Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 050 371
Derniers commentaires
Archives
10 mars 2018

DANS LA RÉGION (Emma)

 

Un drame conjugal endeuille la commune de Vieilleville où la famille M. est honorablement connue. Dans la soirée de jeudi, Daniel M. surveillant pénitentiaire, a étranglé son épouse Pauline, au prétexte qu'elle avait caché la télécommande. Effondré, l'homme a déclaré aux enquêteurs qu'il avait perdu la tête parce qu'elle voulait regarder "Dynastie" un soir de demi-finale.

 

Publicité
3 mars 2018

Participation d'Emma

Spéciale dédicace pour Joe le troubadour.

24 février 2018

Les feuilles mortes (Emma)

 

Mon dieu, mon dieu, elles sont toujours là, les banquettes en moleskine, un peu moins rutilantes, un peu plus avachies, mais il est toujours là, en son jus, le bistrot de Pierrot.
Et Pierrot lui-même est encore là, moins fringant qu'au temps de la photo en sa gloire au-dessus du comptoir, et nettement moins tonitruant.           

François l'interpellait avec insolence, en ces jours de jeunesse, en ces jours d'insouciance : ho là tavernier ! ou encore : pourrais-tu mettre un peu plus de margarine ?
Ils atterrissaient souvent là à la fin des cours, entre chien et loup, après de longues déambulations dans les rues, (est-ce que réellement il pleuvait toujours ?)  
L'un qui aimait, et l'autre non.
Les pavés luisaient doucement
et ils croisaient la lune dans chaque flaque.
D'une fenêtre là-haut un saxo bluesait,
il a dit : "te rends-tu compte ?
te rends-tu compte qu'on a vingt ans ?" 

Deux écorchés, ivres de musique et de mots, tendres et vulnérables ! Elle jouait les futiles, et lui l'artiste maudit.
Il était arrogant, agressif, mais la nuit écrivait des lettres déchirantes : Unique, disait-il, toutes les fois que je te quitte, je maudis le dilettante cynique et vaniteux que je joue, mais un jour, je t'enseignerai la ferveur".
Parfois, quand il n'y avait pas d'autre client, sur le vieux piano au fond du bistrot, plus habitué à résonner des gaillardes chansons estudiantines, il jouait Grieg, Chopin ou Kosma… Comme un dieu.
Oh je voudrais tant que tu te souviennes des jours anciens où nous étions heureux… 

Mon dieu, c'est là, sur cette banquette de moleskine miteuse, qu'elle a passé les meilleurs moments de sa jeunesse. Et elle ne le savait pas !
Te souviens-tu, Pierrot ?
Mais Pierrot ne se souvient pas, il a même oublié qu'ils se tutoyaient. Il en a tellement vu, des gamins, sur ses banquettes !
Non, il ne se souvient pas de François, ni de la moto qui a tué dans un lacet de montagne l'un des écrivains les plus prometteurs de sa génération.

 

23 décembre 2017

Une petite fantaisie pour fêter Noël ? (Emma)

2 décembre 2017

Les branches du prunier (Emma) (48)

 

C'est un paravent, sombre et patiné, chargé d'ans et d'histoires ; sur ses panneaux de soie on voit, dans un paysage de forêt sur ciel rouge, une femme en kimono blanc dont les longs, très longs cheveux s'enroulent autour d'une montagne, face à un dragon à la gueule grande ouverte. 

Son créateur, l'artiste Nguyen Quang Trân, était spécialisé en chinoiseries parsemées de poèmes nippons, pour plaire à sa riche clientèle plus cosmopolite que cultivée. Il a représenté sur les panneaux du paravent la-femme-changée-en-pierre-pour-avoir-sans-le-savoir-épousé-son-frère, d'après le célèbre conte : Hon Vong Phu [1] 

Il a en fait réalisé trois paravents, pratiquement identiques, pour le très respectable  Maitre Dao Dang Duong.
Le premier était destiné à sa vénérable mère, le second à son honorable épouse, et le troisième à son nuage de miel, Lulu la Nantaise, qui déployait alors son art au Lotus bleu

Dans les jeunes herbes
Le vieux saule
Oublie ses racines.
 

Au lotus bleu, le paravent de la montagne fut le décor flamboyant de somptueuses mises en scène. 

Au parfum des fleurs
Je ne montre que mon dos -
Changement de robe.
 

Plus tard, il servit à  Lulu à "cacher son fourbi"  quand, l'heure de la retraite ayant sonné,  elle se mit à son compte  aux  volets rouges[2]

Chaque fleur qui tombe
Les fait vieillir davantage
Les branches de prunier !
 

Hélas survinrent les événements que  vous savez. 

Rien ne dit
Dans le chant de la cigale
Qu’elle est près de sa fin.
 

Lulu disparut dans la tourmente, le paravent fut volé puis  revolé à son voleur, pour réapparaître, dix ans plus tard, dans une brocante, et depuis compléter son  honorable CV à des fins lucratives, au gré des modes.

Le voleur
M’a tout emporté, sauf
La lune qui était à ma fenêtre.


- Venez voir, chers amis, la merveille que Charles Edouard m'a offerte pour nos noces d'or…
Selon l'antiquaire, il a appartenu à Puyi, vous savez, le dernier empereur de Chine…
 Mathilde ajoute, avec un petit rire modeste et charmant :

- mais je n'ai pas pu le vérifier… 

Un rayon de soleil qui danse semble faire ricaner le dragon. 

Quand les pruniers fleurissent
Les belles du bordel
Achètent des ceintures.

haikus de Yosa Buson, Chiyo-Ni,  Matsuo Bashõ , Ryokan, Chiyo-Ni


[1] Hon Vong Phu : La Montagne De La Femme Qui Attend Son Mari

[2] une p'tite taule de Biénoa pas très loin de Saigon...

 

 

em

 

Publicité
28 octobre 2017

Participation d'Emma

 

Emma nous offre une prise de vue à travers l'œilleton de son kaléidoscope :

 

Admirez la synchronisation avec la musique

 

8 juillet 2017

Participation d'Emma

clepsydre 36

1 juillet 2017

Participation d'Emma

24 juin 2017

Participation d'Emma

Etends la main, ma douce, Esquisse

17 juin 2017

Participation d'Emma

27 mai 2017

Participation d'Emma

a

17 décembre 2016

Participation d'Emma

En attendant Igor

(Peinture de Taylor Campbell)

 

em

La pièce, où le rouge sombre domine (tapis, grande banquette à gauche, lourdes tentures à franges encadrant la fenêtre du fond), respire le confort cossu. Des napperons blancs probablement faits main, posés sur le guéridon au centre, et le haut bahut sur la droite, cassent joliment la sévérité du décor. On voit luire çà et là dans la pénombre des objets de cuivre. Au-dessus du bahut on devine un grand tableau représentant semble-t-il une scène de bataille.
Par la haute fenêtre, qui diffuse une lumière froide, on aperçoit un paysage flou de collines boisées dans les tons gris bleu.

Irina et Elena  sont à la fenêtre. Ania est assise sur un fauteuil bas, devant le feu de bois. Elle tricote. De gros écheveaux de laine multicolores dépassent du panier posé sur un petit banc couvert de velours sombre.

- Irina. Elena, très chère, crois- tu qu'il viendra ?
- Elena. Il viendra. Il vient toujours.
- Irina. Voilà qu'il pleut.
- Elena. La pluie, encore, et mon âme est si grise...
- Ania. Musset ? ou Barkrief ?
- Elena. Barkief, odes à l'absente.
- Irina. Je voudrais qu'il soit là.
- Ania. Qu'il vienne, aujourd'hui ou demain, qu'importe, il viendra.
- Irina. (vivement) Tu en parles à ton aise, tu ne l'aimes pas, avoue…
- Ania. Et toi, l'aimes-tu ?
- Irina. (rêveusement). Je le revois encore, la première fois qu'il est venu… Le  petit bois était jaune de jonquilles, il en avait cueilli une pleine brassée.
- Elena. Je les ai mises dans le gros pot de grès, sur le bureau de père ; on aurait dit qu'il souriait dans son cadre d'argent.
- Ania. Sourire ? Père ? L'avez-vous  jamais vu sourire ? Une seule fois ?
- Irina. Alors c'était le soleil des jonquilles qui dansait sur le verre du portrait.
- Elena. En octobre il a amené des cèpes, les plus ronds, ceux du vallon derrière les bouleaux.
- Ania. Nous aurions dû peut-être le convier à les manger avec nous. C'eût été la moindre des choses, c'eût été élégant. Rappelez-vous la somptueuse omelette arrosée de cidre nouveau ! Ah quel diner de roi ! Oui nous aurions dû…
- Irina. Il aura été blessé par notre ingratitude, peut-être ne viendra-t-il plus…Il aura cru sans doute, que nous faisions peu de cas de son présent…Je ne peux le croire, il faut qu'il vienne, il ne peut pas me laisser...
- Ania. Te laisser ? Et moi donc, ne crois-tu pas que j'ai besoin qu'il vienne ?
- Elena. Il a promis, il doit passer avant la Sainte Catherine.

Elle pose son front sur la fenêtre ; son haleine fait un rond de buée sur la vitre. Elle resserre son châle sur ses frêles épaules.
Irina esquisse un geste vers elle, se reprend, et ajuste une mèche blanche échappée de son chignon.

Ania pose son tricot :

- Il sait qu'il faut bouger ces rosiers avant le froid, donc il viendra. Igor, c'est le jardinier le plus consciencieux que nous ayons jamais eu, depuis le vieux Paul, l'ordonnance de père.
Et savez- vous ? Nous lui ferons goûter le vin d'airelles ! 

 

---------------------

Pour rester dans l'ambiance... clic

8 octobre 2016

Participation d'Emma

17 septembre 2016

Eureka ! (Emma)

20 août 2016

Histoire phonétique (Emma)

4 juin 2016

Frou frou (Emma)

 

Marceline, c'est moi, ta petite Camille,
que tu appelles "ma douce".
Je te trouve fort jolie, aujourd’hui, avec ta "petite laine".

Vers quel monde englouti plonge ton regard vide ?
Quand parfois tu souris,  en m'appelant "madame",
je me prends d’espérer :
peut-être qu'en déblayant tous ces gravats qui bloquent le passage vers  ton âme,
tu vas soudain surgir :
"Coucou je t'ai bien eue, j'étais là-haut cachée, tout au fond du grenier."

 Et quand le vieux Socrate vient soulever ta main, de sa truffe fidèle,
tes doigts, sur le poil doux savent encore la caresse.
Tu n'es pas si loin, dis, tu t'es juste absentée ?

Tu tournes les pages du livre de photos que je t'ai apporté.
Te voilà en mariée…
Et lui, là, cet étranger, il était ta chaleur, et tu étais sa flamme.

Encore cette musique censée sans doute stimuler la mémoire …
Frou frou, frou frou par son jupon la femme
Frou frou, frou frou, de l'homme trouble l'âme.

Si tu étais ici, Marceline chérie,
cela te ferait rire, toi que j'entends encore chanter
en m'apprenant les pas du rock and roll :
One, two, three o'clock, four o'clock, rock,
Five, six, seven o'clock, eight o'clock, rock…

Marceline, je t'en prie, ne me laisse pas seule frissonner au soleil… 

 

28 mai 2016

coeur brisé (Emma)

Ma dame de coeur.
Elle dit :
  “Un petit cœur qui bat, vous pouvez l’arrêter, le réparer bien comme il faut, et puis il repart…
Elle a fondé Mécénat Chirurgie Cardiaque.
C’est la dame de coeur.
Elle et ses équipes ont réparé 1500 petits coeurs du monde qui rêvaient de devenir des as du ballon rond, ou simplement de vivre.

21 mai 2016

Participation d'Emma

2 avril 2016

Participation d'Emma

12 mars 2016

Participation d'Emma

kitsch

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 > >>
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité