La bande sombre d'Alexandre (Alice)
Rouge vermillon émerveillé
Rouge cinabre glabre
Rouge grenade
dégoupillé
Rouge écarlate
écartelé
Rouge garance carencé
Rouge pourpre prépubère
Rouge éosine je n'ose…
Alexandre, sombre,
bande…
Rouge vermillon
émerveillé
Rouge cinabre glabre
Rouge grenade
dégoupillé
Rouge écarlate
écartelé
Rouge garance carencé
Rouge pourpre prépubère
Rouge éosine je n'ose…
Remarque pour ceusses qui voudraient s'instruire à propos de
"la bande sombre d'Alexandre" : entre
le premier et le deuxième arc-en-ciel , une bande plus sombre apparaît
. Cela correspond à la zone de la goutte d'eau comprise entre l'angle
de 42° caractérisant la fin du premier et l'angle de 50° caractérisant
le début du second . Cette bande intermédiaire, où il y a déficit de
lumière, a été appelée la "bande sombre d'Alexandre", en l'honneur
d'Alexandre d'Aphrodisias qui la décrivit le premier .
Les Fleurs du Mâle, Ouvrage sponsorisé par le beurre Le Fleurier (Alice)
Dans ce recueil, vous trouverez tout ce qui fait la réputation de notre maison plus que centenaire :
- Une tartine d'informations percutantes :
"L'extrait
gras du haschisch, tel que le préparent les Arabes, s'obtient en
faisant bouillir les sommités de la plante fraîche dans du beurre avec
un peu d'eau. On fait passer, après évaporation complète de toute
humidité, et l'on obtient ainsi une préparation qui a l'apparence d'une
pommade de couleur jaune verdâtre, et qui garde une odeur désagréable
de haschisch et de beurre rance. Sous cette forme, on l'emploie en
petites boulettes de 2 à 4 grammes ; mais à cause de son odeur
répugnante, qui va croissant avec le temps, les Arabes mettent
l'extrait gras sous la forme de confitures."
- Un concentré de matière bien grasse, même crue :
“La femme est le contraire du Dandy. Donc elle doit faire horreur.
La femme a faim, et elle veut manger ; soif, et elle veut boire.
Elle est en rut, et elle veut être f…
Le beau mérite !
La femme est naturelle, c’est-à-dire abominable.
Aussi est-elle toujours vulgaire, c’est-à-dire le contraire du Dandy.”
- Un suce pinces extra fin :
Une plaquette entière de cet exquis beurre
A disparu soudain du
réfrigérateur
Dans l'internat figé, retentissent les pleurs…
Mademoiselle Aufray ne connaît pas la peur;
Elle mènera l'enquête, fuyant la rumeur,
Jusqu'à ce qu'enfin le grand Charles boude l'heure...
Alors n'hésitez-plus, foin des mottes !
Offrez-vous Les Fleurs du Mâle, le bouquet frais des hommes vrais !
Attention
: en ce moment, pour tout achat d'un recueil, une mini dosette de 2,5
grammes de beurre Le Fleurier vous est offerte gracieusement !
Qu'attendez-vous pour devenir de vrais hommes?!
6 mai 2012 (Alice)
En ce dimanche printanier, nous étions plusieurs millions à attendre les nouvelles avec angoisse.
A vingt heures précises, le visage du petit inquisiteur apparut sur l’écran…
Soif (Alice)
Soif de tes mains Soif
Soif de ta peau Soif
Soif de ton corps Soif
Soif de tes mots Soif
Soit de tout toi Soif
Soif
Ma bouche orpheline
Soif…
"N'oubliez pas de me rendre ce sourire" (Alice)
Je suis allongée dans la prairie. Le soleil
grignote doucement chaque parcelle de mon corps et de petits insectes essaient
timidement de le parcourir. Je voudrais bien les chasser, mais il faudrait
bouger et je n’en ai pas envie. Les brins d'herbe chatouillent mon ventre, je
crois que je n'ai jamais été aussi bien.
Il est à côté de moi, il me regarde, je le
sais mais ma tête dit bonjour aux fourmis. Les feuilles des arbres bruissent
timidement.
Au loin, j'entends le bruit de la route
Loin, très loin...
Nous avons roulé jusqu'au bout du chemin,
et marché jusqu'à nous perdre.
Il s'est assis sur un bout de la couverture
et il a regardé le paysage d'un air un peu gêné.
J'ai souri de sa timidité et j'ai enlevé ma
robe. C'était la première fois qu'il me voyait nue et je n'avais pas peur de
son regard. Je me suis déshabillée comme la fleur s'ouvre le matin à la rosée
sans pudeur, sans crainte, et j'ai attendu que le soleil vienne m'embrasser.
Le soleil n'a pas résisté.
Il m'a embrasée...
Éblouie, j'ai fermé les yeux quand ses
doigts de feu se sont posés sur mon ventre. C'était doux et brulant à la fois. Ses mains ont frôlé mon bassin, lentement,
comme une torture délicieuse. Il a posé
sa bouche sur la pointe de mes seins et c'était comme si enfin il pouvait boire
à mon âme.
Je ne sais dire comment le soleil fait
l'amour.
Je sais ses mains de feu, sa bouche
assoiffée et son corps brûlant qui
enveloppait le mien.
Un instant, j'ai cessé d'exister parce que
la vie meurt à approcher de trop près ce qui la nourrit.
Un
instant, j'ai cessé d'exister et mon corps tout entier a oublié qu'il était
corps et âme aussi.
Une brindille dans une prairie, un fétu de
paille emporté par le vent de l'été...
Le soleil m'a regardé jouir et il a souri.
Je ne sais pas dire le sourire du soleil mais
je sais qu'il est resté en moi.
Sans quoi ma vie n'est plus nourrie.
Sans quoi la vie n'est plus la vie.
A mon amour aux ailes coupées (Alice)
Mon amour aux ailes coupées,
Tu es parti là-bas, au pays de la raison.
Je me souviens du bateau qui s’éloigne doucement.
Je suis sur la rive de la passion avec ma valise.
Je te regarde sans comprendre.
J’ai couru vers toi, je t’ai hurlé de revenir, comme dans les mauvais films.
Je t’ai lancé une pelote de laine rouge, tu l’as attrapée, je tenais l’autre bout, très fort.
Et
le fil se dévidait à mesure que ta silhouette s’éloignait.
Plus rien.
Un fil à la surface de l’eau.
Un sillage rouge.
Tu m’as écrit : « je reste troublé de notre rencontre ».
Comme cette eau.
Mais l’eau redevient lisse quand le bateau est parti…
En moi, elle fait des ondes à l’infini.
Mon amour aux ailes coupées,
Tu es parti là-bas, au pays de la raison.
Ton cœur est resté dans ma valise.
La boîte à plaisir (Alice)
C’est en lisant une bande dessinée que j’ai compris que ma vie serait
désormais dédiée à la fabrication de cette fabuleuse invention que
Manara a imaginée pour nous dans « le déclic ». Il s’agissait d’un
petit boîtier capable de déclencher à distance une envie irrépressible
de faire l’amour. Après des années de dur labeur, j’ai enfin réussi à
rendre ce miracle possible. Placée entre de mauvaises mains, cette
boîte à plaisir pourrait avoir d’odieuses conséquences, je vous
l’accorde, mais si l’on s’en servait à des fins positives, la fesse du
monde pourrait en être changée…
Laissez-moi vous raconter.
Nicolas Premier
s’apprête à faire un grand discours télévisé dans lequel il va annoncer
au gentil peuple de nouvelles mesures destinées à renforcer sa
mégalomanie grandissante et à asseoir davantage sa dictature libérale.
Clic…
Les belligérants se regardent de travers, ce n’est pas demain
la veille qu’Israël et Palestine vivront ensemble sereinement. Clic…
Le
directeur de TF1 nous annonce ce qu’il a concocté avec son équipe de
philanthropes pour continuer à abrutir le cerveau de la ménagère. Clic…
Christine Bouquetin et sa secrétaire sont contre le mariage homosexuel. Clic…
Le dictateur a le doigt posé sur le bouton de la bombe nucléaire. Clic…
Les traders fous agitent la planète, la crise progresse. Clic…
Les patrons se sont réunis pour discuter des suppressions d’emploi. Clic…
Le pape fustige le préservatif. Clic…
Cher
jury, vous vous demandez encore quelle est la meilleure des inventions
et vous hésitez, vous ne savez pas encore si vous voulez financer mon
projet, vous ne semblez pas tout à fait convaincus…
Clic…
1637 caractères
La femme que j'aime ne se trouve pas dans une vitrine - Alice
"Les descriptions de femme ressemblent à des vitrines de bijoutier. On y voit
des cheveux d'or, des yeux émeraude, des dents de perles, des lèvres de corail.
Qu'est-ce, si l'on va plus loin dans l'intimité ! "
Aucun poète, aucun
homme de lettre n’aura jamais assez de mots pour décrire la femme que
j’aime.
L’or, les émeraudes, les perles et le corail, je les laisse dans la
vitrine.
Ce sont des mots pour les riches…
La femme que j’aime ne se
trouve pas dans une vitrine.
La femme que j’aime est bien plus belle que tout
ce que vous pourrez jamais acheter.
Ses cheveux ne sont pas d’or, ils
sont de cordages et de voiles à la fois. Lorsque sa tête glisse lentement vers
mon sexe, ils balaient mon ventre et c’est comme une brûlure… délicieusement
douce…
Ses yeux ne sont pas d’émeraudes, ils sont…
Ils sont.
Ses dents ne sont pas de perles, elles sont de clair de lune dans la brume de
nos salives mélangées.
Ses lèvres ne sont pas de corail, elles sont de vent.
Je les sens frémir à mon cou, à mes lèvres, à la pointe de mes seins. Je les
sais frémissantes à mon ventre, à mon sexe et à mon âme. Elle seule sait les
chemins mystérieux qu’elle dessine de ses lèvres sur mon corps.
Et je vous
jure que c’est la vie qu’elles soufflent sur chaque parcelle de ma peau.
La femme que j’aime ne se trouve pas dans une vitrine.
La femme que j’aime
est bien plus belle que tout ce que vous pourrez jamais acheter.
Elle a
des seins dans la houle desquels je me roule sans remords. Sans une once de
regrets pour mes nuits et mes jours d’avant elle.
Elle a des mains
d’oiseaux marins qui voguent libres au-dessus de l’écume de nos sexes.
Ses
doigts de Marie-salope viennent draguer mes fonds avec vigueur et égrènent
voluptueusement le sable de secondes d’éternité
Elle a des fesses
auriques qui sont les plus beaux brise-larmes qui se peuvent inventer.
Elle a un sexe insulaire que je ne veux jamais finir d’explorer. Je me perds
dans sa forêt vierge à la recherche de l’aiguade, ma soif n’a pas de
fin…
Elle est belle à agitée, agitée à belle…
Belle à
agitée
Agitée à belle…