques qui passent chez moi ont du pain frais en plus des fruits et des légumes garantis sans pesticides aucuns. Quant à nous, nous trouvons tous les matins sur le pas de la porte un petit panier rempli de mini-viennoiseries au goût délicat…

 

Défi 397 du samedi 2 avril 2016

 

 

 

 

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02 avril 2016

Participation de Fairywen

Le chapeau du magicien

 

Tout le monde connaît le chapeau du magicien, celui d’où sortent colombes, lapins et autres foulards. Et si les enfants ouvrent de grands yeux émerveillés, les adultes, eux, étouffent un sourire attendri, car ils savent que tout ceci n’est qu’illusion, que le magicien n’est en réalité qu’un prestidigitateur, un illusionniste qui nous embrouille pour mieux nous détourner des « trucs » de ses tours – pour notre plus grand plaisir.

Bon.

Désolée de vous dire ça, mais une fois de plus, les adultes se trompent…

Car le chapeau du magicien est bel et bien magique, il n’a pas de double fond, pas de liaison cachée avec la table en dessous – laquelle n’a pas de trou communiquant avec le chapeau –, rien de tout cela. C’est juste un vrai chapeau magique, un chapeau que les magiciens reçoivent lorsqu’ils ont fini leur initiation et qu’ils obtiennent le droit de se faire passer pour des illusionnistes aux yeux des humains, qui, pour la plupart trouvent confortable de ne pas croire en la magie.

Mais les enfants, eux, savent, et un petit nombre d’entre eux n’oublie pas en grandissant que la magie est bien réelle, et que le chapeau du magicien n’a ni double fond ni ouverture en contact avec un trou dans la table sur lequel il est posé…

Défi 396 du samedi 26 mars 2016

 

 

 

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26 mars 2016

Participation de Fairywen

Une porte s’est ouverte

Aujourd’hui je vais vous raconter un conte de fées, un vrai conte de fées. À l’origine j’avais prévu d’inventer une nouvelle histoire merveilleuse – si toutefois mes histoires ne sont que des histoires et pas une autre réalité… –, mais samedi, en allant voir mes chevaux à l’écurie, j’ai vu un conte de fées, sous la forme d’un jeune étalon de trait et d’un ânon, ensemble dans le box à côté de celui de mon poney.

Je ne connais pas les détails de leur histoire, juste les grandes lignes. Ils reviennent tous les deux du couloir de la mort. Je ne sais pas pourquoi, je sais juste comment. Une dame s’est retrouvée chez un maquignon, elle a vu le poulain et l’a racheté. Au moment de partir, elle a vu l’ânon et il lui a fait tellement de peine qu’elle l’a acheté aussi, puis elle les a amenés tous les deux dans notre petite écurie.

Ils ne sont pas maigres – normal, ils devaient être vendus pour leur viande –, mais ils sont sales et effrayés. Leurs sabots sont bien trop longs, et l’étalon, bien que jeune, n’a presque plus de dents. Je n’ai pas fait de photos, ils font trop mal au cœur. Samedi, ils se sont laissé amadouer par un bout de pain, l’ânon étant bien plus méfiant que son compagnon. Dimanche, quand je suis retournée à l’écurie, ils étaient dehors et découvraient une merveille : un pré. Je suis restée longtemps avec eux, et si l’ânon est resté prudent, l’étalon a découvert les caresses, et j’ai vu la peur et la tristesse quitter en partie son œil si doux.

 

Je ne sais même pas s’ils ont un nom, mais vendredi 18 mars 2016, une porte s’est ouverte pour eux.

Défi 395 du samedi 19 mars 2016

 

 

 

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19 mars 2016

Participation de Fairywen

 

Un pot peut-il rapporter une fortune ?

Il existe toutes sortes de pots. Des pots en terre, d’abord, pas très solides, puisqu’ils se cassent contre les pots de fer. Pots de fer dans lesquels il ne faut pas mettre de liquide, sinon ils rouillent lamentablement. Des pots à lait, mais si l’on en croit Perrette, ça se casse comme un rien, ces choses-là. Des pots de fleurs, qui, comme leur nom l’indique, contiennent en général de jolies fleurs. Parfois on y trouve aussi des chats, allez comprendre… Des pots de chambre, qui ne contiennent pas de chambre, mais sur lesquels on ne va pas s’attarder.

Et puis il y a le pot… Oui, je sais, d’aucuns diront que c’est un chaudron, mais c’est faux. C’est un pot. Celui dans lequel arrive l’arc-en-ciel. On a dit toutes sortes de choses sur ce pot, mais tout le monde semble d’accord sur deux points : il apporte la fortune et plus on s’en approche, plus il s’éloigne. Comme je suis de nature curieuse, j’ai suivi l’arc-en-ciel un soir d’été, alors qu’un orage venait de rafraîchir l’air surchauffé. J’ai donc sellé mon cheval, et nous sommes partis au milieu des prés et des champs. Très vite, les galopades m’ont fait oublier le but de ma balade, et je n’ai plus songé qu’au plaisir de m’amuser avec ma monture. Malgré son âge, mon vieux cheval est encore terriblement joueur, et je dois bien souvent réfréner ses ardeurs pour ne pas qu’il se blesse.

Je ne sais pas combien de temps nous avons joué ainsi, mais soudain, nous y étions. Là, au pied de l’arc-en-ciel, là où personne n’arrive jamais. Nous nous sommes arrêtés, fascinés. Car au pied de l’arc-en-ciel se trouve bel et bien un pot, un pot d’où jaillissent les couleurs qui s’élancent dans le ciel. Elles naissent des doigts habiles des fées, qui peignent les rayons sortant du pot et qui les font grandir, grandir, jusqu’à ce qu’ils s’élancent dans le ciel lavé par la pluie et séché par le soleil.

Absorbée par le spectacle, j’ai failli tomber de ma selle lorsqu’une voix grave a retenti à mes côtés :

— Tu n’essaies pas de prendre le pot ?

J’ai répondu la première chose qui me passait par la tête en voyant le cavalier qui s’était matérialisé sous l’arc-en-ciel.

— Si je le prends, il n’y aura plus d’arc-en-ciel.

Le cavalier a souri, a tendu la main et a pris un petit morceau scintillant des sept couleurs peintes par les fées avant de me le tendre.

— Tu as trouvé le trésor que garde l’arc-en-ciel.

Puis soudain, plus rien : plus de pot, plus de fées, plus de cavalier. Juste l’arc-en-ciel dans le lointain et autour de mon cou, un pendentif en forme de goutte brillant des sept couleurs qui s’étalaient dans le ciel et une bienfaisante paix dans mon cœur.

Nous sommes rentrés tranquillement, au pas dansant de mon cheval, pendant que s’épanouissait en moi le trésor de l’arc-en-ciel.

 

Ah, vous voulez connaître le secret que gardent les fées et le cavalier de l’arc-en-ciel ? C’est un secret qui ne se partage pas, chacun doit le trouver. Je peux simplement vous dire que si le pot de l’arc-en-ciel garde une fortune, elle n’est composée ni d’or ni d’argent…

Défi 394 du samedi 12 mars 2016

 

 

 

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12 mars 2016

Participation de Fairywen

 

L’heure du thé

 

Intrigué, le jeune homme tournait autour de l’étrange composition à l’abri dans une étagère transparente. Sur un tapis de mousse artificielle était posé un service à thé des plus kitsch : une théière en forme de maison au toit de chaume et six tasses assorties sur lesquelles avaient été posés de petits couvercles figurant une toiture. Il sursauta d’un air coupable en entendant un rire cristallin dans son dos :

— Intrigué ?

— Il faut dire que ce n’est pas euh… banal.

— Très kitsch, n’est-ce pas ?

— Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, se défendit-il.

— Ne t’en fais pas, j’ai l’habitude. J’ai ce service à thé depuis que je suis toute petite, et j’y tiens beaucoup. Il ne me rappelle que de bons souvenirs.

— C’est le plus important, alors.

Le sourire qui illumina le visage de son hôtesse réchauffa inexplicablement le cœur du jeune homme. Tombé en panne de moto quelques kilomètres plus loin, dans une région où visiblement il n’y avait aucun réseau, il avait poussé sa machine sur la route alors que la nuit tombait, jusqu’à ce qu’il voit une lanterne se balancer sur le porche d’une maison isolée. Peu désireux de passer la nuit en forêt, il avait décidé de sonner à la porte. Une frêle jeune femme lui avait ouvert, l’invitant à mettre sa moto à l’abri dans la grange et à le rejoindre à l’intérieur. Peu habitué à une confiance aussi spontanée, il avait obtempéré. Son étonnement avait grandi en constatant qu’elle vivait seule au milieu de nulle part. Lorsqu’il avait évoqué à mots couverts les dangers encourus, elle avait simplement ri, puis lui avait proposé de l’aider à préparer le repas.

De fait, il avait passé une merveilleuse soirée, à parler de tout et de rien, à rire et à s’amuser. À présent, allongé sur le lit de la chambre d’amis, il réalisait qu’il lui avait tout dit de lui alors qu’il ne savait rien d’elle. Curieusement, cela ne le dérangeait pas, lui d’ordinaire si secret sur son douloureux passé. Pour la première fois depuis très longtemps, il se sentait en paix avec lui-même. Il ne cherchait même pas à comprendre ce lancinant besoin de revoir l’étrange service à thé. Avant de réaliser ce qu’il faisait, il était agenouillé devant la vitrine.

 

Et il voyait…

 

Il voyait que la mousse artificielle avait fait place à de la vraie mousse. Que la vitrine était devenue une forêt, la théière et les tasses des maisons, d’où sortaient de malicieux petits gnomes. Une odeur de pain qui cuisait flottait dans l’air, accompagné des arômes d’un délicieux ragoût. Des enfants jouaient à cache-cache entre les buissons, des papillons voletaient de-ci, de-là, de minuscules chatons galopaient entre les jambes de tout le monde, tandis que des licornes multicolores se promenaient dans le sous-bois.

Fasciné, il n’entendit pas la porte du salon s’ouvrir et tressaillit lorsque le rire cristallin s’éleva à nouveau :

— On dirait que mon service à thé t’hypnotise.

— Ce n’est pas juste un service à thé, répondit-il en se retournant, c’est…

Sa voix mourut sur ses lèvres quand il vit les ailes irisées qui battaient doucement dans le dos de son hôtesse.

— Mais tu le sais, n’est-ce pas ? ajouta-t-il doucement.

Pour toute réponse, elle lui tendit la main, une main qu’il prit sans se poser de questions.

 

Il ne jeta pas un regard en arrière lorsqu’ils franchirent le voile qui les séparait de Faërie…

Illustration défi 393 du samedi 5 mars 2016

 

 

 

 

 

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05 mars 2016

Participation de Fairywen

De la vitesse d’un métronome…

Un métronome est un instrument qui donne un signal audible ou visuel permettant d’indiquer un tempo, c’est-à-dire la vitesse à laquelle doit être jouée une musique. Un métronome est précis, car il repose sur une mécanique sophistiquée, qu’elle soit à ressort ou électronique.

 

Soit.

 

Si je suis d’accord en ce qui concerne la première phrase, je ne le suis pas du tout en ce qui concerne la seconde.

 

Car elle est complètement, totalement, irrémédiablement fausse.

 

Ce qui permet d’indiquer le tempo, ce sont les lutins du métronome, bien évidemment. Il en existe plusieurs familles selon la vitesse demandée.

Nous avons tout d’abord la famille Grave, qui contrôle un rythme inférieur à quarante pulsations par minute. Une famille où bien entendu tout le monde se déplace lentement, en arborant un air grave et concentré. On ne rit clairement pas beaucoup dans cette famille, mais bon, certaines musiques ne prêtent pas non plus à rire.

Puis vient la famille Largo-Larghetto, plus rapide, entre quarante et soixante pulsations par minute. Une famille aux pas larges et plus décidés.

Ensuite la famille Lento-Adagio, entre soixante et quatre-vingts pulsations par minute. Ce n’est pas encore la folie, mais on s’approche tout doucement d’un bon pas de marche.

La famille Andante-Adantino, qui, elle marche d’un bon pas, au point qu’elle est parfois difficile à suivre. Il faut dire qu’on va de quatre-vingts à cent-huit pulsations par minute, vous vous rendez compte ?

La famille Moderato, qui, avec des pulsations allant de cent huit à cent vingt pulsations par minute, commence à trottiner. Il faut être en forme pour ne pas se laisser distancer lorsque le tempo dure !

La famille Allegretto-Allegro, qui sautille gaiement sur des pulsations de cent vingt à cent soixante-huit pulsations par minute. Non sportifs s’abstenir, vous resteriez sur le carreau…

La famille Presto, qui va vous laisser sur place si vous ne parvenez pas à suivre son rythme effréné de soixante-huit à deux cents pulsations pas minute. Oui, vous avez bien, lu deux cents ! Ouf, rien que de l’écrire, je me sens fatiguée…

Et enfin la dernière famille, la famille Prestissimo, qui va si vite – entre deux cents et deux cent huit pulsations par minutes – que les spécialistes en lutinoligie ne connaissent pas leur véritable apparence. Pourtant, ils ont essayé de les suivre, mais… impossible de tenir leur rythme !

 

Voilà, vous savez tout, à présent, plus d’excuses si votre métronome ne fonctionne pas ! Non, la mécanique n’est pas rouillée, non, un composant électronique n’a pas lâché ! Vos lutins sont tout simplement en grève.

 

N’oublions pas que ce sont avant tout des mélomanes qui n’aiment pas les fausses notes…

Défi 392 du samedi 27 février 2016

 

 

 

 

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27 février 2016

Participation de Fairywen

Un éléphant, ça trompe énormément

 

Un éléphant

Ça trompe énormément

Dit-on

Dans un dicton.

 

Mais pourquoi dit-on

Qu’un éléphant

Ça trompe énormément ?

 

Parce que voyez-vous,

C’est vrai, mais fou…

 

Un éléphant,

Ça trompe énormément…

 

Entendez-vous la musique

Dans la p’tite boutique

De porcelaines cubiques ?

C’est l’éléphant

Qui joue d’un instrument

Car il a remplacé

Son nez

Par un saxophone à vent !

 

Voyez-vous ?

Entendez-vous ?

Pas du tout ?

C’est fou…

 

Vraiment,

Un éléphant,

Ça trompe énormément…

 

Défi 391 du samedi 20 février 2016

 

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20 février 2016

Participation de Fairywen

Le vent de l’oubli

 

Le loup entra en trottinant par la porte à moitié arrachée de ses gonds. C’était un jeune animal, fureteur et joueur, qui aimait partir en exploration seul sur le territoire de la meute. Cela lui valait régulièrement des remontrances de la part de l’Alpha, il promettait toujours de ne plus recommencer, mais sa curiosité finissait toujours par reprendre le dessus, et il reprenait ses investigations. Au fil du temps, les réprimandes du couple dominant s’étaient adoucies pour devenir des gronderies de pure forme. Personne ne pouvait en vouloir au jeune loup, si gentil et si plein de joie de vivre. La meute avait appris à composer avec l’éternel louveteau qu’il promettait de devenir.

La langue pendant hors de sa gueule, le loup parcourait les pièces que les vents avaient emplies de sable. Ce n’était pas la première fois qu’il venait dans cet étrange endroit depuis lequel on ne voyait pas le ciel. Il ne savait pas pourquoi il le fascinait tellement, mais il ne pouvait s’empêcher de s’y intéresser. Quelle espèce animale pouvait être heureuse d’être ainsi enfermée dans cette drôle de tanière qui, il le voyait bien, constituait un piège mortel en cas d’attaque, car elle était dépourvue de tout moyen de fuite ? Il avait une fois essayé d’entrer par une autre ouverture située un peu plus haut que le sol, mais il s’était cruellement blessé lorsque celle-ci l’avait mordue de ses dents coupantes. Le jeune loup n’avait pas compris comment cela était possible, surtout que la trouée à travers laquelle il avait voulu sauter, en plus de ne lui avoir envoyé aucun message de menace, était restée parfaitement immobile après qu’il fut retombé sur le sol en glapissant de douleur.

Depuis, il n’entrait plus que par le plus grand des orifices pour vagabonder dans ce drôle de terrier. Les légendes de la meute disaient qu’autrefois, cet endroit avait été habité par une espèce aujourd’hui disparue, une espèce qui portait le nom d’« hommes ». Le loup eut un frisson de frayeur à l’évocation de ce nom diabolique. Les légendes disaient que ces « hommes » étaient les membres d’une espèce cruelle, qui détruisaient tout, la terre, l’air, le sol, les autres espèces animales… Une espèce qui ne respectait rien, pas même ses propres membres, puisqu’entre eux ils se tuaient et se torturaient pour des raisons que le loup ne parvenait pas à comprendre tant elles étaient éloignées de ses conceptions de la vie.

 

Jusqu’au jour où la Terre s’était mise en colère. Les légendes disaient qu’elle avait déclenché des catastrophes naturelles en série, qu’elle avait pris possession de l’esprit des animaux les plus dangereux comme de celui des plus inoffensifs, et que l’enfer s’était déchaîné autour des « hommes ». En quelques mois à peine, leur espèce avait complètement disparu de la surface de la planète.

Et la Terre avait commencé à guérir, lentement, effaçant inexorablement la trace de ceux qui l’avaient tant violée et blessée. Les « hommes » étaient peu à peu devenus une légende horrifique dans le règne animal, et même cette légende avait tendance à s’évanouir dans le néant de l’oubli au fur et à mesure que les dernières traces de leur bref, mais dévastateur passage sur Terre disparaissaient.

 

Le jeune loup quitta la maison en ruines en bondissant gaiement. Il était certes un explorateur impénitent, mais lorsque retentissait le chant appelant à la chasse, plus rien d’autre ne comptait que la joie de courir avec la meute.

 

Il ne se retourna pas lorsque le vent se mit à tourbillonner et qu’une nouvelle couche de sable enfouit encore un peu plus l’un des derniers vestiges des « hommes ».

Défi 390 du samedi 13 février 2016

 

 

 

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