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Le défi du samedi
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28 janvier 2012

Avec mon ombre chemin faisant: suivre, être suivie... ou être! (Anémone)

La clarté me devance.

Je m'élance à grands pas,
Eblouie.
Mon ombre me suit et crie:
Ralentis!
Je ne l'écoute guère.
Pourquoi se cacher dans mon dos?
Que craint-elle, quelle est sa stratégie?
 
Le soleil flamboie derrière.
Mon ombre me précède
Je me sens à la traîne.
Je peine.
Elle s'amuse, me singe.
Me distance d'un air fier
Quel est son but, vers quoi court-elle?
 
Je la trouve bien peu téméraire:
Il faut toujours que je me tienne
Entre la lumière et elle!
 
Le jour s'éteint, la nuit tombe, 
Et nulle part je ne vois mon ombre.
Elle ne peut être loin.
Ou dans un autre monde
Parallèle?
Alors seulement, là dans le noir,
Je crois soudain l'apercevoir:
Elle est en moi.
Alors seulement, là dans le noir,
Le repos peut venir.
Nous sommes unies.
Enfin je suis entière.
Egale à elle.
JE SUIS!
 
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21 janvier 2012

La nuit je suis vraie‏ (Anémone)

 
La nuit je mens, dit la chanson.
Eh bien non!
La nuit je suis vraie.
Non que je me dissimule le jour.
Mais la nuit je suis vraie aussi.
Encore plus, si possible.
La nuit je grappille tous les morceaux de moi
un peu abandonnés pendant la journée.
Ce n'est pas à cause d'insomnies que je veille.
Je ne cherche pas une occupation pour faire venir la torpeur.
C'est l'activité qui me tient en éveil.
Tiens, ce soir par exemple ça fait 1 heure
exactement que je me dis:
Ce soir je  me couche tôt, ça me fera du bien!
Eh bien non!
Tous mes amis m'appelent, me font signe.
Encore un petit mail, un petit commentaire.
Un petit texto, un petit texte.
Plus rien? Vite, que je ferme l'ordinateur. Et vlan!
6 messages en cascade qui arrivent.
Si je ne réponds pas, tout à l'heure ce sera 10.
Demain 40...
Ah il faut effacer aussi, effectuer un nettoyage.
Non ce n'est pas de l'esclavage!
C'est un choix. Un plaisir.
Bon, je vous l'accorde: l'inspiration me tyrannise.
Elle m'instigue, elle me titille à exprimer qui je suis.
A ne rien négliger.
A profiter de la moindre occasion pour faire passer un message.
Pour dire à mes amis: je vous entends, merci d'être là, je vous aime.
Je m'habitue, ô joie, à avoir besoin d'un peu moins de sommeil.
Remettre à demain?
Eh bien non!
Vivre au rythme du soleil?
Non! Non! non!
De mon soleil intérieur, alors.
De celui de mon coeur, et du coeur de ceux que j'aime.
Bon, je vais prendre le chemin de mon lit tout de même.
Et je vais m'endormir la tête pleine de livres lus jusqu'au petit jour.
La tête pleine de notes prises au vol,de réflexions, de musique.
Et de coupures de journaux (à classer: petit a petit b).
La nuit je suis vraie tout comme le jour, fidèle à moi-même.
A mes passions, à mes engagements.
La nuit je croque la vie.
Fille du soleil tout comme de la lune.
Je veux à la fois l'or et l'argent.
La lumière et l'ombre.
Le réel et le virtuel.
La nuit je suis vraie, n'en déplaise.
Comme le jour.
Et j'aimerais devenir capable sans être insomniaque
D'un éveil perpétuel.

14 janvier 2012

Poussière(s) (Anémone)

 
 
Elle est fine, infime, pourtant quelle place elle prend.
Elle danse, légère dans la lumière.
Elle s'accumule en lourds paquets sous les lits, dessus et dessous les meubles.
Elle est en suspension dans l'air, les acrobates l'envient.
Elle est partout, universelle.
Les papillons en ont, dorée sur leurs ailes.
Elle est micro-particulaire, mais elle peut bloquer l'engrenage.
Un seul de ses grains enraye la plus grosse des machines.
Elle est déchet, pollution, moisissure, poison.
Elle est poussière qui lave - les chevaux, les oiseaux en prennent des bains -.
Elle est la quantité négligeable
Que nous sommes censés être - et redevenir.
Elle contient des champignons, des spores,
Des traces de pollen, des fougères.
Des acariens.
Toutes sortes de microbes, de bactéries, d'allergènes.
Fibres, poils, peau, cendres, restes du corps humain.
Sa composition varie selon l'environnement.
Produit de décomposition, porteuse d'agents pathogènes.
Mortelle poussière d'amiante, de charbon,
Elle renforce pourtant le système immunitaire
(Trop d'hygiène tue l'hygiène et
Détraque le système humanitaire)
Comme antidépresseur elle stimule le cerveau,
Sauvegardant la santé mentale.
Et elle lessive l'atmosphère
( particules soufrées qui font pleuvoir),
Lavée à son tour par les lichens, les mousses, la neige,
La pluie, la brume, le brouillard.
Pourvoyeuse de gêne respiratoire et de cancers,
Traquée par le plumeau, happée par l'aspirateur,
Elle est véhiculée par les embruns et les tempêtes de sable.
Insidieuse, elle se loge dans les intervalles.
Pourrons-nous l'éliminer demain?
Ou la rejoindre, aériens, dans sa valse éternelle?
Ou nous colle-t-elle à jamais à la peau
Et aux semelles?
7 janvier 2012

Transmutation subliminale (Anémone)



 
Allant de mal en pire, je me dirigeai vers les champs. J'y trouvai bien les mélampyres, ma quête n'était pas vaine. La houppe pourpre et fière, ils n'étaient vraiment pas du tout les mêmes que ceux des prés, nommés parfois Sarriette Jaune ou Millet des Bois (car plus qu'aux pâturages, ils sont fidèles aux clairières). Il me restait à dénicher celui des forêts - plus exactement de conifères - et, orné de ses violettes bractées, celui des bois. Je m'en fus un peu plus sereine dès que ce fut chose faite. Ma seule désolation fut de ne jamais découvrir celui à crête.
 
Ainsi armée de ma fraîche brassée d'orobanches, je me sentais légèrement plus calme, et surtout un peu moins triste de la perte soudaine de mon tant aimé lophobranche. Comment la vie avait-elle fait pour quitter tout à coup mon cher Hippocampe? Mon adoré cheval de mer aux nageoires rayonnantes! Comme talisman, pour le représenter, j'avais roulé ce matin en spirale serrée et à travers mes larmes un fil creux d'argent, tel une cannetille. Maintenant qu'il n'était plus là, il allait m'inspirer tous les plus beaux brocarts, toutes les broderies, dans les étoffes les plus précieuses et les plus nobles, tissées rien que pour lui. Pour lui rendre hommage je me couvrirais de baume d'opoponax, j'irais en Malaisie, en Guyane, en Nouvelle-Calédonie, et jusqu'à l'Ile Maurice, sur les traces de Paul dont je serais la Virginie. Là je cueillerais la Pomme d'Amour, la jamerose, le fruit vermeil du jambosier sauvage et cramoisi. Je ramènerais plusieurs plants de ces drupes juteuses et croquantes. 
 
Des formes où j'aurai versé ma peine, par toutes ces ressources tranmuée, il sortira alors, les ayant plamottés, tels des pains de sucre, de nouveaux projets douillets à caresser. Certes je n'oublierai jamais mon adoré. Mais désormais je cesserai d'être un oiseau blessé. Je me lève et j'éventille.  Sentant, et pour toujours, un doux battement d'ailes à mes côtés.
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