Cinderela a une petite soif... (Cinderela)
Le
paysage s'étend à perte de vue. Désertique. Aride. Le sol est tellement
brûlé que sa surface est dure et calcinée. On pourrait y faire cuire un
oeuf au plat. A supposer qu'un oeuf arrive à survivre ici sans être
instantanément transformé en paquet de Mouchelinde déshydratée.
Deux
silhouettes titubent à l'horizon. La petite vampirounette est tellement
obnubilée par la soif qu'elle en a des hallucinations. Elle imagine
qu'elle est dans une oasis, qu'elle boit tout son soûl à une source
fraîche à l'ombre d'un palmier. Sauf que l'eau de la source n'est pas
cristalline et pure mais rouge et épaisse. Ce n'est pas de l'eau
d'ailleurs. Les vampirounettes carburent plutôt aux globules rouges.
Peu à peu l'épuisement l'engourdit. Elle n'est déjà plus capable de
voler et doit marcher sur deux pattes. Et seule son affection pour son
compagnon l'empêche de le mordre.
Le chat, justement, n'est pas en
meilleur état. Il lui semble que le sang dans ses veines n'est plus
qu'un magma informe. Sa gorge est parcheminée et le brûle comme s'il
avait bu tous les feux de l'enfer. Pas tous en fait. Les autres feux se
battent sous son crâne et obscurcissent sa vision qui devient toute
rouge.
La soif. Cette brûlure. La soif... La brûlure... ROUGE.
Un
bruit de vaisselle retentit brutalement. Soudain, le chat et la
vampirounette se rendent compte qu'ils se sont endormis dans le canapé
en regardant La Libellule du désert. Ils
se précipitent tous les deux dans l'évier et ouvrent le robinet en
grand en avalant de grosses goulées et en éclaboussant tout autour. La
cigale va encore s'énerver...
Le dialogue telescopé (Cinderela)
- De toute façon, Cindy, on se voit là-bas ?
- C'est toujours mieux qu'aux répétitions de la déesse, quelle bêcheuse !
- C'est sûr, faut pas l'inviter celle-là... Mais ne t'inquiète pas, elle ne viendra pas. Zeus m'a appelée : il est parti au cinéma avec sa copine. Tu savais pas ?
- Didi... moi jouer...
- Vas-y bébé, vite ! Après on s'en va : mon sèche-cheveux m'a lâchée ce matin, je sais pas comment je vais faire.
- C'est sûr qu'avec ce temps, c'est pas facile : il fait sec, il fait froid.
- Ah ben c'est ça. Impossible de me peigner correctement le matin. En plus, je suis vénère parce que je croyais que c'était neuf et ce sale machin a l'air d'avoir trente ans.
- C'est des choses auxquelles il faut penser quand on a les cheveux longs..
- Ce matin, y'a un fournisseur, une raye-moquette (rires) et un client qui sont venus, et à cause du sèche-cheveux, je les ai oubliés : je suis arrivée une heure en retard.
- Ah oui, l'excuse.
- Le mot clef à la fourmilière c'est "faut valider valider valider". Je vais quand même pas valider mon sèche-cheveux, non ? Et puis la rayeuse de moquette, je sais pas si elle les a regardés, ses cheveux, mais c'est quoi ces trucs ?
- Ils t'ont fait des réflexions ?
- Ben nan genre "y'a ça tu vois Cindy, je comprends pas que tu sois pas là gna gna gna"... J'aimerais bien le voir, le fournisseur, s'il doit galérer 2 heures le matin pour se faire une mise en plis !
- Et tu as fait quoi ?
- Je lui ai dit. Il m'a répondu "le sèche-cheveux je maîtrise pas mais je maîtrise mieux que la finance". Il m'a tuée de rire au moins quatre heures... Et toi ton nouveau projet au boulot ?
- Ca a foiré parce que je suis moins dispo depuis que Nat va à l'école. J'étais choquée aussi quand j'ai appris qu'un morveux de 20 ans a pris ma place.
- Tu es partie 3 mois...
- Ah oui, effectivement mais je pensais que c'était plus clair que ça quand on t'annonce "vous allez diriger notre plus gros projet".
- C'est pas terrible...
- Putain, ça va pas, quoi... !!
- Didi, la dame dire gros mot ?
- Maman moi je veux rentrer !
- La petite a faim. Prépare toi ma chérie... Oh ça y est bon ben j'm'en vais.
- On se revoit samedi prochain ?
- Sûr, bisous Cindy. A bientôt Lila.
Défi 53 (Cinderela)
Depuis que l'on est rentré de vacances, Chat-Limar n'a pas l'air d'aller bien. Ca ressemble à une bonne vieille déprime, en pire.
J'ai essayé de lui parler :
- Ben alors mon chat, qu'est-ce qui ne va pas ?
- Tout !
- Tu as envie de faire quelque chose ?
- Rien...
Nous
voilà bien avancé. En désespoir de cause, je l'ai emmené chez le
vétérinaire. Quand j'ai récupéré le chat, je lui ai demandé ce qui
n'allait pas (au véto, pas au chat). L'homme de l'art a pris un air
docte, a chaussé ses lunettes et m'a dit :
- C'est une grossesse nerveuse.
- Chez un mâle ??????
Ca
alors, je savais que la science faisait des progrès, mais pas à ce
point. Il se trouve qu'un charmant vieux monsieur qui habite plus haut
dans ma rue se trouve être psychologue à la retraite. Je lui ai donc
expliqué mon problème et il a accepté d'ausculter mon chat.
Voici le récit par le minet contrarié :
- Alors il m'a dit : inchtallez vous ichi et détendez-vous. Il m'a demandé de m'imachiner dans un chendroit confortable.
- Le jardin ?
- Non la couette. Et de choichir mon chactivité préférée.
- Dormir.
- Nan, MANGER !!!!
- Et ?
- Il m'a demandé de lui raconter un chouvenir particulièrement plaisant...
- Les chuchettes à la chouris ?
- Che chais même plus quel goût cha a depuis que TU M'AS MIS AU REGIME !!!!! (sanglots déchirants)
-
En même temps, euh, là tout de suite, impromptu, je reviens juste de
chez le marchand avec un énorme sac de chuchettes à la chouris, tu en
veux une ? A la réflexion, prends-en plutôt deux ! Tiens, et une
troisième pour la route...
Ndlr :
avant que l'on m'accuse d'être une mère à chat indigne, je tiens à
préciser que Chat-Limar, qui devrait faire dans les 4 kg max vue sa
taille, s'approche allègrement des 6 kg. Mais oui. Ceci expliquant le
régime...
C'est qui qui ? (Cinderela)
Le
samedi, soit c'est garderie, soit c'est raviolis, voire les deux. Or ce
samedi-ci, Anna et Lila sont en voyage, donc je suis "libre". Pendant
que Chat-Limar s'ennuie, j'ai décidé de nettoyer vite fait ma salle de
bain avant d'aller faire du shopping.
J'étais en train de vider la moitié de la bouteille de Javelif dans la baignoire quand BOING ! un grand nuage de fumée jaune et piquante est sorti de la bouteille et j'ai entendu un cri de joie :
- Tadammmm !!!! C'est qui qui ?Pendant
que je retournais la bouteille dans tous les sens en me demandant où la
mention "farces et attrapes" était notée, un espèce de lutin mauve
était en train de faire du trapèze sur le tuyau de la douche en
s'exclamant :
- Ohé du bateau ! Je répète : c'est qui qui ?
- Qu'est-ce que c'est que ce bazar ?
-
Non mais soyez polie ma ptite dame ! Ici c'est le grand génie
Ziphy-Génie, génie à tout faire pour votre service. Alors c'est qui qui
?
- J'ai besoin de rien.
- Trop taaaaaard, je suis là ! C'est qui qui ?
- J'ai déjà donné.
- Menteuse. C'est qui qui ?
- J'ai pas le temps.
- M'en fiche. C'est qui qui ?
J'attrape le génie par son bonnet pointu et j'essaie de le remettre manu-militari dans la bouteille.
- Chat-Limar ! Viens voir : j'ai trouvé une souris qui parle !!!!
-
On se calme... OK puisque c'est comme ça, je vous fais une faveur : je
vous offre 4 voeux, 2 gentils et 2 "moins gentils". C'est qui qui ?
- C'est pas 3 voeux d'habitude ?
- Elle m'énerve... nan, je te dis que c'est 4 voeux pour cette fois et je ne m'en irai pas avant. C'est qui qui ?
-
Désolée mais je ne suis pas intéressée : vous allez déformer mes propos
et quoi que je fasse, ça va se transformer en plan loose.
- ...
- Ben oui, cékiki Ziphy je ne sais quoi, on est au XXIème siècle ici et on a la télé : les génies, on sait ce que c'est.
- Che peux le manger, dis cheuplé Chinedy ?
- Ma foi...
- Allez, soyez sympa quoi : 4 voeux, c'est quand même pas la mer à boire. Alors, c'est qui qui ?
- Premièrement : je veux que tu arrêtes de dire "c'est qui qui".
- Ma ptite dame, c'est comme si c'était fait. Alors, c'est biiiiiiip ?
Le génie s'arrête interloqué. Il reprend :
- C'est biiiip ?
-
Mais ça marche ! Et un voeu gentil. Ensuite : je veux que tu retournes
dans la bouteille et que tu disparaisses pour toujours. On va dire un
gentil et un "moins gentil".
Le génie ouvre la bouche pour dire quelque chose :
- Et je veux que tu fasses tout ça en silence !!! Hop, un "moins gentil" pour la route.
BOING ! Le génie disparaît.
- Trop forte ! dis le chat. C'est qui qui ?
Je
le menace avec la bouteille de Javelif. Il part de la salle de bain en
poussant des chats-moi retentissants. Il faudra que je pense à changer
de marque de produit nettoyant...
Il en vient encore, c'est pour du beurre, mais on est dimanche, alors, certains mettent bien du beurre sur les croissants
"Cicéron, ce n'est pas carré", se dit-elle en terminant rapidement un gâteau vite fait et bon. "Wagner ou fromage en apéritif ?" C'est une question aussi essentielle que "quelle est la femelle du crapaud" et il faudra y répondre avant l'arrivée de la femme avec poil sur le ventre qu'elle a invité à déjeuner.
Son mari n'est pas rentré, à quoi servent les hommes s'ils sont absents lorsqu'il y a de l'eau dans la cave et qu'il continue à pleuvoir ? Heureusement que la bouteille avait du culot et que ça lui a permis de surnager car dehors, les perpendiculaires et parallèles sont aussi floues à travers les rideaux pour fenêtres arrondies que les tripotages de la politique vers 40°5 de fièvre.
Même si elle est en retard pour le défi n°50, elle écrit tôt aujourd'hui et elle n'est pas touchée (heureusement) par la maladie du blog-en-bois.
Cinderela
Le defi de Cinderela
Donc : un fond orange, des bavures vertes un peu partout et c'est une... CIGALE (sisisi, regardez bien : la bouche,
les deux yeux et les antennes sur la tête) ! Eh oui, en orange et vert (ce
que c'est que la coquetterie), comme ça urgeait sérieusement entre deux commandes de
miellat, elle a ébousiné son stylo folichon sur un post-it ce qui a tarmacadamisé une partie de la surface en drageonnant les vétilles et hop : un japonnage d'autoportrait bolchévisé !!!
Ndlr : dites,
m'sieurs-dames des défis, vous l'avez acheté où votre dictionnaire, hein
???
Défi de Cinderela
Samedi
midi. Pas de Lila-sitting aujourd'hui, Anna est en vacances. J'ai donc
passé une matinée tranquille et sur la fin de cette matinée, justement, je suis allée chercher le courrier. Je tiens encore la lettre à la main quand Kant franchit la
porte de la maison. Je me jette à son cou :
- Les
fleurs hier plus cette lettre aujourd'hui... vraiment c'est trooooop, jamais je ne me serais attendue à tout ça !!!!
(Ndlr : l'histoire des fleurs est racontée
chez les Equipières)
Kant sourit.
- Je t'ai envoyé une lettre Cindy ?
- Oh oui et elle est vraiment vraiment très romantique.
- Je peux voir, s'il te plaît ?
- Bien sûr.
Kant commence à lire la lettre.
- Dis-moi Cindy, il n'y a rien qui te choque dans cette lettre ?
- Non pourquoi ?
- La demande en mariage par exemple...
- Et alors ? demandai-je, très étonnée. Tu ne m'aimes pas ?
- Si bien sûr.
- Et donc tu ne veux pas te marier avec moi ?
- On est déjà mariés. Ensemble. Au cas où tu ne t'en souviendrais pas...
- Ca n'empêche pas !!!
Kant est maintenant franchement hilare.
- Cindy... comment dire ? Tu as vu à qui la lettre est adressée ?
Je reprends la lettre : "Mon cher Charles".
- Ah euh oui... j'ai cru que c'était l'émotion ?
- Emotion ou pas, répond Kant qui n'arrive plus à garder son sérieux,
rien ni personne ne pourra m'obliger à signer une lettre "Charlotte".
- Tant pis, ai-je soupiré avec fatalité. C'était pourtant une si jolie lettre...