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Le défi du samedi
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10 avril 2010

Histoire d'un piètre tour (Captaine Lili)

Nous étions une fratrie de trois. Le grand-frère, le petit, et moi, la fille du milieu.

Et puis l’ainé a disparu.

Il s’y est pris en trois fois.

La première, j’avais 10 ans, lui 11 et demi. Un vélo, une camionnette, un feu vert trop peu attendu, un feu rouge grillé… Et hop, un petit garçon entouré de tuyaux dans la nuit du coma ! Le tour de passe-passe a fait grand bruit dans la cour de l’école.

La deuxième fois, j’avais 14 ans, lui 18 mois de plus, donc. Il avait suivi mon idée de deux ans plus tôt : une boule qui saigne dans le cerveau. Mais il a été plus doué : il a évité les séquelles, ou presque.

La troisième fois, il allait sur ses 26 ans. Moi ? 18 mois de moins, évidemment. Une nuit, seul dans son appartement, il a fermé les yeux. Et on ne l’a plus revu. On a vu une boite en bois, un trou, des condoléances plus ou moins supportables, son appartement à vider, des questions interminables. Il avait réussi son coup, en uppercut qui met KO.

Il n’a laissé que des souvenirs qui pèsent, apaisent, brûlent.

J’aurais aimé que Nicolas ne soit pas magicien. Disparaître sans revenir, quel piètre tour !

Pardon pour l’éventuelle brutalité de ce texte qui plombe sûrement l’ambiance légère des Défis du samedi… mais le mois d’avril est pour moi un triste anniversaire de disparition… Je ne pouvais écrire autre chose…

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2 avril 2010

Mots amoureux (Captaine Lili)

L’attendre. L’aimer. Sourire. Soupirer.

Enlacer. Embrasser. Rimer. Rire.

Câliner. Caresser. Aimer. Ecouter.

Jouer. Jouir. Se taire. Se dire.

Chanter. Chérir. Partager. Plaire.

Cœur, corps, ensemble.

Regards en écho.

Vie, nuit, partagées.

Gestes en égards.

A jour, les frissons sur la peau.

Tendre, joyeux, épris, nous

Embrasé, respirant, coquin, doux

Plaisir, vif, gourmand, apaisé

Alchimique, complice, câlin, osé

Découvertes, coloré, grandissant, goût

Les mots amoureux font une musique naturelle, bousculée, confiante.

Ils noient les maux de l’amour et rendent au silence sa sérénité.

Les mots amoureux sont de tous les sens.

Ils taquinent et habitent.

Les mots amoureux chantent le présent.

 

31 mars 2010

Où captaine Lili se prend pour Shéhérazade…

Mille.

Mille nuits.

Mille nuits douces.

Mille nuits douces et félines.

Avec toi.

Mille nuits douces, félines et vives avec toi, mon homme d’amour.

Mille danses. Mille danses en corps à cœur.

Mille nuits denses en chœur d’étoiles.

Mille étoiles, mille lunes.

Et l’une de ces nuits aussi douce que l’autre. Autant féline et vive. Embrasée.

Ô ce temps avec toi, mon homme de velours !

Mille nuits. Mille vies. Combien d’heures ?

Dessous chaque quartier de lune, toi et moi.

Nous, en sensualité, en plaisir, en gourmandise.

Mille nuits. Plus une.

Folle…

30 mars 2010

Lave ! – Captaine Lili

Dans sa tête, ça tourne comme une machine à laver. Elle tambourine, rince, essore.
Tous ces mots ! Les rendre plus propres que blancs. Ne pas délaver leurs couleurs. Et s’ils venaient à rétrécir ?
Elle se demande quand elle aura fini. Délicate, elle met tant de temps pour les manipuler… Un mot cassé ? Informe ? Déteint ? Elle tremble.
Cent mots, triés sur le volet, à la lueur de sa fenêtre. Les mots ultimes, programme fragile.
On peut s’en moquer de ces mots en linge sale. On peut. N’empêche, dans sa tête ça tourne.

27 mars 2010

Et la mer veille… (Captaine Lili)

Val, MAP, Walrus, Papistache,
chers défiants,

J’aurais aimé vous offrir la merveille des merveilles, quelque chose comme un morceau de la citrouille qui fit le carrosse de Cendrillon, les cailloux blancs du Petit Poucet, ou même le dragon jovial et doux qui aide Bastien dans l’Histoire sans fin… Mais je n’ai rien de tout ça !
En vérité, j’ai une lampe qui n’est pas d’Aladin. Mais qui est d’un pays où je n’ai jamais posé les pieds. Elle parle d’une petite fille aimée de sa grand-mère, car il fût un temps où la vieille dame encore jeune visita la Tunisie. Une lampe qui me voyage et m’enracine. Du bleu et du blanc sur porcelaine et ça n’a l’air de rien.
Je possède encore un animal fabuleux, transparent et coloré, sans nom et sans fiche signalétique.  Il est ce que mon cœur dessine. Il a les couleurs de mes frères. Fragile.  Etrange, non ?
Il y a peut-être quelque chose qui… mais chut, cela pourrait faire peur. Une sorcière habite chez moi. L’accepteriez-vous ? Elle est plutôt souriante et je ne crois pas qu’elle jette de mauvais sort.
Mais tout ceci, on ne peut vraiment pas dire que ça brille de mille feux !
C’est que… mon navire n’a découvert que des îles aux trésors sans flamboyance, vous comprenez ? Je suis une capitaine de l’ombre, qui récolte les étoiles qu’elle peut.
J’ai une tétine grignotée, arrachée de haute lutte à une petite fille prête à grandir mais qui ne le savait pas. Etre là pour lui faire franchir le pas… Moi, j’y vois une merveille.
J’ai un livre abîmé, et jamais déchiffré – je ne connais pas la langue – un livre d’enfance comme une berceuse d’imaginaire, venu de je-ne-sais-où, je ne sais comment : « Màm koníčka bielho » et un cheval blond à bascule… Il y a là assez de mystère, peut-être, pour entrer dans votre collection des merveilles de merveilles.
Enfin, pour clore, je peux vous proposer, en prêt, un petit coffre. Précieux. Dedans, il y a des clefs orphelines et un grelot. Pourquoi ? Pourquoi pas.

lili99

Poétiquement vôtre, captaine Lili


Lettre envoyée dans une bouteille de limonade à l’ancienne, vide. Sableuse et entourée d’un collier de coquillage.

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20 mars 2010

Le chant de Pénélope (Captaine Lili)

Le soir, à la veillée, Pénélope chante…

Première minute,
Le fil s’étend.
La vie est luttes
Et firmaments

L’heure s’écoule,
Le fil se casse.
La vie est houle,
Parfois fugace

La demie sonne,
Le fil s’enroule.
La vie étonne :
L’émoi est foule

Une heure de plus,
Le fil est bleu.
La vie, ma puce,
C’est amoureux

Il est cinq heures,
Le fil est pêche
La vie enfleure
Le feu, les mèches

Et la chanson s’arrête.  Cinq heures sur douze ! Lorsque je lui demande pourquoi il n’y a pas d’autres strophes, pourquoi le chant ne dure pas une journée, elle me répond dans le cliquetis des aiguilles : « le temps, ma fille, il file ! Moi, sur le cadran, je m’arrête au fil d’amant. »

6 mars 2010

Doubles vues en presque-haïkus (Captaine Lili)

Lili


Taches blanches et roses entre les herbes
Conversation poétique en miroir

Mais qui est quoi ?

Sur le dos des flamands
Peinture nature

De flammes en eaux

Reflets flous entre les herbes
Oiseaux blancs en équilibre

Équivoque de l’alter ego

Micmac d’impressions
Verlaine et Monet ?

Clic-clac pour doubles vues !


27 février 2010

Litanie surréaliste (à la Desnos ?) (Captaine Lili)

Un chapeau, une main, un homme.
Quel homme ?
Un porte-manteau, une main, un corps.
Quel corps ?
Le corps d’un homme.
Son anatomie cachée. Son torse ouvert.
Par qui ?
Des chapeaux. Melons et hauts de forme.
Pour qui ?
Des hommes.
Olivier qui trouvait le temps long ?
Pas de parapluie, le temps n’est pas pluvieux.
Le temps est au vent, les chapeaux volent.
Un vol de chapeaux ?
Noirs comme des corbeaux.
Un homme, une main.
Une main qui ne salue pas.
Le dos d’une main.
Mais un homme de face.
Avec une moustache.
Rousse.
Rousse… Mais où sont les femmes ?
Sous les chapeaux ?
Une main magicienne ?
Qui tire des lapins, qui tire des colombes
Qui ouvre des hommes
Et cache leur sexe
Avec des chapeaux.
Un corps qui lévite
Auprès d’un porte-manteau…
Et mes mots qui déraillent en écho.

20 février 2010

Jeu des sept couleurs (Captaine Lili)

lili1

Dans la famille VIOLET, je voudrais le sentiment… Tu sais, celui qui…

La danse d’un cœur qui bat ! Doux comme une jolie nuisette. Chaud comme un velours. Savoureux comme une tarte aux quetsches. Tu vois ?


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La flamme, le ciel, l’eau : le bleu embrasse l’émerveillement et les larmes. Et les mots qu’on dit avec les yeux. Et les yeux qui voient l’encre des mots.Alors dans la famille BLEU, je voudrais l’émotion. Le regard poète.


 

lili3

Dans la famille VERT, je voudrais le plaisir ! Le thé, l’herbe, la pomme croquée. La grenouille et le bonbon à la menthe. A la tienne !

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Dans la famille JAUNE, je voudrais… cette fêlure où l’éclat de rire rejoint le sanglot. Cette étrange frontière entre la fratrie et le cimetière.  Entre les jeux et le vide. Cet instant incompréhensible qui mue les jonquilles ramassées sous la neige en fleurs jaunes lancées sur le bois d’un cercueil. Et ce sourire d’enfance qui reste pourtant.

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Dans la famille ORANGE, je voudrais l’excessif. Le feu qui n’a de cesse de transformer les citrouilles en carrosses. Le soleil coûte que coûte. La passion vitaminée.








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Dans la famille ROUGE, je voudrais… la séduction. La gourmandise des sens, des fruits à croquer. La couleur sur les lèvres. Une robe coquelicot qui vole au vent, aux pas.



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Dans la famille ROSE, je voudrais la douceur. Légère comme un pétale, tendre comme un doudou. La nacre de l’apaisement.

30 janvier 2010

Dis (Captaine Lili)

  • Dis, où vont les mots qui s’éteignent ?

  • Ils vont avec les rêves qui filent. Mais c’est la vie qui s’éteint, pas les mots.

  • C’est comment cet endroit ? Est-ce que les rêves filent comme les bas et les collants ?

  • Non, bêta, ils filent comme les étoiles. Et sous ses étoiles, il y a des milliers d’îles.

  • Mais comment connais-tu cet endroit ?

  • Oh, c’est que je connais trop la mort, alors elle m’a donné la clef.

  • Mais la mort ne donne rien, elle prend !

  • Pourtant, j’ai la clef de ces îles où se perdent les mots et les rêves. Peut-être à cause de ma ténacité à vivre... N’oublie pas que je suis capitaine.

  • Mais que fais-tu de cette clef ?

  • Oh, je… c’est une grande question ! J’y voyage parfois.

  • Pourquoi ?

  • Que d’indiscrétions ! Il y a des morceaux de moi, là-bas.

  • Des morceaux ? Comme un puzzle ?

  • Oui, non. Ce n’est pas une histoire de pièce manquante. Là-bas, il y a les voix de qui s’est tu. Je suis liée à plusieurs d’entre elles.

  • Comme une ficelle de cerf-volant alors… Mais dis, qu’est-ce que tu fais lorsque tu vas dans ces îles ?

  • J’écoute les mots et les rêves perdus. J’ai failli y laisser les miens, tu sais. J’ai failli être de celle qui se tait alors que je n’étais pas encore sortie de l’enfance…

  • Et que fais-tu de ces mots, de ces rêves ?

  • Je les prends avec moi, je tente de les sortir du silence, de vous les partager. Je fais gagner la vie.

  • C’est un combat perdu d’avance…  La vie s’éteint toujours.

  • Mais la vie gagne lorsqu’on la sème. Sur ces îles aux mots tus, aux rêves éteints, je trouve du terreau.

  • Alors tu es une semeuse de bouquets de vie !

Elle ne répondit rien, sourit seulement, comme pour elle-même.

23 janvier 2010

Pas pied (Captaine Lili)

L’ombre sur l’Oise, était-ce une grive ?

Pfffuit, me fit l’alouette : « t’as pas de tête ! »

Mais j’ai un cœur de rossignol et ma plume arrape les couleurs des aras !

Rondjudju,  grogna le pêcheur : « mais qui est cette écervelée ? »

Criiiiii, glatit le grand aigle : « c’est une poète ». Il avait vu le papier.

Tap-tap. Tap-tap-tap. Ca palpitait.

Le papier était plié comme un secret.

9 janvier 2010

Verre en vers verts (Captaine Lili)

Un verre de vers,

Ceux qu’on pêche à la ligne des mots

Dans le vert d’après l’hiver

Lorsque le jour se lève un peu plus tôt

Mieux qu’une émeraude, une pantoufle de vair,

Un verre de vers, ça offre tout :

Un belvédère,

Une forêt de bambou,

 

L’iode océan,

Un kiwi translucide,

L’âpreté sans l’acide,

Des roulades dans les champs

Un verre de vers à

L’herbe coupée

Parfumée,

Ca vaut une vodka, un marsala

C’est le trèfle dont

On rêve les quatre feuilles,

Un verre de vers, ça se cueille

Comme la chanson

Mentholée

D’une grenouille égarée

Dans une tasse de thé

Un peu fêlée

verre_en_vers_verts_signe

19 décembre 2009

Epices et attente (Captaine Lili)

Girofle, cannelle, gingembre

Sais-tu ?

Je me tue

A t’attendre

Gingembre, girofle, cannelle

Sais-tu ?

Je porte le tutu

Dans lequel tu me dis « belle »

Cannelle, gingembre, girofle

Sais-tu ?

Je suis perdue

Si tu me mofles*

Muscade, anis, vanille

Sais-tu ?

Les minutes émues

Se déshabillent

Vanille, muscade, anis

Sais-tu ?

Mon cœur est nu

Et au supplice

Anis, vanille, muscade

Sais-tu ?

Je suis têtue

Mais là, tu m’laisses en rade

Réglisse, pavot bleu, sésame doré

Sais-tu ?

J’ai cru

A tes excuses répétées


Sésame, réglisse, pavot bleu

Sais-tu ?

Y a un couteau aigu

À deux doigts de tes yeux

Pavot bleu, sésame, réglisse

Sais-tu ?

Si tu…

Je te lance un maléfice !

*mofler : verbe familier belge pour dire « recaler à un examen »… (J’espère que Walrus confirmera !)

epices_et_attente

12 décembre 2009

Chanson des mots-surprise (Captaine Lili)

Une chanson

Pour t’offrir en ribambelle

Des mots à croquer comme les bonbons

Des colliers des demoiselles

Des mots surprise

Empaquetés

Dans le papier froissé

De papillotes à l’œil qui frise

Rêverie, aile, île,

Mangue, langue, fil

 Vois qui te plait

Et déplie le secret

Dune, lune, et tu pars en

Voyage... Escale,

Escapade, et les vents

Te peignent d’opale

L’alchimie te danse

L’or des horizons

Et sous les plumes, l’enfance

Fait sa maison

Goûte le grain,

Ouvre la besace, et la main,

Ces mots en cadeaux

Languissent des caresses de ta peau.

21 novembre 2009

Se regarder (Captaine Lili)

Eté 1993.*

J’ai peur. Je ne savais pas….

Un autre visage est dans la glace. Le mien ?

Non.

Pourtant si, c’est le même.

Différent, blessé, faux, incompris.

Eté 2004.*

Mon visage est marqué

Comme au fer blanc

D’un passé

Vieux de onze ans

Mon visage est sans trace

Si je reste impassible

Devant la glace.

Sans vie, il est visible.

Chaque mouvement fait naitre

Une question,

Une colère,

Une émotion.

J’ai peur de disparaître

Posant le pied sur cette terre

Mobile

Mon visage est une île,

Yeux bleus de l’océan,

Mon visage est mouvant.

Eté 2007.

Sur mes lèvres des chuchotis de rêve,

Dans mes yeux une lueur d'or,

La lune et le soleil sans trêve

Et le déséquilibre se fait décor.

Sur mes lèvres des brins de poésie,

Des flammes au fond de mon œil bleu,

Un sourire mutin dans mes envies,

Des éclats de ciel en mes yeux aventureux.

Sur mes lèvres un mystère

A lire dans le secret de mes yeux verts

Une danse orientale sous mes paupières,

Mon visage d'à présent et d'hier.

Sur mes lèvres des pavots à cueillir,

Des frissons dans mes yeux gris,

Dans l'ombre de mes cernes la vie et ses cris,

A croquer sur mes joues, des bouchées de rire.

Sur mes lèvres vibre malhabile

Le trésor de mon île.

*textes extraits de « Ma bouche tordue » (éditions Le Manuscrit, 2006). Pardon, mille fois pardon, pour cette fausse publicité qui n’a rien à faire sur ce site amical… mais je ne peux plus utiliser ces mots sans dire d’où ils viennent… et surtout, surtout, rien d’autre ne me vient lorsque l’on me dit « miroir »...

 

14 novembre 2009

Suite de Rsylvie (Captaine Lili)

-"hé merde ! j’ai perdu une pièce !
Jean Paul chéri, tu m’aides à ranger les morceaux du puzzle ?

tu es

» ?

–« mais là, ma chérie »

-« Nu » ?

–« sous le soleil »

-« Allongé sur le dos » !

–« nous discuterons de la forme des nuages

de la caresse du soleil sur ta peau

des petites bêtes qui peuplent la lande»

,

-« ben dit donc, ça t’inspire .. j’savais pas tes talents cachés pour la poésipuzzlienne.

par contre je crois que tu es entrain de tout mélanger à force de gigotter dans tous les sens et te trémousser de la sorte. Je sais pas ce que tu as, mais tu me sembles bien excité d’un coup !

Allé sois sérieux, je ne voudrais pas qu’un morceau soit écorné, je ne pourrais plus l’entrer dans son orifice !

T’inquiètes ma puce, je gère .

Regardes, j’en ai retrouvé un

oups ! pardon j’m’ai trompé » .

-« jean PAUL !

c’est amusant comme l’esprit peut vagabonder rien qu’à farfouiller ou tripoter

ces jolies formes arrondies. Regarde celle-ci,

on dirait comme une paire de fesses.

Si, j’t’assure. ,

ça me fait le même effet ! » 


Jean Paul merDE, tu t'concentres oui ?

ou alors, c’est pas la peine de faire mine de m’aider parc’que tu vas voir

tandis qu’à l’horizon, l’adversité tisse ses noirs dessins »…

pupuce…. Là comme ça sur la moquette…

parmi les pièces de puzzle… J’ai envi de toi.



Et il se mit à déclamer :
« Oh oui, Pupuce, là, sur la moquette, emboîtons-nous !
Combinons nos pièces, tentons des assemblages !
Reconstruisons le ciel, sur le dos, le ventre ou les genoux !
Et non, ne me dis pas que ce n’est plus de notre âge !
Oh Pupuce, joue avec moi, je t’en prie !
Et invitons tes amies : Yvonne, Marie-Claire et Sylvie ! »

Ses amies !!!
Elle n’en crut pas ses oreilles. Elle eut très envie de lui encastrer sa main sur sa figure, sa petite main qui tient pile sur sa joue rebondie, mais il l’en empêcha, attrapant sa main pour la couvrir de baisers.
Elle sentit quelque chose de gluant, et lorsqu’elle regarda, elle était tatouée de traces baveuses et brillantes d’escargot !
« Beurk, Jean-Paul, mais quand donc seras-tu soigneux ! »
Mais Jean-Paul n’était plus là.
Elle était entourée d’escargots et de limaces. Petits, gros… tous les degrés de mocheté y étaient ! A y regarder de plus près, aucunes coquilles d’escargot n’étaient pareilles et elles semblaient des coquillages.
Au loin, une sirène de bateau. La mer ! Comment était-elle venue là ?
Partant des pieds, les escargots et les limaces lui grimpèrent dessus lentement, très lentement… Lorsque les premiers atteignirent son cou, elle cria.
Et repoussa Jean-Paul qui en tomba du lit.
« Mais enfin Pupuce, c’est le grand jour du Puzz’l thon, tu n’aimes plus que je te réveille par mes mamours ? ! »

7 novembre 2009

Secret flirté (Captaine Lili)

Une porte ouvrait le mur.

Une vieille porte en bois tissé d’herbes folles.

Il suffisait de pousser.

Derrière, il vit un pommier.

Et puis un châtaigner.

Son pied buta contre un coffret.

Pour le déclaveter, il dut froisser une bolée de feuilles d’automne.

Trois papiers à déplier…

Cœur au hasard

Un voyageur,

Fêlure dans le mur

C’est ta chance, ta force, ta dissonance

C’est ta chance, ta source, ta dissidence

C’est ta chance, ton appétit, ton essence

Et tout un peu tremble

Et le reste s’éteint

Juste dans nos ventres

Un nœud, une faim

Froissement de vent…

Un marron tomba.

Il leva la tête.

Une jeune femme balançait ses jambes et sa jupe entre les branches.

24 octobre 2009

Il était une fois ... (Captaine Lili)

Il était une fois une petite fille. Sa peau était de nacre et ses yeux d’océan. Elle aimait chanter mais ses chants restaient secrets, prisonniers des coquillages. Elle imaginait des femmes-fées, des fleurs musiciennes et des princes qui dorment au bois. Elle rêvait de navires corsaires pêchant les étoiles avec des filets à papillons.

Son histoire s’écrivait dans l’écume blanche d’une mer bleue.

Son cœur était aussi grand que l’horizon, elle s’y perdait un peu. Mais elle avait une boussole qu’elle ignorait : elle trouvait parfois des mots, qui faisaient comme un collier, une voile, un rire. Elle les semait aux quatre vents.

Plus tard, quand elle eut grandi, c’est un navigateur un peu fatigué qui les dénicha sous le corail.

Mais ceci est une autre histoire, il est temps de fermer les yeux, moussaillons et moussaillonnes.

10 octobre 2009

Aidons les footeux ! (Captaine Lili)

Déclaration pour une victoire (de l’Olympique Lyonnais) en Ligue des Champions :

-         Alors, cette victoire, ça vous fait quoi ?

-         Y’a d’la joie, bonjour bonjour les demoiselles, y a d’la joie !

On a gagné, c’est officiel, le droit d’être les rois !

Bien sûr, c’n’est qu’un instant, c’n’est que du foot

Mais le bonheur, dit Lao-Tseu, est une route

Pavée de cris joyeux, ça c’est moi qui rajoute,

Lorsque l’on met un but ; ah, mon cœur est en émoi !

Déclaration pour un match nul :

-         Comment expliquez-vous ce résultat ?

-         N’avez-vous pas senti la vibration des supporters de chaque camp lorsque la balle s’approchait de l’une ou l’autre des cages ? Leurs acclamations formaient une pression sur l’air, impulsant au ballon un infime changement de trajectoire, modifiant l’angle d’entrée. Le nombre de supporters dans le stade étant exactement le même de chaque côté, voilà pourquoi nous nous retrouvons avec ce zéro-zéro malgré les multiples tentatives. Nous lançons donc un appel à de nouveaux supporters, ayant des voix puissantes !

Déclaration pour une défaite (pour les adversaires de l’Olympique Lyonnais) :

-         Cette défaite, elle a un goût amer ?

-         Ah que n’ai-je réussi ce but tant attendu !

Pourquoi ce sort contraire ?

Bien entendu, cette défaite de glandus

A pour nous plus qu’un goût amer

Pourquoi a-t-il fallu

Qu’on encaissasse ces maudits corners ?!

3 octobre 2009

Chuchotis de souris (Captaine Lili)


Des grattements.
A gauche ? A droite ? Sous ma tête ?
Pas très loin de moi, trop près, on émiette la nuit…
Pourquoi ? Qui ?
Les grattements s’éteignent.
Dans le silence, je reconnais les vibrations du frigo, son ronronnement. Quelques pas glissent sur le parquet au-dessus.
Les grattements reprennent.
Deux ombres vives, furtives.
Dans la lueur du lampadaire extérieur, dessinant, par le repli du rideau, un rai jauni sur le lino gris, se profilent deux silhouettes assombries.
« Dis, Plodocus… c’est quoi, l’amour ? »

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