04 décembre 2021

Les mots impactants (AlainX)

 

 

Cette fois-là, il l'avait mitraillée de propos désagréables. Il serait temps qu'elle reconnaisse que, comme d'habitude, elle ose élever le ton en premier.

 

 Cet autre jour, il l'avait bombardée d'injures. Une fois encore elle était à l'origine de l'agression, prétendait-il.

 

Ça s'est passé à ce moment-là, il lui a asséné  violemment des phrases inadmissibles, elle fut touchée un peu partout à la tête. Elle devrait faire attention à ses comportements éhontés, fit-il remarquer.

 

Lorsqu'il  multipliait les joutes verbales, il faisait plus souvent mouche qu'elle. Elle n'était pas capable de se défendre comme il conviendrait.

 

 

— Madame je vous invite à vous déshabiller s'il vous plaît, je dois procéder à l'examen de votre corps, c'est indispensable et légal. Mon compte rendu médical doit figurer au procès-verbal qui sera remis au juge.

 

Le légiste constata que le corps était criblé d'impacts de mots. Les blessures étaient plus ou moins profondes, certaines encore saignantes et purulentes.

Déjà il avait remarqué celles à la tête et son intuition fut bonne de lui demander de se déshabiller. Il s'est mis a inventorier les impacts de mots. Il en dénombrera 147  et donna à chacun d'eux une note entre 1 et 10 selon la profondeur de la blessure. C'était la manière officielle et légale de procéder.

 

— Madame, vous devriez vous soigner, vous savez certains mots peuvent tuer. Et dans votre état de faiblesse, je crains pour vous des dégâts irréversibles aux conséquences tragiques à terme.

 

— Docteur, je vous assure, ce ne sont que des blessures d'amour. Cet homme je l'ai dans la peau, partout. Je l'aime démesurément. Que voulez-vous. C'est comme ça !

 

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27 novembre 2021

L'encyclopédie improbable (AlainX)

 

 

Extrait du dictionnaire encyclopédique « Littré très intelligent, [bien plus qu'Émile] ». Édition de toujours.

 

HOQUETON : subst.  masc. singulier lorsqu'il ne se trouve pas à plusieurs.

 

[Médecine] : instrument à base de tissus, imaginé par Gallien qui n'eut malheureusement pas le temps de les coudre, parce qu'il devait sans cesse en découdre avec les charlatans de son temps.

 

Il faut attendre l'âge moyen du Moyen Âge pour que soit créé un véritable hoqueton  d'une manière tunique, par un lointain ancêtre du Barbier de Séville, qui ne supportait pas les hoquets de ses clients lorsqu'il prenait soin de leur barbe. C'est à lui que l'on doit la célèbre exclamation : « Ah la barbe ! Je vous en supplie ne hoqueton plus ! »

 

 [ajout pour la section variétoche] Le hoqueton basique est une sorte de camisole de faible, en veau la peine, et en casquette à galons dorés, et capote à boutons dorés, qu'on appella vulgairement le Debout-Jean-Jacques. ( À notre époque on en voit encore le long des murs des vieux orphelinats). 

 

 [thérapeutique] Il s'agit du premier traitement contre le hoquet réfractaire comme la brique. Il s'agit de comprimer à donf la poitrine du patient, sans recourir à des comprimés, jusqu'à étouffement final, ce qui garantit l'éradication définitive du hoquet.

 

 [époque contemporaine]  Le hoqueton haut-de-gamme, plus récent, utilise la technique plus moderne du congélateur. Il est particulièrement efficace chez les sportifs pratiquant le hockey sur glace. Il congèle définitivement le nerf phrétique en le plongeant dans la nappe phréatique surgelée. L'effet est immédiat, le patient ne hockeytera plus jamais.

 

 [section prospective] Le hoqueton d'avenir est à l'étude. Il sera issu de la récente recherche spatiale. Thomas Pesquet en a fait quelques essais tout récemment. Cette version en propylène de pois de senteur diverses et variés avec ajout d'un amalgame dentaire permettra d'empêcher le hoquet de se glisser entre les dents. On atteint enfin une très haute technologie, infiniment novatrice, issue du génie français, qui dans le temps était sans bouillir, mais depuis l'arrivée de la capsule à la fois détergente et spatiale, le hoquet n'a plus qu'à bien s'agripper à l'œsophage et rester en place sans moufter.

 

Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de l'évolution dans notre prochaine édition. Si toutefois un éditeur inconscient veut bien poursuivre l'aventure.

 

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20 novembre 2021

Galipettes verbales (AlainX)

 

 

En ces temps troublés, il me semble nécessaire de vous faire part, de naissance, de mariage ou de mort de la situation telle qu'elle se présente, à la porte d'entrée, au téléphone, à l'entretien d'embauche ou qu'il s'agisse de ses hommages. N'oublions pas que lorsqu'elle se présente la situation n'est pas toujours bien accueillie. Trop souvent elle prend une attitude désespérée, ce qui ne donne pas le moral à celles et ceux qui en ont pourtant grandement besoin parce qu'il doit être remonté comme une pendule à poids, qu'ils soient de senteur ou à écosser.

 

Personnellement, si je puis me permettre de parler de moi comme si on était à tu et à toi, je dois bien reconnaître que l'autre jour il m'a fallu remonter le moral du fond de la cave. Ça m'a épuisé comme une baignoire qui se vide ou comme un bidet qu'en revanche on ne vide plus puisqu'il est devenu inutile désormais, l'hygiène n'est plus ce qu'elle fut. La conséquence fut immédiate : un lumbago, qui paraît il doit être traité en adoptant la posture du chat bien connue des kinésithérapeutes. Or, je n'ai pas de chat. Et je n'ai pas l'intention d'aller voler celui du voisin qui de toute façon n'est ni angora ni en poil de chameau.

 

Revenons au moral dans une situation désespérée. Un de mes amis, dont je tairai le nom, parce que je ne veux pas le perdre comme j'avais perdu la tête lorsque j'avais vu Suzette,  lui, le moral il le  laisse tomber dans ses chaussettes. Et franchement je ne trouve pas que cette idée  confère un avantage à la plante des pieds, qui n'est pas médicinale comme chacun s'accorde à le reconnaître . Elle ne peut donc pas guérir le moral déficient.

 

Puisqu'il est question de pied, abordons cela de front. Dans une telle situation, peut-on prendre son pied ou faut-il le mettre dans le plat. J'ai posé la question à une spécialiste qui malheureusement ce jour-là, n'était pas dans son assiette. Elle a pris la chose de haut, croyant que je voulais lui faire du plat. « La question est tranchée depuis longtemps », m'a jeté à la figure, cette effrontée nationale. Les gens sont bizarres et tranchent dans leur pain de vie beurrés comme des tartines.

 

Bien entendu il serait préférable que je me taise avant que nous arrivions à la frontière de l'ennui, d'autant que vous n'avez pas de laissez-passer ni de visa pour visiter le Galimatias, ce curieux pays  pour les étrangers qui ne comprennent pas les subtilités de cette langue, qui fourche principalement chez les agriculteurs.

Tant pis ! Ce sera peut-être pour une autre fois…



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26 décembre 2020

covidus-gratus (par AlainX)

 

 
Autant vous le dire clairement, rien que sa vue en photo, ça me grattait déjà les bronches.

J'ai tenté de lui faire savoir par quelques toussotements discrets qu'il n'était pas le bienvenu, mais il faisait la sourde oreille de celui qui ne l'a jamais prêtée à personne.

C'est dire s'il était de mauvaise foi.

On m'avait dit qu'il ne fallait rien attendre de bon de sa part.

J'en ai fait le constat amer.

Ah mère ! Si je t'avais écoutée, qu'il ne fallait pas fréquenter n'importe qui ! N'importe où et n'importe comment !

Hélas,  jeune imbécile d'alors, je haussais les épaules en pensant :

— Arrête de me souffler dans les bronches ! De l'air que diable !

 

Il peut arriver que les gens s'infiltrent en vous comme des virus. Si on n'y prend garde ils vous contaminent, vous envahissent de la tête jusqu'au bout de l'urticaire  et vous irritent. Après ça vous gratte de partout, surtout à l'intérieur. Bientôt ça vous étouffe. Et là vous vous dîtes :

— J'aurais dû prendre mes précautions. Ne pas me laisser contaminer. Je croyais pourtant être vacciné contre les casse-pieds. Mais il n'en est rien.

 

Il a fallu m'hospitaliser. Et là franchement j'ai trouvé ça exagéré.

 Je leur ai crié : — Bas les masques !

Ils ont répondu : — Ne vous inquiétez pas ! Tout ira bien !

 

Après ? Je ne m'en souviens plus. Il paraît que je me suis fait entuber. Cela ne m'étonne pas. Ces gens-là ont tout le virus de la magouille.



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16 novembre 2013

Texte forcément à la noix (AlainX)

Qui y a-t-il à intérieur d'une noix ?
Qu'y a-t-il à l'intérieur de Lannoy ?
Il y a des gens, beaucoup de gens, des hommes, des femmes, des enfants, une école, une mairie, une église, un dispensaire qui dispense l'air de tous ceux qui ont vocation à nous la pomper.
Il y a le conseil municipal, et le maire : Michel Colin, qui est comme un poisson dans l'eau et gère la municipalité pour qu'elle ne boive pas la tasse. Il n'y va pas à l'aveuglette, ne joue pas à colin-maillard.
À l'intérieur de Lannoy, à l'origine, il y avait des aulnes. Ils étaient les rois. Et Michel Tournier le sait bien. Certains l'avaient surnommé Limard, et disaient que c'était un gars Limard.
Plus tard, dans ce pays du Ferrain, on construisit moultes maternités, car, c'est bien connu dans le Nord, les femmes vont à Neuville-en-Ferrain. Et croyez-moi, ce ne sont pas des enfants à la noix.
À l'intérieur de Lannoy, la "Tour du Prévôt", prévaut toujours, vaut mieux, car ses voûtes d'ampleur en laissent plus d'un en pleurs. 
À l'école de musique, en juillet dernier, Jean-Claude Casadesus, cassa  dessus le comptoir les noix, et chacun de rigoler du bruit que cela fit. Tout le monde pensa aux castagnettes. Cela rappela le bon temps de l'invasion espagnole.
À l'intérieur de Lannoy, on danse la Zambra. 
Faute de flamands, on est flamenco.

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12 octobre 2013

Tous mes sports (AlainX)

*
Le sport c'est mon truc, j'en pratique plusieurs :
- la planche à poils (exclusivité plage naturiste)
- le patin à boulettes (appelé aussi baiser raté)
- Lézard martiaux (dit aussi farniente de haut niveau)
- le paluchage artistique (à mains nues)
- la boxe française (appelée aussi french-kiss violent)
- la self-défonce (sport de neige évidemment…)
- le train-poline ( sport féminin entre les rails parallèles)
- le saut à la perche de rivière (activité aquatique)
-  le para-plégie (activité handisport pour le accidentés du parapente)
-  la chute libre (sport sans règles ni contraintes)
- le Akil' tour (variante du Aikido)
- l'aéro-bic-cristal (sport intellectuel fondé sur de hautes envolées scripturaire)
- et le tango argenté (où les professionnels sont grassement payés)
*

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05 octobre 2013

Mes marottes (AlainX)

*
Au château,
où je défie le roi
Embauché comme bouffon
j'ai la marotte cinglante
Le grelot discordant
Chez moi, j'ai une Marotte
servante incrédule
elle est précieuse et ridicule
avec ses mots-lierres
et sa manie de parler en vers
Le soir,
à l'abri des regards
ma marotte en carton
je la sors de son coton
et la peigne à foison 
Parfois on me chuchote
que j'aurais une marotte
— Tu es trop internaute
ton clavier te garrotte
Sur l'écran je poireaute
attendant l'antidote.
*

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28 septembre 2013

Ma fabrique (AlainX)

*
J'ai pris un soleil couchant, 
un bambou d'Asie, 
une canne à sucre, 
et j'ai fabriqué une pomme d'amour.
J'ai pris une pomme d'amour, 
un croissant de lune, 
une étoile filante, 
et j'ai fabriqué un avenir heureux.
J'ai pris un avenir heureux, 
un chat angora, 
une villa sur la colline,
et j'ai fabriqué un chemin d'espérance ;
J'ai pris une espérance déçue,
 un regard tendre,
 un sourire doux,
 et j'ai fabriqué une humanité nouvelle.
J'ai pris une nouvelle de Maupassant,  
des mots égarés, 
des phrases abandonnées,
et j'ai fabriqué le roman de la vie.

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23 juin 2012

L'histoire déjantée d'Alex Cargot (AlainX)

préambule : Les animaux cités directement ou sous forme plus ou moins dissimulée, sont tous des prédateurs de l'escargot…
Alex Cargot, malgré son corps beau,  ne se portait pas très bien. Devant son clavier d'ordinateur, le mulot à la main, bien que déployant ses antennes tous azimuts, il se sentait à court de scoops croustillants et un peu la coquille vide.
Il était mou du genou, aux idées visqueuses,  un choucas à coté de la plaque, et c'est vrai que, la pie dans l'ombre, il en bavait depuis un certain temps.
Son rédacteur en chef, Joe Lafouine, un vrai blaireau avec sa tête de musaraigne, n'arrêtait pas de lui faire avaler des couleuvres, ce qu'Alex ne supportait pas, et dès lors il broyait du loir.
Il avait commis l'erreur de prendre parti pour le camp Pagnol, ce qui était vraiment le degré lérot de l'intelligence. D'autant qu'il avait foiré la dernière réunion, posant un lapin à ses collègues qui lui firent savoir : « nous  nous hérissons de ton attitude de faux con, faut pas nous prendre pour des faisans, tu tournes héron et tout le monde ici hibou, parce que c'est vraiment pas chouette.  Franchement tu pues toi ! »
Alex Cargot songeait à démissionner, même si ce n'était pas une poule-d'eau, il avait la mouette rieuse, mais jaune… Mais, fin renard, il finit par leur faire un coup tortue, comme tous ces mecs qui grenouillent. ah Mes anges ! Tout cela n'est pas joli joli, mais je vous le raconterai une autre fois…

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19 mai 2012

Deux voix au musée (AlainX)

 
 
 — Tu vois quelque chose toi ?
— Non, il n'y a personne, c'est désert.
— Moi je vois !
— Et tu vois quoi ?
— Les plantes !
— Ah ben oui… Les plantes… Passionnant les plantes dans un musée !…
— Je vois qu'elles nous regardent, de leurs yeux verts. Elles nous fixent.
— OK ! Tu as encore fumé ! De l'herbe, ah, ah, ah ! Tu me fais marrer, tiens !
— Elles bougent !
— Arrête à la fin ! C'est la clim'… Tu ne ressens pas le courant d'air ?
— Je le savais bien, tu n'as aucune capacité à te rendre compte de la réalité.
— La réalité, c'est qu'on est arrivé bien trop tôt pour cette inauguration de l'expo. Tu es sûr que c'est aujourd'hui au moins ? Parce que, là, on est les seuls.
— C'est aujourd'hui, c'est maintenant. Mais toi tu ne vois rien. Comme d'habitude. Tu te fies à ce que tes yeux te montrent. Mais c'est pas ça un regard. Un Regard cette autre chose. Le regard c'est une vision, une perception subtile, qui donne accès à la vraie connaissance, à l'expérience pénétrante, à la fréquentation de l'entre-vue.
— L'entrevue ? Il doit y avoir une entrevue ? Entre qui est qui ?
— Décidément, tu ne piges rien. L'entre-vue, avec un tiret, ce qui se voit entre les choses, ce subliminal auquel tu n'accèdes pas. Comme les yeux verts des plantes qui d'ailleurs commencent à se poser des questions sur toi, ça se voit au froufroutement de leurs branches. Je t'assure il y a du mécontentement dans l'air.
— T'es vraiment débile ! Aucune amélioration.
— Ah ! Les voilà qui s'avancent.
— Qui ça ?
— Les statues du fond bien entendu. Elles arrivent. Je te l'accorde la progression est lente, mais certaine. Tu vas avoir des surprises.
— Le plus surprenant ici, c'est toi. Dis moi, tu prends toujours bien ton traitement, j'espère ? Parce que sinon…
— Sinon quoi ? Tu vas de nouveau me faire interner ? 
— Il faudra bien ! Vu que tes hallucinations te reprennent. Car si tu étais normal, tu te rendrais vraiment compte de ce qui est en train de se passer. Tout le monde est parti. Le musée vide. Je vais te dire pourquoi, puisque tu as de la boue dans les yeux. Si tu étais normal tu aurais vu en même temps que moi que ce sont les colonnes qui bougent, elles tournent sur elles-mêmes, de plus en plus vite, et c'est ça qui est dangereux. Crois-moi, si on ne fout pas le camp tout de suite, tout va s'écrouler…

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