L'explication (Alexandra)
lundi 18 juin 2008
Je me lève comme d'habitude, le ciel est bleu. La journée se passe, je vais chercher mon fils chez la nounou, il est tout rouge de chaleur. En rentrant, je lui fais prendre son bain et le fait manger, il adore avoir en dessert les pommes potes jaunes. Puis après son repas, il me demande s'il peut dessiner, je lui donne alors ses feutres (il y en a 7 : rouge, noir, jaune, orange, violet, vert, bleu, rose). Ensuite c'est l'heure d'aller au lit, il est 20h30 et il commence à faire noir. De mon côté je regarde la télé et puis à 22h30 le coup de barre, je vais me coucher dans mes draps pourpres. Une fois dans mon lit je me souviens avoir oublié de ranger les feutres, tant pis ils ne s'envoleront pas dans la nuit ils sont sur la petite table marron, je m'endors.
mardi 17 juin 2008
Le réveil vert sonne, il est 7h30, je me lève, prends ma douche et bois mon café noir. Je vais réveiller kilyann, son pyjama blanc est trempé, il a beaucoup transpiré. Je l'habille et le fais déjeuner, il joue avec sa voiture rouge avant l'école. Je l'accompagne jusqu'à sa classe, puis lui fais un bisous et m'en vais pour rentrer, je m'arrête devant ma voiture grise pour vérifier quelque chose puis je remonte. Je commence a ranger les jouets pour faire mon ménage, j'en arrive aux feutres et là, suprise, il manque le feutre rose. Je le cherche partout, où a-t-il bien pu passer ?
Je réfléchis: les 7 feutres étaient bien présents sur la table dans ma mémoire et je visualise très bien le feutre rose. Je laisse de côté mes recherches et me dis qu'en nettoyant je remettrai sûrement la main dessus et range les autres couleurs dans la commode ocre.
12h00 : Mon ménage est fini et impossible de remettre la main sur ce satané feutre rose. J'ai retourné la maison de fond en comble et rien à l'horizon, je suis verte de rage, où a-t-il pu passer ? Il ne s'est pas volatilisé tout de même.
18h00 :
La journée est finie je vais chercher kilyann, le soleil illumine de son jaune toute la rue.
Je rentre à la maison, et vérifie ma boite aux lettres : je me suis trompée de clef il me faut celle couleur rouille. Lorsque je m'introduit à l'intérieur de mon appartement, je vois dans le couloir en face de moi le chat jouer avec le fameux feutre rose. J'y comprends plus rien, j'ai passé ma journée à chercher ce feutre sans y parvenir et voilà que lissy le tient entre ses petites pattes blanches et joue. Où a-t-elle bien pu le trouver ? Serait-ce elle qui l'a caché et si oui dans quel endroit l'a t-elle caché ? Toutes ces questions me travaillent mes cellules grises (enfin pour ce qui en reste). C'est alors que kilyann rit aux éclats, il vient de voir lissy prendre le feutre dans sa bouche et le mettre dans la petite ferme orange et ressortir de cette dernière. En récupérant le petit feutre perdu, je m'aperçois avec surprise que beaucoup d'autres objets sont là comme la sucette bleue de kilyann. Je range alors les affaires retrouvées à leurs places, puis referme les portes marron de la petite maison. La prochaine fois qu'il y aura énigme ma première recherche se fera en direction de cette ferme orange. Et ne me dites pas que lorsque vous rangez votre maison, vous cherchez vos affaires perdues dans les jouets de vos chères têtes blondes.
Merci pour ce défi de couleurs, je vois la vie en rose.
Offre d'emploi (Alexandra)
Entreprise recherche personnes motivées, très minutieuses, organisées et ayant l'œil pour tout ce qui concerne les petits défauts domestiques. Les objets mal placés, de travers, lorsque vous arrivez chez quelqu'un, vous gênent ? Cela vous obsède au point de passer une mauvaise soirée ? Alors vous faites partis des candidats potentiels pour ces postes.
Envoyez un CV et une lettre de motivation à l'attention de
Monsieur Léonard De Vinci
Remise en forme de votre intérieur
4 rue des œuvres d'arts
93000 paris cedex 09.
Pour plus d'information sur ce poste , vous pouvez aussi me contacter au 06/85/12/38/20.
Un entretien peu ordinaire (Alexandra)
Ce matin là, il faisait froid, mais quelque chose me trottait dans la tête depuis mon réveil. Soudain, en passant devant mon magasin de lingerie, je me souvins enfin de ce que je cherchais tant, en vain. J'avais, par inadvertance, oublié mon entretien d'embauche. Je n'avais plus qu'une demi-heure pour rejoindre mon rendez-vous. En arrivant sur les lieux, des questions tournoyaient dans ma tête. L'endroit était désert, seule une vieille voiture était garée à l'entrée de l'entrepôt. Je m'avançai doucement et aperçus un homme aux cheveux hirsutes et au teint très pâle. Ce dernier m'invita à m'asseoir près de lui et se présenta.
— "Je me nomme Mr Ravenscar, votre CV m'a donné envie de vous rencontrer, soyons honnête mademoiselle, votre CV est particulièrement vide."
Je lui répondis:
— " Je sais Mr Ravenscar, mais..."
Il m'interrompit et dit :
— "Je n'ai nul besoin d'excuse. Si vous êtes là, c'est simplement parce que je vous trouve audacieuse. Comment avez-vous pu imaginer un instant qu'une société de notre standing puisse recruter quelqu'un comme vous ? Et pourtant, vous avez eu l'audace de m‘envoyer votre CV. Par respect, je vous reçois."
Je ne savais plus où me mettre. Son regard et son air hautain me pétrifiaient, j'étais mal à l'aise. Je voulais me lever, faire demi-tour mais mon corps ne réagissait plus. Soudain, il me regarda avec un air plus mystérieux. Que recherchait-il ? Pourquoi m'avait-il convoquée ?
Et c'est à ce moment là, que tout devint clair dans ma tête. Il allait se dévoiler. Il me regarda de la tête aux pieds puis, d’un air songeur, me dit:
— "Vous avez le poste, mademoiselle, mais sachez qu'il y a une condition."
Surprise, je le regardais les yeux écarquillés. Que signifiait toute cette mise en scène ? Au bout de quelques secondes, qui me parurent une éternité, il s'exprima enfin:
— "Il faudra que vous achetiez un chien et que vous le promeniez tous les soirs à 18h dans le grand parc. C'est impératif. Il faut absolument être à l'heure, tous les soirs, à 18h pile, pas moins une ou plus une, à 18h !"
Je ne comprenais pas, mais je vis dans son regard qu'il ne fallait pas poser de questions si je voulais le poste, donc j'acquieçai de la tête. Il me fit un signe comme quoi je pouvais disposer. Je me levai de la chaise et dit :
— " Je vous remercie de votre confiance, mais quand dois-je commencer ?".
Il me regarda, ahuri par ma question, et me dit :
— “ Je vous appellerai lorsque vous aurez votre chien et que vous l'aurez sorti à l' heure convenue.”
Je me détournai de lui lorsqu'il me rappela pour me dire:
— " Il faut un caniche ! "
Mon air surpris le fit reprendre :
— " Vous devez vous approprier un caniche ! "
Je le saluai et rentrai chez moi, fière malgré les circonstances, d'avoir trouvé ce poste.