Disparition, ou presque (Cartoonita)
Disparus. Le temps libre qui file. La motivation. Le courage. L’assurance. Les actes manqués. Les boutons d’acné. Les complexes du 85B. Les joies du ventre plat. Les ongles longs. L’étonnement. La ponctualité. La vie à la campagne. Le célibat. Les examens. La mémoire. Les certitudes enfantines. La liberté. La confiance dans les humanoïdes adultes. Les bonnes résolutions. Les promesses non tenues. Les « Mais euh ». Les « Mange ta soupe ». Les « Bonjour Papi ».
Encore là. Des souvenirs, pas tous heureux. Des rêves fous racontés au réveil à mon compagnon. L’émerveillement. Les doutes. Les déceptions. Les frustrations. Les amis. Le premier cheveu blanc. Les livres, encore et toujours. Le goût des petits plaisirs. La peur de la mort. Les idées. L’hésitation. L’indécision. La fuite. Le sentiment de culpabilité. Le malaise. Les « Que faire de ma peau ? ». Les « Est-ce possible qu’il m’aime encore pour de vrai ? ». Les « Merde, c’est vendredi, il serait temps d’écrire le défi du samedi ».
Disparue. Ma vie ?
100 mots ? Sang mots ! (Cartoonita)
100 mots ? Sang mots ! (Cartoonita)
Sanguinolents, hémoglobineux.
Palabres saignantes, hémorragies rougeâtres, écoulements coagulants.
Giclée carotidienne, geyser de globules, rouge à lèvre draculien.
Exsudation des artères, épanchement délétère, fluide de vie qui s’enfuit…
C’est désormais clair comme du liquide lymphatique :
Il ne faut JAMAIS écrire…
…à la suite d’une prise de sang ratée,
…une fois sacrifié l’agneau d’Abraham,
…pendant des menstrues diluviennes,
…après avoir décapité son premier poulet bio,
…lors de la projection de « Massacre à la tronçonneuse » sur écran géant,
…avant de couper le 2ème doigt…
100 mots ? Sans maux !
Écrire un texto au médecin.
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C’est pas c’que vous croyez ! (Cartoonita)
Attendez, j’va vous expliquer. Le problème c’est qu’y’avait un ours devant chez les flics. Ah non, il était pas en peluche. Y’en a qui ont dit mais c’était pas vrai, j’sais moi j’y étais ! Il était en pelote. Parc’qu’on lui avait chouravé la « prunelle de ses yeux » qu’i’ disait. Un bout d’thon d’cul d’lotte qui lui servait d’n’œil. Et il venait à la maison poulaga pour leur dire de se magner le trouffion pour le retrouver, son trucmuche qui lui servait à r’luquer les jolies mistinguettes. Mais voila-t’y-pas que c’est lui qui s’est retrouvé d’suspecté ! Sous prétexte qu’il était estranger, Mehdi Shahina. Qu’il était sûrement bourré de haschisch. Lui qui ne touchait à r’en d’autre qu’à du miel ! Oui, d’accord, un peu d’hydromiel de temps en temps, mais qu’aux mariages. Et vous savez comment sont les ours, surtout mal léchés comme celui-là ! Pas très sociables, pas un
bonjour dans la rue. Ça n’arrive pas souvent les mariages chez eux en plus. Même qu’i’ n’vont qu’à leur propre mariage, et encore, i’ vont qu’à la nuit d’noces et puis c’est tout… Einh, c’est l’meilleur, n’est-c’pas ? Oui, « nuit » de noces, c’est vite dit : en quelques minutes c’est bouclé, l’affaire est dans le sac à plaisir et tchao bella ! Mais je m’est garé. Bon, c’était un ours lambada, tout ce qu’y’a de plus normal quoi, mal léché d’accord mais bon avec leurs grosses pattes pleines de griffes et tartinées de miel, ils peuvent pas trop se pomponner comme ces faignasses de chats. Enfin, je retourne à mon histoire. Ces abrutis de poulets, i’l’ont confondu avec le Mollard Homard car il était lasagné, tout poilu du menton et qu’il lui manquait un œil, c’te lui-là qu’on lui avait piqué et qu’i v’nait réclamer qu’on i’ retrouve ! Ils ont fait ni une ni deux ni trois, ces
nounouilles à binces, ils l’ont pulvérisé à coup de koalachnikof – tiens, au fait, j’connais un gonze ben sympatoche, un aminche à mwé, si vous v’nez d’ma part, il pourra vous trouver un p’tit Beretta, pas cher, presqu’pas servi… Oui, oui, j’retourne à nos moutons, enfin mon ours – vous suivez pas vous dis donc ! Brefle, ils l’ont canardé, oursnardé si vous préférez, et comme ce con s’était gavé de miel comme pas possible, ben ça en a mis partout. Les keufs, on aurait dit des crottes de nez toutes morveuses, des pieds à la tête qu’ils en avaient. Et c’est pour ça que le mur de l’immeuble est r’dev’nu tout jaune, avec tout l’miel qui lui a splashé dans la goule. Pourtant, j’en avais passé du tems à tout peindre en bleu comme vous m’l’avez demandé patron. Non, non, j’vous jure qu’c’est pas moi qui m’a trompé de couleur ! Et j’m’a pas endormi non plus à côté du pinceau, ah ça
non ! Moi j’a tout fait pour faire honneur à la Compagnie Peinturloupe – oui Peinturlipe – scusez. Et puis il a fallu que c’t’empêcheur de peindre en rond d’ours se ramène et pis que les poulets ils y pigent que dalle et déconnent à mort. Voilà où ça nous a m’né c’t’affaire. Oh non, allez pas les voir les flicaillons, ils sont déjà ben assez marre comme ça, i’ s’raient capables d’vous foutre en pilule de dégris’ment. Ouais, qu’vous disez, j’en sais quet’chose ! Ah les z’horreurs judiciaires, pauvre de m’wé, j’connais ! Pour revenir à nos marioles, il a fallu les passer au Kärsher, la crise. Les bandes de zoulous se marraient grave. Quoi ? Cette bouteille ? Ben c’était que j’étais tout r’tourné moi, tout c’bon travail d’fichu en l’air, ça m’a fait un coup, fallait bien qu’j’me ravigore, comprenez. Oui, oui, j’m’y remets patron, tout d’suite patron…
Miroir, Miroir magique, un McCartoonita au Haïkus et la Frite… et vite ! (Cartoonita)
Le coup de la panne (Cartoonita)
1 instant de silence soudain.
2 garçons qui –innocemment– s’exclament : « Mais,
qu’est-ce que c’est ? ».
3 secondes pour que la donzelle comprenne que le courant a
–inopinément– sauté.
4 mains qui entament une excursion sur le corps de la belle.
5 gloussements excités de l’amie serrée au plus près.
6 degrés en plus au thermomètre dans la pièce.
7 doigts qui s’attèlent sur le zip d’une fine robe d’été.
8 vêtements divers qui s’amoncellent sur le parquet
O_o \(^o^)/ //CENSURÉ\\ °_° ^_^
Au sol, 9 produits manufacturés à base de latex
La promesse, 10 fois, d’une nouvelle soirée dans le noir
Où es-tu oiseau de nuit chéri ? (Cartoonita)
Il est moche ce tableau. Et j’aime pas les expos. Je sais pas pourquoi il m’a donné RDV ici. J’espère qu’il veut pas acheter cette croute. Toujours des idées farfelues ce gus. Comme la fois où… nan, j’raconte pas ! Tiens, un SMS : « Sui devan lé oizo 2 nui. Té ou ? ». Ah ah, très drôle. Ben moi aussi, tu vois. Je suis même pile devant le magniiiiiiifique tableau. J’ai capté. Il est à la bourre et il veut me faire le coup du j’étais déjà là depuis l5 min, ça fait des plombes que j’t’attends, t’étais cachée où ? Il peut crever, je réponds pas mais qu’il se magne bordel.
Et vas-y que le binoclard reprend son patati-patata, de la tchatche d’intello à deux balles : « … le style et la pensée hopperienne s’inscrivent, avec ce splendide tableau, dans le courant néo… ». J’t’en foutrais moi des néo-machin. Tiens, la rouquine en rouge de la croute, elle m’fait penser à la bombasse que le loup essayait de choper dans Tex Avery, ou alors la nana de Roger Rabbit. Mort de rire.
Nouvel SMS : « Dépéch cé gratos pr lé meuf juska minui ». Alors là, encore plus drôle. Gratuit mon cul. Comment qu’il m’a trop fait chier le gorille avant de me laisser entrer. Ben oui, j’ai RDV du con. Ouais, à la soirée spéciale « Les oiseaux de nuit ». Vâââchement spéciale, moi j’te dis !
Qu’est-ce qu’elle a encore me reluquer la vieille pimbèche ? Ah ça pour me fixer avec des grands yeux à chaque fois que je réussis une bulle de chewing gum ya du monde, mais pour me dire qu’est-ce qu’il glande mon « chéri d’amour », là y’a plus personne. Vieille bique ! Pfiou, je m’emmerde, je m’emmerde, je m’emmerde !
Et encore un SMS, ça n’arrête pas : « Ya DJ Bastardo il déchir grav!! » Hum, t’as raison mon lapin. Ça déchire grave, le bétov, le p’tit bac ou le truc muche classique qu’ils nous passent. Putain, on est le 1er avril ou quoi ?
Merde. Le cauchemar. Ya ma mater. Putain, il va déguster l’empaffé, c’est un traquenard ou quoi !
« Chérie ! Que fais-tu là ? Je savais pas que tu t’intéressais à Edward Hoppe. Ça me fait plaisir de voir que tu t’ouvres à la culture ! Je croyais que tu allais avec ton fiancé au nouveau night club qu’ils viennent d’ouvrir à Saint Germain. Comment c’est déjà ? Les oiseaux de nuit, oui… ». Vie de merde.
Elle a soif (cartoonita)
Elle ne pense qu’à ça
Ça ne la quitte pas
Non, elle ne survivra pas
Si le petit ruisseau ne coule pas
Il faut qu’elle s’abreuve
Mais il n’est plus là
Elle se regarde de haut en bas
Et amère, fait le constat :
Silhouette ratatinée, de ne plus être enlacée
Mains recroquevillées, de ne plus être menottées
Lèvres sèches, de ne plus être embrassées.
Sourire fané, de plus être frôlé
Peau racornie, de ne plus être caressée
Poitrine retombée, de ne plus être titillée
Mamelons rabougris, de ne plus être suçotés
Cuisses flétries, de ne plus être écartées
Lèvres sèches, de ne plus être arrosées
Mont de vénus aplati, de ne plus être conquis
Besoin organique de son eau de vit
Déchirant besoin de Lui
Elle se meurt, sans Vit
Cette sensation de vide
Ces entrailles arides
En manque, pas remplies
Glissade d’un corps putride
Saturé d’envies non assouvies
Descente dans la non-vie
Plus de vis-à-vis
Sans vit
Samedi dernier (Cartoonita)
Une fête. Un hommage. Pour célébrer sa première bougie. Une fête. Sa fête. Ils s’attendaient à quoi ? Un poème ? Une chanson, « Y’a la Joye. Bonjour, bonjour Val et Kloëlle. Y’a la Joye ? » Nan, alors là, rien de tout cela.
Je lui ai fait sa fête. Ben ouais quoi, ça suffit. J’avais pas que ça à foutre les week-ends. Fallait le supprimer ce blog. Une secte ! Oui, une secte que c’était. Je voulais retrouver ma liberté. Et briser les fers de tous mes compagnons d’infortune, eux-aussi opprimés par ces défis. Je dis que c’était folie de rester enchainés plus longtemps. Bien sûr, ils m’en veulent. Leurs paupières n’sont pas encore désilées à ces esclaves volontaires. Lorsque j’ai agi et mis un terme à cette tyrannie, leur nombre ne cessait d’augmenter, aux « participants », comme ils aimaient les nommer. C’était effrayant, une armée de samediens-défieurs étaient en train de se former. Ils embrigadaient en France, Navarre, Gelbik, … partout, même en Iowie. Le gang des quatre. A terme, il y avait risque de dictature totalitaire, bientôt il aurait été obligatoire d’être samedien. Ils prenaient pas garde ces idiots, ils voyaient rien ! Alors il fallait que cela cesse, je lui ai fait sa fête au blog… Un jour on me remerciera !
Un feu d’artifice final. Ça a giclé, des octets partout. Je leur ai fait misère. Après le site, à la nuit noire, ça a été la fête des « admins », surtout les deux mères fondatrices… Ah ces deux-là ! Noméo, quelle idée d’instaurer cette dictature de l’écriture ! Elles l’ont bien mérité, l’ont bien cherché. Elles ressemblaient à plus rien après j’dois dire. Vous connaissez la recette de la chair à saucisse ? Non ? Moi oui. Voila. Finito. Le défi du samedi, y’a plus ! Je vous ai tout dit. Je lui ai fait sa fête, docteur.
…
Ça schlingue dans cette piaule… Vous avez fumé du chichon ou quoi ? Pas très confortable votre futon, au fait. Et c’est quoi ce barbu en photo partout dans la pièce ?
…
Bon, c’est à votre tour de causer. C’est bon, vous m’avez écoutée ? Vous avez bien vue que je suis folle. Folle à lier. Pas avec des foulards en soie dans une chambre éclairée aux bougies. Mais folle à lier, à lier de chez à lier, avec la camisole de force, la camisole chimique, la totale. Alors, c’est bon ? J’ai le droit à l’irresponsabilité pénale, einh ? C’est ça doc, pas de zonzon pour ceux qu’ont plus leur raison ? Et puis, à propos, dites-moi, on a accès à Internet dans les H.P. au moins ? Faut pas déconner ! Sans ma dose de Web, j’en aurais bien de la peine car je vais être enfermée pour longtemps.
…
Eh oh, j’vous parle. Vous pouvez au moins répondre à ma question !! Elle va pas s’envoler, vous pouvez lever deux minutes le nez de votre grille de mots croisés !!
…
Merde, le con, il est s’est endormi.