Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 049 951
Derniers commentaires
Archives
29 mai 2010

Dimanche soir 22 mai (Adrienne)

Dimanche soir 22 mai (Adrienne)

Un petit bout de bougie bleue, trois centimètres de minuscule chandelle torsadée qui restent de précédents anniversaires. La seule différence, c’est que cette fois-ci on ne la piquerait pas dans la petite fleur à pointe puis dans un gâteau.

Ce qu’il aimait, c’était qu’elle lui fasse une tarte à la crème d’amandes. Parfois il soufflait si fort que des gouttelettes de cire se retrouvaient sur le gâteau.

Combien de temps a-t-elle pour laisser vagabonder ses pensées ? Combien de minutes de sa vie ? De ce précieux temps qui coule et s’écoule et ne revient pas.

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Justement, en ce dimanche soir, c’est son anniversaire. Elle a été un peu fêtée, c’est vrai, elle n’a pas à se plaindre. Des amis ont pensé à elle. Elle a eu des cartes, des mails, des fleurs, des chocolats. Même l’ex-homme-de-sa-vie se manifeste ces jours-là.

Mais dans cinq jours il y aura un autre anniversaire, infiniment plus triste. La vie, la mort. Panta rhei.

La mèche de la minuscule bougie est tout à coup très longue et la voilà qui se consume à un rythme d’enfer. Oh serait-ce prémonitoire…

Le temps s'en va, le temps s'en va ma Dame,
Las ! le temps non, mais nous nous en allons,
Et tôt serons étendus sous la lame

+++

Non, ça ne me vaut rien de regarder se consumer un petit bout de bougie d’anniversaire en ce soir de mon anniversaire.

Publicité
22 mai 2010

Faut jamais contrarier les vocations (Adrienne)

-Mais qu’est-ce que tu crois, ma pauvre fille! Devenir archéologue ! Tu rêves ! Tu penses que tu pourras gagner ta croûte avec ça ? Non, non, pas question que tu fasses ces études-là. Trouve-toi un vrai métier.

Alors elle a fait une licence de lettres.
Et aujourd’hui, elle fouille les poubelles.
Que cherche-t-elle dans ce matériel qu’elle arrache au secret des entrailles du cœur des immondices ?
De quoi alimenter un petit journal qui se vendra 4,95 euro

DSCF2652
Et qui fait trembler les politiciens hollandais.

(pour ceux qui seraient curieux et désireraient les traductions des titres du journal : Ce que les poubelles dévoilent…, les liaisons secrètes, les maisons des politiciens en têtes de listes et toutes leurs hypothèques, …)

15 mai 2010

Mais nous on ne trempe pas nos tartines dans la chicorée… (Adrienne)

Cet après-midi-là, on donnait un péplum à la télé. C’est toujours agréable à regarder, les péplums, des hommes en jupette laissent admirer leurs muscles et c’est si simple à suivre qu’on peut se faire un thé à la cuisine, répondre à quelques mails ou passer un coup de fil sans perdre celui de l’histoire.
Simple, reposant et parfois même instructif. « Vare, legiones redde ! » déclame César Auguste à la tête coupée de son général Varus, sous prétexte qu’il lui a fait perdre deux ou trois légions en Germanie. Sauf qu’à l’écran c’était une version doublée en allemand.
C’est à ce moment-là qu’on a sonné à la porte. Deux policiers. Un homme et une jeune femme. J’avais envie de leur faire un grand « Ave César » mais ils ne sont ni en jupette, ni musclés, ni venus pour rigoler. Petite enquête. On a trouvé aux alentours de fortes doses d’un poison mélangé à de la viande hachée. On a trouvé un renard mort. Un chien mort. Pourraient-ils entrer un instant, juste quelques questions à poser. Mais bien sûr. Nous voilà dans le couloir, je referme la porte derrière eux.
C’est alors que j’ai vu leur regard : l’effroi. L’épouvante. Ils me regardent avec une horreur hagarde. J’en reste pétrifiée moi-même. Je ne comprends pas. Est-ce moi qu’ils regardent ainsi ? Je me retourne. Il n’y a personne derrière moi. Le couloir, le portemanteau, un petit meuble, quelques plantes, un cadre au mur… Non, c’est pour moi, cette frayeur panique dans leurs yeux ronds et exorbités.
L’homme se racle la gorge et déglutit péniblement. La jeune femme est déjà toute pâle, on dirait qu’elle va se trouver mal. Elle tient sa main devant sa bouche.
Et là, dit-il en montrant la porte qui va vers la cave, qu’est-ce qu’il y a là ?
Je me dirige vers la porte de la cave et l’ouvre en grand pour leur permettre de voir que je n’y cache rien d’illicite. Pas de mort-aux-rats. Pas même des granulés anti-limaces. Rien. Aucun poison.  La provision de pommes de terre. Les confitures. Quelques sacs de croquettes pour chats…
Ah ! dis-je, soulagée d’avoir enfin compris d’où vient leur malaise, ça doit être le maroilles qui vous fait cet effet-là ! C’est vrai qu’après un moment on s’habitue à l’odeur, mais quand on vient de l’extérieur, ça surprend, n’est-ce pas ?
Et je leur ai mis sous le nez l’assiette sur laquelle un beau maroilles enveloppé dans un linge humide exhalait ses effluves pédieuses.
***
Addenda pour ceux qui veulent prendre un bain (de pieds) dans la culture chti :
Plus qu’cha pue et plus qu’ch’est bon http://www.youtube.com/watch?v=b7soKsdM4zo
La tartine avec le maroilles qu’on trempe dans la chicorée au petit déjeuner http://www.dailymotion.com/video/x4itk9_bienvenue-chez-les-chti_shortfilms
Mais moi qui suis Belge, la prochaine fois, j’enverrai à César Auguste du fromage de Herve ou de Bruxelles. Ceux-là, pas besoin d’y mettre les pieds ;-)

1 mai 2010

Les adieux d’Adrienne à Elise (ou : Les taliban n’aiment pas la musique) (Adrienne)

Chère Elise

Si tu reçois cette lettre, c’est que ma f - - - - sera chose faite : lundi matin, je pars sans t - - - - - - ni t - - - - - - - -.
Je dis zut et f - - - - à ce pays où plus personne ne semble vouloir a - - - - - - - ses v - - - - - - ni mettre une s - - - - - - - à ses velléités séparatistes. Où aujourd’hui tant de partis ch - - - - - - d’agressives g - - - - - m - - - - -. Toutes des v - - - - - - - - - sur un même t - - - -, hélas, et où par conséquent on n’entend plus qu’un seul s - - de c - - - - -.

Je pars au r - - - - - de la m - - - - - et selon ma f - - - - - - - -, en complète h - - - - - - - avec la nature et mes convictions profondes.

Je rêve de retrouver un jour ma belle g - - - - (petit clin d’œil à André Bialek) et de m’y sentir de nouveau en a - - - - - p - - - - - - avec moi-même…

Avec toute mon amitié

Adrienne (ou devrais-je plutôt signer Anastasia, puisque j’ai devancé la censure en ratiboisant moi-même tous les termes musicaux)

24 avril 2010

Adrienne et Victor : à chacun son expertise ! (Adrienne)

En 1835, la Belgique est la première sur le continent européen à avoir une ligne de chemin de fer pour le transport des voyageurs. Elle va de Bruxelles à Malines.

En 1837, Victor Hugo fait la connaissance de nos transports en commun belges et écrit ceci:

Je suis réconcilié avec le chemin de fer ; c’est décidément très beau. Le premier que j’avais vu n’était qu’un ignoble chemin de fabrique. J’ai fait hier la course d’Anvers à Bruxelles et le retour. […]

C’est un mouvement magnifique et qu’il faut avoir senti pour s’en rendre compte. La rapidité est inouïe. Les fleurs du bord du chemin ne sont plus des fleurs, ce sont des taches ou plutôt des raies rouges ou blanches ; plus de points, tout devient raie ; les blés sont de grandes chevelures jaunes, les luzernes sont de longues tresses vertes ; les villes, les clochers et les arbres, dansent et se mêlent follement à l’horizon ; de temps en temps, une ombre, une forme, un spectre debout paraît et disparaît comme l’éclair à côté de la portière ; c’est un garde du chemin qui, selon l’usage, porte militairement les armes au convoi. On se dit dans la voiture : c’est à trois lieues, nous y serons dans dix minutes. Le soir, comme je revenais, la nuit tombait. J'étais dans la première voiture. Le remorqueur flamboyait devant moi avec un bruit terrible, et de grands rayons rouges, qui teignaient les arbres et les collines, tournaient avec les roues. Le convoi qui allait à Bruxelles a rencontré le nôtre. Rien d'effrayant comme ces deux rapidités qui se côtoyaient, et qui, pour les voyageurs, se multipliaient l'une par l'autre; on ne voyait passer ni des wagons, ni des hommes, ni des femmes, on voyait passer des formes blanchâtres ou sombres dans un tourbillon. De ce tourbillon sortaient des cris, des rires, des huées. Il y avait de chaque côté soixante wagons, plus de mille personnes ainsi emportées, les unes au nord, les autres au midi, comme par l'ouragan. (Victor Hugo, Choses vues)

Début 1976, j’ai pris pour la première fois le train. Toute seule. C’était pour aller explorer les villes universitaires avant de décider où j’irais faire mes études. En revenant de Louvain, j’ai vu trop tard que j’étais arrivée à « ma » gare. Je l’ai donc ratée. A l’arrêt suivant, il n’y avait plus de train pour retourner chez moi. Un dernier bus m’a rapprochée d’une douzaine de kilomètres. Les quinze kilomètres suivants, j’ai dû les faire à pied, dans la nuit noire et froide de la fin du mois de janvier.

Cette mésaventure n’a altéré ni mon amour du train, ni mon amour pour Louvain. Mais depuis, j’ai toujours peur de rater « la sortie ». Ce qui fait que maintenant, je sors parfois une gare trop tôt.

Publicité
17 avril 2010

Français, je (ne ) vous ai (pas) compris ! (Adrienne)

Louis XIV n’a jamais dit : « L’Etat, c’est moi. »
Je suis également désolée de devoir vous avouer que mon ami Voltaire n’a dit ni écrit nulle part : "Je ne partage pas vos idées, mais je suis prêt à donner ma vie pour que vous puissiez les défendre". C’est bien dommage, mais je dois à la vérité de vous le dire.
Oubliez aussi tout ce que vous croyiez savoir sur Jules César, Tu quoque, fili mi, Marie-Antoinette et ses brioches qu’il faut manger si on n’a plus de pain, Napoléon et ses quarante siècles qui vous contemplent du haut de ces pyramides.
Alors voilà, mais celle-là vous la sentez venir, n’est-ce pas ? (enfin, sentir… si j’ose dire) Alors voilà, disais-je, Cambronne, oui Cambronne lui-même, n’a pas dit merde aux Anglais. N’est-ce pas terrible, cette nouvelle ?
Je vous le répète pour que vous puissiez bien vous en imprégner : Cambronne n’a pas dit merde aux Anglais. Je ne pourrai donc plus apprendre « le mot de Cambronne » à mes élèves, toujours avides de connaissances, comme Djodjo dans le petit Nicolas, quand il s’agit de ce genre de vocabulaire.
Par contre, Bruno, le copain de mon frère (du temps où il avait des cheveux et se laissait pousser une moustache à la Patrick Dewaere, dont il était fan), Bruno donc a bien dit, un jour qu’il était venu manger chez nous et que mon père avait mis les petits plats dans les grands :
Et bien, c’était pas trop dégueulasse !
Tout en repoussant sa chaise en arrière et en posant sa serviette d’un air satisfait.
Et bien je vous le dis, Bruno, pour avoir proféré cette belle appréciation des talents culinaires de mon père, a été fort mal compris (oui, ça de Gaulle l’a bien dit) :
Ce Bruno, a dit mon père, il ne doit plus jamais venir manger ici.

10 avril 2010

Les disparus d’Adrienne

Fermés, les petits supermarchés Sarma. On ne vend plus la ouate thermogène ni la poudre Inotyol du docteur Debat . Disparus, mon grand-père et Boule d’Or, sa marque de cigarette, ma grand-mère et son moulin à café à manivelle.

Finie l’époque des jeux de cour de récré, chat perché, colin-tampon. Fini le petit magasin de bonbons, au coin de l’école. Finis les bonbons Pez, le journal Pilote et sa Rubrique-à-brac, le magazine Pif et ses gadgets.

Perdus, le ré de ma clarinette, le chat de la mère Michel et le vieux chalet de Jean, là-haut sur la montagne. Le furet, il court, il court… et où sont les neiges d’antan ?

Disparus, Pimprenelle et Nicolas et le gros nounours qui vous disait « bonne nuit les petits ». La grosse télé avec son petit écran bombé, le capitaine Flamm, la petite maison dans la prairie, les cow-boys et les indiens et Armand Pien qui nous disait la météo sur la chaîne flamande.

Le gros poste de radio où on écoutait du bel canto le dimanche soir ou Radio Hainaut et les disques demandés les jours de semaine. Ecoutez vite Jean-Christophe Averty et les cinglés du music-hall avant qu’ils ne disparaissent eux aussi…

R.I.P. Fernand Raynaud, sa sœur et sa 2CV, son beau-frère et son platane penchant. Hergé et les bijoux de la Castafiore. Le Manitoba ne répond plus depuis longtemps. R.I.P. Jacques Brel et le tram 33 pour aller manger des frites chez Eugène. Jan Van Eyck et le panneau des « juges intègres » de son retable L’Agneau mystique.

Trop tard pour la visite du phare d’Alexandrie et des jardins de Babylone. Beaucoup trop tard pour le jardin des Hespérides. Trop tard aussi pour le voyage avec la Sabena ou le trajet Anvers-Matadi avec le Leopoldville.

Partis sans laisser d’adresse, François Villon et les amis de ce pauvre Rutebeuf, un jour de grand vent.

Et les cheveux de mon frère.

1 avril 2010

Adrienne au pays des défiants tintinophiles

Adrienne au pays des défiants tintinophiles

Au pays des défiants tintinophiles règne Ottokar Ier (de la lignée des Krapov-Venise). Il a un sceptre à tête de canard (et le lundi matin le canard était toujours vivant), de belles moustaches à la Walrus, un sourire de vanina, un costume d’apparat à brandebourgs. Dans ce charmant petit Val plein de joye croissent enfolie toutes sortes d’ondines, de fruits et de fleurs mais son climat est particulièrement propice aux (pa)pistaches et aux pivoines. Sur ses armoiries on peut lire la devise (r)syldave: «Er benek, er blavek», ce qui signifie «J’y suis, j’y reste»

1 avril 2010

Adrienne écoute Sebarjo et fait Tintin

Le bon capitaine connaît sa géographie: Mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest! papou des Carpathes! Wisigoths!

Il est fin gastronome: topinambour! moule à gaufres! gros-plein-de-soupe! anthropophage!

Grand défenseur des biens culturels: flibustier de carnaval! saltimbanque! polichinelle!

Eminent scientifique: bougre d'ectoplasme! aérolithe! cyclotron!

Ami des animaux: babouins! cloporte! perroquet déplumé! sapajou! scolopendre! gibier de potence!

Eminent historien: bachi-bouzouk! bougre d'olibrius! Mamelouk! Zapotèques!(note : parfois les bachi-bouzouks sont des Carpathes, parfois du tonnerre de Brest)

Et bien sûr, grand navigateur à la graisse de cabestan! moussaillon! marin d'eau douce! forban! Capitaine de bateau-lavoir!

31 mars 2010

Adrienne répond à Sebarjo: Fernand Raynaud et la Belgique (2)

Fernand a demandé le 22 à Asnières mais il se fait bousculer et devancer agressivement par un Américain qui veut appeler New-York. Puis arrive le gentil ;-) Belge:

-Excusez !... C’est moi qui m’excuse, mademoiselle! J’aurais voulu avoir une fois à Liège, monsieur Vanderman… septante-cinq… non, l’adresse, je ne la connais pas… Mais enfin… Non, je ne connais pas non plus le numéro de téléphone… Mais enfin… Je sais qu’il est charcutier. Pensez-vous que ce soit possible d’avoir? Vous seriez bien gentille hein! Si vous pouviez me sortir d’embarras, hein!

31 mars 2010

Adrienne répond à Sebarjo: Fernand Raynaud et la Belgique (Adrienne)

Le Belge, c’est autre chose.Lui, c’est la gentillesse même:

-Si vous avez besoin de quelque chose, faut pas vous gêner! Ici on est entre nous, on est en compagnie, hein?

-Merci beaucoup, on n’a besoin de rien.

Dix minutes après :

-Si vous avez besoin d’une casserole ou quoi que ce soit, faut pas vous gêner!

-Merci.

Un quart d’heure après :

-Si vous avez besoin de sel ou de pain, c’est pas la peine de faire la queue pendant des heures le matin.

-Non!

Vivent les Belges! Vive le camping!

30 mars 2010

Joe Krapov inspire Adrienne (fin)

Parmi nos préférés – mais c’est dur de choisir – il y a le 22 à Asnières, «allô? New York? vous ne pourriez pas me passer le 22 à Asnières? », la Prévention routière, «y a un motard qui nous suit», le fromage de Hollande, «et pourquoi pas du couscous canadien tant que vous y êtes?», Allô… Tonton ! pourquoi tu tousses ?, le timbre à 0,25 franc, «vous le voulez en un seul bloc ou en plusieurs morceaux?» et les étrangers qui «viennent manger le pain des Français»: J’suis pas un imbécile, puisque je suis douanier.

30 mars 2010

Joe Krapov inspire Adrienne (suite)

Toute une galerie de portraits absolument hilarants: la grosse madame Chalamont, mon beau-frère l’inspecteur des platanes penchants, ma sœur et sa 2CV, le patron qui ne veut plus entendre dire qu’on « travaille », « bosse » ou « turbine » mais qu’on « s’amuse », le cantonnier des chemins vicinaux, celui des airelles, ces fruits délicats « que vous ne pouvez pas manger à Paris parce que ça ne supporte pas le voyage », la crémière qui vend des œufs cassés et des œufs pas cassés, le plombier et le perroquet de madame Mouche-à-bœuf…

30 mars 2010

Joe Krapov inspire Adrienne

Ah ! les sketches de Fernand Raynaud à la radio ! On les connaissait par cœur ! Mademoiselle Lelonbec et les Joyeux Pinsonnets du Dimanche : « Moi, je suis contrebasse, ma sœur est contralto et mademoiselle Lelonbec, elle, elle est contre moi. »

Les hôtels où on est comme chez soi. « On est tellement comme chez soi que des fois on se demande pourquoi on est là ».

Le potage du sous-chef. Parce que le chef était en vacances. Le melon de Melun.

Et nous on va camper, pour « faire des économies »

30 mars 2010

Tiniak inspire Adrienne (suite)

Armée du guide rouge Michelin, pour passer le temps, j’apprenais par cœur les départements français. Jusqu’à 21 (Côte-d’Or) c’était facile comme cacao et chocolat. Après, ma foi, l’alphabet et la géographie aidaient.

On cassait la croûte dans la voiture et on ne s’arrêtait plus. Mon père était « sobre comme un chameau », comme il aimait à le dire, et surtout très pressé d’arriver. Une fois passé Lyon (69) on était vite à Valence (26). On traversait le Rhône à Pont-Saint-Esprit (30) et on faisait notre joyeuse (07) entrée en Ardèche. J’étais incollable sur les départements.


30 mars 2010

Tiniak inspire Adrienne

Chaque année début juillet nous quittions la mère-patrie à quatre heures du matin en direction de l’Ardèche. Les 59, on connaissait, c’étaient nos voisins. On traversait Vervins (02) et Châlons (51) dans le calme du petit matin. Immuablement, à sept heures nous passions à Reims (51) juste avant la cohue et à neuf heures nous étions à Chaumont (52) où Auchan nous ouvrait ses portes. Nous avions droit à une halte.

Entre Dijon (21) et Mâcon (71), c’était « la traversée du désert » car c’étaient les heures les plus chaudes et nous n’avions pas la climatisation.

30 mars 2010

Adrienne en remet une couche

« Quand les poules auront des dents », dit Adrienne.

Quand les poissons allemands, les ânes italiens et les cochons anglais auront appris à voler, en Espagne les grenouilles auront des poils, les loups grecs épouseront des brebis et les coqs tchèques pondront des œufs. Alors nous serons vraiment au top du top avec notre Union européenne, sa riche faune et ses savoureux langages.

En attendant cet heureux jour, als Pasen en Pinksteren op één dag vallen, nos chers voisins hollandais consultent leur calendrier jusqu’à ce que Pâques et la Pentecôte tombent le même dimanche...

30 mars 2010

Adrienne et les araignées au plafond (bis)

En anglais, l’araignée se change en chauve-souris : I have bats in the belfry. En danois, ce sont des rats, en portugais, des petits singes (macaquinhos) et en espagnol des oiseaux : tengo pájaros en la cabeza. Nos voisins hollandais n’ont rien dans la tête, mais ils prennent – évidemment ! – un coup d’une aile de moulin : ik heb een klap van de molen gehad.

Mais quelle que soit l’origine du problème, il y a toujours des dégâts dans le toit : Ich habe einem Dachschaden, comme disent les Allemands.

Vive l’Europe !

30 mars 2010

Adrienne a une marotte

Elle aime observer la faune et la flore. Les petits canards qui plongent. Les crocodiles qui nagent en gardant les narines et les yeux à fleur d’eau. Les têtards qui gigotent. Les paons qui se pavanent. Les sauterelles qui sautillent. Les marguerites qu’on effeuille un peu, beaucoup… Les roses qui ont leurs beautés laissé choir. Les baleines et les éléphants qui s’ébrouent. Les ours un peu bourrus. Les pies qui jacassent. Les anguilles qui se faufilent partout. Les poules mouillées qui ne se mouillent pas.

Et tout ça en faisant ses longueurs à la piscine communale.

30 mars 2010

Adrienne a une araignée au plafond

Adrienne a une araignée au plafond et elle en est très satisfaite. Elle lui dit bonsoir avant de s’endormir, car « araignée du soir, bonsoir ». Le matin elle ne lui dit rien. Adrienne est un peu superstitieuse.

 

L’araignée tisse sa toile bien tranquillement. Ça permet parfois d’attraper un mauvais rêve.

 

De temps en temps, Adrienne fait un peu le ménage dans sa tête. Mais sans déranger sa logeuse.

 

C’est bien normal, d’ailleurs, ce respect : Arachné n’était-elle pas une excellente tisseuse et son père teinturier? Adrienne est couturière experte et son père tisserand.

Publicité
<< < 10 11 > >>
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité