Un quarteron d'amoureux en goguette (Cavalier)
« Galer n’est pas jouer ! … Ha, souvenirs, souvenirs : Mi souviens bien, com' ça l'est loin. »
Cinq années de mariage déjà, et un couple d’amis. Avec une grande attirance réciproque pour deux d’entre nous quatre. Du "pourquoi pas si ça leur fait plaisir ...", pour les deux autres, une beauté des îles et un nantais si terne. Samedi soir, un dîner arrosé puis une partie de tarot ennuyeuse.
Cette nuit, nous sauterons le pas - la première fois pour nous. Hugo reste chez moi avec mon épouse. Et moi, le petit nantais un peu anxieux, je m’éclipse vers leur appartement au bras de Suzie, son ange inaccessible, belle comme une vahiné, jolie comme un cœur. Bientôt, nous dansons nus tous les deux. Elle rit à chaque fois qu’elle se regarde au fond de mes yeux.
Elle m’offre ses lèvres. Je résiste. Timidité ? Désir de contrôler la situation ? Peur de me lancer ? Soudain je pense à nos tendres moitiés qui ne lisent pas Victor Hugo. Alors, je la jette sur le divan. "Prends-moi, dis-moi des mots sauvages ! " Avec cet accent-là ces mots-ci rendent fou. Or au fond de moi pointe un petit problème, et plus j’y pense moins ça s’ébranle.
Alors on s’essaye à tout. En vain. Résignés, nous nous endormons enlacés. Soudain, je sens un baiser suave comme un letchi bien mûr, pimenté comme un rougail de mangue. Je me dégourdis à brûle-pourpoint.
À ce moment, un cliquetis bafouille dans sa serrure. Puis alors on se fait grave agonir : "Mais bon sang, qu’est-ce que vous faisiez pendant tout ce temps ! Des galipettes ! Hé ! Faut pas vous gêner non plus ! ..."
Et les cartes tombent, tombent aux sons envoûtants des ségas, tard, tard jusqu’au petit matin.
...
Paroles :
Graeme Allwright - P'tite fleur fanée
P'tite fleur fanée Lyrics: Vi souviens Nénère adorée / Le p'tit bouquet que vous la donne à moin / Na longtemps que li l'est fané / Vi souviens bien, com' ça l'est loin / Vi souviens Nénère adorée / Le p'tit ...
Quand du Quadrille Créole naquit le Séga :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Quadrille_créole
Sous la pistache d'argent (Cavalier)
Dans le bruissement des feuilles flétries,
Frigorifiée sous ton châle chatoyant,
Griffant l'air de tes ongles vernis verts,
Tu suis l’ondulation lente des blés d’or.
Sous le halo de la parcelle fumante,
Tu l’as cachée, la pistache d’argent,
Celle semée au prélude des sources …
Mais soudain, la courbe de sa coque fait craquer
Et disloque la vallée aux empreintes des cours d’eau :
C'est un nœud sur ta tresse céladon qui se fissure.
Et il s’écarte comme une plume
Tout au long de son calame de mystère,
Comme une imprévisible romance
Cachée à l’ombre de troncs belliqueux
...
Duel au soleil (Cavalier)
« Dieu reconnaîtra le sien »
Des rides au vélin de mon visage,
Des empreintes tracées, des ferrades.
L’espoir qui file et défile mes neurones,
Un bonheur perdu ne revient jamais.
Des faux courant au droit de ton visage
Sur des plaies écrasées au fer rouge.
Le futur qui gerce à nouveau ta mémoire,
Un bonheur perdu ne revient jamais.
Alors ... au soleil réverbère,
Déterrons la hache de guerre
Sous l'équerre bleutée de nos visages,
Sous l'amour de nos croissants dessoudés ...
Mon sommeil qui reprend la voie de mes rêves,
Puis qui se perd aux feuilles de ma vie.
Dans mon éveil qui ce matin frissonne,
Un bonheur perdu ne revient jamais.
Ta douleur qui sombre encore dans tes rêves,
Qui enfonce les nuages posés sur tes nuits,
Sur ton envie qui ce matin se donne,
Un bonheur perdu ne revient jamais.
…
"Dans un couple, peut-être que l'important n'est pas de vouloir rendre l'autre heureux,
c'est de se rendre heureux et d'offrir ce bonheur à l'autre." Jacques Salomé
Cité par Lô sous sa si belle photographie sur Lôtre page - Daily Photography
...
Ô que j’eusse aimé être papillon bleu (Cavalier)
Ce printemps est si beau toujours,
Et les papillons tourneboulent.
— Constance est chimère d’amours
Par tous ces nectars qui me saoulent …
Et les papillons tourneboulent
Les tourtereaux sous le jasmin.
— Par tous ces nectars qui me saoulent,
Je ne veux pas savoir demain …
Les tourtereaux sous le jasmin
Clament leur flamme dessillée.
— Je ne veux pas savoir demain,
En noctuelle mal rhabillée …
Clament, leur flamme dessillée
Et puis le vent dans les pruniers.
— En noctuelle mal rhabillée,
Il sort de l’eau de mes paniers …
Et puis le vent dans les pruniers
Prendra des fleurs comme oriflamme.
— Il sort de l’eau de mes paniers
Quand feu de paille trop s’enflamme …
Prendra des fleurs comme oriflamme,
Ce papillon en bleu velours.
— Quand feu de paille trop s’enflamme,
Ce printemps est si beau toujours ...
***
Ne t’inquiète pas petite noctuelle
Sortant de ta chrysalide
Tu te sens petit canard
Parcheminée, chiffonnée, toute enchifrenée
Mais bientôt entourée de ces mâles
Même pas bleus
Aux bois dormants, si jolis …
Tu seras princesse !
(*** Cavalier, Pantoum Malais)
— Ay me, Gloomy, doff thy name, and for that name
Which is no part of thee ...
Take all myself!
À chaque mouton son pré (Cavalier)
Tandis que se lasse la Rivière
Quand Elle s’ emboucle et se déplie
Jusqu' aux esses des grands moulins
Tandis que le jour doucement prépare ta soirée
Et ne traîne plus comme un appât
Tandis que la Rivière se lasse
Sous le soleil faiblissant
L’ été se suspend par dessus les peupliers
En figurines de papier
Tandis que des profondeurs de l’onde
Des poissons alphabet
Bondissent sous tes yeux
Les maisons éclatées rendent une image
Plus rêche à ton oreille
Aux sons de mille cloches
Tandis que la forêt s’ assombrit
D’ une volonté d’ombrelles en sommeil déjà :
À chaque écho son ruisseau
À chaque mouton son pré
À chaque collerette sa fleur
À chaque frondaison son arbre
Et toi … ma Douce
Assise sur mon panier de pêche
Tu lis ici
Encore un peu
…
Label Rouge - Parce que tue le veau bien (Cavalier)
L'abat-jour
L'abat-soir
L'abattoir …
C’est ce soir
Sans surseoir
L’assommoir
Sans ma mère
Sous l’amer
Sous la mer des Sargasses
J’en tremble et m'en agace
... sagace
Et dis ? Est-ce que
L’arabesque
En halal
Ça fait mal ?...
C’est ce soir
Sans surseoir
L’assommoir
Ris de veau
Tête de veau
Côte de veau
Côte de Beaune
J’en ris jaune
J’en frissonne
Né en France
Mort en France
Je suis en transe
Vive la France !
En Label
Rouge de Babel
C’est mon tour …
C’est ce soir
Sans surseoir
L’assommoir
Le mouroir
Pouce derrière !
Je ... Joker
Je passe mon tour
En compte d’abattis !
Décati, équarri
J'ai pas envie
J'aime la vie
Je suis la vie ...
Pis, on m’aurait menti ?
...
Abattoir-veau-vache. Comme la mère et l'enfant sont en contact sonore
au sein de l'abattoir, il y a un ordre strict dans le protocole d'abattage,
pour plus de tendreté et bien plus de tendresse carnée, labellisée si bien enviandée.
Un doux combat d'amour (Cavalier)
Xiang Li songe au bonheur
Elle pleure des larmes d’argent
Des larmes de diamant
Le long du Grand Canal
Le bois des cerisiers
Prépare ses fleurs en secret
Dans le vent si doux là-bas
Les colombes déplient leurs ailes
Les nénuphars s’étirent
Ils savent déjà …
Oui hier en s'entrainant
Ils se sont fâchés
Ce ne sont encore que des enfants
Un gong de bronze dans le regard
Xiang Li rêve ... rêve d’aller se battre
À la lueur des lampions
Aux sons des pétards
Sous les ailes du Dragon
Dragon Shaolin terrible qui la para
D’une chemise d’organdi
D’un pantalon de soie
De longues chaussettes lacées dorées
De socques de bois précieux
D’une ceinture aux mille vœux
Serait-ce en mes livres ?
Serait-ce un rêve ?
Suis-je donc Ye Xian
La petite fille de cendre
Cendrillon
Ou bien Xiang Li ?
Moi ?
Conte de fée
Qui suis-je ?
Il me reste un chausson chinois
Kung-fu
Un socque de vair
De verre, envers et contre tout
À n’y rien comprendre …
Pourtant
La place où nous nous battions
Hier, est encore tiède
Sur la jonque magique
Sur le Grand Canal
Sur la place de la Muraille
Que de couleurs
Que d’agitation
Que de musiques
Et Chang si beau
…
Roméro et Juliette (Cavalier)
Acte 2, scène 2, Les aliens sont déjà parmi nous.
"Un peu cartomancienne quand même."
On part en week-end. Avec une carte à peu près à jour, pas trop déchirée autour des points sensibles, et Jujube. Quel bonheur d’avoir sa petite femme comme copilote. Ça, ça vaut tous les navigateurs GPS du monde. Elle dispose de beaucoup plus d’options, aussi.
La valse savante des lunettes, de lecture et de soleil, de la coéquipière se joue enfin. La carte se constelle d'adorables petits trous aux pliures. Mais bon … on ne va tout de même pas mettre un frein à notre jolie moyenne pour faire un point ensemble, même si on se parle encore … Non, non, on va gagner. J’avance, moi ! On fait toujours équipe. On va trouver.
Comment ça, « je crois qu’on n’est pas du tout dans la bonne direction » ? Holà, dis Jujube, là, tu n’assures plus, toi. Il est vrai que, avec un sens de l’orientation assez peu développé, les femmes ont beaucoup de mal pour déchiffrer une carte. Et aussi pour repèrer correctement les panneaux.
Quant à leur vision dans l’espace routier, je n’en parle même pas. Alors … que je n’en parle pas !? Bon … Oui mais quand même, à en être confinées dans une caverne pendant des millions d’années a bien dû déposer quelques traces. Oui dis-je, Juliette, je l’ai lu dans un livre, hier …
Jujube me jette un regard noir. Et là, je sais que nous sommes envahis. Pas comme avec David Vincent car elle ne lève même pas son petit doigt :
Purée, elle a réussi à replier calmement sa carte écartelée, en une seule fois, pratiquement d’une main, et sans se tromper. Les aliens sont déjà parmi nous !
...
JUJUBE
Wisely and slow; they stumble that run fast.
My ears have yet not drunk a hundred words
Of thy tongue’s uttering, yet I know the sound.
Art thou not Romero, and a Drivereth?
ROMERO
Neither, fair Maid, if either thee dislike ...
Ève, resteras-tu magicienne ? (Cavalier)
Femme, reste femme ...
...
Son rimmel noir de jais en mes grands uniformes
Aux identités tant impossibles pour elle
Ne pouvant être autre, en tout vat brillent ses formes
Grandes sources de vie, gammes intemporelles ...
Reste-t-elle Ève de son monde moins logique
Insérant fort dans ma roue folle son bâton ?
Aimant sans mode, si intensément magique
S'offrant comme une Reine ou un tendre Chaton ?
...
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Accrostiches à la première lettre, et aussi irrationnel, à l'émistiche : Jais ........ Si Reine ...
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Sangrias
Aux 5 sens, l'abus de femmes n'est dangereux, consommer sans modération !
Cavalier, collage sur acrylique
Les rivières gardent la parole (Cavalier)
Ton épaule qui surgit de la brume
Le linge blanc qui crisse sur ta peau
Comme un coton abandonné
Tu m'hurluberlues
Les lettres s’évasent
Et s’envolent vers toi
Elles courent sur tes yeux
Encore humides
Immobile, le temps s’équilibre
Balançant tes lignes posées
Ton regard s’y appuie interrogateur
Sous le mur blanc des questions sans réponses
Tu m'hurluberlues
Le plateau du temps à l’étale
L’écrit raconte le jour et la nuit
L’homme et le monde
Si grand
Les rivières gardent la parole
Elles coulent encore sur ton sommeil
Sans pareil
Du temps passé
Du temps à venir
Tu lis …
Et tu hurles sans bruit à toutes mes berlues