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Le défi du samedi
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3 novembre 2012

Silence (Anémone)

Quand je parle tu ne m'entends pas.
Tu m'écoutes mais tu n'entends pas.
Tu entends autre chose.
Ou tu n'entends rien.
Tu pourrais être sourd réellement.
Ou te fermer volontairement.
Mais tu écoutes et même tu réponds.
Tu réponds autre chose.
Tu réponds autrement.
Qu'y a-t-il donc en toi?
Se passe-t-il autre chose
Dont je ne connais rien?
Nous n'avons pas le même la.
Tu réponds sur un autre ton.
Il y a dans mon coeur
Quelque chose qui bat.
Tu es lą près de moi
Et je peux te toucher.
Qu'y a-t-il donc en toi?
Il y a la même chose
Mais qui bat autrement.

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27 octobre 2012

Pièces de collection (Anémone)


Un jour, enfin tu m'as dit:
"Mignonne, viens donc voir.
Que je te montre ma collection."
Avec bonheur j'ai découvert
Ton Amanite, ta Pézize,
Ton Agaric et tes Strophaires,
Ton Coprin chevelu.
Puis tu t'es aperçu
Que moi aussi j'avais pour toi
Quelques trésors à mettre à nu.
Je t'ai dévoilé mes Lactaires,
Mes Clitocybes, mes Clitopiles,
Mes Hygrophores, ma Chanterelle,
Ma Clavaire Crépue. Tout a suivi.
Depuis, quand tu me dis: "Mignonne..."
Je sais qu'il n'est pas du tout question
De chasse aux papillons.
Heureusement, bien qu'étant candides,
Nous n'étions nullement candidats
A la candidose fétide.
Alors, afin de ne pas tourner en rond,
Quand tu me dis encore "Mignonne...",
Je t'interromps.
Et je t'emmène sans plus attendre,
Toi mon Ronsard, moi ta Cassandre,
A la cueillette aux champignons.
                          

20 octobre 2012

Mécanique des fluides et manipulation à la pelle (Anémone)

Mécanique des fluides et manipulation à la pelle

     Prends garde    
     Qu'en refusant d'être la marionnette de l'un,
     Tu ne deviennes celle de l'autre.
     Car l'imbécillité se transvase
     A la vitesse du son.
     Ainsi font font font.
     Prends garde que la chanson
     Ne produise une génération
     De siphonnés à la pelle
     Mettant en péril ton éveil,
     Comme de vénéneux champignons.

13 octobre 2012

Symétrie je t'aime et ne t'aime pas‏ (Anémone)

Symétrie je t'aime et ne t'aime pas.
Je t'aime équilibre entre les contraires.
Je ne t'aime pas dogmatique et sévère.
Symétrie je t'aime et ne t'aime pas.
Je t'aime belle et régulière.
Je ne t'aime pas quand tu es ta propre
prisonnière.
Symétrie je t'aime et ne t'aime pas.
Je t'aime mettant de l'ordre dans la matière.
Je ne t'aime pas réductrice et austère.
Symétrie je t'aime et ne t'aime pas.
Tu as deux visages et donc deux manières
D'apparaître.
Symétrie je t'aime pour la méthode que tu
génères.
Je n'aime pas quand tu règnes partout
en maître.
Pourtant honnêtement, je dois reconnaître
Que dans la nature tu n'es pas présente
plus que nécessaire.
Seul l'homme quand il t'impose comme vérité
unique et première
Ferait mieux de se taire.
6 octobre 2012

A la faveur du brouillard (Anémone)

                            
                           
                            
      Pour des motifs à mes yeux embrouillés,
      D'un seul coup ils se brouillèrent.
      Eux brouillés, scrambled eggs,
      Comment y croire?
      Des larmes en brouillaient mon regard.
      En communication, ils étaient pourtant
      Tellement débrouillards.
      Ils débrouillaient splendidement
      Les embrouilles des autres.
      Pendant une bonne année,
      Ils cessèrent de se voir.
      Et s'ils s'apercevaient par hasard,
      Un rideau de brume se dressait entre eux,
      Impitoyable.
      Jusqu'au jour où soudain ils se rencontrèrent
      Dans la purée de pois sans se reconnaître.
      L'aura de l'un pénétra l'aura de l'autre.
      Ils se tombèrent dans les bras
      A la faveur du brouillard,
      Et dans un tendre tâtonnement
      Se réconcilièrent sans plus de nuage.
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29 septembre 2012

Autres finistères (Anémone)

              Le bout du monde,
              Mais de quel(s) univers?
              Infiniment éloigné,
              Et peut-être pas plus loin
              Que le bout de mon nez.
              Ainsi ne parlait pas Zarathoustra.
              Mais probablement Cyrano, dit Dyrcona.
              Ce qui n'était pas innocent.
22 septembre 2012

Réparation (Anémone)

Cela faisait quelque temps déjà que j'y songeais. L'entreprise était de longue haleine et ma taille modeste. Mais il s'agissait de rétablir la justice et de défendre les miens. Je me sentais désormais une détermination farouche. Quand une marche était franchie,je respirais un peu et retrouvais un peu de courage pour progresser vers la suivante. Comme je l'espérais, ma volonté se révélait plus puissante que ma fatigue et ma petitesse.

Arrivée enfin au sommet de l'escalier, il me fallut encore attendre qu'elle se décide à ouvrir la porte. Là je dois dire, je comptais un peu sur le chat, qui était toujours le premier à surgir.

J'avais assez bien calculé le temps nécessaire à mon ascension. Comme prévu, le minou bondit sans retard, autant que sans égard pour moi. Ma principale crainte était un coup de patte ou de pied maladroit. Mais rien de semblable ne se passa. Ce matin-là, elle allait tourner les talons après avoir ouvert au chat, quand je me rappelai pourquoi j'étais là:
-"Vous ne me reconnaissez pas?" demandai-je.
Elle me jeta un regard scrutateur.
- "Non, je ne vous reconnais pas."
- "Je suis la fille de Madame S".

Toujours pas de réaction. Ou plutôt elle restait bouché bée avec, je dois l'avouer, un air un peu idiot.
- "De Madame S?" finit-elle par articuler.
- "Mais oui", repris-je. "Vous avez parlé en mal de moi, d'elle, des nôtres, et pas à juste titre. Je viens demander réparation."
- "Oh c'est vrai", dit-elle toute rougissante. "J'ai toujours regretté ce geste. Mais je n'ai jamais pris la peine de rectifier l'expression de mon jugement." "Je me suis tout à fait trompée", ajouta-t-elle précipitamment.
- "Oui, vous vous êtes trompée, chère Anémone. Aveuglée par votre colère contre les limaces (colère que je puis comprendre quand vous voyiez vos petits semis mangés), vous avez refusé de voir que les limaces et nous ne somme pas de la même engeance. Au fond de vous, vous le saviez. Car c'est bien contre les limaces que vous en aviez. Mais alors, pourquoi avoir refusé de dialoguer? C'était bien un dialogue avec l'escargot qui vous était proposé. Vous saviez que vous et moi étions amis depuis votre enfance, quand vous teniez un des miens sur une feuille pendant toute une promenade. Et vous n'avez pu dissimuler votre admiration pour la forme de nos coquilles. Ni pour notre façon d'être à la fois mâle et femelle. Alors, pourquoi cet amalgame? Vous deviez être bien fâchée, ou un peu surmenée, et à cause de cela à court d'idées."
Là je m'arrêtai, manquant de bave. Je n'avais pas l'habitude de parler si longtemps, ni tout simplement de parler. Mais je m'aperçus qu'elle était émue aux larmes. Elle non plus ne pouvait plus parler. Alors je repris, avec ce qui me restait d'énergie:
- "Comme vous l'aurez remarqué, les escargots s'intéressent assez peu aux plantes cultivées. Et de plus, détail non négligeable, nous mangeons les oeufs de vos ennemies les limaces. Ma mère, madame Spirale, me l'a très bien enseigné." Dépitée, je m'aperçus alors qu'elle avait soudain disparu. Je parlais dans le vide!
- "Je sais", dit-elle, soudain revenue. "Je sais" répéta-t-elle. Et se penchant en glissant vers moi une feuille de salade, elle laissa échapper dans un souffle chaud un "merci" et un "pardon" sincères. Je sentis alors dans le baiser qu'elle n'osa poser directement sur moi une tendresse infinie qui me troubla plus que je ne saurais dire.

15 septembre 2012

Daiguisements‏ (Anémone)

Bonjour les amis,
Je ne vous propose pas vraiment des camions, mais quelques termes portant daiguisement*.
Me pardonnerez-vous?


  - Parlement: lieu où l'on dit rarement la vérité.
  - Politiques: Individus se nourrissant sous des dehors polis du sang d'autres vivants, à qui ils peuvent  transmettre des germes pathogènes allant jusqu'à susciter de graves paralysies.

  - Des filles du samedi: Attention, parmi elles se cachent quelques exemplaires de sexe mâle, voire incertain.
  - Particule: Partie sur laquelle les nobles s'assoient comme tout le monde.

  - Radinerie: Obsession morbide de celui qui a peur de se retrouver sans un radis.
  - Feu d'artifesse: Explosion de splendeur survenant à l'apogée d'une partie de jambes en l'air.

* - Daiguisement: Manière de tromper par son aspect, afin d'aiguiser esprit critique, plaisir et imagination.

8 septembre 2012

Emerveillement quotidien (Anémone)


Ces derniers mois j'ai investi ma nouvelle demeure.
Plus qu'un épisode de l'été, c'en est un de ma vie.
J'ai expérimenté de vivre davantage en relation avec les autres.
Et en même temps, je suis devenue plus autonome. De mes compagnons de route, j'ai appris beaucoup, et apprendrai encore.
J'ai écrit chaque semaine malgré un emploi du temps très chargé.
J'ai renoué avec l'activité de l'esprit en me tournant à nouveau vers les livres. J'ai essayé de mieux penser.
Mais j'ai aussi construit toute seule mon premier potager.
J'ai reçu des amis. J'ai cuisiné. Fait des promenades. Eté invitée.
J'ai exploré toujours plus l'amour, l'amitié.
L'équilibre s'est fait entre planifications parfois contraignantes et imprévus solaires.
Pour nombre d'éclats de rire, j'ai connu devant les difficultés quelques pétages de plombs, quelques larmes, quelques colères.
La mosaïque sur mes murs à commencé à se ramifier.
Un barbecue est en train de se transformer en fontaine.
Parmi toutes ces choses et bien d'autres, si je devais détailler, j'aurais du mal à choisir.
Alors je demande aujourd'hui une faveur: celle de pouvoir entourer d'un ruban comme un bouquet, comme un bilan, l'ensemble du vécu de ces journées. Elles forment dans leur convergence diversifiée et dans mon coeur un tout indissocié.
Et si je dois vraiment opter pour un événement insolite, surprenant et particulier, j'élirai pour cette période la plume blanche tombée sur nos assiettes juste avant l'été. La semaine où cadeau reçu et plume immaculée étaient à l'honneur dans nos textes. Présent reçu avec gratitude. Pur symbole d'émerveillement quotidien.
1 septembre 2012

Bois ami (Anémone)

  

            Bois, bois, bois, ami,
            Bois autant que tu peux la terre et le ciel.
            Abreuve ton feuillage de ta sève de miel.
            Libère tes racines, prends ton envol.
            Pars conquérir confiant ta couronne.
           
            Crois, crois, crois, ami
            En la consécration de ton être.
            Que tu sois chêne, noisetier ou hêtre,
            Simple arbrisseau, immense tronc,
            Lève hardiment tes frondaisons.
           
            Vois, vois, vois, ami,
            S'éployer tes ramures, tes branches,
            Toi en qui toute vie s'étanche.
            Tu es unique et tu ignores
            Que tu portes en toi de l'or.

            Toi, toi, toi, ami,
            Ton essence transmute ton sol.
            Sais-tu combien tu me consoles?
            Ma force renaît de ta force
            Quand ma peau vibre à ton écorce.
25 août 2012

Hommage (Anémone)

Cœur noir (cartes) Hommage Cœur noir (cartes)

 

Cœur noir (cartes)
 
                                   
Je chéris ce qui est abri, protection, refuge,
Et me confronte en même temps
Au coeur parfois âpre du monde.
                       
Je rends donc ici hommage infini
Car ils me font vivre
          
A mes amours
 
A mes amis
 
A  l'art
 
A l'écriture
 
Aux livres
              
             
 
Cœur noir (cartes) M E R C I Cœur noir (cartes)
 
Cœur noir (cartes)
18 août 2012

Histoire d'un bâtard (Anémone)

Il portait depuis toujours la coupe au carré, la seule qui lui permit de dompter son épi rebelle.
Il avait les cheveux naturellement platine, ou plutôt un peu couleur ficelle, et la peau criblée de taches de son, ce qui le démarquait un peu trop des autres à son gré, vu qu'il était le genre d'homme ayant toujours marché à la baguette et se rendant en complet gris au boulot.
Certes, il n'était pas de ceux qui avancent dans la vie comme coiffés d'une couronne. 
Il ne fréquentait pas les cocktails où l'on sert des canapés et porte des toasts.
Et il ignorait tout à fait qu'il avait quelques traits de Michel Serrault en Albin quand il beurrait ses biscottes.
Il avait parmi ses collègues quelques originaux de mouture spéciale, cheveux longs portant la tresse, toujours prêts à s'en payer une bonne tranche et pour qui tout faisait farine au moulin en matière de bon temps à prendre.
Figurez-vous que l'un d'entre eux, pétri de bonnes intentions, s'était mis en tête de lui apprendre la flûte! Cette proposition signa le début d'un ferment de discorde. A propos de moulin, celui-là ne savait donc pas qu'on ne peut y être en même temps qu'au four?
Non, pour lui la vie n'était pas de la tarte, pas du gâteau. Il fallait veiller au grain. Le meunier ne pouvait dormir. Il y avait du pain sur la planche pour arriver à gagner sa croûte. Il fallait trimer dur pour mériter sa tartine et grappiller quelques miettes.
Il présentait d'ailleurs physiquement les marques du labeur. Même s'il n'avait pas l'air trop rassis, il commençait à prendre de la brioche, et concernant ses exploits physiques, il se disait qu'il avait fini de manger son pain blanc.
Une seule fois il avait décidé de s'octroyer quelques vacances: il s'était rendu à Paris. Cela ne lui avait pas du tout réussi.
A peine arrivé, il se trouvait dans une boulangerie quand il se rendit compte qu'on lui avait volé son portefeuille.
Il ne comprit jamais l'air mi-effrayé mi-narquois de la police, quand avec beaucoup de sérieux et une mine longue comme un jour sans pain, il affirma qu'il n'avait même plus de quoi s'acheter une couque ou un pistolet*! Sa panique allant croissant, il se sentait complètement perdu, comme tourné et retourné dans une poêle et il suait abondamment. Il s'était donc trouvé content de rentrer, après avoir dû dénicher sur place pour se dépanner, un job temporaire d'homme-sandwich.
Il se dit qu'une fois de plus il était là avec sa tronche de cake, et qu'il aurait aimé connaître ici pour l'accueillir quelqu'un de bon comme le pain. Mais hélas nul copain, nulle mie. Personne ne se montrait bonne pâte et prêt à se lever pour lui. La situation n'avait rien de cramique*. Ce qui lui arrivait était complètement fougasse, au point d'en perdre l'usage correct de la parole, ce qui le mettait en boule.
Ah! Il n'était pas de la bonne graine. Pas arrivé sur terre le cul dans le beurre. Si seulement il n'était pas né bâtard... En le faisant naître de père inconnu, on avait empêché le levain de faire son ouvrage. Et même fauché le blé en herbe.



* venez plutôt les goûter en Belgique!

11 août 2012

Sans sous liés (Anémone)

               Si je vous dis que je rêve d'une société
               Les pieds nus dans l'herbe
               Et sans sous liés,
               Croirez-vous que je suis folle - ą lier -,
               Ou que je vous fais marcher?
               Ou bien me direz-vous: j'accours!
               Et arriverez-vous ą grands pas,
               Déchaussés de vos bottes
               Comme un superbe mille-pattes?
               Individus articulés
               Solidaires et selon les moments ensemble 
               À leur gré.
                       

4 août 2012

Initiation et mythe (Anémone)

Il réparait la serrure et le bas de la porte principale, endommagé à coups de pieds.

Nous l'avions échappé belle. Des  malfrats avaient tenté de forcer l'entrée.
Il avait frappé chez moi, qui habitais le rez-de-chaussée (en réalité le sous-sol), pour savoir si j'étais au courant des déprédations, et sinon m'en informer. Et demander si j'avais de la colle à bois. J'en avais.
Nous habitions tous deux cette maison de maître, de même qu'une autre locataire qui demeurait au premier, ou plus exactement au bel-étage. Cependant nous ne nous étions presque jamais rencontrés. Lui habitait sous le toit, dans les anciennes chambres de bonnes. Moi dans les cuisines-caves. Nous avions donc en commun de résider dans les extrémités du bâtiment consacrées au petit personnel. L'autre locataire n'était presque jamais là.
Je devais m'apercevoir par la suite que, d'un naturel anxieux, il était tout sauf calme.
Mais pour lors, avec une force tranquille, il réparait patiemment les dégâts. Je lui passais les outils.
Dans le même temps je respirais l'odeur de cuir de sa veste (un 15 février, se tenir sur le seuil ne pouvait se faire en petite tenue). Et tout mon être se tendait vers la formidable énergie de vie qui émanait de lui, de ses mains fortes, de la douceur de sa voix.
D'un seul coup, je compris que je vivais avec toute l'intensité requise un moment grave et exceptionnel. Le franchissement d'un passage. Une rencontre initiatique avec une âme proche de la mienne dont j'avais peut-être été, dans un indéfini passé, la complice privilégiée. Nous étions en train de nous reconnaître. En tout cas moi, je le reconnaissais.
Ce fut le début d'une période où je passai soudain de nombreux moments assise sur le seuil Comme entre deux mondes. Une époque où je pénétrais avec fulgurance mais pérennité un univers qui ignorait de façon absolue routine et banalité. J'étais de partout. Entre le haut et le bas. Entrée dans une autre dimension. J'étais une héroïne. Il était un héros. Vu qu'il me parlait souvent des Etats-Unis, je me propulsais beaucoup en Amérique.
Le vent qui agitait les arbres devant la maison, l'éclairage public qui rendait en nocturne le feuillage phosphorescent, tout était devenu féérique. Irréel presque. Et en même temps d'une colossale densité. J'avais acquis la faculté de me téléporter.
Dans la foulée je perdis ma clé de rue. Il me prêta la sienne pour que j'aille en faire refaire une.
Un soir qu'il était de sortie en ville, d'autres malfrats revinrent. Ils allaient entrer comme chez eux sans forcer la serrure, car ils lui avaient volé son trousseau. Moi je ne fermais plus depuis belle lurette la porte de mon appartement, vivant comme un prolongement de mon logis le seuil et les escaliers. J'entendis grincer les gonds de l'entrée, pensant que c'était lui, lorsque la police est arrivée, qu'il avait eu la miraculeuse présence d'esprit d'appeler sitôt agressé. Je n'ose penser à ce qui me serait sinon arrivé. Pour toute sécurité, je me remis à verrouiller ma porte avant de me coucher.
Mais je continuai, de jour comme de nuit, à traverser les mythes. A voyager avec les dieux et les demi-dieux. Avec le même bonheur, je m'asseyais devant mon habitation en Arizona, arpentais des propriétés cossues de Toscane ou marchais sur des sentiers rocailleux et chauds de Crète riches de racines et de parfums de thym. Le coeur transporté d'un manière jusque là inconnue. Et la tête bourdonnante de bruits d'abeilles.
28 juillet 2012

Peinard‏ (Anémone)

               Quand on a cru la première moitié de sa vie
               Qu'il faut toujours se dépasser,
               Grimper, vaincre, souffrir, peiner,
               Il est bien agréable pour l'autre moitié

              
                       D
                         e 
                                     
                             r
                              e
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                                i             
                E                 n
                  n                a
                                    r
                     r              d
                      o
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                         e
      
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                             b
                             r
                             e       
                         
                          

                     

21 juillet 2012

L'équilibriste (Anémone)


                         Sur le fil tendu de mon rêve,
                         Je pose la pointe du pied.
                         J'avance en tutu pailleté
                         Les jambes gainées de soie brillante.
                         Tête haute,
                         Coiffée superbement de mon huit-reflets,
                         Je marche en équilibre tandis que le soir tombe.
                         Joyeux, les oiseaux se mirent en silence
                         Dans les eaux sombres de l'étang
                         Baigné de lune que je surplombe.

14 juillet 2012

PAIN D'EPICES AU CHOCOLAT (Anémone)

Préparation: 30 minutes
Cuisson: 1H
Pour 8 personnes

200 g de chocolat noir
250 g de farine
200 g de miel
60 g de sucre en poudre
2 verres de lait
1 cuiller à café de bicarbonate de soude
3 jaunes d'oeufs
1 pincée de clous de girofle en poudre
2 pincées de gingembre râpé
2 pincées de cannelle
1 pincée de poivre blanc
2 pincées de sel fin.
1.Faites fondre sur feu doux le miel, le sucre,
les épices et le sel dans le lait.
2. Fouettez les jaunes d'oeufs et incorporez-les
sans jamais laisser bouillir.
3.Incorporez également la farine mélangée avec le
bicarbonate de soude.
4.Faites fondre le chocolat au bain-marie et
ajoutez-le à la préparation.
5. Bien battre la pâte jusqu'à un mélange homogène
et verser dans un moule à cake en silicone. S'il ne
l'est pas, utiliser du papier cuisson ou bien beurrer
le moule.
6. Couvrir d'une feuille d'alu et cuire à four moyen
(180° pendant 1H. Vérifier avec la lame d'un couteau
si le pain d'épices est cuit.

BON APPETIT!

Anémone

7 juillet 2012

La vie: un manège qui ne tourne pas en rond (Anémone)

          Toutes certitudes absentes,
          Le manège de la vie est cycles
          Qui ne tournent pas en rond.
          Courbes fractales,
          Ordre du chaos,
          Ellipses hélicoïdales,
          Nous mènent à l'acceptation
          De ne jamais savoir à l'avance
          Où nous allons.
         

30 juin 2012

Deux sangs différents (Anémone)

Vous me copierez deux cents mots, disait le prof.
L'élève n'avait pas le coeur à la fête.
Mais pour la fête, la teuf, la vraie,
Il voulait bien copier tous les mots du monde
Et les vêtir d'habits de magiciens et de fées.
C'était du moins ce qu'il disait.
Car en un mot comme en deux cents,
Il avait l'habitude de s'en tirer par une pirouette.
Deux sangs différents se bousculaient en lui:
L'un qui se rebelle, l'autre qui obéit.
Ils n'avaient pas le même avis sur la consigne.
Le rebelle dit: deux cents, peut-être,
Mais jamais deux cent trois, c'est mal me connaître.
Celui qui obéit en promit par contre
Beaucoup plus: jusqu'à mille, jusqu'à l'infini.
Sous peu, nous verrons des deux qui est le maître.
Mais j'ai bien l'impression, entre nous soit dit,
Qu'à l'occasion de la fête,
A deux cent pour cent ils se réconcilient,
Et nous promettent, chantant de concert
Très  belle et longue vie au Défi!
23 juin 2012

Ode mitigée au gastéropode et essai de dialogue (Anémone)

Escargot, limace ou limaçon,
Béni soit ton penchant pour la boisson
Qui sauve salades et potirons.
J'aime ta coquille qui te fait rond,
Mais tu ronges des travées entières
Et je n'ai trouvé que la bière
Qui t'élimine dans l'euphorie
Tout en respectant l'écologie.
Etant petite je te promenais
Sur une feuille qu'en mains je tenais.
Admirative je manque de mots
Devant le labyrinthe de ton dos.
Et je t'aime hermaphrodite,
Mâle et femelle, superbe mythe.
Mais je n'entre pas dans ta spirale
Qui tue de façon radicale
L'une après l'autre mes chères plantes.
Alors tant pis si tu représentes
La fécondité, l'éternel retour.
Ce n'est pas l'avis des topinambours!
Je suis obligée de t'exterminer
Et dans le même temps de m'incliner.
Tu ne dis rien? La bière t'a noyé?
Ce n'est qu'à ce prix que peut s'éployer
Ce qui peut porter nom de potager.
Désolée de ne pas t'encourager,
Très cher gastéropode, à vivre.
Mais je défends les légumes libres!
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